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HOBB Robin – L’assassin royal ~ La nef du crépuscule, tome 3

03/07/2012 20 commentaires

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Titre : La nef du crépuscule (L’assassin royal, tome 3)
Auteur : Robin HOBB
Plaisir de lecturecoeur notation Livre avec entrée au Panthéon
Tomes 1245, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12

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Maintenant que la flotte est fin prête, Vérité part au-delà  à la recherche des Anciens. En son absence, Fitz sert de garde-fou à la cité de Castelcerf. Si tôt le départ de roi-servant exécuté, Royal s’offre une trajectoire en conséquence où il se veut être centre du monde. De son côté, le roi Subtil est toujours sous l’influence de la Fumée même si le Fou veille sur lui ; cela ne l’empêche pas d’arranger le mariage du bâtard avec Célérité sans tenir compte de Molly.

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)°º•. Robin Hobb nous livre toujours des personnages pleins de ressources. Faiblesse, richesse, beauté, laideur, courage et lâcheté ornementent le portrait de chacun d’entre eux.
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Fitz a moins d’entrain à envier la famille royale que dans les derniers tomes même s’il ne semble en avoir encore les désavantages. Il remplit son serment et apprend la réelle définition du mot sacrifice. Dès les premières pages, on le sait sur la sellette de Royal et qu’il va alors en baver. Il développe une meilleure maitrise de l’Art et le lien du Vif est indispensable à sa survie.
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Le méchant se doit d’être extrêmement crédible dans toute histoire qui se respecte. C’est un des points primordiaux que Royal relève haut la main. Il est encore plus insupportable dans les premiers tomes : dès que la voile où se trouve Vérité disparaît derrière la ligne d’horizon, il met ses plans à exécution ; il met tout sans dessus dessous dans des proportions dont vous n’avez même pas idée.
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Kettricken emporte toujours notre enthousiasme car elle possède un fort caractère mais a la main sur le cœur ; elle joue vraiment son rôle de reine-servante et non pas de « femme du roi-servant ».  Burrich et Molly sont toujours dans l’environnement de Fitz bien que tout ne se déroule pas aussi bien qu’il le faudrait. Le fou est toujours aussi énigmatique et tout autant apprécié. J’ai particulièrement aimé la description des Béarnais : femmes aux cheveux courts et lisses, tête de faucon comme les anciens guerriers. Il va sans dire qu’on apprend l’existence d’ennemis secrets.

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)°º•. Robin Hobb a toujours une écriture très facile à lire et développe l’empathie du lecteur. La fin se révèle très cliffhanger et nous avons une sorte de grande frénésie à découvrir ce qu’il se passe à la page suivante.
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Castelcerf demeure le théâtre des relations humaines que se révèlent très juste dans leur description et leurs arrangements. Manipulations et autres manigances sont presque une façon de respirer. Nous en avons pour tous les goûts : bataille, trahison, tristesse, impatience mais aussi amitié, allégeance et respect envers et contre tout.
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Nous sommes tenus en haleine de A à Z et même plus. Les rebondissements sont très nombreux grâce à l’enchainement des événements bien cadencé. Nous avons le droit à quelques petites révélations concernant le passé ou les facultés de nos personnages mais nous avons toujours autant de questions dont la réponse reste en suspens. Robin Hobb sert beaucoup de descriptions pour les lieux et surtout les sentiments des protagonistes ; si pour certaines lecteurs, cela se révèle être une plaie, pour moi, c’st un véritable délice.
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Quand je suis plongée dans ces livres, cela me fait penser au tourbillon de feuilles soulevées par le vent : c’est vraiment dingue comme saga ! J’aime tous ces petits détails qui s’enclenchent les uns aux autres selon nos découvertes ; c’est juste magique.

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Lire « La nef du crépuscule » c’est finalement seulement continuer ce que nous avons commencé : se laisser porter par une plume vive, se faire ravir le cœur par des personnages bien brossés et vivre le souffle coupé toutes leurs aventures.

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)°º•. Biographie
Robin Hobb aussi connue sous le pseudonyme de Megan Lindholm s’appelle Margaret Astrid Lindholm Ogden, née en 1952. Dès 1971, elle s’investit dans l’écriture : si elle utilise des pseudonymes différents pour insuffler des approches différentes dans l’écriture, il n’en demeure pas moins que signer sous le couvert d’une identité relativement masculine avec Robin Hobb, lui a permis de se faire accepter dans ce milieu. L’ensemble de son oeuvre s’inscrit dans le médiéval-fantastique.
Son site sous le pseudonyme de Megan Lindholm, et celui de Robin Hobb.
Vous pouvez retrouver le détail du découpage français de ses cycles de l’assassin royal et des aventuriers de la mer, ici.

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Dans le chaudron :
¤ L’apprenti assassin, tome 1
¤ L’assassin du roi, tome 2
¤ Le poison de la vengeance, tome 4
¤ La voie magique, tome 5
¤ La reine solitaire, tome 6
¤ Cycle des aventuriers de la mer

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Souvenir de lecture : Mais comment va rebondir Robin Hobb avec une telle fin de tome ?!

