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WALTON Jo – Les Griffes et les Crocs

20/11/2017 20 commentaires

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Roman Les Griffes et les Crocs de Jo WaltonTitre : Les Griffes et les Crocs
Autrice : Jo Walton
Plaisir de lecture Livre avec regrets

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Le dragon Bon Agornin tout juste passé de vie à trépas se fait dévorer par ses enfants comme le veut la tradition. La répartition de la richesse de la famille ne sera pas le seul souci que la fratrie va devoir subir. Dans une époque victorienne guindée, ils vont aussi être soumis à des turbulences personnelles.

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J’étais très curieuse de savoir ce que renfermait le nouvel opus de Jo Walton. Après avoir été tentée par les copinautes, c’est Carole qui me l’a placé entre les mains. Il faut dire que la couverture dessinée par Aurélien Police fonctionne très bien sur moi (je voulais le liiire !).
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Les protagonistes sont des dragons ; ils sont doués d’une conscience. Ils parlent et s’habillent. Ce sont donc des dragons « civilisés » : ils possèdent des us et coutumes ainsi que des comportements propres concernant leur morale. Exemple : leur morale religieuse leur déconseille fortement de voler le premier jour – qu’on associe facilement au dimanche, jour saint – les personnes religieuses telles que les prêtres ne volent pas et ont leurs ailes attachées dans le dos.

Il y a aussi des détails purement liés aux créatures : ils grandissent essentiellement s’ils mangent de la chair de dragon, dorment sur un tas d’or et le vol s’acquiert en grandissant tout comme l’apprentissage parfois du feu.

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Cet anthropomorphisme ne m’a pas dérangée, c’est le contrat que présente l’autrice et que j’ai accepté. Mais je comprends nettement qu’on puisse en être surpris sinon réfractaire.
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On découvre la famille – et ses multiples querelles – à partir du décès de Digne Bon Agornin. On suit ses enfants et leurs problématiques : un fils prêtre qui ne sait quoi faire d’une confession, un fils qui se construit dans les affaires à sa seule force, son aînée qui a eu le luxe de proposer une dot démesurée pour son mariage et les deux benjamines esseulées issues de la même couvée.
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L’histoire est racontée en alternance selon le point de vue des enfants.

La critique de la société n’est absolument pas cachée ni même voilée. Sont exposées les problématiques de l’époque victorienne avec la place de l’aristocratie, la condition de la femme et celle des domestiques. Il faut dire que les dragonnes se doivent de maitriser les mêmes principes : harmoniser les chapeaux à la saison et aux événements, assurer les bals de présentation des débutantes, accepter la présence de chaperons, se hisser sur le marché du mariage et réaliser avec brio son entrée dans le monde.
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Jo Walton se lance sur les questionnements concernant le conservatisme, l’intolérance religieuse, le marquage social et l’importance de la fin de vie et du passage à la mort.

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L’intérêt principal réside dans le fait que les axiomes de cette époque victorienne deviennent réels car ils sont liés aux lois de la biologie. Prenons les mœurs du mariage : si une dragonne rosit (c’est-à-dire que ses écailles tournent au rose), cela signifie qu’elle ressent des émotions pour celui qui les a fait naître. Elle se trouve donc dans l’obligation d’épouser celui qui a fait sa proposition. Elle peut aussi rosir si un prétendant s’approche trop d’elle. La couleur semble se fixer alors de manière irrémédiable avant que les écailles ne commencent à virer dans le rouge par le pacte de mariage pour poursuivre tout au long de sa vie dans le spectre jusqu’aux pourpres.

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Et pourtant, malgré ces remarques sociétales c’est bien une ambiance insouciante qui domine l’ensemble du récit ; récit qu’on pourrait placer dans toutes les mains.
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Même si le thème du fonctionnement de la vie sociale est intéressant, il reste que je me suis ennuyée et que j’en reste dubitative. Cette histoire pour les futurs lecteurs aura un effet quitte ou double.

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Le monde est alléchant et pourtant, j’ai trouvé que ce potentiel était non abordé. La saveur de lecture est assez tiède pour moi et c’est un titre que je ne retiendrai pas. D’autres romans de Jo Walton m’ont littéralement fait vibrer, comme Morwenna et Mes vrais enfants.

