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Archives pour la catégorie ‘Auteurs en G, H, I’

HOBB Robin – L’assassin royal ~ Les secrets de Castelcerf, tome 9

21/08/2018 6 commentaires

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Couverture du livre "Les secrets de Castelcerf" de Robin Hobb aux éditions J'ai lu.

Titre : Les secrets de Castelcerf (L’assassin royal, tome 9)
Autrice : Robin Hobb
Plaisir de lecture Livre avec entrée au Panthéon
Tomes 12345, 6, 7, 8, 10, 11, 12

Tom Blaireau a rempli sa mission en ramenant sain et sauf le prince à bon port. Alors qu’il pensait pouvoir regagner sa chaumière isolée, Kettricken et Umbre lui notifient avoir toujours besoin de ses services. La Narcheska et sa délégation des îles d’Outremer débarquent.

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Trop tard pour les excuses, fis-je d’un ton grave. Je vous ai déjà pardonné.

 

FitzChevalerie, aka Tom Blaireau, se confronte aux difficultés liées à l’adolescence d’Heur son fils adoptif, aux subtilités de sa relation avec Jinna, à l’entêtement d’Umbre, à la fougue du prince Devoir exalté, à la violence morale due aux attaques d’Art non maîtrisé du serviteur nommé Lourd, au mystère entourant la Narcheska Elliania Ondenoire, à la surprise de la pluralité des personnalités du Fou ; le tout en vivant son récent et douloureux deuil.
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Robin Hobb traite les différentes relations du bâtard avec toute la complexité qu’inclut le « facteur humain » surmultiplié par le jeu de sa double identité.

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Et, semblables à du goudron qui fige, mes sentiments envers le fou se refroidirent et durcirent.

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Selon le découpage français, ce premier tome est la première partie – sur trois – du volume « The Golden Fool » : Robin Hobb soigne sa mise en place en démarrant plusieurs intrigues ; ce qui donne une impression d’un récit plus calme que les précédents (en apparence seulement).
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Le roman porte bien son titre, car c’est en empruntant les passages secrets et force d’observation que certains secrets se dessinent. La guerre avec les fervents du Prince Pie ne reste qu’une menace lointaine de par l’hiver qui oblige les gens à rester enfermés dans le château de Castelcerf.

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Reconnaître qu’on est l’auteur de son propre isolement n’y porte pas remède, mais c’est un premier pas vers la constatation que son sort n’est pas inéluctable et que le choix qu’on a fait n’est pas irrévocable.

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Fitz oscille entre les souvenirs de sa jeunesse et ses obligations actuelles : il fait le point entre l’impétuosité d’une période et la relative sagesse de l’autre. Fitz a vieilli et se retrouve en proie aux doutes.

Alors que sa formation en Art fut plus qu’houleuse, le voilà en passe de devenir professeur démuni face à la pédagogie qu’il se doit de mettre en place.

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Non des moindres, ce tome voit naître le croisement avec l’univers des aventuriers de la mer : des personnages issus de cette série arrivent à Castelcerf et donnent aussi des nouvelles d’anciens protagonistes. Cet enlacement sera source de questionnements urticants.

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Illustration du portrait de Tom Blaireau Illustration représentant Fitz en repos après une attaque de Lourd, en compagnie d'Umbre

Couverture alternative de "The Golden Fool" de Robin Hobb où le fou est représenté en Sire Doré Portrait illustré de Sire Doré, personnage de Robin Hobb

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Lectures trollesques (Ptitetrolle), Les escapades culturelles de Frankie ont aussi surpris la discussion entre Elliania et Peottre Ondenoire.

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Illustrations : #01 Tom Blaireau, artiste inconnu, #02 Skilling after Dutiful par ThereseoftheNorth, #03 Couverture alternative de « The Golden Fool » par Dagmara, #04 The Fool par Floor Steinz.

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GREGORY Daryl – L’éducation de Stony Mayhall

11/06/2018 23 commentaires

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Couverture du roman "L'éducation de Stony Mayhall" écrit par Daryl Gregory et publié aux éditions PocketTitre : L’éducation de Stony Mayhall
Auteur : Daryl Gregory
Plaisir de lecture Livre fantas… tique

Lire les premières pages

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Alors que Wanda effectue un trajet en voiture remplie de ses trois filles, Alice, Chelsea et Junie, elle est obligée de s’arrêter à un passage enneigé car un cadavre l’empêche de passer. Alors qu’elle le dégage, elle découvre serré contre le corps, un bébé qui remue. Ramené à la ferme, Wanda l’adopte et l’on suit alors dans sa vie, cet être surnommé Stony.