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On continue la Lecture commune au long cours partagée avec Olya & Eirilys. Avec Olya, nous sursautons aux mêmes instants ; on rage avec la même intensité et souhaitons découvrir la suite… alors qu’Eirilys tente de tenir le « motus et bouche cousue ».

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Vous pouvez retrouver l’avis d‘Olya et Eirilys mais aussi celui de Le blog d’Hydromielle, Le blog d’une P’tite Elfe, Les lectures de Cachou, Les victimes de Louve, Livr0ns-n0us et Valeriane & Books.

CITRIQ

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Pics : #01 Fou par SweetSnail ; #02 Molly red skirts par FarArden.

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HOBB Robin – L’assassin royal ~ L’assassin du roi, tome 2

12/05/2012 30 commentaires

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Titre : L’assassin du roi (L’assassin royal, tome 2)
Auteur : Robin HOBB
Plaisir de lecturecoeur notation Livre avec entrée au Panthéon
Tomes 1345, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12

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Bien que Fitz se remette péniblement de son empoisonnement, il n’est pas au bout des ses peines : à la cour, des amours se déclarent, d’autres ont du mal à décoller, la royauté s’affaiblit alors que des complots se dessinent. En dehors de Castelcerf, les Pirates rouges font toujours parler d’eux et les forgisés se dirigent droit sur la ville. Notre héros se retrouve au milieu de ce grand fourbi alors que sa position et ses choix personnels doivent s’affirmer en pleine tourmente.

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)°º•. Un des plus grands atouts de cette histoire est l’épaisseur des personnages que présente Robin Hobb : ils sont réellement attachants.  Si de prime abord, on a l’impression de ne pas connaître réellement leur passé et leurs sentiments, Hobb s’attache pourtant à nous distiller ces informations sur le long cours de manière assez naturelle.
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Fitz est une pleine période adolescente et du haut de ses 15 ans, il n’est pas facile de jongler avec ses multiples rôles : assassin, bâtard et amoureux. Vaille que vaille, il tente de maintenir les relations avec ceux de son entourage. Il est tiraillé en tout sens : amour-raison, liberté-devoir et Art-Vif.
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Dans ce livre-ci, Burrich et Umbre sont beaucoup moins présents, Fitz se rapproche du prince Vérité – que j’apprécie de plus en plus malgré un caractère très vivace – . Patience veille toujours au grain (ou sur le sien ?) et est assistée par Brodette ; Molly quant à elle, sous la tenue bleue de servante est la cause de grands troubles chez notre jeune homme. Kettricken, nouvellement à la Cour sera assez présente dans ce tome, et c’est vraiment appréciable, de la côtoyer, de la voir évoluer… de devenir une Dame sans qu’elle occulte son caractère. Il n’en va pas moins que Subtil, le roi tombe malade et s’enfonce dans ses soucis de santé comme le Fou qui reste tout aussi mystérieux bien qu’il nous fasse quelques révélations, encore un peu obscures à nos yeux. « Son origine, son âge, son sexe et sa race sont tous sujets à conjecture ».
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Dans le cœur de Fitz, il n’y avait qu’un seul ami à poil : Fouinot, chiot au moment de leur rencontre. Leurs relations étaient au-delà de toute compréhension par l’entourage, très forte et dépassant tout ce que vous pouvez imaginer. Cependant, Œil-de-Nuit lui donne tout son affection et véhicule des valeurs de son espèce à Fitz, malgré le désaccord de ce dernier.  Fitz se fait définitivement adopter.

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)°º•. Ce tome VF est la première moitié du tome VO « Assassin Royal » et est pourtant diablement riche !

Si on peut ressentir un peu moins d’actions dans ce volet, on aboutit à une découverte plus approfondie des personnages. Il y a certes moins d’esclandres et autres batailles, mais les complots de cour sont toujours présents. Fitz n’a pas de mission a proprement parlé comme c’était le cas dans le premier tome. Cependant, ce sont les liens et conflits entre les personnages qui donnent toute l’importance à « L’assassin du roi ».
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En ouverture de chapitre, on y découvre quelques lignes écrites par la plume de Fitz qui conte ses mémoires afin de sauvegarder ses souvenirs pour autrui : détails des traditions, du monde politiques, des événements présents au moment où se déroule telle ou telle action. Ces préludes offrent une vision globale assez appréciable et qui semblent encore plus judicieux en cas de relecture si j’ai bien compris.
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Les intrigues sont toujours palpitantes : la menace des Pirates rouges et des Forgisés est présente bien qu’en sous-fonds ; Fitz est plongé dans les dessous politiques contre son gré. Hobb devient un très bon chef d’orchestre par son écriture soignée. Le suspense demeure latent, il s’étire sans le côté « sur le feu » mais fait de nous de grands curieux.


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La trame est riche, nous promettant encore de grands moments. Parfois, c’est comme si on regardait une gigantesque tapisserie à la lumière d’une lampe torche : si on arrive un tantinet à se focaliser sur un point, beaucoup de choses restent pour l’instant dans l’ombre. Cette histoire très intense dessine un point d’orgue sur la psychologie des personnages même si on ne note pas d’acte décisif sur le terrain. La justesse des sentiments est à mettre en avant : pas d’amour dégoulinantes, pas de héros super-méga-fort.
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Le traitement des informations est exquis : Hobb a l’art et la manière de donner les informations avec parcimonie, de nous les faire parvenir, de nous attacher mais aussi de nous proposer un second angle de lecture, une nouvelle approche. Ah, signalons aussi les nombreuses interrogations qui découlent de tout cela : pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?

