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JAWORSKI Jean-Philippe – Même pas mort, tome 1

01/03/2019 18 commentaires

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Couverture du roman "Même pas mort" de Jean-Philippe Jaworski, éditions Folio SF. Premier tome de la série "Rois du monde".

Titre : Même pas mort (Rois du monde, tome 1)
Auteur : Jean-Philippe Jaworski
Plaisir de lecturenote : 4 Livre à découvrir

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Bellovèse se retrouve jeté en pâture dans la guerre. Au premier assaut, Il reçoit un sévère coup de lance : il est considéré comme perdu et pourtant il n’est pas mort. Chez les Celtes, un tel homme revenu d’entre les morts est un monstre puni des Dieux. Pour lever l’interdit, il doit se rendre auprès des Gallicènes, sur l’île des Vieilles.

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C’est un vieil homme que l’on découvre à la première page : Bellovèse revient sur son existence et conte son parcours depuis l’enfance.

Il est élevé, avec son frère Segovèse, par une mère consciente de son rang. Bellovèse est un prince banni par son oncle, le haut roi Ambigat. Devenu guerrier celte, il reçoit un mauvais coup et n’en meurt pas. Le Grand Druide lui imposera une épreuve pour lever l’interdit qui pèse sur lui. C’est ainsi qu’on le retrouve en compagnie de Sumarios et Albios qui attesteront de la réussite du challenge.
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Bellovesos et Segovesos sont considérés comme légendaires : ils doivent trouver de nouveaux territoires pour leur oncle, le roi Ambigatos qui règne sur les Bituriges. Ils sont mentionnés dans l’histoire romaine rapportée par l’auteur Tite-Live de « Ab Urbe condita libre » écrit au VIe siècle avant J.C. , traduit par « Histoire de Rome depuis sa fondation », se révèle à l’origine être un recueil de 142 livres dont seuls 35 volumes ont traversé les années.
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Les personnages sont bourrins : empli de bravoure mais aussi avec une certaine arrogance qui les rend parfois inconscients dans leurs actes, sous caution de prouver leur virilité.

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Pas de tombe pour moi. Pas de fin paisible au milieu des miens. Pas de grandes cérémonies royales, pas de sacrifices, pas de bûchers rouges ni de banquet funèbre. Pas de trésor abandonné dans la nuit d’une chambre funéraire. J’irai chercher ma mort sur le champ de bataille. Je me détacherai des rangs de mes guerriers pour la défier. Une lame longue de cavalier dans la main droite, une lame courte de fantassin dans la gauche, je lui offrirai une danse des épées. C’est une vieille ennemie, et ce fut parfois une alliée de circonstance. Je connais bien ses ruses, ses lâchetés, ses trahisons. Je lui cracherai toutes ses bassesses, je lui tirerai la langue, je me rirai de sa puissance, je lui affronterai le masque peint du guerrier.

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Bellovèse fait part aux lecteurs de son cheminement spirituel, avec des retours en arrière sur son enfance et ses premières batailles. Son monde est constitué de vengeance, d’ambitions, d’un lot de rancune et bordé de croyances païennes. C’est un monde violent avec des scènes d’assauts, de lutte et de combat.
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L’univers est ancré dans le concret et empli de personnages fantastiques. L’aspect onirique nait des liens qui se construisent entre réel et surnaturel. La forêt est un lieu habité par de nombreuses créatures invisibles. La magie est plus élémentaire car sauvage, elle est attachée à différents éléments : la forêt que je viens de citer, la foudre, le froid et la rivière entre autres.
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Le folklore a une grande influence sur les Celtes : les rites, les présages et même les lieux sont empreints de fantastique. Les Dieux et autres puissances sont présents de manière permanente dans les pensées et les gestes des hommes. Plus qu’une guidance, leur traitement influe sur tous les aspects de la vie des humains. D’ailleurs, certains comportements peuvent s’expliquer par ce lien constant, mais souvent une digression apparait : la réalité se mêle à la magie et au rêve en formant des frontières floues.
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L’importance des druides se repose sur leur unique symbole d’être le trait d’union entre humains et dieux. Ainsi, ils possèdent un fort pouvoir de persuasion par le verbe et la prédiction. Rites de réconciliation, exorcisme sont autant d’éléments qui façonnent le quotidien des Celtes.

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Je suis riche de passé comme d’avenir, et parce que je vacille au bord du monde, l’abîme tonne que je ne suis qu’une chrysalide, que la vraie grandeur reste à construire.

