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BOUSQUET Charlotte – La peau des rêves ~ L’aube des cendres, tome 4

18/04/2013 5 commentaires

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Aube des cendres La peau des reves Charlotte BousquetTitre : L’aube des cendres (La peau des rêves, tome 4)
Auteur : Charlotte BOUSQUET
Plaisir de lectureetoile 4 Livre à découvrir

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Sur l’île, Lorelei va être fiancée à Rain et sauve in extremis Anja blessée. Toutes deux vont devoir revoir les choses pour tenter de réagir : mais il est parfois difficile de sortir du trou qu’elles ont elles-mêmes creusé (et aidées par d’autres). La priorité est de retrouver Milan pour instaurer un semblant de stabilité. Mais tous ne partagent pas cette décision. Cependant, Najma la conteuse n’est guère plus en sécurité que ses héroïnes.

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)°º•. Nous retrouvons les mêmes personnages que « L’aube des chimères » tome 3 car il s’agit de la même histoire. Nous sommes toujours à Berlin, sur l’île du clan d’Ishtar. Ce dernier se compose d’Attalus, le régnant, sa mère Inger et son fils, Rain. Nous croisons aussi Nefer maitre d’œuvre et sculptrice. Will est le garde du corps de Lorelei. L’avantage d’une histoire écrite en deux tomes et de voir les personnalités se révéler ou évoluer au sein des pages.
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Anja arrive à se relever et c’est avec une rage bien accrochée qu’elle va avancer, grâce à quelques appuis. Les chapitres sont alternés entre Anja et Lorelei : deux narrations pour marquer la séparation des équipes mais aussi pour pouvoir suivre l’avancée dans chaque camp. L’introspection de Lorelei est assez profonde, elle se remet entièrement en question. Du côté de Najma, nous avons quelques révélations : on avance, on avance.

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L aube des cendres)°º•. Le post apocalyptique est toujours présent dans cet univers mais il est moins marqué. S’il servait de décor dans les premiers tomes, ici ce n’est que pour indiquer l’origine des mutations. Le descriptif du monde est plus atténué pour se concentrer sur l’essentiel soit les thématiques et le scenario mais aussi pour laisser de la place à l’imagination. Charlotte Bousquet se focalise sur la tolérance et l’acceptation de soi. On note aussi et toujours quelques références musicales – qui ont l’air d’avoir de l’importance pour l’auteure.

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)°º•. « L’aube des cendres » est un tome qui se dévore littéralement. J’ai apprécié davantage cette aventure à celle de Cléo (tomes 1 et 2) mais les livres forment un véritable tout : une histoire gigogne intéressante pour la manière dont elle est traitée et pour les valeurs sous-marines notamment sur le rapport humain. J’ai trouvé la fin particulièrement touchante.
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Je confirme donc que la saga se construit bien sur 5 tomes sinon on serait plus que frustrés sans connaitre la « fin » de l’histoire de la conteuse Najma. Selon Elbakin, nous connaitrons les derniers mots de celle-ci dans une nouvelle qui sera attendue pour 2014.
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« L’aube des cendres » est le quatrième tome de « La peau des rêves » et conclut la deuxième histoire de Najma. L’imbrication proposée par l’auteure est originale ; la série bénéficie d’un scenario ficelé et d’une belle plume grâce à laquelle tout est amené avec facilité. Certains passages sont un peu moins crédibles de par leur tournure mais ce livre jeunesse – à partir de 13 ans – trouvera son public aussi auprès des adultes. Voici une saga de qualité dont on attend maintenant les tout derniers mots.

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)°º•. Biographie

Née en 1973, Charlotte Bousquet est une touche à tout. Tout à la fois, elle est auteur, traductrice et créatrice de jeux de rôle. Elle est aussi passionnée par l’histoire, la mythologie et les contes. L’illustration de couverture est de Mélanie Delon.

Son site, son blog.
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Dans le chaudron :
¤ Nuit tatouée, tome 1
¤ Nuit brûlée, tome 2
¤ Les chimères de l’aube, tome 3
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Souvenir de lecture : La fin, nous voulons la fin.
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Karline a aussi été émue par la fin de l’aventure d’Anja.
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Ce livre est une entrée pour le challenge Jeunesse/YA.
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Cette lecture a été réalisée en partenariat avec les éditions de L’Archipel.

