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COSTE Nadia – Fedeylins, Sous la surface

17/04/2012 11 commentaires

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Titre : Sous la surface (Fedeylins, tome 3)
Auteur : Nadia COSTE
Plaisir de lecture Livre avec entrée au Panthéon

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Bien que Cahyl ait trouvé un sentiment de paix, il se demande toujours quel est son dessein et comment il va pouvoir évoluer dans la vie avec sa position actuelle. Alors que de grandes interrogations l’envahissent, le profil d’une mission se dessine. Celle-ci est relativement énigmatique et pour en comprendre son sens, il va s’investir dans la recherche d’informations et grappiller des données. Malheureusement, cette charge n’est pas aussi confidentielle qu’il le pensait et il s’aperçoit très vite qu’on souhaite lui mettre des bâtons dans les roues.

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)°º•. Nous retrouvons avec plaisir Cahyl qui s’assume davantage mais qui se surprend aussi. S’il fait preuve de sérénité en extérieur ; il bout secrètement. Il cherche perpétuellement un sens à sa vie et se sent aussi un peu perdu.
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Le soutien de ses amis est toujours inconditionnel même si Glark s’avère moins présent en raison de ses nouvelles responsabilités mais Sperare lui voue une amitié sans frontière même si pour ma part, je me méfie encore de lui. Naï sera aussi une aide précieuse : elle prend d’ailleurs des risques qu’elle ne peut contrôler et j’ai été étonnée qu’elle aille parfois contre les us et coutumes de son peuple alors que ils sont inscrits dans leurs traditions – voire même leurs gènes – depuis la nuit des temps, quand bien même elle posséderait une once de sédition.
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C’est avec ravissement que nous retrouvons tout un tas de personnages secondaires croisés dans les précédents tomes, ils seront d’ailleurs accompagnés par de nouveaux protagonistes tout aussi intéressants. La rencontre avec les Grands Blancs est un de mes passages préférés car leur portrait dressés correspondaient exactement à mes attentes, je ne peux donc qu’aimer Camulugh.

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)°º•. Sur fond de jeu de chasse au trésor, Cahyl devenu Fedeylin est tant à la recherche d’indices pour sa tâche que de pistes pour sa propre quête identitaire.
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J’ai fortement apprécié ce volume car nous avons accès à une connaissance plus approfondie sur leur société : sa hiérarchie, son histoire, mais aussi son fonctionnement ; notamment avec la visite à la Gabda Mar et le registre des pontes. Nous assistons à un panorama sur leur civilisation : leurs us et coutumes, leurs traditions, leurs attentes, leur vie et leur destin. D’ailleurs, comment ne pas voir les tablettes comme des livres et leurs rangements comme des bibliothèques ?

Nadia Coste nous entraine aussi dans la direction de l’amour dans cette société où la sexualité est totalement inexistante.

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)°º•. Comme pour les tomes précédents, Nadia Coste nous sert un univers tout en douceur. Exit les scène de combat sans fin ou de violence sanglante ; si les tensions existentielles sont fortes, nous restons toujours dans une sorte de cocon où la prise de conscience de soi, son estime et son reflet dans les yeux des autres sont révérés.
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On y découvre toujours une histoire simple et accessible et qui se lit facilement sans décrocher. Dans ce tome, on se pose énormément de questions et même si elles restent pour l’instant sans réponse, le lecteur évolue dans ce récit. J’ai tout particulièrement apprécié de voir une autre facette de ce monde avec la remise en cause des fondements et de la société et de la hiérarchie. Les ouvertures de chapitres se révèlent très bonnes, notamment celle de la complainte du voile (chapitre 15) même si parfois, elles exposent un peu trop le contenu de la partie. Enfin, je suis tiraillée par l’envie de connaître la fin et la mélancolie de quitter cette saga.

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C’est une toute nouvelle vision du monde des Fedeylins que nous découvrons avec ce troisième tome « Sous la surface ». Si Cahyl a mûri et se pose encore beaucoup de questions, il est toujours autant sollicité. Bien qu’il œuvre en solo, c’est avec plaisir qu’on part à la découverte du village. Nous passons d’agréables moments à récolter les informations en suivant Cahyl et le suspense monte crescendo quant à la réussite de la mission. Un univers tout doux où la richesse et l’importance de l’individu sont mises à l’honneur.

