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Articles taggués ‘young adult’

CAUSSARIEU Morgane – Rouge Toxic

09/04/2018 11 commentaires

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Couverture du livre "Rouge toxic" de Morgane Caussarieu, publié aux éditions actuSFTitre : Rouge Toxic
Autrice : Morgane Caussarieu
Plaisir de lecture Livre sympa
Lire les premières pages
Tome 2

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Faruk est un buveur de sang, drogué. Une mission lui a été assignée et il lui est vital d’obtenir la récompense promise. Barbara, Barbie de son surnom, a des priorités tout aussi importantes mais bien différentes, comme faire profil bas au lycée.

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La personnalité des deux protagonistes repose sur deux archétypes lycéens. En plus, ils sont tous deux soumis au poids de la figure paternelle et vont devoir rapidement s’émanciper. Ils possèdent un passé et n’arrivent donc pas tels des coquilles vides dans cette histoire.
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Survivre au lycée est tout aussi difficile que de survivre dans les mauvais quartiers en Louisiane. En attendant, l’histoire prend les siens – de quartiers – en Nouvelle-Orléans. Une part du folklore s’éveille, notamment la magie vaudou avec Maman Gédé, le Baron Samedi et le mythe vampirique. D’ailleurs ma lecture m’a amené à m’informer car je confondais souvent Baron Samedi et Papa Legba.

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La plume est toujours mordante. Morgane Caussarieu est moins trash que dans ses précédents romans car elle a adapté son écriture au lectorat ciblé. Alors que ses écrits étaient d’une violence insoutenable pour certains lecteurs, « Rouge Toxic » permet d’être captivé·e par un récit plus modéré. Il s’agit d’un roman de vampire, donc avec un lot d’hémoglobine et quelques goths qui trainent dans les parages et qui se réunissent dans les toilettes (Ah, cela vous intrigue, hein ?)

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Le récit se construit en point de vue alternés entre Barbie et Faruk. L’histoire a été prévisible pour moi. Et s’il ne me restait qu’à dérouler la pelote, j’ai su remarquer la qualité de la laine (métaphore décalée, bonjour). Ma lecture relève plutôt du divertissement que de l’exaltation.
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Morgane Caussarieu maîtrise les codes de la créature légendaire : elle s’amuse des clichés, fournit des clins d’œil à des références et écrit quelques contre-pieds aussi. Le roman qualifié pour « jeune adulte » (young adult) est très rythmé. Concernant les sentiments, on est davantage sur de la séduction que sur de la romance à proprement parlé (donc tout à fait acceptable si vous avez le même profil de lectrice que moi). L’autrice n’oublie pas non plus d’inclure une touche humoristique et conclut avec une fin ouverte.
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La couverture attirante a été réalisée par Alexandra V. Bach.

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Allisonline, Blog-O-Livre (BlackWolf)Hilde (Le livroblog) Les lectures de MarieJuliet, ont aussi traîné leurs guêtres au Mission High School.

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CHATTAM Maxime – Autre-Monde

25/10/2017 20 commentaires

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  Malronce de Maxime Chattam, tome 2 d'Autre-monde 
Entropia est le quatrième tome de la série Autre-Monde de Maxime Chattam   Genèse de Maxime Chattam, dernier tome d'Autre-Monde
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Titre : Autre-Monde (la saga, 7 tomes)
Auteur : Maxime Chattam
Plaisir de lecture Livre sympa

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La Grande Tempête a plongé le monde actuel dans l’obscurité. La Nature a repris ses droits. Il ne reste plus que les enfants qui se sont rassemblés en colonies pour pouvoir survivre. Des créatures nouvelles ont vu le jour et les Pans vont bien devoir s’en protéger ; mais le pire danger proviendrait vraisemblablement d’eux-mêmes.

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La saga Autre-Monde de Maxime Chattam se compose de sept tomes et sont ventilés en deux cycles, respectivement en trois et quatre volumes.