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Pic : Ankh par mrzn89.

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LANDRESSIE Céline – Rose Morte ~ La floraison, tome 1

16/04/2013 20 commentaires

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La floraison Rose Morte Celine LandressieTitre : La floraison (Rose Morte, tome 1)
Auteur : Céline LANDRESSIE
Plaisir de lecture Livre à découvrir
Trois épines tome 2, Flétrissures tome 3

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Arrivée en France en 1570, la famille de Greer a fêté depuis les 28 ans de leur fille Eileen, surnommée Rose. Toujours demoiselle, Edmund l’informe que contre toute attente (et surtout celle de son rejeton), ses fiançailles avec le Comte de Chaumontel seront rendues publiques lors de la soirée parisienne organisée par le Comte de Janlys. Mais Rose et son amie Charlotte de Carville ont plus d’un tour dans leur sac pour déjouer les plans du paternel. Nonobstant, lors de l’événement tant attendu, Rose se surprend à plonger dans le regard captivant d’Artus.

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)°º•. La brochette de personnages est dans l’ensemble assez attachante – pour différentes raisons – et savamment dosée.

Dans la famille de Greer, je demande le comte Edmund, papa adulé mais aussi homme d’affaires ; lady Mary quant à elle, pince sans rire et catholique jusqu’au bout des ongles aura su me faire sourire plus d’une fois, la représentant forcément avec la bouche en forme de cloaque de poule. Enfin, leur fille, Eileen et nommée Rose est la protagoniste. J’avoue avoir une large préférence pour les personnages à forte personnalité mais j’apprécie grandement quand elle s’avère proportionnée : les grandes gueules ou les capricieuses (qui généralement, ont aussi plein de pouvoirs ou des destins exceptionnels, le tout sans difficulté aucune)  me font généralement hausser les sourcils. On se rend compte que Rose n’est pas caricaturale : forte mais attachante, elle est tout feu tout flamme. Malgré sa résistance mentale, on perçoit très vite qu’elle peut aussi être à fleur de peau. Cette femme flamboyante est le premier point important et positif du roman.
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Personnages « secondaires » et non des moindres, nous trouvons les frères Holival. Le comte Artus de Janlys ainsi qu’Adelphe. J’ai été particulièrement surprise quant à mon ressenti : moi qui préfère les hommes au rôle de méchant (qu’ils le soient ou qu’on le leur donne) comme les assassins, j’avoue avoir largement préféré Adelphe. Je ne peux m’empêcher tout de même de pensert qu’il y a anguille sous roche pour l’un comme pour l’autre et j’attends – déjà ! – impatiemment la suite. Charmeurs, un poil sauvage, irrésistibles gentlemen, on ne peut pas ne pas être intrigué par ce beau combo.
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Enfin, dans l’entourage de Rose, nous découvrons également Charlotte de Carville et Jérôme. Petite note non secrète, puisqu’il y ait question de vampire : une hiérarchie se dessine à travers le récit. Céline Landressie reprend le mythe fondateur du vampire (des multiples formes du vampire ?) en important les bases et autres concepts qui tournent autour de ces ‘créatures’.

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La floraison Rose Morte)°º•. Céline Landressie a choisi la fin du XVIe siècle pour planter son roman : elle mêle fiction et histoire avec tout le naturel qu’il est possible d’avoir en écriture. Henri IV, la Ligue, les Huguenots et l’Edit de Nantes sont les piliers de l’époque. Cependant, si cet aspect plaira à ceux friands de récit historique, il pourra aussi seulement effleurer ceux qui ne s’y sentent pas à l’aise ou peu attirés.
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Toute en retenue, la plume de l’auteure esquisse un joli entrechat pour décomplexer une période relativement riche afin de l’utiliser judicieusement comme toile de théâtre. Elle décrit des ambiances raffinées, des décors de l’époque avec un luxe de détails dépeints : toilettes et vieilles pierres.

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)°º•. Quand la douceur de la soie côtoie le tranchant des poignards.