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)°º•. Biographie
Nadia Coste a 31 ans et est maman de trois « larveylins ». Après sa mauvaise expérience d’un IUT métiers du livre, elle se tourne vers des études de commerce et intègre un service administratif de banque. Lors de ses loisirs, elle découvre la fantasy par son auteur préférée, Robin Hobb. L’écriture fait alors partie intégrante de sa vie. Nadia Coste commence à attaquer un sérieux sujet en 2004, les Fedeylins. Après six ans de réécriture, les éditions Gründ décident de la suivre dans cette aventure. La magnifique couverture est de David Revoy.
Son blog, le site officiel de la tétralogie.

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Dans le chaudron :
¤ Les rives du monde, tome 1
¤ Aux bords du mal, tome 2
¤ L’ombre des pères, tome 4
¤ Langue de chat :  interview de Nadia Coste.

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Souvenir de lecture : Moi aussi je veux aller à la recherche des tablettes ! Ou alors avoir un lumignion des fedeylins chez moi.
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Cette lecture a été appréciée avec Dup, Heclea & Iluze dans le cadre du « mois de« .
Sur la bloggosphère, vous pouvez trouver l’avis d’Ansible (Spooky).
CITRIQ

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Pic : White koi or carp swimming par Crazyinsanefangirl.

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Nadia Coste à l’honneur

02/04/2012 7 commentaires

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Peut-être avez-vous loupé l’information ou êtes-vous déjà dans les starting blocks, chez nos Dames de Book en Stock, l’invitée du « mois de » pour avril sera Nadia Coste ! C’est donc le moment de vous plonger dans sa saga si ce n’est pas déjà fait et d’affuter votre clavier pour les questions à lui poser.

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J’ai évidemment lu les tomes parus des Fedeylins, à savoir le tome 1 « Les rives du monde » et le tome 2 « Aux bords du mal« . Je vis pleinement l’événement en dévorant aussi le tome 3 « Sous la surface » en lecture commune avec Dup, Heclea & Iluze. Le dernier tome est attendu pour octobre 2012 et s’appellera « L’ombre des Pères« .

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Si vous suivez le blog de Nadia Coste, vous savez d’ores et déjà qu’elle écrit actuellement une nouvelle saga qu’on devrait pouvoir découvrir d’ici quelques temps. Je vous invite également à découvrir son interview.

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Categories: COSTE Nadia Tags:

COSTE Nadia – Fedeylins, aux bords du mal

13/09/2011 14 commentaires

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Titre : Aux bords du mal (Fedeylins, tome 2)
Auteur : Nadia COSTE
Plaisir de lecture Livre avec entrée au Panthéon

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Cahyl et Glark se retrouvent avec la liberté devant eux. Et c’est dans la forêt aux multiples dangers qu’ils entrent. Les tracas du quotidien sont amplifiés : l’hésitation s’installe, la peur aussi. A fleur de peau, l’équilibre entre eux deux est prêt à basculer à tout moment. Malgré leur très grande amitié, leurs cultures différentes annoncent une vie périlleuse. Au cours de leur errance, ils arrivent aux frontières du Monde connu. Continuer, oui. Mais jusqu’où ?

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)°º•. « Aux bords du mal » commence exactement à la minute près où le premier tome s’est arrêté. Cahyl & Glark s’aventurent dans les premiers mètres de la forêt et vont très vite dépasser les limites de la connaissance des territoires par les Fedeylins, notamment celle du très grand explorateur Lamehy III.
Cahyl, notre petit fedeylin sans destin est accompagné de son ami Glark, un gorderive sans qui il n’aurait pas survécu. C’est son premier ami, le meilleur et pour toute la vie, quoi. Et forcément, nous qui les suivons pour le deuxième tome déjà, sommes encore plus attachés à notre combo de choc.
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Ils vont rencontrer de drôles de créatures, on pourrait même parler de « personnages » au sens premier du terme tellement leurs personnalités sont édifiantes. Je pense notamment à Geiliger et Keusch. Leur rencontre est assez stupéfiante et elle a créé en moi, une sorte de malaise. On apprendra d’ailleurs que dans la culture des Fedeylins, on différencie araignée et aranae. Il y aura également Sperare : cette bestiole volante a été éjecté de son biome car le prophète de leur communauté ne l’a pas déclaré vainqueur et qu’il se voit refuser la succession du roi. Mais il semble qu’on ne sache pas tout… Et plein d’autres bébêtes toutes aussi – disons – sympathiques.

