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HILL Joe et RODRIGUEZ Gabriel – Locke & Key ~ La couronne des ombres, volume 3

16/10/2013 18 commentaires

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Couronne des ombres Locke and Key Hill RodriguezTitre : La couronne des ombres (Locke & Key, volume 3)
Auteurs : Joe HILL & Gabriel RODRIGUEZ
Plaisir de lecturecoeur notation Livre avec entrée au Panthéon
Tome 1, tome 2tome 4, tome 5, tome 6

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Alors que la situation est encore assez instable à Keyhouse, la fratrie Locke doit mener un combat titanesque. De bonne volonté, chacun des trois consacre son énergie à retrouver un semblant d’équilibre mais leur mère, Nina, a bien du mal à suivre le mouvement.

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La couronne des ombres Hill Rodriguez 03)°º•. Pendant que Nina sombre dans l’alcool, Tyler tente vaille que vaille de protéger Bode. Ce dernier est moins présent dans le tome et l’accent – je trouve – est davantage mis sur Kinsey et sa période adolescente. Elle fait de nouvelles rencontres, notamment Scot et Jamal qui apportent une dose d’humour à l’histoire ; par ailleurs, elle change de comportement étant donné qu’elle n’éprouve plus de peur. Tyler travaille toujours sur son acceptation sociale. Les trois enfants paraissent très matures au vu de leur vie et soudés aussi. On ne peut s’empêcher de les apprécier bien qu’on n’aimerait en aucun cas être à leur place.

Dans ce récit, le Mal a un visage et c’est d’autant plus perturbant que nous voyons ce qu’il trame. Nous ne connaissons pas tous les détails de son plan (machiavélique, forcément) mais nous assistons à ses manipulations. Dodge fait froid dans le dos, il apparaît sournois et inquiétant. .

Oh de nouvelles clés ! Comme dans les tomes précédents, elles entretiennent la part de mystère. Au nombre de trois cette fois, elles deviennent des armes destructrices. Perdues, trouvées, échangées, récupérées, volées, elles mettent tout sans dessus dessous. Et aussi curieusement, elles semblent attirer Bode puisque c’est lui qui les découvre.

L’histoire de la famille Locke s’enrichit, les vieux secrets de famille remontent doucement. Hill sait parfaitement manipuler les relations humaines et les retranscrire.

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La couronne des ombres Hill Rodriguez 01

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La couronne des ombres Hill Rodriguez 04)°º•. Les dangers qui rôdent sont de plus en plus violents. La pression permanente émanant du scénario est entretenue aussi par la puissance du rythme. Le suspense est bien distillé.

Le malaise est pesant : on sent que  la situation peut basculer à tout moment. Le lecteur est encore à flot mais il voit que tout s’imbrique pour une prochaine descente à pic. A vrai dire, Hill doit sacrément apprécier tenir le lecteur dans sa main, car avouons-le, nous sommes tout ouïe. Parfois, certains moments prennent à la gorge, tant par l’émotion que par l’effarement et la surprise. .

Le scénario est millimétré : l’histoire est correctement introduite, bien développée. On se sent en confiance, on a un sentiment de complétude. Comme toujours l’assemblage est parfait entre scénario et illustrations ; les ambiances sont ainsi particulièrement mises en valeur. La dose fantastique n’est pas négligeable et pourtant, le récit reste très réaliste, on en est bouche bée. Contrairement aux deux tomes précédents, Hill & Rodriguez n’incluent qu’un seul fil temporel et une petite excursion dans une grotte, hors du huis-clos habituel.µ La série a reçu l’Eisner Award 2011 du meilleur scénario ainsi que le British fantasy award du meilleur comics en 2009 et 2012.

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« La couronne des ombres » n’offre pas la découverte d’une nouvelle clé mais bien de trois. S’il est encore l’heure de vous convaincre, je vous dirai que le mieux à faire est encore de le feuilleter. Ce comic book est complètement addictif.

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La couronne des ombres Hill Rodriguez 02

La couronne des ombres Hill Rodriguez 05

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Souvenir de lecture : Le regard de Bode quand sa mère lui met le pansement au menton.

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Dans le chaudron :
¤ Bienvenue à Lovecraft, volume 1
¤ Casse-tête, volume 2

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Mercredi Bd Fantastique. Cette lecture est une participation aux Mercredis Fantastiques en collaboration avec Mango, dans le cadre du challenge Halloween.

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Book en stock (Phooka), Le livroblog (Hilde) et Perdre une plume sont tout de suite parties à la recherche d’une lampe électrique.

CITRIQ

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Toutes les illustrations sont celles de Gabriel Rodriguez.

HILL Joe et RODRIGUEZ Gabriel – Locke & Key – Casse-tête, volume 2

09/10/2013 21 commentaires

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Casse tete Locke and Key Hill RodriguezTitre : Casse-tête (Locke & Key, volume 2)
Auteurs : Joe HILL & Gabriel RODRIGUEZ
Plaisir de lecturecoeur notation Livre avec entrée au Panthéon
Tome 1, tome 3, tome 4, tome 5, tome 6

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Kinsey est décidée, elle veut se séparer de ses peurs & pleurs. Elle a le soutien assez discret de son frère ainé, Tyler. Ce dernier traine toujours avec Zack. Mais d’eux tous, Bode ne veut en entendre parler ; il a la tête dure : il veut absolument trouver la serrure qu’ouvre la dernière clef trouvée.

