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HOBB Robin – L’assassin royal ~ La nef du crépuscule, tome 3

03/07/2012 20 commentaires

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Titre : La nef du crépuscule (L’assassin royal, tome 3)
Auteur : Robin HOBB
Plaisir de lecturecoeur notation Livre avec entrée au Panthéon
Tomes 1245, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12

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Maintenant que la flotte est fin prête, Vérité part au-delà  à la recherche des Anciens. En son absence, Fitz sert de garde-fou à la cité de Castelcerf. Si tôt le départ de roi-servant exécuté, Royal s’offre une trajectoire en conséquence où il se veut être centre du monde. De son côté, le roi Subtil est toujours sous l’influence de la Fumée même si le Fou veille sur lui ; cela ne l’empêche pas d’arranger le mariage du bâtard avec Célérité sans tenir compte de Molly.

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)°º•. Robin Hobb nous livre toujours des personnages pleins de ressources. Faiblesse, richesse, beauté, laideur, courage et lâcheté ornementent le portrait de chacun d’entre eux.
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Fitz a moins d’entrain à envier la famille royale que dans les derniers tomes même s’il ne semble en avoir encore les désavantages. Il remplit son serment et apprend la réelle définition du mot sacrifice. Dès les premières pages, on le sait sur la sellette de Royal et qu’il va alors en baver. Il développe une meilleure maitrise de l’Art et le lien du Vif est indispensable à sa survie.
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Le méchant se doit d’être extrêmement crédible dans toute histoire qui se respecte. C’est un des points primordiaux que Royal relève haut la main. Il est encore plus insupportable dans les premiers tomes : dès que la voile où se trouve Vérité disparaît derrière la ligne d’horizon, il met ses plans à exécution ; il met tout sans dessus dessous dans des proportions dont vous n’avez même pas idée.
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Kettricken emporte toujours notre enthousiasme car elle possède un fort caractère mais a la main sur le cœur ; elle joue vraiment son rôle de reine-servante et non pas de « femme du roi-servant ».  Burrich et Molly sont toujours dans l’environnement de Fitz bien que tout ne se déroule pas aussi bien qu’il le faudrait. Le fou est toujours aussi énigmatique et tout autant apprécié. J’ai particulièrement aimé la description des Béarnais : femmes aux cheveux courts et lisses, tête de faucon comme les anciens guerriers. Il va sans dire qu’on apprend l’existence d’ennemis secrets.

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)°º•. Robin Hobb a toujours une écriture très facile à lire et développe l’empathie du lecteur. La fin se révèle très cliffhanger et nous avons une sorte de grande frénésie à découvrir ce qu’il se passe à la page suivante.
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Castelcerf demeure le théâtre des relations humaines que se révèlent très juste dans leur description et leurs arrangements. Manipulations et autres manigances sont presque une façon de respirer. Nous en avons pour tous les goûts : bataille, trahison, tristesse, impatience mais aussi amitié, allégeance et respect envers et contre tout.
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Nous sommes tenus en haleine de A à Z et même plus. Les rebondissements sont très nombreux grâce à l’enchainement des événements bien cadencé. Nous avons le droit à quelques petites révélations concernant le passé ou les facultés de nos personnages mais nous avons toujours autant de questions dont la réponse reste en suspens. Robin Hobb sert beaucoup de descriptions pour les lieux et surtout les sentiments des protagonistes ; si pour certaines lecteurs, cela se révèle être une plaie, pour moi, c’st un véritable délice.
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Quand je suis plongée dans ces livres, cela me fait penser au tourbillon de feuilles soulevées par le vent : c’est vraiment dingue comme saga ! J’aime tous ces petits détails qui s’enclenchent les uns aux autres selon nos découvertes ; c’est juste magique.

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Lire « La nef du crépuscule » c’est finalement seulement continuer ce que nous avons commencé : se laisser porter par une plume vive, se faire ravir le cœur par des personnages bien brossés et vivre le souffle coupé toutes leurs aventures.

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)°º•. Biographie
Robin Hobb aussi connue sous le pseudonyme de Megan Lindholm s’appelle Margaret Astrid Lindholm Ogden, née en 1952. Dès 1971, elle s’investit dans l’écriture : si elle utilise des pseudonymes différents pour insuffler des approches différentes dans l’écriture, il n’en demeure pas moins que signer sous le couvert d’une identité relativement masculine avec Robin Hobb, lui a permis de se faire accepter dans ce milieu. L’ensemble de son oeuvre s’inscrit dans le médiéval-fantastique.
Son site sous le pseudonyme de Megan Lindholm, et celui de Robin Hobb.
Vous pouvez retrouver le détail du découpage français de ses cycles de l’assassin royal et des aventuriers de la mer, ici.

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Dans le chaudron :
¤ L’apprenti assassin, tome 1
¤ L’assassin du roi, tome 2
¤ Le poison de la vengeance, tome 4
¤ La voie magique, tome 5
¤ La reine solitaire, tome 6
¤ Cycle des aventuriers de la mer

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Souvenir de lecture : Mais comment va rebondir Robin Hobb avec une telle fin de tome ?!

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On continue la Lecture commune au long cours partagée avec Olya & Eirilys. Avec Olya, nous sursautons aux mêmes instants ; on rage avec la même intensité et souhaitons découvrir la suite… alors qu’Eirilys tente de tenir le « motus et bouche cousue ».

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Vous pouvez retrouver l’avis d‘Olya et Eirilys mais aussi celui de Le blog d’Hydromielle, Le blog d’une P’tite Elfe, Les lectures de Cachou, Les victimes de Louve, Livr0ns-n0us et Valeriane & Books.

CITRIQ

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Pics : #01 Fou par SweetSnail ; #02 Molly red skirts par FarArden.