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)°º•. L’empathie de Cahyl est au cœur de ce tome, vision encore floue dans les premières pages, elle prend de plus en plus d’importance. Elle va cependant lui jouer des tours et entrainer une sorte d’hébétude lancinante. Nadia Coste a réalisé un beau tour de main, car l’empathie fonctionne aussi pour nous : on a peur et même mal avec lui et pour lui. Au programme deux sentiments pour le lecteur : peur et ébahissement. On avance autant à tâtons que nos deux protagonistes. Ancrée dans la culture fedeylin, l’expression « être fedeylin, c’est accepter » va tout de même aider Cahyl à prendre – un peu – de recul, à respirer et à mieux avancer.

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)°º•. Le chemin initiatique un peu forcé de notre binôme va être ourlé d’hésitation. Comme bien souvent dans les multilogies, on retrouve nos personnages perdus dans l’immensité psychologique (et géographique aussi dans cette histoire) qui les entoure.
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J’avoue que mon côté « zombie fan » ou « warrior girl » n’améliore pas ma patience et il m’arrive parfois de dire au détour d’une page « gogogogogo ». Bien que l’histoire soit toujours aussi bien ficelée, j’avoue avoir une petite préférence pour le tome 1 tout simplement parce que l’univers était nouveau, parce que la vie et les sentiments de Cahyl m’ont particulièrement touchée et que je trouvais le point de départ de l’intrigue original (pour une fois qu’un « héros » n’a pas justement pas de destin tout tracé…).
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Mais croyez-le, de l’action et de l’aventure, il y en a ; cela devrait convaincre les réticents du premier tome qui trouvaient qu’il manquait un peu de peps. D’ailleurs, la grande partie dédiée à la bataille est relativement gore : Nadia Coste nous épargne pas du tout les scènes sanglantes et les détails si imagés : oui il m’est arrivé d’exprimer quelques « eeeerk » bien sentis. Ajoutez à ceci des méchants vraiment méchants et vous obtenez un deuxième tome vraiment bien réussi !
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La lecture est plus aisée grâce aux courts chapitres. Chacun intègre un petit texte de « citation » : extraits de journal, de livre, proverbes et poésie me plaisent toujours autant.

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Ce deuxième tome intègre un période d’hésitation qui mettra à mal notre duo de copains-pour-toujours. Sous cette fausse accalmie, les questions et les malaises envahissent nos protagonistes jusqu’à l’explosion et la découverte de choses stupéfiantes. La dernière centaine de pages proposera des combats épiques… et une fin très très très cliffhanger. Vous êtes prévenus.

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)°º•. Quand Nadia Coste nous a dévoilé l’illustration du tome « Aux bords du mal », j’avoue j’avais un peu de mal car je ne les visualisais pas du tout comme ça. Mais on s’y fait, pensez-vous donc. Ce tome est accompagné d’annexes sur les cinq castes, c’est plein de plaisir en sus.

Ce manuscrit a été aussi bêta-lu par le collectif CoCyclics. La saga ne compte pas moins de 2,5 millions de signes, pas moins de 4 tomes. Le premier tome « Les rives du monde » est paru le 10 mars 2011, celui-ci sortira le 6 octobre 2011. Le tome 3 « Sous la surface… » est attendu pour mars 2012 et le dernier « L’ombre des Pères » pour octobre 2012. Il va falloir être patient !

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)°º•. Biographie
Nadia Coste a 31 ans et est maman de trois « larveylins ». Après sa mauvaise expérience d’un IUT métiers du livre, elle se tourne vers des études de commerce et intègre un service administratif de banque. Lors de ses loisirs, elle découvre la fantasy par son auteur préférée, Robin Hobb. L’écriture fait alors partie intégrante de sa vie. Nadia Coste commence à attaquer un sérieux sujet en 2004, les Fedeylins. Après six ans de réécriture, les éditions Gründ décident de la suivre dans cette aventure. La magnifique couverture est de David Revoy.
Son blog, le site officiel de la tétralogie.

