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GREGORY Daryl – La Fantastique Famille Telemachus

28/07/2020 10 commentaires

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Couverture poche La fantastique famille telemachusTitre : La Fantastique Famille Telemachus
Auteur : Daryl Gregory
Plaisir de lecture Livre avec regrets

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Teddy Telemachus participe à une étude sur les perceptions extra-sensorielles menée par la CIA. Il y rencontre Maureen McKinnon, une formidable medium qu’il épousera. Quelques années plus tard, ils participent avec leurs enfants à une émission très regardée aux USA portant sur leurs pouvoirs. Durant la soirée, ils seront ridiculisés. La famille tombe dans l’anonymat, cet échec les divise et le décès de Maureen en brutalise tous les membres.

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Daryl Gregory nous emmène rencontrer la famille Telemachus. Teddy, le père, Irène, Frankie et Buddy ses enfants et notamment Matty son petit-fils. Par les souvenirs et quelques flashbacks, nous faisons aussi la connaissance de la mère, Maureen dont le portrait sera sublimé par son entourage. À mes yeux, la galerie des personnages est habituellement l’élément le plus réussi dans le travail d’écriture de l’auteur. Par la lecture de « Afterparty », « Nous allons tous très bien, merci » et « L’éducation de Stony Mayhall », j’avais trouvé les protagonistes et les personnages secondaires, authentiques, crédibles, avec toute la richesse issue de personnalités bien calibrées. Force est de constater que je n’ai pas été séduite par les profils que j’ai trouvés trop confus.
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Cette impression est renforcée par la disparité des récits : chaque membre deviendra narrateur. Les parties s’enchaînent mais sont coupées alors qu’elles deviennent intéressantes. C’est Matty qui m’a le plus convaincue mais il est noyé dans le microcosme familial. Les déboires de Frankie en mode « roman policier » n’ont pas du tout retenu mon attention. Mafia, arnaques, projet secret CIA, émois amoureux, autocontrôles, rencontres par internet : l’auteur court après plusieurs lièvres. Les différents fils d’intrigue s’emmêlent aux autres, dans l’écheveau de l’histoire.
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Un véritable tohu-bohu générationnel m’apparait alors. Il est alimenté aussi par la chronologie parfois peu claire à cause d’incessants flashbacks mais surtout des lignes temporelles que Buddy pourrait apercevoir.
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Résultat : je me suis sentie flouée. L’aspect charlatanesque de ce roman est sans doute voulu mais je m’y suis perdue. Les membres d’une même famille aux pouvoirs psychiques paranormaux… vraiment ? Quelles sont leurs capacités réelles ? Qu’est-ce qui relève de simples mais bonne habilités de négociation ou d’escroqueries ?
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On retrouve la dysfonctionnalité de personnages chère au cœur de Daryl Gregory, une famille gorgée de mal être, composée de membres cabochés. Mais ce n’est pas l’identité de la tribu qui est au centre du récit mais leurs aventures sans dessus-dessous. L’intrigue avance à pas comptés : elle est lente, sans doute pour ne pas perdre de lecteurs en chemin ? La cible du public est plus large que pour ses précédents romans que j’ai lus, je suis vraiment restée à côté du chemin de cette histoire qui me semble bien trop brouillonne.

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Mise en scène du roman La Fantastique Famille Telemachus de Daryl Gregory
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Logo challenge PavévasionEdition 2020 / Saison 2 / 1ère participation pou mon challenge Pavé de l’été organisé par Brize ! Ô joie ! 🌊

Il figurait aussi dans ma liste de mes envies estivales 🏖

Je m’auto-félicite pour ma motivation 😁

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GREGORY Daryl – L’éducation de Stony Mayhall

11/06/2018 23 commentaires

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Couverture du roman "L'éducation de Stony Mayhall" écrit par Daryl Gregory et publié aux éditions PocketTitre : L’éducation de Stony Mayhall
Auteur : Daryl Gregory
Plaisir de lecture Livre fantas… tique

Lire les premières pages

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Alors que Wanda effectue un trajet en voiture remplie de ses trois filles, Alice, Chelsea et Junie, elle est obligée de s’arrêter à un passage enneigé car un cadavre l’empêche de passer. Alors qu’elle le dégage, elle découvre serré contre le corps, un bébé qui remue. Ramené à la ferme, Wanda l’adopte et l’on suit alors dans sa vie, cet être surnommé Stony.

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Comment ? Je n’avais pas encore lu ce magnifique titre, dites-vous ?

Il est vrai que je l’avais repéré à sa sortie. Et puis j’ai attendu au point d’assister à la parution au format poche. Et puis j’ai décidé de patienter encore avant que Valériane ne me l’offre pour mon anniversaire en janvier dernier. Je savais qu’il s’agissait d’un indispensable (un must have… ou un must-read) et je pense que cela me réconfortait d’avoir une telle pièce dans ma liste d’envies. Quitte à faire différemment, j’ai aussi lu en ordre antéchronologique la bibliographie de l’auteur : « Nous allons tous très bien, merci » et « Afterparty ».

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Dans la littérature zombie, accéder au point de vue du zombie est un type de narration plusieurs fois abordé. Ceux que j’ai lus : Melanie (Celle qui a tous les dons), Andy (Comment j’ai cuisiné mon père, ma mère… et retrouvé l’amour), Maddy (Zombies don’t cry), R. (Vivants) et Johannes van der Linden (Zombie Nostalgie).

De mes lectures, je pense que c’est Stony le plus convaincant car on le suit dès les premiers instants et sur une longue période. De plus, l’atypisme se focalise sur l’aspect plus psychologique des zombies.