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CROS Anaïs – Les lunes de sang ~ Métamorphose, tome 3

28/06/2012 14 commentaires

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Titre : Métamorphose (Les lunes de sang, tome 3)
Auteur : Anaïs CROS
Plaisir de lecture Livre avec entrée au Panthéon
Tome 1, tome 2, tome 4

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Au sein de Lunargent, une caravane se prépare à quitter la ville : les nains souhaitent rejoindre leurs montagnes et la cité de Nensk ; Le roi Torn dépêche une équipe protectrice. Listak, Evrahl & Amhiel les accompagne pour ensuite rejoindre Roseraie afin de rétablir un semblant de paix entre son peuple et les nains. Cependant, le Grand Rosini les somme immédiatement de partir tout comme son premier conseiller, Laeb le lunaire.

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)°º•.C’est avec grande joie qu’on aime retrouver ces personnages attachants. L’auteure nous en propose toujours une psychologie approfondie : chaque page nous emmène vers la découverte d’un pan de leur passé, d’un éclat de leur caractère ou d’un fil d’émotion. Même si les lunaires refont surface et s’avèrent déjà synonyme de grande bataille, on s’aperçoit que la lutte intérieure de nos protagonistes est une menace bien pire.
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Anaïs Cros nous avait déjà révélé quelques soupçons quant aux identités des uns et des autres, mais pour ce tome-ci point de réponse, les secrets nous apparaissent encore plus grands ! On suit toujours notre trio de choc dans leurs aventures, et j’ai trouvé la couverture très en accord avec l’histoire et l’évolution de leurs relations.
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La sante de Listak est toujours déclinante et il va de soi qu’il n’est guère plus aimable ; il doit aussi affronter ses démons internes et bien d’autres. Amhiel possède de grands talents et une force insoupçonnée. Dans cet épisode, elle va laisser beaucoup de plumes et ne peut que toucher le lecteur. Quant à Evrahl, il se retrouve pris entre deux feux. Il est très touchant dans sa maladresse quand il tente de protéger autrui ou dans sa manière d’agir. C’est un gros cœur qui doit se battre avec ses sentiments. On remarque par ailleurs que le toucher est assez important pour lui, c’est une marque de grande sympathie. C’est d’ailleurs un peu curieux pour moi que ce tiercé soit aussi uni et se vouvoie. On croise également durant le voyage de la caravane des itinérants notamment Muse et Blanchâme, des elfes.

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)°º•.De prime abord avec le premier tome « Lunes de sang » on sent le mythe holmésien et on fait parfois le rapprochement entre le combo de Cros et celui du Sir, mais très vite et ce dès le deuxième tome, on se détache complètement de cette comparaison pour ne plus y penser du tout avec ce troisième volet. La force de l’histoire repose sur la psychologie des personnages mais aussi sur les environnements différents pour chaque tome qui apportent alors une richesse indéniable.
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« Métamorphose » est toujours un extrait des mémoires du Docteur Evrahl. Nous disposons donc uniquement de son point de vue, ce qui manifeste un grand intérêt quant à la vision des situations et autres actions. J’ai  beaucoup aimé découvrir l’origine de Mortelune en préface et elle joue entièrement son rôle : on s’installe confortablement pour l’histoire. J’ai été un peu insatisfaite lors des discussions avec Axelhyllion mais uniquement car mon petit cœur de lectrice voulait absolument en savoir plus sur les identités de chacun. J’ai apprécié l’ajout de quelques éléments magiques qui me fait dire que oui, définitivement j’aime la fantasy.
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L’intrigue est bien dosée, servi par un style clair. J’ai lu ce tome d’une traite et j’ai trouvé que certaines scènes étaient très marquantes et imagées notamment dans leur périple ultime.  La fin est tout simplement superbe et même si j’ai été un poil frustrée par l’épilogue, il est juste trop bon – et aussi très cliffhanger !

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La saga de « Les lunes de Sang » est à découvrir de toute urgence. Ce petit trésor fantasyien et français mérite davantage de succès que celui qu’il connait actuellement. Ce tome « Métamorphose » nous emmène toujours plus loin dans les secrets des uns, la découverte du passé des autres et nous propose encore et toujours une intrigue à couper le souffle. Foncez !

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)°º•. Bibliographie
Anaïs Cros née en 1983, est très discrète. Nous savons qu’elle a suivi des études en psychologie ; et qu’elle aimerait vivre de l’écriture. En attendant, elle peaufine son plume en écrivant plusieurs œuvres.
Son blog.

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La couverture est signée par Michel Borderie.

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Dans le chaudron :
¤ Les lunes de sang, tome 1
¤ La lune noire, tome 2
¤ Interview d’Anaïs Cros

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Souvenir de lecture : mais on veut savoiiiiir !

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Mon exemplaire est dédicacé grâce à Olya qui s’est rendue aux Imaginales et qui a fort fort pensé à moi. Étaient joints les marque-page des trois tomes des Lunes de sang ainsi qu’une carte postale avec des petits mots de bloggeurs.

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Book en Stock (Dup) et La caverne de JainaXF et Mes lectures de l’imaginaire (Olya) sont aussi gloutonnes que moi.

CITRIQ

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Et hop, le petit logo car Petit éditeur aux grands livres, les éditions Lokomodo.

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Cette lecture a été réalisée en partenariat avec les éditions Lokomodo.

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Pics : Blizzard par MarcAdamus

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VACHON Jean-Nicholas – Le voleur de voix ~ Le castrat et les rois fous, tome 1

08/06/2012 23 commentaires

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Titre : Le castrat et les rois fous (Le voleur de voix, tome 1)
Auteur : Jean-Nicholas VACHON
Plaisir de lecturecoeur notation Livre avec entrée au Panthéon

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En 1663,  Maximilien accompagne Tavernier et son équipe lors d’un grand voyage en Orient pour le commerce de joyaux et autres bijoux auprès des princes. Lors de leur périple Maximilien est obsédé par le diamant bleu représentant l’œil de la statue d’une divinité hindoue et le vole. Un asura s’empare de son corps. Il perd alors son humanité et va devoir trouver un but à sa non-vie.