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)°º•. Extrait

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Dans le chaudron :
¤ Les rives du monde, tome 1
¤ Sous la surface, tome 3
¤ L’ombre des pères, tome 4
¤ Langue de chat :  interview de Nadia Coste.

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Souvenir de lecture : Geiliger & Keusch sont mes amiiiis. /modeautopersuasion ON.

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Cette lecture a été réalisée en partenariat avec les éditions Gründ.

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Les graines de lotus reçues avec le service presse du premier tome ont poussé, très fort, très vite. Mais elles n’ont pas survécu à la mise en « mare », créée plus rapidement que le projet initial pour les accueillir.

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Pics : #01 Guardian of the Forest par shut-buh-leh ; #02 Ca pousse ; #03 Feuille en formation ; #04 Sur le départ.

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Langue de chat : Interview de Nadia Coste

22/01/2011 14 commentaires

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Bien le bonjour !

Sous l’appellation « langue de chat », en référence à l’expression « donner sa langue au chat », et au compagnon idéal de toute SFFFiste (lectrice de Science-Fiction, Fantasy, Fantastique), je vous propose l’interview de Nadia Coste (auteur de « Fedeylins » ) qui a bien voulu répondre à mes petites questions…

Voici le tout tout premier interview de cette auteur 🙂
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Livres de l’autrice chroniqués sur ce blog : Fedeylins : tome 1, tome 2, tome 3, tome 4 ; Le Premier, L’empire des Auras, Seuls les alligators vous entendront crier, Les élémentaires, L’effet ricochet, Papa de papier.

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¤ Bonjour 🙂
Ce n’est plus un secret, le premier tome des Fedeylins sort le 10 mars 2011, pourrais-tu nous le présenter ?

Bonjour !
Eh bien, « Les Rives du Monde » est le premier tome d’une tétralogie qui suit l’histoire de Cahyl, un fedeylin presque comme les autres (et c’est le presque qui va tout changer !). Si chaque fedeylin naît avec une marque, Cahyl lui, n’en a pas. Cela voudrait donc dire qu’il n’a pas de destin… mais dans son peuple, on apprend à accepter, quoi qu’il arrive. La question est donc de savoir si Cahyl acceptera cette différence… ou pas.

C’est une histoire que j’ai écrit au départ pour les adultes, mais les thèmes et les personnages peuvent toucher les adolescents dès 13 ans (surtout ce premier tome qui est très initiatique). Dans ce premier tome, on plonge dans la découverte du monde et de la culture fedeylin, dans une ambiance lumineuse où chacun est heureux (en apparence).

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¤ Comment est né Cahyl ?

Dans une bulle !
Plus sérieusement, le personnage de Cahyl est né d’une envie de travailler le thème du destin, très classique en fantasy, mais à l’envers. Et si, au lieu d’avoir un héros au destin formidable, tout le monde avait un destin, sauf lui ? D’autres questions se sont ajoutées (autour de l’empathie ou de la place des mâles en tant que reproducteurs dans la société, par exemple) et ça a été mon point de départ pour creuser les réflexions et l’univers.

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¤ Pourriez-vous nous livrer un petit secret à propos de ce Monde ?

Il n’y a pas de lotus ! Mais, qui sait, je vais peut-être glisser une petite allusion dans un des tomes à venir !
Un autre secret ? En réalité, la société fedeylin est une dictature du bonheur…

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¤ Une tétralogie est une forme peu usitée au niveau des multilogies, quelles raisons à ce choix ?

Quand j’ai commencé à réfléchir au monde et à l’histoire, je pensais ne faire qu’un seul volume. Et puis j’ai posé ce que j’appelle la trame détaillée, c’est-à-dire à peu près une phrase par chapitre, et là, je me suis rendue compte que ça allait être très long.

À force d’avancer dans la préparation (j’ai travaillé pendant un an avant d’écrire une seule ligne du texte), j’ai vu que quatre grandes parties se dégageaient, avec la possibilité de fractionner en tomes.