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Comment ? Je n’avais pas encore lu ce magnifique titre, dites-vous ?

Il est vrai que je l’avais repéré à sa sortie. Et puis j’ai attendu au point d’assister à la parution au format poche. Et puis j’ai décidé de patienter encore avant que Valériane ne me l’offre pour mon anniversaire en janvier dernier. Je savais qu’il s’agissait d’un indispensable (un must have… ou un must-read) et je pense que cela me réconfortait d’avoir une telle pièce dans ma liste d’envies. Quitte à faire différemment, j’ai aussi lu en ordre antéchronologique la bibliographie de l’auteur : « Nous allons tous très bien, merci » et « Afterparty ».

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Dans la littérature zombie, accéder au point de vue du zombie est un type de narration plusieurs fois abordé. Ceux que j’ai lus : Melanie (Celle qui a tous les dons), Andy (Comment j’ai cuisiné mon père, ma mère… et retrouvé l’amour), Maddy (Zombies don’t cry), R. (Vivants) et Johannes van der Linden (Zombie Nostalgie).

De mes lectures, je pense que c’est Stony le plus convaincant car on le suit dès les premiers instants et sur une longue période. De plus, l’atypisme se focalise sur l’aspect plus psychologique des zombies.

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Le livre se compose de plusieurs parties, en commençant par celle où il va évoluer au sein de sa famille monoparentale composée de trois sœurs mais aussi avec son voisin du même âge, Kwang. On poursuit avec la deuxième partie où Stony est « poussé » de sa vie reculée à cause d’un drame pour rencontrer une communauté où il y sert ses valeurs. La tonalité s’assombrit au fil des parties.
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Stony grandit avec tous les affres et les petits bonheurs de la vie ; il est choyé par une famille aimante. Son enfance peut être qualifiée heureuse dans cette ferme isolée. La galerie présentent des personnages féminins forts ; d’autres personnes incapables d’accepter les différences ; des MV (mort-vivant) comme ils se surnomment et des souffleux comme ils surnomment les humains qui respirent.
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Le postulat de départ présente un nouveau-né zombie avec la particularité qu’il va grandir physiquement. C’est la première fois que ce phénomène est observé dans cette société. L’humanisation du zombie est réussie car ils sont capables de sentiments et d’interactions élaborées. Les zombies réfléchissent, argumentent, défendent leurs opinions politiques, leurs conditions de « non vie » et leur possible évolution au sein de la société. Les zombies sont morts mais ils restent encore des humains.

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C’est par un angle habile et éclairé que Daryl Gregory propose une histoire sensible, humaine, politique, physique et philosophique. Tout un panel de thèmes s’y trouve : amitié, amour et tendresse, solidarité & entraide, trahison, peur et déception. Sous le point d’orgue de l’altérité (avec presque un A majuscule), l’auteur traite du poids de la religion et de la foi, de l’acception des autres, de la tolérance. En traduction, c’est un condensé de l’oppression humaine et des événements qui marquent notre Histoire.
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Daryl Gregory a déjà montré un intérêt pour les « freaks », ces personnes considérées comme des monstres par la majorité de la société ; alors qu’ils sont en réalité, bien plus apaisés que ceux qui les pointent du doigt. À travers des enjeux colossaux, le récit tend vers l’importance du poids d’un individu standard grâce à sa force et ses victoires.
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L’auteur créé une proximité entre son héros aux chairs mortes et le lecteur ; notre empathie vibre tout au long du récit. C’est une histoire humaine remarquable. La narration se construit tantôt à la première tantôt à la troisième personne du singulier.

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« L’éducation de Stony Mayhall » est différent des stéréotypes habituels et on remarquera que l’auteur s’amuse des codes qu’il maîtrise ; je dirai même que le roman fait un clin d’œil aux amateurs du genre (si l’on considère qu’un roman peut cligner des yeux, bien entendu). L’hémoglobine est bien présente dans le récit mais loin d’être dégoulinante ou servant des scènes gores.

Le récit ne tombe pas dans le ridicule et ne frôle pas non plus le deus ex machina. L’intrigue se révèle aussi fascinante que complexe. Elle est teintée par l’ironie et l’humour, bien évidemment.

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Aurélien Police a reçu le prix Wojtek Siudmak du graphisme au Grand Prix de l’Imaginaire 2015 pour l’ensemble de ses couvertures réalisées en 2014 et notamment celle de « L’éducation de Stony Mayhall », paru originellement aux éditions Le Bélial’.

