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NOIREZ Jérôme – Sous le pont ; Pour qui grincent les gonds

11/12/2013 8 commentaires

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Sous le pont Jerome NoirezPour qui grincent les gonds Jerome Noirez.
Titres
: Sous le pont ; Pour qui grincent les gonds
Auteur : Jérôme NOIREZ
Plaisir de lectureetoile 4 Livre à découvrir

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Sous le pont
Le Garde-d’ombre veille sur les habitant durant la nuit. Sa maladie l’empêche de voir ce qu’il se déroule la journée, il est hors réalité. Pourtant, ce qui se cache sous le pont n’est peut-être pas le plus vil des êtres.

Pour qui grincent les gonds
Cette porte appartient au borelier, l’exécuteur royal. Il est venu à Noirquin pour sa ténébreuse besogne. Muçaille est au cœur de l’affaire et des discussions du village : Escrail le Dentard aurait abusé d’elle. Elle se demande bien pourquoi alors les gonds grincent.

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Les deux nouvelles se composent chacune de vingt pages numériques. J’ai commencé par « Sous le pont » et ai enchainé directement avec « Pour qui grincent les gonds ».  La première a eu du mal à m’attirer entre ses lignes, j’ai trouvé qu’il y avait davantage de matière à me plaire dans la seconde.
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A tendance « moyenâgeuse », le style est sans égal et se sert de vocabulaire inusité. J’ai eu quelques difficultés à entrer dedans pour ces raisons-mêmes. Si je devais le comparer à du chocolat, je dirai que l’écriture est du chocolat noir voire de la fève tonka. Ce qui pourrait alors moins séduire les adorateurs de chocolat au lait.
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Pour une petite fille maigrichonne, ce n’est guère difficile de se faufiler sous les ronciers pour discuter avec les lièvres et les rats d’or, manger des mûres bien juteuses, ou simplement attendre que passe le temps, à l’abri des colères familiales et des leçons de clercs.

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 L’univers est assez effrayant, violent et on le devine même noir. L’écriture propose une véritable essence à part entière et si à la lecture de ces nouvelles, le lecteur est emballé, il y a de fortes chances – je pense – qu’il se trouve conquis par le monde inventé par Jérôme Noirez et l’En-Dessous.

Ces deux nouvelles font partie du très beau recueil Féerie pour les Ténèbres, dont les couvertures de deux intégrales sont réalisées par Aurélien Police.

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« Sous le pont » et « Pour qui grincent les gonds »  font partie du recueil « Féerie pour les Ténèbres ». La première surprise nait par le style d’écriture, un peu désuet et très fort qui sied un univers assez sombre. C’est par le mystère – et pour beaucoup de curiosité – que Jérôme Noirez nous entraine dans ce monde.

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Une porte au centre du village.
C’est un monument incongru. Toutefois, personne ne songe à s’en moquer. Les gardes se sont postés aux quatre coins de la placette boueuse et, en prenant soin que chacun les voie faire, ils ont retiré de leurs hallebardes la forstalie, une espèce de cocon en mailles de fer servant à rendre l’arme dont on la revêt plus dissuasive que mortelle.

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Feerie pour les tenebres Aurelien Police

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Dans le chaudron :
¤ Défait de Léo Henry
¤ Miroir de porcelaine de Mélanie Fazi
¤ Ainsi naissent les fantômes de Lisa Tuttle

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Challenge je lis des nouvelles et des novellas JLNN Logo Lecture Equitable.

Cette lecture est ma dernière participation au challenge Je lis des nouvelles et des novellas ; c’est aussi une lecture équitable car Le Bélial’ est petit mais costaud.

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Iluze et Regard d’enfant (Thalias) ont aussi écouté les gonds grincer, Un papillon dans la Lune les a toutes deux dévorées (les nouvelles, pas les bloggeuses précédemment citées).

