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Défi Valériacr0 – avril 2019

14/04/2019 7 commentaires

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Defi valeriacr0

Le défi Valériacr0, c’est le combo de choc (et un poil drogué) que je forme avec ma copine Valériane. Peu de lectures en commun mais la bêtise et l’amour du blablatage futile, si. Et un objectif très sérieux de descente de PAL avec choix imposé chaque mois. Rien que cela !

Pour tout savoir, rendez-vous sur la page.

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Impressions pour le mois de mars :

Ouhouhouh ! En mars, nous avons fêté nos six années révolues de challenge  🥳
Six années, 144 livres lus à deux. Et plein de mails échangés, avec de la bonne humeur et du taquinage dans le dedans (bien évidemment).
J’ai listé les 12 livres découverts par chacune durant cette sixième année par ici.

J’avais rapidement fabriqué un logo rétro en lettres lumineuses pour vous montrer comment s’affichait dans ma tête l’expression « défi Valériacr0 » à chaque fois que j’y pensais. Valériane l’a kiffé, donc on devrait davantage l’utiliser.

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Défi Valériacr0 écrit en lettres retro à ampoules

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Pour cette sélection, s’appliquait le gage de janvier pour couvrir un hors-délai. J’avais choisi « La prochaine sélection sera effectuée parmi les 10 livres les plus vieux de sa PAL ». J’ai donc pioché dans les livres répertoriés en 2008, année durant laquelle Valériane a commencé à comptabiliser sa Pile à Lire. J’ai trouvé que « Bienvenue au club » de Jonathan Coe était un titre approprié pour notre fête. 🎉
Elle a aimé découvrir le début des années 70 à travers le point de vue d’adolescents (et par le prisme de leur vie, leurs préoccupations familiale et leurs passions). Un livre qui est arrivé à maturité : après dix années à patienter dans sa bibliothèque, elle l’a beaucoup aimé. Chronique écrite sur le tard, Valériane aura la grande chance d’avoir un nouveau gage pour le mois de mai (elle kiffe les gages !).

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Pour moi, Valériane avait concocté un choix dans sa marmite : une saveur de fin d’hiver et de presque printemps, saupoudré de célébration avec « Sorcières, la puissance invaincue des femmes » de Mona Chollet. J’ai trouvé l’essai aussi instructif que nécessaire ; l’autrice adopte une bonne approche en vulgarisant les informations et en incluant des anecdotes personnelles. Le style est fluide, l’essai, accessible.

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Sa chronique « Bienvenue au club » de Jonathan Coe
Ma chronique « Sorcières » de Mona Chollet

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Mise en scène du livre "Sorcières" de Mona Chollet" dans les tons roses

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Sélection pour le mois d’avril :.

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Watership Down de Richard Adams

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Couverture du roman "Watership down" de Richard Adams

Chère Valériane,

Les événements calendaires peuvent revêtir une importance dans le choix de notre lecture mensuelle à venir. Toute occasion est bonne à prendre !

Ceci dit, je ne pensais pas que je trouverai quelque chose qui s’approche de près ou de loin de Pâques (et surtout de ses kilos de chocolats qui te seront offerts). Mais ta Pile à Lire regorge de trésors. Je te propose de découvrir « Watership Down » de Richard Adams. Avec plein de lapinous sur la couverture ! Et de la littérature jeunesse pour accompagner le sucre des gourmandises pascales à venir.

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Sa réaction :

aah mais c’est un super bon choix!
C’est bien vu ça pour les lapins.
Ca fait déjà un an et demi (si je ne me trompe et que ça ne fait pas 2 ans et demi)… que j’ai acheté ce livre, avec un grosse envie de le lire, et je n’avais pas encore ménagé son temps de passage!
(héhé plein de surprises dans cette bonne vieille pile!)

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→ Il parait qu’en avril, il ne faut pas se découvrir d’un fil, mais Valériane dit qu’avant de boulotter des œufs en chocolat, je ferais mieux de rester dans le ton de la saison avec le livre qu’elle a choisi. Allez lui dire que chez moi, depuis des semaines, c’est plutôt le mode 🌿 que le mode ❄, hein.

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Categories: Challenges & Défis Tags:

VALLS DE GOMIS Estelle – Les Gentlemen de l’Étrange

05/04/2019 8 commentaires

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Couverture du roman "Les Gentlemen de l'Étrange" d'Estelle Valls de Gomis publié aux Black Book Editions  Couverture du roman "Imago" d'Estelle Valls de Gomis, le tome 2 des Gentlemen de l'étrange publié aux éditions Sombres Rets

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Titres : Les Gentlemen de l’Étrange ; Imago
Autrice : Estelle Valls de Gomis
Plaisir de lecturenote : 4 Livres à découvrir

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Londres, XIXe siècle. Wolfgang Bloodpint et Manfred Glastone sont spécialisés dans la résolution d’affaires surnaturelles. Leur bon flair et leurs compétences les emmènent dans les ruelles sombres de la capitale mais aussi aux quatre coins de la planète. Il faut dire que leurs exploits les précèdent.

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Manfred et Wolfgang se sont rencontrés à l’université et c’est une amitié franche et profonde qui les lie depuis. Manfred est devenu psychiatre d’un asile et criminologue réputé. Wolfgang, rentier de son état, est passionné par la chasse aux spectres. Il semble avoir des compétences mystérieuses qui restent floues.
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D’autres individus viendront rejoindre le duo de dandys : Whilelmine officie comme gouvernante, Ernest, une souris mesurant cinquante centimètre viendra trouver refuge permanent chez eux ; tout comme Arpad Nocturnaeru, un zburator roumain qu’ils sortiront d’affaire. Ils adopteront Dita, une labrador noire et Gustock Mespin de Scotland Yard viendra leur prêter main forte.
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Ils sont connus sous l’appellation « la petite équipe de Belgravia », le quartier où ils résident. Je me suis attachée à tous les personnages, phénomène qui se révèle assez rare au cours de mes lectures.
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Les enquêtes auxquelles ils prendront part les amèneront à voyager : Italie, US, sud de la France, etc. Pour y rencontrer ou découvrir différentes créatures : vampire, goule, zombie, wendigo, fantôme, kraken, et des profils humains comme serial killer, nécrophile ou encore savant fou. Traquer le monstre leur fera aussi parcourir de nombreuses ruelles ténébreuses londoniennes. Ils croiseront Bram Stocker qui leur apportera une aide ponctuelle tout comme Alester Crowley. Ils recevront une lettre de Sherlock Holmes et validée par Scotland Yard leur demandant de faire moins de vagues.