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Beaucoup d’avis élogieux ont été émis sur la série. À la parution du premier tome, j’ai attendu ; au point que la sortie poche ait lieu. C’est dans ce format que l’on me l’a offert en 2016. J’ai encore décidé d’attendre que la série soit plus avancée. On peut noter une Patience de Haut Niveau (ou une Force Intense pour relever mon défi Fin de Série). Et puis, en janvier dernier, on m’a offert les tomes 2 et 3 au format poche… qui a eu lieu en même temps que l’annonce de la clôture prochaine de la série. C’était donc le bon moment pour enfin la commencer ; avec un petit coup de pouce de Valériane pour dévorer le premier volume en février.
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Jean-Philippe Jaworski a pour envie de faire vivre une société disparue, l’âge de fer européen. Loin des clichés des barbares, le contexte historique s’appuie sur des recherches documentées.
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Notre arrivée se fait sous la pluie et dans la peur : le bateau où se trouve Bellovèse est malmené par la houle. Le récit initiatique démarre. Les (més)aventures se succèdent et les frissons dans le dos arrivent. On se retrouve à la croisée du roman historique, de l’épopée héroïque et de la fantasy mythique.
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Avec les premières pages, on suit le déroulé de journées celtes. Cela donne un aspect assez informatif à l’intrigue et j’avais l’impression davantage de lire un documentaire sur un peuple plus que d’entrer dans une histoire. C’est le temps de s’imprégner d’un monde étranger aux accents celtes et d’un environnement que l’on croise peu souvent comme contexte (le Moyen Âge est plus répandu).
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Le réalisme est poussé : ce roman est exigeant et va demander une concentration dans sa lecture. La langue est recherchée mais le style d’écriture reste fluide. Ce dernier demandera juste un calibrage pour le lecteur en début de livre.
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Pourtant, j’ai été déstabilisée par le récit non linéaire. Le mode de narration s’appuie sur une construction emboîtée : un souvenir en appelle un autre. Bellovèse revient sur sa vie de manière non chronologique. J’ai trouvé cette construction temporelle un brin confuse et l’immersion n’a pas été aisée pour moi. Je m’attendais à plonger immédiatement et totalement comme les autres lecteurs. Sensation qui s’est dissipée après quelques pages.
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L’enchevêtrement des histoires repose sur un rythme de progression que je juge plutôt lent. Le cadre doit être mis en place, aussi bien pour l’environnement que pour l’aspect géopolitique (lutte de pouvoirs). Le roman demande à être dégusté pour mieux assimiler l’enfance et l’adolescence des deux frères, frangées de passages plus oniriques.

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Livre "Même pas mort" de Jaworski mis en scène avec des éléments de décoration de la nature : mousse, feuille sechées, pommes de pin

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Logo du défi Fin de Série LivrementVoilà une nouvelle série à mon compteur du défi Fin de Série. Il serait de bon ton que je la lise au fil des mois pour « mieux » profiter de l’histoire et de ne pas la laisser plus prendre la poussière.

Logo défi Valériacr0

Ma lecture était donc la sélection de février par mon binômette de choc Valériane dans le cadre de notre défi Valériacr0.

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233°C (Baroona)Lectures trollesquesLe monde d’Elhyandra, Les histoires de Lullaby, Les lectures de XapurLorhkanMes Imaginaires (Sandrine), NeVertwhere, The Library at Hurtfew (Perlesvaus), Un papillon dans la Lune ont aussi observé la forêt en ayant mille questions en tête.

 

DELANEY Joseph – Le pacte de Sliter, tome 11

12/02/2019 14 commentaires

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Couverture du roman "Le pacte de Sliter" de Joseph Delaney, le onzième tome de la série L'épouvanteur publiée aux éditions Bayard JeunesseTitre : Le pacte de Sliter (L’Épouvanteur, tome 11)
Auteur : Joseph Delaney
Plaisir de lectureetoile 4 Livre à découvrir
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Tome 1, tome 2, tome 3, tome 4, tome 5, tome 6, tome 7, tome 8, tome 9, tome 10recueil sur les sorcières

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En tant que mage Kobalos, Sliter supervise son domaine Haizda près du cercle Arctique. Sur son territoire, il exploite des humains pour se nourrir de leur sang. À la mort du fermier Rowler, Sliter se souvient du pacte passé ensemble : il doit emmener en lieu sûr les filles cadette et benjamine pour que l’aînée lui appartienne. Afin d’honorer sa part du marché, ils prennent la direction du foyer avunculaire de la fratrie. Un long voyage semé d’embûches s’ouvre alors à eux.