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Albédo (Lutin82)Bibliovermis, Book en stock (Dup)Le culte d’Apophis, Les lectures de Bouch’, Les lectures de Mariejuliet ont aussi pris leur envol depuis une corniche de la maison de l’Exalte Benandi.

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Categories: WALTON Jo Tags: ,

Rencontre avec Guy Gavriel Kay ♡

13/11/2017 26 commentaires

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Rencontre avec Guy Gavriel Kay blog Livrement

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Vendredi 10 novembre, j’ai bravé le froid, le vent, la pluie et la nuit – en vélo ! – pour rencontrer Guy Gavriel Kay. Ce n’est qu’en début d’après-midi que j’ai su que l’auteur, accompagné de Jean-Claude Dunyach et Jean-Daniel Brèque venait à la librairie Ombres Blanches quelques heures plus tard.

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Faire découvrir Ombres blanches à Guy Gavriel Kay, lui a fait sortir les yeux comme le loup de Tex Avery.

Jean-Claude Dunyach

 

J’ai énormément apprécié ce rendez-vous car il s’agissait d’une véritable discussion. Il n’y avait pas de déroulement « bateau » et toutes les questions de Jean-Claude Dunyach étaient intéressantes. Guy Gavriel Kay est un très bon orateur – et on voit qu’il a l’habitude – car son élocution est parfaite : rythme lent, prononciation de toutes les lettres et nous pouvions facilement comprendre son trait d’humour… J’en viens aussi à souligner que la traduction de Jean-Daniel Brèque était délicieuse ; et même s’il est traducteur de profession, je suis toujours admirative d’une traduction en live aux tournures intelligentes et compréhensibles.

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Rencontre Guy Gavriel Kay, Jean-Claude Dunyach et Jean-Daniel Brèque
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Le tout s’est déroulé en petit comité, bande de chanceux que nous étions. Les échanges ont duré une heure durant lesquels on a envie de se replonger irrémédiablement dans les livres de l’auteur maintenant qu’il nous a apporté une nouvelle lumière sur ses écrits.
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Ce que j’apprécie dans la plume sont les éléments qui ont de l’importance aux yeux de l’auteur ; comme la recherche intense d’informations, réussir l’immersion dans un univers, et la finesse des détails.
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Il nous a également livrés un secret, mais je ne pourrais le communiquer sous peine d’y passer ont-ils tous trois annoncé. Je vous laisse avec quelques phrases que j’ai retenues :

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Je veux décrire le monde de façon telle que vous, lecteurs, puissiez entrer en immersion autant que je le fais. Les sens – toucher, goût, odorat, etc – doivent être travaillés pour que le lecteur ait l’impression d’y vivre. Ce sont donc des univers fictionnels que l’on a l’impression de connaître pourtant.

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Les recherches prennent un an à un an et demi et c’est la partie la plus passionnante de mon travail. Apprendre, apprendre et apprendre encore.

C’est encore le stade où j’apprends et j’adore ça. Arrive le moment où il faut ressortir tout ce qu’on a appris afin qu’il soit digne des gens et des lieux. C’est là que les choses se corsent.

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Quand on est sérieux dans son art, on se rend compte du fossé entre ce qu’on a appris et ce qu’on arrive à mettre sur papier. Le procédé de l’écriture est de diminuer ce fossé qui sépare l’idéal du réel.

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Je vais faire une confession : je n’ai jamais rédigé un seul résumé de livre de toute ma vie.
Aux éditeurs, je leur dis que j’écris un livre, que je ne peux pas en parler et qu’ils l’auront quand il sera terminé.
Je fais ça pour deux raisons :
1/ J’aime torturer mon éditeur,
2/ Aujourd’hui, il arrive de plus en plus qu’un livre fuite et les gens essaient de deviner ce que l’auteur va écrire. Et parfois, comme il y a des malins, certains vont tomber juste et je ne veux pas que les lecteurs sachent ce que j’écris.