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Avec « Les Gentlemen de l’Étrange », Estelle Valls de Gomis nous emmène en pleine époque victorienne, dans le Londres de la fin du XIXe siècle et lieu de terreur.
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Le texte se compose de dix nouvelles : j’aurais tendance à conseiller de les lire dans l’ordre car elles fonctionnent comme un roman-feuilleton, format de l’époque que l’autrice a emprunté.
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Chaque nouvelle est riche en rebondissements et se révèle aussi trop courte. C’est presque dommage car l’on reste un peu sur la faim et que certaines redondances naissent entre les différentes nouvelles. Presque dommage… car cela ne saurait diminuer l’intérêt porté au duo esthète. Et même si parfois les personnages trouvent des solutions un peu trop facilement à mon goût, j’ai aimé les suivre dans leurs aventures rocambolesques.

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Dans « Imago », le second tome : Wolfgang blessé va essayer de se recentrer pour mieux se retrouver. Estelle Valls de Gomis va davantage mettre l’accent sur ce personnage plutôt que sur le quatuor. On va découvrir la nature du protagoniste alors que le lecteur n’avait émis que quelques hypothèses jusque-là. J’ai aimé les jeux de miroirs avec Vesper qui montrent que c’est le temps de l’introspection durant laquelle les dernières illusions meurent.
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Alors que je possède le premier tome au format poche publié aux Black Book Editions, le second est un grand format publié aux éditions Sombres Rets. Le roman inclut des illustrations d’Estelle Valls de Gomis – dont certaines en couleurs – qui s’avèrent un véritable bonus et permettent une meilleure plongée dans l’univers. J’ai une légère frustration concernant la taille de ce second volume (132 pages) et la fin qui m’apparait quelque peu bancale me donne un petit goût d’inachevé.

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Le surnaturel côtoyant notre monde est plus que perceptible avec ces deux romans. Il se dégage des textes, un humour avec une certaine classe à l’anglaise, des personnages aussi courageux et courtois et baignés de nonchalance. « Crimes, châtiments, absinthe et opium » pourrait être un sous-titre explicite.
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Les personnages semblent vivre dans la vie de l’écrivaine depuis plusieurs années pour avoir une telle consistance. On dirait qu’elle écrit tout simplement des faits et actions qui se déroulent devant ses yeux. J’ai apprécié les références et clins d’œil discrets – qui n’alourdissent pas le texte – tant à la période choisie qu’aux personnalités qui en sont issues. L’originalité de l’histoire et de la plume m’a réellement séduite !

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Illustration en couleurs d'Estelle Valls de Gomis pour son roman Imago Illustration en couleurs d'Estelle Valls de Gomis pour les Gentlemen de l'étrange

Mise en scène des romans "Les gentlemen de l'étrange" écrit par Estelle Faye

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Les lectures de ShayaAsmodée de Vampirisme, pour le tome 1,
Les carnets d’une livropathe (Strega), Vladkergan de Vampirisme pour le tome 2,
ont été eux aussi interpellés par le zburator.

Illustrations : #01 et #02 par Estelle Valls de Gomis

CHOLLET Mona – Sorcières, la puissance invaincue des femmes

26/03/2019 20 commentaires

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Couverture de l'essai "Sorcières, la puissance invaincue des femmes" de Mona CholletTitre : Sorcières, la puissance invaincue des femmes
Autrice : Mona Chollet
Plaisir de lecturenote : 4 Livre à découvrir
Lire les premières pages

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La Sorcière ! Cette figure importante de l’Histoire.
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À travers cet essai, Mona Chollet, journaliste et cheffe d’édition au Monde diplomatique de métier, dresse un portrait de la sorcière moderne. Mais qui est-elle ? La femme indépendante, celle qui prend ses choix par elle-même sans rien devoir à la société et à sa cargaison d’idées bien-pensantes frelatées ou de poussiéreux us et coutumes.
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Mona Chollet revient sur le traitement des femmes dans la société occidentale actuelle ; avec le sexisme ordinaire qui prend racine dans tous les domaines. Le patriarcat veut brider l’autonomie à tout prix, réduire au silence les femmes qui gênent. Et c’est plutôt une affaire qui roule bien puisque dès la naissance, une fille sera sous la coupe d’une éducation liberticide (dans des proportions variant d’une individu à l’autre selon l’environnement). Avec une telle pression quotidienne, on peut comprendre l’intériorisation des femmes et cette obéissance remarquable.

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L’introduction se concentre sur le portrait de la sorcière d’antan et de sa chasse ; profondément misogyne. L’essai s’articule ensuite en trois parties, reprenant trois achétypes : la femme indépendante, la femme qui ne désire pas d’enfant et la femme âgée. Vous pouvez consulter la table des matières dans son entièreté, à l’avant dernière page de l’extrait.
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Si l’on est tatillon.ne, on pourrait trouver un certain déséquilibre dans les parties, mais il repose davantage sur la structure du texte et non l’argumentation. L’autrice ne brosse pas le portrait d’une femme aux idées que l’on pourrait qualifier d’extrémistes mais celui simple, d’une femme qui assume ses choix.
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J’ai été singulièrement interpellée par différents points : par ces femmes qui demandent une stérilisation volontaire ; par la répartition des femmes sans enfant par rapport à leur attitude vis-à-vis des enfants : attitude de la mère, celle de la tante ou celle qui n’aime tout simplement pas les enfants (et sans velléité à leur égard) ; par l’existence de ces femmes qui aiment leurs enfants sans aimer être mère (état qui ne m’a pas surprise, puisque des personnes de mon entourage ont parlé de leur conclusion) ; par le jugement vis-à-vis des femmes vieilles qu’il faut cacher.
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De quelques avis disponibles sur les Internets ressortait l’opinion que les écrits manquaient de nuance concernant la maternité. Je n’ai aucunement senti que Mona Chollet labellisait que pour être « sorcière » il ne fallait pas avoir d’enfant. D’abord, car l’on reste sur le concept de « sorcière = femme indépendante », pas sur le fait d’en être une-testée-approuvée-diplômée. Puis, elle écrit et développe son argumentation sur deux points fondamentaux : une non-maternité et un non-désir d’enfant qui doivent faire partie des possibilités pour les femmes. Tout compte fait, je note une distinction entre ce qu’il est écrit dans cet ouvrage et l’interprétation du/de la lecteur.rice. Ressenti qu’il est important de prendre en compte mais qui variera d’une personne à l’autre (maternité ou non-maternité vécue) ; je ne me suis nullement sentie jugée dans mes propres choix en lisant « Sorcières, la puissance invaincue des femmes ».