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Sliter est un Kobalos : bien qu’il marche sur deux pieds et parle comme un être humain, il ressemble à un loup. Il possède une queue qui lui permet de donner des informations sur ce qui se passe autour de lui (comme une antenne). Une méfiance nait à son encontre mais ce protagoniste va surprendre plusieurs fois au cours du récit.
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Rebelote : pour ce tome, Joseph Delaney change de narrateur. J’avoue que j’étais sceptique en découvrant les premières pages. Après un premier changement avec Grimalkin au neuvième tome, c’est la deuxième fois que l’on se retrouve de côté de l’obscur. En réalité, deux personnages se partageront la narration : Sliter et Nessa, la fille aînée de feu le fermier Rowler.

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Je suis partagée concernant ma lecture :
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J’ai aimé découvrir une légende des pays scandinaves revisitée grâce à un personnage issu du Comté. J’ai trouvé le clin d’œil satisfaisant du duo au conte La Belle et la Bête. Joseph Delaney nous raconte les jeux de pouvoir, la condition de Sliter, les informations concernant son peuple et les us & coutumes. Le décalage par rapport à l’intrigue principale est bienvenu.
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Mais je suis aussi un poil agacée car c’est une façon un peu grossière de la part de l’auteur d’intégrer maintenant des Kobalos pour nous faire comprendre que Tom Ward n’a pas fini d’en découdre avec eux dans les prochains tomes. L’intrigue générale n’avance pas… alors qu’il y a toujours le Malin à tuer ! Le voyage est assez linéaire, avec quelques accidents et retournements de situation bien placés. Ceci dit, l’histoire n’intègre pas de temps mort et verra l’arrivée d’un personnage déjà connu des lecteurs à mi-course.

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Couverture anglaise du roman Le pacte de Sliter écrit par Joseph Delaney Illustration d'un Kobalos, issue du roman Le pacte de Sliter écrit par Joseph Delaney

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Dans le chaudron :
Des univers fantasy estampillés jeunesse
¤ Harry Potter de J.K. Rowling
¤ Rose de Holly Webb
¤ Narnia de C.S. Lewis
¤ A la croisée des mondes de Philip Pullman
¤ Eragon de Christopher Paolini
¤ Cœur d’encre de Cornelia Funke

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Les escapades culturelles de FrankieMargaud LiseuseSyl. (Thé, lectures et Macarons) ont aussi apprécié Sliter plus qu’elles ne le pensaient en commençant le livre.
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llustrations : #01 Couverture anglaise ; #02 Illustration d’un Kobalos extraite du livre

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VAN WILDER Cindy – Terre de Brume ~ Le Sanctuaire des Dieux, tome 1

27/11/2018 19 commentaires

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Couverture du roman "Le sanctuaire des dieux" de Cindy Van Wilder, tome 1 de Terre de BrumeTitre : Le Sanctuaire des Dieux (Terre de Brume, tome 1)
Autrice : Cindy Van Wilder
Plaisir de lecturenote : 4 Livre à découvrir

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Le Monde de Mirar vient de subir un cataclysme que les habitants nomment le Bouleversement. Une Brume toxique s’abat sur l’ensemble des territoires : seuls les sommets de montagnes sont épargnés. Les rares survivants se sont retranchés dans des sanctuaires. Intissar, une Sœur de Feu brave l’avis de sa supérieure pour prévenir la ville de Taho du terrible danger qui se profile. Elle est accueillie par Héra au Sanctuaire des Prêtres de l’eau. Une vague de Brume peuplée de créatures déferle et attaque l’aqueduc qui alimente les communautés en eau, ressource déjà rare.

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Le prologue reste mystérieux : il se déroule une semaine après que la Brume envahisse tout. Puis, l’histoire s’enchaine avec une ellipse de dix-sept années. On suit l’une des deux protagonistes Héra, bébé récupérée par Pylos, un marin.

Terres et mers ont été englouties par la Brume mortelle : les pêcheurs sont devenus des Passeurs de Sanctuaire en Sanctuaire, déposant passagers et courrier, car leur embarcation flotte sur ladite Brume.

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La jeune femme le remercia d’un sourire avant de s’éloigner vers le modeste réduit que Pylos avait aménagé. Un luxe inédit pour ce type d’embarcations, dont de nombreux autre marins s’étaient moqués à l’époque.
— Et à quoi cela va te servir, hein ? Quand tu y auras remisé tes voiles, il ne te restera plus de place pour y suspendre ton hamac !
Pylos sentit son cœur se serrer à ce souvenir.
Si on lui avait dit un jour qu’il se retrouverait dans un monde sans aucune brise pour faire avancer son bateau, où les voiles ne servaient plus à rien, sinon à se tailler des vêtements… Jamais il ne l’aurait cru. Un monde où le vent avait purement et simplement disparu. Une des nombreuses conséquences du Bouleversement.

