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Vert a créé ce tag « Les incontournables (récents) en SFFF » et beaucoup de blogueurs ont déjà répondu à son appel.
Me voici enfin à vous proposer ma liste, après avoir supporté la vague de canicule et réceptionné mon nouveau clavier – avoir une touche R dysfonctionnelle est plutôt ardu, j’avoue.
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Le principe : présenter entre cinq et dix ouvrages appartenant aux littératures de l’imaginaire (SF, fantasy, fantastique) qui sont incontournables.
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Ma liste regroupe quelques-uns de mes coups de cœur, comme un polaroïd pris à une date donnée. Ils évoluent dans le temps et mon plus grand coup de cœur… est forcément à venir 😀
C’est vrai que j’intègre une distinction entre mes incontournables et les titres que je conseillerais car tout dépend du/de la lecteur∙ice en face de moi et de ses préférences déjà installées ou de son envie de découvrir quelque chose de nouveau ou original. Il se peut donc que certaines œuvres ne vous attirent absolument pas.
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Vous pouvez retrouver mes lectures : 2020, 2019, 2018, 2017, 2016, 2015, 2014, 2013, 2012 et 2009.
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→ Sans restriction, j’ai commencé par lister des titres qui me venaient spontanément en tête : j’étais à 50 ouvrages. Il ne me « restait plus qu’à » affiner ce premier inventaire pour respecter la consigne de parution : une date de publication originale de l’ouvrage à partir de l’an 2000 (le terme de « récents » peut donc être pris avec des pincettes). Naïve que je suis ! J’étais rendue à encore 34 « individus ». J’ai fait le choix de ne présenter que des cycles terminés (et que j’avais entièrement lus). L’exercice fut un peu périlleux pour n’arriver qu’à une sélection de 10 incontournables 😅
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Les livres sont classés alphabétiquement par nom d’auteur ; comme pour mes bilans mensuels.
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Récits du Demi-Loup – Chloé Chevalier
Chroniques : Véridienne tome 1, Les Terres de l’Est tome 2, Mers brumeuses tome 3, Clémente nous soit la pluie tome 4, Fleurs au creux des ruines prélude
Les récits se basent sur une forme chorale : les différents points de vue apportent beaucoup de dynamique aux différentes intrigues. La narration interne permet de mieux connaître les personnages que j’ai trouvé cohérents, vivants et sans le moindre manichéisme. L’autrice a su reproduire toute la complexité des êtres humains et de leurs relations. Ils sont tous assujettis à des mouvements tels des pions, coincés entre intérêt général et desiderata personnels. L’intrigue est intense, sombre, dense et délicieuse. J’ai trouvé le récit ambitieux et ma lecture fut addictive. J’ai découvert la série au fil des parutions puis j’ai relu chaque tome depuis le début de l’année pour mieux profiter de l’ultime volume.
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Jonathan Strange & Mr Norrell – Susanna Clarke
Chronique
Ce roman est singulier car il contient de longues pauses narratives. Si pour certain∙e∙s lecteur∙rice∙s, c’est une lenteur qui se ressent, j’y ai vu une véritable opportunité pour appréhender les caractères des personnages, leur vie et comprendre les idéaux campés des uns et des autres. L’histoire est non linéaire, le rythme particulier accroit cette impression d’étrangeté. J’ai apprécié les détails précieux qui émaillent le récit : descriptions, lieux géographiques, chronologie. Le mélange des univers magiques est aussi porté par une essence victorienne plutôt sombre. Enfin, l’histoire est baignée par une certaine retenue et un humour à l’anglaise bienvenu.
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Cartographie des nuages – David Mitchell
Quelques mots écrits après lecture
C’est un roman que je n’ai pas réussi à chroniquer de par la difficulté de rendre mon impression de lecture. C’est une histoire qui se déroule en six parties, qui se veulent indépendantes… et qui contiennent pourtant une construction en miroir. J’ai été surprise par l’inventivité de l’auteur : il faut dépoussiérer le jeu pour comprendre comme imbriquer les pièces qu’il nous révèle au fur et à mesure ; et aussi par la cohérence de l’ensemble obtenue. C’est un roman aux multiples genres et aux multiples facettes aussi : récit de voyage, correspondance, thriller, etc. J’ai dévoré ce livre, j’ai été subjuguée.
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L’agneau – Christopher Moore
Chronique
Vous voulez connaître la véritable histoire de Jésus ? Elle vous est racontée par Lévi, alias Biff, le meilleur copain – déjanté – de Jésus. On se retrouve dans une histoire politiquement incorrecte et un poil blasphématoire. Le récit est allumé et tordant mais dont l’absurdité est parfaitement maîtrisée par l’auteur. Je trouve que c’est un exercice de haute voltige de réussir à faire de l’humour sur papier. Bref, embarquez pour un road trip pas piqué des hannetons avec Jésus et Biff. Roman loufoque d’apprentissage.