C’est en 1705 dans les alentours de Naples que naquit Carlo Broschi. Sous la férule de son père, il devient castrat. Sous le pseudonyme de Farinelli, il embrase les scènes de théâtre et charme toutes les têtes couronnées d’Europe. Cependant, le fanatisme pour une personne peut aussi être synonyme de menace.

Ces derniers jours, Nathaniel a été obligé d’assouvir la volonté de son père en mauvaise santé : il a signé un antique pacte familial dont il n’avait jamais entendu parler. Un soir d’orage, il entre chez lui et un individu répugnant s’introduit dans son appartement.

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)°º•. Sous ces mots, nous suivons la vie de trois protagonistes, bien que la part essentielle revienne au castrat. L’auteur prend son temps pour nous faire vivre aux côtés de ses personnages : on entre de plain pied dans leur vie, on apprend leurs valeurs, on découvre leurs peurs, on s’y attache très vite. C’est pour moi la très grande force de ce premier tome : on est dans le livre, littéralement parlant : on a le nez plongé sur leur quotidien.
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Maximilien est sous l’emprise d’un asura – un démon indien, depuis qu’il a volé l’œil de la déesse hindoue située au cœur de la jungle. Cette pierre précieuse est aussi connue sous le nom du diamant Hope, ou encore le Bleu de France. Il est un buveur de sang que rien ne calme pour l’instant.  Il rencontre Chandini qui va l’ouvrir aux questions liées à son statut, et l’encourage à prendre conscience aussi de certains faits.
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Carlo Broschi dit Farinelli est un castrat qui suit son envolée. Grâce à son visage de poupin et sa voix d’ange, il connaît un très grand succès lors du XVIIIe siècle. Il est adulé par les compositeurs et les membres des différentes royautés. Métastasio se révèle en plus d’être un compositeur, un très grand ami de Carlo.
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Et puis il y a Nathaniel Champagne qui est le moins présent des trois dans ce tome-ci, il est plus effacé. Professeur à l’université, il est depuis peu soumis à la loi ancestrale familiale : le jour des 25 ans, se réalise la transmission sans en connaître ni les tenants, ni les aboutissants et encore moins la nature de l’aide à apporter. En 2004, il rencontre son père malade qui lui livre le secret de famille. L’individu qui entre chez lui est-il lié à toute cette affaire ?

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)°º•. Jean-Nicholas Vachon introduit la thématique du vampire. J’ai aimé qu’ils craignent l’or – et non l’argent – car le métal précieux se réfère au soleil. Ce sont des vampires « traditionnels » : ils ne vivent que la nuit, ils ont besoin de sang également. Ils possèdent tout de même une originalité selon laquelle ils peuvent manger des aliments mais n’en absorbent rien. Cela ne les rend pas non plus malades, le personnage Chandini considère la nourriture comme un loisir,  ‘juste’ pour utiliser leur temps infini ; une sorte de luxe.
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L’auteur mélange avec maitrise les faits historiques et les éléments fantastiques. Quand on lit le rendu du travail, on sait que les recherches on été de longue haleine, peut-être un peu fastidieuses mais le résultat est tout simplement admirable car nous n’avons pas la sensation d’un vieux collage réalisé avec de petits morceaux de ruban adhésif collés à la va vite, mais d’un véritable assemblage composé d’une multitude de détails. S’appuyer sur l’histoire des castrats et manier les exigences liées à la vie des personnes réelles est un sacré tour de main.
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Même s’il ne s’agit de voyages grâce à une machine, j’ai aimé également la traversée des époques. Ce concept est particulièrement bien trouvé pour pouvoir conter les trois histoires sans qu’on soit perdu : chaque chapitre vous indique si l’on suit le journal du vampire Maximilien, si ce sont les mémoires de Carlo Broschi ou bien le quotidien de Nathaniel. On saute d’une époque à l’autre au gré de l’intrigue mais les passages dans le temps sont très bien abordés. J’ai aimé que l’auteur jongle avec les données, nous introduisent dans leur univers séparés de plusieurs années et pourtant…

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)°º•. Pour cette trilogie « le voleur de voix », le premier tome se concentre sur les trois histoires de nos personnages. Il n’y a pas de combats de quartier ou de grandes batailles grandiloquentes. Bien que cela ne soit pas des coups d’épées, le poids d’une terreur psychologique latente est bien présente.
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L’auteur qui m’était inconnu au bataillon jusque là, possède une très belle plume pour placer les ambiances, développer les atmosphères et planter le décor. L’histoire révèle une grande richesse dans les détails mais aussi une trame intéressante. C’est exactement comme les arabesques qui illustrent le livre : l’ensemble doit être équilibré et esthétiquement fort mais les détails sont aussi importants pour la finesse et la structure.
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Ces tranches de vie sont tout bonnement captivantes. Le puzzle se construit bien à ce stade – on ne peut définitivement pas parler de tome d’introduction – bien que l’on apprenne pour le moment la courbure des pièces. Il m’a été assez difficile de fermer le livre (pour dormir par exemple) tant j’avais envie de savoir ce qui allait se passer, l’envie de poursuivre était très forte même si le lot de 537 pages peut faire peur à quelques uns.

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Un premier tome costaud où on entre dans la vie des personnages et commençons à poser les premiers ponts entre les histoires. Une trame où les ambiances et les atmosphères sont primordiales pour mieux appréhender cet univers approfondi. Préparez-vous à plonger dans « Le castrat et les rois fous » et à retenir votre souffle jusqu’à la dernière page.

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)°º•. Biographie
Né en 1978, Jean-Nicholas Vachon travaille actuellement dans les assurances après avoir exercé le métier de pâtissier durant trois années.  Attiré par la littérature fantastique dès son plus jeune âge, il publie son premier roman en 2004 avec le premier tome de la série « L’archipel des Sorcières ».