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Mirar est une société clivée : les clans ne se mélangent pas. Si l’Académie existe, il est réputé que l’entente est peu cordiale entre les Prêtres de l’Eau et les Frères & Sœurs du Feu.

On apprend que les corporations se sont formées autour des quatre éléments : pour l’Eau, les fidèles peuvent devenir guerrier ou guérisseur. Concernant le Feu, les Sœurs et les Frères sont capables de projeter des flammes sur une longue distance (entre autres). Pour le Vent, les membres sont appelés les Souffleurs et pourraient modifier les conditions climatiques. Vis-à-vis de la Terre, la mission des Semeurs nous reste encore complètement inconnue.

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Pour la création de cet univers, j’ai aimé les clins d’œil de Cindy Van Wilder à la mythologie grecque avec les lieux, la consonance des prénoms (Laël, Tyel, Tybalt, Maïlyne, Amani, Dédale, Mégare,…).

Question contexte, l’eau est devenue une denrée rare et la nourriture ne se trouve pas à profusion. La magie possède une contrepartie polluante : quand la magie est utilisée, elle produit un déchet… la Brume. D’ailleurs, l’olympite est le seule matériau qui peut résister à son effet corrosif.

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[Pylos] n’avait jamais vu un Vecteur d’aussi près de toute sa vie. Bien entendu, il connaissait le principe – deux capsules de verre l’une sur l’autre, formant un sablier, sauf qu’elles ne contenaient aucun grain de sable. Au contraire, celle du dessus était emplie d’une eau claire, translucide, qui émettait une faible lueur turquoise. L’eau consacrée par les prêtes et source de magie.
Et, en dessous, une capsule vide destinées à recevoir la Brume.
Il était impossible d’utiliser la magie sans produire de Brume en retour.
Une Brume toxique, que les prêtres prenaient soin de stocker dans un immense réservoir au sein de l’Académie. Une Brume qui avait brutalement échappé à leur contrôle le jour du Bouleversement, si les rumeurs disaient vrai.

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Ce récit est raconté en alternance des points de vue d’Intissar et d’Héra. La complémentarité des caractères de ce duo féminin fonctionne et est source d’intérêt pour le lecteur. Elles restent toutes deux, adolescentes plus ou moins perdues : elles se retrouvent coincées entre les mœurs de leur communauté et qui croient en leurs valeurs qu’elles sont prêtes à défendre.
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L’écriture entrainante permet de profiter pleinement du foisonnement de l’imagination de l’autrice. J’ai été agréablement surprise de découvrir la base de cet univers mais j’avoue que j’aurais apprécié de m’y balader davantage alors que l’enchaînement des actions ne le permettait pas. Le dénouement se termine avec un point en suspens et c’est expressément voulu, diantre ! (‘point en suspens’ expression francophone pour remplacer ‘cliffhanger’).
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« Le Sanctuaire des Dieux » part sur les thèmes des secrets enfouis, des enjeux politiques et de la préservation de l’environnement. Il s’avère le premier volet du diptyque « Terre de Brume » dont le second devrait être publié en mai 2019.
OUF ! L’attente sera courte, j’ai plié ce premier tome en deux heures (pauvre de moi).

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Aux Aventuriales, la couverture du livre m’a attirée et je brandissais un exemplaire à mon amoureux en lui stipulant « Voilà une couverture réussie ! Tout : l’illustration, la police utilisée, le titre, l’impression sur fer à dorer. Bam, tu vois, tu achètes. Simple et efficace. Un packaging au top ». Et cela va sans dire que j’ai évidemment commencé par un bonjour à Cindy (je suis une personne polie) (et gentille). Elle a su me « vendre » cette série par le seul argument de la forme diptyque dont je tenais le premier volume entre les mains et le second était presque finalisé. Et vous savez que j’arrive maintenant à résister aux livres, pour des achats plus raisonnés.

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Lecture conseillée à partir de 12 ans

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Mise en scène du roman "Terre de Brume" de Cindy Van Wilder

Mise en scène de Terre de Brume dans un décor automnal Dédicace de Terre de Brume par Cindy Van Wilder
Dédicace aux Aventuriales

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Alice Neverland, Encres & Calames (Sia), Livrement vôtre (Gilwen)Plumes de lune (Kin) ont aussi affronté la Brume sur une embarcation de fortune.