Lire « La Floraison », c’est avant tout une belle rencontre. C’est une sensibilité mise en exergue pour servir un récit de qualité. Il est question de destins romanesques et d’enjeux politiques, mais avant tout, de Rose. Le choix d’une narration introspective est pertinent car nous disposons du point de vue intime de la protagoniste mais aussi un peu d’omniscience. Nous savons certaines choses dont elle n’a pas une once d’idée : c’est assez jouissif comme procédé et développe considérablement notre empathie.
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L’action brute n’est pas au cœur du roman et pourtant, nous n’avons pas le temps de nous ennuyer. Céline Landressie sait entretenir le mystère : elle révèle certains indices ici et là et dévoile d’autres particules de l’intrigue au compte-goutte. Il est de ces détails presque insignifiants qui méritent une seconde lecture (ou se rappelleront à notre bonne mémoire à la lecture des tomes suivants). Les dialogues sont réfléchis et apportent tous quelque chose, parfois de manière obreptice. C’est un véritable jeu de piste qui s’offre à nous.
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Historique, un brin polar, du genre fantastique, avec un peu de romantisme ou même des traces d’horreur, personne ne se risquera à étiqueter ce roman. La délicatesse de la plume est estimable : l’auteure prend le temps de narrer, de servir une profusion de détails et descriptions, de fignoler l’environnement : tout ce qui œuvre pour nous plonger dans l’ambiance. L’écriture soignée propose un vocabulaire choisi entrainant aussi une richesse et une intelligence des textes. L’ensemble est ingénieusement pesé.

Le livre propose un papier épais de bonne qualité ; la couverture réalisée par Magali Villeneuve sied à merveille au roman (combien de fois l’ai-je admirée avant de reprendre ma lecture ?)

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« La floraison » est un roman qui peut être qualifié d’historico-fantastique mais ce serait réducteur. Accompagnez Rose au caractère déterminé, se laissant piéger par le regard envoutant du Comte de Janlys. Suivez-la dans la sphère qui devient maintenant sienne et assistez au plus près à sa métamorphose psychologique. Grâce à une plume délicate, Céline Landressie entraine le lecteur dans une épopée vampirique, qui n’a pas à rougir en comparaison de ses confrères.

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)°º•. Biographie
Née en 1978, Céline Landressie s’avère davantage qu’une amatrice éclairée concernant notre Histoire, mais pas que. Elle est aussi la maman de Rose Morte, une pentalogie du genre fantastique dont « La floraison » est le premier tome. Le deuxième paraitra en mai 2013. Son blog

Pour découvrir prologue et chapitre 1, c’est par ici.

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Dans le chaudron :
¤ Le voleur de voix de Jean-Nicholas Vachon.

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Souvenir de lecture : charmant et habile du poignard.

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Accroc des livres (Mélisande), Book en stock (Dup) et Vampirisme (Madoka) ont aussi sombré dans les yeux d’Artus.

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Logo Lecture Equitable

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Il s’agit-là d’une nouvelle lecture équitable avec les Éditions de l’Homme Sans Nom.

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Cette lecture a été réalisée en partenariat avec Céline Landressie (que j’ai torturé pour l’emploi du tutoiement) et les éditions de l’Homme Sans Nom.

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Pic : Vamp goddess par Tas-poetry.
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MARTIN G.R.R. – Le trône de fer ~ Les noces pourpres, tome 8

12/04/2013 20 commentaires

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Les noces pourpres G R R MartinTitre : Les noces pourpres (Le trône de fer, tome 8)
Auteur : G.R.R. MARTIN
Plaisir de lectureetoile 4 Livre à découvrir
Tomes 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 9.

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Snow entreprend un retour de chez les sauvageons et court vers le mur ; mais il ne revient pas avec la gloire. Arya est aussi en mauvaise position, aux prises du Chien, Clegane. Contrairement à Jaime et Brienne qui tentent de s’enfuir. Des noces vont avoir lieu, celles qui marient la famille Frey et Tully et le mariage de Joffrey Baratheon. Daenerys va peut-être continuer son chemin, du moins, si elle se décide à avancer (un jour ?)

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Les noces pourpres 02Je vais dire quelque chose dont je n’ai pas l’habitude avec la saga de G.R.R. Martin : voilà un bel opus ! Nous en avons pour notre argent. Les retournements de situations s’effectuent en quelques coup de cuillère à pot et même un affreux cliffhanger nous attend (à la fin du livre, cela va de soi).

