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PEVEL Pierre – Les Lames du Cardinal

26/04/2018 14 commentaires

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Couverture "Les lames du cardinal" de Pierre Pevel : tome 1Couverture de la trilogie "Les lames du cardinal" de Pierre Pevel : tome 2 titré l'alchimiste des ombresCouverture de la trilogie "Les lames du cardinal" de Pierre Pevel : tome 3 nommé le dragon des arcanesTitres : Les Lames du Cardinal tome 1, L’alchimiste des ombres tome 2, Le dragon des arcanes tome 3

Auteur : Pierre Pevel
Plaisir de lecture Livres sympa

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1633, Richelieu veille sur le présent et le devenir de la France. Afin de renforcer sa gouvernance, il reforme la compagnie des Lames du Cardinal. Les dragons menacent le royaume et il devient vital de contrecarrer leurs plans.

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Le roman s’ouvre sur le Cardinal Richelieu en train de caresser son dragonnet domestique tout en réglant quelques menues affaires étatiques. De l’équipe des Lames, je n’en détaillerai pas les membres qui la composent pour vous laisser les découvrir. Ces hommes sont des élites, la crème de la crème ; c’est pourquoi ils « reprennent du service ». Pierre Pevel intègre des personnages sans que l’on connaisse leur véritable identité pour mieux brouiller les pistes. Dans l’ensemble, j’ai trouvé qu’ils étaient souvent définis par un seul trait de caractère ; celui qui va servir l’intrigue. J’ai trouvé dommage que la globalité de leur personnalité ne soit pas mieux exploitée.

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C’est l’intégration des dragons qui a suscité tout mon intérêt. Il existe trois types de descendants : ceux qui servent de moyen de transport, ceux qui deviennent des familiers et ceux de forme humaine. Ce sont ces derniers qui cherchent à mettre la main sur toute l’Europe. Entre autres, on apprend que la santé d’un individu dépend de l’équilibre de quatre humeurs : le sang, la bile, la phlegme et l’atrabile. Il en existe une cinquième, l’obâtre, propre à la race des dragons. Est liée le problème de la ranse, une maladie transmise par les dragons ou provoquée par les effets nocifs de leur magie.

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Cette trilogie est un hommage aux romans de cape et d’épée. Le soupçon de magie dans un récit réel entraine un mélange équilibré pour de la fantasy historique qui tient la route.
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Tous les éléments s’y trouvent : complots, trahisons, alliances nouées, désunions, périls, rebondissements, duels, jeux, alcool, traquenards, amours impossibles et héros sauvés in extremis. Le rythme des actions s’enchainent sans forcément avoir la possibilité de les apprécier à leur juste valeur. La lutte entre les clans, noir et blanc fait aussi une place à quelques individus « gris ».
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Ceci dit, j’ai trouvé que la magie impactait bizarrement l’univers ; par exemple, les informations de priorité absolue circulent encore à cheval sous la forme de lettre plutôt qu’à dos de dragon – wyverne – moyen de transport sûr et rapide. Le chapitrage varie d’un livre à l’autre et la longueur des parties est un peu étonnante.

Le récit se lit d’une traite jusqu’à la fin qu’on peut qualifier de grandiloquente. Cependant, j’ai trouvé que le thème des dragons était peu creusé. Et quand bien même j’essaie de dédaigner l’aspect « romans à succès », je pense que j’ai été influencée et m’attendais à un récit qui allait davantage m’entraîner dans un univers où le thème des dragons aurait été plus creusé. La trilogie reste une lecture plaisante.

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Illustration de Loïc Muzy de la trilogie "Les lames du Cardinal" de Pierre Pevel Illustrations de Loïc Musy pour le jeu de rôle "Les Lames du Cardinal" aux éditions Sans détour

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Souvenir de lecture : Livres gagnés lors des deux ans de blogging de Bouch’ (en 2014) (oui, bon…)

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Logo défi Valériacr0Pour le mois d’avril, Valériane souhaitait me faire avancer dans mon défi « Fin de série« … en me faisant commencer (hum ?) une série. On ne peut pas réellement parler de « nouvelle série » puisque je l’ai acquise il y a quelques années. Comme il s’agit d’une trilogie entièrement publiée – depuis plusieurs années, on a compris – j’ai décidé de m’auto-challenger en ne lisant non pas le premier tome comme l’avait choisi ma binômette mais toute la série.