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Guy Gavriel Kay en dédicace, blog Livrement

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Si vous suivez le blog depuis longtemps ou si nous en avons déjà parlé, vous savez que « La tapisserie de Fionavar » est mon œuvre préférée. Alors, je savais déjà que j’emportais le premier tome. C’était émouvant pour moi d’expliquer – enfin de m’exprimer en français et d’avoir autour de moi trois traducteurs pour basculer en anglais – la raison. D’abord, je l’ai remercié pour cette rencontre, puis j’ai signalé avoir apprécié tous ses livres. Mais que j’avais un attachement particulier à la trilogie sus-citée pour deux raisons : les livres étaient des survivants, ils ont résisté à un dégât des eaux puis à un incendie, et c’est l’œuvre que j’ai le plus relue de toute ma vie et qu’il y avait un effet qui ne m’est jamais arrivé avec un autre livre, mon ressenti pour les personnages a évolué. Paul que je détestais est devenu mon préféré de par son vécu et sa personnalité.
Il a été un peu abasourdi, mais je garde sa réponse pour moi. Et après avoir signé mon exemplaire, il m’a fait un clin d’œil (et oui !).

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J’avoue ne pas penser un jour rencontrer l’auteur – sauf si je me décidais à parcourir toute la France pour le voir à un festival (un jour…) – j’ai donc l’impression d’avoir eu la berlue. Ce fut le cas aussi en rencontrant Ted Naifeh.

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→ Quelques informations : au mois de janvier, les éditions L’Atalante republieront « Tigane » et probablement en août 2018, paraîtra la version française de « Children of Earth and Sky » traduit par Mickaël Cabon.

→ N’hésitez pas à découvrir l’interview de l’auteur en septembre 2015 sur le blog Book en Stock.

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Au cœur d’une histoire, il y a toujours un mystère que seul l’auteur connaît.

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Dédicace de Guy Gavriel Kay pour Livrement

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Categories: Vie de lectrice Tags:

DELANEY Joseph – Le destin de l’Épouvanteur, tome 8

09/11/2017 6 commentaires

 

Couverture Le destin de l'épouvanteur de Joseph Delaney.

Titre : Le destin de l’Épouvanteur (L’Épouvanteur, tome 8)
Auteur : Joseph Delaney
Plaisir de lectureetoile 4 Livre à découvrir
Tome 1, tome 2, tome 3, tome 4, tome 5, tome 6, tome 7, tome 9, tome 10tome 11recueil sur les sorcières
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La guerre décime tout : le Comté est touché et la maison de l’Épouvanteur à Chipenden n’existe plus. Il ne reste plus qu’un seul livre, toute la bibliothèque a été détruite, l’ultime héritage pour les prochaines générations. Lizzie l’Osseuse a aussi été libérée.

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Le Comté est toujours en proie à la guerre. L’Épouvanteur, Tom et Alice décident de quitter l’île de Mona pour accoster en Irlande. Des mages malfaisants s’en prennent à eux et ils vont devoir gérer l’arrivée de la Lame du Destin.
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Ô combien il est difficile de parler de chaque tome de cette série sans spoiler !

Mes avis demeurent courts : ils me permettent de fixer mon impression dans ma découverte d’une saga, qui me semble, bien partie pour me plaire dans son entièreté.

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Ce voyage en Irlande qui arrive tout de suite après l’aventure relatée dans « Le cauchemar de l’Épouvanteur » est davantage un prétexte décoratif (et encore…) qu’un réel appui pour développer l’intrigue, ses intervenants ou l’ambiance et c’est bien dommage.
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Dans ce volume, l’Obscur prend toujours davantage de place et de la magie noire va être pratiquée.
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Tom Ward est toujours d’une grande naïveté : si cela peut paraitre touchant qu’il ne voit que le bien en chacune des personnes qu’il croise (ou recroise), c’est un peu étrange de voir qu’il n’a pas encore évolué sur ce point, à deux ans de la fin de son apprentissage.

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« Le destin de l’Épouvanteur » à découvrir car on y rencontre la Morrigan, le dieu Pan arrive dans notre monde, le Malin se rapproche de Tom, Alice va donner de sa personne et John Gregory va dire merci à une sorcière.

