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KAY Guy Gavriel – Le Fleuve céleste

12/09/2019 19 commentaires

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Couverture du roman "Le fleuve céleste" de Guy Gavriel Kay, deuxième tome de la série "Sous le ciel"Titre : Le Fleuve céleste
Auteur : Guy Gavriel Kay
Plaisir de lecture Livre à découvrir
Les Chevaux célestes

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Ren Daiyan est fils d’archiviste et rêve de victoires à venir, Lin Shan répond au raffinement culturelle de son pays… si l’on met de côté son indépendance si marquée. Alors qu’elle était reconnue pour sa grandeur, la Kitai sous la férule de l’empereur Wenzong est bien chancelante : les quatorze préfectures cédées aux barbares des steppes pourront-elles un jour être récupérées ? Un empire puissant et surprenant, qui maintenant vacille sous les étoiles du Fleuve céleste.

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La Kitai a toujours été un parangon de la culture sophistiquée. Malheureusement, depuis la perte des quatorze circonscriptions abandonnées au nouvel empire des barbares, la Kitai n’a plus le même rayonnement. C’est une civilisation tout en émerveillements et en contradictions qui tente de trouver maintenant un équilibre.
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Guy Gavriel Kay nous propose l’époque de la Dynastie des Song comme période historique teintée de surnaturel dans laquelle développer son histoire. L’ère chinoise choisie est passionnante : j’ai été transportée dans un nouveau monde, riche, sublime mais aussi fragile et sur le déclin.

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Deux protagonistes peuplent les pages : il y a Ren Daiyan, un jeune qui choisira la voie du banditisme avant de devenir un général de l’empire ; et Lin Shan, une jeune femme bien née mais qui a été élevée de manière peu conventionnelle, sensible et trop indépendante pour la Cour impériale. Leur portrait est saisissant car l’auteur a pris soin de tout détailler : leurs objectifs, trajectoire, motivations et désillusions.
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Même les personnages qui n’apparaissent que pour quelques pages bénéficient d’une histoire propre. Ce ne sont pas de simples soldats de plomb car ils prennent part aux actions avec les protagonistes. Je peux également souligner le courage des personnages dans leurs prises de parole et de positions.
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Certaines personnalités s’inspirent d’individus ayant existé et d’autres sont entièrement nés de l’imagination de l’auteur. Le soin apporté aux personnages principaux et secondaires est admirable. J’avoue pourtant être un tantinet irritée par les statuts d’Héros-avec-un-H-majuscule de Ren et de quasiment-plante-verte que Lin incarne de plus en plus au fil des pages.

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Il est à noter que cette histoire est richement documentée et élaborée. L’arrière-plan de l’histoire est minutieux ; le contexte politique solidement planté. C’est sans aucun doute la raison pour laquelle le début du roman m’a semblé un peu long à se mettre en place.
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Le rythme est cadencé et sans à-coups. La lecture est à éviter si le lecteur a un besoin de rythme effréné et émaillé de rebondissements et d’actions. L’histoire est exigeante et demande un peu de concentration pour profiter des subtilités agrémentant l’ensemble du livre.
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Le double point de vue semble primordial pour implanter une tension dramatique et distiller des émotions. Ces dernières se nourrissent d’une mélancolie assez forte qui parfume le roman, un effet doux-amer que l’on peut croiser dans d’autres livres de l’auteur. Entre le tempo régulier et l’écriture envoûtante, une certaine majesté se dégage du récit.

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Si le Fleuve céleste reste une belle aventure j’avoue qu’il n’a, à mes yeux, pas le même éclat que les précédents romans de Guy Gavriel Kay. Annoncé comme le second tome du diptyque « Sous le ciel » (soit l’histoire de la Kitai), j’estime qu’il est tout à fait possible de le lire de manière indépendante car il se déroule 300 ans après les derniers événements relatés des Chevaux célestes.
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Avant lecture, je voyais des coquelicots en ces fleurs « vaporeuses » illustrées par Raphaël Defossez sur la couverture ; il s’agit en réalité de pivoines, les fleurs royales.

