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Archives pour la catégorie ‘VALLS DE GOMIS Estelle’

VALLS DE GOMIS Estelle – Les Gentlemen de l’Étrange

05/04/2019 8 commentaires

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Couverture du roman "Les Gentlemen de l'Étrange" d'Estelle Valls de Gomis publié aux Black Book Editions  Couverture du roman "Imago" d'Estelle Valls de Gomis, le tome 2 des Gentlemen de l'étrange publié aux éditions Sombres Rets

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Titres : Les Gentlemen de l’Étrange ; Imago
Autrice : Estelle Valls de Gomis
Plaisir de lecturenote : 4 Livres à découvrir

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Londres, XIXe siècle. Wolfgang Bloodpint et Manfred Glastone sont spécialisés dans la résolution d’affaires surnaturelles. Leur bon flair et leurs compétences les emmènent dans les ruelles sombres de la capitale mais aussi aux quatre coins de la planète. Il faut dire que leurs exploits les précèdent.

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Manfred et Wolfgang se sont rencontrés à l’université et c’est une amitié franche et profonde qui les lie depuis. Manfred est devenu psychiatre d’un asile et criminologue réputé. Wolfgang, rentier de son état, est passionné par la chasse aux spectres. Il semble avoir des compétences mystérieuses qui restent floues.
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D’autres individus viendront rejoindre le duo de dandys : Whilelmine officie comme gouvernante, Ernest, une souris mesurant cinquante centimètre viendra trouver refuge permanent chez eux ; tout comme Arpad Nocturnaeru, un zburator roumain qu’ils sortiront d’affaire. Ils adopteront Dita, une labrador noire et Gustock Mespin de Scotland Yard viendra leur prêter main forte.
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Ils sont connus sous l’appellation « la petite équipe de Belgravia », le quartier où ils résident. Je me suis attachée à tous les personnages, phénomène qui se révèle assez rare au cours de mes lectures.
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Les enquêtes auxquelles ils prendront part les amèneront à voyager : Italie, US, sud de la France, etc. Pour y rencontrer ou découvrir différentes créatures : vampire, goule, zombie, wendigo, fantôme, kraken, et des profils humains comme serial killer, nécrophile ou encore savant fou. Traquer le monstre leur fera aussi parcourir de nombreuses ruelles ténébreuses londoniennes. Ils croiseront Bram Stocker qui leur apportera une aide ponctuelle tout comme Alester Crowley. Ils recevront une lettre de Sherlock Holmes et validée par Scotland Yard leur demandant de faire moins de vagues.

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Avec « Les Gentlemen de l’Étrange », Estelle Valls de Gomis nous emmène en pleine époque victorienne, dans le Londres de la fin du XIXe siècle et lieu de terreur.
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Le texte se compose de dix nouvelles : j’aurais tendance à conseiller de les lire dans l’ordre car elles fonctionnent comme un roman-feuilleton, format de l’époque que l’autrice a emprunté.
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Chaque nouvelle est riche en rebondissements et se révèle aussi trop courte. C’est presque dommage car l’on reste un peu sur la faim et que certaines redondances naissent entre les différentes nouvelles. Presque dommage… car cela ne saurait diminuer l’intérêt porté au duo esthète. Et même si parfois les personnages trouvent des solutions un peu trop facilement à mon goût, j’ai aimé les suivre dans leurs aventures rocambolesques.

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Dans « Imago », le second tome : Wolfgang blessé va essayer de se recentrer pour mieux se retrouver. Estelle Valls de Gomis va davantage mettre l’accent sur ce personnage plutôt que sur le quatuor. On va découvrir la nature du protagoniste alors que le lecteur n’avait émis que quelques hypothèses jusque-là. J’ai aimé les jeux de miroirs avec Vesper qui montrent que c’est le temps de l’introspection durant laquelle les dernières illusions meurent.
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Alors que je possède le premier tome au format poche publié aux Black Book Editions, le second est un grand format publié aux éditions Sombres Rets. Le roman inclut des illustrations d’Estelle Valls de Gomis – dont certaines en couleurs – qui s’avèrent un véritable bonus et permettent une meilleure plongée dans l’univers. J’ai une légère frustration concernant la taille de ce second volume (132 pages) et la fin qui m’apparait quelque peu bancale me donne un petit goût d’inachevé.