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Casse tete Locke and Key 02)°º•. Le trio principal est celui des enfants Locke : Tyler, Kinsey et Bode deviennent de parfaites façons pour les auteurs de « vivre » cette aventure. Chacun a réagit différemment au deuil qu’ils ont traversé et nous sommes maintenant propulsé dans leur quotidien. Leur personnalité, leur façon de voir les choses sont tout autant de pistes intéressantes. Si le développement des personnages principaux est attendu, je suis assez surprise sur la profondeur des échanges sur les secondaires, surtout en si « peu » de pages. C’est très fort.
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On découvre aussi que les adultes sont hermétiques à toute « magie » et que Bode, le benjamin est aussi le plus réaliste quant aux clefs de Lovercraft. Les mystères de la famille sont la base de l’histoire, le méchant est vraiment méchant (oui, c’est un gage de qualité) mais les clefs sont le fil rouge de l’histoire, comme un bonbon qui pique la langue dont le gourmand cherchera toujours sa présence. On comprend enfin l’utilité de la clef trouvée à la fin du premier tome, vous n’allez pas en revenir ! Hill & Rodriguez ouvrent la porte sur le champ des possibilités, les conséquences dramatiques : c’est comme un petit doigt dans l’engrenage, cela fait les mêmes dégâts qu’avec un grain de sable, mais en plus, ça fait mal.

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Casse tete Locke and Key 03)°º•. A contrario de beaucoup de sagas, nous sommes loin du tome « d’introduction » avec « Bienvenue à Lovecraft ». On se prend une petite claque dès les premières pages et pourtant, avec ce deuxième tome, les auteurs nous donnent l’impression de nous dire « Ça y est, vous êtes enfin assis ? Bon, alors, cette fois, c’est vraiment parti ». La série leur devient un terrible terrain de jeu.
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Le mystère s’épaissit à l’instar de la partie cachée d’un iceberg : le scénario monte d’un cran. On sent les auteurs prendre plaisir à diversifier à l’histoire. Ils nous proposent une réflexion autour des causes, conséquences et surtout des dérives.

Pour cette intrigue passionnante, ils partent toujours dans le passé/présent pour nous distiller de petites informations sans créer de frustration. Bien que nous versons dans l’angoisse et le fantastique, le récit est toujours ancré dans la réalité. Leur imagination débordante captive le lecteur : oui, j’ai été fascinée. Il faut dire que la présence permanente du fantastique – et la plus grosse menace aussi – est due à la présence de Dodge. Hill & Rodriguez nous présentent des défauts humains qui ne sont pas si clairement établis : on doute du tout blanc et du tout noir. L’inclusion de sentiments et situations bien humains y fait beaucoup – amitié, relations familiales, solitude, dépression, intégration et handicap.

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)°º•. Le rythme très accrocheur est servi par des ambiances macabres, froides et violentes. Les auteurs ne s’embêtent pas de superflu : pas question de meubler, il semble ne pas y avoir assez de « place » pour exprimer tout ce que leur cerveau produit. On découvre beaucoup de minutie avec ces illustrations. Ces dernières mettent mal à l’aise, nous sommes partagés : elles sont esthétiquement belles mais elles définissent parfois un aspect assez malsain de l’histoire. Les auteurs ne manquent pas d’humour dans les détails. Par ailleurs, tout est léché notamment les expressions des visages. Le découpage est dynamique et même audacieux. On notera également que le livre propose en fin d’ouvrage, un guide des clés, une galerie d’illustrations et l’explication de Gabriel Rodriguez concernant le processus de création d’une planche. La préface est signée par Warren Ellis, mais de préférence lisez-la à la fin sous peine de vous spoiler.

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« Casse-tête » porte son nom à merveille. Si vous doutiez encore, les illustrations et la profondeur du scénario ne pourront que vous faire déclencher des « Oh » ronds de surprise. La série est complètement bluffante et nous réserve encore bien des surprises – et des clefs !

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 Casse tete Locke and Key 04  Casse tete Locke and Key 05

Casse tete Locke and Key 06 Casse tete Locke and Key 01

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Souvenir de lecture : et moi que ferai-je avec cette possibilité ?

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Dans le chaudron :
¤ Bienvenue à Lovecraft, volume 1

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Mercredi Bd Fantastique.
Cette lecture est une participation aux Mercredis Fantastiques en collaboration avec Mango, dans le cadre du challenge Halloween.

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Book en stock (Phooka), Le livroblog (Hilde) et Rêve général (J.a.e._Lou) se sont aussi fait piquer le pouce.

