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MITCHELL David – L’âme des horloges

20/06/2018 10 commentaires

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Couverture du livre "L'âme des horloges" de David MitchellTitre : L’âme des horloges
Auteur : David Mitchell
Plaisir de lecture Livre avec entrée au Panthéon

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Holly Sykes, en pleine période de rébellion décide de quitter de sa famille dont elle a soupé. Après une dispute, l’adolescente s’enfuit et son échappée prend des allures effrayantes. Les mystères autour d’elle s’épaississent.

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Avant de commencer « L’âme des horloges », j’avais un a priori positif. Pour ce roman tout comme pour « Cartographie des nuages », c’est Vert et son enthousiasme qui m’ont donné envie de m’y plonger. À défaut d’avoir réussi un jour à chroniquer Cloud Atlas, me voilà pour ce second titre.

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Quand un proche meurt, c’est tout une armoire à classeurs de détails fascinant qui se volatilisent. Jamais je n’aurais imaginé un jour avoir autant envie d’aller regarder son contenu.

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Nous rencontrons cinq narrateurs qui possèdent un dénominateur commun. Chaque personnage apporte une pierre à l’édifice. Nous découvrons ainsi des instantanés de la vie des personnages ; avec des expériences plus ou moins heureuses. L’auteur semble se glisser dans chacun des personnages tant leur animation est criante de vérité. Parmi ces portraits, j’ai aimé Holly Sykes, ce personnage féminin fort, ancré, réaliste et courageux.
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L’histoire se déroule entre 1984 et 2043, adolescence et vieillesse d’Holly. Le récit est ancré dans les époques par divers éléments : les objets, la musique, les marques, les événements politiques, les mœurs sociétales et le vocabulaire utilisé. On assiste au déclin de l’humanité et l’on s’interroge aussi sur ces réalités.

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L’impossible est négociable. Le possible est malléable.

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L’histoire est fascinante, elle m’a littéralement captivée. J’y ai retrouvé un peu d’essence de « Cartographie des nuages » dans ce récit. L’imbrication des intrigues est si intelligente. Si parfaite aussi quand on évalue le dosage de l’auteur pour ne pas compromettre les rebondissements ou dévoiler trop rapidement les intrigues. En repensant à ma lecture, je me prends une houle puissante de souvenirs et de sensations.
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J’ai parfois eu le sentiment d’être un peu perdue et tout à la fois soutenue par le récit comme un maillage. Le cerveau, lui, l’analyse très bien sans pouvoir mettre le doigt sur des composants précis, qu’il emmagasine telles des pierres précieuses pour démêler plus tard des bouts d’intrigue.
Il faut accepter de ne pas tout comprendre immédiatement pour que s’anime le théâtre. On se balade dans l’espace et dans le temps, on reçoit un mélange de présent et de passé. Puis les lignes temporelles s’éclaircissent.
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C’est un peu de ce genre de rêve où l’on jongle entre personnages et histoires et où parfois l’on disparait dans la chronologie de l’histoire, comme dans un labyrinthe onirique. Et pourtant, l’aspect fantastique s’invite par chuchotements, c’est nouveau donc très frais. Ce sont davantage des petites touches de surnaturel qui n’interviennent que tard dans l’intrigue.
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La trame qui se déploie repose sur une construction brillante. Les nœuds construits sont défaits grâce à notre participation : le résultat est aussi étonnant qu’ébouriffant. La cinquième partie éclaire les faits et ne laisse plus de doute en suspens.

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Illustration de Sachin Teng Couverture de "L'âme des horloges" de David Mitchell aux éditions Sceptre

Illustration de Sachin Teng | Première couverture aux éditions Sceptre

Couverture du livre "L'âme des horloges" de David Mitchell aux éditions Renaud Bray Couverture du roman "L'âme des horloges" de David Mitchell aux éditions Points

Couvertures : éditions Renaud Bray | éditions Points

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Les lectures du Maki, Lorhkan et les mauvais genres, NeVertwhere, Quoi de neuf sur ma pile ? (Gromovar), Reflet de mes lectures (Cédric), Un papillon dans la Lune se sont aussi baladés et ont rencontré plusieurs fois Holly.

 

Rond de Sorcière #95

17/06/2018 10 commentaires

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Logo Rond de Sorcière du blog LivrementLe Rond de Sorcière me permet de vous faire découvrir tous les livres lus durant le mois ; notamment les petits trésors que je découvre sans avoir le temps de leur consacrer une chronique complète.
C’est une sorte de compromis entre ma bonne conscience livresque et moi. Je vous parlerai aussi de ce qui touche de près ou de loin le monde des livres ; comme une parenthèse plus personnelle.