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Mise en scène du roman "Le fleuve céleste" de Guy Gavriel Kay : tissu et fleurs séchées roses

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Boudicca (Le Bibliocosme), LineTje (Les singes de l’espace), Lorhkan et les mauvais genres, L’ours inculte, Lutin82 (Albédo), ont aussi admiré la calligraphie impétueuse de Lin Shan.

Logo du challenge littéraire pavé de l'été 2019.

« Le Fleuve céleste » est un des pavés lus dans le cadre du challenge bien nommé « Pavé de l’été » de Brize. Un beau roman de 695 pages exactement.

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Rond de Sorcière #107

03/06/2019 24 commentaires

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Logo Rond de Sorcière du blog LivrementLe Rond de Sorcière me permet de vous faire découvrir tous les livres lus durant le mois ; notamment les petits trésors que je découvre sans avoir le temps de leur consacrer une chronique complète.
C’est une sorte de compromis entre ma bonne conscience livresque et moi. Je vous parlerai aussi de ce qui touche de près ou de loin le monde des livres ; comme une parenthèse plus personnelle.

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Le mois de mai a été fort riche ; sauf en lectures.

🔖 Ainsi je me serai plongée durant tout le mois dans le petit pavé – 615 pages – que représente « La chanson d’Arbonne » de Guy Gavriel Kay ; je me suis délectée de cette formidable histoire.
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📖 Comme chaque mois, Valériane m’a choisi un titre à découvrir ce mois-ci : il s’agit de « Le jardin secret » de Frances H. Burnett que j’ai eu l’extrême bonheur de trouver en boîte à lire (dans la même édition que ma première lecture).
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📨 Question livres à vendre : je les ai tous ressortis et photographiés sous toutes les coutures. C’est très chronophage et je dirais même que c’est une activité déconseillée à ceux qui voudraient vendre des titres mais y sont encore attachés. Certains cherchent encore un nouveau foyer ! Vous pouvez consulter l’album photo sur FB, sinon sur mon compte Vinted.
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🎲♟ À quelques jours d’écart, il y a deux événements locaux très importants pour moi ; au point où je clôture les week-ends sur agenda d’une année sur l’autre. Fin avril, il y a eu Echos & Merveilles, un festival fantastico-médiéval ; début mai, il y a eu Alchimie, le festival du jeu. Le festival toulousain – gratuit ! – propose de découvrir plusieurs univers ludiques et de venir découvrir la ludothèque (768 jeux disponibles !). Avec un espace « jeunes visijoueurs » super bien conçu et plus de 400 bénévoles pour nous accompagner.

Plaisir de jouer avant tout : je ne fais pas de liste de jeux à essayer, je pioche sur les tables de présentation, je joue avec des inconnus et je me balade. J’ai fait mes semailles et mon pâturage a bien grandi (Agricola), j’ai façonné une super faïence (Azul), j’ai envoyé des fusées pleines de colons sur Jupiter puis sur l’un de ses satellites (Ganymède), j’ai attrapé des monstres bien gros (Big Monster) et j’ai constitué une bien belle bibliothèque (Ex Libris).

Bilan : trois jours de folie et quelques jeux sont entrés dans notre ludothèque : Sherlock Holmes Détective conseil et Horreur à Arkham (la version cartes) grâce à la bourse aux livres sur place et plus tard Ex Libris, mon coup de cœur.

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Voici l’endroit du billet où je vous parle de ma Pile à Lire, et notamment des arrivées. Et bien sachez, lecteurs de mon cœur, qu’aucun ajout n’est à additionner. Fait totalement exceptionnel !

Résultats : 0 entrée ; – 3 sorties

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Couverture du livre "Le jardin secret" par France BurnettLe jardin secret – Frances H. Burnett
Plaisir de lecturenote : 4 Livre à découvrir
Chronique complète
Madeleine de Proust, cette lecture me replonge dans les souvenirs de ma première lecture. Mary Lennox, orpheline, habite désormais dans le Yorkshire et va devoir apprendre l’autonomie. L’autrice nous sert le portrait d’une anti-héroïne pour un livre d’apprentissage où tous les bienfaits de l’enfance y sont déployés. La découverte au sens large et l’amour pour la nature. Une chouette aventure !