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Le surnaturel côtoyant notre monde est plus que perceptible avec ces deux romans. Il se dégage des textes, un humour avec une certaine classe à l’anglaise, des personnages aussi courageux et courtois et baignés de nonchalance. « Crimes, châtiments, absinthe et opium » pourrait être un sous-titre explicite.
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Les personnages semblent vivre dans la vie de l’écrivaine depuis plusieurs années pour avoir une telle consistance. On dirait qu’elle écrit tout simplement des faits et actions qui se déroulent devant ses yeux. J’ai apprécié les références et clins d’œil discrets – qui n’alourdissent pas le texte – tant à la période choisie qu’aux personnalités qui en sont issues. L’originalité de l’histoire et de la plume m’a réellement séduite !

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Illustration en couleurs d'Estelle Valls de Gomis pour son roman Imago Illustration en couleurs d'Estelle Valls de Gomis pour les Gentlemen de l'étrange

Mise en scène des romans "Les gentlemen de l'étrange" écrit par Estelle Faye

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Les lectures de ShayaAsmodée de Vampirisme, pour le tome 1,
Les carnets d’une livropathe (Strega), Vladkergan de Vampirisme pour le tome 2,
ont été eux aussi interpellés par le zburator.

Illustrations : #01 et #02 par Estelle Valls de Gomis

VALLS DE GOMIS Estelle – Brume

20/09/2012 6 commentaires

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Titre : Brume
Auteur : Estelle VALLS DE GOMIS
Plaisir de lecture Livre à découvrir

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A travers ce recueil, Estelle Valls de Gomis nous livre quelques unes de ses nouvelles, parues dans des anthologies, accompagnées de deux inédites. Au cœur du XIXe siècle, nous partons sur les traces de Feuilledor, découvrons la disparition de Pissenlit et lisons les derniers mots de Poe.

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)°º•. Cette fois, nous ne croisons pas de beaux hommes ténébreux, glabres et parfois habillés d’une chemise à jabot (comme c’est souvent le cas dans « Le cabaret vert ») ; mais ne soyez pas déçus car nous faisons de belles rencontres, celle de Pissenlit, celle de Feuilledor, quelques créatures fantastiques et d’autres personnages sans nom. On croisera tout de même quelques vampires, même s’il s’avère être au second plan.

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)°º•. Je n’aime pas les nouvelles. Et avec cette courte phrase et la présente chronique que vous lisez, alors vous vous dites qu’il y a quelque chose, là, pour que j’ai lu ce recueil. Et vous avez raison. Les nouvelles en général ne me plaisent pas, car j’ai à peine le temps de prendre ma valise à la main qu’on arrive à la gare terminus du voyage (à commencer par celles de Neil Gaiman dans « Les choses fragiles » (ça s’appelle tendre le bâton pour se faire battre)). Seule Estelle Valls de Gomis me transporte dans son imaginaire en quelques mots et sait me déposer en douceur.
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Dès les premiers mots, grâce à la nouvelle « Brume » on entre de plain pied dans le fantastique. Mais une grande question alors se pose : doit-on dévorer ou grappiller ce petit livre de 122 pages ? Ce qui est sûr, c’est qu’il est à lire, lové(e) dans son canapé, proche de sa bibliothèque, un jour d’automne (n’y voyez pas de vécu personnel, non). Sur le contenant et non le contenu, juste un petit mot car j’apprécie grandement ce format « romantique », 11*20 cm.
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On y trouve avec délice sa plume – comme pour Le cabaret vert, Les gentlemen de l’étrange ou encore Lancelot ou le chevalier trouble – ; certains lecteurs la trouvent assez alambiquée mais tout est une affaire de sensibilité. Si j’apprécie énormément les écrits de Guy Gavriel Kay (mon auteur préféré), c’est bien d’Estelle Valls de Gomis dont je me sens la plus proche.