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Couverture illustrée par Aurélien Police du roman L'éducation de Stony Mayhall par l'auteur Daryl Gregory

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Albédo (Lutin82), Blog-O-Livre (Blackwolf), CunéipageLa Prophéties des ânes (Cornwall), Le dragon galactique (Tigger Lilly), LupaUn papillon dans la Lune, Welcome to Nebalia ont aussi tracé autour d’eux, des cercles de protection avec de la farine.

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HOBB Robin – L’assassin royal ~ La secte maudite, tome 8

05/06/2018 19 commentaires

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Couverture des éditions J'ai lu du tome 8 "La secte maudite" de l'assassin royal écrit par Robin Hobb.

Titre : La secte maudite (L’assassin royal, tome 8)
Autrice : Robin Hobb
Plaisir de lecture Livre avec entrée au Panthéon

Tomes 12345, 6, 79, 10, 11, 12
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Fitz, agissant sous l’identité de Tom Blaireau, a repris ses fonctions. Sollicité par la reine, il recherche le prince Devoir, disparu avec sa marguette, quelques jours avant ses fiançailles. L’assassin part en compagnie de Laurier, la grand-veneuse de Kettricken et de Sire Doré, le nouveau nom du Fou dont il est maintenant en couverture son domestique.

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Je ne connais pas de chanson qui décrive existence plus triste que la tienne.

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L’assassin reprend du service et c’est ce que j’appelle avoir le serment chevillé au corps. Il revient sous une nouvelle identité car la société le lapiderait de le savoir vifier. En sus de sa dévotion aux Loinvoyant, son appartenance au Lignage pèse sur son comportement. Il a la forte volonté de protéger ceux qu’il aime ; partiellement réussi jusqu’ici. On suit le bâtard dans son cheminement concernant les informations du Vif, cette magie qui peut le trahir lui et Œil-de-Nuit puisqu’elle est considérée comme une tare.
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Fitz est tiraillé par ses émotions, son passé et ses magies (Vif et Art) ; il parait alors un peu froid et clairement tourmenté. La quête du prince est oppressante de par les difficultés à traverser. Fitz est blessé, le loup, magnifique. L’humour s’intercale dans les petites réflexions du Fou en direction de Fitz pour le faire tourner en bourrique.
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Les sentiments bousculent le lecteur dans ce tome. Bien que Robin Hobb glisse des indications tout au long du livre pour mieux préparer le lecteur, l’événement reste bouleversant. L’autrice n’est pas tendre avec son héros. Je suis littéralement sonnée par cette lecture intense.
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En plus de la description des deux magies particulièrement réussie, celle concernant les ambiances est tout aussi imprégnée. Toujours aussi minutieuse, l’autrice nous offre des personnages profonds, à la fois riches et perclus d’expériences. Elle égrène des détails tout au long du récit pour construire un fort mystère autour de ce roman. J’ai l’impression que des enjeux plus grands se dessinent. Une première intrigue se termine avec ce premier tome en version originale, divisé en deux en version française avec « Le prophète blanc » et « La secte maudite ».

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Fan art du trio Fitz, Oeil-de-Nuit et le Fou pour la secte maudite de Robin Hobb

Fan art illustré du duo Fitz et Oeil-de-Nuit pour le livre "la secte maudite" de Robin Hobb

Illustration de la rencontre entre Fitz, le Prince Devoir et le Fou qui se déroule dans le livre "la secte maudite" de Robin Hobb Fan art du Prince Devoir et de sa marguette pour le tome 8 de l'assassin royal de Robin Hobb

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Lecture trollesques (PtiteTrolle)Les escapades culturelles de Frankie, Les singes de l’espace (LineTje)Plume ont aussi couru à la recherche du Prince.

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Illustrations : #01 et #04 par Marta Montell, #02 par Tanja Poot, #03 par Lala.

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HOBB Robin – L’assassin royal ~ Le prophète blanc, tome 7

26/12/2017 16 commentaires

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Couverture du titre Le prophète blanc écrit par Robin Hobb, le septième tome de la série l'assassin royalTitre : Le prophète blanc (L’assassin royal, tome 7)
Autrice : Robin Hobb
Plaisir de lecture Livre avec entrée au Panthéon
Tomes 12345, 6, 8, 9, 10, 11, 12
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Après avoir rempli sa mission en tant qu’assassin royal, FitzChevalerie compte bien profiter de la vie tout simplement. Il se retire dans un coin près d’une forêt où il vit tranquillement en compagnie de Heur qu’il a adopté et bien évidemment d’Œil-de-Nuit.