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DELANEY Joseph – Le sang de l’Épouvanteur, tome 10

11/11/2018 15 commentaires

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Couverture du roman Le sang de l'épouvanteur de Joseph Delaney, dixième tome de la série l'épouvanteurTitre : Le sang de l’Épouvanteur (L’Épouvanteur, tome 10)
Auteur : Joseph Delaney
Plaisir de lectureetoile 4 Livre à découvrir
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Tome 1, tome 2, tome 3, tome 4, tome 5, tome 6, tome 7, tome 8, tome 9, tome 11recueil sur les sorcières

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Après l’incendie qui a ravagé la maison de l’Épouvanteur et surtout sa précieuse bibliothèque, John Gregory et Tom Ward accusent toujours le coup. Le message envoyé par Dame Cosmina Fresque tombe à pic : elle leur propose de lui racheter quelques livres de son immense bibliothèque personnelle. Ils se mettent donc en route.
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Pour ce tome, la quête principale concernant la lutte contre le Malin passe au second plan puisque l’Épouvanteur et Tom Ward ont d’autres chats créatures à fouetter museler.
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On rencontre Judd Brinscall, un ancien apprenti de John Gregory et l’ami de Dame Fresque. Les créatures au service de l’Obscur continuent de se rassembler ; Grimalkin et son sac au contenu mystérieux est aussi de la partie.
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Tom Ward reste un personnage réaliste avec cette peur qui parfois l’empêche d’aller combattre telle ou telle créature. L’Épouvanteur est en bien mauvaise posture (voire pire) et tous deux sont aux prises d’excellentes – et effrayantes – illusions. L’auteur en profite pour nous présenter sa version des vampires roumains. On connaîtra aussi le nom de Siscoï, Seigneur de sang et Buveur d’âmes mais il restera un personnage mineur.

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L’intrigue majeure avance peu, mais en même temps, vaincre le Malin n’est pas une tâche aisée. Le fil rouge pour se débarrasser de ce dernier est peu déroulé dans ce tome.
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Certaines alliances sont à nouer, et une demande de sacrifice cruelle a été formulée. Ce que je peux affirmer c’est que les personnages ne sont pas figés. Le roman est un concentré d’actions. On sent que la fin approche car John Gregory diminue et l’on sent le passage du flambeau proche.
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La lecture de la série est conseillée à partir de 12 ans.

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Livre "Le sang de l'épouvanteur" de Joseph Delaney mis en scène sous la pluie

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Dans le chaudron :
Des univers fantasy estampillés jeunesse
¤ Harry Potter de J.K. Rowling
¤ Rose de Holly Webb
¤ Narnia de C.S. Lewis
¤ A la croisée des mondes de Philip Pullman
¤ Eragon de Christopher Paolini
¤ Cœur d’encre de Cornelia Funke

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Logo challenge Halloween 2018.Logo défi Valériacr0
Voilà ma dernière participation pour le challenge Halloween ; c’est un doublé avec le défi Valériacr0 puisque c’est aussi ma lecture de ce mois de novembre 2018.

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Les escapades culturelles de FrankieMargaud Liseuse ont aussi trouvé ce sacrifice prochain à en tordre le cœur.

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DELANEY Joseph – Grimalkin et l’Épouvanteur, tome 9

06/11/2018 5 commentaires

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Couverture du roman "Grimalkin et l'épouvanteur" écrit par Joseph DelaneyTitre : Grimalkin et l’Épouvanteur (L’Épouvanteur, tome 9)
Auteur : Joseph Delaney
Plaisir de lectureetoile 4 Livre à découvrir
Tome 1, tome 2, tome 3, tome 4, tome 5, tome 6, tome 7, tome 9, tome 10tome 11recueil sur les sorcières

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La réputation de Grimalkin la précède : c’est une dangereuse sorcière, la Tueuse du clan Malkin. Alors qu’elle chasse ses ennemis, c’est à son tour d’être traquée. Elle fuit les sorcières des autres clans, les monstres et les créatures de l’Obscur lancés à sa poursuite. Un Kretch sera même invoqué par les servantes du Malin pour récupérer le précieux bien que Grimalkin transporte : il ressemble à un énorme loup, de la taille d’un cheval et possède un grand pouvoir de régénération. Devra-t-elle passer une alliance avec Tom Ward et l’Épouvanteur ?

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Redis-toi chaque matin que tu es la meilleure,
la plus forte, la plus redoutable.
Tu finiras par en être persuadée.
Un jour, cela sera vrai. Ça s’est révélé vrai pour moi.
Je suis Grimalkin.