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🌞 Durant le mois de mai, on parlera de chaleur… humaine.
Par manque de soleil, les gens – dont je fais partie – s’éveillent et/ou deviennent socialement plus actifs à partir de ce mois. Les pages tournées se font moins nombreuses mais c’est pour mieux recueillir de l’énergie au contact des autres.

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👾 L’ouverture « littéraire » de chaque mois est souvent officialisée par le rendez-vous mensuel « Les dimanches de l’imaginaire ». Malgré quelques soucis d’organisation pour cette édition, on profite du répit pluvieux pour improviser un pique-nique dans un parc. Grande surprise, le soleil s’est même invité ! Ami·e·s toulousaing·e·s, vous êtes les bienvenu·e·s, rejoignez-nous sur le groupe éponyme Facebook.
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📩 Pour ce mois, Valériane m’avait invitée à découvrir « Le Reich dans la Lune » de Johanna Sinisalo, fraîchement arrivé dans ma Pile à Lire. Ce n’est pas la grande rencontre pour cette édition pour cette 63e édition de défi.

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👭 Instants partagés : Hélène/Mutinelle est venue faire un tour à Toulouse : après avoir dégusté un yakisoba pour notre déjeuner, nous avons traîné nos guêtres au GJ avant d’aller profiter de la non-pluie en terrasse. Avec quelques discussions livresques dans le dedans, évidemment.
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Puis c’est au tour d’Eirilys de réaliser un passage express. Elle n’est pas venue les mains vides, Pitiponks et elle m’ont ramené un cadeau des Imaginales : le tome 2 « Shakti » dédicacé par l’auteur (j’avais fait dédicacé le tome 1 en rencontrant précédemment Stefan Platteau à L’imagina’livres). J’ai pu aussi découvrir les dédicaces qu’elle a récoltées ainsi que sa cueillette de nouveaux romans.
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Enfin, mes parents sont venus passer quelques jours dans la ville rose. C’était l’occasion – entre autres balades et visites – de présenter ma petite maman à ma libraire préférée (Coucou Cathy !). C’est elle qui m’a mis le pied à l’étrier de la lecture et c’est de loin, la rate de bibliothèque la plus gourmande que je connaisse. Je lui ai aussi montré la boutique Imagin’ères et les locaux atypiques de la librairie Ombres Blanches. Ma mère a rattrapé son « retard » avec la découverte des derniers tomes de Thorgal (enfin, quand elle le pouvait, voir photo en fin de billet).

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🎬 Du côté des films vus, il y a eu le revisionnage de « Iron Sky » pour mieux parler du livre « Le Reich de la Lune » (si, si) : j’ai préféré le premier au second. J’ai enfin regardé Black Panther (film standard) pour mieux profiter de la séance cinéma pour « Avengers : infinity war ». Si la réalisation de ce dernier suit un bon tempo au vu du casting, je n’ai absolument pas été émue. Hors « imaginaire », j’ai été convaincue par « Je ne suis pas un homme facile » : un homme à qui tout réussit se retrouve transporter dans une réalité où les femmes dirigent le monde et les rôles sont inversés (difficile pour ce macho en puissance). J’ai trouvé beaucoup de justesse dans les comportements et les sentiments, il ne tombe pas dans la facilité de « féminiser » les hommes. Et je me suis bien marrée avec « Toc » : en attendant l’arrivée de leur médecin, des patients atteints de TOC se supportent dans la salle d’attente (Ces deux derniers films sont disponibles sur Netflix).

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📚 Ma Pile à Lire a accueilli quelques nouveaux :
¤ CLAVEL Fabien : L’évangile cannibale
¤ COSTE Nadia : Ma pire semaine de vacances
¤ DIXEN Victor : Phobos – Il est trop tard pour oublier, tome 2
¤ PLATTEAU Stefan : Les sentiers des astres – Shakti, tome 2

Un petit roman « zombie » que je n’avais pas encore découvert (décidément, c’est un running gag après « L’éducation de Stony Mayhall »), le petit dernier de Nadia Coste, le cadeau des copines et le tome dont je découvre la série au format audio sur ces dernières semaines.