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Un tome dense où les mœurs de la Cour sont mises en avant : l’intrigue n’est pas réellement sur le terrain mais au niveau des intrigues politiques. Fitz doit se positionner en sortant de l’innocence de son enfance et des responsabilités qui lui incombent maintenant. La sphère de Castelcerf est en perpétuel mouvement et c’est sans aucun doute ce qui nous tient tant en haleine grâce à une écriture vive.

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)°º•. Biographie
Robin Hobb aussi connue sous le pseudonyme de Megan Lindholm s’appelle Margaret Astrid Lindholm Ogden, née en 1952. Dès 1971, elle s’investit dans l’écriture : si elle utilise des pseudonymes différents pour insuffler des approches différentes dans l’écriture, il n’en demeure pas moins que signer sous le couvert d’une identité relativement masculine avec Robin Hobb, lui a permis de se faire accepter dans ce milieu. L’ensemble de son oeuvre s’inscrit dans le médiéval-fantastique.
Son site sous le pseudonyme de Megan Lindholm, et celui de Robin Hobb.
Vous pouvez retrouver le détail du découpage français de ses cycles de l’assassin royal et des aventuriers de la mer, ici.

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Dans le chaudron :
¤ L’apprenti assassin, tome 1
¤ La nef du crépuscule, tome 3
¤ Le poison de la vengeance, tome 4
¤ La voie magique, tome 5
¤ La reine solitaire, tome 6
¤ Cycle des aventuriers de la mer

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Souvenir de lecture : Kettricken, une Reine-en-devenir comme on aimerait plus souvent en voir !

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On continue la Lecture commune au long cours partagée avec Olya & Eirilys, on se rend très vite compte que nous avons la même sensibilité quant aux actions des personnages… ce qui nous en fait adorer certains et détester d’autres.

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Vous pouvez retrouver l’avis d’Olya et aussi celui de A demi-mot (Elise), Carnet de lectures de Iani, Hydromielle, Le bazar de la littérature (Mélisende), Le blog d’une P’tite Elfe, Les lectures de Cachou, Les victimes de Louve, Lire et délires (flof13), Livr0ns-n0us (Sarah), Thé, lectures et macarons (Syl.), Valeriane & Books.

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Pics :#01 Kettricken ; #02 Molly par ~Vlac.

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HOBB Robin – L’assassin royal ~ L’apprenti assassin, tome 1

28/03/2012 54 commentaires

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Titre : L’apprenti assassin (L’assassin royal, tome 1)
Auteur : Robin HOBB
Plaisir de lecturecoeur notation Livre avec entrée au Panthéon
Tomes 2345, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12

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Subtil règne sur la cité de Castelcerf, père de trois fils Chevalerie, Vérité et Royal, il tient avec aplomb son royaume. Cependant, les Pirates Rouges envahissent Forge et asservissent les personnes d’une manière sauvage : ils ne ressemblent plus à des humains ; bien qu’en vie, ils ne répondent plus qu’au seul besoin de manger. Ce nouveau fléau qui « forgise » les gens terrorise l’ensemble du pays. On prétend qu’il vaut mieux être mort que forgisé. Pourtant, c’est sous une toute autre apparence que le risque potentiel d’ébranlement de la société apparaît. Un jeune enfant est emmené aux portes du château par son grand-père ; c’est le portrait craché de Chevalerie : son bâtard. C’est une toute nouvelle donne qui est alors distribuée. Fitz est recueilli par le maître d’écurie Burrich et apprendre les rudiments de la vie. Coincé dans son statut non officiel, Fitz va devoir prouver qu’il a le droit de vivre. Afin de rétablir un pseudo équilibre, le roi Subtil fait de lui son homme-lige et en vérité, son assassin privé. Fitz doit suivre plusieurs éducations, il est tiraillé par les différents points de vue, instable de par sa position, et les épaules lourdes de secrets.