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Lutin82 (Albédo) s’est aussi promenée dans un Paris draconien.

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Illustrations de Loïc Musy pour le jeu de rôle « Les Lames du Cardinal » aux éditions Sans détour

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Fenriss – La marque d’Ysengrin – Carrousel funeste, tome 1

23/05/2014 12 commentaires

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Carrousel funeste Fenriss La marque d'Ysengrin tome 1Titre : Carrousel funeste (La marque d’Ysengrin, tome 1)
Auteur : Fenriss
Plaisir de lectureetoile 2 Livre à regrets

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A Paris, un massacre vient d’avoir lieu. Le commissaire Franco et l’inspecteur Markez, deux professionnels de la Criminelle vont être en charge de l’enquête. Cette affaire semble impliquer aussi Esperanza qui se trouve poursuivie en ignorant pourquoi. Cependant, les répercussions ne touchent pas que le monde Ordinaire et Agartha l’est tout autant.

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Nous suivons plusieurs groupes de personnes : D’abord, Markez, Franco et Chloé qui enquêtent sur la nouvelle drogue appelée “T1” ainsi que sur la disparition de personnes. Ensuite, Esperanza sera accueillie par Titi et Jean alors que Petiot la prend en chasse. Enfin, à la Cour, le Roi surnommé Masque-de-fer compte sur son Assassin officiel, Vidocq. Tous se réunissent autour de son ennemi public, Arsène Lupin ; nous retrouvons Dame Poulain, Dame Blanche et la Reine Noire pour fêter l’anniversaire de ce dernier.

Lire la suite…

BRADSHAW Gillian – La légende arthurienne ~ Faucon de mai, tome 1

20/03/2014 12 commentaires

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Faucon de mai Gillian Bradshaw La legende arthurienne tome 1Titre : Faucon de mai (La légende arthurienne, tome 1)
Auteur : Gillian BRADHAW
Plaisir de lectureetoile 4 Livre à découvrir

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Gwalchmai est le fils du roi Lot des îles Orcades et de Morgawse. Il ne fera jamais un bon guerrier, contrairement à son aîné, Agravain. Il est davantage attiré par les arts comme le chant. Sa mère lui propose alors de lui apprendre à lire le latin. Cependant, c’est vers les arts occultes que Morgawse le dirige et il tentera de s’extirper de ses griffes et de prêter allégeance à Arthur.

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Gwalchmai, Faucon de mai en celte, est un garçon timide mais au grand destin. Il est un peu naïf et c’est ce qui le rend attachant. Ses souffrances éprouvées durant sa jeunesse l’ont terriblement marqué, il devra combattre ses démons intérieurs et l’emprise des Ténèbres.

Il fera la rencontre de plusieurs personnes durant son périple pour partir à la rencontre du Roi Arthur et de Taliesin, son Chef poète.
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Mais il y avait une différence, une ombre qui rendait toutes les choses familières étranges. J’avais fait un pacte et j’y étais lié. Une graine avait été plantée et, parfois, j’attendais, éveillé dans mon lit au milieu de la nuit, percevant dans le noir la calme respiration des autres garçons qui dormaient autour de moi ; j’attendais que la plante pousse et bourgeonne en quelques fantastique fleur noire.

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Faucon de mai Gillian BradshawGillian Bradshaw propose une réécriture du mythe arthurien : elle reprend le contexte historique en le modifiant. Elle nous prévient de certains anachronismes qu’elle utilise afin de renforcer ce dernier. Elle emprunte des personnages des versions galloises et irlandaises, tant de la légende arthurienne que d’autres.
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Les rivalités avec les Saxons et entre les royaumes posent la base politique. Les hommes, assoiffés de pouvoir veulent annexer les territoires avoisinants. On y survole la notion de diplomatie et la stratégie politique. Le livre traite surtout de la dualité, la lutte de la Lumière contre les Ténèbres. Y figurent les anciennes magies, avec les objets, l’épée Caledvwlch et la présence du cheval Ceinaled…  Ce récit teinté de lyrisme est une histoire au démarrage un peu poussif : j’ai cru que j’allais restée enlisée aux premières pages alors que ce livre renferme une histoire prenante.