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HENRY Léo – Défait

09/12/2013 8 commentaires

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Les cahiers du labyrinthe Leo HenryTitre : Défait
Auteur : Léo HENRY
Plaisir de lectureetoile 4 Livre à découvrir

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Défait est une des nouvelles qu’on retrouve dans le recueil « Les cahiers du labyrinthe » de Léo Henry. C’est aussi une nouvelle proposée gratuitement par l’association Dystopia sur leur site : j’aime le principe qui me permet ainsi de toucher l’univers de l’auteur pour savoir si je suis à même de l’apprécier. C’est par ce biais-ci et par le conseil des copinautes, que j’avais découvert « Le vieux M. Boudreaux » de Lisa Tuttle ; et par conséquent, que j’avais adoré son recueil « Ainsi naissent les fantômes ».  La préface est signée par Mélanie Fazi.

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Nous écoutons une discussion autour d’une histoire d’amour mystérieuse. C’est un dialogue entre un individu et son interlocuteur où sont mélangés réalité et fantasme.

J’ai eu une première surprise à la lecture des premiers mots. C’est étrange de voir l’événement dont il parle, nous être totalement inconnu. Alors, on se laisse porter par les mots et on savoure l’instant. On est totalement emporté et on se sent familier par l’écriture. C’est sans aucun doute la fluidité et le style choisi qui favorisent cette sensation.

L’expérience est particulière, mais sans doute parce que ce n’est pas sur cette seule nouvelle qu’on y découvre les clés du labyrinthe de Léo Henry. Je tiens à souligner que la fin m’a tout bonnement touchée.

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« Défait », c’est la porte d’entrée du labyrinthe de Léo Henry. Le lecteur s’avance parmi les mots et se sent un peu perdu. Il ne lui reste plus qu’à écouter le protagoniste. Celui-ci raconte une rencontre un peu étrange qui semble lui tenir à cœur. Pourvu que le lecteur se laisse emporter, il appréciera la nouvelle à sa juste valeur.

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Dans le chaudron :
¤ Miroir de porcelaine de Mélanie Fazi
¤ Ainsi naissent les fantômes de Lisa Tuttle

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Challenge je lis des nouvelles et des novellas JLNN Logo Lecture EquitableCe recueil est aussi une entrée pour le challenge « Je lis des nouvelles et des novellas ». Il est également une lecture équitable. Dystopia est une association loi 1901, créée en mai 2009 par Tallis (Librairie Charybde, président), Clément Bourgoin (Librairie Ys, secrétaire) et Xavier Vernet (Librairie Scylla, trésorier).

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Un papillon dans la Lune a dévoré le recueil entier.

CITRIQ

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LE GUIN Ursula K. – Libellule

07/11/2013 10 commentaires

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Libellule Ursula Le GuinTitre : Libellule
Auteur : Ursula K. LE GUIN
Plaisir de lectureetoile 4 Livre à découvrir

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Ivoire arrive chez Rose où Libellule vit encore. Il souhaite la séduire et pour ce faire, il lui fait miroiter l’enseignement qu’il a reçu pour devenir mage. Le seul hic réside dans le fait que les neuf maitres n’acceptent pas les femmes. Ivoire lui proposera alors de la transformer pour qu’elle puisse y obtenir son admission ; ils partent tous deux pour Roke. Ce que Libellule ignore, c’est qu’Ivoire veut surtout se jouer de ses anciens maitres. 

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Résumer une nouvelle est un exercice encore plus périlleux que pour un roman.

Libellule est une nouvelle rattachée à l’univers de Terremer d’Ursula Le Guin. Pour ma part, je l’ai pioché dans le recueil « Légendes » orchestré par Robert Silverberg. Contrairement aux autres recueils, il vaut mieux pour la majorité des nouvelles, avoir réalisé une petite incursion dans le monde concerné sinon on risque un peu de se noyer. Libellule est l’un des contes de Terremer.