Après une quinzaine d’années, il est de nouveau sollicité : il va répondre finalement à l’appel de son ancien maitre car le royaume est au bord de la guerre.

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Ce livre a été choisi par Valériane dans le cadre de notre défi Valériacr0. La coïncidence est amusante car cela fait approximativement un an que j’ai quitté Les aventuriers de la mer et cinq années se sont écoulées exactement depuis ma lecture du premier cycle de L’assassin royal en compagnie d’Olya et Eirilys.
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« Le prophète blanc » se déroule quinze années après la fin des événements du premier cycle. Ce septième tome français est le premier tiers du premier livre du deuxième cycle de « L’assassin royal » (mais on connait la chanson avec le découpage en version française).
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J’ai adoré retrouver Fitz alors que Les aventuriers de la mer avait été un coup de cœur ; une aventure que j’ai lue avec émotion. Fitz est âgé de trente-cinq années. Toujours accompagné du loup Œil-de-Nuit, ils ont vieillie ensemble, simplement et surtout loin des intrigues de Castelcerf. De vieilles connaissances lui rendent visite.

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On retrouve tous les personnages précédemment croisés : Umbre, Astérie, le Fou en visite puis Kettricken. On apprend à connaitre Heur et l’on entend parler de Devoir, l’héritier des Loinvoyant. Le Fou, nommé Sire Doré désormais, revient de son voyage en Terrilville chez les Marchands et c’est ainsi que Robin Hobb jettera les ponts entre les deux séries.
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Fitz a changé d’identité et se fait maintenant surnommer Tom Blaireau.

Le protagoniste peut sembler lugubre. C’est un retour dans ses pensées profondes, cet homme rongé par la culpabilité et les remords. Le sacrifice est toujours d’actualité tout comme l’indécision constante. Le lien du Vif est toujours très fort entre lui et Œil-de-Nuit. Ils viendront d’ailleurs à rencontrer des gens du Lignage, qualifiés de vifiers.
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Les choix effectués par Fitz peuvent déstabiliser le lecteur. Cependant, ce tome est un retour en douceur, une remise dans le bain bienvenue. Si vous aviez des souvenirs flous concernant le premier cycle, la remémoration des éléments peuvent prendre figure de mini révélations « Ah ouiii, c’est vraiii ».

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Le quotidien de Fitz, Œil-de-Nuit est ritualisé. Ils alternent les temps de chasse et les temps de repos. Ils apprécient un feu ronflant au même titre que la routine rassurante après tant d’années comme assassin et acolyte.
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L’action arrive à la seconde moitié du livre mais ce n’est guère important. Vous savez que ce n’est pas le fond de l’histoire si vous avez déjà été embarqué·e par la plume de Robin Hobb. Il suffit de se laisser porter même s’il y a un passage particulier qui serre le cœur et durant lequel on se fait du souci pour Œil-de-Nuit.
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Je me permets de rappeler qu’avant de vous plonger dans le deuxième cycle de L’assassin royal, il vaut mieux vous plonger dans Les aventuriers de la mer (cela veut dire que vous avez commencé votre périple dans les Six Duchés par le premier cycle de L’assassin royal) pour profiter au mieux de l’œuvre de Robin Hobb.

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Le prophète blanc de Robin Hobb, fan art avec Fitz à gauche et Le Fou à droite

Le prophète blanc de Robin Hobb, retrouvailles entre Fitz et le Fou devant un feu de cheminée

Le prophète blanc de Robin Hobb, fan art de Tom Blaireau au service de Sire Doré

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Logo défi Valériacr0

Cette lecture est le choix de Valériane dans le cadre de notre défi Valériacr0 : elle m’envoie de nouveau dans l’univers des Six Duchés (tiens, une série !).

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La biblioblog de Maêlle, Les escapades culturelles de FrankieLineTje (Les Singes de l’espace)PlumePtiteTrolle (Lectures trollesques) et Valériane (Marque-ta-page) ont aussi suivi l’apprentissage chez ceux du Lignage.
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Illustrations : #01 Tom Blaireau par Diana Berg ; #02 Sire Doré par Fading-Suns ; #03 par Lala ; #04 par Marilis

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HAWKINS Scott – La Bibliothèque de Mount Char

12/12/2017 18 commentaires

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Couverture du livre La bibliothèque de Mount Char de Scott Hawkins.
Titre
: La Bibiothèque de Mount Char
Auteur : Scott Hawkins
Plaisir de lecture Livre sympa
Lire les premières pages

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Douze jeunes bibliothécaires ne peuvent plus rejoindre leur fief, dans la ville de Garrison Oaks. Une force surnaturelle semble créer une barrière invisible et impalpable. Sous la tutelle de Père jusqu’alors, ils doivent enquêter pour connaître la raison de sa disparition.