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“Faucon de mai” est le premier tome de la réécriture de la légende arthurienne par Gillian Bradshaw. Nous faisons la connaissance de Gwalchmai qui se trouve soumis aux Ténèbres. Luttant contre ces forces, il décide de faire serment d’allégeance à Arthur et de combattre pour la Lumière. Par une plume incisive et bien documentée, l’auteure nous conte sa version du mythe arthurien et du fabuleux destin de cet homme introverti.

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Souvenir de lecture : Une lecture qui demande du temps pour être savourée.
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Dans le chaudron :
¤ Kaamelott d’Alexandre Astier (une autre vision de la légende arthurienne)
¤ Thomas le Rimeur d’Ellen Kushner (pour faire un tour dans le monde des Fées)
¤ Faërie de Raymond E. Feist (lorsque les Fées font une incursion chez nous)
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Winter mythic fiction challengeSFFF au feminin.
Voici ma dernière participation au winter mythic fiction challenge organisé par Lhisbei et la deuxième au challenge SFFF au féminin de Tigger Lilly.

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Miss Mopi aussi aurait bien voyagé en compagnie de Ceincaled.

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ASTIER Alexandre – Kaamelott, Livre I, Première partie

13/03/2014 20 commentaires

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Kaamelott Alexandre Astier, Livre I, Premiere partieTitre : Kaamelott (Livre I, Première partie)
Auteur : Alexandre ASTIER
Plaisir de lectureetoile 5 Livre fantas… tique

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Arthur, roi de Bretagne doit retrouver le Graal ; mission sacrée confiée par les dieux. Autour de la table ronde, il réunit les meilleurs et plus fidèles chevaliers. Mais la quête piétine et Arthur doit souffrir de son quotidien… et son entourage.
Ce livre contient le script intégral des épisodes 1 à 50 de la première saison de la série télévisée éponyme.

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Nous avons la possibilité de lire le script intégral de la série télévisée qui a rencontré un succès fou. La voilà retranscrite sur papier. Joie ! Notre geekattitude est assouvie.
Mais recentrons-nous très vite sur le public visé : cette série est très fortement recommandée aux aficionados de la série. Tout l’intérêt porte sur la mémorisation du cerveau : le jeu des acteurs, leurs postures, leur voix et leurs intonations.

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C’est le côté magique de cette lecture particulière : nous revivons à travers les phrases ce que nous avons vu, notre cerveau, ce formidable outil s’adapte.
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La série Kaamelott se moque gentiment des contes de la légende arthurienne. Nous y retrouvons Arthur, Guenièvre et ses parents, les preux chevaliers (Lancelot, Perceval, Karadoc, Bohort, Yvain, Gauvain,…). Les portraits brossés de cette clique sont savoureux et les échanges bidonnants.

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LANCELOT, visiblement inquiet, vient chercher MERLIN dans son laboratoire.
LANCELOT – Dépêchez-vous, bon sang !
MERLIN – Mais qui c’est, ce type ?
LANCELOT – Un gars avec une barbe et un bâton. Je suis sûr que c’est un Enchanteur.
MERLIN – Qu’est-ce que vous voulez que j’y fasse ?
LANCELOT – Il faut que vous soyez là pour protéger le Roi Arthur au cas où ça dérape !
MERLIN – Vous rigolez ? Si c’est un Enchanteur, j’y fous pas les pieds, moi…

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La qualité des écrits n’est plus à prouver. Chaque épisode en cinq actes minimalistes avec chute fonctionne terriblement, le format court est parfait. C’est à la lecture de ce livre que je me suis surprise à constater que les épisodes vus restent en mémoire bien plus que je ne m’y attendais (plusieurs années sont passées depuis le visionnage). A travers les lignes, on y sent le travail soigné, le temps demandé, le ton et la forme, aussi. Pour peu que vous soyez entre fans de la série, la lecture à voix haute permet aussi de se bidonner à plusieurs.
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Bien qu’Astier soit un homme aux multiples talents, on peut se questionner sur l’intérêt du livre lui-même : que vaut-il en tant qu’œuvre littéraire à part entière ? Entretient-il l’imagination quand son seul rôle est d’être l’extension d’une autre art ? La seule découverte est finalement celle des scripts.