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Couverture du livre "Rouge toxic" de Morgane Caussarieu, publié aux éditions actuSFRouge Venom – Morgane Caussarieu
Plaisir de lecture Livre sympa
Chronique complète
Tome 1 Rouge toxic
Dès les premières pages, on renoue avec l’histoire où on l’avait laissée et aucun doute : c’est la suite directe donc spoilante dès les premières lignes. C’est avec entrain qu’on retrouve les personnages de Rouge Toxic. Les cadaver sanguisugus doivent trouver un moyen d’arrêter leur prédateur, ennemi numéro 1. Un peu plus éloignée des clichés abondamment arrosés lors du premier tome, ici l’intrigue contient davantage de surprises dans son déroulement. J’ai été un peu gênée par le rythme – j’y vais, j’y vais pas, j’y vais… – qui pourtant, montre bien l’expectative dans laquelle sont plongés les personnages. Morgane Caussarieu maîtrise les codes liés au vampire et s’amuse de ses protagonistes.

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Couverture du roman "La chanson d'Arbonne" de Guy Gavriel Kay publié aux éditions L'AtalanteLa chanson d’Arbonne – Guy Gavriel Kay
Plaisir de lecture Livre fantas… tique
Guy Gavriel Kay est un doux amateur de fantasy historique : il mêle avec réussite période historique réelle et période imaginée. On se retrouve en Occitanie du XIIIe siècle : la période des troubadours. On y reconnait des échos à la situation de la France en conflit avec les régions méridionales et même à certaines figures comme Aliénor d’Aquitaine. Ici, les femmes ont la première place bien que l’auteur nous livre des personnages masculins tout aussi réussis. La musique prend place et délivre les relations entre femmes/hommes, leur art de courtiser et un rapport différent sur le dominant/dominé. Le point fort de cette plume est les personnages : Guy Gavriel Kay les façonne, leur donne de la consistance. Les scènes sont bien écrites et bien pensées ; ce qui rend un univers riche et intéressant. Les qualités narratives de l’auteur sont encore à souligner.

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Lectures du mois de mai 2019 par Livrement

Mise en scène du roman de Nadia Coste "Comment je suis devenue un robot" Mise en scène du roman de Stefan Spjut "La chasseuse de trolls"

Mise en scène du tome 11 de l'assassin royal de Robin Hobb Mise en scène du jardin secret, livre jeunesse écrit par Frances Burnett

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🎥📺 Du côté des écrans :

J’ai visionné Mortal Engines qui graphiquement tient la route, l’univers est intéressant mais l’intrigue est un peu molle (les villes sont devenues mobiles et des plus grandes souhaitent engloutir des plus petites pour les matières premières). J’avais beaucoup apprécié Iron Sky, plus pour le côté barré – les nazis ont trouvé refuge sur la face cachée de la lune – et les costumes que l’histoire en elle-même. C’est donc tout naturellement que j’ai visionné le deuxième volet Iron Sky : the coming race. Bon… on se retrouve très loin du premier volet et apparemment, l’imagination et les éléments ajoutés n’ont aucune limite. Encore faut-il réussir à les lier ensemble. J’ai trouvé le teen movie Booksmart fun sur l’amitié entre deux lycéennes, brillantes et prêtes à être diplômées. En interrogeant leurs camarades qui sont aussi accepté dans de bonnes écoles, elles se rendent compte qu’elles ont sacrifié trop de « bon temps » pour remplir leurs objectifs. Le duo fonctionne bien à l’écran ; ce premier film d’Olivia Wilde est réussi.
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Et puis c’est la fin des cycles : Avengers Endgame que j’ai trouvé bien ficelé, ils ont clôturé toutes les questions en attente et c’est tout émouvant. On ne ressent pas les trois heures de film. Et puis, il y a eu la fin de The Big Bang Theory avec la douzième saison avec une fin pleine de bons sentiments. Enfin, celle de Game of Thrones avec la saison 8 que j’ai trouvée très rapide et qui ne m’a occasionnée aucune surprise sinon sur les personnages encore en vie (j’en voyais davantage morts, hein).