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)°º•. L’originalité, un peu déstabilisante lors des premières pages concoctée par Hobb est la constitution des noms de quelques personnages. Les noms évocateurs de talents ou de vertus deviennent une contrainte dont l’Art se sert pour obliger la personne à tendre vers ladite vertu dont il a été baptisé.
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On rencontre Fitz tout petit, il ne se souvient plus de ce nom et sera donc baptisé Bâtard (Fitz en anglais). On aime le voir grandir, on aime à croire qu’à travers les pages, on le soutient dans les épreuves qu’il traverse. Il n’a pas l’âme d’un héro et n’en veut pas ; son statut non officiel lui cause beaucoup de souci alors qu’il ne demande aucune reconnaissance. Il veut qu’on le laisse vivre mais tout le monde n’y concède pas.
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Autour de Fitz gravite tout un monde. Son roi-servant Subtil qui porte bien son nom, ses trois fils : Chevalerie, Vérité et Royal qui accueilleront tous la venue de Fitz de manières bien différentes. Burrich est l’homme de Chevalerie et le maître écurie de Castelcerf. Un peu rustre mais très attachant, il assure l’éducation basique de Fitz et assure sa sécurité.
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Pour son parcours initiatique, il sera sous la houlette de plusieurs individus. Dame Patience est la femme de son père Chevalerie. Dotée d’un petit grain, elle est d’un enthousiasme sans limite. Elle est d’ailleurs passionnée par les plantes. Elle se prend d’une affection parfois embarrassante pour Fitz. Elle a un franc-parler et la réplique facile : « Il n’y a pas de commune mesure entre l’expression méditative d’un adulte et l’esprit bovin d’un adolescent ». De manière plus officieuse, il rencontrera Umbre qui se révèle dur mais juste ; il peut causer beaucoup de peine à Fitz mais est aussi d’un soutien indéniable. Enfin, il y a Galen, le maître de l’Art au sein du château, qui va véritablement persécuter ces jeunes adolescents dans leur apprentissage. Il voue une rage sans limite à Fitz.
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Et puis, il y a aussi le Fou ; très énigmatique, il apparaît à des points clés de la vie de Fitz. Il donne souvent dans le discours tordu et complètement incompréhensible mais il peut aussi exprimer quelques confessions. C’est un personnage hautement énigmatique et je l’apprécie beaucoup. Une citation que j’aime beaucoup, qui pourrait se révéler être une philosophie de vie « Lorsque tu cherches à percer les motivations d’un homme, n’oublies pas que tu ne dois pas mesurer son grain avec ton boisseau. Il se sert peut-être pas du même que toi. »
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Si Molly devient une personne chère au cœur de Fitz puisqu’il la connaît quand il trainait dans le bourg plus jeune ; les Pirates restent une grande menace pour le peuple et symbolisent le risque d’être « forgisé ». Hobb propose des personnages avec beaucoup d’épaisseur avec un aspect psychologique élaboré. Même les personnages secondaires en profitent. Très vite nos préférences s’installent et on apprend à découvrir les personnages et à apprécier leurs relations.

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)°º•. Robin Hobb nous entraine dans le royaume des Six-Duchés où le décor est essentiellement moyenâgeux. Elle propose un contexte politique peaufiné, des hiérarchie et organisation de la cité bien façonnées. La géographie poussée demeure crédible, ce n’est pas le but que recherche l’auteur en nous mettant de la poussière dans les yeux. Chaque début de chapitre donne des informations sur l’Histoire des Six-Duchés : les traditions, les événements du passé et les actes de grandes figures historiques.
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Les intrigues sont par ailleurs très bien introduites ; la description est très visuelle : apparaissent devant nos yeux les magnifiques couleurs de la chambre du Fou, l’accueil chaleureux et tourbillonnant de Dame Patience, l’odeur de la paille réconfortante des écuries et le regard observateur de Molly. Le récit est relativement « light fantasy » puisqu’il n’y a pas de créature magique à proprement parlé.
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Robin Hobb a su s’écarter du sacro-saint manichéisme ; par ailleurs, il est assez difficile de classer ses personnages dans les « bons » ou les « méchants », nos points de vue changeant parfois selon la donne.
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Enfin, un des intérêts les plus considérables est représenté par toutes les bribes d’informations concernant le Vif et l’Art. Si le premier se base sur une empathie extrême avec les animaux ; le second serait une sorte de transmission de pensée, de ressenti et d’énergie entre humains. Mais il serait malhonnête de résumer ainsi ces deux courants aussi simplement.

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)°º•. « L’apprenti assassin » propose une grande densité du récit : Robin Hobb met chaque élément à sa place, donne avec parcimonie des informations pour que le lecteur soit actif et nous avons la satisfaction de faire ses propres connexions sans avoir cette impression de pré-mâchage ; et pourtant la simplicité se dégage de l’écriture.
Ce premier livre n’est pas un tome introductif même si c’est une multilogie ; nous entrons de plain pied dans un grand puzzle. Même si certains événements sont prévisibles, cela ne gâche en rien la lecture car on les attend avec impatience ; surtout que l’auteur nous livre les émotions des personnages sur un plateau d’argent.
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L’histoire est comme une grande tapisserie dont on imagine quelques fils, dont on voit se dessiner un détail sous nos yeux, mais on ne prend pas encore pleinement conscience de l’ampleur du relief général de la tapisserie. Sous le couvert de ses mémoires, Fitz nous raconte les faits, revient parfois dessus avec du recul. Il conte son histoire avec précision, pour laisser une empreinte dans ce monde, pour offrir un livre de ce genre sur le sujet de la « magie ». On voit se faire et se défaire des nœuds de l’histoire, ainsi que les vies mêlées et entremêlées ; et c’est tout à fait jouissif. On éprouve également un grand attachement vis-à-vis des animaux car nous les observons à travers les yeux de Fitz.
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La plume travaillée offre un style vraiment riche. Elle prend le temps de raconter et de nous immerger dans la vie des personnages. Ce premier tome assez est narré à la première personne du singulier. L’histoire est palpitante ; le discours vif et enlevé même dans les descriptions.
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Notre empathie se développe fortement à la lecture et j’y ai même versé mes premières larmes. Quand je suis sortie du livre, je n’ai pu que m’exclamer à base d’onomatopées comme « waouh ». Je ne doute pas une seule seconde que Hobb va encore nous en mettre plein la vue ! On a très envie de se plonger irrémédiablement dans les tomes suivants. Notons par ailleurs que cette histoire est très facile d’accès pour les non mordus de fantasy.
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Un premier tome tout en puissance, en écarquillement des yeux et en palpitations du cœur. Robin Hobb sait charmer son lectorat dès les premières minutes. Entrez dans la vie de Fitz, suivez ses tribulations saupoudrées de magie. Vous n’en reviendrez pas.