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Dès les premiers mots, Mona Chollet désamorce toute volonté scientifique : elle exprime son point de vue personnel – et donc subjectif. Elle dresse un constat bordé de son opinion et sans imposer de vérité absolue.
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L’esprit de synthèse et d’analyse de l’autrice permet d’offrir un essai d’une grande accessibilité grâce à la vulgarisation des informations. Il se révèle riche et bien documenté. D’ailleurs, elle cite toutes les sources avec autant d’humilité que celle qui berce sa démarche intellectuelle. L’abondante bibliographie est un des aspects le plus passionnant du livre, nous invitant à étendre notre curiosité au-delà de ces couvertures.
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L’écriture est fluide, simple et non pas simpliste. Il est agréable à lire tant sur la forme que sur le fond. L’humour nait de l’autodérision que l’on retrouve dans les anecdotes personnelles rapportées. Ajoutées à des représentations issues de la résonance, le rapport de connivence entre lectrice et autrice est intense.

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Mona Chollet met en lumière des femmes qui font des choix « difficiles » par rapport à ce qui est attendu d’elles. Elle invite à inverser la perspective : et si les femmes transmuaient ? Au lieu de cataloguer certaines personnes ayant un caractère subversif ou une attitude rebelle, il serait « bien » de les considérer comme intégrant la normalité féminine. S’affranchir des injonctions faites aux femmes doit être une volonté de tous les jours et peut-être que la reconnaissance et la solidarité nouvelles seraient aussi une base bienvenue (le concept de sororité).
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La lecture est instructive et même nécessaire.

Elle peut renvoyer le/la lecteur.rice à beaucoup de questions personnelles et peut provoquer une remise en question de sa vision.
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Si vous êtes intéressé.e par la très vaste thématique du féminisme, vous trouverez certaines redondances – qui n’en sont pas moins qualitatives – avec d’autres écrits. J’ai une préférence pour l’essai « Ainsi soit-elle » de Benoite Groult qui retrace davantage l’Histoire des femmes, notamment sur leurs droits et leurs conditions (tout aussi accessible et argumenté).
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C’est un ouvrage passionnant, à offrir à toute personne pour qui la thématique peut résonner (de près et même de très loin). Il peut entraîner une prise de conscience de cet aspect sociologique à travers des femmes réelles ou fictives.
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Pour moi, il est particulièrement complexe de parler d’un tel essai avec mes propres mots. Je suis donc consciente de ne pas même pas avoir parlé de l’ensemble des aspects dont traite ce livre ; donc d’avoir été réductrice et d’avoir surtout souligné certains faits sans même réussir à indiquer tous les points qui m’ont questionnée. C’est la vie 😜. Conclusion : lisez-le ! 

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Mise en scène de l'ouvrage "Sorcières" de Mona Chollet

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Dans le chaudron : des essais englobant une part du féminisme
Quelques mots sur « Ainsi soit-elle » de Benoît Groult, sur « La chair interdite » de Diane Ducret et sur « Libres » d’Ovidie & Diglee ; ma chronique sur « Enfin insécurisée » d’Eve Ensler et celle sur les deux romans graphiques de Liv Strömquist.

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Défi Valériacr0 écrit en lettres retro à ampoulesCette lecture est sorti de la marmite de Valériane pour célébrer le printemps et pour fêter le début de notre septième année de challenge « Défi Valériacr0 ».

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Des galipettes entre les lignes (Lili Galipettes), Le Livroblog (Hilde)Les petites addictions de CranberriesMargaud Liseuse ont elles aussi relevé de nombreux passages.

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HEINE Colin – La Forêt des araignées tristes

20/03/2019 9 commentaires

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Couverture du roman "La forêt des araignées tristes" de Colin Heine publié aux éditions ActuSFTitre : La Forêt des araignées tristes
Auteur : Colin Heine
Plaisir de lecture Livre sympa
Lire les premières pages

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L’événement qui va changer la société vient de démarrer : une machine volante télécommandée va prendre son envol. Elle est destinée dans un futur proche à remplacer les gargouilles et tous autres moyens de locomotion. Bastien, curieux de nature, est venu pour le premier essai lors de l’Omniexposition. Alors que l’appareil largue les amarres avec succès, elle est désaxée et tombe à l’eau, occasionnant de multiples morts. Accident ou préméditation ? Qui a commandité cette machine ? Qui l’a construite ? N’aurait-elle pas d’autres buts que de véhiculer humains et marchandises ?

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Plongée dans la Belle Époque, l’histoire prend pied dans un univers steampunk par son ambiance et son vocabulaire : la description des vêtements, l’existence de sociétés secrètes, l’exposition des avancées technologiques et un récit mâtiné d’aventure.