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LibelluleMa première rencontre avec l’auteure, c’était à la lecture de « Le sorcier de Terremer », le premier tome de Terremer ; son cycle majeur. D’ailleurs, c’était le livre sélectionné pour la première lecture commune du forum Le Cercle d’Atuan. Mon impression était tiède, j’avais aimé l’univers mais j’avais trouvé les personnages trop manichéens, les événements trop rapides. J’avais eu beaucoup de mal à m’y attacher.
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Quand j’ai lu Libellule, j’ai de suite été scotchée avec la possibilité de visiter une école. A y réfléchir, je crois que j’aime particulièrement les parcours initiatiques, le temps de l’apprentissage est mon instant préféré (Harry Potter de J.K. Rowling, Chronique du Tueur de Roi de Patrick Rothfuss, L’ange de la mort de Brent Weeks). En relisant ma chronique sur « Le sorcier de Terremer », j’ai souri car c’était déjà à l’époque l’un des points que je regrettais avec ce tome.
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Et pourtant ! Et oui, relire cette nouvelle m’a presque donné envie de recommencer, de donner une seconde chance à ce cycle. Je n’ai rien à redire à la plume de Le Guin, simple et efficace. Elle a ménagé le suspense en 80 pages, suffisamment pour la lire d’une traite car je voulais savoir. Libellule n’est pas son vrai nom et elle va part à la recherche de sa véritable identité. La magie n’est pas à base de sorts élémentaires à apprendre dans les livres mais bien sur la connaissance du véritable nom des objets et la maitrise des éléments.

J’avoue être assez déconcertée par la fin de cette nouvelle, mais je vous laisse seul juge.

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« Libellule » est une nouvelle un peu déconcertante si on la lit en guise d’introduction au  cycle d’Ursula Le Guin. Toutefois, ces quatre-vingt pages donnent le ton, tant sur la qualité du récit que sur le fait d’attiser le lecteur. Cette nouvelle est donc un préambule on ne peut mieux écrit pour Terremer.
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Dans le chaudron :
¤ Le sorcier de Terremer, tome 1

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Souvenir de lecture :
¤ J’ai reçu ce livre lors de ma dernière année d’étude pour le jeu « Santa Claus » : chaque nom d’étudiant était inscrit sur un bout de papier et on tirait au sort la personne à qui nous allions offrir un cadeau. C’est un de mes amis qui a tiré mon nom. A l’époque, il avait d’ailleurs coché sur le sommaire tous les œuvres qu’il pourrait me prêter.
¤ Ce livre est un rescapé de mon incendie, il est donc la tranche sale (de restes de suie) et il a une odeur particulière.
¤ J’ai déjà lu mais non chroniqué l’épée-lige et le chevalier errant qui se trouvent dans ce recueil et que j’ai lu en compagnie des atuaniens.

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Challenge je lis des nouvelles et des novellas JLNN

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Ce billet est une participation pour le challenge je lis des nouvelles et des novellas.

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Pic : Libellule par HopelessBeliever.
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KING Stephen – Carrie

02/11/2013 30 commentaires

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Carrie Stephen KingTitre : Carrie
Auteur : Stephen King
Plaisir de lectureetoile 4 Livre à découvrir

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Carrie White est le souffre-douleur de ses pairs. Aussi loin que remontent ses souvenirs, cela a toujours été le cas. Malgré les récents événements survenus après une séance de sport, la chance semble tourner. Elle est invitée au bal de promo par Tommy, un jeune homme populaire du lycée. Mais cette nouvelle donne est basée sur la méchanceté de certains élèves.

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Carrie 01)°º•. Si Carrie est une tête de Turc et surtout une mal aimée, le contexte familial joue pour beaucoup. Margaret sa mère est une fervente croyante fondamentaliste. Elle est entièrement convaincue que sa fille vit dans le péché. Elle punit régulièrement Carrie, qui, enfermée dans le placard doit fortement prier. Malheureusement, sa croyance mute en vengeance. Par les autres élèves, elle est tour à tour méprisée, ignorée, houspillée… et parfois, tout à la fois. Ses semblables ne daignent pas s’intéresser à Carrie et le monde se ferme littéralement à elle. On découvre en même temps que Carrie, son pouvoir de télékinésie qui s’affirme petit à petit. .