Résultat : +4 entrées ; -3 sorties

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Livres acquis en mai 2018 : Ma pire semaine de vacances de Nadia Coste, L'évangile cannibale de Fabien Clavel et Shakti de Stefan Platteau

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Romans SFFF

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Couverture de Phobos 2 de Victor Dixen intitulé Il est trop tard pour oublierIl est trop tard pour oublier (Phobos, tome 2) – Victor Dixen
Plaisir de lecture Livre sympa
Tome 1, préquel
Au deuxième tome de cette pentalogie, l’intrigue s’épaissit encore. L’auteur nous livre quelques grosses surprises mais surtout il nous balade. Il nous place dans une situation de voyeur puisque nous suivons, au même titre que les spectateurs, cette télé-réalité qui se déroule dans l’espace. J’ai apprécié que la narration englobe différentes points de vue, cela permet de voir les personnalités émerger. Avec deux ou trois sous-intrigues, les décisions du groupe repose sur l’avancement de pions (mais lesquels ?) ; parfois, on a la légère impression de tourner en rond. Beaucoup d’explications passent par les dialogues et cela donne un côté un peu artificiel. Il reste encore beaucoup à découvrir et j’ai, pour ma part, continué en m’attaquant au préquel « Phobos, Origines » pour en savoir davantage sur la sélection des prétendants masculins. J’ai découvert ce livre au format audio, et j’ai passé mon temps soit à composer un demi-sourire soit à rouler des yeux à chaque itération du mot « digital » (et il y en a beaucoup !) qui  pour rappel, se rapporte « aux doigts » ; le terme « numérique », c’est mieux.

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Couverture du roman "L'éducation de Stony Mayhall" écrit par Daryl Gregory et publié aux éditions PocketL’éducation de Stony Mayhall – Daryl Gregory
Plaisir de lecture Livre fantas… tique
Chronique complète
Daryl Gregory nous présente l’un de ses nouveaux « freaks » qu’il apprécie tant : son héros de chairs mortes. Nous le suivons dans sa non-vie dès son enfance. Il va grandir intellectuellement et physiquement dans un environnement familial aimant mais dans une société qui honnit les gens comme lui. L’auteur s’amuse des stéréotypes habituels de la littérature zombie et nous présente un protagoniste attachant. Le statut de narrateur de ce dernier apporte beaucoup de réalisme à l’histoire. L’intrigue est fascinante et complexe, une sacrée aventure !

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Couverture du livre "Le reich dans la lune" de Johanna Sinisalo aux éditions Actes SudLe Reich de la Lune – Johanna Sinisalo
Plaisir de lecture Livre avec regrets
Chronique complète
Le pitch repose sur : les nazis vaincus durant la seconde guerre mondiale se réfugient sur la face cachée de la Lune. Ils préparent leur reconquête… du monde entier. Franchement, côté absurde, cela promettait ! Mais finalement, ce ne fut qu’une promesse sur papier car l’histoire était divertissante tout au plus. L’intrigue reste prévisible et n’inclut pas vraiment d’humour. Le roman était censé développer l’idée originelle du film Iron Sky mais il reprend au contraire, l’histoire dudit film dans son intégralité sans rien y ajouter.

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Livres lus durant le mois de mai ; livres mis en scène avec une plante et une grue en papier

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C’est parti pour mai ! | Une escapade à la mer, seuls les orteils s’y baigneront | Un rayon de soleil ? Vite improvisons un barbecue ; Et le bleuté du ciel qui se retrouve dans le gâteau au chocolat | Réaliser une virée en jardinerie pour compléter mon potager babylonien | Avant de retrouver les copains pour la soirée la plus chaude du mois | Après le dîner, on enchaîne avec quelques jeux de société en testant un nouveau bar | Les deux poilus sur mon fauteuil de lecture | Recevoir un happy mail de la part de Hilde | Mon amie Lucie m’offre un marque-page crocheté | Je trouve de chouettes albums pour la fille de cette dernière (qui est aussi ma filleule) | Cuisiner | Visite de Toulouse | Le nez en l’air | Parc, librairies, balades pour l’architecture | Avoir du beau temps et déguster des glaces au goûter | Faire un tour à l’espace Bazacle d’EDF et admirer la Garonne en grande crue | Partir pour la Nuit des Musées | Admirer des détails d’établissements religieux : peinture sur lambris de chêne de la chapelle des Carmélites et le Grand Orgue fabriqué par Cavaillé-Col à la Basilique Saint-Sernin | Bruncher | Quelques moments calmes : ma mère lit Thorgal… quand elle le peut | Venue d’Hélène et promenade | Un don du sang précieux | Passage d’Eirilys et de ses livres | Souhaiter la bienvenue au bébé-tout-neuf des amis | Soirée « de société » à notre bar à jeux préféré avec des copains | On attaque T.I.M.E. Stories dont les différents scénarios à découvrir seront notre fil rouge.