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Les premières pages sont à découvrir ici.
Le site de la saga « Le voleur de Voix« .

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Dans le chaudron :
¤ La diva et le prince romantique, tome 2

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Souvenir de lecture : La porphyrie aiguë intermittente a l’air d’être une sacrée maladie !

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La caverne de JainaXF a tout aussi aimé que moi.

CITRIQ

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Cette lecture a été réalisée en partenariat avec les éditions Michel Quintin.

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Categories: VACHON Jean-Nicholas Tags: ,

HOBB Robin – L’assassin royal ~ L’assassin du roi, tome 2

12/05/2012 30 commentaires

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Titre : L’assassin du roi (L’assassin royal, tome 2)
Auteur : Robin HOBB
Plaisir de lecturecoeur notation Livre avec entrée au Panthéon
Tomes 1345, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12

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Bien que Fitz se remette péniblement de son empoisonnement, il n’est pas au bout des ses peines : à la cour, des amours se déclarent, d’autres ont du mal à décoller, la royauté s’affaiblit alors que des complots se dessinent. En dehors de Castelcerf, les Pirates rouges font toujours parler d’eux et les forgisés se dirigent droit sur la ville. Notre héros se retrouve au milieu de ce grand fourbi alors que sa position et ses choix personnels doivent s’affirmer en pleine tourmente.

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)°º•. Un des plus grands atouts de cette histoire est l’épaisseur des personnages que présente Robin Hobb : ils sont réellement attachants.  Si de prime abord, on a l’impression de ne pas connaître réellement leur passé et leurs sentiments, Hobb s’attache pourtant à nous distiller ces informations sur le long cours de manière assez naturelle.
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Fitz est une pleine période adolescente et du haut de ses 15 ans, il n’est pas facile de jongler avec ses multiples rôles : assassin, bâtard et amoureux. Vaille que vaille, il tente de maintenir les relations avec ceux de son entourage. Il est tiraillé en tout sens : amour-raison, liberté-devoir et Art-Vif.
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Dans ce livre-ci, Burrich et Umbre sont beaucoup moins présents, Fitz se rapproche du prince Vérité – que j’apprécie de plus en plus malgré un caractère très vivace – . Patience veille toujours au grain (ou sur le sien ?) et est assistée par Brodette ; Molly quant à elle, sous la tenue bleue de servante est la cause de grands troubles chez notre jeune homme. Kettricken, nouvellement à la Cour sera assez présente dans ce tome, et c’est vraiment appréciable, de la côtoyer, de la voir évoluer… de devenir une Dame sans qu’elle occulte son caractère. Il n’en va pas moins que Subtil, le roi tombe malade et s’enfonce dans ses soucis de santé comme le Fou qui reste tout aussi mystérieux bien qu’il nous fasse quelques révélations, encore un peu obscures à nos yeux. « Son origine, son âge, son sexe et sa race sont tous sujets à conjecture ».
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Dans le cœur de Fitz, il n’y avait qu’un seul ami à poil : Fouinot, chiot au moment de leur rencontre. Leurs relations étaient au-delà de toute compréhension par l’entourage, très forte et dépassant tout ce que vous pouvez imaginer. Cependant, Œil-de-Nuit lui donne tout son affection et véhicule des valeurs de son espèce à Fitz, malgré le désaccord de ce dernier.  Fitz se fait définitivement adopter.

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)°º•. Ce tome VF est la première moitié du tome VO « Assassin Royal » et est pourtant diablement riche !

Si on peut ressentir un peu moins d’actions dans ce volet, on aboutit à une découverte plus approfondie des personnages. Il y a certes moins d’esclandres et autres batailles, mais les complots de cour sont toujours présents. Fitz n’a pas de mission a proprement parlé comme c’était le cas dans le premier tome. Cependant, ce sont les liens et conflits entre les personnages qui donnent toute l’importance à « L’assassin du roi ».
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En ouverture de chapitre, on y découvre quelques lignes écrites par la plume de Fitz qui conte ses mémoires afin de sauvegarder ses souvenirs pour autrui : détails des traditions, du monde politiques, des événements présents au moment où se déroule telle ou telle action. Ces préludes offrent une vision globale assez appréciable et qui semblent encore plus judicieux en cas de relecture si j’ai bien compris.
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Les intrigues sont toujours palpitantes : la menace des Pirates rouges et des Forgisés est présente bien qu’en sous-fonds ; Fitz est plongé dans les dessous politiques contre son gré. Hobb devient un très bon chef d’orchestre par son écriture soignée. Le suspense demeure latent, il s’étire sans le côté « sur le feu » mais fait de nous de grands curieux.


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La trame est riche, nous promettant encore de grands moments. Parfois, c’est comme si on regardait une gigantesque tapisserie à la lumière d’une lampe torche : si on arrive un tantinet à se focaliser sur un point, beaucoup de choses restent pour l’instant dans l’ombre. Cette histoire très intense dessine un point d’orgue sur la psychologie des personnages même si on ne note pas d’acte décisif sur le terrain. La justesse des sentiments est à mettre en avant : pas d’amour dégoulinantes, pas de héros super-méga-fort.
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Le traitement des informations est exquis : Hobb a l’art et la manière de donner les informations avec parcimonie, de nous les faire parvenir, de nous attacher mais aussi de nous proposer un second angle de lecture, une nouvelle approche. Ah, signalons aussi les nombreuses interrogations qui découlent de tout cela : pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?

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Un tome dense où les mœurs de la Cour sont mises en avant : l’intrigue n’est pas réellement sur le terrain mais au niveau des intrigues politiques. Fitz doit se positionner en sortant de l’innocence de son enfance et des responsabilités qui lui incombent maintenant. La sphère de Castelcerf est en perpétuel mouvement et c’est sans aucun doute ce qui nous tient tant en haleine grâce à une écriture vive.