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À l’ouverture de ce neuvième tome de la série « L’Épouvanteur », l’auteur m’enjoignait de découvrir d’abord le recueil de nouvelles « Les sorcières de l’Épouvanteur », ce que je fis, avec un succès mitigé. Période pré-Halloween oblige, je me suis maintenant plongée dans ce tome avec délice.
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Quelle surprise fut de découvrir que Grimalkin est devenue narratrice pour ce volume et non plus l’apprenti Tom Ward ! La rencontre de Grimalkin remonte au quatrième volet où elle désire simplement assassiner l’apprenti de l’Épouvanteur (spoil : elle n’a pas réussi) (ce n’en est pas un, si elle l’avait assassiné, je ne tiendrai pas son histoire entre mes mains).

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Pourquoi tuer le faible quand tu peux combattre le fort ?
Pourquoi mentir quand tu peux dire la vérité ?
Une tueuse doit vivre dans l’honneur et toujours tenir parole.

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Grimalkin est la Tueuse du clan Malkin – et la plus redoutable des sorcières – autant dire qu’elle ne laisse aucune chance de survie à sa proie. Son arme de prédilection reste une paire de ciseaux, mais elle peut jeter son dévolu sur toute autre lame affûtée. Elle est également connue pour couper les pouces de ses victimes afin d’accroitre sa puissance.
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Elle est déterminée, du genre tête froide et pourtant l’on découvre qu’elle est aussi douée de sentiments. Le nouvel éclairage apporté sur ce personnage si curieux fait même naitre de la part du lecteur, de l’empathie à son encontre.
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Joseph Delaney dévoile ses secrets et notamment son passé. On découvre également son ascension et pour quelles raisons sa haine envers le Malin est si forte. Elle décide de se battre seule contre l’Obscur (et rien que pour ça, on peut féliciter son courage sa folie).

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Portant la main à mon collier, je touchai un à un, de gauche à droite, les os de pouces qui le composaient. Tels les doigts d’un moine sur les grains de son chapelet, les miens couraient sur les ossements, absorbaient leur pouvoir, tandis qu’en guise de prière je marmonnais les formules rituelles. Chacun de ces os était une relique prise sur le corps d’un ennemi vaincu.

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La narration plus nerveuse correspond bien au personnage. Ce tome se révèle très sombre, cruel et effrayant. Le roman contient des descriptions d’actes parfois sauvages.
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L’écriture générale reste toujours fluide pour une série qui happe ses lecteurs. L’auteur nous rappelle qu’il n’existe pas de version dichotomique : tout n’est pas blanc ou noir. Et qu’à plusieurs, on est toujours plus forts.
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Ceux qui auront lu le recueil concernant les sorcières y retrouveront des répétitions nombreuses issues de la nouvelle sur Grimalkin. La fin est également bâclée, tant elle est rapide. Je dirai que ce livre n’est pas un tome décisif mais qu’il est truculent de faire la connaissance directe avec cette sorcière.
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La lecture de la série est conseillée à partir de 12 ans.

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Le seul mal véritable est de se refuser ce que l’on désire. En ce sens, je ne commets jamais le mal, car j’impose toujours ma volonté. Ce que je veux, je le prends.

 

 

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La marque représentant une paire de Ciseaux que la sorcière Grimalkin met sur les arbres

Illustration de Grimalkin tachée de sang et portant ses ciseaux Illustration en pied de Grimalkin, la sorcière tueuse imaginée par Joseph Delaney pour sa série littéraire L'apprenti épouvanteur

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Dans le chaudron :
Des univers fantasy estampillés jeunesse
¤ Harry Potter de J.K. Rowling
¤ Rose de Holly Webb
¤ Narnia de C.S. Lewis
¤ A la croisée des mondes de Philip Pullman
¤ Eragon de Christopher Paolini
¤ Cœur d’encre de Cornelia Funke

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Logo challenge Halloween 2018.
Il était temps de lire un tome de la série de l’Épouvanteur pour le challenge Halloween ! Sinon, cette lecture aurait manqué, comme un ingrédient dans une potion.

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La Croisée des Chemins (Tesrathilde), Les escapades culturelles de FrankieMargaud Liseuse savent aussi ce que contient le sac que transporte et protège Grimalkin.

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Illustrations : #01 La marque « Ciseaux » de Grimalkin ; #02 par Aude de Carpentier ; #03 par Anna Kand.

 

PLATTEAU Stefan – Manesh

27/06/2018 19 commentaires

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Couverture du livre Manesh de Stefan Platteau, premier tome de la série Les sentiers des Astres, parution aux éditions J'ai luTitre : Manesh (Les sentiers des astres, tome 1)
Auteur : Stefan Platteau
Plaisir de lecture : Livre fantas… tique
Shakti, tome 2

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Les hommes du capitaine Kalendûn Rana naviguent sur le fleuve Framar. L’équipage doit trouver le légendaire Roi-Diseur, un Oracle qui possède les réponses pour mettre fin à la guerre civile. Alors qu’ils traversent la forêt de Vynathrir, ils récupèrent un homme à la dérive. Jusqu’à sa complète rémission, Fintan le Barde prend soin du prénommé Bâtard.