Pour cet épisode, la créature nouvelle que l’on découvre est un jaboteur… qui s’avère complètement inconnu par l’équipe. Aucune trace de cet hurluberlu dans aucun Bestiaire.
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Lecture conseillée à partir de 12 ans

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Fan art d'Alice Deane, sorcière de L'épouvanteur de Joseph Delaney

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Dans le chaudron :
Des univers fantasy estampillés jeunesse
¤ Harry Potter de J.K. Rowling
¤ Rose de Holly Webb
¤ Narnia de C.S. Lewis
¤ A la croisée des mondes de Philip Pullman
¤ Eragon de Christopher Paolini
¤ Cœur d’encre de Cornelia Funke

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logo challenge Halloween 2017.

Il était temps de lire un tome de la série de l’Épouvanteur pour le challenge Halloween ! Sinon, cette lecture aurait manqué, comme un ingrédient dans une potion.

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Illustration : fan art d’Alice Deane réalisé par David Galopim.

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MURAKAMI Haruki – L’étrange bibliothèque

07/11/2017 22 commentaires

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Livre L'étrange bibliothèque écrit par Haruki MurakamiTitre : L’étrange bibliothèque
Auteur : Haruki Murakami
Plaisir de lecture Livre fantas… tique

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Un jeune homme rapporte ses prêts à la bibliothèque municipale. À la recherche d’un titre, la femme qui l’accueille lui répond immédiatement :
— Descendez l’escalier, et puis à droite, répondit la femme sans lever la tête. Avancez tout droit jusqu’à la salle 107.

Bien qu’il vienne régulièrement, ce sous-sol est une nouveauté pour lui. Il tombe nez-à-nez avec un vieillard qui le fait enfermer.

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Cette nouvelle très courte – 73 pages réparties équitablement entre texte et illustrations – porte bien son nom. L’atmosphère est étrange, coincée entre rêve et cauchemar.
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Cet opus graphique est servi par des illustrations de Kat Menschik complètement hypnotiques. Les dessins s’affichent en pleine page, dans des tons noirs et gris et quelques pointes orangées.
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C’est un véritable trésor qui se déploie sous nos yeux : chaque illustration possède un film transparent et lorsqu’on bouge le livre pour capter la lumière sur la page. Avec ces détails supplémentaires, cela donne du relief à la « lecture » de l’image.

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« L’étrange bibliothèque » est pour moi le premier livre de l’auteur que je découvre. Le style est fluide et il vaut mieux se laisser entrainer pour une évasion réussie.
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Il y a cette impression de flottement voire d’indécision car l’identité des personnages est imprécise. On peut se demander si l’aventure est réelle. La leçon de vie est instructive bien que glauque.
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L’expérience est intéressante car elle suscite une réaction du lecteur. C’est donc une histoire originale mais son côté noir peut ne pas convenir à tout lecteur. L’angoisse fait partie intégrale des pages ; la fin peut choquer.
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Cette dernière est ouvert et clôt parfaitement le récit mais je peux comprendre que certains y sentiront aussi un goût d’inachevé. Une nouvelle qui se dévore en une heure.
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Le livre est parfait à offrir. Mon exemplaire est un cadeau de Hilde en décembre dernier que j’ai lu aussitôt reçu. Et à mon tour, je l’ai ajouté à la PAL de Valériane pour son anniversaire (enfin son propre exemplaire, j’ai gardé le mien !).

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L'étrange bibliothèque de Murakami, une double page

Illustration de Kat Menschik de L'étrange bibliothèque de Haruki Murakami

Gif animé pour montrer le jeu de la lumière sur une illustration de Kat Menschik pour L'étrange bibliothèque de Murakami

Détails cuivrés de la couverture de l'étrange bibliothèque, livre de Murakami

 

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logo challenge Halloween 2017

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Jeune homme emprisonné dans un sous-sol, homme-mouton et pacte passé donne un avant-goût de cette lecture parfaite pour le challenge Halloween.

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Défi Valériacr0 – novembre 2017

05/11/2017 4 commentaires

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Defi valeriacr0

Le défi Valériacr0, c’est le combo de choc (et un poil drogué) que je forme avec ma copine Valériane. Peu de lectures en commun mais la bêtise et l’amour du blablatage futile, si. Et un objectif très sérieux de descente de PAL avec choix imposé chaque mois. Rien que cela !