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Affiche du film Mortal Engines Affiche de Iron Sky 2 Affiche du teen movie Booksmart Affiche d'Avengers Endgame Affiche de la série The big bang theory Affiche de la série Game of thrones

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Séries : côté imaginaire, il y a aussi eu la deuxième saison d’American Gods qui me laissera encore une impression de grand flou.
Il y aura l’avancée des mastodontes avec la saison 15 de Grey’s anatomy et la saison 10 de Modern Family qui me divertissent bien. Ce sera la clôture du spin off Young Sheldon avec cette seconde saison ; qui a peu d’intérêt à elle toute seule (si vous ne regardez pas TBBT). J’avance lentement dans Jane The Virgin puisque je viens tout juste de terminer la deuxième saison (elle me sert de fond sonore quand je passe au traitement de photos).
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Nouvelles découvertes : Bonding, où deux lycéens se retrouvent des années plus tard et leur relation prend un coup de fouet. Easy propose des épisodes de 30 minutes qui se veulent indépendants bien qu’il se dégage tout de même des fils rouges – assez ténus – en fond. On suit plusieurs habitants de Chicago de tous horizons avec pour thème… les relations sociales (et sexuelles). Les épisodes sont très inégaux et quand un épisode apparait tiède, il est possible de continuer et de se rendre compte que le suivant est plutôt intéressant.

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Affiche de la série American gods Affiche de la série Grey's anatomy Affiche de la série Modern family saison 10 Affiche de la série Jane the Virgin saison 2 Affiche de la série bonding Affiche de la série easy

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Premier jour du mois au soleil, en mode pique-nique avec les copains | Puis se lancer dans un week-end spécial « festival du jeu » | Cuisiner une carbonade flamande, pain d’épices maison inclus | et se régaler avec une amie | Trouver le Saint Graal : une théière belle de forme, moche de couleur | Pour compléter l’attirail culinaire des amis | Penser enfin à photographier ce beau graffiti avenue Saint Exupéry | Coudre des torchons avec de mignons petits chats pour offrir | Dévorer des assiettes printanières | Regarder les fleurs de chèvrefeuille danser | Confectionner des roses des sables, tout simplement | Et en offrir aux voisins | Qui en profitent pour faire un saut chez moi le lendemain | Aller à la soirée spéciale food trucks au cœur de la ville | Et vite sortir pour déguster une glace sur l’autre rive avec des amis | Organiser un apéritif dinatoire qui a été complètement validé par les plus jeunes hôtes | Ils ont pu cuisiner le soleil en pâte feuilletée, brie et saucisse dont ils avaient repéré la recette | Confectionner une carte pour ma petite maman | Profiter du long week-end de l’Ascension : déjeuner avec mon neveu-presque-tout-neuf | Puis partir chez les copains pour jouer aux jeux de société, lire, trempouiller dans la piscine et lire !

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Paquerettes lors d'un pique-nique Plateau du jeu Agricola : pâturage de moutons

Carbonade Flamande avec les tranches de pain d'épices Théière vintage marron

Graffiti avenue Saint Exupéry à Toulouse Torchons cousus avec des chats dessus

Assiette printanière : pommes de terre, oignons confits, lentilles et asperges Fleurs de chèvrefeuille

Rose des sables Petite voisine venue rendre visite

Soirée Food trucks 2019 à Toulouse Glace coco dégustée en mai

Soleil brie et saucisses Carte scrapée pour la fête des mères

Grosse glace pour petit neveu Détails d'une carte du jeu Horreur à Arkham

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Categories: KAY Guy Gavriel, Ronds de Sorcière Tags:

Les livres que j’ai lus cet été (ou comment bien passer à côté de sa liste initiale)

24/09/2018 19 commentaires

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Livres lus durant l'été 2018

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Aujourd’hui est le premier jour de l’automne, les feuilles tourbillonnent avec la même vivacité que l’énergie qui m’anime (toujours la verve de poétesse). Et si je vous écris ce billet, cela tient du simple fait que j’arrive à faire le deuil de la saison chaude uniquement parce que nous bénéficions d’un super été indien (en accord avec le désastre écologique).
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Début juillet, je me lançais et vous proposais ma liste « spéciale été 2018 » (tu sais, comme une étiquette kitsch super collante qu’on pouvait retrouver sur des objets divers et variés).