Sur toute la série, nous suivons un trio d’adolescents : Matt, Tobias et Ambre. L’innocence rattachée à leur jeunesse va vite être détruite : les décisions et le poids sur les épaules vont rapidement les faire mûrir.
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Matt devient un leader, Ambre rayonne et Tobias est plutôt le héros de l’ombre. Ils sont des pans, des enfants comme l’on en trouve par colonies disséminées dans le monde. Les adultes, quant à eux, ont mal tourné.

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Les protagonistes deviennent de plus en plus forts, gagnent fortement en maturité et formulent des décisions très réfléchies ; une évolution que je considère un poil trop brutale pour être réaliste mais acceptable par rapport au déroulé de l’intrigue principale.
Grâce à la plume de l’auteur, on se sent très proche des pensées, des gestes et des réactions des jeunes, ce qui apporte indéniablement un degré de crédibilité aux personnages.

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Ce monde imaginaire est la résultante quand la nature se rebelle. Le monde inhospitalier renferme un bestiaire effroyable : golem, élémentaire, mangeombre, buveur d’innocence, gagueulle, dévoreur, entropia, kloropanphylle, raupéroden, cynik,… Maxime Chattam développe un vocabulaire spécifique à son univers.
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Il y a quelques références discrètes (et peut-être n’est-ce qu’une illusion propre à moi-même) : Harry Potter, Le seigneur des anneaux, Jack Sparrow, Tim Burton et résolument l’univers des pirates.

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Ces aventures résolument fantastiques proposent un rythme soutenu. Le chapitrage fonctionne bien puisque le lecteur a toujours l’envie de découvrir le suivant.
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Les rebondissements sont nombreux pour fournir du souffle à sept tomes, dans un monde périlleux et dangereux. L’imagination est à saluer même s’il y a quelques retournements attendus, quelques facilités et autres aspects cousus de fil blanc. Mais il faut bien avouer qu’une certaine magie prend en suivant le trio par monts et par vaux (par terre, mer et ciel, aussi).

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J’ai trouvé la parabole d’ensemble un peu naïve car pour moi, le destin s’est clairement dessiné et je n’ai pas eu le phénomène d’immense révélation finale. Bien que tout ne fût pas clair dans les explications, j’ai trouvé qu’elles tenaient la route et Maxime Chattam a pris soin de donner les réponses qu’il avait promises.
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La critique de la société y est prégnante avec la place de l’écologisme et les réflexions autour de nos modes de communication actuels. L’auteur ne concède pas au manichéisme, soulignant alors que chacun a son rôle à jouer (et jusqu’au bout).
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J’ai passé un bon moment avec Autre-Monde même si je n’ai pas entièrement palpité au rythme des pages tournées.

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J’ai entièrement découvert cette série au format audio. Elle bénéficie de deux voix narratives : Hervé Lavigne et Véronique Groux de Miéri qui sera remplacée par Isabelle Miller à partir du cinquième volume. Deux voix, c’est l’apport d’une véritable richesse aux personnages. Il y a également une bande sonore : effets et musiques ; élément rare sur les supports audio.
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C’est un peu par hasard que je me suis mise à la saga : j’ai eu un abcès à l’œil qui m’a obligée à rester allongée dans le noir les yeux fermés. Il me fallait une série « longue » et de préférence entièrement parue pour me soutenir dans ma convalescence. Après avoir dévoré un tome par jour, la suite s’est tranquillement enchainée avec la découverte d’un tome par mois (j’écoute les livres durant mes déplacements : transports en commun et à pied).

Fait étonnant pour un livre audio, j’ai eu beaucoup de mal à me représenter la géographie des lieux, rien ne se dessinait dans mon esprit. Je reste réellement sur ma faim concernant les descriptions car il m’a été vraiment difficile pour moi d’imaginer tout élément autre que le physique des personnages (c’est dire !).