Pour tout savoir, rendez-vous sur la page.

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Impressions pour le mois d’octobre :

Octobre est le mois du plaid, des feuilles mortes et d’Halloween. J’ai donc choisi un titre éloquent qui était parfait pour cette fête que nous apprécions toutes deux et pour que Valériane en prenne plein les mirettes avec « L’effroyable encyclopédie des revenants » d’Élian Black’Mor, Carine-m et Pierre Dubois. Elle n’a pas réussi à se libérer des goules pour le chroniquer à temps, elle perd un joker.

De son côté, sur fond musical de Francis Cabrel (avec sa chanson Octobre), elle a tenu compte de l’ambiance feutrée des feuilles qui tombent pour me préparer à la saison hivernale en me faisant me balader dans les pages de « Alice au pays des merveilles » illustré par Benjamin Lacombe. Si l’objet-livre est beau et que les illustrations sont réussies, je trouve que les propositions de Benjamin Lacombe sont assez convenues et ne m’ont pas offert de surprise.
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Sa chronique « L’effroyable encyclopédie des revenants » d’Élian Black’Mor, Carine-m et Pierre Dubois
Ma chronique « Alice au pays des merveilles » illustré par Benjamin Lacombe

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Pour le défi Valériacr0 d'octobre : j'ai lu Alice au pays des merveilles de Benjamin Lacombe

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Sélection pour le mois de novembre :.

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Trois jours et une vie de Pierre Lemaitre

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Couverture du livre Trois jours et une vie de Pierre Lemaitre

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Chère Valériane,

Nous voilà déjà en novembre… L’automne entame sa période toute-nue : les arbres perdent leurs feuilles, le brouillard s’installe, et les pulls aussi (parfois ceux de Noël déjà). Le mois de novembre m’a toujours paru particulièrement long, un peu déprimant aussi, ce mois sans événement festif.

Alors, un mois si long, on ne peut que y ressentir l’effet « Trois jours et une vie », le titre du roman de Pierre Lemaitre. Et si cela ne suffisait pas, le quatrième de couverture annonce la disparition d’un enfant dans une région couverte de forêts, soumise à des rythmes lents. Tout un programme !

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Sa réaction :

Héhé, tout un programme en effet!
Je disais justement dans mon mail que j’aimais quand même bien novembre. Parce que finalement est-ce que ce n’est pas vraiment le mois des fantômes?!
Tu fais un très bon choix! J’avais justement envie de le lire et de fait, ça colle bien avec l’image de ce mois.
Ouiii! des pulls de noel, il m’en faut absolument un pour décembre!

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Entre l’été indien et le rude hiver, Valériane kiffe novembre. Alors, elle m’a choisi une lecture kiffante.

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Categories: Challenges & Défis Tags:

LAYMAN John & GUILLORY Rob – Tony Chu

03/11/2017 8 commentaires

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Mosaïque de tous les tomes de Tony Chu de Layman et Guillory

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Saga : Tony Chu (12 tomes)
Auteur : John Layman
Illustrateur  : Rob Guillory
Coloriste : Taylor Wells
Plaisir de lecturenote : 4 Livres à découvrir

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Tony Chu est un inspecteur cibopathe. En plus de la faculté de traçage psychique de l’origine des aliments qu’il goûte, il reste un policier professionnel. Une pandémie de grippe aviaire a décimé 116 millions de personnes à travers le monde. Le poulet est devenu interdit et le premier produit de contrebande. Tony traque le trafic illégal mais les choses se gâtent quand il devra bientôt goûter à la victime d’un meurtre, pour ne faire qu’une bouchée de l’identité du coupable.