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Pour peu que vous soyez un aficionado de la série télévisée “Kaamelott”, la lecture des premiers scripts sera un ravissement. La mémoire se rappellera à vous pour savourer avec toutes les intonations voulues ces formidables échanges verbaux entre personnages si vertueux.

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Cliquez pour lire les extraits :

Kaamelott Astier extrait 01

Kaamelott Astier extrait 03Kaamelott Astier extrait 04

Kaamelott Astier extrait 05

Kaamelott Astier extrait 06

Kaamelott Astier extrait 07Kaamelott Astier extrait 02

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Souvenir de lecture : Roi de Bretagne et homme de patience ?

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Winter mythic fiction challenge

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Ce livre est une entrée pour le Winter Mythic Fiction Challenge.

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CITRIQ

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CONNOLLY John – Le livre des choses perdues

04/03/2014 24 commentaires

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Le livre des choses perdues John ConnollyTitre : Le livre des choses perdues
Auteur : John CONNOLLY
Plaisir de lectureetoile 3 Livre sympa peu s’en faut

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Malgré les rituels exécutés par David censée la protéger, sa mère meurt. Son père tombe amoureux de Rose et naît de cette union, son petit frère Georgie. David n’arrive pas à les aimer et son comportement chagrine son père. Mais au fond du jardin, la voix de sa mère l’attire. Il découvre un passage qui l’emmène vers un autre monde. A la recherche de sa mère et d’un moyen de retourner chez lui, David part en quête pour retrouver le roi.

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Le livre des choses perdues 01Du haut de ses 12 ans, David est passionné de littérature. John Connolly nous donne des moments privilégiés de lecture puisque le protagoniste entend murmurer les livres. Dans la maison de Rose, on lui octroie une chambre qui s’en avère remplie. Une fois qu’il a pénétré le monde parallèle, il doit retrouver le roi… qui possède le livre des choses perdues.

Ce roman d’apprentissage présente des personnages pour lesquels défauts et faiblesses ont été mis en avant. Nous retrouvons les personnages de contes de fées revisités : Blanche-Neige grassouillette et aigrie, les sept nains ouvriers communistes, le garde forestier, le chevalier Roland et les Sires-loups (nés de l’union entre le Chaperon rouge et le loup).

L’incursion dans l’univers est aisé. L’auteur nous entraîne vers un monde onirique entre rêves et cauchemars, naviguant sur le sens de la vie en réflexion large pour toucher du doigt l’acceptation de la mort.
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Le livre des choses perdues 02Ce roman offre une mécanique bien huilée et prenante. L’histoire est bonne aussi bien sur le fond que sur la forme. Connolly maîtrise les codes des contes de fées et s’amuse à modifier les mythes. Cette originalité est bienvenue et bien construite. J’apprécie particulièrement que l’auteur ne prenne pas son plus jeune public pour des chochottes.
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Le récit est particulièrement noir. L’horreur est constante car le danger rôde à chaque coin de page. Quelques scènes de cruauté m’ont dérangée, je pense notamment à la fin de l’aventure avec la chasseresse. Et c’est sans doute pourquoi, ce récit irréprochable dans son écriture n’a pas réussi à me séduire totalement car je l’ai trouvé assez triste, glauque et sérieux, trop peut-être. Ma première lecture (mars 2009) m’avait laissé peu de souvenirs, cette seconde me conforte dans mon appréciation quant au livre.

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“Le livre des choses perdues” vous entraîne dans un univers oniriques où les pires cauchemars de David se réalisent, les vôtres peut-être aussi. Les contes sont revisités et proposent une version encore plus noire que celle d’origine. La construction de l’histoire est originale et ne manque pas de piquant.  Que les âmes sensible soient prévenues, cette histoire contient quelques scènes horrifiques.

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Le livre des choses perdues 03.