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)°º•. Biographie
Robin Hobb aussi connue sous le pseudonyme de Megan Lindholm s’appelle Margaret Astrid Lindholm Ogden, née en 1952. Dès 1971, elle s’investit dans l’écriture : si elle utilise des pseudonymes différents pour insuffler des approches différentes dans l’écriture, il n’en demeure pas moins que signer sous le couvert d’une identité relativement masculine avec Robin Hobb, lui a permis de se faire accepter dans ce milieu. L’ensemble de son oeuvre s’inscrit dans le médiéval-fantastique.
Son site sous le pseudonyme de Megan Lindholm, et celui de Robin Hobb.
Vous pouvez retrouver le détail du découpage français de ses cycles de l’assassin royal et des aventuriers de la mer, ici.

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Dans le chaudron :
¤ L’apprenti assassin, tome 1
¤ La nef du crépuscule, tome 3
¤ Le poison de la vengeance, tome 4
¤ La voie magique, tome 5
¤ La reine solitaire, tome 6
¤ Cycle des aventuriers de la mer

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Souvenir de lecture : Kettricken, une Reine-en-devenir comme on aimerait plus souvent en voir !

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On continue la Lecture commune au long cours partagée avec Olya & Eirilys, on se rend très vite compte que nous avons la même sensibilité quant aux actions des personnages… ce qui nous en fait adorer certains et détester d’autres.

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Vous pouvez retrouver l’avis d’Olya et aussi celui de A demi-mot (Elise), Carnet de lectures de Iani, Hydromielle, Le bazar de la littérature (Mélisende), Le blog d’une P’tite Elfe, Les lectures de Cachou, Les victimes de Louve, Lire et délires (flof13), Livr0ns-n0us (Sarah), Thé, lectures et macarons (Syl.), Valeriane & Books.

CITRIQ

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Pics :#01 Kettricken ; #02 Molly par ~Vlac.

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COSTE Nadia – Fedeylins, Sous la surface

17/04/2012 11 commentaires

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Titre : Sous la surface (Fedeylins, tome 3)
Auteur : Nadia COSTE
Plaisir de lecture Livre avec entrée au Panthéon

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Bien que Cahyl ait trouvé un sentiment de paix, il se demande toujours quel est son dessein et comment il va pouvoir évoluer dans la vie avec sa position actuelle. Alors que de grandes interrogations l’envahissent, le profil d’une mission se dessine. Celle-ci est relativement énigmatique et pour en comprendre son sens, il va s’investir dans la recherche d’informations et grappiller des données. Malheureusement, cette charge n’est pas aussi confidentielle qu’il le pensait et il s’aperçoit très vite qu’on souhaite lui mettre des bâtons dans les roues.

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)°º•. Nous retrouvons avec plaisir Cahyl qui s’assume davantage mais qui se surprend aussi. S’il fait preuve de sérénité en extérieur ; il bout secrètement. Il cherche perpétuellement un sens à sa vie et se sent aussi un peu perdu.
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Le soutien de ses amis est toujours inconditionnel même si Glark s’avère moins présent en raison de ses nouvelles responsabilités mais Sperare lui voue une amitié sans frontière même si pour ma part, je me méfie encore de lui. Naï sera aussi une aide précieuse : elle prend d’ailleurs des risques qu’elle ne peut contrôler et j’ai été étonnée qu’elle aille parfois contre les us et coutumes de son peuple alors que ils sont inscrits dans leurs traditions – voire même leurs gènes – depuis la nuit des temps, quand bien même elle posséderait une once de sédition.
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C’est avec ravissement que nous retrouvons tout un tas de personnages secondaires croisés dans les précédents tomes, ils seront d’ailleurs accompagnés par de nouveaux protagonistes tout aussi intéressants. La rencontre avec les Grands Blancs est un de mes passages préférés car leur portrait dressés correspondaient exactement à mes attentes, je ne peux donc qu’aimer Camulugh.

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)°º•. Sur fond de jeu de chasse au trésor, Cahyl devenu Fedeylin est tant à la recherche d’indices pour sa tâche que de pistes pour sa propre quête identitaire.
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J’ai fortement apprécié ce volume car nous avons accès à une connaissance plus approfondie sur leur société : sa hiérarchie, son histoire, mais aussi son fonctionnement ; notamment avec la visite à la Gabda Mar et le registre des pontes. Nous assistons à un panorama sur leur civilisation : leurs us et coutumes, leurs traditions, leurs attentes, leur vie et leur destin. D’ailleurs, comment ne pas voir les tablettes comme des livres et leurs rangements comme des bibliothèques ?

Nadia Coste nous entraine aussi dans la direction de l’amour dans cette société où la sexualité est totalement inexistante.

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)°º•. Comme pour les tomes précédents, Nadia Coste nous sert un univers tout en douceur. Exit les scène de combat sans fin ou de violence sanglante ; si les tensions existentielles sont fortes, nous restons toujours dans une sorte de cocon où la prise de conscience de soi, son estime et son reflet dans les yeux des autres sont révérés.
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On y découvre toujours une histoire simple et accessible et qui se lit facilement sans décrocher. Dans ce tome, on se pose énormément de questions et même si elles restent pour l’instant sans réponse, le lecteur évolue dans ce récit. J’ai tout particulièrement apprécié de voir une autre facette de ce monde avec la remise en cause des fondements et de la société et de la hiérarchie. Les ouvertures de chapitres se révèlent très bonnes, notamment celle de la complainte du voile (chapitre 15) même si parfois, elles exposent un peu trop le contenu de la partie. Enfin, je suis tiraillée par l’envie de connaître la fin et la mélancolie de quitter cette saga.