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Est-ce que j’ai réussi ? J’ai fait du mieux que j’ai pu.

→ D’abord, j’ai tenté d’écluser la vieille relique pleine de poussière qui trainait dans ma Pile à Lire depuis 2010. J’ai lu le premier tome et j’ai abandonné au début du deuxième de la série « Les Bannis et les Proscrits » de James Clemens. Je n’ai pas su m’intéresser aux destins des personnages, il me fatiguait déjà avec leurs innombrables indécisions.

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J’ai lu avec succès « Le livre des Radieux » publié en deux volumes en VF, le deuxième tome des Archives de Roshar de Brandon Sanderson (du très très bon !). Je cartonne alors : 1. en poursuivant la série dans le cadre de mon challenge « Fin de Série » et 2. en les ajoutant expressément à ma Pile à Lire pour le challenge « Pavé de l’été » de Brize. Pour ce dernier, le tout nouveau roman de Guy Gavriel Kay « Les enfants de la Terre et du Ciel » s’y prêtait bien (bien chouette). J’ai profité de cette motivation pour chroniquer « La trilogie des Héritiers » de Katherine Kurtz (c’est fini, j’ai tout lu de l’univers).

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→ Enfin, l’été a vu quelques surprises :
· ma lecture de « La servante écarlate » de Margaret Atwood. Dans mon billet d’annonce, je l’avais estampillé ‘Cerise sur le gâteau’ – expression qui lui convient à merveille au vu de la couleur de sa tranche – en pensant secrètement le lire cet automne. Valériane est passée par là avec notre défi Valériacr0 pour me booster à le lire en septembre.
· la relecture de « La séparation » de Christopher Priest, inspirée, en dernière minute, par la rencontre prochaine – j’espère ! – de l’auteur aux Aventuriales les 29 & 30 septembre. C’est le premier roman de l’auteur que j’ai bouquiné et maintenant que j’en ai lus d’autres, je me demandais si ce roman me paraissait toujours aussi intense qu’à la première lecture (la réponse est oui).

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→ J’ai publié mon billet d’annonce le 5 juillet, mais entre cette date et celle du démarrage officielle de la saison – le 21 juin – j’ai aussi dévoré le neuvième tome de L’assassin royal de Robin Hobb, j’ai découvert au format audio le troisième tome de Phobos de Victor Dixen ainsi que le hors série.
Niveau livres graphiques, il y a eu aussi L’origine du monde et I’m every woman de Liv Strömquist ; mes deux séries coups de cœur avec le volume 5 de Descender de Jeff Lemire et Dustin Nguyen ainsi que le volume 8 de Saga de Brian Vaughan et Fiona Staples.

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Au vu du programme estival, je pensais avoir fort peu lu… force est de constater que si puisque cela équivaut à 3889 pages + 1907 pages si je prends en compte toute la période de l’été, les audiolivres et les bandes dessinées (dont 536 pages graphiques). Il n’y a pas à dire : les nuits ont dû être courtes pour avaler ses kilogrammes de papier (non, je lis beaucoup sur liseuse). Et c’est sûr, mes nouveaux yeux bioniques ont aidé.

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Allez, c’est parti pour la liste avec les avis sous chaque lien :
¤ ATWOOD Margaret : La servante écarlate
¤ CLEMENS James : Les Bannis et les Proscrits – Le feu de la Sor’cière, tome 1
¤ CLEMENS James : Les Bannis et les Proscrits – Les foudres de la Sor’cière, tome 2
¤ KAY Guy Gavriel : Enfants de la Terre et du Ciel
¤ PRIEST Christopher : La séparation
¤ SANDERSON Brandon : Les Archives de Roshar – Le Livre des Radieux, tome 2

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Pile de livres lus durant l'été 2018 / blog Livrement

 

KAY Guy Gavriel – Enfants de la Terre et du Ciel

20/09/2018 18 commentaires

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Couverture du roman "Les enfants de la terre et du ciel" de Guy Gavriel Kay paru aux éditions L'atalanteTitre : Enfants de la Terre et du Ciel
Auteur : Guy Gavriel Kay
Plaisir de lecturenote : 4 Livre à découvrir

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Ils font voile vers Dubrava, un peu tendus. Pero Villani est dépêché pour réaliser le portrait du Grand Calife alors que Leonora sort de sa réclusion pour une mission d’espionnage et c’est Marin qui est mandaté pour les escorter tous deux. Danica Gradek de la cité pirate se joint à eux après de malheureuses péripéties concernant l’assassinat du médecin qui servait de couverture à la jeune fille reniée par sa famille et la tentative de meurtre du cadet de la famille marchande Djivo. C’est par le hasard qu’ils se retrouvent coude à coude sur la mer séressinienne pour voguer vers des flots encore plus tumultueux.