Nous nous retrouvons en Gallande dont Gale est la capitale, dont la Germanie est un pays voisin. Il existe une multitude de gargouilleries : leiux où l’on trouve des gargouilles, servant de montures, d’attelage pour les transports et qui veillent sur les maisons. Notons que les gargouilles semblent dotées d’une conscience propre.
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C’est par touches que Colin Heine nous plonge dans cette histoire steampunkée : on découvre l’existence chantier transvapien, le gigantique (qui reprend la construction d’un paquebot bien connu).
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L’aspect « boulons & ballons » se nourrit aussi de l’existence de la vape : un brouillard né de la pollution d’un ancien monde. Cette dernière masque une partie du monde : les humains ont construit des piliers sur lesquels vivre : les riches se trouvent bien au-dessus de la vape alors que les pauvres doivent la côtoyer de près.

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Les personnages sont des gens « standards » : sans grand pouvoir ni même capacité spécifique. Bastien a tendance à s’empêtrer dans ses explications et n’établit pas de procédure méthodique pour enquêter alors qu’il est paléontologue et doté d’un esprit cartésien. Le lecteur sera davantage attiré par Agathe, une femme bien campée ou encore Ernest par le biais duquel on voyagera.
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J’ai trouvé que les personnages annexes passaient beaucoup de temps sur le devant de la scène. Alors que cela aurait pu se comprendre pour dérouler une série à venir, l’effet a eu tendance à m’embrouiller.
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Il y a beaucoup de personnages et le lecteur demeure le possesseur de toutes les cartes. La mise en place m’est apparue un peu superficielle dans la représentation sociétale : la politique, les rapports entre les classes et même la ville.

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Le titre poétique m’a autant attirée que la couverture dessinée par Dogan Oztel.

Mon immersion dans l’univers fut simple et réussie. La plume est fluide et sert l’imagination de l’auteur. Bien que je sois réceptive aux longues descriptions – comme celles particulièrement connues des romans d’Anne Rice – j’ai trouvé ici qu’elles étaient trop nombreuses car elles n’apportaient pas de jus ni à l’ambiance, ni au récit. J’ai aussi été surprise de l’usage du présent.
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Un agent, des secrets, des mystères pour emberlificoter le lecteur… et pourtant, l’enquête est assez facile à percer. Je pense que deux intrigues auraient pu être développées chacune dans un roman distinct. Je pense que ce qu’il m’a manqué, c’est l’exploration des Vaineterres, ce territoire recouvert de vape et symbole de tous les mystères (et de créatures). La frustration nait car l’on y fait un tour pour que l’auteur puisse donner un élément au lecteur et on repart immédiatement pour rester confiné.e.s en ville.
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C’est un goût de trop peu que je ressens : chaque arc narratif n’a pas été exploré à sa juste valeur. Il n’y a pas d’expédition en terre inconnue ; je dirais même que cette histoire est plus une excursion qu’une aventure alors que le cadre était prometteur.

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Mise en scène du roman "La forêt des araignées tristes" de Colin Heine : mousse, boulons et écrous, motifs victoriens

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Dans le chaudron : si vous êtes curieux du poids de la vape comme élément toxique, vous pourriez être intéressés par la brume de « Terre de Brume » de Cindy Van Wilder. Si vous êtes intéressés par les habitations « verticales », vous pouvez découvrir « Rhizome » de Nadia Coste. Ces deux romans placent l’écologie au centre de leur histoire. Et si vous aimez le steampunk, j’ai étiqueté mes chroniques d’autres romans de ce « genre » littéraire.

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Blog-o-livre (BlackWolf)Inspirer et Partager (Erine), L’ours inculte, OmbreBones, The Books Howl (May)Un papillon dans la Lune, ont aussi sorti leurs lunettes en cuivre.

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Défi Valériacr0 – mars 2019 (6 ans !)

10/03/2019 11 commentaires

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Défi Valériacr0 écrit en lettres retro à ampoules

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Sixième année ! Réactions à chaud

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Nous voilà arrivées à six années révolues de Notre Grand Challenge le Défi Valériacr0 (j’espère que vous imaginez ce titre comme moi à chaque fois que je le cite, en enseigne lumineuse rétro). C’est toujours un plaisir pour Valériane et moi de se défier l’une l’autre et d’échanger autour de nos sélections.

À nous deux, en six années de challenge, nous avons lu 144 livres ! 🙌

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Pour cette sixième année, nous avons mis en place un Nouveau Règlement Intérieur : en cas de retard de lecture ou en cas de retard de chronique (respectivement après le 1er et le 5ème jour du mois suivant), nous « subissions » un gage qui prend en compte l’importance du Raté (et même pas la mauvaise foi de la binômette, suivez mon regard). Et si le gage ne convenait pas à la joueuse, elle pouvait utiliser l’un de ses trois jokers.
Évidemment, on respecte les droits de la lectrice, notamment sur le droit à l’abandon d’une lecture sans avoir à le justifier.
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J’ai cru que Valériane allait être atteinte d’apoplexie foudroyante : premièrement parce que je proposais de passer de 6 jokers à 3 puis d’appliquer d’abord un système de gages. Et finalement, qu’est ce qui s’est passé ? Elle a eu moins de gages qu’elle n’a utilisé de jokers durant les années précédentes.

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Toutes nos lectures sont répertoriées sur cette page.

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⭐ Pour Valériane : pour mars, nouvelle année de défi, je lui ai pris un livre tout neuf (de sa pile à lire) ; en avril, j’ai choisi un livre pour sa couverture dont la photographie m’obnubilait quand je la croisais sur les réseaux sociaux ; en mai, je me suis inspirée de ses vacances pour un roman écrit par une plume écossaise ; en juin, grâce un gage trop flou dans sa définition, Valériane a formulé un pré-choix de courts romans dans lequel j’ai pioché ; en juillet, je me suis attachée à sélectionner un volume de série, à l’image des sagas télévisées estivales au long cours ; en août, mon choix s’appuyait sur le chiffre « 666 » comme le numéro de la sélection ; la rentrée est arrivée tel un monstre bulldozer sur la route goudronnée de septembre ; ma fête préférée est en octobre, je l’ai invitée à lire une histoire qui a tout ma préférence aussi (et dans la thématique) ; en novembre, second gage oblige, j’ai sélectionné un roman de plus de 500 pages ; pour décembre, c’est un titre plein de bons sentiments que je lui ai proposé ; en janvier, pour fêter son anniversaire tout rond, j’ai trouvé un titre raccord ; en février, j’ai versé dans la notion de court, rapport au plus petit mois de l’année.