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C’est une toute nouvelle vision du monde des Fedeylins que nous découvrons avec ce troisième tome « Sous la surface ». Si Cahyl a mûri et se pose encore beaucoup de questions, il est toujours autant sollicité. Bien qu’il œuvre en solo, c’est avec plaisir qu’on part à la découverte du village. Nous passons d’agréables moments à récolter les informations en suivant Cahyl et le suspense monte crescendo quant à la réussite de la mission. Un univers tout doux où la richesse et l’importance de l’individu sont mises à l’honneur.

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)°º•. Biographie
Nadia Coste a 31 ans et est maman de trois « larveylins ». Après sa mauvaise expérience d’un IUT métiers du livre, elle se tourne vers des études de commerce et intègre un service administratif de banque. Lors de ses loisirs, elle découvre la fantasy par son auteur préférée, Robin Hobb. L’écriture fait alors partie intégrante de sa vie. Nadia Coste commence à attaquer un sérieux sujet en 2004, les Fedeylins. Après six ans de réécriture, les éditions Gründ décident de la suivre dans cette aventure. La magnifique couverture est de David Revoy.
Son blog, le site officiel de la tétralogie.

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Dans le chaudron :
¤ Les rives du monde, tome 1
¤ Aux bords du mal, tome 2
¤ L’ombre des pères, tome 4
¤ Langue de chat :  interview de Nadia Coste.

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Souvenir de lecture : Moi aussi je veux aller à la recherche des tablettes ! Ou alors avoir un lumignion des fedeylins chez moi.
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Cette lecture a été appréciée avec Dup, Heclea & Iluze dans le cadre du « mois de« .
Sur la bloggosphère, vous pouvez trouver l’avis d’Ansible (Spooky).
CITRIQ

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Pic : White koi or carp swimming par Crazyinsanefangirl.

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HOBB Robin – L’assassin royal ~ L’apprenti assassin, tome 1

28/03/2012 54 commentaires

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Titre : L’apprenti assassin (L’assassin royal, tome 1)
Auteur : Robin HOBB
Plaisir de lecturecoeur notation Livre avec entrée au Panthéon
Tomes 2345, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12

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Subtil règne sur la cité de Castelcerf, père de trois fils Chevalerie, Vérité et Royal, il tient avec aplomb son royaume. Cependant, les Pirates Rouges envahissent Forge et asservissent les personnes d’une manière sauvage : ils ne ressemblent plus à des humains ; bien qu’en vie, ils ne répondent plus qu’au seul besoin de manger. Ce nouveau fléau qui « forgise » les gens terrorise l’ensemble du pays. On prétend qu’il vaut mieux être mort que forgisé. Pourtant, c’est sous une toute autre apparence que le risque potentiel d’ébranlement de la société apparaît. Un jeune enfant est emmené aux portes du château par son grand-père ; c’est le portrait craché de Chevalerie : son bâtard. C’est une toute nouvelle donne qui est alors distribuée. Fitz est recueilli par le maître d’écurie Burrich et apprendre les rudiments de la vie. Coincé dans son statut non officiel, Fitz va devoir prouver qu’il a le droit de vivre. Afin de rétablir un pseudo équilibre, le roi Subtil fait de lui son homme-lige et en vérité, son assassin privé. Fitz doit suivre plusieurs éducations, il est tiraillé par les différents points de vue, instable de par sa position, et les épaules lourdes de secrets.

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)°º•. L’originalité, un peu déstabilisante lors des premières pages concoctée par Hobb est la constitution des noms de quelques personnages. Les noms évocateurs de talents ou de vertus deviennent une contrainte dont l’Art se sert pour obliger la personne à tendre vers ladite vertu dont il a été baptisé.
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On rencontre Fitz tout petit, il ne se souvient plus de ce nom et sera donc baptisé Bâtard (Fitz en anglais). On aime le voir grandir, on aime à croire qu’à travers les pages, on le soutient dans les épreuves qu’il traverse. Il n’a pas l’âme d’un héro et n’en veut pas ; son statut non officiel lui cause beaucoup de souci alors qu’il ne demande aucune reconnaissance. Il veut qu’on le laisse vivre mais tout le monde n’y concède pas.
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Autour de Fitz gravite tout un monde. Son roi-servant Subtil qui porte bien son nom, ses trois fils : Chevalerie, Vérité et Royal qui accueilleront tous la venue de Fitz de manières bien différentes. Burrich est l’homme de Chevalerie et le maître écurie de Castelcerf. Un peu rustre mais très attachant, il assure l’éducation basique de Fitz et assure sa sécurité.
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Pour son parcours initiatique, il sera sous la houlette de plusieurs individus. Dame Patience est la femme de son père Chevalerie. Dotée d’un petit grain, elle est d’un enthousiasme sans limite. Elle est d’ailleurs passionnée par les plantes. Elle se prend d’une affection parfois embarrassante pour Fitz. Elle a un franc-parler et la réplique facile : « Il n’y a pas de commune mesure entre l’expression méditative d’un adulte et l’esprit bovin d’un adolescent ». De manière plus officieuse, il rencontrera Umbre qui se révèle dur mais juste ; il peut causer beaucoup de peine à Fitz mais est aussi d’un soutien indéniable. Enfin, il y a Galen, le maître de l’Art au sein du château, qui va véritablement persécuter ces jeunes adolescents dans leur apprentissage. Il voue une rage sans limite à Fitz.
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Et puis, il y a aussi le Fou ; très énigmatique, il apparaît à des points clés de la vie de Fitz. Il donne souvent dans le discours tordu et complètement incompréhensible mais il peut aussi exprimer quelques confessions. C’est un personnage hautement énigmatique et je l’apprécie beaucoup. Une citation que j’aime beaucoup, qui pourrait se révéler être une philosophie de vie « Lorsque tu cherches à percer les motivations d’un homme, n’oublies pas que tu ne dois pas mesurer son grain avec ton boisseau. Il se sert peut-être pas du même que toi. »
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Si Molly devient une personne chère au cœur de Fitz puisqu’il la connaît quand il trainait dans le bourg plus jeune ; les Pirates restent une grande menace pour le peuple et symbolisent le risque d’être « forgisé ». Hobb propose des personnages avec beaucoup d’épaisseur avec un aspect psychologique élaboré. Même les personnages secondaires en profitent. Très vite nos préférences s’installent et on apprend à découvrir les personnages et à apprécier leurs relations.