CITRIQ

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Toutes les illustrations sont celles de Gabriel Rodriguez.
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NAIFEH Ted – Courtney Crumrin et les effroyables vacances, tome 4

02/10/2013 16 commentaires

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courtney crumrin et les effroyables vacancesTitre : Courtney Crumrin et les effroyables vacances, tome 4
Auteur : Ted NAIFEH
Plaisir de lecture Livre avec entrée au Panthéon
Tome 1, tome 2, tome 3, tome 5, tome 6 ; hors série 1, hors série 2
Rencontre avec Ted Naifeh en dédicace

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Aloysius Crumrin décide de partir en voyage et en emmène avec lui sa petite nièce. Ils réalisent une première escale en Roumanie où certains êtres ont faim d’amour : entre le cœur et la raison, les personnes balancent. Mais d’autres ont les idées bien ancrées, trop peut-être. En Allemagne, Courtney fait la connaissance d’un jeune homme dont le regard la bouleverse… elle se laisse doucement séduire par lui mais bien au risque de sa propre vie.
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)°º•. Les Crumrin rendent visite à Alexi Markovic, ami de l’oncle, sa fille Magda et son futur genre Petru. Courtney part en vacances et change d’environnement. Tu penses bien que jouer la touriste à prendre des photos lui va cinq minutes, mais très vite ce qu’elle aime, c’est le potin. Elle se mêle toujours de ce qui ne la regarde pas, surtout de ce qui ne la regarde pas.  Parlons franchement, Courtney est une fouineuse : elle est pleine de cynisme dans ses propos et elle ne mâche pas ses mots « il a l’empathie émotionnelle d’un charançon ».
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Les gens du voyage sont déjà rejetés mais les rumeurs qui courent sur leurs comptes ne vont pas aider à l’affaire. Les scènes se déroulent dans une Europe centrale très superstitieuse où seul le christianisme fait loi. Nous entendons parler de comptes-rendus de lycanthropie, de chasse infructueuse et d’un conte célèbre de la contrée. Le ton est donné : Courtney se jette immédiatement dans la gueule du loup.

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courtney crumrin et les effroyables vacances 04
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)°º•. J’apprécie toujours autant le personnage principal par lequel Ted Naifeh dresse la place de l’enfant-sorcier, ici entourée davantage encore des mythes et des contes populaires… mais en sont-ils vraiment ? L’auteur propose une belle variation autour de thèmes, il apporte sa propre vision tout en laissant le lecteur s’y faire une place. Le fantastique n’est pas merveilleux mais bien dangereux.
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La place du Mal et du Bien n’est plus si tangible. Les créatures surnaturelles ne sont pas foncièrement les plus méchantes. Les relations entre l’oncle et la nièce deviennent conflictuelles : cela rajoute du poids à la tristesse ambiante de ce tome. Ted Naifeh présente deux personnages sentimentalement blessés et pas de fin heureuse. Le passage des personnages les rattrape, la solitude se fait de plus en plus pesante.  Courtney écoute aux portes des secrets d’Aloysius et y apprend ses sacrifices. De plus grandes forces sont en mouvement en on sent ce combo à la dérive.  L’auteur nous rend chaque personnage attachant à sa façon.
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)°º•. Comme toujours, il existe une excellente synergie entre contenu écrit et illustrations : ils forment un tout cohérent, avec de la profondeur. Le travail d’orfèvre sur les dessins est à noter. Bien que la parution « couleur » de la série continue, je vous avoue que ma préférence va totalement au noir et blanc qui sait sublimer cette histoire et créer une richesse de sensations : clairs-obscurs, angles des corps, éclairage très particulier des objets et des personnes. Notons que l’apparition des bulles noires comme à chaque fois, n’est pas signe d’un avènement optimiste.

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« Courtney Crumrin et les effroyables vacances » nous entrainent en Europe centrale où Courtney se fourre encore dans de mauvaises situations, où Aloysius l’en extirpe in extremis. Malgré leurs intérets communs, ils s’enfoncent tous deux dans leur solitude et il est parfois bien difficile d’avancer au regard de son passé. Du même calibre que les trois tomes précédents, celui-ci propose la même finesse d’illustrations pour nous entrainer toujours plus loin dans un univers soigné.

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courtney crumrin et les effroyables vacances 01 courtney crumrin et les effroyables vacances 02

courtney crumrin et les effroyables vacances 03
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Dans le chaudron :
¤ Courtney Crumrin et les Choses de la nuit, tome 1
¤ Courtney Crumrin et l’assemblée des sorciers, tome 2
¤ Courtney Crumrin et le royaume de l’ombre, tome 3
¤ Courtney Crumrin et les effroyables vacances, tome 4
¤ Courtney Crumrin et le dernier sortilège, tome 6
¤ Courtney Crumrin : portrait du sorcier en jeune homme, premier hors série
¤ La ligue des gentlemen ordinaires, second hors série
¤ Gloomcookie
¤ Rencontre avec Ted Naifeh

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Souvenir de lecture : Avoir le cœur en peine avec-pour les personnages.

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Mercredi Bd Fantastique.
Cette lecture est une participation aux Mercredis Fantastiques en collaboration avec Mango, dans le cadre du challenge Halloween.