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Apocalypse et Raupéroden, fan art d'Autre-Monde de Maxime Chattam
Matt, Tobias et Ambre, fan art d'Autre-Monde de Maxime Chattam


Vaisseau Matrice, fan art d'Autre-Monde de Maxime Chattam

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logo challenge Halloween 2017

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Avec ce bestiaire effroyable et ce monde post-apocalyptique, la série de Maxime Chattam est parfait pour le challenge d’Halloween.

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Illustrations : #01, #02 et #04 par Laura Csajagi ; #03 Mathieu Reynes
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RIGGS Ransom – La bibliothèque des âmes, tome 3

17/10/2017 14 commentaires

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Hollow City, tome 2 de Miss Peregrine et les enfants particuliers de Ransom Riggs

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Titre : La bibliothèques des âmes (Miss Peregrine et les enfants particuliers, tome 3)
Auteur : Ransom RIGGS
Plaisir de lecture Livre sympa
Tome 1, tome 2

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Jacob et Emma partent à la recherche de leurs amis particuliers grâce à l’aide d’Addison. En plein Londres, ils s’apprêtent à rejoindre une boucle temporelle effroyable appelée l’Arpent du Diable où tout est permis.

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Le problème avec la frontière qui sépare la simple imprudence de l’acte totalement stupide, c’est qu’on la distingue seulement après l’avoir franchie.

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On retrouve avec plaisir Jacob, Emma et tous les enfants particuliers ainsi qu’Estres et Sépulcreux pour l’ultime tome de cette trilogie.
J’ai aimé découvrir l’Arpent, glauque, sale et noir… le tableau est saisissant. La place du harcèlement dans cette saga rappelle que des gens extraordinaires doivent s’enfuir et vivre en reclus dans des boucles temporelles car des gens « typiques » les ont chassés.
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Quelques doutes sont justement levés sur le fonctionnement des boucles temporelles. Les informations données paraissent crédibles et probantes. Pourtant l’auteur enfreint parfois les règles qu’il a dictées. L’utilisation de photos originales – qui marquent tant au premier tome ! – tombent à côté de la plaque. Leur usage est plus qu’anecdotique, elles ont perdu leur intérêt.

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Nul ne peut vous blesser plus cruellement que les personnes que vous aimez.

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« La bibliothèque des âmes » contient beaucoup de rebondissements et pourtant, l’intrigue peine parfois à avancer. Le rythme pâtit de ralentissements. La fin, bien que fermée reste satisfaisante et le dénouement s’avère heureux.
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Le livre-objet est toujours plaisant à prendre en main. L’histoire se lit aisément, bien qu’il manque pour moi, la petite étincelle pour me sentir complètement happée. Il va sans dire que Ransom Riggs fait preuve d’inventivité et d’énergie pour nous livrer un récit fantastique et étrange.

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Extrait photo du livre La bibliothèque des âmes de Ransom Riggs

La trilogie de Ransom Riggs

Tranches de tête de la trilogie de Ransom Riggs

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Gardienne des Grimoires Oubliés (Ethernya),  Les escapades culturelles de Frankie se sont aussi demandé pourquoi elles avaient mis les pieds dans l’Arpent.

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Je clôture une saga donc hop, j’avance pour défi Fin de Série. Cette chronique est aussi une participation au Challenge Halloween avec quelques monstres monstrueux..

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Logo du défi Fin de Série Livrement logo challenge Halloween 2017

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SHUSTERMAN Neal – La Faucheuse

08/08/2017 11 commentaires

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La faucheuse de Neal Shusterman, tome 1 de Futur Parfait

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Titre : La Faucheuse (Futur parfait, tome 1)
Auteur : Neal Shusterman
Plaisir de lecture :  Livre fantas… tique
Tome 2
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Milieu du troisième millénaire. Les Faucheurs sont des êtres humains à qui est accordé le droit de glaner des personnes. Depuis des siècles, la société a su se développer au point d’avoir terrassé d’abord la maladie puis la mort elle-même. La Terre est donc surpeuplée, c’est pourquoi le statut des Faucheurs existe maintenant.