Durant cette année, j’ai choisi deux gages le moins pénalisant possible (vu l’état de sa PAL ou de ma binômette parfois) : Pré-choisir trois grands formats de sa PAL pour sa binômette pour la prochaine sélection ; et La prochaine sélection sera un livre de plus de 500 pages.

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Couverture du livre "Je suis ton ombre" de Morgane Caussarieu Couverture du roman Débâcle de Lize Spit aux éditions Actes Sud Couverture du roman "L'île des chasseurs d'oiseaux" écrit par Peter May Couverture du roman Fantômette se pacse écrit par Cécile Vargaftig

Couverture du livre Meijo de Stefan Platteau, publié aux éditions Les moutons électriques Couverture du livre La cachette du diable écrit par Carlos Acosta, publié aux éditions 10 18 Couverture du livre illustré par François Baranger : L'appel de Cthulhu de Lovecraft Couverture de l'intégrale 1 en noir et blanc de Courtney Crumrin par Ted Naifeh

La Voie des Rois partie 1 de Brandon Sanderson ; tome 1 de la série Les archives de Roshar Couverture du roman "La bonté : mode d'emploi" de Nick Hornby Couverture des éditions Milady du roman "Les quinze premières vies d'Harry Augsut" écrit par Claire North Couverture du roman "Un minuscule inventaire" de Jean-Philippe Blondel aux éditions Pocket

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🌚 Pour moi :
Elle a su déjouer ma itsy-bitsy-mini pile à lire qui se composait de 27 titres en date du 1er janvier 2018.

¤ LOVECRAFT H.P. & BARANGER François : L’appel de Cthulhu illustré
¤ PEVEL Pierre : Les Lames du Cardinal
¤ SINISALO Johanna : Le Reich de la Lune
¤ PLATTEAU Stefan : Les Sentiers des astres – Manesh, tome 1
¤ STRÖMQUIST Liv : I’m every woman
¤ CLEMENS James : Les Bannis et les Proscrits – Les foudres de la Sor’cière, tome 2
¤ ATWOOD Margaret : La servante écarlate
¤ BENNETT Robert Jackson : American Elsewhere
¤ DELANEY Joseph : L’Épouvanteur – Le sang de l’Épouvanteur, tome 10
¤ HOBB Robin : L’assassin royal – Serments et Deuils, tome 10
¤ PRATCHETT Terry : Les Annales du Disque-monde – Les tribulations d’un mage en Aurient, T17
¤ JAWORSKI Jean-Philippe : Rois du monde – Même pas mort, tome 1

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Couverture du livre illustré par François Baranger : L'appel de Cthulhu de Lovecraft Couverture "Les lames du cardinal" de Pierre Pevel : tome 1 Couverture du livre "Le reich dans la lune" de Johanna Sinisalo aux éditions Actes Sud Couverture du livre Manesh de Stefan Platteau, premier tome de la série Les sentiers des Astres, parution aux éditions J'ai lu

Couverture du livre I'm every woman de Liv Strömquist publié aux éditions Rackham Couverture du livre "Le feu de la Sor'cière" de James Clemens, premier tome de la série Les Bannis et les Proscrits aux éditions Milady Couverture du roman intitulé La servante écarlate écrit par Margaret Atwood. Edition Deluxe Couverture du roman "American Elsewhere" de Robert Jackson Bennett paru aux éditions Albin Michel imaginaire

Couverture du roman Le sang de l'épouvanteur de Joseph Delaney, dixième tome de la série l'épouvanteur Couverture du roman "Serments et deuils" de Robin Hobb. Il s'agit du dixième tome de la série de l'assassin royal. Publié aux éditions J'ai lu Couverture du roman "Les tribulations d'un mage en Aurient" de Terry Pratchett. Il s'agit du tome 17 de la série "Les annales du Disque-monde" paru aux éditions L'Atalante Couverture du roman "Même pas mort" de Jean-Philippe Jaworski, éditions Folio SF. Premier tome de la série "Rois du monde"

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Revenons à l’édition standard pour ce septième cycle


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Impressions pour le mois de février :

Sans concertation préalable, nous avons choisi pour l’autre un roman écrit par un Jean-Philippe. C’est beau les esprits connectés 🧠 (oui, ceci est un émoji cerveau).
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Dernière sélection de cette sixième année, avec le plus petit mois de l’année. C’est pourquoi je lui ai choisi un titre avec un adjectif raccord. Valériane n’a pas su accrocher à l’analyse de sa vie par le protagoniste pour mieux comprendre son échec actuel, c’est donc un abandon d « Un minuscule inventaire » de Jean-Philippe Blondel.

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Valériane a été inspirée par le film du dimanche soir – Titanic – pour me proposer de découvrir le premier tome de Rois du monde « Même pas mort » de Jean-Philippe Jaworski. J’ai été déstabilisée par le récit non linéaire et il a fallu que je m’adapte durant les premières pages. Puis, j’ai pu profiter de l’univers celte mis en place par l’auteur et découvrir l’enfance et l’adolescence de la vie de Bellovèse ainsi que le folklore qui les bercent.

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Sa chronique « Un minuscule inventaire » de Jean-Philippe Blondel
Ma chronique « Même pas mort » de Jean-Philippe Jaworski (Rois du monde, tome 1)

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Livre "Même pas mort" de Jaworski pris en photo entouré de mousse végétale

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Sélection pour le mois de mars :.

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Bienvenue au club de Jonathan Coe

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Couverture du roman "Bienvenue au club" de Jonathan Coe, publié aux éditions Folio

Chère Valériane,

Nous voici arrivées à la fin de notre sixième année de défi ! (que d’émotions 🎉) Bien que tu étais frileuse, tu as survécu au nouveau règlement d’ordre intérieur : non seulement, tu n’as mangé aucun de tes trois jokers mais mieux, tu n’as eu que trois retards de chronique (ce qui est ton plus faible score de « hors délai »). Conclusion : ça fonctionne 😎

Il est temps d’appliquer ton gage de janvier #6.11 (ou #71) avec un gage de taille M, car il est dit « pour couvrir un hors-délai ». J’ai choisi « La prochaine sélection sera effectuée parmi les 10 livres les plus vieux de sa PAL »

Comme tu as commencé à enregistrer ta PAL sur Goodreads en date du 16 mars 2008, j’ai pioché parmi ceux-là. Et attention au soin apporté : j’ai réussi à trouver un livre lié à la thématique du moiiiis. Tu liras donc « Bienvenue au club » de Jonathan Coe.