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)°º•. Biographie
Robin Hobb aussi connue sous le pseudonyme de Megan Lindholm s’appelle Margaret Astrid Lindholm Ogden, née en 1952. Dès 1971, elle s’investit dans l’écriture : si elle utilise des pseudonymes différents pour insuffler des approches différentes dans l’écriture, il n’en demeure pas moins que signer sous le couvert d’une identité relativement masculine avec Robin Hobb, lui a permis de se faire accepter dans ce milieu. L’ensemble de son oeuvre s’inscrit dans le médiéval-fantastique.
Son site sous le pseudonyme de Megan Lindholm, et celui de Robin Hobb.
Vous pouvez retrouver le détail du découpage français de ses cycles de l’assassin royal et des aventuriers de la mer, ici.

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Dans le chaudron :
¤ L’assassin du roi, tome 2
¤ La nef du crépuscule, tome 3
¤ Le poison de la vengeance, tome 4
¤ La voie magique, tome 5
¤ La reine solitaire, tome 6
¤ Cycle des aventuriers de la mer

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Souvenir de lecture : un Fitz très attachant, un Fou énigmatique et tout un tas de choses plus qu’appréciables.

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Ce premier tome est aussi celui de la Lecture commune au long cours partagée avec Olya & Eirilys. C’était vraiment agréable de pouvoir toujours fomenter ses hypothèses, s’interroger aussi et associer nos idées et coups de coeur sur des scènes, des paroles ou des actes des personnages. Quand on évalue la richesse et la densité de ce roman, je trouve que c’est exactement le type d’histoire parfait pour une lecture commune.

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Vous pouvez découvrir l’avis d’Olya & d’Eirilys ; mais aussi celui de A demi-mot (Elise), Bazar de la littérature (Melisende), Carnet de lectures de Iani, Hydromielle, Le blog d’une P’tite Elfe, Le boudoir de MéloëLes lectures de Cachou, Livr0ns-n0us (Sarah), Valeriane & Books.
CITRIQ

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Il rejoint le Challenge Magie & Sorcellerie Littéraire.

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Pics : #01 FitzChivalry Farseer par Harlequin-Romance ; #02 The Fool par A 6A7 ; #03 Burrich par JesterofTheSky ; #04 Regal par Vocatur ; #05 Verity and Kettricken par aeromachia.

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GUILLAUME Céline – La perle d’éternité et autres récits fantastiques

02/03/2012 11 commentaires

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Titre : La perle d’éternité et autres récits fantastiques
Auteur : Céline GUILLAUME
Plaisir de lecture Livre à regrets

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Julien vient de mourir et Blandine décide de reprendre ses travaux concernant des recherches au Château Aube-Croix construit au XIIe siècle. Sous le regard pervers de Charles Cornier le propriétaire, elle doit se concentrer. C’est évidemment sans compter l’apparition d’Albérède d’Aunis et son amant Thibault de Montbreuil. Elle rencontre également des acheteurs potentiels…

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Ce livre se compose d’un court roman (novella) d’une centaine de pages accompagné de courtes nouvelles. Le surnaturel est au cœur des histoires. Céline Guillaume traite de sujets peu évidents ou du moins, pas entièrement accepté par le lectorat comme la mort infantile, la réincarnation, les apparitions, etc. On notera que le deuil est omniprésent au sein des nouvelles.
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Concernant le roman « La perle d’éternité », j’ai eu beaucoup de mal à rentrer dedans : il y avait une sensation de brouillard entre l’histoire et moi. Par ailleurs, j’ai trouvé l’introduction du fantastique brutale et demeure peu crédible à mes yeux. Enfin, je pense que le format de novella n’est peut-être pas adapté pour la magnificence à ce genre de récit : un roman aurait sans doute permis de mieux connaitre les personnages et d’y aller en douceur.
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Les nouvelles me semblent plus accessibles et agréables même si elles sont très courtes. On a accès à davantage de sentiments et j’avais l’impression que Céline Guillaume nous ouvrait alors les portes de ses souvenirs. Bref, ces nouvelles paraissent plus spontanées et plus sincères grâce à une auteur plus impliquée.
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Dernier point relativement négatif : la préface de Brasey construite sur une métaphore trop lyrique ne m’a pas du tout accrochée. Si je n’étais pas curieuse, c’est typiquement le genre de préface qui me fait avancer… à reculons, voire pire : à fermer tout simplement le livre. Parfois, trop, c’est trop ; “Elle écrit à la plume, ensevelie de dentelles noires, à la lueur d’une bouge rouge qui répand sur les murs de pierre un halo fantomatique.”
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« La perle d’éternité et autres récits fantastiques » et moi nous ne nous sommes point trouvés. Les points négatifs sont beaucoup trop importants dans la balance par rapport au positif. Si les nouvelles sont d’un caractère meilleur, ce n’est suffisant pour avoir satisfait ma lecture ; il faudra que je côtoie l’auteur avec d’autres de ses écrits.
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Céline Guillaume née en 1981 est une auteur française spécialisée dans le fantastique, son domaine de prédilection. Elle est également amoureuse de la période médiévale.
La couverture est cependant très belle, elle est une sorte de grimoire et me fait penser à la couverture de la saga Magyk d’Angie Sage ou encore d’Alera de Cayla Kluver (que je n’ai point lues). Il me semble par contre, que la bague est en argent et non en or.
Ce recueil a reçu :
¤ Premier Prix du Recueil « Regards 2006 »
¤ Première Mention « Arts et Lettres de France 2006 »
¤ Premier prix d’Albâtre du roman au Concours International des Editions Terriciaê 2006