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Souvenir de lecture : Mais cours, cours ! Ce livre est  un cadeau d’anniversaire de Fabieng.
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Dans le chaudron :
Des lectures qui sont prenantes et mettent aussi un peu mal à l’aise
¤ Beautiful Nightmares de Nicoletta Ceccoli
¤ Cristal qui songe de Théodore Sturgeon
¤ Mon cauchemar et moi de Yohan Sacré

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Winter mythic fiction challenge logo challenge Jeunesse Young Adult 2013

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Voici une entrée pour le Winter Mythic Fiction Challenge et je continue mon incursion pour le challenge jeunesse et Young adult.
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1er Chapitre (Lilibook), Anarésume (Anassete), Blog-O-Livre (Blackwolf), Book en stock (Phooka), Bricabook (Leiloona), Bulle de livre (Snow), Chaplum (Manu), Chroniques des temps futurs (Val), Des galipettes entre les lignes (Lili Galipette), Lis tes ratures (Lyra Sullyvan), Mon coin lecture (Karine), Perdre une Plume sont aussi passés par la brèche du mur du jardin.

CITRIQ

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Pics : #01 Of all things… par Soursips, #02 The Woodsman par Bisho-s, #03 The book of lost things par Erinevenight.
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Anonyme – Le Livre du Chevalier Zifar

24/03/2010 12 commentaires

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Le chevalier zifar AnonymeTitre : Le Livre du Chevalier Zifar
Auteur : Anonyme
Plaisir de lecture : etoile 4 Un livre à découvrir

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Zifar, chevalier de son état est l’objet d’une terrible malédiction : quoiqu’il fasse, son cheval meure tous les dix jours. Son roi ne voit que les dépenses pécuniaires magistrales à lui fournir tant de montures. Maintenant sans le sou, le Chevalier Zifar décide de partir pour d’autres terres, avec toute sa famille. Bien sûr, lors de leur périple, ils vont vivre mille aventures (ou pas loin). Ils vont commencer par perdre leurs enfants, Garfin fera l’objet d’un enlèvement par une lionne qui veut en faire son goûter, Roboam aura la délicatesse de se perdre dans les rues de la première ville visitée. Par-dessus le marché, Grima sera enlevée par des pirates des mers. Mais coûte que coûte, grâce à sa bravoure et à sa foi, le Chevalier Zifar est prêt à relever tout défi et à aller au bout du monde.

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Le chevalier Zifar 04)°º•. Les aventures du Chevalier Zifar, ce n’est quand même pas de la gnognotte, tu vois.
Il perd ses fils et sa femme, mais il a la foi : il est prêt à tout. Surtout à aider les gens, et punir les méchants. Bien que l’histoire soit prévisible et que les aventures se finissent toujours bien, quand nous ouvrons la première page de ce roman, nous avons l’impression de découvrir un trésor inestimable et lu par de rares privilégiés.
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Ce livre repose sur un modèle de conduite à double objectif : l’honneur et le profit pour le corps et le salut des âmes. Ce procédé est habituel au cours du XIVe siècle : l’enseignement se focalise sur le binôme « corps et âme ». Cela se justifie également par une caractérisation morale du Chevalier Zifar : comportement, observation, action et réflexion. Une quelconque description physique de Zifar est totalement absente du livre. L’important est de suivre sa progression spirituelle au fil des pages.
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Les situations narratives amènent notre héros de tous les temps (du moins du XIVe siècle) à de tristes événements. Cependant, toute décision consciencieuse, juste et raisonnable se voit gratifiée de l’aide de Dieu. Assurément, c’est davantage pour appuyer cet aspect que « Chevalier de Dieu » se révèle être un nom propre.
Le livre repose sur la proposition d’une grande leçon morale pour la conduite à tenir par son lecteur. Les expériences du Chevalier Zifar sont de nature : chevaleresques, morales, philosophiques, sociales et politiques. De quoi assurer l’éducation du bouquineur !
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La perspective la plus captivante pour moi est l’amplification que notre auteur utilise tout au long de son récit. Il pratique l‘entrelacement : l’histoire principale est truffée de petites histoires individuelles et de contes. C’est le système tant connu des poupées russes. L’auteur utilisera cette stratégie littéraire afin de mettre en avant ses connaissances ; son discours est illustré par de nombreux exemples.