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Le livre se compose de plusieurs parties, en commençant par celle où il va évoluer au sein de sa famille monoparentale composée de trois sœurs mais aussi avec son voisin du même âge, Kwang. On poursuit avec la deuxième partie où Stony est « poussé » de sa vie reculée à cause d’un drame pour rencontrer une communauté où il y sert ses valeurs. La tonalité s’assombrit au fil des parties.
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Stony grandit avec tous les affres et les petits bonheurs de la vie ; il est choyé par une famille aimante. Son enfance peut être qualifiée heureuse dans cette ferme isolée. La galerie présentent des personnages féminins forts ; d’autres personnes incapables d’accepter les différences ; des MV (mort-vivant) comme ils se surnomment et des souffleux comme ils surnomment les humains qui respirent.
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Le postulat de départ présente un nouveau-né zombie avec la particularité qu’il va grandir physiquement. C’est la première fois que ce phénomène est observé dans cette société. L’humanisation du zombie est réussie car ils sont capables de sentiments et d’interactions élaborées. Les zombies réfléchissent, argumentent, défendent leurs opinions politiques, leurs conditions de « non vie » et leur possible évolution au sein de la société. Les zombies sont morts mais ils restent encore des humains.

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C’est par un angle habile et éclairé que Daryl Gregory propose une histoire sensible, humaine, politique, physique et philosophique. Tout un panel de thèmes s’y trouve : amitié, amour et tendresse, solidarité & entraide, trahison, peur et déception. Sous le point d’orgue de l’altérité (avec presque un A majuscule), l’auteur traite du poids de la religion et de la foi, de l’acception des autres, de la tolérance. En traduction, c’est un condensé de l’oppression humaine et des événements qui marquent notre Histoire.
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Daryl Gregory a déjà montré un intérêt pour les « freaks », ces personnes considérées comme des monstres par la majorité de la société ; alors qu’ils sont en réalité, bien plus apaisés que ceux qui les pointent du doigt. À travers des enjeux colossaux, le récit tend vers l’importance du poids d’un individu standard grâce à sa force et ses victoires.
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L’auteur créé une proximité entre son héros aux chairs mortes et le lecteur ; notre empathie vibre tout au long du récit. C’est une histoire humaine remarquable. La narration se construit tantôt à la première tantôt à la troisième personne du singulier.

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« L’éducation de Stony Mayhall » est différent des stéréotypes habituels et on remarquera que l’auteur s’amuse des codes qu’il maîtrise ; je dirai même que le roman fait un clin d’œil aux amateurs du genre (si l’on considère qu’un roman peut cligner des yeux, bien entendu). L’hémoglobine est bien présente dans le récit mais loin d’être dégoulinante ou servant des scènes gores.

Le récit ne tombe pas dans le ridicule et ne frôle pas non plus le deus ex machina. L’intrigue se révèle aussi fascinante que complexe. Elle est teintée par l’ironie et l’humour, bien évidemment.

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Aurélien Police a reçu le prix Wojtek Siudmak du graphisme au Grand Prix de l’Imaginaire 2015 pour l’ensemble de ses couvertures réalisées en 2014 et notamment celle de « L’éducation de Stony Mayhall », paru originellement aux éditions Le Bélial’.

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Couverture illustrée par Aurélien Police du roman L'éducation de Stony Mayhall par l'auteur Daryl Gregory

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Albédo (Lutin82), Blog-O-Livre (Blackwolf), CunéipageLa Prophéties des ânes (Cornwall), Le dragon galactique (Tigger Lilly), LupaUn papillon dans la Lune, Welcome to Nebalia ont aussi tracé autour d’eux, des cercles de protection avec de la farine.

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GREGORY Daryl – Afterparty

28/12/2016 15 commentaires

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Couverture du livre Afterparty de Daryl GregoryTitre : Afterparty
Auteur : Daryl Gregory
Plaisir de lectureetoile 3 Livre sympa
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Le Numineux vient d’arriver sur le marché ! Cette molécule permet par l’ingestion d’un buvard de rendre tangible la présence de Dieu au consommateur. Nouveau produit aux mains d’une nouvelle église : Lyda Rose qui a contribué à sa conception, se pose pourtant bien des questions.

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Photo de Le Bélial’

Karl Marx énonçait « La religion est l’opium du peuple ». Daryl Gregory l’a traduite littéralement dans Afterparty. Le Numineux est une drogue qui permet de sentir réellement Dieu.

Avec ce combo drogues-religion, j’y entrevois des accents issus de son roman Nous allons trous très bien, merci mais surtout la présence des freaks qui semblent tant plaire à l’auteur. Il propose un regard différent sur ces « malades » qui ont en eux une grande part d’humanité. Lire la suite…

GREGORY Daryl – Nous allons tous très bien, merci

30/05/2016 14 commentaires

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Nous allons tous tres bien merci Daryl GregoryTitre : Nous allons tous très bien, merci
Auteur : Daryl Gregory
Plaisir de lectureetoile 4 Livre à découvrir
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Le Dr Jan Sayer anime un groupe de parole où elle les a tous conviés. Eux : Stan, Barbara, Martin, Harrison, Greta, sont des victimes de monstruosités. Affectés du trouble de stress post-traumatique, on pourrait les qualifier de héros de film d’horreur. Mais alors, que sont-ils devenus après le générique de fin ?

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Nous ne nous sentons chez nous que lorsque nous avons un peu peur.

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Nous allons tous tres bien merci Daryl Gregory Aurelien PolicePour ce récit de moins de 200 pages, l’auteur est adroit pour mener son lectorat. Chaque chapitre démarre avec un « nous » aux contours un peu flous. On connait les affres par lesquels sont passés les personnages de manière indirecte, au fil des séances. On découvre parfois certains détails un peu avant les autres personnages du groupe, par les mots échangés au cours d’une discussion ou par les pensées selon les fils narratifs.

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