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Guy Gavriel Kay présente une fantasy sociale en plaçant l’être humain dans un monde instable. Nous découvrons avant tout des histoires personnelles ; de personnes impliquées dans des changements monumentaux. Le tout est non choisi : destins qui se dessinent, certains qui deviennent des héros anonymes, d’autres qui connaissent une fin de vie rapide. On pourrait les qualifier ainsi : des gens ordinaires aux desseins extraordinaires.
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Par ce roman polyphonique, nous rencontrons des marchands, dirigeants, commandants, conseillers, fermiers, brigands, capitaines maritimes, espion, archère, prêtresses. Les personnages féminins se révèlent réussis : les femmes sont fortes et puissantes. L’ensemble des personnages est non factice. Ils tentent de survivre en négociant sur les terrains politiques et sociaux.

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Les personnages sont élégamment articulés, l’auteur y prend soin. Il est aussi un maître d’angles de vue : certains passages sont vus parfois par plusieurs personnages et relatés en tant que tels. Si ces multiples perspectives peuvent paraitre comme un peu ennuyantes, il faut laisser se dessiner ces destinées interconnectées pour mieux appréhender la dimension qu’elles offrent. Le tout enrichit non seulement l’intrigue générale mais en nourrit des secondaires.

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Les enfants de la Terre et du Ciel se déroule vingt-cinq années après l’histoire de La mosaïque de Sarance. Les clins d’œil envers ce récit et celui des Lions d’Al Rassan sont présents mais toutefois discrets ; il n’est pas nécessaire d’avoir lu ces romans pour comprendre celui-ci tant les connexions sont subtiles. Ce territoire est tombé et est devenu Asharias. Les conflits politiques s’étendent entre Senjan et Séresse et plusieurs peuples s’affrontent alors : Asharites (musulmans), Jaddites (chrétiens) et Kindaths (juifs).
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L’aspect historique de cette histoire prend naissance dans la situation géopolitique des Balkans au XVe siècle après la chute de Constantinople ; c’est dans ce cadre méditerranéen que se campe le récit. Guy Gavriel Kay s’approprie une époque et inclut une pointe de fantastique comme souvent.
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Je me suis peu attachée aux personnages : mon empathie pour eux a moins vibré car j’ai semblé – en tant que lectrice – manquer de temps avec chacun d’entre eux. Les multiples points de vue narratifs m’ont donné une impression discontinue, avec une intrigue plus morcelée. Il faut dire que ce roman souffre de la comparaison avec l’excellent Tigane que j’ai dévoré en mars dernier. Comparé à l’ensemble de la bibliographie de l’auteur, ce roman n’est pas mon préféré. Je reste objective : l’histoire se révèle remarquable en tant que telle.

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Guy Gavriel Kay prouve encore une fois ses talents de conteur, en proposant une belle prose mais aussi des moments doux amers. Il tisse d’anciennes histoires où se mêlent l’aventure, les amours, le danger et les guerres. C’est une réflexion tantôt profonde tantôt ironique qui nous amène sur les thématiques de l’héroïsme et de l’honneur, du chagrin et de l’amour.
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L’intrigue, ponctuée de beaux instants, démarre lentement pour devenir poignante. Un cinquième du contenu est consacré à la présentation des personnages. L’ensemble se trouve être non étouffant et se lit rapidement. Quelques actions me sont apparues un peu étrangères à l’ensemble, conséquence d’une approche inhabituelle – et forte intéressante – de la part de l’auteur.
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L’univers est luxuriant de détails, offre une profondeur que l’on sait nourrie par des recherches poussées et soignées. Les situations de réflexion demeurent le point central du récit et donnent un caractère réel à ces personnages.