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L’intrigue est bien plus profonde que ce que pourrait laisser supposer le quatrième de couverture (et mon synopsis). On se trouve en présence d’un thriller surnaturel, d’une histoire fantastique avec une dimension mythologique. L’apparence de simplicité est bien trompeuse.
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12 enfants ont été recueillis par l’homme qu’ils nomment Père. Appelés « bibliothécaires », chacun d’entre eux doit se consacrer à son domaine d’études. Les catalogues sont hétérogènes : l’art de la guerre, la médecine, le règne animal, les mathématiques et les langues entre autres. Toute tromperie par un adolescent – intérêt pour un autre domaine que le sien, apprentissage non assidu – entraine de lourdes représailles.
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On rencontre pour la première fois la protagoniste Carolyn : après l’arrêt d’une voiture sur le bas-côté, elle grimpe à toute allure le talus, dans une tenue ensanglantée. Sa présentation est aussi surprenante que les personnes sont hors normes.

Carolyn semble vulnérable, fragile mais aussi énigmatique. Un véritable paradoxe se crée entre ses forces et ses faiblesses et ce qui nous rend très curieux à son égard. Dans l’ensemble, ces jeunes sont devenus des adultes décalés et même sauvages, violents et sans morale.

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Aux premiers mots, j’avais l’impression qu’un monde en upside down se dessinait : un univers connu mais dans une dimension totalement différente ; comme si ces jeunes vivaient à notre époque mais sur un autre fil alternatif. Si le monde ne semblait pas se rendre compte de leur présence, ils semblaient pouvoir circuler d’un espace-temps à l’autre. Ce n’est pas le cas de cette histoire mais c’est pour vous montrer la force de la dissonance pour moi. « Qu’est-ce qui râpe ma compréhension de cet univers ? La construction ? Son fonctionnement ? »

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Autant vous dire que ce livre a été pour moi un coup d’éclat ! Un page turner qui a envoyé de l’adrénaline en abondance à mon cerveau. La tension a très bien fonctionné sur moi.
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L’appréhension du système éducatif a accéléré mon palpitant : le mode opératoire de Père, les règles tacites des adoptés qui doivent apprendre exclusivement leur catalogue, les tests passés sur les apprenants, la vision des non vivants et du monde actuel. Rien que d’y penser, j’ai quelques frissons.
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J’aimerais noter, là, bien en évidence : l’horreur attend au coin des pages. Il y a quelques scènes cruelles et particulièrement glauques. Mais aucune de celles-ci n’est gratuite ni bancale.
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L’auteur maintient le lecteur avec un degré de suspense assez fort et éparpille ses indices. C’est un puzzle : il faut assembler les pièces, mais avant ça, il faut les trouver et surtout appréhender leur forme (un peu comme si vous aviez les yeux bandés).
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L’auteur prend extrêmement soin de tout éclairer au fur et à mesure ; on peut se laisser porter. Ceci dit, le dernier tiers du roman a été trop halluciné pour moi et j’ai décroché (Après la visite au petit cabinet médical pour ceux qui l’ont déjà lu). J’en suis presque agacée, car vraiment, j’aurais voulu l’aimer jusqu’au bout tant il m’a emportée sur une majorité de pages.
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La fin semble télescopée par les seules envies/besoins de l’auteur « Moi, ça me ferait plaisir de mettre cet élément et celui-là ensemble, même s’ils ne vont finalement pas trop bien ensemble ». Le final s’enclenche à la perfection après des scènes qui s’étirent et s’étiolent à mes yeux.
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Ceci dit, le récit maintient une cohérence dans son tort ensemble et j’ai aimé la profondeur du complot vis-à-vis des conséquences pour tous les impliqués.

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Fan art autour du livre La bibliothèque de Mount Char de Scott Hawkins

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BlackWolf (Blog-O-Livre), Gromovar (Quoi de neuf sur ma pile), Lutin82 (Albédo), Marque-ta-page (Valeriane)Sandrine BM (Mes imaginaires), Sylvie (Cunéipage)Un papillon dans la Lune sont aussi aller observer le taureau en bronze poli.