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Pour cette histoire, deux récits s’emmêlent et se complètent. Deux narrations pour deux lignes temporelles. Les buts de cette expédition en gabarres sont dévoilés petit à petit au lecteur, l’aventure demeure énigmatique.
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Dans ce récit enchâssé, au passé nous découvrons les origines extraordinaires de Manesh et la remontée du fleuve par Fintan au présent. Les personnages sont emplis de mystère. La double nature de Manesh est révélée : ce demi-être solaire, humain de corps, possède en son sein une énergie astrale qui le ronge. Parmi les bateliers, se trouvent aussi la Courtisane et sa fille dont la présence n’a pas été officiellement expliquée.

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En sus des personnages, il y a aussi d’autres individus et peuples : le Semeur de feu, les lunaires et les solaires, les Nendous, les Teules, les Dieux maudits. Le folklore des Sentiers des Astres emprunte des éléments à diverses mythologies (celtique, hindou, finnoise et mésopotamienne me semble-t-il) : l’auteur les a mis dans un sac, a secoué et chaque donnée tirée a été savamment assemblée à la précédente afin d’établir une harmonie. Peu d’éléments contextuels permettent d’ancrer l’histoire notamment sur la société dont est issu l’équipage du capitaine Rana, ni même l’époque bien qu’elle se devine.
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C’est par les deux conteurs – Manesh et Fintan – que les mythes prennent leur place et que l’on écoute les légendes. J’ai particulièrement aimé la prédominance de la nature qu’on sent pleine de vie, dense et touffue. En plus de son caractère luxuriant, on imagine son cœur imprévisible et angoissant.

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Ce récit imbriqué à deux voix offre un rythme « au fil de l’eau ». Loin d’une impression de lenteur ou d’un aspect contemplatif, cette cadence est la base pour raffiner un univers en fantasy.
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Le lecteur peut se retrouver bercé par la linéarité du fleuve. Stefan Platteau plante son décor et sublime les atmosphères. Tel un conteur, l’auteur tisse son histoire en prenant le temps de faire respirer la forêt, soupirer les gabarres et tour à tour haleter ou tenir le souffle des personnages.
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L’expression « au fur et à mesure » prend tout son sens. J’ai été enthousiasmée pour le récit délivré au compte-goutte. L’immersion est réussie bien que l’histoire ne soit ni épique ni explosive : la tension monte lentement tout comme le sentiment d’oppression. Par des passages lourds de sens, l’auteur nous offre des révélations sombres et tortueuses pour ses héros.
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Je tiens à parler de la musicalité du roman : la langue a été travaillée. Le vocabulaire est riche, la beauté se retrouve dans les descriptions. La plume agréable et non verbeuse distille des accents de poésie épique entre les pages. Finalement, cela rejoint le concept de « parler vrai » – développé dans l’histoire – : une parole juste, qui nous touche au plus profond de nous-mêmes, celle qui parle à notre émotion la plus forte.

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Résolument, cette histoire est un coup de cœur avéré pour beaucoup de lecteurs. Le cliffhanger appelle à lire la suite promptement (ayant été prévenue et ayant vécu des fins de volumes plus violentes encore, j’ai survécu). À noter les superbes illustrations des éditions Les moutons électriques concoctées par Melchior Ascaride.

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Couverture de Manesh de Stefan Platteau, relié aux éditions Les moutons électriques Couverture de Melchior Ascaride du livre Manesh de Stefan Platteau, édition souple aux éditions Les moutons électriques

Livre dédicacé Manesh de Stefan Platteau Chronique du livre Manesh de Stefan Platteau ; livre pris en photo au milieu des plantes

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Logo défi Valériacr0Ce livre était le choix de Valériane à découvrir durant ce mois pour notre défi. C’est finalement une histoire au long cours car c’est ce titre même que je lui avais indiqué pour décembre 2014. Et je viens de lui sélectionner le troisième tome à découvrir le mois prochain.

Lecture équitable : soutien aux petites maisons d'éditions

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Ceci est une lecture parfaite dans le cadre du « Petit éditeur aux grands livres« .

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233°C (Baroona), Anarésume (Anassete), Blog-O-Livre (BlackWolf), Book en stock (Dup)La lectrice hérétique (Olivia Lanchois)Le Bibliocosme (Boudicca), Les lectures de Bouch’Les étagères de PitiponksLes lectures de Shaya, Les lectures de Xapur, L’ours inculteMarque-ta-page (Valeriane), The Library at Hurtfew (Eirilys) ont aussi entendu la forêt frémir.