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Sa réaction :

Rhoalala, j’avais oublié le gage ! 🙂 hahaha c’est tout moi ! j’y pense l’autre fois et voilà que j’oublie.
ET OUFTI j’ai eu peur de ce que tu allais prendre.

Et donc, oui un bail que ce livre est dans ma PAL, c’est clair ! J’avais finalement découvert Coe avec son Expo 58.

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Valériane a concocté dans sa marmite un « savant mélange d’hiver, de presque printemps, de célébration et de mars »

 

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Rond de Sorcière #104

05/03/2019 18 commentaires

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Logo Rond de Sorcière du blog LivrementLe Rond de Sorcière me permet de vous faire découvrir tous les livres lus durant le mois ; notamment les petits trésors que je découvre sans avoir le temps de leur consacrer une chronique complète.
C’est une sorte de compromis entre ma bonne conscience livresque et moi. Je vous parlerai aussi de ce qui touche de près ou de loin le monde des livres ; comme une parenthèse plus personnelle.

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Février est un mois suffisamment particulier pour en faire ce que l’on veut.

Durant ce mois, la lecture est passée au second plan. Oh, aucune panne de lecture à l’horizon, j’ai toujours vécu mon loisir sainement. Il y a d’autres priorités, d’autres envies aussi. Alors je ne réfléchis pas, je m’écoute tout simplement.
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🎯 Comme de coutume, je publie un récapitulatif de mon Fin de série en février. D’ailleurs, cela fait exactement 100 mois que je me suis lancée dans ce défi. Côté nombres : 2 nouvelles séries ont été ajoutées et 10 nouveaux tomes. J’ai lu 17 tomes, j’ai avancé sur 7 simultanément. Depuis le 14 octobre 2018, j’ai terminé 5 séries.
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📑 Et chaque mois, il y a aussi la sélection de ma binômette Valériane pour notre défi Valériacr0 : nous avons toutes deux choisi des romans écrits par des Jean-Philippe : Bondel pour elle avec « Un minuscule inventaire » et Jaworski pour moi avec « Même pas mort ».
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👥Côté événement, c’est toujours un plaisir de commencer le mois avec le dimanche de l’imaginaire qui a eu lieu le 3 février à Toulouse. Comme à chaque session, j’ai partagé une photo.

Depuis plusieurs mois, des amis et moi, nous nous sommes lancés dans la super aventure de T.I.M.E. stories en y jouant dans un bar à jeux. Nous avons commencé le tout dernier scénario paru « Madame » ; la partie est en cours.
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🎬 Du côté des visionnages :
Commençons par le non-imaginaire avec « A star is born » dont l’intrigue n’a pas su m’émouvoir mais j’ai trouvé la musique réussie. C’était avec plaisir que j’ai visionné la cinquième saison de Grace & Frankie.
J’ai apprécié le troisième volet de « Hotel Transylvania », j’ai trouvé « Aquaman » esthétiquement réussi (bien que nager en rangers me semble quand même bien étrange). J’ai passé un bon moment avec les séries « Russian Doll » – pour le côté décalé et Natasha Lyonne que j’aime beaucoup – et « The umbrella academy » qui donne une autre vision des super-héros. J’ai aussi visionné la deuxième saison de « i » que je juge satisfaisante. La série a été annulée mais l’équipe a proposé une fin correcte. J’espère que la série trouvera tout de même un nouveau commanditaire.
Je note les films & séries visionnés dans un album photo sur Facebook : n’hésitez pas à commenter, ce sera un plaisir de discuter avec vous 🙂

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C’est nouveau en Pile à Lire !
¤ CHOLLET Mona : Sorcières, la puissance invaincue des femmes
¤ DELANEY Joseph : L’Épouvanteur – La revanche de l’Épouvanteur, tome 13
¤ FAVILLI Elena & CAVALLO Francesca : Histoires du soir pour filles rebelles
¤ HEINE Colin : La Forêt des araignées tristes
¤ JÉZÉQUEL, FERRONNIÈRE & MONGE : Halloween

→ J’ai reçu deux cadeaux d’anniversaire tardifs (le plaisir de recevoir des cadeaux sur le « long cours » !) en l’essai de Mona Chollet qui m’intriguait beaucoup et « Histoires du soir pour filles rebelles » que je connais bien, j’ai maintenant mon propre exemplaire ! Je ne pouvais pas rester sans savoir la fin de la série L’Épouvanteur et à l’heure où est rédigé ce billet, je commence tout juste le roman de Colin Heine.

Résultats : + 5 entrées ; – 4 sorties

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Livres acquis en février 2019 par le blog Livrement

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Couverture du roman "La revanche de l'épouvanteur" de Joseph Delaney, dernier tome de la série l'épouvanteurLa revanche de l’Épouvanteur (L’Épouvanteur, tome 13) – Joseph Delaney
Plaisir de lecture : note : 4 Livre à découvrir
La série
Halloween approche, les forces Obscures se sont rassemblées. Nous voilà au dernier tome de la série. Joseph Delaney prendra le soin de clôturer l’apprentissage de Tom Ward avec un retour sur les difficultés traversées, son évolution et les ultimes choix si difficiles. Il fait vivre au lecteur un concentré d’émotions. Les rebondissements sont au programme avant d’arriver sur une fin ouverte… Si je suis chagrinée par certains choix « scénaristiques » de la part de l’auteur, notamment concernant le point de vue narratif des derniers tomes, j’ai passé de très bonnes heures dans cet univers en compagnie de Tom et des autres personnages.