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Illustrations : #01 Covertart par Jian Guo ; #02 par 鲨鱼丹 (SharksDen)

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LAYMAN John & GUILLORY Rob – Tony Chu

03/11/2017 8 commentaires

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Mosaïque de tous les tomes de Tony Chu de Layman et Guillory

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Saga : Tony Chu (12 tomes)
Auteur : John Layman
Illustrateur  : Rob Guillory
Coloriste : Taylor Wells
Plaisir de lecturenote : 4 Livres à découvrir

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Tony Chu est un inspecteur cibopathe. En plus de la faculté de traçage psychique de l’origine des aliments qu’il goûte, il reste un policier professionnel. Une pandémie de grippe aviaire a décimé 116 millions de personnes à travers le monde. Le poulet est devenu interdit et le premier produit de contrebande. Tony traque le trafic illégal mais les choses se gâtent quand il devra bientôt goûter à la victime d’un meurtre, pour ne faire qu’une bouchée de l’identité du coupable.

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Tony Chu fait partie de la R.A.S., Répression des Aliments et Stupéfiants. Il est surtout un inspecteur insolite car il est cibopathe. En goûtant un morceau, il est capable de retracer l’histoire de l’aliment qu’il mange depuis son origine. Tony Chu n’est pas cannibale comme peut le laisser penser la traduction française – quelle faute de goût ! – et l’on perd aussi le sens de son nom originel, Tony Chew puisque le verbe chew peut être traduit par mâcher, mastiquer.
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Oui, Tony Chu viendra à manger de la chair humaine et c’est ainsi qu’il se retrouve coincé entre ses désidératas personnels et les obligations vis-à-vis de la société. Tout une pelletée de personnages gravite autour du protagoniste. Le profil de Tony Chu est consistant (il vaut mieux si on le suit durant douze tomes) ; les personnages secondaires sont également sympathiques.

Tout le monde trouve sa place, son utilité et s’avère apprécié aux yeux du public : John Colby, Toni, Mason Savoy, Amelia Mintz, Lin Sae Woo, Mike Applebee, Poyo… Les tomes sont peuplés de créatures fantastiques et l’on découvre des humains endossant des pouvoirs surnaturels liés à la nourriture. Exemples : Mnémocoquus : peut intégrer des souvenirs dans la nourriture ; lagamousikien : peut accorder une guitare avec des nouilles ; cibocélérent : peut cuisiner un plat très vite.

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Concernant les illustrations, l’expressivité des personnages est sans doute l’élément le plus réussi : exaspération, peur, dégoût, tristesse, joie, surprise. Les pages révèlent beaucoup d’informations visuelles. Le tout est servi par des compositions graphiques fantastiques. Les traits sont caricaturés en incluant des formes exagérées. Les couleurs vives virent vite au psychédélisme, il faut être prêt de la rétine.
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Cet univers d’anticipation est accessible aux néophytes (comme moi). L’atmosphère est délirante, les pouvoirs sont loufoques et on trouve pléthore de gags visuels. Les dialogues sont acérés et pleins d’ironie.
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Tony Chu va suivre différentes enquêtes mais sa vie – et ses péripéties ! (nombreuses) – sont le fil rouge de la série. On s’attache très vite à ce dernier et c’est un vrai déchirement qu’on éprouve pour lui quand des événements tournent au vinaigre.
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Certains passages sont sanguinolents bien que d’excellente facture. On compte beaucoup de références à des personnages célèbres, le Père Noël, Elvis Presley, le Grinch, Cthulhu entre autres. L’humour est cynique à souhait et au énième degré (il va de soi).
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Chaque tome en version française comprend 128 pages en moyenne. Le premier volume donne bien le ton. Si vous n’accrochez pas, ne poursuivez pas. Le reste sera tout aussi décapant. La série est parfaite pour les personnes au bon goût : enquêtes policières, bonne bouffe, aspect fantastique et humour.

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Tony Chu, planche de bagarre

Tony Chu et Chow Chu

Tony Chu croque un doigt

Illustration de Tony Chu et Mike Applebee

Illustration dans Tony Chu : Amelia Mintz ouvre le feu

Planche issue de Tony Chu de Layman : l'attaque des carottes

L'enfer personnel, vision de la série Tony Chu

Poyo à l'attaque, illustration de la saga Tony Chu de Layman

Illustration d'un tyrannosaure licorne de la BD Tony Chu de Layman

Tony Chu fan art réalisé par Jisuk Cho

Tony Chu fan art réalisé par Irene Strychalski

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logo challenge Halloween 2017


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Inspecteur cibopathe, créatures surnaturelles et pouvoirs étranges. Éléments parfaits dans une préparation en chaudron pour le challenge Halloween.