Nous sommes d’abord surpris par sa maladresse et tout au long du récit, le lecteur oscille à savoir s’il doit l’aimer ou la détester. Parmi les dindons, Chris, cette jeune fille populaire est insupportable, Susan fait partie également de la troupe de tête mais elle tente de se racheter en faisant promettre à son petit copain Tommy d’inviter Carrie au bal.

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Carrie 03)°º•. L’ouverture du livre s’effectue sur la scène terrible des douches communes après le sport où Carrie subit les brimades animales de ses camarades alors qu’elle pense être entrain de mourir.  L’histoire se termine sur une apocalypse absolue. Et au milieu, nous entrons dans l’univers de Carrie. Le récit est entrecoupé d’extraits d’interviews, de rapports, d’analyses scientifiques ou d’extraits de livres : si parfois, ils coupent un peu le rythme de lecture, ils invitent surtout le lecteur actif à réaliser son propre cheminement. .

Stephen King met en scène l’archétype de l’intégrisme religieux avec une mère radicale qui sert presque d’excuse. Le livre est surtout porté sur l’adolescence, ce passage ô combien difficile pour certains. Les pensées de Carrie sont tournées vers la rage qu’elle porte au monde. L’auteur décrit les souffrances de la protagoniste avec justesse. La méchanceté gratuite est mêlée à la stupidité humaine de manière très convaincante. Ce livre ne fait pas peur à proprement parlé, on assiste à la mise en place d’un climat de malaise. Par ailleurs, Stephen King distille le suspense avec brio. .

Carrie est mon premier Stephen King. Neph et Emma étaient outrées d’entendre que je n’avais jamais lu cet auteur, si bien que cette dernière m’a offert ce roman. Et sans elle, je t’avoue, lecteur, que je n’aurai sans doute pas tenté avant longtemps. Le gros a priori que j’avais, c’est que King, c’était surtout de l’horreur/épouvante, ce qui ne pouvait convenir à lectrice peureuse que je suis.

Ce livre est le premier que Stephen King publie (sous cette identité), et ce en 1973. C’est en 1976 que la première adaptation cinématographique « Carrie au bal du diable » sort au cinéma dont le scénariste est Brian De Palma : le film pâtit un peu de la mode de l’époque sur les tenues, les décors, les effets visuels, les petites interprétations du livre. J’ai eu un peu de mal avec le terrible ralenti de la fin, mais je suis un public difficile pour cette fois ; j’ai également ressenti moins d’empathie pour Carrie que lors de ma lecture, car elle se fait davantage aidé par son entourage (notamment par la professeur de sport Chris Hargenson). Je n’ai guère entendu autant de gros mots dans un film (si ce n’est avec Paul de Mottola). Sur l’ensemble de l’adaptation, Brian De Palma respecte la trame du roman. Mine de rien, c’est un classique du genre ; avec des effets spéciaux au top au moment de son tournage. Le 4 décembre 2013, sortira une nouvelle adaptation « Carrie, la vengeance » signée par Kimberly Pierce.

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Carrie est un livre troublant tant sur l’ambivalence des sentiments que nous ressentons que sur le climat de malaise. L’écriture de King basée sur un récit entrecoupé d’extraits permet d’affiner le sentiment d’événements réels. J’ai été très surprise par ce livre sur la teneur des propos si riche.

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   Carrie 02  Carrie 05  Carrie 04 .

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Souvenir de lecture : Le déluge qui s’abat sur cette pauvre Carrie.

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Dans le chaudron :
¤ Dancing Lolita de Gudule.

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logo Halloween 2013

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Cette lecture est une participation au rendez-vous « Stephen King » du challenge Halloween.

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Adalana’s imaginary world, Book en stock (Dup), Chez Neph, Dans ma bibliothèque (Rose), Déjeuner sous la pluie (Maned Wolf) ont elles aussi été surprises par le jugement aveugle des gens.

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Pics : #01 par Ryandcody ; #02 par Distantlullabies ; #03 Comicbookguy54321 ; #04 par Awnen ; #05 par Arcopitcairn.