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Les multiples points de vue des personnages m’est davantage un inconvénient (a contrario de l’œuvre de Robin Hobb) : la narration bat de l’aile, des passages s’avèrent parfois lents alors que d’autres gardent toute notre attention ; difficile de se satisfaire d’un rythme qui est proche de la syncope.

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 Nous avons plaisir à retrouver nos personnages préférés, Tyrion, Arya et même Samwell pour moi. Parfois l’auteur ne fait pas dans la dentelle : on avait bien stipulé qu’il ne fallait pas s’attacher aux personnages ! Ils sont mis à rude épreuve et ce n’est pas-peu-le-cas.

Les péripéties sont assez nombreuses, les complots et trahisons plus forts. Il est question de vivre, de survivre et d’acquérir du pouvoir (le plus, si possible). La saga demeure assez sombre.

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Avec « Les noces pourpres », G.R.R. Martin nous offre un scénario à la « sauce cinématographique » : tout est très visuel. La vie pour les personnages est un long fleuve tranquille… enfin presque. Certains en prennent pour leur grade ou même un peu plus. Le tome se révèle assez intéressant dans l’ensemble, quelques menues actions connaissent enfin un dénouement. A savoir si l’auteur continuera sur sa lancée, rien n’est moins sûr.

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)°º•. Biographie

Né en 1948, G.R.R. Martin est tour à tour écrivain de science-fiction et fantasy, scénariste et producteur. Rarement gai dans ses écrits, il propose toujours une certaine mélancolie. Il a vendu plus de 7 millions d’exemplaires de son oeuvre « Le trône de fer » (A Song of Ice and Fire) dans le monde (donnée de mars 2010) et sans doute un peu frustré et énormément tenu en haleine autant voire plus de fans.
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« Intrigues à Port-Réal » publié sous le nom « Brigands » pour le grand format est en réalité la première partie du volume “A storm of swords”, connu maintenant sous le nom enchanteur et original de « intégrale 3 ». Il se compose des volumes VF suivants : Intrigues à Port-Réal, L’épée de feu, Les noces pourpres et La loi du Régicide.

« A storm of swords » a remporté le prix locus du meilleur roman fantasy en 2001.

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Les noces pourpres 03

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Dans le chaudron :
¤ Le trône de fer, tome 1
¤ Le donjon rouge, tome 2
¤ La bataille des rois, tome 3
¤ L’ombre maléfique, tome 4
¤ L’invincible forteresse, tome 5
¤ Intrigues à Port-Réal, tome 6
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Souvenir de lecture : Qu’on lui coupe la tête !

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Cette lecture s’est réalisée en compagnie d’Eirilys, Emma666, Heclea & Neph. Phooka nous a rejointes un peu plus tard.
Le Chat du Cheshire a aussi découvert la façon de mourir la plus comique de l’histoire.

CITRIQ

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Pics : #01 The red wedding par Leahcaitilin ; #02 Jeyne Westerling par Elia-illustration.

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McNAUGHT Jon – Automne

15/03/2013 10 commentaires

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Automne McNaughtTitre : Automne
Auteur : Jon McNAUGHT
Plaisir de lectureetoile 4 Livre à découvrir

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Sous une couverture élégante, nous découvrons deux petites histoires qui se déroulent dans une petite ville, Dockwood. Un matin gris, un jeune homme se rend à son travail, à la maison de retraite Elmview pour préparer les repas. Dans le quartier de Sunset Ridge, un garçon entame sa tournée de livraison de journaux. Dans les arbres, les animaux se préparent dans les doux instants de cette arrière-saison.

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Automne Jon McNaught 01)°º•. Cette bande dessinée minimaliste est du genre “contemplative” car il n’y a pas de narration, peu de paroles. Les premiers mots qui nous parviennent sont les paroles de la chanson “I don’t wanna miss a thing” d’Aerosmith.
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Je suis assez sensible à ce genre de livre qui ne raconte rien mais qui montre tout, notamment le temps qui passe, parfois avec nostalgie jamais avec accablement. Jon McNaught nous propose une chronologie de l’instant. La décomposition de chaque geste nous amène à l’ensemblage de tous ces mouvements, pour revenir à ce qui les façonne. Ainsi il faudra 12 petites cases pour voir une feuille tomber. Cette journée d’automne semble interminable, le récit ne propose pas de déboulé temporel. Le rythme est calme mais pas lénifiant ; l’auteur prend son temps. Dans un certain sens, la bande dessinée s’adresse à l’enfant qui sommeille dans chaque lecteur. L’ironie est latente mais somme toute légère.
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Ce côté apaisant place l’importance des onomatopées et autres bruits particulièrement mis à l’honneur en la saison de l’automne, je trouve. C’est une véritable symphonie qui s’ouvre à nos oreilles. L’illustrateur propose des sensations et semble prendre plaisir à les peindre.