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Fan art : #01 par Jisuk Cho ; #02 par Irene Strychalski
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Rond de Sorcière #87

23/10/2017 10 commentaires

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Logo Rond de Sorcière du blog LivrementLe Rond de Sorcière me permet de vous faire découvrir tous les livres lus durant le mois ; notamment les petits trésors que je découvre sans avoir le temps de leur consacrer une chronique complète.
C’est une sorte de compromis entre ma bonne conscience livresque et moi. Je vous parlerai aussi de ce qui touche de près ou de loin le monde des livres ; comme une parenthèse plus personnelle.

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En septembre, j’ai lu 2633 pages (dont 144 de bandes dessinées).

Septembre est un mois ambivalent :

♦ J’ai terminé mon challenge pavé de l’été – livre d’au moins 600 pages – avec trois livres concernés. La trilogie des rois de Katherine Kurtz, La Geste du Sixième Royaume d’Adrien Tomas et Le concours du Millénaire de Robert Scheckley & Roger Zelazny.

Ce dernier livre était d’ailleurs la sélection de Valériane pour notre défi Valériacr0 du mois.

♦ C’est aussi la découverte de lectures pré-hallowenesques avec les aventures de Dexter et de l’Épouvanteur.

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Les Aventuriales est un salon autour des livres et des arts de l’imaginaire qui a lieu le dernier week-end de Septembre. Si je n’ai pas pu m’y rendre cette année, j’ai enfin publié « mon » édition 2016.
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Sur l’article « Clic-Clac, les bibliothèques en 2017 », je vous donne un bilan sur le remplissage – et la bonne santé – de mes bibliothèques. 5 ans après leur présentation, il était temps !

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Nouveau ! sur ma Pile à Lire :
¤ DESIENNE Stephane : Zoulag, la filière sibérienne
¤ DESIENNE Stéphane : Zoulag, le syndrome finlandais
¤ FAYE Estelle : Les Seigneurs de Bohen
¤ GRIMALDI Virginie : Tu comprendras quand tu seras plus grande

→ Je n’ai pas su résister à l’appel de la maison d’éditions Walrus : cela faisait longtemps que je n’avais pas lu un peu de zombies ! Le roman de Virginie Grimaldi était le livre audio diffusé dans mes esgourdes ce mois-ci. J’ai gagné « Les seigneurs de Bohen » d’Estelle Faye chez Sia : aussitôt reçu, aussitôt dévoré.

Résultat : +4 entrées ; -9 sorties

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Romans SFFF

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Le cauchemar de l'épouvanteur, tome 7 de Joseph DelaneyLe cauchemar de l’Épouvanteur (L’Épouvanteur, tome 7) – Joseph Delaney
Plaisir de lecturenote : 4 Livre à découvrir
Chronique complète
Rien ne va plus : la bibliothèque de l’Épouvanteur est totalement détruite et Lizzie l’Osseuse a été libérée. La guerre décime tout et les mondes obscurs gagnent en force. Comme toujours, c’est un réel plaisir de se plonger dans un tome de cette série. L’auteur arrive à rebondir après un sixième tome fulgurant ; son imagination ne s’essouffle pas.

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Couverture de Zoulag, syndrome finlandais de Stéphane DesienneCouverture de Zoulag, syndrome finlandais de Stéphane DesienneZoulag : la filière sibérienne ; Zoulag : le syndrome finlandais – Stéphane Desienne
Plaisir de lecturenote : 4 Livre à découvrir
Chronique complète
Ces deux courts romans « pulp » se lisent d’une traite. Chacun se déguste en heure, comme un shoot de zombies. Ici, le zombie est lent, sort des bruits gutturaux et ne semble pas avoir de conscience. Il n’a qu’un objectif, la chair humaine et peut se rassembler en horde. Ces aventures un brin série B distillent une dose d’humour cynique. L’intrigue est percutante avec un duo antagonique et une chute insolite.

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Double Dexter de Jeff LindsayDexter fait son cinéma de Jeff Lindsay, couverture du tome 7Double Dexter, Dexter fait son cinéma (Dexter, tomes 6 et 7) – Jeff Lindsay
Plaisir de lecture Livre à regrets
Chronique complète du tome 6
Chronique complète du tome 7
Cette série a fini par me lasser. J’ai du mal à supporter la misogynie de l’auteur : les femmes sont hystériques, toutes ; niaises aussi. Le mode opératoire de l’auteur est si prévisible qu’il enlève tout plaisir de lecture : chaque intrigue se déroule avec des éléments communs au précédent tome. Le réalisme laisse à désirer car des faits semblent décalés les uns par rapport aux autres.
La seule réussite à mes yeux est la création de ce protagoniste « serial killer », qui répond au code de son père adoptif, Harrison. Il tue d’autres personnes nauséabondes (qui font du mal à des personnes). Mais le tome 7 révèle un Dexter complètement différent du reste de la saga et cela a du mal à prendre. La fin très ouverte est certainement ce que l’auteur aura fait de « moins pire ».