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Categories: KING Stephen Tags: ,

LINSDAY Jeff – Ce cher Dexter, tome 1

27/10/2013 12 commentaires

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Ce cher Dexter Jeff LindsayTitre : Ce cher Dexter (tome 1)
Auteur : Jeff LINDSAY
Plaisir de lectureetoile 4 Livre à découvrir
Tome 2, tome 3, tome 4, tome 5, tome 6, tome 7

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Efficace dans son travail, tendre avec sa compagne, d’humeur joyeuse et d’apparence amicale, Dexter a tout plaire. Mais cette fine couche de peinture menace à tout moment de se craqueler pour révéler sa véritable nature. Et si l’une des personnes qu’il côtoie n’avait qu’une seule once d’idée de sa véritable identité, il crierait d’horreur. Mais pas lui. Les sentiments humains, il ne connaît pas.

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Ayant vu entièrement la série télévisée éponyme, des rapprochements seront réalisés durant ma chronique.

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Ce cher Dexter 02)°º•. Dexter a été recueilli très jeune par Harry. Il est devenu son père adoptif et Deborah, sa sœur. Dexter devient le narrateur de l’histoire ; ce qui permet un rapprochement efficace entre lecteur et personnage mais qui rend les secondaires beaucoup plus fades : ils manquent clairement de profondeur. Qu’on l’aime ou non, dans la série télévisée, Deborah « envoie ». Ici, elle n’est pas aussi exquise, elle est même trop écervelée (sans parler de son physique qui est à l’antithèse de sa version télévisée). Rita, Vince, Angel, Doakes, LaGuerta font partie du cercle le plus privé de Dexter.
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Grâce à la narration à la première personne du singulier, nous avons accès aux sentiments de Dexter et on se rend compte de la complexité de sa réflexion. L’histoire est basée sur ce personnage et non pas sur l’enquête en elle-même : c’est pourquoi si vous aimez être tenu en haleine pour et par celle-ci et que vous n’êtes ici que pour la précision d’un pendule, vous risquez d’être déçus.
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)°º•. Dexter tente à tout prix de se fondre dans le décor : une sœur, une petite amie, un boulot stable ; il est regular. Mais tout à fond de lui, sa nature première est celle d’un serial killer. Il respecte le code instauré par Harry pour ne pas tuer des innocents. Il se focalise sur des « méchants ». C’est l’envie irrépressible de respecter une procédure millimétrée tant pour ses agissements tant que pour satisfaire le Passager Noir. Ce dernier est la part obscure et incontrôlable de Dexter. Elle y est davantage développée dans la série papier que sur le petit écran : nous avons l’impression qu’il est relayé sur la banquette arrière d’un véhicule conduit par le Passager Noir dans ses moments les plus sombres.
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Il vous faudrait également apprécier l’auto analyse qui prend les trois quarts du récit : Dexter va même devenir psychotique sur la toute fin. Le personnage pratique l’autodérision et cela permet aussi de soulager un peu la pression de la lecture. C’est très étrange de ressentir ses sentiments paradoxaux : peut-on s’attacher à un criminel ? Est-il juste d’éprouver de l’empathie pour un serial killer ? A-t-il valeur de justicier à nos yeux ?

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_ Qu’êtes-vous ? murmura le père Donovan.
_ Le commencement, expliquai-je. Et la fin. Mon père, je suis votre Dé-créateur.

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Ce cher Dexter 01)°º•. Quand j’ai voulu regarder le premier épisode de la série, je n’ai pas pu. J’ai coupé au bout de dix secondes puisque Dexter s’approchait d’un œil avec un scalpel. J’ai retenté, quelques jours après et j’ai été assidue tout au long des huit saisons. J’étais en plein visionnage de la première saison lorsqu’un ami m’a conseillé de les lire. Je l’ai regardé un peu les yeux ronds parce que je n’aime pas avoir la frousse, mais alors… vraiment pas. Je n’aime pas la torture non plus (surtout quand c’est réaliste, donc pas sur des zombies (je me répète, non ?)). J’ai commencé, j’ai kiffé. J’ai mangé les trois premiers tomes avant d’attaquer la deuxième saison télévisée. Par ailleurs, j’apprécie aussi la bande originale signée par Daniel Licht.