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Book en Stock (Phooka) a également lu ce livre.

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Et hop une petite lecture équitable !
Parce que les éditions Lokomodo sont « petites mais costaudes ».

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.Cette lecture a été réalisée en partenariat avec les éditions Lokomodo.

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GABORIT Mathieu – Chronique du soupir

28/02/2012 20 commentaires

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Titre : Chronique du soupir
Auteur : Mathieu GABORIT
Plaisir de lecture : Livre sympa peu s’en faut

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Alors qu’un soir, son fils Saule arrive pour quémander de l’aide, une jeune fille dans les bras, Lilas, aubergiste de bord de mer décide de le soutenir. Avec Errence son amant, Cèdre & Iris ses enfants, ils vont devoir fuir la garde de la Haute Fée, envers et contre tous et sans hésitation.

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)°º•. Lilas est une naine à la retraite : ancienne chef de garde la Haute-Fée, la voilà maintenant à tenir l’auberge du Sycomore. Après que son mari Frêne se soit ancré dans l’éternité, elle papillonne avec un jeune elfe du nom d’Errence. Cette héroïne est mère, usée par la vie et pourtant c’est avec tout le souffle qu’elle possède qu’elle va alors aider Saule. Ce dernier vient demander de l’aide pour la jeune fille Brune ; entrainant dans la course poursuite ses frère et sœur Cèdre et Iris.

Cerne se révèle quant à lui le personnage qui m’a été le plus intriguant.

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)°º•. Tout comme pour Les Chroniques des Féals, Mathieu Gaborit nous comble par son imagination débordante ; l’univers créé est cohérent, envoutant et novateur. J’ai aimé tout ce qui tourne autour des fées : la fée primordiale, les Fées Renégates, l’échange possible entre le propriétaire du corps et sa fée de cœur.
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J’ai été assez surprise et tout à fait convaincue par la géographique magique : la toile cosmique qui répertorie les attaches et les autres relations « vivantes », le système de champs féériques (les verticales) ainsi que les Lignes-Vie.

On notera que Mathieu Gaborit met également l’amour des femmes à l’honneur : celle de la Haute-Fée, de la femme pour son mari, pour son amant, pour son fils, pour la fille.

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)°º•. L’idée du souffle est bien trouvée : la métaphore est belle et pleine de grâce. Un peu d’originalité ne peut sans aucun doute faire du bien à la littérature fantasy. Malheureusement, cela demeure une histoire un peu ratée comme le souffleur de verre avec l’une de ses pièces : Mathieu Gaborit semble être parti dans cet univers sans prendre le temps de savoir si le lecteur avait lui aussi fait sa valise. Il part sur un chemin qui semble trop personnel pour que le lecteur puisse voir son dessin : on reste à côté de la plaque.
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L’ossature de l’histoire est trop abstraite : l’univers créé de toutes pièces entraine une confusion chez certains lecteurs qui ne réussissent pas à tout imaginer malgré les explications écrites. J’avoue que m’étant laissée porter j’ai été emballée de ce qu’il se dessinait alors dans ma tête. Le voyage des personnages s’avère très rapide et les actions-réactions ne sont pas toujours clairement définies.
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Il va sans dire que l’histoire ne manque pourtant pas de poésie : la pointe sombre proposée par les ambiances et dans l’histoire elle-même est contrebalancée par un grand espoir via l’ode à l’amour. La thématique de la liberté est aussi imposante puisque les être humains sont physiquement enchaînés avec les fées de cœur. Ce one shot de 300 pages relativement court laisse un sentiment de frustration au lecteur qui a beaucoup trop de questions restées sans réponse.

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Chronique du Soupir est un challenge osé, relevé par Mathieu Gaborit : si l’intrigue nous demeure fugace au point de se sentir un peu esseulé à la fin de notre lecture ; il va sans dire que l’univers est invraisemblable et vous serez subjugué… pour peu que vous accrochiez.

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)°º•. Biographie
Né en 1972, Mathieu Gaborit dédie ses premières amours aux jeux de rôle. En plus de jouer, il participe à l’écriture des jeux de rôle et est auteur de l’un d’entre eux. C’est tout naturellement qu’il en vient à l’écriture de romans dans l’imaginaire.
Son site.
La superbe couverture est réalisée par Didier Graffet.
Lire les premières pages du roman.