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Categories: DIXEN Victor, Ronds de Sorcière Tags:

Fin de Série #14

14/06/2018 10 commentaires

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Logo du défi Fin de Série Livrement

Je suis dans ma huitième année de challenge se focalisant sur mon avancée des séries en cours et leur bouclage. J’ai presque envie sur mon écran, de dessiner de petites étoiles dorées autour de ces mots tellement c’est beau. Parce que cela fait 8 ans tout de même que je m’y emploie (et on pourrait se demander alors si cela fonctionne) (spoiler : la réponse est oui) (à condition que vous ne commencez plus aucune série) (de toute votre vie).

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Depuis mon 13e point récapitulatif, Tigger Lilly est revenue sur son bilan 2017. Elle s’estime impitoyable car elle a l’impression d’abandonner beaucoup de séries (en réalité, c’est pour son bien), elle en a terminée deux et ne sait quoi faire de celles en pause.
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Luthien a également mis à jour ses listes : Côté romans, c’est : 72 séries, 11 terminées, 14 à continuer, 10 à terminer et… 25 à commencer. Côté mangas, sa liste et ses statistiques sont tout aussi bien tenues, cela donne envie.

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Pour ce deuxième point récapitulatif de l’année, on sent que mon défi Fin de Série est fortement impacté par mon envie de dégommer ma pile à lire ; et davantage encore ceux « papier ». Je vous racontais tout ça dans mon billet « Et que le cul te PàL ! » (où vous ne voyez pas mes fesses, au pire, un graphique moche). Ce souhait se remarque avec ma lecture en-une-seule-fois de deux trilogies ; ce sont d’ailleurs, des « reliques » qui figurent dans ma Pile à Lire depuis plusieurs années.

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Entre le 13 février et le 13 juin :

  • 4 nouvelles séries sont apparues ; l’une qui m’accompagne/ra sous le format audio sur plusieurs mois ; une notée en relecture (je tiens ma Pile à Lire comme en comptabilité : toute entrée ou sortie est listée), une-tout-juste-inscrite-vite-dévorée, et une série en cours que j’avais oubliée de lister / Deux sont à jour
  • 24 tomes ont été ajoutés (dont 19 avec lesdites nouvelles séries) / Heureusement, j’en ai déjà croqués 16 (ouf, l’honneur est sauf) (ou peut-être autre chose, mais c’est sûr, c’est sauf)
  • J’ai avancé sur 8 séries durant ces quatre mois
  • 6 séries ont été terminées ou sont à jour des parutions :
    Celles qui me quittent définitivement ma vie de lectrice

→ J’ai lu 21 tomes de séries, dont 10 relectures de février à juin.

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Au bilan des 7 ans, j’avais dégagé trois objectifs :

✓ Terminer ma plus vieille série en cours : c’est validé depuis janvier 2018. Il s’agit du « Le Chant de la Terre » de Michael Coney

✓ Terminer quelques trilogies : en plus de celles citées précédemment, il y a aussi la tétralogie « Les extraordinaires et fantastiques enquêtes de Sylvo Sylvain, détective privé » de Raphaël Albert

Il me reste à confirmer « Avancer dans une longue série » : depuis le 13 octobre 2017, je n’ai lu qu’un tome de « L’épouvanteur » de Joseph Delaney et des « Annales du Disque-monde » de Terry Pratchett et j’aimerais bien m’immerger davantage dans ces séries qui me bottent vraiment. J’ai également lu deux tomes de « L’assassin royal » de Robin Hobb.

 

On se donne rendez-vous le 14 octobre pour le bilan de cette huitième année 🙂

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Categories: Challenges & Défis Tags:

GREGORY Daryl – L’éducation de Stony Mayhall

11/06/2018 23 commentaires

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Couverture du roman "L'éducation de Stony Mayhall" écrit par Daryl Gregory et publié aux éditions PocketTitre : L’éducation de Stony Mayhall
Auteur : Daryl Gregory
Plaisir de lecture Livre fantas… tique

Lire les premières pages

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Alors que Wanda effectue un trajet en voiture remplie de ses trois filles, Alice, Chelsea et Junie, elle est obligée de s’arrêter à un passage enneigé car un cadavre l’empêche de passer. Alors qu’elle le dégage, elle découvre serré contre le corps, un bébé qui remue. Ramené à la ferme, Wanda l’adopte et l’on suit alors dans sa vie, cet être surnommé Stony.