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Le point d’orgue reste à mon goût la superbe description des lieux qui plus est, très visuelle ; le récit est assez frais dans son ensemble. Elle parsème ses nouvelles de clins d’œil et la thématique abordée est très évocatrice de l’anthologie dans laquelle l’écrit est publié. On y trouve quelques traces de tristesse, des pointes d’humour, des pieds de nez et même une fin douce amère. Petit point à souligner et pas forcément à argumenter, toutes les nouvelles sont écrite à la première personne du singulier, le « je » (sauf « Turquoise ») et toutes mettent en scène des hommes (sauf « Double, rouge, impair et passe… »). J’aime à croire qu’on y découvre parfois quelques détails de la vie d’Estelle ou de sa façon de penser ; mais sans aucun doute le fruit de mon imagination débordante de lectrice… on y croise pourtant son chien.

Allons tout de go, j’avoue tout, j’ai quelques préférences parmi ces nouvelles : Double, rouge, impaire et passe… ; Cuisse de nymphe et Brume.
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Notons que ce recueil est publié en autoédition mais je suis ravie de l’entreprise d’Estelle pour nous livrer ce recueil sans quoi nous serions passés à côté de ce petit livre bien agréable.
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Au sommaire :
. Brume (inédit)
. Trépassez devant, je vous suie(in Charlotte Bousquet éd. Plumes de Chats, éditions Rivière Blanche, 2009)
. Le Manoir dans le cimetière (in Lucie Chenu éd., (Pro)créations, éditions Glyphe, 2007)
. Les derniers mots de Poe (inédit)
. Le Baiser de la Fée Verte (in Alain Pozzuoli éd., Tatouages : une histoire et des histoires, éditions Les Belles Lettres, 2005)
. Turquoise (in Léa Silhol éd., Emblèmes hors-série #2 : Les Fées, éditions Oxymore, 2004)
. Cuisse de nymphe (in revue Monk n°2 : Ils se déshabillèrent parmi les tombes, 2007)
. Double, rouge, impair et passe… (in revue Monk n°1 : Rouge, 2007)
. La Disgrâce de Lord St Reeve (in revue Univers VI, Outremonde.fr, 2008)
. L’Oiseau-Tonnerre (in magazine Elegy n°45, 2007)
. En attendant Louis (in Charlotte Bousquet éd., Le Crépuscule des loups, Le Calepin Jaune Editions, 2008)

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Par ce recueil, Estelle Valls de Gomis nous livre quelques nouvelles prenantes. Elles nous emmènent dans différents lieux à la rencontre de personnages intrigants. Quelque peu doux amer, à la touche non moins sympathique, le recueil « Brume » est un joli tracé d’une plume aux belles arabesques.

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)°º•. Biographie
Estelle Valls de Gomis est née en 1973 et une vertueuse de l’étrange et des vampires. Ces derniers ont d’ailleurs l’objet de sa thèse universitaire « Le Vampire au Fil des Siècles ». « Le Cabaret vert » est son troisième recueil, il intègre la nouvelle « Circé et la malédiction du Déméter » qui a reçu le Prix Merlin de la meilleure nouvelle 2007. Cette femme très touche-à-tout (auteur, traductrice, illustratrice) est à découvrir.
Son site, son blog.

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Des extraits sont lisibles ici.
Pour acheter le livre, c’est par là.
(non, je ne touche aucune commission)

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Dans le chaudron :
¤ Le cabaret vert,
¤ Les gentlemen de l’étrange,
¤ Quelques mots empruntés pour constituer un chœur de lectrices.
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Souvenir de lecture : Pauvre, pauvre petit Pissenlit.
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Rond de Sorcière #15

08/11/2011 14 commentaires

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Le Rond de Sorcière est une nouvelle forme d’avis sur mes lectures : mensuellement, je vous ferai découvrir toutes les livres lus. Je me suis rendue compte qu’il m’était impossible de tout chroniquer et j’avais une frustration certaine de ne pas vous parler des petits trésors que je découvre. Un Rond de Sorcière, c’est une sorte de compromis entre ma bonne conscience livresque et moi.