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Dans le chaudron :
¤ Les Chroniques des Féals – Coeur de Phénix, tome 1
¤ Les Chroniques des Féals – Le Fiel, tome 2
¤ Les Chroniques des Féals – Le Roi des Cendres, tome 3

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Souvenir de lecture : Et si jamais une fée-coeur, se parlerait-on ?
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Ils ont été très nombreux à lire Chronique du soupir… A demi-mot (Elise), Ansible (Spooky), Book en Stock (Dup & Phooka), Books in Wonderland (Seelie),  If is dead (DabYo), Imaginelf (Lelf), La bibliothèque malounienne, Ladelyrante, La P(ile) à L(ire) d’HecleaLe boudoir des livres (Cerisia), Lectures trollesques (Ptite Trolle), Les victimes de Louve, Mes lectures de l’imaginaire (Olya), Muti et ses livres, Plume, Reflets de mes lectures (Cédric Jeanneret), Steam Littérature (LOVD), Un brin de lecture (Karline05), Un papillon dans la Lune.

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Pics : #01 Fairy par LittlePurpleBee ; #02 Fairy Wings par KingaagniK.

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GABORIT Mathieu – Les Chroniques des Féals ~ Le Roi des Cendres, tome 3

26/02/2012 10 commentaires

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Titre : Le Roi des Cendres (Les Chroniques des Féals, tome 3)
Auteur : Mathieu GABORIT
Plaisir de lecture Livre sympa peu s’en faut

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Grâce aux Sombres Sentes, les charognards envahissent le M’Onde. Les empires tombent un à un et malgré un déploiement des zones de combat, la Charogne gagne de plus en plus de terrain. L’espoir de la vie repose sur les épaules de Januel parti dans le royaume de la mort. Même si Scende et Tshan ont tous deux des missions à accomplir, rien n’est encore gagné…

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)°º•. Januel m’exaspère depuis les toutes premières lignes de la saga « Les chroniques des Féals » et même s’il s’avère tout de même moins présent au sein de ce dernier tome, j’ai quelques regrets qu’on ne suive pas davantage Tshan et Scende. Pour moi, ils se révèlent on ne peut plus intéressants et je suis chagrinée qu’ils restent au statut de personnages secondaires. D’ailleurs, même en ce troisième tome, l’auteur nous présente de nouveaux personnages avec lesquels j’ai d’autant plus de difficultés que je ne comprends pas leur rôle et les identifie très mal.
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Ma seconde déception se tourne vers les Féals que nous ne croisons que très peu au cours de la trilogie. J’aurai aimé qu’on en sache plus non seulement sur la relation avec leur maitre humain mais aussi, connaître davantage leur communauté et découvrir également chaque empire relié aux Féals.

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)°º•. Malgré un manichéisme qui m’a passablement ennuyée sur l’ensemble de l’histoire, je retiendrai surtout le fait que Mathieu Gaborit ait de sacrées capacités à générer un monde imaginaire fabuleux. Il va sans dire que c’est pour moi la plus grande source de mon contentement. Les meilleurs moments pour moi, ont lieu dans le Royaume de la Charogne tout à fait dépaysant.
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Malheureusement, si je n’ai rien à reprocher à l’inventivité de l’auteur, j’ai davantage de mal avec la rapidité d’action ; le lecteur n’a pas le temps de s’attarder, il faut boucler l’histoire. « Le roi des cendres » est un peu en décalage avec les deux tomes précédents : l’histoire possède plusieurs points d’ancrage et n’est pas uniquement attachée à Januel mais nous avons alors le sentiment de survoler un peu le tout ; on se sent balloté.
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J’ai été plutôt fâchée de lire que « une vie vaut une vie » pour tous ces personnages  – puisqu’il s’agit d’un point central du roman, la lutte de la vie contre la mort – mais de voir que tout le monde veut se sacrifier et si possible, avant son voisin. L’intrigue pèche que ce soit au niveau du rythme et du suspense ; et n’a pas su me rendre suffisamment curieuse pour apprécier vraiment. Les batailles ne sont pas mon fort mais je retiendrai quand même une scène dans le Royaume de la Charogne et aussi le passage où on parle de magie tellurique qui repose sur l’écoute du sable.
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Enfin, les ouvertures égrainées par l’auteur dans lesquelles il ne s’engage pas m’ont été un peu frustrantes. La conclusion s’avère digne d’une fin hollywoodienne certes prévisible mais non moins particulière. Notons que les carnets qui intègrent des interviews ont été un réel plaisir à lire et permet aussi de se faire ses propres déductions.

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Les Chroniques des Féals proposent un monde imaginaire époustouflant où l’on part à la découverte de créatures mythiques non moins incroyables. La lutte entre la vie et la mort demeure l’intrigue principale que sert un personnage principal un peu horripilant et des personnages secondaires pas assez développés. Il n’en demeure pas moins que si l’intrigue n’a pas su me séduire et assez m’emporter, la plume de Mathieu Gaborit trouvera aisément des fans.