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Automne Jon McNaught 02)°º•. Dès la couverture, on trouve le dessin très élégant. Elle subit un effet de mode, ce genre de couverture qu’on attend dans l’édition indépendante (et dont Nobrow en a fait sa spécialité). Elle a un côté assez chic, les feuilles pourraient représenter un motif de grande marque de bagagerie ; des ornements typiques du XIXe siècle. En elle-même : la couverture a un aspect tissé type “carnet” avec du vernis sélectif pour le titre.
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Malgré le déferlement des couleurs habituel de l’automne, Jon McNaught se concentre sur des couleurs sourdes aux tons dissonants bleutés/orangés. Le travail est minutieux bien que les personnages sont un peu trop naïfs à mon goût. On peut trouver jusqu’à 20 petites cases par page. Les bulles peuvent se lire à l’horizontal comme à la verticale; ceci est sans rappeler les ouvrages de Chris Ware (bien que ces derniers demandent un peu plus de concentration de la part du lecteur). Le jeu d’alternance est vraiment agréable. On se laisse facilement porté par les illustrations et tout ce que cela sous-entend. Une lecture silencieuse qui déclenche tout un pétillement dans la tête.

Notons deux faits qui n’ont rien à voir l’un avec l’autre : le livre neuf est particulièrement odorant ; il a reçu le prix révélation Fauve au 41e festival de la bande dessinée d’Angoulême (2013).

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“Automne” de Jon McNaught offre une élégance graphique. Sans narration et aux petites bulles simples, l’auteur médite sur le temps qui passe. Cette arrière-saison déclenche toute une palette de sentiments. Dans un silence tout relatif, les petits bruits caractéristiques prennent place pour livrer un concert de non-dits. Un livre-objet esthétique aux couleurs sélectionnées.

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)°º•. Biographie
Né en 1985, Jon McNaught est anglais et travaille à l’université de l’Ouest de l’Angleterre en donnant des cours sur l’impression en relief et la lithographie offset.
Son site, son blog.

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Automne Jon McNaught 04

Automne Jon McNaught 05    Automne Jon McNaught 03

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Souvenir de lecture : … et une feuille tomba.

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Cette lecture a été réalisée en partenariat avec Priceminister pour son opération « La BD fait son Festival ».

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COURTADE Henri – Loup, y es-tu ?

06/03/2013 24 commentaires

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Loup y es tu Henri CourtadeTitre : Loup, y es-tu ?
Auteur : Henri COURTADE
Plaisir de lectureetoile 4 Livre à découvrir

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Marylin Von Sidow a presque tout pour elle. A la tête d’un empire colossal, elle brasse millions et pouvoirs. Malheureusement pour cette adepte de la beauté éternelle, deux petits grains de sable semblent enrailler sa formidable machinerie. Elle va tout mettre en œuvre pour retrouver deux jeunes femmes en faisant notamment appel au Loup.

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)°º•. Marylin Von Sidow est l’incarnation même de la méchante. Elle s’avère très influente dans notre monde et elle est prête à tout pour arriver à ses fins.
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Nous croisons deux jeunes femmes, Albe Snösen, sensible et assez timide et Virginia Woolf qui s’assume davantage. Nous croisons aussi Franz & Albert qui aideront ces deux dernières, d’ailleurs j’ai trouvé leur histoire plutôt émouvante. Nous faisons aussi la connaissance du Loup et du Traqueur.
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Grâce à Henri Courtade, les personnages nous paraissent faire partie intégrante de notre monde, presque des « messieurs » et des « madames » tout-le-monde. J’ai particulièrement apprécié leur évolution durant le roman : aucun ne reste statique que ce soit dans sa situation ou même sur son caractère.