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Le livroblog (Hilde), Mes lectures de l’imaginaire (Olya), My Lou Book, Sous le feuillage (Laël) ont aussi joué une partie d’échecs avec lui.

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HILL Joe et RODRIGUEZ Gabriel – Locke & Key – Bienvenue à Lovecraft, volume 1

01/09/2013 22 commentaires

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Bienvenue a Lovecraft Locke and Key Hill RodriguezTitre : Bienvenue à Lovecraft (Locke & key, volume 1)

Auteurs : Joe HILL & Gabriel RODRIGUEZ

Plaisir de lecturecoeur notation Livre avec entrée au Panthéon
Tome 2, tome 3, tome 4, tome 5, tome 6

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Alors que la famille Locke est occupée par les travaux de peinture, deux jeunes hommes suivis par Rendell, conseiller d’orientation, se présentent. Sous les yeux de son épouse Nina, ils le tuent. Tyler, l’ainé des enfants arrive à les mettre K.O. mais pas à sauver son père. Kinsey et Bode ont également réussi à se cacher, le temps de l’horreur. La famille décide de quitter les lieux pour s’installer au manoir familial dans le Massachussetts. ‘Keyhouse’ est la maison familiale des Locke et ils y retrouvent leur oncle Duncan, frère de Rendell. Si tout parait calme en apparence, il faut savoir que l’écho du puits… n’en fait qu’à sa tête.

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)°º•. Chacun des trois enfants vivent et réagissent différemment à leur tragédie. Ils vont devoir affronter leurs propres peur et accepter la nouvelle donne de leur vie. On sent déjà poindre une psychologie développées pour chaque personnage et ils se révèlent déjà très attachants. .

Keyhouse est un manoir victorien isolé sur une île. Les natures démoniaques qui sont tapies dans son ombre sont inconnues des personnages. Le principe des clés m’a beaucoup plu. C’est sans doute THE originalité qui permet de nombreux rebondissements, beaucoup d’idées à exploiter et toute une cascade de causes-conséquences avec moult détails. Oui, il y a du potentiel et on sent que le scénariste va bien s’amuser !

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Bienvenue a Lovecraft 01)°º•. La rencontre entre scénariste et dessinateur… je la qualifie de très bonne ! L’un sert l’autre et inversement. Ce n’est pas chose aisée qu’un tel mariage paraisse à mes yeux, parfait. Au scénario, nous avons Joe Hill, aux dessins Gabriel Rodriguez et Jay Fotos aux couleurs. .

Le  dessin parait très américain mais les illustrations sont bien plus travaillées que dans les comics américains – que j’ai croisés – tant sur la richesse des détails que sur les mouvements de rondeurs et de cassures. Le trait épais m’a séduite dès les premières pages. Si les décors sont menaçants et horrifiques, ils n’en sont pas sanglants (sauf les premières pages, assassinat oblige). .

Le découpage est bien pensé pour dynamiser les scènes d’action, les traits des visages sont efficaces dans l’expression. J’ai été agréablement surprise par cet aspect « bien fini ». La galerie en fin de tome est aussi appréciable. L’union entre scénario en béton & dessins noirs servent à merveille émotions, suspense, frissons et tensions.

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)°º•. Ce comics aux accents fantastiques et d’horreur donne le ton. L’utilisation de « Lovecraft » attire le chaland amateur. On pourrait croire à un procédé bidon marketing, mais il n’en est rien car la série fait appel à des ambiances identiques développées par l’auteur du même nom. Dès les premières cases, le ton est donné : on sent que quelque chose va mal se passer. .

Cette intrigue à tiroirs présente un scénario intelligent avec des secrets plein les poches (si tant donné qu’un scénario ait des proches). Une narration par flashbacks nous permet de mieux comprendre les tenants et les aboutissants. Le récit est palpitant, très dense. Nous sommes de suite happés, nous parlons de lecture « ultra » addictive. L’ajout du fantastique apporte une nouvelle lumière à l’histoire. Tout est présenté sans détour, parfois brutalement. Hill ne sombre pas dans le pathos même s’il fait appel à plusieurs émotions. Il utilise quelques ficelles connues mais les tire judicieusement. La grande tension qui s’en dégage peut être angoissant pour certains lecteurs. .

Je ne connaissais pas Joe Hill avant d’attaquer cette série pour adulte, ce qui fondamentalement n’a pas joué dans mon choix (le conseil d’ami, beaucoup). Le titre et la couverture, bien plus. Joe Hill est Joseph Hillstrom King. Oui, le fils de Stephen King. Il signe ici sa première immersion dans le monde des comics.

J’ai dévoré les trois premiers volumes et en ai déclaré un gros coup de cœur… au point d’en parler à toute la blogosphère (ou presque). Mais au moment de les acquérir, j’ai été confrontée à une rupture de stock et à l’inflammation des prix de l’occasion. J’ai été patiente (très) et j’ai attendu que Milady Graphics les rééditent. Eux ont connu quelques soucis, moi une sueur froide. Finalement, la série a bien été rééditée mais en hard cover (prenant ainsi quelques euros de plus pour leur prix final, grr). .