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J’ai cédé aux sirènes des chroniques dithyrambiques concernant ce livre. Je suis une lectrice ouverte – et carrément influençable – ; je me demandais bien où j’allais mettre les pieds yeux.

La mise en place de l’univers est truculente ! Le Cloud est devenu le Thunderhead, une intelligence artificielle qui règle les problèmes sociétaux : avancées politiques, l’éducation des orphelins, etc. Il existe aussi la communauté des Faucheurs, une institution fascinante car elle est indépendante du Thunderhead et se trouve même au-dessus des lois. Système d’immunité, quotas, outils et stratégies de Fauche sont autant d’éléments que j’ai aimé découvrir.
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Par une alternance des points de vue, on découvre l’apprentissage de Citra et Rowan qui sont apprentis Faucheurs malgré eux – ce sont justement ceux qui ne veulent absolument pas l’être qui deviennent les meilleurs Faucheurs. Des extraits de journaux de grands Faucheurs ont aussi été ajoutés. Les personnages profondément humains sont un point fort de ce roman.

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Ma lecture a été addictive car Neal Shusterman sait calibrer le rythme avec un découpage judicieux des chapitres. Ce futur est peu enviable ; l’auteur fait naître un questionnement éthique. Les deux adolescents hésitent entre la défense de leurs valeurs et l’envie de se fondre dans le moule.
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Révélations et rebondissements sont nombreux : certains revirements sont bien envoyés, je ne m’y attendais pas. L’auteur m’a surprise et tout s’enchaîne jusqu’à la fin avec humour noir et cynisme. Neal Shusterman semble en avoir sous le pied. J’espère que la suite sera tout aussi réussie (car j’ai déjà eu une forte déconvenue – et qui me reste encore cuisante – avec une trilogie dont j’avais aimé le premier tome).

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La faucheuse de Neal Shusterman : Fan art de Citra

Citra de Possibly Awesome

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La Faucheuse de Neal Shusterman : fan art de Curie

Curie d’Emily Stilwell

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Alice Neverland, Encres & Calames (Sia), Liseron d’Hiver (Camille), Muti et ses livres, Pomme’s bookPtite-boukinette (Azariel) ont certainement réfléchi à leur stratégie de glane quand elles seront Faucheuses.

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DABOS Christelle – La mémoire de Babel, tome 3

27/07/2017 16 commentaires

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Couverture de La mémoire de Babel écrit par Christelle Dabos, troisième tome de la passe miroir

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Titre : La mémoire de Babel (La passe-miroir, tome 3)
Auteur : Christelle Dabos
Plaisir de lecture : coeur notation Livre avec entrée au Panthéon
Tome 1, tome 2, tome 4
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Depuis deux ans et demi, Ophélie est sous la férule des Doyennes. Depuis le départ de Thorn, elle erre comme une âme sans peine sur Anima, son arche originelle. Après les derniers événements, elle souhaite trouver d’autres indices à coupler avec les bribes d’informations déjà collectées. Sous une fausse identité, elle embarque sur l’arche de Babel.

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La passe-miroir est un univers que je prends plaisir à retrouver. La découverte d’une troisième arche m’a mise en liesse. Cette dernière est plutôt moderne et on y retrouve quelques éléments steampunk : des automates, les tramoiseaux – tramway à plumes –, des escaliers mécaniques antigravitationnels. C’est aussi  une autre culture qui s’ouvre à nous, avec ses us et coutumes : les tenues portées selon les pouvoirs de chaque être humain, les mots interdits. Il y a aussi le Mémorial. Sous une apparence austère, le bâtiment renferme une immense bibliothèque, dédiée à la connaissance et à l’archivage des écrits actuels et ceux d’avant.
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En entrée de livre, une ellipse de plus de deux ans et demi nous accueille. C’est une excursion en pleine terre inconnue, sans les personnages précédemment croisés.