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Loup y es tu 01)°º•. Du côté de la thématique, il s’agit d’une réécriture des contes, je pense que le mot « détournement » serait même plus judicieux : Blanche-Neige, Le petit chaperon rouge, Cendrillon et la Belle au bois dormant en sont les quatre points cardinaux.
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A l’intrigue, l’auteur mêle des événements historiques et des lieux géographiques : seconde guerre mondiale, effondrement des twin towers par exemple. Il fond les contes de Perrault et de Grimm dans le contexte politique contemporain. Cette technique permet aussi de mieux ancrer le lecteur dans le récit. On y retrouve le contrôle des media, le pouvoir des institutions et aussi la loi de Pareto (20/80) ; finalement, la traite du sujet est plutôt bien menée.

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)°º•. Pour ce récit fantastique, j’ai trouvé les idées très bonnes et fort bien documentées. La plume est fluide, sans anicroche et se lit sans aucun souci ; j’ai trouvé qu’une harmonie s’en dégageait.
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La trame principale et les différentes composantes sont bien maitrisées. L’excessivité du traitement des contes dans les détails est souvent voulue mais parfois le côté où tout est expliqué et réexpliqué m’a un peu chagrinée car j’aime les allusions à demi-définies ; il manque un peu de subtilité. Nous sommes plongés dans le feu de l’action dès les premières pages et la fin est libérée grâce à un rythme très rapide. Plusieurs flashbacks sont à noter : à vous de suivre le titre des chapitres pour ne pas manquer leur articulation (chose dont j’ai été incapable, lire les titres, je veux dire).

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« Loup, y es-tu ? » est un détournement de quelques contes judicieux et fort bien documenté. Les idées sont originales et bien traitées dans leur ensemble. Quelques facilités sont à noter mais la plume fluide permet une lecture sans heurt… et avec beaucoup de plaisir.

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)°º•. Biographie
Né en 1968, Henri Courtade est un écrivain français. Travaillant dans le domaine médical, il ne s’est mis à l’écriture que tardivement (40 ans). « Loup, y es-tu ? » publié en 2010 est son premier roman.
Son blog.
Notons aussi la belle couverture d’Anne-Claire Payet.

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Dans le chaudron :
¤ BARRIE J.M. : Peter Pan
¤ COLLETTE Xavier & CHAUVEL David : Alice au pays des merveilles
¤ DAY Adolie : La belle au bois dormant
¤ LACOMBE Benjamin : Blanche-Neige

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Antre de livres (Plumeline), Blog-o-livre (BlackWolf), Book en stock (Phooka), (cultureguu), Falaise lynnaenne, La p(ile) à l(ire) d’Hécléa, Lectures trollesques (Ptite Trolle), Les escapades culturelles de Frankie, Les lectures de Mylène, Mélange de saveurs littéraires (Erato), Mon coin lecture (Karine), Parchments of Sha’ (Shaya), Perdre une plume, Un brin de lecture (Karline) ont aussi découvert le fardeau du Traqueur.

CITRIQ

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Cette lecture a été réalisée en partenariat avec Babelio et Folio.

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Pic : Red riding hood par JerryCai.

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Babelio

COLLINS Suzanne – Hunger games ~ Hunger games, tome 1

22/02/2013 35 commentaires

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Hunger GamesTitre : Hunger games (Hunger games, tome 1)
Auteur : Suzanne COLLINS
Plaisir de lectureetoile 4 Livre à découvrir

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A Panem, sont lancés les 74e jeux annuels de la faim. Chacun des 12 districts doit fournir deux tributs sélectionnés parmi tous leurs adolescents entre 12 et 18 ans. Le gouvernement réunit la population autour des Hunger Games ; les 24 participants tirés au sort bénéficient d’un entrainement rapide et d’un relooking complet puis sont enfermés dans une arène. Le dernier survivant gagne les jeux avec à la clef des aides pour son district. Le tout est diffusé sur grand écran avec ordre pour les habitants de regarder. Show, juges et règles ont été créés pour saboter les envies de rébellion.