Un recueil français synthétise six opus. La série devrait compter alors six tomes en français pour la saison complète. Locke & Key a reçu à deux reprises le British Fantasy Award du meilleur comics (2009, 2012). Joe Hill a également remporté l’Eisner Award du meilleur scénariste en 2011. Une série télévisée produite par Spielberg aux US (droits vendus à Dreamworks) a été avortée en raison des coûts de production trop importants. Cependant, Universal pencherait pour la réalisation d’un long métrage, affaire à suivre.

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« Bienvenue à Lovecraft » devrait défrayer votre chronique. Plongez dans un univers soigneusement établi, parfaitement dessiné et harmonieusement placé sous ambiances. Le duo Hill-Rodriguez fonctionne à merveille pour nous fournir une histoire en béton armé à laquelle vous prendrez forcément plaisir à lire. Le principe des clés devient une grande source d’inspiration. Tension et émotion sauront faire palpiter votre cœur de lecteur.

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Bienvenue a Lovecraft 02 Bienvenue a Lovecraft 04 Bienvenue a Lovecraft 03 .

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Souvenir de lecture : je le veux là, maintenant. Je vais les acheter, tout de suite. Hum. Bon, je vais attendre la seconde parution et croiser fort les doigts de petits lutins pour qu’elle ait vraiment lieu.

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Defi valeriacr0Ce livre est ma lecture choisie dans le cadre du Défi Valériacr0 pour août. Lecture et relectures m’ont toutes deux ravie et il était enfin temps de vous en parler 😉 .

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Book en stock (Phooka),  Le livroblog d’Hilde, Marque-ta-page (Valeriane), Mes lectures de l’imaginaire tomes 1&2 (Olya),  Quoi de neuf sur ma pile ? (Gromovar), Rêve général (J.a.e_Lou) ont tourné avidement les pages. .

CITRIQ

Toutes les illustrations proviennent de la galerie de Gabriel Rodriguez.

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HOBB Robin – Les aventuriers de la mer ~ La conquête de la liberté, tome 3

20/06/2013 13 commentaires

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La conquete de la liberte Robin Hobb Les aventuriers de la mer tome 3Titre : La conquête de la liberté (Les aventuriers de la mer, tome 3)
Auteur : Robin HOBB
Plaisir de lecturecoeur notation Livre avec entrée au Panthéon
Tomes 1, 2, 4, 5, 6, 7, 8 et 9

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Hiémain a bien quitté Vivacia le navire et Vivacia se retrouve toute tourneboulée. Après un mauvais coup de Torg, il devient esclave et réintègre la vivenef. Cette dernière est devenue un bateau à esclaves et doit en prime essuyer sa première grosse tempête. Kennit perd sa jambe à cause d’un serpent et en veut à Etta qui l’a secouru ; mais il n’en démord pas et veut remplir sa part du contrat établi avec Sorcor. Du côté des Vestrit à terre, Malta n’est pas très disciplinée lors du premier Rassemblement des Marchands du Désert des Pluies auquel elle assiste. Un simple geste la conduit dans une situation très délicate dont la famille aura du ma à s’en dépêtrer.  Althéa et Brashen ne travaillent plus sur le Moissonneur. Ses efforts ne sont pas récompensés. Elle trouve un navire qui part en direction de Terrilville. Ambre apprivoise Parangon mais elle doit faire face à ses sautes d’humeur. Elle arrive cependant à lui parler de ses projets futurs. Quant aux serpents, ils grouillent dans les ports et sont omniprésents bien que parfois discrets.

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Vivacia conquete de la liberte)°º•. Si mon résumé ressemble surtout à des phrases collées les unes avec les autres, il y a une raison bien évidente – en plus de ne pas vouloir trop en dire – c’est la richesse de l’histoire. Pour ce tome-ci, nous avons l’impression que les personnages doivent presque se batailler contre le destin pour tracer un semblant de vie qui pourrait leur convenir (et encore). Hobb arrive avec une grande force, à nous faire adorer certains et détester d’autres.
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Si on trouve Kyle immonde tout comme Kennit, exaspérant ; on compatit vigoureusement pour Vivacia : elle supporte beaucoup d’épreuves depuis son éveil alors que les premiers instants d’une vivenef sont plus que décisifs. Il y a certains passages que j’apprécie, notamment la discussion entre Ambre et Parangon, Hiémain qui pose pour la première fois ses mains sur la barre et le comportement de Malta qui est un festival de la bêtise à elle toute seule.
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On remarque que pour une fois, le titre français est bien trouvé car on assiste à une lutte incessante sur plusieurs plans : la conquête de la liberté pour Althéa, le poids du contrat pour les Vestrit et les attaches des Vivenefs.

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)°º•. Nous sommes toujours sur une lecture de la saga en VF avec un partage très judicieux d’un tome original en trois parties. Le premier tome comprend donc sur Le vaisseau magique, Le navire aux esclaves et ce tome-ci.
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La grande force de cette multilogie est les points de vue narratifs multiples, ce qui n’était pas le cas pour L’assassin royal. L’écriture est si fluide que c’est un véritable plaisir à lire ; on ne voit pas le temps passer. L’histoire est consistante et l’univers parfaitement construit. Bien qu’il y ait une ellipse d’un an depuis le début de l’aventure (qui m’a un peu surprise mais qui est somme toute cohérente), elle nous promène toujours dans son monde médiéval-fantastique qu’on avait déjà eu plaisir à découvrir avec la première saga.