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Le chevalier Zifar 05)°º•. Au vu des recherches réalisées sur l’ouvrage, ce dernier aurait été écrit à Tolède. Cette ville multiculturelle et plurilingue a joué un rôle pour la prose didactique et le modèle de « roman castillan ». A l’époque, s’y trouvaient d’importantes oligarchie mozarabe et communauté juive. C’est pourquoi le récit propose un mariage équilibré entre orient et occident.
Bien que la date d’écriture et l’identité de l’auteur restent un mystère, nous y trouvons des clins d’œil à des édits religieux et à d’autres contes. S’y sont également glissés des éléments fantastiques.
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Le roman repose sur le patron religieux suivant avec : les quatre vertus cardinales, les sept pêchés capitaux et les trois théologales. Avec respectivement, la prudence, la tempérance, la force et la justice ; puis l’acédie ou paresse, l’orgueil, la gourmandise, la luxure, l’avarice, la colère et l’envie ; et enfin, la foi, l’espérance et la charité.
Il n’en demeure pas moins que le Livre du Chevalier Zifar est d’un nouveau genre parmi les romans moyenâgeux puisque l’auteur donne une valeur exceptionnelle à l’intelligence.
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Le livre a fait l’objet de nombreux travaux : publié pour la première en 1512 par Comberger, les premières traductions françaises ont été effectuées au cours du XIXe siècle. Par la suite, il a été au cœur de multiples thèses et a même donné naissance à un livre pour enfant en 1962 et à une courte bande dessinée de quelques planches relatant l’histoire avec les navets.
La préface et les annexes prouvent par ailleurs, que la réécriture du livre n’est pas un blasphème mais doit, au contraire, être respecté. L’auteur du Livre du Chevalier Zifar souhaitait que les personnes capables de l’améliorer afin qu’il soit compréhensible de tous, y satisfassent.

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)°º•. Le prologue nous met directement dans le bain : il commence sur un fait historique et continue sur un commencement « artificiel » (créé de toutes pièces, modèle du roman à la castillane). La première partie nous emmène sur les aventures du Chevalier Zifar, la deuxième partie est un discours moraliste ininterrompu d’un père à ses fils (le plus difficile à lire d’une traite), enfin la troisième partie nous propose de suivre les aventures d’un des fils.
Les annexes se découpent en trois : les notes sont empreintes de renseignements et expliquent le choix qui s’est effectué entre les différentes propositions de traduction d’un mot, d’une phrase ou d’une expression (certaines propositions se situant l’une à l’opposé de l’autre) ; la table des matières récapitule le nom des différentes parties et chapitres, et un résumé en une phrase ; enfin le contexte du livre est les coulisses de cette histoire. Le discours est un peu difficile à suivre avec les nombreuses références bibliographiques mais se révèle une petite perle à lui seul.
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Ce livre, en plus d’être une histoire, est un véritable objet.
La couverture marron et les illustrations dorées lui donnent un côté « relique » très tentant. Tout est « finesse » : que ce soit le rendu final, comme les choix du papier, de la police ou même la présence des signets. L’odeur du livre y contribue : il ne sent pas particulièrement le neuf, ni même la même senteur que les autres livres, mais cela plait.

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Enfin, nous noterons que les illustrations de Zeina Abirached sont superbes, et que nous apprécierons les petits détails que seuls les LCA (Lecteurs Compulsifs Anonymes) verront : La puce située en marge qui signalera les emprunts au manuscrit de Madrid et la numérotation des lignes.
Un joli produit qui vous fait dire « waaaah ».

Enfin, l’offre de ce Livre du Chevalier Zifar était un grand enjeu et je n’ose imaginer les investissements pour proposer un tel ouvrage ! La traduction est réalisée par des mains de maitres. Un véritable trésor !
Bref, pari tenu. Voilà un livre qui a été très attendu, qui fait pour l’instant, l’unanimité des avis et – je l’espère – qui sera découvert par un nombre toujours plus important de lecteurs.

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Ce livre propose une de ces histoires dont nous avons l’impression d’en être un rare lecteur.  nous est proposé aujourd’hui par les éditions Monsieur Toussaint l’Ouverture. Au programme, nous avons beaucoup d’aventures, un brin d’ironie et des anecdotes humoristiques. Tour à tour penseur, aventurier et conteur, ce récit datant du XIVe siècle nous propose une belle leçon de savoir-vivre. Atout original pour un livre moyenâgeux, l’auteur inconnu met en avant la valeur de l’intelligence. Il repose sur un savant mélange de morales, de bienséance et d’expériences chevaleresques hors du commun.  Un trésor à découvrir au plus vite  pour les aficionados du genre.