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Comment ? Je n’avais pas encore lu ce magnifique titre, dites-vous ?

Il est vrai que je l’avais repéré à sa sortie. Et puis j’ai attendu au point d’assister à la parution au format poche. Et puis j’ai décidé de patienter encore avant que Valériane ne me l’offre pour mon anniversaire en janvier dernier. Je savais qu’il s’agissait d’un indispensable (un must have… ou un must-read) et je pense que cela me réconfortait d’avoir une telle pièce dans ma liste d’envies. Quitte à faire différemment, j’ai aussi lu en ordre antéchronologique la bibliographie de l’auteur : « Nous allons tous très bien, merci » et « Afterparty ».

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Dans la littérature zombie, accéder au point de vue du zombie est un type de narration plusieurs fois abordé. Ceux que j’ai lus : Melanie (Celle qui a tous les dons), Andy (Comment j’ai cuisiné mon père, ma mère… et retrouvé l’amour), Maddy (Zombies don’t cry), R. (Vivants) et Johannes van der Linden (Zombie Nostalgie).

De mes lectures, je pense que c’est Stony le plus convaincant car on le suit dès les premiers instants et sur une longue période. De plus, l’atypisme se focalise sur l’aspect plus psychologique des zombies.

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Le livre se compose de plusieurs parties, en commençant par celle où il va évoluer au sein de sa famille monoparentale composée de trois sœurs mais aussi avec son voisin du même âge, Kwang. On poursuit avec la deuxième partie où Stony est « poussé » de sa vie reculée à cause d’un drame pour rencontrer une communauté où il y sert ses valeurs. La tonalité s’assombrit au fil des parties.
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Stony grandit avec tous les affres et les petits bonheurs de la vie ; il est choyé par une famille aimante. Son enfance peut être qualifiée heureuse dans cette ferme isolée. La galerie présentent des personnages féminins forts ; d’autres personnes incapables d’accepter les différences ; des MV (mort-vivant) comme ils se surnomment et des souffleux comme ils surnomment les humains qui respirent.
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Le postulat de départ présente un nouveau-né zombie avec la particularité qu’il va grandir physiquement. C’est la première fois que ce phénomène est observé dans cette société. L’humanisation du zombie est réussie car ils sont capables de sentiments et d’interactions élaborées. Les zombies réfléchissent, argumentent, défendent leurs opinions politiques, leurs conditions de « non vie » et leur possible évolution au sein de la société. Les zombies sont morts mais ils restent encore des humains.

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C’est par un angle habile et éclairé que Daryl Gregory propose une histoire sensible, humaine, politique, physique et philosophique. Tout un panel de thèmes s’y trouve : amitié, amour et tendresse, solidarité & entraide, trahison, peur et déception. Sous le point d’orgue de l’altérité (avec presque un A majuscule), l’auteur traite du poids de la religion et de la foi, de l’acception des autres, de la tolérance. En traduction, c’est un condensé de l’oppression humaine et des événements qui marquent notre Histoire.
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Daryl Gregory a déjà montré un intérêt pour les « freaks », ces personnes considérées comme des monstres par la majorité de la société ; alors qu’ils sont en réalité, bien plus apaisés que ceux qui les pointent du doigt. À travers des enjeux colossaux, le récit tend vers l’importance du poids d’un individu standard grâce à sa force et ses victoires.
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L’auteur créé une proximité entre son héros aux chairs mortes et le lecteur ; notre empathie vibre tout au long du récit. C’est une histoire humaine remarquable. La narration se construit tantôt à la première tantôt à la troisième personne du singulier.

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« L’éducation de Stony Mayhall » est différent des stéréotypes habituels et on remarquera que l’auteur s’amuse des codes qu’il maîtrise ; je dirai même que le roman fait un clin d’œil aux amateurs du genre (si l’on considère qu’un roman peut cligner des yeux, bien entendu). L’hémoglobine est bien présente dans le récit mais loin d’être dégoulinante ou servant des scènes gores.

Le récit ne tombe pas dans le ridicule et ne frôle pas non plus le deus ex machina. L’intrigue se révèle aussi fascinante que complexe. Elle est teintée par l’ironie et l’humour, bien évidemment.