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Couverture du roman "L'arrivée des tempêtes" écrit par Mercedes Lackey et publié aux éditions PocketCouverture du roman "au coeur des tempêtes" de Mercedes Lackey, aux éditions PocketL’arrivée des tempêtes, Au cœur des tempêtes (La trilogie des tempêtes, tomes 2 et 3) – Mercedes Lackey
Plaisir de lecture Livre sympa
Tome 1
Au premier tome, on faisait la connaissance de Karal, secrétaire de l’ambassadeur Karsite se trouvant à Valdemar. Les tempêtes sont au cœur des préoccupations : à chaque vague, les dégâts sont immenses au niveau humain. Non seulement, l’équipe doit apprendre leur fonctionnement, savoir d’où elles émanent et trouver une solution pour les contrer. Différentes personnalités – avec leurs problèmes personnels – commencent à s’échauffer et la tension générale travaille tous les personnages.
La trilogie est moins mièvre que celle sur les Hérauts de Valdemar notamment sur les sentiments de Karal que j’ai trouvés plus justement rapportés que ceux de Talia ; mais il y a un fonctionnement similaire avec la résolution de certains problèmes ou l’apport de solutions drôlement efficaces, et au bon moment. L’intrigue est aussi beaucoup moins manichéenne et il est intéressant de voir la vision d’un camp pour l’autre évoluer au fil des pages. J’ai passé un bon moment avec cette trilogie.

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Couverture du roman "Même pas mort" de Jean-Philippe Jaworski, éditions Folio SF. Premier tome de la série "Rois du monde"Même pas mort (Rois du monde, tome 1) – Jean-Philippe Jaworski
Plaisir de lecturenote : 4 Livre à découvrir
Chronique complète
Il était temps pour moi de me lancer dans cette série de Jean-Philippe Jaworski maintenant que sa fin a été annoncée (mai 2019). Le mode narratif non linéaire m’a déstabilisée car Bellovèse, le narrateur revient sur ses souvenirs avec plus ou moins de précision, certains étant bordés d’onirisme (j’ai parfois douté de la véracité de certains faits). Après une période d’adaptation, j’ai pu me plonger dans cet univers celte dans lequel la magie se révèle sauvage et l’existence des Dieux imprègnent chaque geste et pensée des humains. Je reste curieuse quant à la tournure de certains éléments.

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Livres lus en février 2019 par le blog Livrement

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Un mois de février avec des balades grâce au beau temps | Le « plein » de copains | Et regarder s’épanouir les plantes | Commencer le mois avec le dimanche de l’imaginaire | Observer la nouvelle floraison de ma jacinthe | Passage de ma petite voisine | Et grattage en règle du chaminou des copains | Voir s’éclore les bourgeons d’une de mes orchidées | Déguster un gâteau yaourt/myrtilles | Me balader à pied, prendre en photo les graff sur le trajet | Adorer la passerelle de la poudrerie dont le nom fait démarrer l’imaginaire | Les crocus sortent de terre et les chats siestent | Scraper une petite carte vitaminée | et m’en aller pique-niquer sur les collines | Fêter les deux ans de ma filleule | Les bourgeons de feuille s’ouvrent | Voir que d’autres profitent aussi du soleil | Cheesecake en préparation | Et poke bowl coloré.

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Mise en scène de livre Outresable de Hugh Howey Gros plan sur les mains durant le dimanche de l'imaginaire de février 2019

Pile de volumes de série Mise en scène du roman "Même pas mort" de Jaworski avec des éléments de la nature (mousse, écorce, feuilles séchées)

Jacinthe qui sort ses premières feuilles Jacinthe qui pousse et produit une nouvelle floraison

Gros plan sur la main d'un bébé Chat sur le dos qui se fait caresser

Fleur d'orchidée tout juste ouverte Gâteau au yaourt et aux myrtilles

Graffiti coloré à Toulouse Graffiti coloré à Toulouse

Passerelle de la poudrerie Crocus jaunes tout juste sortis de terre

Chat endormi dans un sweat en pilou pilou Scrap d'une carte vitaminée (tons oranges)

Vue depuis les collines de Pech David Gâteau au yaourt en forme de petit train

Branche et bourgeons de feuilles qui éclosent Gecko au soleil

Cheesecake en préparation : sucre glace et fromage frais Poke bowl : avocat saumon épinard mangue

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JAWORSKI Jean-Philippe – Même pas mort, tome 1

01/03/2019 18 commentaires

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Couverture du roman "Même pas mort" de Jean-Philippe Jaworski, éditions Folio SF. Premier tome de la série "Rois du monde".

Titre : Même pas mort (Rois du monde, tome 1)
Auteur : Jean-Philippe Jaworski
Plaisir de lecturenote : 4 Livre à découvrir

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Bellovèse se retrouve jeté en pâture dans la guerre. Au premier assaut, Il reçoit un sévère coup de lance : il est considéré comme perdu et pourtant il n’est pas mort. Chez les Celtes, un tel homme revenu d’entre les morts est un monstre puni des Dieux. Pour lever l’interdit, il doit se rendre auprès des Gallicènes, sur l’île des Vieilles.

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C’est un vieil homme que l’on découvre à la première page : Bellovèse revient sur son existence et conte son parcours depuis l’enfance.

Il est élevé, avec son frère Segovèse, par une mère consciente de son rang. Bellovèse est un prince banni par son oncle, le haut roi Ambigat. Devenu guerrier celte, il reçoit un mauvais coup et n’en meurt pas. Le Grand Druide lui imposera une épreuve pour lever l’interdit qui pèse sur lui. C’est ainsi qu’on le retrouve en compagnie de Sumarios et Albios qui attesteront de la réussite du challenge.
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Bellovesos et Segovesos sont considérés comme légendaires : ils doivent trouver de nouveaux territoires pour leur oncle, le roi Ambigatos qui règne sur les Bituriges. Ils sont mentionnés dans l’histoire romaine rapportée par l’auteur Tite-Live de « Ab Urbe condita libre » écrit au VIe siècle avant J.C. , traduit par « Histoire de Rome depuis sa fondation », se révèle à l’origine être un recueil de 142 livres dont seuls 35 volumes ont traversé les années.
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Les personnages sont bourrins : empli de bravoure mais aussi avec une certaine arrogance qui les rend parfois inconscients dans leurs actes, sous caution de prouver leur virilité.