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Pour ce mois de septembre 2011, pas de rentrée littéraire hissée haute comme une bannière fière. Du plaisir avant tout et des lectures très hétéroclites !

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Science-Fiction & Fantasy
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Aux bords du mal (Fedeylins, tome 2) – Nadia COSTE
Plaisir de lecturecoeur notation Livre avec entrée au Panthéon
La chronique complète est à lire ICI.
On retrouve notre combo de choc auquel nous sommes attachés. Nadia Coste réalise un beau tour de main car l’empathie fonctionne aussi pour nous : on a peur et mal pour Cahyl. Nos personnages sont perdus dans l’immensité psychologique… ce qui n’empêche pas action et aventure avec des méchants vraiment méchants. Attention, la fin est très cliffhanger, accrochez-vous.

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Les gentlemen de l’étrange – Estelle VALLS DE GOMIS
Plaisir de lecture : Livre à découvrir
Chronique complète
Dans un univers très victorien, nous faisons la connaissance d’un quartet de choc : Wolfgang Bloodpint, Manfred Gladstone, Wilhelmine et Ernest. Le roman se compose de plusieurs nouvelles où chacune rapporte une aventure. Ces drôles de péripéties sont contées avec un style très british. Même si on aime surtout l’interaction du duo Wolfgang/Manfred, j’ai une nette préférence pour ce mystérieux – et impulsif – dandy qu’est Wolfgang. La pointe de steampunk fera chavirer les fanas du genre.

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Un blog trop mortel – Madeleine ROUX
Plaisir de lecture Livre sympa peu s’en faut
La chronique complète est à lire ICI.
Pour ce livre, il faut savoir mettre de côté le titre, le format « blog » et quelques détails pour que cela passe bien. On se rend compte que les zombies ne sont pas forcément ceux les plus à craindre. La protagoniste Allison me fait pas mal marrer et j’adore sa hache. Forcément, je me reconnais en elle (yaaaaaah !). Du fun, une lecture pas très profonde, mais avec du zombie dans le dedans.

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Soeur des cygnes (Trilogie de Septenaigue, livre II, tome 1) – Juliet MARILLIER
Plaisir de lecture Livre à découvrir
Le premier tome est à découvrir ICI.
Marillier a su se jouer des contes pour les réinventer. On suit avec délice sa plume douce et agréable. On a hâte de découvrir ce qui va arriver à Sorcha. L’histoire prend son temps pour développer les tenants et les aboutissants sans trainer quelle que longueur que ce soit. J’avoue préférer ce deuxième volume au premier rien que par la présence du personnage Red. Il n’empêche qu’on souffre pour notre protagoniste qui doit accomplir l’impensable… et devoir conjuguer avec les différentes personnalités qui la côtoient (comme si elle avait besoin de ça !)

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Pique-nique au bord du chemin – Arkadi & Boris STROUGATSKI
Plaisir de lecture : Livre sympa peu s’en faut
La chronique complète est à découvrir ICI.
Les stalkers sont ces hommes, « ceux de l’impossible » qui pénètrent la Zone pour récupérer des objets à leurs risques et périls. Le rôle de Stalker est très destructeur et le livre nous emmène aux côtés de Redrick, dans sa vie, durant quelques années. Malheureusement, j’aurai voulu davantage explorer cette fameuse Zone. Elle pique énormément la curiosité, c’est l’élément le plus brut de l’histoire et pourtant on la laisse de côté. Malgré un fatalisme et un désabusement bien retranscris entre ces lignes, la déception est tout de même présente.