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)°º•. Robin Hobb nous entraine dans le royaume des Six-Duchés où le décor est essentiellement moyenâgeux. Elle propose un contexte politique peaufiné, des hiérarchie et organisation de la cité bien façonnées. La géographie poussée demeure crédible, ce n’est pas le but que recherche l’auteur en nous mettant de la poussière dans les yeux. Chaque début de chapitre donne des informations sur l’Histoire des Six-Duchés : les traditions, les événements du passé et les actes de grandes figures historiques.
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Les intrigues sont par ailleurs très bien introduites ; la description est très visuelle : apparaissent devant nos yeux les magnifiques couleurs de la chambre du Fou, l’accueil chaleureux et tourbillonnant de Dame Patience, l’odeur de la paille réconfortante des écuries et le regard observateur de Molly. Le récit est relativement « light fantasy » puisqu’il n’y a pas de créature magique à proprement parlé.
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Robin Hobb a su s’écarter du sacro-saint manichéisme ; par ailleurs, il est assez difficile de classer ses personnages dans les « bons » ou les « méchants », nos points de vue changeant parfois selon la donne.
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Enfin, un des intérêts les plus considérables est représenté par toutes les bribes d’informations concernant le Vif et l’Art. Si le premier se base sur une empathie extrême avec les animaux ; le second serait une sorte de transmission de pensée, de ressenti et d’énergie entre humains. Mais il serait malhonnête de résumer ainsi ces deux courants aussi simplement.

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)°º•. « L’apprenti assassin » propose une grande densité du récit : Robin Hobb met chaque élément à sa place, donne avec parcimonie des informations pour que le lecteur soit actif et nous avons la satisfaction de faire ses propres connexions sans avoir cette impression de pré-mâchage ; et pourtant la simplicité se dégage de l’écriture.
Ce premier livre n’est pas un tome introductif même si c’est une multilogie ; nous entrons de plain pied dans un grand puzzle. Même si certains événements sont prévisibles, cela ne gâche en rien la lecture car on les attend avec impatience ; surtout que l’auteur nous livre les émotions des personnages sur un plateau d’argent.
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L’histoire est comme une grande tapisserie dont on imagine quelques fils, dont on voit se dessiner un détail sous nos yeux, mais on ne prend pas encore pleinement conscience de l’ampleur du relief général de la tapisserie. Sous le couvert de ses mémoires, Fitz nous raconte les faits, revient parfois dessus avec du recul. Il conte son histoire avec précision, pour laisser une empreinte dans ce monde, pour offrir un livre de ce genre sur le sujet de la « magie ». On voit se faire et se défaire des nœuds de l’histoire, ainsi que les vies mêlées et entremêlées ; et c’est tout à fait jouissif. On éprouve également un grand attachement vis-à-vis des animaux car nous les observons à travers les yeux de Fitz.
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La plume travaillée offre un style vraiment riche. Elle prend le temps de raconter et de nous immerger dans la vie des personnages. Ce premier tome assez est narré à la première personne du singulier. L’histoire est palpitante ; le discours vif et enlevé même dans les descriptions.
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Notre empathie se développe fortement à la lecture et j’y ai même versé mes premières larmes. Quand je suis sortie du livre, je n’ai pu que m’exclamer à base d’onomatopées comme « waouh ». Je ne doute pas une seule seconde que Hobb va encore nous en mettre plein la vue ! On a très envie de se plonger irrémédiablement dans les tomes suivants. Notons par ailleurs que cette histoire est très facile d’accès pour les non mordus de fantasy.
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Un premier tome tout en puissance, en écarquillement des yeux et en palpitations du cœur. Robin Hobb sait charmer son lectorat dès les premières minutes. Entrez dans la vie de Fitz, suivez ses tribulations saupoudrées de magie. Vous n’en reviendrez pas.

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)°º•. Biographie
Robin Hobb aussi connue sous le pseudonyme de Megan Lindholm s’appelle Margaret Astrid Lindholm Ogden, née en 1952. Dès 1971, elle s’investit dans l’écriture : si elle utilise des pseudonymes différents pour insuffler des approches différentes dans l’écriture, il n’en demeure pas moins que signer sous le couvert d’une identité relativement masculine avec Robin Hobb, lui a permis de se faire accepter dans ce milieu. L’ensemble de son oeuvre s’inscrit dans le médiéval-fantastique.
Son site sous le pseudonyme de Megan Lindholm, et celui de Robin Hobb.
Vous pouvez retrouver le détail du découpage français de ses cycles de l’assassin royal et des aventuriers de la mer, ici.

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Dans le chaudron :
¤ L’assassin du roi, tome 2
¤ La nef du crépuscule, tome 3
¤ Le poison de la vengeance, tome 4
¤ La voie magique, tome 5
¤ La reine solitaire, tome 6
¤ Cycle des aventuriers de la mer

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Souvenir de lecture : un Fitz très attachant, un Fou énigmatique et tout un tas de choses plus qu’appréciables.

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Ce premier tome est aussi celui de la Lecture commune au long cours partagée avec Olya & Eirilys. C’était vraiment agréable de pouvoir toujours fomenter ses hypothèses, s’interroger aussi et associer nos idées et coups de coeur sur des scènes, des paroles ou des actes des personnages. Quand on évalue la richesse et la densité de ce roman, je trouve que c’est exactement le type d’histoire parfait pour une lecture commune.