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Pas de tombe pour moi. Pas de fin paisible au milieu des miens. Pas de grandes cérémonies royales, pas de sacrifices, pas de bûchers rouges ni de banquet funèbre. Pas de trésor abandonné dans la nuit d’une chambre funéraire. J’irai chercher ma mort sur le champ de bataille. Je me détacherai des rangs de mes guerriers pour la défier. Une lame longue de cavalier dans la main droite, une lame courte de fantassin dans la gauche, je lui offrirai une danse des épées. C’est une vieille ennemie, et ce fut parfois une alliée de circonstance. Je connais bien ses ruses, ses lâchetés, ses trahisons. Je lui cracherai toutes ses bassesses, je lui tirerai la langue, je me rirai de sa puissance, je lui affronterai le masque peint du guerrier.

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Bellovèse fait part aux lecteurs de son cheminement spirituel, avec des retours en arrière sur son enfance et ses premières batailles. Son monde est constitué de vengeance, d’ambitions, d’un lot de rancune et bordé de croyances païennes. C’est un monde violent avec des scènes d’assauts, de lutte et de combat.
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L’univers est ancré dans le concret et empli de personnages fantastiques. L’aspect onirique nait des liens qui se construisent entre réel et surnaturel. La forêt est un lieu habité par de nombreuses créatures invisibles. La magie est plus élémentaire car sauvage, elle est attachée à différents éléments : la forêt que je viens de citer, la foudre, le froid et la rivière entre autres.
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Le folklore a une grande influence sur les Celtes : les rites, les présages et même les lieux sont empreints de fantastique. Les Dieux et autres puissances sont présents de manière permanente dans les pensées et les gestes des hommes. Plus qu’une guidance, leur traitement influe sur tous les aspects de la vie des humains. D’ailleurs, certains comportements peuvent s’expliquer par ce lien constant, mais souvent une digression apparait : la réalité se mêle à la magie et au rêve en formant des frontières floues.
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L’importance des druides se repose sur leur unique symbole d’être le trait d’union entre humains et dieux. Ainsi, ils possèdent un fort pouvoir de persuasion par le verbe et la prédiction. Rites de réconciliation, exorcisme sont autant d’éléments qui façonnent le quotidien des Celtes.

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Je suis riche de passé comme d’avenir, et parce que je vacille au bord du monde, l’abîme tonne que je ne suis qu’une chrysalide, que la vraie grandeur reste à construire.

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Beaucoup d’avis élogieux ont été émis sur la série. À la parution du premier tome, j’ai attendu ; au point que la sortie poche ait lieu. C’est dans ce format que l’on me l’a offert en 2016. J’ai encore décidé d’attendre que la série soit plus avancée. On peut noter une Patience de Haut Niveau (ou une Force Intense pour relever mon défi Fin de Série). Et puis, en janvier dernier, on m’a offert les tomes 2 et 3 au format poche… qui a eu lieu en même temps que l’annonce de la clôture prochaine de la série. C’était donc le bon moment pour enfin la commencer ; avec un petit coup de pouce de Valériane pour dévorer le premier volume en février.
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Jean-Philippe Jaworski a pour envie de faire vivre une société disparue, l’âge de fer européen. Loin des clichés des barbares, le contexte historique s’appuie sur des recherches documentées.
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Notre arrivée se fait sous la pluie et dans la peur : le bateau où se trouve Bellovèse est malmené par la houle. Le récit initiatique démarre. Les (més)aventures se succèdent et les frissons dans le dos arrivent. On se retrouve à la croisée du roman historique, de l’épopée héroïque et de la fantasy mythique.
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Avec les premières pages, on suit le déroulé de journées celtes. Cela donne un aspect assez informatif à l’intrigue et j’avais l’impression davantage de lire un documentaire sur un peuple plus que d’entrer dans une histoire. C’est le temps de s’imprégner d’un monde étranger aux accents celtes et d’un environnement que l’on croise peu souvent comme contexte (le Moyen Âge est plus répandu).
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Le réalisme est poussé : ce roman est exigeant et va demander une concentration dans sa lecture. La langue est recherchée mais le style d’écriture reste fluide. Ce dernier demandera juste un calibrage pour le lecteur en début de livre.
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Pourtant, j’ai été déstabilisée par le récit non linéaire. Le mode de narration s’appuie sur une construction emboîtée : un souvenir en appelle un autre. Bellovèse revient sur sa vie de manière non chronologique. J’ai trouvé cette construction temporelle un brin confuse et l’immersion n’a pas été aisée pour moi. Je m’attendais à plonger immédiatement et totalement comme les autres lecteurs. Sensation qui s’est dissipée après quelques pages.
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L’enchevêtrement des histoires repose sur un rythme de progression que je juge plutôt lent. Le cadre doit être mis en place, aussi bien pour l’environnement que pour l’aspect géopolitique (lutte de pouvoirs). Le roman demande à être dégusté pour mieux assimiler l’enfance et l’adolescence des deux frères, frangées de passages plus oniriques.

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Livre "Même pas mort" de Jaworski mis en scène avec des éléments de décoration de la nature : mousse, feuille sechées, pommes de pin

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Logo du défi Fin de Série LivrementVoilà une nouvelle série à mon compteur du défi Fin de Série. Il serait de bon ton que je la lise au fil des mois pour « mieux » profiter de l’histoire et de ne pas la laisser plus prendre la poussière.

Logo défi Valériacr0

Ma lecture était donc la sélection de février par mon binômette de choc Valériane dans le cadre de notre défi Valériacr0.

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233°C (Baroona)Lectures trollesquesLe monde d’Elhyandra, Les histoires de Lullaby, Les lectures de XapurLorhkanMes Imaginaires (Sandrine), NeVertwhere, The Library at Hurtfew (Perlesvaus), Un papillon dans la Lune ont aussi observé la forêt en ayant mille questions en tête.