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Le chevalier Zifar 01 Le chevalier Zifar 03 Le chevalier Zifar 02
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Le Grenier à Livres de Choco, Les lectures de Folfaerie et En lisant en voyageant de Keisha ont bourlingué aussi sur un cheval.

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ANTHONY Piers – Lunes pour Caméléon

30/10/2009 4 commentaires

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Titre : Lunes pour Camélon (Xanth, tome 1)
Auteur : Piers Anthony
Note : Livre à découvrir
Tome 2, tome 3, tome 4

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Bink est un homme comme les autres. Ou presque. Agé de 24 ans, nous apprenons qu’il est à la veille de se faire exiler. En Xanth, condition nécessaire pour que les natifs continuent d’y vivre au-delà de leur vingt cinquième année : posséder un don. Cependant celui de notre cher compagnon ne s’est toujours pas révélé. Pour garder l’amour de sa vie, Sabrina et sa patrie, Xanth, Bink est prêt à tout. Même à partir sur des sentiers inconnus pour rejoindre le bon magicien Humpfrey qui pourrait l’aider dans sa révélation. Avec la trouille au ventre et armé d’une grande motivation, Bink chemine au travers les bibiniers, les raizinzins et autres cyprès detoimondieu… Mais il n’est pas au bout de ses surprises. Xanth, empreint de magie est peuplé de créatures magiques… pas piquées des vers !

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)°º•. Xanth, en pleine fantaisie.

Bon, quand tu lis du Xanth, on dit que t’es dans la light fantasy.

Oui, une étiquette. Mais ce qui est important, c’est qu’il y a plein de créatures. Mais plein de chez plein.

En Xanth, la magie est particulière mais… banale. C’est même pire, tout être humain n’ayant pas de pouvoir magique ne peut pas vivre au delà de ses 25 ans et se voit vulgairement éjecté en Vulgarie. Les personnes peuvent révéler des dons qui peuvent être très forts (c’est le cas, notamment, des magiciens) et d’autres, des dons un peu… inutiles : je citais changer la couleur de l’urine, mais cela peut être faire flétrir et mourir une feuille, produire l’odeur du lait tourné ou faire jaillir du sol un rire dément.

Le roman commence très fort puisque nous sommes plongés directement dans cet univers… en y apprenant la sentence de Bink. Il fait alors le choix de partir chez le bon magicien Humpfrey pour qu’il l’aide à trouver son don et subséquemment, pour rester à Xanth avec Sabrina, l’amour de sa vie. Idéalement, tout devrait se dérouler sans encombre. Sauf que… les plans géographiques ont changé, on ne se débarrasse pas si facilement d’un centaure énervé, en échange d’un couchage on se retrouve quelques fois juré dans un procès de village et on rencontre tout un tas de monde qu’on aurait préféré ne pas croiser.

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)°º•. Bien belle brochette

Bink, notre Sans-Don-de-presque-25-ans est bien déterminé à positiver. Certes, il n’a pas de don, mais a bien du mal à se trouver d’autres qualités. Il essaye de faire le nécessaire pour rétablir une situation stable de jeune héros et de potentiel futur mari génial auprès de sa donzelle. Cependant, la vie n’est pas si facile et Bink s’entremêle les idées : il a beaucoup de mal à appréhender tout modèle féminin qu’il soit. Comment se projeter dans l’avenir quand sa seule quête est d’arriver chez Humpfrey ?
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Même si les autres lecteurs ne l’ont pas ressenti, moi, Bink et bah, il m’énerve dans sa quête de la femme-mariée-parfaite et de ses sauts dans le futur pour savoir comment elle deviendra chiante et comment il y survivra. Après, il est tout aussi touchant dans son approche bancale avec elles. Somme toute, il s’agit d’un bon gaillard avec un bon fond, et finalement, cela suffit largement. Quelque couardise sera vite supprimée par son envie de faire bien. Auprès de tout et de tout le monde… car il en rencontre, du monde. Beau, hum…
Commençons par les femmes. Qu’elles s’appellent Sabrina, Iris la sorcière, Fanchon, Dee ou Wynne, Bink ne sait tout simplement pas les gérer. Quand elles ne sont pas réellement moches (comme Fanchon, mais pourtant terriblement intelligente), elles sont soit très belles… soit elles usent de leurs dons d’illusion. Comment déterminer le vrai du faux ? Et si finalement, la beauté était un critère secondaire ? Car ces donzelles, il faut les supporter. Elles n’ont pas leur langue dans leur poche, sont caractérielles ou quelques fois très bêtes. Les femmes, pour Bink, sont une grande énigme. Bilan ? Elles lui donnent du fil à retordre et le voir si embarrassé et empêtré est relativement… comique !