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Hunger Games)°º•. Dans une Amérique du nord post apocalyptique, Panem est distribué en 12 districts (et dont le 13e a été anéanti). Chacun bénéficie d’une spécialité, de compétences ou de matières premières propres (minerais ou agricoles). Les habitants sont dans la main de Panem et sont régis par des lois strictes.
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Le District 12 est représenté part Katniss et Peeta.
En réalité, Katniss se porte volontaire quand le nom de sa sœur, Primerose est tiré au sort. C’est une héroïne dans laquelle beaucoup de monde se reconnait. A 16 ans, elle assume la responsabilité de subvenir aux besoins vitaux de sa famille et elle a un caractère bien affirmé.
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Nous rencontrons également Haymich, entraineur et ancien gagnant de leur district, mais aussi Cinna leur styliste. Nous faisons rapidement connaissance aussi avec Gale, l’ami de Katniss et j’ai trouvé très attendrissante Rue, la benjamine des participants de cette 74e édition.

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)°º•. Cette dystopie met en avant les facettes du monde : déchéance et déviance. Par la perversité de la téléréalité, Suzanne Collins montre que finalement nos propres émissions ne sont pas si loin que les Hunger Games dans la bêtise : jusqu’où peut-on aller dans l’horreur ? Quelles sont les limites, les changements de règles acceptables ?
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L’auteur définit l’humanité par ses pouvoir et asservissement. Elle traite également de la responsabilité citoyenne, de la liberté de penser et de faire… et de ses conséquences. Par ailleurs, on se rend compte que les méchants – s’ils peuvent avoir ce titre – n’ont pas réellement de visage dans ce tome.
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Nous disposons finalement de très peu d’informations concernant l’univers ou son Histoire. C’est grâce à cette technique que le lecteur est plus impliqué ; il se sent dans un environnement contemporain qui lui sied.

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)°º•. Ce roman estampillé jeunesse peut aussi s’adresser aux adultes. C’est d’ailleurs pour éviter d’oppresser ce public précis qu’on peut noter une contradiction entre la violence des jeux de la faim et les morts causées par l’environnement plus que par les personnages. Cela donne une version plus propre et gentillette.
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Les scènes de mort sont du domaine du soft : on mise sur la compétition et l’intérêt des autres sentiments même si la mission première est la survie des personnages. Suzanne Collins fait appel à une palette d’émotions : peur, angoisse, doute, indécision, frustration, colère, soulagement.  Le tout est renforcé par le point de vue exclusif de Katniss.
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La trame directe est assez facile d’accès : l’écriture est simple et fluide. Les 27 chapitres assez courts se partageant les 379 pages permettent une lecture aisée. Les phrases courtes à impact œuvrent pour un style percutant. C’est un très bon page-turner puisqu’on oublie notre propre monde pour se plonger dedans. En vérité, l’histoire est assez linéaire sans grande surprise : il n’y a pas un suspense haletant général (qui doute de l’issue ?) ; certains passages sont ultra convenus mais le style de Suzanne Collins fonctionne bien. J’ai eu une certaine satisfaction de voir que cette 74e édition des jeux ne durait pas durant toute la trilogie mais se terminait au premier tome. Ce roman est un peu fermé et les lecteurs peuvent s’arrêter ici si la lecture de la trilogie entière ne les intéresse pas.

L’adaptation cinématographique est plutôt fidèle. Une séance VOST en soirée et en semaine était majoritairement remplie de jeunes hommes autour de la trentaine. Auraient-ils fait un amalgame avec Battle Royale ?

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Grâce à une plume directe, Suzanne Collins nous entraine vers un univers où les sensations brutes ont une place de choix. C’est en « mode survie » qu’on découvre nos personnages. La description de l’environnement est quasi inexistante pour mettre davantage en avant les émotions et affuter l’empathie du lecteur. Phrases et chapitres courts permettent une immersion rapide et totale. Ce roman jeunesse – yound adult reste relativement doux sur la question de la mort.

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)°º•. Biographie
Née en 1962, Suzanne Collins est un écrivain américain. Malgré plusieurs livres de fantasy à son actif, c’est avec la trilogie Hunger Hames qu’elle connait un succès mondial.

Son site.

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Souvenir lié à ma lecture : lire le livre en 2 jours pour le voir au cinéma avec Eirilys lors de son séjour chez moi.