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Le cirque des rêves – Erin Morgenstern
Chronique
Il est question d’une atmosphère particulière : victorienne et fondamentalement onirique ; quelque peu poétique mais aussi bordée de suspense. Ce roman est très énigmatique dans tous ses éléments : le fonctionnement du cirque des rêves, de ses personnages, des lieux et d’autres détails. Le duel de personnages repose sur des concurrents qui s’avèrent complémentaires. Les multiples points de vue deviennent une mélodie, il suffit de se laisser porter dès l’ouverture de cette boîte à musique. A savoir que le cirque des rêves est un personnage à lui tout seul : il est la scène de théâtre mais aussi le centre de tous les intérêts. Ma lecture était enchanteresse.
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Courtney Crumrin – Ted Naifeh
Chroniques : tome 1, tome 2, tome 3, tome 4, tome 5, tome 6, hors série 1, hors série 2
Courtney Crumrin, c’est un peu l’héroïne qu’on rêve tou∙te∙s d’être. Elle est intelligente et engrange des connaissances et des expériences certaines. Dans la galerie des personnages, aucun n’est neutre. Le trait est tout aussi élégant que vif. J’ai aimé le travail de noir et de blanc avec de grands aplats noirs qui viennent souligner de riches détails. Les ombres sont particulièrement mises en valeur et même, omniprésentes. Le dessin se révèle tout en angle, les créatures sont superbes et les expressions faciales très justes. Cette série fantastique contient une histoire douce-amère. Le mal être de la protagoniste, sa volonté de trouver sa place, l’envie de s’assumer dégage une mélancolie. Cette histoire est aussi une leçon d’humanité. J’ai été conquise par la saga grâce aux talents de conteur et d’illustrateur de Ted Naifeh. Courtney Crumrin est indiquée comme « jeunesse » mais soyez conscient∙e∙s du récit avec de le placer dans n’importe quelles mains.
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Le temps n’est rien – Audrey Niffenegger
Chronique
Le temps n’est rien n’est pas qu’une histoire d’amour. C’est avant tout une histoire de vie, certes, atypique. L’un des personnages est atteint d’une chrono-déficience incontrôlable. Sa maladie se focalise sur des sauts temporels ; et on découvre son impact vécu par ses proches. La construction du roman est originale et permet de valider des personnages réalistes. Ce récit singulier m’a fendu le cœur : il contient des scènes poignantes, de détresse et d’amour. Repenser à ce livre fait remonter tout un lot d’émotions à la surface. Émotions certes, mais pas d’excès de pathos, de niaiseries ou de mélodrame. J’ai véritablement « vécu » ce livre.
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La séparation – Christopher Priest
Chronique
La séparation est le premier roman de l’auteur que j’ai découvert. Il repose sur des histoires alternatives. La divergence du récit intervient à l’adolescence des jumeaux, Joe et Jack Sawyer. L’auteur dissémine des éléments uchroniques au fil des pages, généralement de manière subtile mais sans foncièrement d’explications. J’ai été épatée par le haut de degré de crédibilité de ce récit qui se trouve entre réel et potentiel. J’avoue que je le considère aussi troublant et ma relecture a eu le même effet. Ce dédale psychologique est issu de l’imagination de l’auteur qui nous fait suivre des sentiers sinueux, jalonnés de questions pour nous amener à une fin étourdissante.
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Pierre-de-vie – Jo Walton
Chronique
J’ai eu quelques difficulté à choisir ce roman, j’hésitais aussi avec « Mes vrais enfants » (et aussi un peu « Morwenna »). Le fonctionnement de l’univers repose sur deux éléments : la yeya (nom de la magie) et le temps & son flux qui dépendent justement de la yeya disponible. Il faut un petit temps d’adaptation pour comprendre les différentes temporalités. C’est une véritable fresque familiale qui s’ouvre alors à nous : chaque membre de la famille apporte beaucoup au foyer. Cette dernière est composée de femmes fortes et déterminées. Le rythme sans empressement apporte beaucoup de douceur à cette fantasy intimiste. Le capital de ce roman est bien les personnages et leur importance, individuelle et dans un tout.
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L’ange de la nuit – Brent Weeks
Chronique de La voie des ombres tome 1
La magie se montre par l’expression d’un don, qui diffère pour chaque personne. Cette trilogie est réellement sombre, sordide et macabre. On rencontre la crème des assassins : les pisse-culotte. On s’attache aux personnages bien qu’ils soient un peu trop enfoncés dans les archétypes au début ; notamment Azoth qui souhaite devenir apprenti et qui a du mal à s’accrocher au quotidien. On s’intéresse à son devenir à travers un récit aux multiples intrigues, aux allures d’apprentissage. La série est bien léchée et particulièrement violente.
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♥ Vous pouvez retrouver tou∙te∙s les participant∙e∙s chez Vert
Toute une pile d’incontournables à dévorer chez : Baroona (233°C), Boudicca (Le Bibliocosme), Chut… Maman lit !, Dyonisos (Le Bibliocosme), Feydrautha (L’épaule d’Orion), La Bibliothèque d’Aelinel, La grande bibliothèque d’Anudar, Le chien critique, Les lectures de Marie Juliet, Les lectures de Shaya, Les lectures de Xapur, Les notes d’Anouchka, Lorhkan et les mauvais genres, L’ours inculte, Snow (Bulle de Livre), Tigger Lilly (Le Dragon Galactique), Yogo (liste 1, liste 2).
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