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L’écriture est nerveuse, la plume acerbe convient parfaitement pour ce type de récit. En réalité, le roman est assez court et se lit très vite. La tendance à l’humour noir me fait toujours sourire. J’aime la vision caustique de Dexter et je trouve que le roman présente beaucoup plus de noirceur que la série éponyme.

Je reste toutefois assez intriguée par l’utilisation de la troisième personne parfois et de retrouver le nom de « Dexter » quand il parle de lui.  Il n’empêche que ce tome est l’un de mes préférés au vu de l’enquête qui s’y déroule.

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« Ce cher Dexter », c’est la phase d’approche du personnage principal. On y constate immédiatement sa couverture et nous sommes tout de suite plongés dans le cœur de sa vie, et dans ses ténèbres, aussi. C’est vraiment délicieux de le voir réfléchir, se questionner, et « ne pas » ressentir.

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Ce cher Dexter extraits

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Ce cher Dexter 03
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Souvenir de lecture : Les visites à la patinoire.

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Dexter stampNon seulement il s’agit d’une lecture commune mais elle est aussi le choix du défi Valériacr0 d’octobre pour… Valeriane, qui a adoré détester LaGuerta.
Ptite-Boukinette
(Azariel) et Mélange de saveurs littéraires (Erato) ont aussi découvert le pot-aux-roses.

CITRIQ

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logo Halloween 2013

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Et voilà une participation pour le challenge Halloween.

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Pics : #01 Axlesax ; #02 PatrickBrown ; #03 Amy art.
Et d’autres sont extra, mais spoilent : clic #1, clic #2, clic #3.

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Gudule – Dancing Lolita

21/10/2013 20 commentaires

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Dancing Lolita GuduleTitre : Dancing Lolita
Auteur : Gudule
Plaisir de lectureetoile 4 Livre à découvrir

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Mina, jeune fille fuit sa vie, Abel Feval, la soixantaine, tente de la retracer. Ces deux-là ont des objectifs différents mais trouveront sans doute en l’autre, la spontanéité et une confiance sans égale. Concept plutôt rare en 2036 où le troisième âge use et abuse du Juvénal, cette fameuse cure médicamenteuse qui fait rajeunir. Validée par les pouvoirs étatiques, ce traitement permettrait de combattre la pédophilie, entre autres.

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Quand Jodelle Foster, nonagénaire décède au Dancing Lolita, Abel Feval, écrivain de profession se demande s’il s’agissait de l’identité empruntée de sa mère. De son côté Mina fugue car elle veut échapper aux dégâts causés par son beau-père en retrouvant sa grand-mère dans le Tarn.

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Cette fameuse cure, le Juvénal est fortement prisée par le troisième âge car il peut donner une apparence adolescente voire plus jeune encore. Cette régression a un prix. Très vite, apparaissent sur le marché des médicaments similaires mais dont les ratés sont nombreux. Appelés Juva, les consommateurs permettraient ainsi de contrôler la pédophilie en vendant de la libido. Ici, Gudule nous propose vers les enjeux de ce régime et des dérives possibles.

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On pourrait presque parler de roman d’anticipation pour le côté futuriste, mais il s’agit de Science-Fiction : Anne Duguël nous entraine dans une période proche de la nôtre et dans le même univers, semble-t-il. L’auteur ne va pas par quatre chemins sur la façon de nous présenter ses idées. Bien qu’intelligemment écrit, cette novella est quelque peu dérangeante, notamment sur l’intrigue. Novella assaisonnée d’humour noir voire teintée d’horreur, la chute n’en est que plus sombre.

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Dancing Lolita extrait

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Souvenir de lecture : Le fond de cour des Vertes Années.