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Albums SFFF
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Les îles au nord du monde – Marc NAGELS
Plaisir de lecture Livre à découvrir
La chronique complète est à découvrir ICI.
L’ensemble textes-photos-dessins est appréciable : on plonge dans la mythologie de ces îles. Le tout dressé sur la table de la géo-poésie est à grappiller pour mieux apprécier. Cependant, si vous n’êtes pas très au fait de ces légendes, vous pouvez vous retrouver un peu dépassés ; le tout étant conforté par des récits très lyriques. Un bel livre objet, même si j’aurai aimé trouver davantage d’illustrations.

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Mon cauchemar et moi – Yohan SACRE
Plaisir de lecture Livre à découvrir
La chronique complète est à découvrir ICI.
J’ai choisi “Mon cauchemar et moi” car j’étais en pleine période de terreurs nocturnes. Avec quelques gros mots, on retrouve un dessin aux douces couleurs qui contraste avec une atmosphère fantasmagorique. Ne m’y attendant pas, la fin m’a un peu secouée, je dois bien le dire…

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Roman
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La délicatesse – David FOENKINOS
Plaisir de lecture : Livre sympa peu s’en faut
Ce roman fait la part belle… à la délicatesse ; au vu du nombre de répétitions, on ne risque pas de l’oublier (c’est comme une sorte de doux martellement). La délicatesse se retrouve dans l’écriture, les personnages et leurs sentiments. Il tire le portrait aux histoires de cœur et les intermittences. Sur la moquette d’une entreprise suédoise, on y découvre Nathalie, de la nostalgie, un peu de mélancolie, de la fragilité et la vie. Contée avec une bonne lichette d’humour. Mais il manque un je ne sais quoi pour me faire décoller, m’accrocher aux pages. Le début démarre très fort, on a envie d’aller plus loin, mais notre bonne première impression retombe comme un soufflé.

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Album & bandes dessinées
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Magnitude 9, des images pour le Japon – Collectif
Plaisir de lecture : coeur notationLivre avec entrée au Panthéon
La chronique complète est à découvrir ICI.
Cet art-book compile les œuvres signées d’artistes symbolisant le terrible événements du séisme japonais du 11 mars 2011. Le savoir-faire est au cœur de l’émotion : sur papier glacé, on retrouve environ 250 illustrations très hétéroclites. Un très bel objet à chérir et à profiter longuement. Notons que les bénéfices sont reversés à l’association Give2Asia.

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Rosalie Blum (Une impression de déjà-vu, Haut les mains, peau de lapin !, Au hasard Balthazar) – Camille JOURDY
Plaisir de lecture :
Livre à découvrir
Vincent rencontre au hasard de sa vie ‘simple, triste, sans projet’ Rosalie. Il ne peut s’empêcher de la suivre et d’assister quelques bribes de sa vie. Cette histoire ne peut que charmer de par son graphisme simple et réaliste. Sur fond de secrets de famille, de souffrance, de tristesse et aussi de beaucoup de solitude, on est mêlé à la vie de Rosalie, de Vincent mais à d’autres également. On trouve bien évidemment le sourire à plusieurs reprises. Le destin peut être provoqué et il ne faut pas se fier aux apparences. Ayez les trois tomes sous la main, car le récit est assez addictif.

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VALLS DE GOMIS Estelle – Le Cabaret vert

16/09/2011 12 commentaires

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Titre : Le Cabaret vert, Déités disparues et esthètes immoraux
Auteur : Estelle VALLS DE GOMIS
Plaisir de lecture Livre avec entrée au Panthéon

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)°º•. Ce recueil sous-titré « Déités disparues et esthètes immoraux » intègre pas moins de 18 nouvelles pour notre plus grand plaisir. Estelle a un talent certain pour décrire ses personnages masculins, des beautés d’éphèbes. Son vampire romantique et tendre n’en est pas moins avide et vénéneux. Il joue de ses charmes pour conquérir ce qu’il désire. Très loin du vampire actuel (je ne vous ferai pas l’affront de citer quoi que ce soit), le vampire d’Estelle est plus proche du vampire d’Anne Rice (si vous me permettez la comparaison) et du nosferatu de l’époque classique. Ce vampire à la fois beau et redoutable est habillé de dentelles soyeuses et de jabots qui recouvre son torse glabre. Vous croiserez aussi dans ce recueil, dandies, marquises et dieux grecs – Prométhée, Ulysse, Aphrodite et Poséidon –.