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Le monde est un plateau de jeu, avait déclaré un poète d’Espéragne dans des vers encore admirés des siècles plus tard. Les joueurs déplacent les pièces, qui n’ont aucune maîtrise de leurs mouvements. Alignées face à face ou côte à côte, elles sont alliées ou ennemies, de rang inférieur ou supérieur. Elles meurent ou survivent. Un joueur l’emporte, puis on prépare le plateau pour une nouvelle partie.

Quoiqu’il en soit, l’essor et la chute des empires, des royaumes, des républiques, des religions belligérantes, des hommes et des femmes – leurs chagrins, leurs deuils, leurs amours, leur fureur éternelle, leur plaisir et leur émerveillement, leur souffrance, leur naissance et leur mort –, tout cela est intensément réel à leurs yeux, bien plus que de simples images poétiques, si talentueux pût être leur auteur.

Les morts (à de très rares exceptions près) sont séparés de nous. Ils sont enterrés avec les honneurs, incinérés, jetés en mer, abandonnés sur des gibets ou dans les champs à la merci des charognards à poils et à plumes. Il faudrait les observer de très loin ou d’un œil bien froid pour ne voir dans ces tourbillons, ces malheurs, cette agitation, que les mouvements de pièces sur un plateau de jeu.

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Mise en scène du livre "Enfants de la terre et du ciel" de Guy Gavriel Kay

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Albédo (Lutin82), Le Bibliocosme (Boudicca), Les singes de l’espace (LineTje) ont aussi rencontré Gurçu le Ravageur.

Logo du challenge littéraire "pavé de l'été" 2018 représentant un pavé (pierre) dans un hamac de plage.

Nous sommes à la fin de l’été – l’automne est le 23 septembre – me voici donc à vous présenter mon dernier pavé de 640 pages lu dans le cadre du challenge « Pavé de l’été » de Brize.

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KAY Guy Gavriel – Tigane

08/05/2018 15 commentaires

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Couverture du livre Tigane de Guy Gavriel Kay

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Titre : Tigane
Auteur : Guy Gavriel Kay
Plaisir de lecture Livre fantas… tique
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Brandin d’Ygrath et Alberico de Barbadior, deux puissants sorciers, se battent pour les provinces de la Palme. Fou de douleur de la perte de son fils lors d’une bataille, Brandin jette un maléfice sur Tigane : le nom disparait de la mémoire des gens. La résistance nait avec la formation d’un petit groupe de rebelles menés par Alessan. Ils cherchent à libérer la péninsule de ses deux occupants féroces.

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Pour ce récit, on suit les histoires de deux personnages, celle de Devin artiste d’une troupe itinérante et Dianora, membre de la Cour du roi d’Ygrath. Guy Gavriel Kay a la volonté d’intégrer des personnages « à bagages » : ils ont déjà vécu un bout de leur vie avant qu’on ne les rencontre dans le livre ; avec leurs aventures, leurs faiblesses et leurs blessures. Ceux-ci sont justes et non manichéens. Ceci dit, l’archétype du despote aurait mérité un peu de profondeur. Les rebelles sont forts et intelligents, mais cela ne s’avère pas un défaut et n’enlève rien au récit (il faut bien équilibrer les forces face aux oppresseurs).
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Comme pour mes précédentes lectures issues de la bibliographie de l’auteur, l’aspect qui m’intéresse le plus et que je trouve aussi le plus réussi se révèle être la complexité de l’être humain, pour lequel l’investissement se ressent véritablement.
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« Tigane » estampillée fantasy historique se base dans la péninsule italienne à l’époque de la Renaissance, foyer de rayonnement culturel et d’intrigues foisonnantes.
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Cette épopée prend des accents de roman de cape et d’épée. L’approfondissement de l’univers permet au lecteur de mieux s’en imprégner et d’entrer dans le cercle des contestataires. La magie ne sera présente que sous la quantité d’une pincée, davantage comme une métaphore qu’un poncif du genre.
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De par son disparition dans les mémoires, Tigane devient le témoignage de la destruction d’un pays, de l’annihilation d’une culture puis de la reconquête d’un territoire. Cette tragédie a des airs de chant de liberté, avec l’importance du patriotisme, du rôle de la mémoire et de l’art pour une nation. Elle apparait comme la quête de l’identité de tout un peuple.
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Et il ne faut rien de moins qu’une écriture fine, basée sur des recherches poussées et un scénario réfléchi pour une histoire convaincante. À travers les lignes, se dessine une certaine musicalité, qui donne tant de beauté à ce récit épique. J’en ai aimé la souplesse, tachetée par quelques traits mélancolie et qui se termine sur un dénouement fabuleux. Cette narration balaye la pensée unique et j’ai été surprise de repenser régulièrement à Devin et à l’articulation des actions de l’équipe à la recherche d’une grande partie de son identité.