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Vous pouvez découvrir l’avis d’Olya & d’Eirilys ; mais aussi celui de A demi-mot (Elise), Bazar de la littérature (Melisende), Carnet de lectures de Iani, Hydromielle, Le blog d’une P’tite Elfe, Le boudoir de MéloëLes lectures de Cachou, Livr0ns-n0us (Sarah), Valeriane & Books.
CITRIQ

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Il rejoint le Challenge Magie & Sorcellerie Littéraire.

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Pics : #01 FitzChivalry Farseer par Harlequin-Romance ; #02 The Fool par A 6A7 ; #03 Burrich par JesterofTheSky ; #04 Regal par Vocatur ; #05 Verity and Kettricken par aeromachia.

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PRIEST Christopher – La séparation

08/03/2012 32 commentaires

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Titre : La séparation
Auteur : Christopher PRIEST
Plaisir de lecturecoeur notation Livre avec entrée au Panthéon

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L’historien Stuart Gratton se questionne sur l’intrigant personnage nommé J.L. Sawyer apparaissant dans les mémoires de Churchill. Qui est ce fameux homme qui a pris part à une décision stratégique et ô combien importante pour la fin de cette seconde guerre mondiale ? Les différents documents – témoignage, documents officiels, journal intime – semblent se contredire. Ils ont pourtant tous raison, sous ces initiales, se cachent en réalité deux frères jumeaux, Joe et Jack Sawyer.

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)°º•. Joseph (dit Joe) et Jack Sawyer rejoignent l’équipe olympique britannique d’aviron aux Jeux Olympiques de 1936. Raflant la médaille de bronze, ils rencontrent Rudolf Hess, le bras droit d’Hitler.
Quelques temps plus tard, à la déclaration de la guerre, Jack devient pilote au sein de la Royal Air Force tandis que son frère se proclame objecteur de conscience et est ambulancier à la Croix Rouge. Ayant une vision opposée sur cette situation, les jumeaux se séparent et continuent leur vie. Ils veulent montrer à tout prix leur différence, et se retrouvent dans leur quasi similarité.
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Ce récit qui remonte jusqu’à leur adolescence raconte une histoire divergente, propre à chacun, à partir de la rencontre de Rudolf Hess.

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)°º•. Ce roman se base sur la seconde guerre mondiale et les histoires alternatives. L’auteur joue l’équilibriste sur le témoignage historique et le récit miliaire : nous avons accès à des documents officiels, un journal intime, quelques lettres. L’emploi des différents procédés littéraires ajoute un degré de crédibilité. L’histoire contée par les personnages nous rapproche de la vie durant la seconde guerre de manière très intimiste ; les combats paraissent d’autant plus pertinents mais la guerre joue surtout le rôle de toile dont le film projeté est tout autre. La vie des jumeaux est palpitante.
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Grâce au cas de gémellité, Christopher Priest va nous proposer un puzzle avec la vie de ces personnages fusionnels. Nous sommes écartés entre le réel et le potentiel. Le labyrinthe soigneusement ouvragé donne des dérapages contrôlés, des jeux de miroir. La réalité parallèle est omniprésente.

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)°º•. Par ce roman troublant, le lectorat se questionne : les minces frontières entre la réalité et l’histoire ainsi que les points détournés par le côté uchronique sont facilités par la façon de conter.
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Les éléments uchroniques sont distillés tout au long du livre, les divergences se font d’abord subtiles. La distorsion de la réalité entre l’histoire de chacun des frères ne relève pas du registre explicatif. L’auteur prend soin de nous tendre des pièges de logiques et ajoute délibérément des détails incohérents. On doute souvent, on s’interroge même sur l’intégrité mentale des personnages. En terminant l’histoire, on ressort un peu brumeux.
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Ce roman écrit d’une main de maitre m’a été marquant. En plus d’être passionnant, et de se perdre dans ce dédale psychologique, nous avons le droit à une fin étourdissante. Le talent manifeste de l’auteur arrive à nous faire suivre des sentiers sinueux jalonnés de nombreuses questions. Il mène le lecteur par le bout du nez pour notre plus grand plaisir. Le suspense est latent : on ne cherche pas à savoir qui se cache derrière la porte, tel un meurtrier qui vous insuffle une poussée d’adrénaline mais plutôt de connaître le « fond » de l’histoire.
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Enfin, et pour moi c’est un atout indéniable : l’auteur a une grande facilité à nous faire entrer dans son univers, à poser les bases historiques sans nous lasser ; la problématique politique n’est pas rébarbative. Je n’ai trouvé aucune longueur dans le récit, j’ai commencé le livre sans l’envie de décrocher.

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« La séparation » est un roman intelligent : l’utilisation de la gémellité des personnages tisse une trame impressionnante. Les points de divergence entre notre réalité et cette uchronie sont intriguants. Ce livre est remarquable de par sa construction et son intrigue sous-jacente. Le roman se referme sur une fin laissée à l’interprétation de chacun.

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)°º•. Biographie
Christopher Priest est un écrivain britannique né en 1943. Il s’intéresse beaucoup aux réalités floues et alternatives. L’originalité de son approche à conquis son public.
La séparation a reçu plusieurs prix :
¤ British Science Fiction (2002),
¤ Arthur C. Clarke (2003),
¤ Grand Prix de l’imaginaire (2006).
Rien que ça !

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Souvenir de lecture : ou comment faire de ton cerveau, un milkshake plaisant.

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Le dragon galactique (Tigger Lilly), Les lectures d’Efelle, Lorhkan, Mes imaginaires (SBM), Pitiland (Pitivier), Traqueur Stellaire (Guillaume44), Welcome to Nebalia (Nebal) sont aussi allés faire un tour dans ce labyrinthe de papier.

CITRIQ

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Un livre rentrant aussi dans le cadre du Winter Timer Travel, deuxième saison.

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Pics : #01 The separation par Sapphire Pyro ; #02 Couverture de Folio.

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