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Tony Chu fait partie de la R.A.S., Répression des Aliments et Stupéfiants. Il est surtout un inspecteur insolite car il est cibopathe. En goûtant un morceau, il est capable de retracer l’histoire de l’aliment qu’il mange depuis son origine. Tony Chu n’est pas cannibale comme peut le laisser penser la traduction française – quelle faute de goût ! – et l’on perd aussi le sens de son nom originel, Tony Chew puisque le verbe chew peut être traduit par mâcher, mastiquer.
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Oui, Tony Chu viendra à manger de la chair humaine et c’est ainsi qu’il se retrouve coincé entre ses désidératas personnels et les obligations vis-à-vis de la société. Tout une pelletée de personnages gravite autour du protagoniste. Le profil de Tony Chu est consistant (il vaut mieux si on le suit durant douze tomes) ; les personnages secondaires sont également sympathiques.

Tout le monde trouve sa place, son utilité et s’avère apprécié aux yeux du public : John Colby, Toni, Mason Savoy, Amelia Mintz, Lin Sae Woo, Mike Applebee, Poyo… Les tomes sont peuplés de créatures fantastiques et l’on découvre des humains endossant des pouvoirs surnaturels liés à la nourriture. Exemples : Mnémocoquus : peut intégrer des souvenirs dans la nourriture ; lagamousikien : peut accorder une guitare avec des nouilles ; cibocélérent : peut cuisiner un plat très vite.

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Concernant les illustrations, l’expressivité des personnages est sans doute l’élément le plus réussi : exaspération, peur, dégoût, tristesse, joie, surprise. Les pages révèlent beaucoup d’informations visuelles. Le tout est servi par des compositions graphiques fantastiques. Les traits sont caricaturés en incluant des formes exagérées. Les couleurs vives virent vite au psychédélisme, il faut être prêt de la rétine.
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Cet univers d’anticipation est accessible aux néophytes (comme moi). L’atmosphère est délirante, les pouvoirs sont loufoques et on trouve pléthore de gags visuels. Les dialogues sont acérés et pleins d’ironie.
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Tony Chu va suivre différentes enquêtes mais sa vie – et ses péripéties ! (nombreuses) – sont le fil rouge de la série. On s’attache très vite à ce dernier et c’est un vrai déchirement qu’on éprouve pour lui quand des événements tournent au vinaigre.
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Certains passages sont sanguinolents bien que d’excellente facture. On compte beaucoup de références à des personnages célèbres, le Père Noël, Elvis Presley, le Grinch, Cthulhu entre autres. L’humour est cynique à souhait et au énième degré (il va de soi).
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Chaque tome en version française comprend 128 pages en moyenne. Le premier volume donne bien le ton. Si vous n’accrochez pas, ne poursuivez pas. Le reste sera tout aussi décapant. La série est parfaite pour les personnes au bon goût : enquêtes policières, bonne bouffe, aspect fantastique et humour.

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Tony Chu, planche de bagarre

Tony Chu et Chow Chu

Tony Chu croque un doigt

Illustration de Tony Chu et Mike Applebee

Illustration dans Tony Chu : Amelia Mintz ouvre le feu

Planche issue de Tony Chu de Layman : l'attaque des carottes

L'enfer personnel, vision de la série Tony Chu

Poyo à l'attaque, illustration de la saga Tony Chu de Layman

Illustration d'un tyrannosaure licorne de la BD Tony Chu de Layman

Tony Chu fan art réalisé par Jisuk Cho

Tony Chu fan art réalisé par Irene Strychalski

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logo challenge Halloween 2017


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Inspecteur cibopathe, créatures surnaturelles et pouvoirs étranges. Éléments parfaits dans une préparation en chaudron pour le challenge Halloween.

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Fan art : #01 par Jisuk Cho ; #02 par Irene Strychalski
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LACOMBE Benjamin – Alice au pays des merveilles

30/10/2017 20 commentaires

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Couverture du livre Alice au pays des merveilles illustré par Benjamin LacombeTitre : Alice au pays des merveilles
Auteur : Lewis Carroll
Illustrateur : Benjamin Lacombe
Plaisir de lecture Livre sympa

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Alors que sa sœur lui lit une histoire, Alice s’ennuie… jusqu’à ce qu’elle aperçoive passer près d’elle, un lapin blanc, vêtu d’une redingote avec une montre à gousset. Regardant cette dernière, le lapin blanc s’écrie  » Je suis en retard ! En retard ! En retard ! » et détale à toute allure. Elle décide de le suivre et s’engouffre dans son terrier derrière lu et elle fait une chute interminable qui l’emmène au pays des merveilles.