Ophélie va sur les bancs de l’école avec les meilleurs étudiants de Babel. Elle va devenir leur souffre-douleur : bizutage, brimades, humiliations, punitions ; un douloureux parcours du combattant. Ophélie prend son envol en partant à la recherche d’informations. Mais ces péripéties vont la faire grandir d’un coup, en essuyant les échecs et en sortant de sa zone de confort aussi.
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Ce tome prend des allures dystopiques au vu de l’ambiance qui s’en dégage, complétée par des éléments sociétaux. De prime abord, on pourrait se dire que l’action n’est pas au cœur de l’intrigue. Progressivement, en collectant de petits détails par les déplacements et les réflexions de la protagoniste, on découvre une intrigue qui s’enrichit à chaque page tournée.
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Cette fois-ci, très peu de précisions sur l’origine des esprits de famille seront amenées. Ma lecture fut avide ; une attente sans espérance est ardue mais je restais ouverte à ce qu’allait me proposer Christelle Dabos. Je demeure entièrement satisfaite de ce troisième tome qui a su pleinement me sustenter.

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Alice Neverland, Encres & Calames (Sia), La bibliothèque de MaêlleLa couleur des mots (Olivia), La tête dans les livres, Le Brocoli de Merlin (ValentinePumpkins)Le Chat du Cheshire, Les escapades culturelles de FrankieLes Fantasy d’Amanda, NevertwhereSur mes brizées (Brize)The Notebook (Mallou14) se sont aussi investies dans les tâches qui leur ont été assignées au Mémorial.

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CROSSAN Sarah – Inséparables

04/07/2017 16 commentaires

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Inséparables de Sarah CrossanTitre : Inséparables
Autrice : Sarah Crossan
Plaisir de lecture :  Livre à découvrir

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Tippi et Grace sont deux sœurs adolescentes de 16 ans. Elles sont inséparables, physiquement car elles sont siamoises, mais aussi psychologiquement car elles sont deux à s’épauler face aux difficultés que leur renvoie la société. L’État ne finance plus leur éducation à la maison mais leur paie maintenant une place dans un établissement privé. En septembre, c’est le saut dans le grand bain. Le mot d’ordre est de se soutenir coûte que coûte et tester tout ce qu’on leur propose au lycée, enfin presque.
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J’ai eu les montagnes russes du visuel : j’ai vu cette couverture, j’ai dit « joliii ! », j’ai pris le livre en main et j’ai aimé le toucher « pêche ». Puis, j’ai ouvert le livre et j’ai froncé le nez du type « il est très aéré, m’a-t-on vendu du vide ? ». Il faut bien dire que ce texte en vers libres donne une première impression de vide. Non pas de légèreté, car je ne m’imaginais pas entrer dans un roman frais & léger pour l’été. Et vous vous doutez bien, que si je vous en parle en début de chronique, c’est qu’il ne faut pas se fier à l’apparence (en même temps, quand on est amateur des littératures de l’imaginaire, on s’est déjà confronté à des maquettes abominaffreuses).

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Avec « Inséparables », on suit le point de vue de Grace : elles sont un couple, deux sœurs et ici, une seule narratrice.

Sur l’aspect visuel, la taille des retrait n’est pas systématiquement liées aux pensées de Grace, aux interventions de sa siamoise ou des autres protagonistes ni même la description des gestes ou des lieux. Bien souvent paroles et pensées se croisent ; ce capharnaüm m’a parfois agacée.
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Cependant, la mise en page n’entrave pas la lecture. Cette apparence de poème s’articule autour de chapitres très courts. Finalement, la simplicité du texte se ramène à la vie et aux comportements. Cette narration particulière symbolise l’inséparation de Grace et Tippi.
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Ce journal de six mois débutant à la rentrée – septembre – permet de développer l’empathie du lecteur. Il faut dire aussi que le récit est particulièrement touchant car Sarah Crossan arrive à nous projeter dans la tête de Grace.
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Les siamoises sont assez différentes mais elles sont d’accord sur un point : ne jamais les séparer tellement elles s’aiment. Et puis, disposer chacune d’un corps, pourquoi faire ?