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Aurélien Police a reçu le prix Wojtek Siudmak du graphisme au Grand Prix de l’Imaginaire 2015 pour l’ensemble de ses couvertures réalisées en 2014 et notamment celle de « L’éducation de Stony Mayhall », paru originellement aux éditions Le Bélial’.

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Couverture illustrée par Aurélien Police du roman L'éducation de Stony Mayhall par l'auteur Daryl Gregory

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Albédo (Lutin82), Blog-O-Livre (Blackwolf), CunéipageLa Prophéties des ânes (Cornwall), Le dragon galactique (Tigger Lilly), LupaUn papillon dans la Lune, Welcome to Nebalia ont aussi tracé autour d’eux, des cercles de protection avec de la farine.

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HOBB Robin – L’assassin royal ~ La secte maudite, tome 8

05/06/2018 19 commentaires

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Couverture des éditions J'ai lu du tome 8 "La secte maudite" de l'assassin royal écrit par Robin Hobb.

Titre : La secte maudite (L’assassin royal, tome 8)
Autrice : Robin Hobb
Plaisir de lecture Livre avec entrée au Panthéon

Tomes 12345, 6, 79, 10, 11, 12
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Fitz, agissant sous l’identité de Tom Blaireau, a repris ses fonctions. Sollicité par la reine, il recherche le prince Devoir, disparu avec sa marguette, quelques jours avant ses fiançailles. L’assassin part en compagnie de Laurier, la grand-veneuse de Kettricken et de Sire Doré, le nouveau nom du Fou dont il est maintenant en couverture son domestique.

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Je ne connais pas de chanson qui décrive existence plus triste que la tienne.

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L’assassin reprend du service et c’est ce que j’appelle avoir le serment chevillé au corps. Il revient sous une nouvelle identité car la société le lapiderait de le savoir vifier. En sus de sa dévotion aux Loinvoyant, son appartenance au Lignage pèse sur son comportement. Il a la forte volonté de protéger ceux qu’il aime ; partiellement réussi jusqu’ici. On suit le bâtard dans son cheminement concernant les informations du Vif, cette magie qui peut le trahir lui et Œil-de-Nuit puisqu’elle est considérée comme une tare.
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Fitz est tiraillé par ses émotions, son passé et ses magies (Vif et Art) ; il parait alors un peu froid et clairement tourmenté. La quête du prince est oppressante de par les difficultés à traverser. Fitz est blessé, le loup, magnifique. L’humour s’intercale dans les petites réflexions du Fou en direction de Fitz pour le faire tourner en bourrique.
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Les sentiments bousculent le lecteur dans ce tome. Bien que Robin Hobb glisse des indications tout au long du livre pour mieux préparer le lecteur, l’événement reste bouleversant. L’autrice n’est pas tendre avec son héros. Je suis littéralement sonnée par cette lecture intense.
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En plus de la description des deux magies particulièrement réussie, celle concernant les ambiances est tout aussi imprégnée. Toujours aussi minutieuse, l’autrice nous offre des personnages profonds, à la fois riches et perclus d’expériences. Elle égrène des détails tout au long du récit pour construire un fort mystère autour de ce roman. J’ai l’impression que des enjeux plus grands se dessinent. Une première intrigue se termine avec ce premier tome en version originale, divisé en deux en version française avec « Le prophète blanc » et « La secte maudite ».

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Fan art du trio Fitz, Oeil-de-Nuit et le Fou pour la secte maudite de Robin Hobb

Fan art illustré du duo Fitz et Oeil-de-Nuit pour le livre "la secte maudite" de Robin Hobb

Illustration de la rencontre entre Fitz, le Prince Devoir et le Fou qui se déroule dans le livre "la secte maudite" de Robin Hobb Fan art du Prince Devoir et de sa marguette pour le tome 8 de l'assassin royal de Robin Hobb

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Lecture trollesques (PtiteTrolle)Les escapades culturelles de Frankie, Les singes de l’espace (LineTje)Plume ont aussi couru à la recherche du Prince.

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Illustrations : #01 et #04 par Marta Montell, #02 par Tanja Poot, #03 par Lala.

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Défi Valériacr0 – juin 2018

03/06/2018 7 commentaires

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Defi valeriacr0

Le défi Valériacr0, c’est le combo de choc (et un poil drogué) que je forme avec ma copine Valériane. Peu de lectures en commun mais la bêtise et l’amour du blablatage futile, si. Et un objectif très sérieux de descente de PAL avec choix imposé chaque mois. Rien que cela !

Pour tout savoir, rendez-vous sur la page.