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Ma chronique ne concerne que la partie illustrée de ce livre et non le texte.

« Alice au pays des merveilles » a été écrit en 1865 par Lewis Carroll. L’auteur a toujours voulu que son texte soit illustré, John Tenniel fut le premier. Beaucoup depuis s’y sont essayé. Benjamin Lacombe avait pour désir de l’illustrer, les 150 ans de ce classique anglais fut une belle occasion.

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S’il y a bien un candidat que je trouvais parfait pour illustrer cette œuvre, il s’agissait bien de Benjamin Lacombe et son trait surréaliste. Il faut dire qu’il avait même les candidats idéaux dans ses cartons de dessin, ses personnages lapinesques blanc aux yeux roses qui s’avèrent déjà tellement efficaces et connus.

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Il y a moins d’illustrations que ce à quoi je m’attendais. Connaissant d’autres œuvres de l’illustrateur, j’étais a priori, exigeante. Pourtant, cela n’enlève en rien à la réussite des réalisations.
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Plusieurs types d’illustrations émaillent le récit : des dessins en noir, blanc et rouges ponctuent les pages. D’autres, très grandes – illustrations en rabat – viennent compléter le tout. On y trouve aussi des dessins en pleine page ou en double page. Les peintures proposent des palettes colorées. On y retrouve aussi de l’encre de chine, de la gouache, des huiles et les aplats rouges sont réalisés au Posca.
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Les peintures très grandes – jusqu’à 200% en taille par rapport à celles imprimées dans le livre – donne l’illusion d’extrêmes richesses concernant les détails. Benjamin Lacombe garde sa patte mais respecte l’univers victorien de l’auteur. L’absurde est de mise et les personnages gardent leur loufoquerie.
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Mes préférées sont la double page du dodo et toute la clique sous l’eau avec Alice ainsi que la représentation de la simili-tortue : un veau dans une boîte Campbell (la version pauvre de la soupe à la tortue verte de la marque Campbell était fabriquée à partir d’abats de veau).

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Je trouve le texte particulièrement perché, ce n’est pas un secret. Je peux même avouer que la version Disney – oui, je compare un livre à une adaptation animée – est moins fumée que ladite histoire originelle. L’avantage de cette version illustrée par Benjamin Lacombe c’est qu’elle permet de mieux s’immerger dans le texte en donnant un aspect ludique pour le lecteur. L’objet-livre est magnifique.
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La typographie, suivant les aventures d’Alice, apporte un plus. La traduction est signée par Henri Parisot et j’applaudis fort le travail sur les jeux de mots.

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Les annexes sont aussi très intéressantes : les lettres envoyées à Alice et à d’autres personnes jeunes filles où sont incluses des photos, des notes concernant les jeux de langage, une chronologie ainsi qu’une biographie des intervenants.

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Détails couverture Alice au pays des merveilles de Benjamin Lacombe

Dessins champignons issus du livre Alice au pays des merveilles de Benjamin Lacombe

Exemple de typographie dans Alice au pays des merveilles de Benjamin Lacombe

Illustration en rabat du livre Alice au pays des merveilles de Benjamin Lacombe

Illustration du loir dans la théière dans le livre Alice au pays des merveilles de Benjamin Lacombe

Illustration en quatre volets de Alice au pays des merveilles de Benjamin Lacombe

Alice et la Reine de Coeur dans Alice au pays des merveilles de Benjamin Lacombe

Veau campbell de Alice au pays des merveilles de Benjamin Lacombe

Sourire du Chat de Cheshire dans le livre Alice au pays des merveilles de Benjamin Lacombe

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Dans le chaudron : Alice au pays des merveilles de David Chauvel, illustré par Xavier Collette

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La tête dans les livres et The notebook 14 (Mallou) l’ont aussi découvert en temps et en heure.

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logo challenge Halloween 2017 Logo défi Valériacr0

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Alice découvre un univers aux antipodes du sien et rencontre des personnages hauts en couleurs : parfait pour le challenge d’Halloween. Ce livre est également une sélection de ma binômette Valériane pour notre défi Valériacr0.

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