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FAYE Estelle – Les Seigneurs de Bohen

31/01/2018 20 commentaires

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Couverture de Les Seigneurs de Bohen d'Estelle Faye.
Titre
: Les Seigneurs de Bohen
Autrice : Estelle Faye
Plaisir de lecture Livre fantas… tique
Lire les premières pages

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L’empire de Bohen court à sa ruine. La chute sera provoquée par plusieurs individus qui n’ont pas pour vocation de sauver le monde. Alors que leur seule priorité est leur propre survie, les valeurs qu’ils défendent vont les emmener sur un chemin plus large.

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Par le talent de conteuse d’Estelle Faye, j’ai été séduite dès les premiers mots. C’est un nouvel univers qui s’ouvre et je suis bien en peine de pouvoir vous le résumer.
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Ce roman chorale se positionne sur des portraits d’humains réussis : Sorenz, Saint-Étoile, Maëve, Sigalit, Janosh, Wens, Lantane. Ils fonctionnent généralement par duo et ils s’avèrent tout en qualités et en défauts. On va essayer de comprendre les objectifs de chaque personnage qui se révèle engagé (comportements, valeurs et actions). Chaque destin va se croiser sur le principe de « la vie est une passion ». Si les protagonistes sont bien développés, les deuxièmes et troisièmes personnages sont inexistants.
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J’ai su apprécier l’importance de l’humain et de ses choix. Chaque personnage a une trajectoire différente et ne laisse pas le lecteur indifférent. J’ai aimé leurs cicatrices et leurs sacrifices, auréolés par la justesse des sentiments ; et parfois par des histoires d’amours.
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J’ai trouvé qu’il y avait quelques couacs sur le comportement des personnages où certains changent brutalement de direction, d’autres ont un comportement à risque sévèrement puni (de mort).
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Tout comme les personnages, l’univers est envoûtant. La magie ancestrale est hautement réprimandée. Cependant, l’autrice ne donnera aucune explication concernant cette magie, son existence, son interdiction, ses origines.

Il existe des mots défendus, des mots de pouvoirs utilisés par des sorciers ou des Morguennes. Un bestiaire s’anime : Morguennes, vouivres, goules, métamorphes, mercenaires, nonnes-soldates et bretteurs itinérants.

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Le récit est enivrant : on entre directement dans le vif du sujet, dans un monde dense. Rien n’est laissé au hasard, la plume est habile. On sent qu’Estelle Faye se balade. C’est comme regarder une saltimbanque qui danse : on est obnubilé par les mouvements du corps, des tissus qui volent et des bijoux qui tintent.
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Loin des clichés du genre, cette fantasy en un seul volume est originale car elle ne laisse pas une impression de linéarité. Le récit est percutant et s’apprécie comme dans la construction d’un puzzle.

Parfois, certains éléments clés semblent survolés et j’ai perdu aussi l’intrigue de vue dans le quotidien des personnages. Mais secrets et rebondissements parsèment l’histoire.
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L’ambiance est chargée en émotion ; l’oscillation entre le mal et le bien tout comme le mystère imprègnent les pages. L’écriture est pleine de sensualité, soignée et poétique. Des hales, des démones des tempêtes. Les hales semblaient patiner sur la neige, poussées par le vent, vêtues seulement de leurs longs cheveux blancs emmêlés.
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Estelle Faye peut décrire avec volupté une tenue vestimentaire composée de dix jupes, détailler les cheveux tressés en de multiples nattes, décrire les mouvements de l’eau ou l’empreinte de l’écorce d’un arbre sans jamais perdre son lecteur.

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L’autrice est accordée à son intrigue comme à un diapason. Le voyage est étonnant et détonant. Finir le livre, c’est aussi se priver de son univers. Je sais d’ores et déjà que je soumettrai « Les seigneurs de Bohen » à une relecture pour le plaisir.

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Les Seigneurs de Bohen, illustration de couverture par Marc SimonettiIllustration de couverture par Marc Simonetti

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Pour fêter la sixième année de son blog, Sia organisait un concours pour faire gagner son specimen.

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Lecture équitable : soutien aux petites maisons d'éditions

Il est de bon ton d’apposer ici le logo de soutien envers les petites maisons d’édition 🙂
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BlackWolf (Blog-O-Livre)Dup (Book en stock)Gilwen (Livrement vôtre), La LicorneLe culte d’Apophis, Les lectures de Marie JulietMay (The Books Howl), Phooka (Book en stock), Roz (Dans ma bibliothèque)Sia (encres & calames) ont aussi formulé des mots défendus.

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