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Impressions pour le mois de mai :

Pour Valériane, je cherchais un livre de sa pile à lire ayant un rapport très large avec « l’eau ». En lisant, le quatrième de couverture de « L’île des chasseurs d’oiseaux », je découvre que Peter May est un auteur écossais, parfait pour l’accompagner durant ses vacances (en Écosse, justement). Apparemment, c’était une bonne pioche !

Valériane a choisi dans ma pile à lire, un livre qui la tentait depuis qu’elle avait vue que Monsieur Mauvais-Genres aka Michel Dufranne s’y intéressait lui aussi. J’étais impatiente de découvrir « Le Reich de la Lune » de Johanna Sinisalo, bien qu’au final, je suis un peu déçue car l’intrigue reprend exactement le déroulé du film Iron Sky.

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Ma chronique « Le Reich de la Lune » de Johanna Sinisalo

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Roman "Le Reich de la Lune" écrit par Johanna Sinisalo mis en scene pour le défi littéraire Valériacr0

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Sélection pour le mois de juin :.

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À l’occasion des cinq ans de notre défi commun, nous avons cravaché pour établir un nouveau règlement d’ordre intérieur. La réserve de jokers est passée de six à trois et on ne peut plus les utiliser que pour éviter un gage. Vous pouvez en lire davantage en suivant ce lien.

Et ô joie, Valériane m’a laissé l’immense privilège de la fouetter tester notre nouveau fonctionnement puisqu’elle n’a pas réussi à chroniquer sa sélection d’avril à temps. Les conditions indiquent que l’on peut chroniquer son livre jusqu’au 5 du mois suivant (5 mai, donc). La sélection pour le mois suivant a lieu aux alentours du 25 du mois en cours (tout le monde suit ?) ; c’est pourquoi le gage se répercute sur la sélection du mois de juin.

Gentille comme à mon habitude, je n’ai sélectionné qu’un gage d’un poids qu’elle a estimé à « S » : Préchoisir trois grands formats de sa PAL pour sa binômette pour la prochaine sélection. L’écriture de ce gage étant floue – est-ce à elle ou à moi de les présélectionner ? – on est parties sur un pré-choix de sa part et une sélection finale par moi.

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Pour les 3, j’ai regardé au nombre de pages… en dessous de 300 pour assurer mes arrières :
– Ring Est d’Isabelle Cordier
Un premier polar, qui a reçu le prix première, conseillé par mon chroniqueur fétiche de polar et de mauvais genres. C’est local, ça se passe en Belgique. Il est rentré dans ma PAL en 2018 (foire du livre). Le lire tant qu’il est encore chaud 🙂

– Certaines n’avaient jamais vu la mer de Julie Otsuka
Un roman, pour changer du polar. Dans ma PAL depuis pas mal de temps. Je l’avais racheté à une bloggeuse (saefiel je crois, je ne sais plus… donc t’imagines, ça fait un bout de temps). Pas très épais. Une couverture et un titre qui laisse sous-entendre un peu de « douceur » (ou pas). Il me tentait à l’époque (je pense ;-)) il traine depuis longtemps du coup… pas très épais.

– Fantomette se pacse de Cécile Vargafitg
Un livre du Diable Vauvert, une édition que je kiffe. Un livre que j’avais acheté il y a un bail aussi. Sans doute un polar sur fond déjanté. Il me tentait à fond et je ne sais plus depuis quand il zone dans ma PAL. Pas trop épais non plus. Il a l’air léger au niveau du ton etc…


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Couverture du roman Fantômette se pacse écrit par Cécile VargaftigChère Valériane,
Avec ce mail pour la première fois depuis le début de notre défi, le suspense est moins « intolérable » pour toi.
Tu noteras que je suis clémente, car je ne t’ai choisi qu’un gage de taille S : « Préchoisir trois grands formats de sa PAL pour sa binômette pour la prochaine sélection »
Par contre, j’ai bien noté que tu as choisi pour ce top 3 des livres « plutôt courts » (respectivement à la liste ci-dessus : 280 pages, 144 pages, 243 pages) ; n’aurais-tu pas profité d’un flou dans l’écriture dudit gage ? Ce gage mute en un super cadeau en réalité 😀

J’ai choisi « Fantômette se pacse » car ce titre m’a toujours intriguée alors j’aimerais bien avoir ton retour ; et il s’agit d’une relique (un livre acquis il y a fort fort longtemps).

