LANDRESSIE Celine – Rose morte ~ Trois épines, tome 2
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Titre : Trois épines (Rose morte, tome 2)
Auteur : Céline LANDRESSIE
Plaisir de lecture : Livre à découvrir
La Floraison tome 1, Flétrissures tome 3
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1789, la France est secouée par les grognements de son peuple : le roi hésite, la noblesse piétine. Cela fait une décennie que Rose était exilée à Saint-Pétersbourg avant de revenir auprès du Comte de Janlys. Mais la colère qui gronde n’est pas la plus importante des menaces. Un complot vise les Arimath et plus spécifiquement la maison d’Artus. Devant essuyer le mépris des frères d’Holival, Rose n’est pas à la place la plus confortable qui soit.
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)°º•. Le peuple qui couve est le cadet des soucis de la tête pensante des Arimath. La situation est plus que tendue entre les personnages. Il n’y a aucune mansuétude à l’égard de Rose : aucune explication légitime lui a été donnée concernant le vent froid que souffle Artus. Elle est tiraillée entre deux sentiments : la tristesse intense et la colère froide vis-à-vis de son mentor. Rage et grande mélancolie s’emparent de Rose, d’être ainsi tenue à l’écart. .
Si Artus a toujours été à nos yeux de lecteurs, un personnage ambivalent, nous sommes assez surpris quant au comportement d’Adelphe. Un nouvel As fait son entrée en la qualité de hussard, le Prince Vassili qui s’avère beau et glacial. Ils se déchirent, s’aiment et se détestent. Les personnages sont bien campés, construits. Toutefois, mon « mâle » préféré reste Adelphe. Il leur « reste » à savoir ce que prépare le grand érudit, et ma foi, ce n’est pas chose aisée.
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)°º•. Après un premier tome aussi bon, il est toujours difficile de rebondir sur le deuxième. Céline Landressie nous transporte immédiatement et dans le récit et dans l’Histoire. La période choisie est riche et complexe : politique, us et coutumes, décors ; nous voyageons déjà. L’auteur mêle la fiction à des faits historiques et l’effet est toujours agréable. Rose demeure la narratrice pour nous entrainer dans une enquête : recherches, pistes, fausses pistes, détails, déductions. Nous aussi, nous traquons l’érudit. La dynamique de ce tome est différente ; l’action est présente dans le roman et les combats plus musclés. Bien que l’intrigue soit essentiellement menée à l’extérieur de la maison d’Artus, Céline Landressie relève notre intérêt le plus vif pour les relations intrinsèques (notamment sur les caractéristiques des Arimath et leur hiérarchie). Reste en suspens, le secret que cachent les frères d’Holival… .
Le langage soutenu et la plume délicate ne pourront que s’accorder autour d’un même qualificatif : raffiné, souvent croisé chez les lecteurs. La plume parfume déjà le récit pour mieux pénétrer l’histoire. Les syntaxes sont adaptés, le vocabulaire est riche : la lecture coule de source, elle devient fluide, on s’en imprègne. La joute verbale est toujours aussi significative. .
La pentalogie semble travaillée en un seul bloc et non tome par tome, ce qui lui confère beaucoup d’aplomb. Le récit est longuement peaufiné, un peu comme la planche de bois brut. On sent qu’elle est calibrée, on ressent le poids du travail. C’est un peu comme passer le tamis sur l’écriture pour garder le grain le plus fin (ouh, que de métaphores !). Les processus temporels sont également maitrisés : flashbacks et ellipses apportent leur lot d’éléments nouveaux tout en passant sur des parties creuses sans perdre le lecteur. .
La place des non dits danse autour d’une gestuelle non verbale que Céline Landressie arrive à nous transmettre comme si nous assistions à leurs échanges muets. On vit littéralement les scènes. Le deuxième tome confirme l’une des déductions principales que j’avais formulées dès les premières pages du tome un. Forcément, j’attends avec impatience le troisième tome (d’autant plus en découvrant la fin de celui-ci).
La couverture est toujours signée par Magali Villeneuve, formidable, non ?
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« Trois épines » est la digne suite de « Rose morte » (ouf). On est propulsé en 1789, où le peuple gronde et où Rose – surtout – doit de nouveau couler son caractère dans la maison Arimath, où elle ne semble plus être la bienvenue. Malgré la présence du Prince Vassili parti avec elle, elle a du mal à panser son cœur. Le clan est menacé et les frères d’Holival font fi des sentiments de Rose pour tenter de contrecarrer les plans de l’érudit. L’écriture est d’une finesse impressionnante, la pentalogie s’inscrit comme un travail global sur l’ensemble de l’œuvre : c’est un véritable plaisir de se laisser porter par l’harmonie d’écriture pour mieux apprécier cette histoire.
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Souvenir de lecture : mais il va le cracher, le morceau ?!
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Dans le chaudron : ¤ La floraison, tome 1 ¤ L’interview de l’auteur ¤ Le voleur de voix de Jean-Nicholas Vachon
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Ce récit s’inscrit en plein challenge My summer of (sfff) love. Je peux garnir encore mes arguments pour vous stipuler que si Rose se sent mal c’est bien par rapport aux sentiments de tout ce petit monde. Tenter d’être dans les petits papiers des trois hommes à la fois ne semble pas une mince affaire. Et son petit cœur tout écorché va avoir du mal à s’y faire.
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Il s’agit-là d’une nouvelle lecture équitable avec les Éditions de l’Homme Sans Nom.
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Bazar de la littérature (Melisende), Book en stock (Dup), De livres & d’épice (Chani), Les découvertes de Dawn ont été charmées par la plume. .
Cette lecture a été réalisée en partenariat avec Céline et les éditions de l’Homme Sans Nom.
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Pic : Vampire’s eye par ColorfulCandie. .