Pour « La conquête de la liberté », l’auteur prend soin de nous donner quelques détails sur le bois sorcier, de fusionner deux récits de personnages qui jusqu’alors étaient séparés. Enfin et non des moindres, Robin Hobb propose de très bonnes descriptions non pesantes. Je pense notamment à la blessure de Kennit et tout ce qu’il ressent (et qui te déclencherait quasiment l’impression d’avoir le ventre barbouillé).

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« La conquête de la liberté » clôture le premier tome original de la saga des aventuriers de la mer : les multiples points de vue narratifs entrainent le lecteur sur un rythme efficace et pour plusieurs intrigues prenantes. Nous peinons aux côtés de certains personnages alors qu’on voudrait mettre des claques à d’autres : c’est le pouvoir de l’écriture de Robin Hobb qui, en sus, sait nous happer entre ses pages sans voir le temps passer. Voilà une saga qui vaut le détour quand on aime les univers travaillés et les personnages développés.

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Kennit Conquete de la liberte

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Dans le chaudron :
¤ Le navire aux esclaves, tome 2
¤ Cycle de l’assassin royal

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Souvenir de lecture : Le festival de la bêtise de Malta.

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Logolecture communeEt voilà notre lecture commune au long cours avec Olya & Eirilys continue sur le cycle des aventuriers de la mer. On espère enfin entrevoir quelques indices concernant les serpents de Mer mais rien n’est vraiment gagné. La réunion de deux « aventures » a enfin eu lieue. La chronique d’Olya et celle d’Eirilys.

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Chez le Chat du Cheshire, Hydromielle et Les étagères de Pitiponks ont aussi découvert ce que refermait le coffret en bois.

CITRIQ

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Pics : #01 Vivacia par FloorSteinz ; #02 Captain Kennit par RZ-Seven.
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MORGENSTERN Erin – Le cirque des rêves

23/05/2013 31 commentaires

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Le cirque des reves Erin MorgensternTitre : Le cirque des rêves
Auteur : Erin MORGENSTERN
Plaisir de lecturecoeur notation Livre avec entrée au Panthéon

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« Le cirque arrive sans crier gare. Aucune annonce ne précède sa venue, aucune affiche sur les réverbères, aucune publicité dans les journaux. Il est simplement là, alors qu’hier il ne l’était pas. »
C’est à une expérience unique que les visiteurs d’un soir sont invités, sous les lourdes tentures blanches et noires. Ce cirque particulier met en scène les meilleurs artistes sous des chapiteaux où chaque détail est soigné. Tout semble empreint de magie : la douce odeur caramélisée des popcorns, la souplesse inégalable de la contorsionniste, la neige tombante sous cette curieuse tente. Deux maitres en illusions décident de s’affronter par élèves interposés et le cirque des rêves est l’arène parfaite pour leur affrontement.

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Le cirque des rêves citation 04

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Le cirque des reves 01)°º•. La naissance du cirque des rêves est née lors d’un souper de minuit. C’est grâce à l’osmose de Chandresh Lefèvre, des sœurs Burgess, de Monsieur Barris, de Tsukiko et de la Dame que nous assistons à la construction des premiers plans de ce projet surprenant à plus d’un titre.

Nous partons également à la rencontre de Hector Bowen dit Prospero l’enchanteur et de sa fille Celia, de A.H. Alexander, de Marco l’assistant de Chandresh mais aussi de Bailey, des jumeaux Poppet et Widget (Pénélope et Winston Murray).
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Le cirque des rêves est à mon sens le personnage central. Et bien qu’il soit fictif, il est tout simplement difficile de passer à côté puisqu’il s’avère non seulement le décor mais le centre de tous les intérêts. On se rend très vite compte que le duel repose sur une fragilité mais aussi sur la complémentarité des concurrents… à l’image même de l’omniprésence du noir et du blanc.
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Bien que les principaux aient de l’importance, ce ne sont pas les seuls à construire le récit. Chacun des personnages amène sa pierre à l’édifice : sublimant non seulement les lieux mais aussi la lecture. On retient le caractère de chaque individu mais surtout son talent.

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Le cirque des rêves citation 01

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le cirque des reves 02)°º•. Le cirque n’existe que pour et par le monochrome : les tentures, les costumes, les panneaux, les décors (allant même jusqu’à l’herbe poudrée de blanc et de noir). L’écriture de Morgenstern s’avère très visuelle et distille des ambiances grâce à des descriptions délicates : la grâce de Tsukiko, le roux flamboyant des jumeaux Murray, le tombé des tissus des chapiteaux, le tic-tac de l’horloge Wunschtraum et les arabesques en fer forgé dessinant les grilles du cirque.
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Cette atmosphère particulière est dans l’absolu, victorienne et un peu onirique aussi. L’univers se révèle énigmatique : cet environnement feutré réserve des surprises et charme dès les premiers mots.