Après, bien sûr, vous avez des hommes. Et des méchants.

Du genre, Trent, le mauvais magicien. Des pouvoirs maléfiques, une envie de conquête, et puis un bannissement. Quitter Xanth, c’est considéré les gens comme morts… quoique. Il a l’air bien vivant, et terriblement… méchant.

Par la suite, il y a les magiques.

Nous y croisons un couple de centaures, Chester & Chérie. A sang chaud ou exquis bonbon, ces deux-là ne sont pas prêts de passer inaperçus. Au même titre que le Château Roogna qui a bien l’air de mener sa vie tout seul. Evidemment, on y croisera une foultitude d’êtres comme vous les aimez : des basiliques, des dragons, des harpies, des licornes, des mandragores et la non moins attachante Manticore du château du bon magicien Humpfrey.

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)°º•.  D’un conte

Un roman. Une aventure à chaque chapitre : beaucoup de rencontres. On leur dit bonjour, on leur fait la bise et on repart… dommage ? Le rythme est plaisant, on rentre facilement dans le livre.

Ce qui caractérise vraiment ce livre est le côté fendard. Il reste léger… et c’est d’autant plus appréciable : on goûte les chapitres et on les aime. Selon les situations, l’humour est plus ou moins présent : un dosage savant. Est étroitement lié à l’humour, le jeu de Piers ANTHONY avec ses personnages : ils sont bancals, attachants, un peu vicieux et rigolards, ce qui rajoute une sacrée dose d’épices dans cette histoire.

Enfin, et non des moindres, l’histoire est truffée de calembours, des jeux de mots, des mots valises et d’autres, inventés. Et croyez-moi, la traductrice a tenu la route !

Ils sont quelques fois faciles, d’autres fois tirés par les cheveux, mais les jeux de mots m’ont ravie. C’est simple, je me suis largement bidonnée. Nous pouvons trouver entre autres : lézarve, mite-railleuse, raizinzin, le bibinier, le cresthon, le lassaule-pleureur et d’autres phrases du genre « Rien Nasser de courir », « Tel qui rit vendredi, dimanche pleure Râ », « très sphinx nitouche ». Mon préféré reste le « cyprès detoimondieu ».

Et à tous ceux et celles qui se permettraient des rapprochements du genre… ça ressemble à du Terry Pratchett ou à du Catherine Dufour, je dirai « que nenni ». Lisez et vous comprendrez 🙂

Vous l’aurez compris : une histoire fraiche, légère, humoristique et … magique. Que du bon !

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)°º•. Alors

Piers ANTHONY est un écrivain américain, né en 1934. Ses œuvres les plus connues restent (les livres magiques de) Xanth.

Malheureusement pour nous, pauvres francophones ;  A l’heure actuelle, seuls… NEUF tomes d’origine sur trente six existants ont été traduits et publiés en français (37e en cours d’écriture). La première édition appartient aux Presses Pocket, sous le nom de «les livres magiques de Xanth ». Milady, en 2009, s’applique à les rééditer au format poche. De disponibles :
Lunes pour Caméléon, tome 1
La source de magie, tome 2
Château-Roogna, tome 3
L’(A)ile du centaure, tome 4
– Amours, délices et ogres, tome 5
– Cavale dans la nuit, tome 6
– Dragon sur piédestale, tome 7
– La tapisserie des gobelins, tome 8
– Un golem dans le potage, tome 9

A ce jour, les vingt-trois autres restent disponibles en anglais.

A noter que le cycle a été adapté en jeu vidéo pour PC sous le titre Companions of Xanth, sous Legend Entertainment en 1993.

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La lecture de ce livre s’est réalisée dans le cadre du Cercle d’Atuan : Arutha, Iani, Olya, Ryuuchan, Spocky, Tigger Lilly, Tortoise.
Chez Biblioblog, retrouvez l’avis de Coeur de Chêne
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