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Sa réaction :

Héhé
Chère Binômette,
De fait, je me disais que ce gage était un peu flou… me demandant si ce n’était pas à toi de préchoisir 3GF 🙂 et dans le tas, j’en choisissais 1 à lire, et ce en plus de ma sélection 🙂
C’est vrai qu’il faut faire la lumière là dessus… ou ajouter du M et du XL –> le gageur sélectionne 3 livres, le gagé le choisit (M) ; –>XL idem + le gagé doit le lire en plus de la sélection (donc le gageur choisit un le gage + une sélection).
Bon là je t’avoue qu’ici, ça m’arrange bien 😉
C’est un bon choix ! Trop longtemps qu’il zone dans ma PAL. J’espère ne pas être déçue! héhé
Merci dis !

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Valériane a récidivé ! Elle me fait commencer – encore ! – une nouvelle série.

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SHUSTERMAN Neal – La Faucheuse ~ Thunderhead, tome 2

31/05/2018 8 commentaires

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Couverture du livre "Thunderhead" de Neal Shusterman, il s'agit du tome 2 de la série La FaucheuseTitre : Thunderhead (La Faucheuse, tome 2)
Auteur : Neal Shusterman
Plaisir de lecture :  Livre fantas… tique
Tome 1
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Dame Anastasia, fraîchement assermentée prend son travail de faucheuse à cœur, en y incluant une particularité de moisson. Prise d’amitié avec sa mentor, elles restent en bonnes relations, vivent et fauchent ensemble. Maître Lucifer est devenu une légende urbaine car il œuvre uniquement pour ses valeurs… qui vont à l’encontre de la communauté pétrifiée des Faucheurs. Le tout sous l’œil permanent et scrutateur du Thunderhead.

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J’étais curieuse de découvrir « Thunderhead » car j’avais beaucoup aimé le premier tome « La Faucheuse ». J’étais déjà prête à ce que l’histoire retombe comme un soufflé, sensation déjà vécue avec quelques trilogies classées « jeune adulte » (YA). Je ne vous ferai vivre aucun suspense : j’ai aimé ma lecture !
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Les points de vue des narrateurs sont récurrents ; Neal Shusterman introduit le personnage de Grayson. J’ai pris plaisir à retrouver Citra et Rowan, à travers qui nous découvrons leur vie et toujours davantage sur les règles qui régissent cette société.
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Alors que nous avions des extraits du journal de bord des Faucheurs, dans ce deuxième tome, ce sont les « pensées » du Thunderhead qui sont insérées en début de chapitre. Il est truculent d’avoir accès aux observations de cette intelligence artificielle, comprendre comme il réfléchit sachant qu’il n’est ni omniscient, ni impotent. Il pourrait l’être, mais il souhaite s’occuper de tout sauf de la vie et de la mort des humains. Beaucoup d’interrogations géopolitiques et les dérives possibles de notre réalité sont soulevées.
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Le roman s’inscrit dans une pluralité – pluralité des expériences, pluralité des points de vue, pluralité des questionnements et s’avère peu manichéen (d’un point de vue extérieur, si l’on n’a pas lu les livres, on peut s’en étonner alors qu’il est surtout question de Faucheurs !). J’ai été rassasiée concernant le rythme, les retournements de situation, les révélations et le niveau de manipulations ; à un rythme dont l’auteur avait donné la cadence dès le premier tome.
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Ce que j’ai préféré, ce sont tous ces détails sur le fonctionnement de cette société, aussi originale que complexe. On entre dans la décadence de l’univers des Faucheurs où les « traditionnels » se confrontent au « nouvel ordre ». Nous est révélé le monde des malpropres, aspect sociétal que Neal Shusterman n’avait pas abordé jusque-là.
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Le suspense est bon, bien que le livre se termine sur un énorme cliffhanger (et c’est un euphémisme). La vision de l’intelligence artificielle est déstabilisante. L’univers est pensé dans les moindres détails et avec perspicacité. C’est validé !

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Fan art d'Anastasia de Peter's really pretty pour le livre Thunderhead de Neal Shusterman Fan art de Lucifer de Peter's really pretty pour le livre Thunderhead de Neal Shusterman

Dame Anastasia | Maître Lucifer
Par Peter’s really pretty

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Encres & Calames (Sia), Le Chat du Cheshire (Léa), Lectures trollesques (PtiteTrolle)Muti et ses livres (Mutinelle), Ptite-Boukinette (Azariel) se demandent si elles seraient des traditionnelles ou membre du Nouvel Ordre.

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