WILSON Jacqueline – Violette
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Titre : Violette
Auteur : Jacqueline Wilson
Plaisir de lecture : Livre à découvrir
Violette, toute jeune adolescente, se cherche énormément. Coincée entre les préjugés des camarades et le caractère débordant de son frère Will, elle n’arrive pas à vivre pleinement sa vie. C’est dans l’univers de Casper Dream, illustrateur de l’imaginaire, qu’elle s’échappe et s’y enfonce. Côté cocon familial, ce n’est pas mieux… il est lentement rongé par de lourds secrets. Un imprévu entre dans la vie de Violette, elle a de magnifique cheveux blonds, est habillée de volants et talons hauts, répond au nom de Jasmine… et va bien vite tout bouleverser !
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Violette est une considérée comme une jeune fille marginale. Elle se renferme souvent dans le monde « imaginaire » pour se sauver du quotidien. Elle est plutôt charmante, ne cause pas de souci à ses parents, mais doit supporter les regards des autres collégiens. Pour ajouter à son cauchemar actuel, son frère Will lui en fait voir de toutes les couleurs. Rattachée à lui par un amour inconditionnel, elle lui obéira bien au-delà de l’acceptable. Décidément, Violette se retrouve dans de beaux draps.
Will, adolescent charmeur joue en toute impunité avec les sentiments de sa sœur. Adulé au collège, il préférera l’ignorer au sein de l’établissement et lui en faire des vertes et des pas mûres à la maison : il adore la plier à ses quatre volontés et prend un malin plaisir à son jeu pernicieux.
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Jasmine, nouvelle venue en classe est plutôt l’inverse de Violette : superbe blonde aux cheveux longs, talons hauts et courte jupe, elle s’assume jusqu’au bout des ongles. Entrée de plain pied dans l’adolescence, elle répond aux professeurs et arrive toujours à ses fins. La rencontre improbable entre Jasmine et Violette vient d’avoir lieu… et donne naissance à une toute nouvelle relation. Violette tombe en adoration de Jasmine mais cette dernière va traiter notre héroïne d’égale à égale… mais cela va-t-il durer ?
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Le livre de Wilson présente la construction de soi… Violette est fortement nostalgique de l’enfance (puisqu’elle ne veut pas réellement la quitter) et l’étiquette collée de « marginale » n’aide en rien. Son palliatif ? Se refugier dans l’univers de Casper Dream. Cependant, elle arrive à s’accepter en trouvant un intérêt qui lui permet non seulement de grandir mais de se prendre en charge. Pour elle, ce sera la couture.
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On voit par ailleurs qu’en vivant dans le cadre d’une famille rongée par des secrets, son amour fraternel pour son frère est sans limite. Et son amitié pour Jasmine commence à lui faire perdre pied. Le livre montre ingénieusement les risques du « trop » dans ses relations : comment ne pas devenir celui ou celle que les autres veulent, comment rester soi.
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Au demeurant, les relations Will et Violette sont quelque peu perturbantes à la lecture : les menaces restent latentes mais non moins réelles. Cela alourdit clairement l’ambiance et symbolise le côté sombre de l’histoire. Pour ma part, je me suis demandée jusqu’à quelles limites, elle emmènerait notre protagoniste. Peut-être un défaut d’un œil « adulte », je m’attendais au pire !
Autre petite note à relever, le langage parfois familier accorde une crédibilité aux paroles des adolescents, qui fait que, quelque part, se reconnaît soi ou un proche dans des scènes vécues.
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Petite précision : même si Violette s’enferme dans le monde imaginaire de l’auteur Casper Dream et qu’elle possède et créé nombre de fées, il ne s’agit pas d’un livre fantasy. Il n’empêche que le concept « d’auteur mythifié » est intéressant et va se développer au cours du roman.
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Jacqueline Wilson est une auteur britannique de littérature jeunesse et enfant. C’est à 24 ans qu’elle écrit ses premiers romans à destination des adolescents et pré-adolescents. Elle sera connue pour sa facilité et sa détermination à aborder des thèmes quelques peu difficiles tels que le divorce, les mauvais traitements, les femmes battues, la maladie mentale ou l’homosexualité.
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Grâce à son roman « Lulu Bouche-cousue » elle remporte le Children’s Book Award et le prix Tam-Tam, en 1995. En 2008, elle est promue au rang de « Dame de l’Empire britannique ».
. L’auteur parle de « Violette » ici
. Notons que la couverture française est super réussie ! C’est d’ailleurs cette dernière qui m’a donné envie de prendre le livre.
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J’évite de me mêler de leurs disputes [à Marnie et Terry], tout comme de me joindre à leurs gloussements de dindes. D’ailleurs, je ne leur parle pas beaucoup. Je ne sais pas quoi leur dire, on n’a pas les mêmes goûts. Marnie et Terry sont raides dingues des derniers chanteurs à la mode, se fabriquent des petits bracelets en perles » mignons tout plein « , dessinent la chambre de leurs rêves avec une abondance de détails ridicules. Elles font toutes deux, collection de jouets en peluche. Marnie possède 123 Beanie Babies et une quantité impressionnante de mini-animaux. Terry s’est spécialisée dans les vieux nounours – pitoyables créatures borgnes, informes ou miteuses qu’elle déniche dans les brocantes ou les vide-greniers. Sa chambre ressemble à un refuge de la SPA. Cela dit, la mienne ressemble à une grotte gothique, alors je suis plutôt mal placée pour critiquer.
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Tout Zazimuth, Book’In et Le CDI du lycée Paul Arène de Sisteron en disent quelques mots.
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