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Biblioblog (Laurence), Blog-o-livre (BlackWolf), Charabistouilles, Dans ma bibliothèque (Roz), Délivrer des livres (Hérisson08), Imagine…erre (Arutha), L’antre des livres (Lady K), La p(ile) à l(ire) d’Hécléa, Lectures et farfafouilles (Edelwe), Lectures trollesques (PtiteTrolle), Le marque-page de Choukette, Les mots de Mélo, Lis tes ratures (Lyra Sullyvan), Madly Pagal (Taliesin), Mes lectures de l’imaginaire (Olya), Mon coin lecture (Karine), Muti et ses livres (Mutinelle), My inner shelf (Carole), Sorcelleries (Sita), Sous le feuillage (Lael), The library at Hurtfew (Eirilys), Valunivers ont aussi regardé cette 74e édition.

CITRIQ

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Challenge Jeunesse YA.

Et voici une petite participation qui compte pour le challenge jeunesse – young adult.

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Pic : The Hunger Games par Sunshineyellowful.

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MOORE Christopher – Un blues de coyote

20/02/2013 6 commentaires

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Un blues de coyote Christopher MooreTitre : Un blues de coyote
Auteur : Christopher MOORE
Plaisir de lectureetoile 4 Livre à découvrir

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Tout sourit à Sam Hunter, 35 ans et golden boy à Santa Barbara… ou presque. Le coup de foudre frappe là, sur le parking. Il tombe littéralement amoureux de Calliope, une jolie jeune femme blonde. Malheureusement, un indien sorti de nulle part lui saborde ses dernières tentatives. Sans réellement s’en rendre compte, Sam met le doigt dans un engrenage insoupçonné et c’est parti pour de folles aventures.

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)°º•. Sam travaille dans les assurances lorsque cet indien tout de noir vêtu entre dans sa vie. Il s’avère être Vieux Bonhomme Coyote. Jamais il n’aurait cru que son passé le rattraperait. La première fois qu’il l’a croisé, c’était il y a tant d’années. Mais on n’efface pas ses attaches au peuple crow si facilement.
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Très vite tout s’enchaine, dès les premiers instants de conquête amoureuse de Calliope. Coyote et lui partent pour un périple dans l’ouest américain où ils croiseront notamment M.F., un très grand noir travaillant au casino et des Hell’s angels loin d’être futés. Voulus un poil caricaturés, les personnages sont très attachants dans leur façon de voir la vie, leur vie surtout et de réagir par rapport à ce qu’il leur tombe sur le coin de la figure.

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)°º•. Cette fois, j’ai eu un peu de difficulté à entrer dans le livre mais on est finalement très vite embarqué. Il est vrai que Moore apprécie le comique de situation et les situations délirantes voire invraisemblables s’enchainent : on valide l’univers, on approuve ce que Moore nous présente et on met bien de côté notre côté cartésien. L’humour est toujours déjanté et il prend des libertés très appréciables. C’est grâce au décalage entre réalité et propositions que le récit devient « funky ».
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On rit mais on est aussi ému. Avec ce petit portrait de l’Amérique à plusieurs vitesses, Christopher Moore rend un homme au peuple crow (traditions, valeurs).  Bien que le sourire du lecteur soit primordial pour l’auteur, on sent aussi la piqure de rappel « sérieuse » avec en sous-fond la thématique de l’intégrité des minorités.

J’ai un moins rigolé que pour L’agneau du même auteur – mais il est très très difficile de faire mieux. Si vous avez déjà aimé l’un des livres de Moore, vous ne pourrez qu’apprécier celui-ci.

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Sam Hunter ne pensait pas un jour faire face à une des divinités de la cosmologie crow et il va pourtant devoir vivre avec Vieux Bonhomme Coyote. Sur fond sérieuse de l’intégrité du peuple crow dans une Amérique à deux vitesses, Moore réussit encore à nous faire rire en proposant un récit barré dont on se lèche les doigts. Embarquez avec le protagoniste pour une folle aventure dans l’ouest américain où les méchants sont très méchants.

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Souvenir lié à ma lecture : la création improbable de la « cabane à sudation ».
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Dans le chaudron :
Pour d’autres visions d’un “ailleurs”
¤ Le monde de la fin d’Ofir Touché Gafla
¤ Terrienne de Jean Claude Mourlevat
¤ Aetherna, l’émissaire de l’Au-delà de Guilhem Méric

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A livre ouvert (Chimère), La bibliothèque du Dolmen (Joëlle) ont aussi dû vivre avec Vieux Bonhomme Coyote.

CITRIQ

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