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Dans le chaudron :
¤ Le chat noir et autres nouvelles de E.A. Poe

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Challenge je lis des nouvelles et des novellas JLNNlogo Halloween 2013Cette chronique est une participation au Challenge Halloween ainsi qu’à celui de Je lis des nouvelles et des novellas.
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FAZI Mélanie – Miroir de porcelaine

23/09/2013 17 commentaires

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Miroir de porcelaine Melanie FaziTitre : Miroir de porcelaine
Auteur : Mélanie FAZI
Plaisir de lectureetoile 4 Nouvelle à découvrir

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Iris sort d’une période « d’hibernation » et se fait violence pour sortir de l’état léthargique dans lequel elle se trouve. Elle veut répéter son numéro qui consiste à animer deux automates en même temps tout en les rendants indépendants l’un de l’autre. Mais l’exercice n’est pas si facile quand corps et esprit humains ne veulent pas aller dans la même direction.

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Voladia et Saskia sont les deux automates d’Iris. Ce sont des squelettes « bois, métal, tissu rembourré, structure sans fioritures » qui ne prennent vie que lorsqu’on leur enfile leur costume. Leur description est soignée : pièces de vêtement, coups de pinceau pour le visage, matières des tissus et couleurs. La douceur d’une plume, la rondeur d’un sein, le creux d’un nombril sont chez ces automates le manque à créer ; une certaine volupté. C’est pourquoi ces pantins de porcelaine effectuent des chorégraphies : dans la danse, on y retrouve beaucoup de sensualité.

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Mais ça sonne faux. Ma voix est émaillée de minuscules fêlures.

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La nouvelle est particulièrement bien écrite car l’auteur a la faculté de faire pénétrer le lecteur dans l’univers, et ce, dès les premiers mots. On s’attache à Iris au premier paragraphe. Les jeux de flashbacks s’investissent tant pour le rythme que pour la compréhension de la scène. On veut voir Iris s’animer pour sa passion et l’on ressent immédiatement sa détresse. La solitude de la protagoniste pèse lourd ; la volupté est transposée aux pantins.

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Miroir de porcelaine extrait 01

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La belle écriture suscite au mieux nos émotions. Le récit est bien mené, plein de poésie mais doux amer également. Un malaise s’installe au fur et à mesure de notre lecture. La dualité déchire la nouvelle : les automates beaux et froids à la fois, la colère et l’immense tristesse d’Iris, Saskia et Voladia qui se veulent jumeaux et que finalement sont bien différents. Lire cette nouvelle, c’est un peu comme si on venait de regarder un instant de vie à travers une fenêtre, comme un spectateur silencieux et s’en aller à petits pas.

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Miroir de porcelaine extrait 02

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J’avais déjà découvert la plume de Mélanie Fazi au travers de deux ses recueils : Serpentine et Notre-Dame-des-Écailles (ainsi que sa parfaite traduction du recueil « Ainsi naissent les fantômes » de Lisa Tuttle). L’auteur possède la grande force de faire pénétrer le lecteur dans chaque univers, et bien souvent juste le temps d’une nouvelle. « Miroir de porcelaine » a reçu le prix Masterton 2010 et est parue originellement dans « 69, anthologie érotique » anthologie qui proposent des textes d’érotisme & de littérature de l’imaginaire. J’ai reçu la nouvelle grâce au partenariat des éditions ActuSF avec le challenge Je lis des nouvelles et des novellas de Lune.

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Miroir de porcelaine est une nouvelle courte mais prenante. Le temps d’une parenthèse, Mélanie Fazi nous emmène aux côtés d’Iris. Malgré sa solitude, deux automates partagent et sa vie et les planches : Voladia et Saskia. Mais dans le tempo de cette nouvelle danse, une apocope s’immisce définitivement. L’auteur nous propose une écriture soignée pour une histoire au court format qui fonctionne.

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Souvenir de lecture : la description des automates.
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Dans le chaudron :
¤ Notre-Dame-des-Écailles
¤ Serpentine

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My summer of (SFFF) love Challenge je lis des nouvelles et des novellas JLNNVoici donc ma dernière entrée pour le challenge My summer of (SFFF) love pour ce trio un peu particulier où l’entité la plus vivante ne s’avère pas forcément l’être humain ; et aussi pour le challenge Je lis des nouvelles et des novellas.

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La biblioblog de Maêlle, Les histoires de Lullaby ont aussi touché la porcelaine de ces automates.

CITRIQ

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