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)°º•. Biographie
Né en 1972, Mathieu Gaborit dédie ses premières amours aux jeux de rôle. En plus de jouer, il participe à l’écriture des jeux de rôle et est auteur de l’un d’entre eux. C’est tout naturellement qu’il en vient à l’écriture de romans dans l’imaginaire.
Son site.

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Dans le chaudron :
¤ Coeur de Phénix, tome 1
¤ Le Fiel, tome 2
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Souvenir de lecture : Et moi, j’ai le droit de préférer le Royaume de la Charogne ?

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Ce livre a été apprécié en lecture commune avec Dup, LefsÖ, Olya & Ptitetrolle, qui ont chroniqué ce tome. Mais aussi avec Cerisia, Elo, Pat, Phooka & Roz et qui ont chroniqué la trilogie entière.

CITRIQ

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Pics : #01 Dragon Phenix par Kvasaclimited ; #02 extrait de la ouverture de « Le Fiel » chez J’ai Lu.

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GABORIT Mathieu – Les Chroniques des Féals ~ Le Fiel, tome 2

19/02/2012 12 commentaires

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Titre : Le Fiel (Les Chroniques des Féals, tome 2)
Auteur : Mathieu GABORIT
Plaisir de lecture :   Livre sympa peu s’en faut

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La Charogne traque Januel, l’assassin de l’empereur de Grif’, bien malgré lui.  Farel, Scende et Tshan l’aide à rejoindre la Caladre pour qu’il puisse apprendre à gérer ses pouvoirs (le Bien et le Mal) ; tout en même temps, Januel doit contrôler le fiel dans son corps ainsi que le Phénix.

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)°º•. Les créatures mythiques – Griffon, Dragon, Licorne, Tarasque, Chimère, Basilic, Pégase, Caladre, Aspic et Phénix – font toujours partie de l’histoire. On y découvre notamment le Caladre qui fait froid dans le dos puisque perché sur l’épaule de son maitre puisqu’il accapare la bouche de ce dernier de manière permanente avec sa queue… munie de crocs au bout.
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Je n’accroche toujours pas avec notre héros principal, Januel : borné et assez cyclothymique, il passe bien souvent son temps entre les reproches à autrui et un état de béguin dégoulinant. Par contre, je me sens plus proche de Scende la draguéenne qui montre toujours autant de plomb dans son comportement et ses réflexions ; Tshan l’Archer Noir a aussi tout plaire, sa modestie en premier.
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Quelques personnages secondaires arrivent à tire-larigot et leur entrée peut perturber le lectorat dans la compréhension de la ligne directrice de l’histoire.

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)°º•. Le point d’orgue de cette trilogie repose à mon avis sur l’inventivité dont fait preuve Mathieu Gaborit pour son univers : les décors implantés sont très beaux, on imagine avec facilité la ville en forme de Féal, les rues pavées d’écailles, etc. Le M’Onde fait rêver mais cette très bonne imagination peut aussi être source de minime frustration puisqu’on ne va pas davantage visiter ces territoires inventés.

J’ai par ailleurs été très attirée et totalement subjuguée par le concept du fiel et la drogue de ronces noires même s’il n’est pas évident d’en apercevoir toutes les subtilités.

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Au niveau de l’écriture, j’ai trouvé que l’auteur s’accordait quelques facilités et autres retournements prévisibles. Les dialogues m’ont paru difficiles, parfois un peu bancals ; et c’est d’autant plus surprenant puisque j’ai été charmée par la plume concernant la création de cet univers.
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La psychologie des « méchants » est également appréciable et la phrase « le royaume des morts n’existe-t-il qu’en vertu de la vie ? » me fait d’autant plus tilter : quels liens unissent la Charogne et le M’Onde ?
Dans ce tome, on en apprend davantage sur les mystères entourant les Ondes et les ruisseaux des origines. Attention, la fin est on ne peut plus cliffhanger.

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« Le Fiel » continue à présenter l’épopée de Januel, Farel, Scende et Tshan : si les rebondissements prévisibles nous ravissent un peu notre enthousiasme, l’inventivité autour de ce microcosme est subjuguant. On appréciera peut-être davantage les personnages secondaires par rapport au protagoniste mais on reconnaît-là une histoire dont le style change un peu par rapport à ce que l’on connaît.

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)°º•. Biographie
Né en 1972, Mathieu Gaborit dédie ses premières amours aux jeux de rôle. En plus de jouer, il participe à l’écriture des jeux de rôle et est auteur de l’un d’entre eux. C’est tout naturellement qu’il en vient à l’écriture de romans dans l’imaginaire.
Son site.

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Dans le chaudron :
¤ Coeur de Phénix, tome 1
¤ Le Roi des Cendres, tome 3
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Souvenir de lecture : Préfères-tu supporter la Caladre ou le Jelhenn ?

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Ce livre a été apprécié en lecture commune avec Dup, LefsÖ, Olya & Ptitetrolle, qui ont chroniqué ce tome. Mais aussi avec Cerisia, Elo, Pat, Phooka & Roz.

Sur la bloggosphère, Mes Imaginaires (SBM) a aussi chroniqué ce livre.

CITRIQ

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Pics : #01 Caladre ; #02 Phénix.

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