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)°º•. La très jolie prose d’Estelle nous emmène vers un univers riche et fabuleux, où on s’installe avec allégresse – et pas seulement où on ne fait que passer –. Ces récits prennent des accents du XIXe siècle, époque chère au cœur d’Estelle, grande amatrice de la période victorienne. Elle se joue des mythes et archétypes pour nous emmener à la quête d’immortalité, d’objets maudits et de la rédemption. Cette clef de voute imaginaire repose sur le combo « Velours & Absinthe ». Les intrigues prennent pied souvent dans un libertinage voluptueux qui n’entraine absolument pas d’ambiance malsaine et pesante.

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)°º•. Le mélange des époques et des thèmes donnent un exemple de la grande inventivité de l’auteur. On se rend compte que les deux genres « vampirisme » et « mythologie » se marient divinement bien. De sa plume élégante, Estelle Valls de Gomis nous entraine dans de délicieux tourments, de jolies décadences et de riches luxures. Elle nous captive en couchant sur papier ces déchirements d’âme. L’écriture semble à certains lecteurs quelque peu alambiquée, chose qui ne pas réellement chagrinée étant une fervente utilisatrice de lourdeurs qu’on déclame souvent.
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On se rend compte qu’Estelle a eu beaucoup d’amusement et de délices à écrire ses nouvelles. J’apprécie fortement cette incursion à un moment donné dans la vie des personnages ; ce genre de moment entre parenthèses, en suspension… comme si leur vie continuait une fois le livre refermé. Il va sans dire que je me suis réconciliée avec les recueils que je ne porte pas dans mon cœur.

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)°º•. Le recueil propose :
La Statue
Les Frères du Corail
Rouge comme l’aveu
Circé et la malédiction du Déméter (Prix Merlin de la meilleure nouvelle 2007)
Mon frère
Le Destin d’Anicet de Saint-Amour
Derrière le mur
Alba
Le Libertin, le dandy et le loup noir
Le Couvre-lit de velours
Pour des torrents d’Or pur ou Les Ors de Poséidon
Sent pour sang
Le Tombeau de livres
Les Lames du temps
La Métamorphose d’Aphrodite
Le Sang de l’Art
Cent fois Prométhée
Dans les draps de Morphée

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)°º•. Biographie
Estelle Valls de Gomis est née en 1973 et une vertueuse de l’étrange et des vampires. Ces derniers ont d’ailleurs l’objet de sa thèse universitaire « Le Vampire au Fil des Siècles ». « Le Cabaret vert » est son troisième recueil, il intègre la nouvelle « Circé et la malédiction du Déméter » qui a reçu le Prix Merlin de la meilleure nouvelle 2007. Cette femme très touche-à-tout (auteur, traductrice, illustratrice) est à découvrir.
Son site officiel kingdomsofestel.com

La magnifique couverture est de Natalia Pierandrei.

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)°º•. Extrait

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Dans le chaudron :
¤ Brume,
¤ Les gentlemen de l’étrange,
¤ Quelques mots empruntés pour constituer un chœur de lectrices.
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Souvenir de lecture : Ô ! de beaux mâles à la peau laiteuse et aux magnifiques cheveux longs.
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Les chroniques de Madoka, Vampirisme (Vladkergan) ont aussi feuilleté ce livre.

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Et hop, le petit logo pour dire que Lokomodo un petit éditeur aux grands livres.

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Cette lecture a été réalisée en partenariat avec les éditions Lokomodo.

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Pic : Captain par Moon Pookah

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