L’évolution plus que la fin et son dénouement (qu’il est facile à deviner) dégage le fort potentiel émotionnel. L’acceptation de soi et le droit à la différence sont bien défendus par l’autrice.
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Le texte renvoie à la vie des sœurs siamoises bicéphales Abigail et Brittany Hensel, âgées maintenant de 27 ans. Le récit est d’ailleurs ancré dans une période historique avec des références musicales, cinématographiques grâce de subtils clins d’œil.

En plus d’une couverture réussie, le roman se lit très rapidement et est conseillé à partir de 12 ans.

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Extrait d'Inséparables de Sarah Crossan "Ne pas tomber amoureuses"

Extrait inséparables de Sarah Crossan : qu'est-ce que la mocheté ?

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D’encre et de rêves (Morgana)Le Brocoli de Merlin (Valentine Pumpkins), Une souris et des livres ont aussi été inséparables de leur livre pendant quelques heures.

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ALCIDE Dario – Kereban

27/06/2017 20 commentaires

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Kereban livre de Dario AlcideTitre : Kereban
Auteur : Dario Alcide
Plaisir de lecture :  Livre sympa
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Kereban est une petite ville côtière tranquille de 1596 habitants en 3006… avant qu’on ne découvre un gisement d’akos, le précieux minerai. L’Empire est bien décidé à garder son avance, quitte à délibérément tenir tête à l’Alliance, le Gouvernement d’Illiak. Est alors déclarée la guerre !
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Kereban, c’est le nom de cette ville minière que tout le monde veut posséder. La guerre va secouer le pays entier, dans cette lutte « Empire vs Alliance ». Les actions terroristes s’enchaînent et les hésitations du Gouvernement, aussi.
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Le roman est singulière par sa construction : le lecteur prend part à la vie des personnages par différents documents. Les premiers écrits datent de 3008. On y retrouve des extraits de journaux intimes et de discours, des coupures de presse, des screen de tchat, publicités, tracts, mails et sms. Ce sont ces sources qui fabriquent le récit.
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C’est par ces textes que le lecteur prend part à la vie des protagonistes. Plusieurs personnages interviennent : journalistes, politiques, soldats et civils. Différents intervenants impliquent différents points de vue. La notion de nuance est proposée au lecteur pour qu’il se fasse sa propre opinion.
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Ce récit de guerre s’appuie sur un fond politique économique bien développé. L’aspect science-fiction parait plausible. En six parties, Dario Alcide détaille les différentes étapes de cette histoire et la fait monter en puissance.
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Sur la forme, beaucoup de soin est apporté à la mise en page des divers écrits : camaïeu de gris, typographie, illustrations et construction des pages. Passer d’un article à l’autre garde l’intérêt éveillé. Le lecteur est moins spectateur, il est invité à former un élément supplémentaire de cette histoire.

Cette lecture expérimentale est aussi rapide (1h30). L’exercice apporte une nouvelle consistance à la lecture.

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Kereban, extrait de la fiche d'un soldat

Extrait de la gazette dans Kereban, livre de Dario Alcide

Livre Kereban : extrait d'un mail publicitaire

Kereban de Dario Alcide, extrait d'une conversation

Extrait du site de recrutement dans le livre Kereban de Dario Alcide

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Logo défi Valériacr0Lecture équitable : soutien aux petites maisons d'éditionsCette lecture est le roman choisi par Valériane pour notre défi Valériacr0 du mois. Juin est le mois du renouveau pour elle, du frais et de neuf. Elle a donc choisi le dernier livre arrivé dans ma Pile à Lire.
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Kereban est également une lecture équitable car elle est publiée par 404 éditions, maison dédiée à la culture geek et très énergique !

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