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La Geste du Sixième Royaume d'Adrien Tomas, couverture de l'édition prestigeLa Geste du Sixième Royaume – Adrien Tomas
Plaisir de lecture Livre sympa
Chronique complète
La toile peinte par Adrien Tomas est foisonnante. Les personnages sont au nombre de douze. Même s’ils ne sont pas développés avec la même intensité, le lecteur sentira une période d’adaptation devant le flot d’informations à retenir. L’auteur s’amuse des codes de la fantasy en les détournant. Cependant, le texte narratif peut sembler un peu lourd car certains passages sont guindés. La plume d’Adrien Tomas peut se révéler immersive à condition d’entamer avec concentration – et application – le roman.

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Bandes dessinées SFFF

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Raïssa, La main coupée du dieu Tyr, Le royaume du chaos, Skald, La reine des alfes noirs (Louve, volumes 1 à 6) – Yann et Roman Surzhenko
Plaisir de lecture Livres sympa
Au même titre que les autres personnages issus de la série Thorgal, Louve est intrigante et c’est sans doute cette série spin off que j’attendais le plus. Contrairement aux autres volumes, on entre de plain-pied dans le fantastique. C’est plaisant à suivre, mais en tant que lecteur, on se demande ce qu’on fait là. Au vu des événements, je ne vois pas comment les différents auteurs et illustrateurs vont pouvoir lier cette intrigue à la principale de la saga Thorgal tant elles s’éloignent l’une de l’autre, marquant indélébilement la protagoniste.
Je ne savais de quel œil voir ces sous-séries « Les mondes de Thorgal » : j’avais espoir d’en apprendre davantage sur les personnages développés dans chacune d’entre elles. Sauf que je n’y lis que de l’éparpillement, sans bon sens. Si vous êtes tentés, soyez prudents.

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Roman

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Couverture de Tu comprendras quand tu seras plus grande, roman de Virginie GrimaldiTu comprendras quand tu seras plus grande – Virginie Grimaldi
Plaisir de lecturenote : 4 Livre à découvrir
Je suis le blog de Virginie Grimaldi depuis de nombreuses années. Je connaissais donc sa plume. J’ai entamé sa bibliographie : après avoir découvert « Le premier jour du reste de ma vie« , j’ai décidé de me pencher sur « Tu comprendras quand tu seras plus grande ». Je l’ai aussi découvert au format audio. Je me suis attachée à la protagoniste. Julia est dans une de ses périodes où les emmerdes arrivent par paquet. On entre facilement dans cette nouvelle vie qu’elle a rendue close. Elle pratique une auto-anesthésie sur ses émotions mais elles vont bien vite la rattraper. Le roman a un penchant intergénérationnel puisque Julie travaille dans une maison de retraite. Il a donc des allures d’ode à la vie et au bonheur, de ces petits moments précieux du quotidien.

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Suivre les traces d’un serial killer | Attaquer La Geste du Sixième Royaume d’Adrien Tomas | En pavé de l’été | Recevoir Les seigneurs de Bohen d’Estelle Faye de la part de Sia | Et le démarrer aussitôt | Déguster une aventure de l’Épouvanteur | Cocooning : livre & chocolat chaud | Adopter le poulpy confectionné par une amie | Rattraper mon retard dans la correspondance | Bénéficier de ronronthérapie | Et insuffler plein d’énergie à Raspoutine | Offrir des douceurs à l’équipe vétérinaire | Cuisiner des légumes d’été | Bisouter un superbaby | Et profiter des amis autour d’un burger maison | La naissance de mon filleul |  Le tout beau <3 | Renouer avec un restaurant asiatique proche de la maison en bonne compagnie | Envoyer précocement une enveloppe à Hilde pour qu’elle puisse créer en attendant Halloween | Fêter la fête de ma petite maman avec des fleurs | Sur papier | Et vivre plein de petits quarts d’heure de bonheur lors du mariage de mon beau-frère et ma belle-sœur | Renouveler mon abonnement vélo | Et parcourir la ville aux couleurs automnales | Avec une amie, fêter nos anniversaires | Nous, filles de l’hiver | Cuisiner, encore | Regarder pousser ses plantes | Une nouvelle feuille !

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Lectures septembre 2017 - blog Livrement

 

  

  

 

  

 

   

 

  

  

  

 

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