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Le cirque des rêves citation 02

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Le cirque des reves 03)°º•. La couverture fait rêver : je la trouve particulièrement calibrée pour donner envie de découvrir le roman. L’écriture est un peu contemplative et invite au voyage. On ne peut qu’aimer ce récit si on aime le poétique (mais pas lyrique) ; il n’y a pas d’action et des aventures – du genre tantantantan – mais le suspense quelque peu déguisé est bien présent. C’est plus qu’un combat, plus qu’une histoire d’amour, c’est un cirque vivant.
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Nous disposons de plusieurs points de vue qui amènent de la douceur mais œuvrent également pour un rythme soutenu. Contrairement aux personnages, nous connaissons les aboutissants. L’écriture s’exprime de façon simple, la magie opère. Si l’auteur prend son temps pour narrer c’est pour permettre au lecteur de mieux s’imprégner. Il n’y a pas de fioriture et pourtant on y découvre une grande sensibilité. Erin Morgenstern utilise l’écriture non pas pour le contenu uniquement (l’histoire en elle-même) mais pour y décrire ce qu’il s’y passe : elle l’utilise comme un véritable outil pour charmer le lecteur, flatter son esprit rêveur.
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Si vous aimez les ambiances particulières comme celles qu’on retrouve chez Poe, dans Eco, Les noces funèbres, La mécanique du cœur, Miss Peregrine et les enfants particuliers, Beautiful nightmares, vous devriez apprécier.
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Même s’il faut faire attention aux dates en début de chapitres car deux périodes s’entremêlent ; il vaut mieux lâcher prise même si on se sent un peu balloté(e). La seule frustration possible est de ne pas pouvoir errer nous aussi entre les chapiteaux. La lecture du “Cirque des rêves” est enchanteresse : on flotte, on s’y sent bien même si le récit est surréaliste et très intime.
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“Le cirque des rêves” a connu un très grand engouement chez les pays anglo-saxons. Le succès est devenu mondial avec la traduction dans 29 pays. Il est resté sept semaines sur The New York Times Best Seller list. Une adaptation cinématographique est entrain d’être produite par Heyday Films.

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“Le cirque des rêves” est comme une boite à musique : il suffit de se laisser entrainer dans cet univers particulier. L’ambiance onirique, perlée de blanc et de noir aura raison de vous. Cheminez à travers les chapiteaux, soulevez les tentures et retenez votre souffle. Un livre qui se dévore grâce à une plume d’une finesse incomparable proposant une atmosphère onirique et envoutante.

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Le cirque des rêves citation 03

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Le cirque des reves 04 Le cirque des reves 06  le cirque des reves 05

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Souvenir de  lecture : L’impression de sentir la trame du tissu sous les doigts, le moelleux des tapis de Lefèvre sous les pieds, l’odeur sucrée du caramel.

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Hugin&Munin (Benoît), Lanylabooks, Les mots de Mélo, Lilyn Kirjahylly (Miss Spooky Muffin), Marque-ta-page (Valeriane), Perdre une plume, Pilalire (Bookwormette) ont aussi porté un peu de rouge.

CITRIQ

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Pics : #01 Celia Bowen par Sombrewood ; #02 The clock par TheSearchinEyes ; #03 Poppet et Widget par Lahara ; #04 Poppet et Widget par Eizurin ; #05 Penelope par Lahara ; #06 The nigth circus par Kimchikawaii.
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VACHON Jean-Nicholas – Le voleur de voix ~ Les prima donna immortelles, tome 3

17/05/2013 4 commentaires

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Les prima donna immortelles Vachon Voleur de voixTitre : Les prima donna immortelles (Le voleur de voix, tome 3)
Auteur : Jean-Nicholas VACHON
Plaisir de lecturecoeur notation Livre avec entrée au Panthéon
Tome 1, tome 2

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Maximilien est toujours possédé par la même quête : retrouver le diamant bleu. Toujours en France auprès de Marie-Antoinette du dauphin de France, il va devoir revoir ses plans bien malgré lui. Il semble que de meilleurs auspices l’attendent à l’Est mais rien n’est sûr quant au chemin tracé, tout pourrait encore basculer. De son côté, Maria Kalo a tout pour réussir. Elle est l’étoile manquante et seule l’Amour lui manque sur son tableau de chasse. Elle s’éprend d’un mystérieux jeune homme qui l’entrainera bien au-delà de ce qu’elle était prête à consentir.