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Mise en scène du livre "Tigane" écrit par Guy Gavriel Kay

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Gaëtan et LineTje (du blog Les Singes de l’Espace), Lutin82 (Albédo), ont aussi tendu l’oreille pour écouter la résonance de Tigane.

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KAY Guy Gavriel – Les chevaux célestes, tome 1

29/06/2016 16 commentaires

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Les chevaux celestes Guy Gavriel KayTitre : Les chevaux célestes (Sous le ciel, tome 1)
Auteur : Guy Gavriel Kay
Plaisir de lectureetoile 4 Livre à découvrir
Le Fleuve céleste, tome 2
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En hommage au général Shen Gao pour son dévouement lors de la bataille de Kuala Nor, l’impératrice du Tagur offre à son fils cadet Shen Tai, deux cent cinquante coursiers de Sardie. Cette récompense inimaginable va le contraindre à être au centre d’enjeux politiques et d’intrigues dont il n’en connait aucune règle ; on serait prêt à le tuer pour récupérer ces chevaux célestes.

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On donnait à un homme un coursier de Sardie pour le récompenser immensément. On lui en donnait quatre ou cinq pour l’élever au-dessus de ses pairs, lui faire tutoyer l’échelon supérieur – et lui gagner la jalousie, parfois mortelle, de ceux qui montaient les chevaux des steppes, plus trapus.
La princesse Cheng-wan, impératrice consort du Tagur depuis vingt ans de paix, venait de lui accorder, avec autorisation, deux cent cinquante chevaux-dragons.
C’était le chiffre exact. Tai le relut une fois de plus.

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Les chevaux celestes Kay illustration 01« Les chevaux célestes » (Under Heaven) est le premier tome d’un diptyque ; dont le second s’intitule « Le fleuve des étoiles » (River of stars).

Comme souvent avec ses autres romans, Guy Gavriel Kay s’intéresse à une période historique, ici la Chine antique sous la dynastie des Tang (618-907 après J.C.) : c’est l’âge d’or de la Chine – avec quelques éléments sanglants pour activer le brillant de l’or, évidemment.

C’est une période que je  ne connais absolument pas et j’avais peur d’y être complètement perdue ; c’était sans compter les talents de l’auteur. Lire la suite…

KAY Guy Gavriel – Ysabel

08/09/2015 38 commentaires

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Ysabel guy gavriel kayTitre : Ysabel
Auteur : Guy Gavriel Kay
Plaisir de lectureetoile 3 Livre sympa
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Ned Marriner, 15 ans et Montréalais accompagne son père sur une mission professionnelle à Aix-en-Provence. Au détour de la cathédrale d’Aix, lui est susurré un nom féminin. Sa route croise celles d’immortels, issus du passé chargé en mythologies de la région. Un drame, depuis 2500 ans, ne se cesse d’être joué ; il s’invite en filigrane dans le quotidien de l’adolescent à l’occasion de Beltaine.

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Ysabel Kay)°º•. Guy Gavriel Kay est connu pour ses œuvres qualifiées appartenant à la fantasy historique. Ici, le procédé est plus effacé, bien que la géographie et son histoire soient conservées. Contrairement à d’autres de ses écrits, son histoire prend racine dans notre monde et à notre époque. Les travaux préparatoires sont toujours méticuleux, l’auteur a également vécu en Provence. Les faits ressurgissent au travers des lieux visités par la famille Marriner. Dans ce cadre contemporain, le mystique s’invite.
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