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Barbie Hope Diamond)°º•. Du côté des personnages, nous retrouvons la brochette habituelle : Carlo Broschi, Viviane et Paul Thrun und Taxis qui entourent Nathaniel Champagne et Maximilien.  Sur la place d’Amalfi, se trouve Sofia. En même temps, dans un troisième opus, on se ne fricote plus avec des nouveaux, on prédit la fin, on veut dérouler le tapis rouge. Bref, savoir.
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Et bien… que non. Coté narration, nous pouvons maintenant nous glisser dans les mémoires de Maria Kalogeropoulos. J’avais un peu peur que ces derniers arrivent comme un cheveu sur la soupe comme un prétexte fallacieux pour glisser en douce des détails que l’auteur aurait oubliés de signaler dans les deux précédents tomes. C’est mal connaitre Jean-Nicholas Vachon. C’est une nouvelle vie qui s’ouvre à nous, avec certes, de nouveaux éléments – mais pour donner davantage de contenu aux indices que tu avais déjà repérés. Ils font également naitre un attachement irrévocable pour cette demoiselle à qui tout sourit ou presque. Et c’est le presque que tu veux décortiquer, au point de lire ses parties comme s’il s’agissait d’un journal intime retrouvé dans une vieille malle au grenier. Nous rencontrons aussi Nicolae Creulescu, un médecin roumain contacté par Viviane.

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)°º•. Je l’ai déjà dit dans les chroniques des tomes précédents, mais je le réécris parce qu’il faut bien le marquer, le souligner, le surligner, le fluoter. Le souffle historique donné à ce récit est tout simplement inimaginable : trois siècles d’Histoire, de l’Inde au Canada en passant par l’Europe. L’auteur a cette faculté – qu’on pourrait qualifier de quasi naturelle tant le rendu est efficace – de jongler entre périodes historiques et narrations ; parfois-même le croit-on, avec facilité. Il ne s’agit pas d’étaler les connaissances comme un vulgaire parchemin sur une table (aussi beau le bois soit-il) mais plutôt de créer des scènes en papier en trois dimensions, d’y placer des personnages soignés et d’insuffler la vie au tout.
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La réinterprétation du mythe du vampire est très judicieusement exploitée tout en respectant les codes. Il est étonnant de se sentir traiter Maximilien – notamment – de « gentil salaud » tant on l’apprécie alors qu’on ne peut pas s’empêcher de trouver dirons-nous « déplaisantes » ses actions. Ce vampire ostracisé est également lyricomane et on sent les recherches très documentées sur l’art lyrique qui sert de fondation à cette aventure.

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Les étoiles ont toutes en commun un rêve qui ne leur appartient pas.

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)°º•. Ne vous méprenez pas, quand j’ai eu le livre entre les mains, je ne me suis pas interrogée sur la force des recherches sur l’art lyrique ou sur le bien-fondé d’une telle ré-appropriation du mythe vampirique. Non, je l’ai juste ouvert avec frénésie pour le gloutonner d’un seul coup.
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Arriver à la première page de « Les prima donna immortelles » c’est avant tout le sentiment de s’installer dans un siège en cuir bien connu. On regarde les frasques de ces deux mâles, racontées avec une écriture disciplinée. « Le voleur de voix » n’est pas de l’action brute, c’est plus doux, mais tellement plus prenant. C’est doux… mais également assez incisif ; chose complètement contradictoire mais qui fonctionne. Le suspense monte encore d’un cran car les rencontres tant attendues ont évidemment lieu.
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La seule chose à laquelle je ne m’étais absolument pas préparée (erreur, erreur !) c’est qu’il allait y avoir une fin. Je ne l’avais pas du tout imaginée ni même esquissée en esprit. Et je suis arrivée sur les dernières pages avec une sensation complètement inexpliquée et irraisonnable et une phrase hautement intelligente et très bien formulée du genre « Quoi, c’est fini ?! ».  Maintenant que vous prenez en compte cet élément, vous conviendrez que forcément, elle ne ressemble pas à celle que j’avais en tête (puisque je n’avais rien en tête) mais qu’évidemment, elle n’aurait pu être autrement. Peut-être y aurait-il pu y avoir un feu d’artifices ou un truc bling-bling mais cela voudrait alors signifier aussi que le suspense n’était pas redescendu et que vous seriez resté(e) avec des questions et un peu frustré(e) aussi.
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S’il a fallu cinq mois avant que le dernier tome franchisse l’Atlantique (parution Québec 22 octobre 2012, France 21 mars 2013), mon petit cœur de lectrice et moi avons particulièrement apprécié que la saga soit publiée dans un délai plus que respectable : tome 1 – 20 octobre 2011, tome 2 – 16 mai 2012, tome 3 – 22 mars 2013. Le premier chapitre de ce volume-ci est à découvrir ici.

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« Les prima donna immortelles » clôture la trilogie « Le voleur de voix » avec fortes réponses à nos ultimes questions ; sans oublier préalablement de faire monter d’un cran le suspense, de favoriser de nouvelles rencontres et de nous faire voyager dans les époques. La trame scénaristique est prodigieusement fignolée pour offrir une aventure aux longues canines digne de ce nom.

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Dans le chaudron :
¤ Le roi et les castrats fous, tome 1
¤ La diva et le prince romantique, tome 2
¤ Rose Morte de Céline Landressie

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Souvenir de lecture : une saga goulument dévorée ; ce genre de récit pour lequel tu n’attends qu’une lecture sympathique et qui te rend complètement accro.

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CITRIQ

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Pic : Barbie Hope Diamond (ceci n’est pas une blague, je trouve qu’elle s’accorde bien à ce livre)
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