Lors de l’écriture, le tome 4 s’est avéré plus court que ce que je pensais, et je l’ai accolé au tome 3. Mais il y  avait une sorte de déséquilibre qui ne me satisfaisait pas : ça ne pouvait pas être une trilogie. Alors j’ai regroupé également les tomes 1 et 2 ensemble, en pensant faire moins peur aux éditeurs si je proposais un projet en deux volumes (grave erreur, deux tomes de 800 pages chacun font tout de même très peur lorsqu’il s’agit d’un auteur inconnu !).

Finalement, lorsque Xavier Décousus, mon éditeur chez Gründ, a lu l’ensemble de l’histoire, il m’a convaincu de revenir à la structure initiale des quatre parties et m’a apporté le regard qui manquait pour équilibrer les deux derniers tomes. J’ai encore un peu de temps pour les retravailler dans ce sens, puisqu’ils ne sortent qu’en 2012 !

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¤ Proposer une tétralogie aux éditions a-t-elle été une force pour toi ?

Eh bien, comme je le disais, un projet aussi volumineux fait peur, surtout venant d’un auteur inconnu. Un éditeur qui s’engage sur un roman prend des risques et publier un premier roman francophone en est déjà un grand ! Alors si en plus c’est une multilogie… On ne sait pas si l’auteur va aller au bout de son histoire, si la qualité va être constante sur l’ensemble du cycle, si le premier tome va plaire assez pour éditer les suivants… Enfin, je ne suis pas éditrice mais je comprends que ces aspects sont à prendre en compte !

Dans mon cas, les quatre tomes étaient écrits, et nous avons travaillé dès le départ sans attendre les retours sur le tome 1 (ce qui m’a beaucoup rassurée, car, même si chaque tome a une vraie fin, il s’agit tout de même d’une histoire complète sur l’ensemble). Quelque part, ça a donc été une force car nous avons pu travailler sur la cohérence de la mise en page, les noms, les titres, etc. en pensant à tous les aspects de l’histoire. Cela nous permet également d’enchaîner le travail éditorial et de sortir les tomes assez rapidement (le tome 2, « Aux bords du mal » sortira en octobre 2011, le 3 « À travers la surface » en mars 2012 et le 4 « l’Ombre des Pères », en octobre 2012).

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¤ Depuis quand l’écriture fait-elle partie intégrante de ta vie ? Quelles personnes t’ont inspirée ?

J’écris depuis 1998. Ça n’a pas été évident pour moi (j’étais très moyenne à l’école, j’ai encore de grosses lacunes en grammaire et orthographe, je lisais très peu étant enfant… j’ai dû rattraper mon retard !) mais une fois que je me suis autorisé à écrire, je l’ai fait sérieusement.

Plus tard, je crois qu’on était en 2000 ou 2001, j’ai lu le premier tome de « L’assassin royal » de Robin Hobb. Même si j’étais déjà tournée vers l’imaginaire, c’était ma rencontre avec la fantasy. Je me souviens très bien de mon état pendant les cent dernières pages : j’étais fébrile, le tenais le livre à bout de bras, les mains crispées sans pouvoir le lâcher. Et quand je l’ai refermé, ma première réflexion a été « c’est ça que je veux faire dans la vie », faire ressentir la même émotion à des lecteurs, réussir, par mes écrits, à les projeter dans un monde où ils auront plaisir à vibrer avec les personnages. À partir de là, j’ai commencé à réfléchir à l’écriture comme un travail (c’est-à-dire avec des recherches, des corrections, une discipline pour avancer en plus du quotidien très prenant…).

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¤ Quels sont tes futurs projets ?

D’abord, profiter de la sortie des « Rives du Monde » ! Ce n’est pas tous les jours que son premier roman est publié !
Ensuite, côté écriture, je prépare une trilogie jeunesse (à partir de 8-10 ans, je pense). Le premier tome est écrit et j’attaquerai les corrections entre deux tomes de Fedeylins !
J’ai également pas mal de projets dans la tête et dans les tiroirs, il me manque juste un peu de temps pour tout concrétiser… Dont peut-être un  autre cycle (plus court) dans l’univers des fedeylins !

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¤ Un dernier petit mot ?

Je ne vous ai pas parlé de CoCyclics ! c’est un formidable collectif de bêta-lecteurs (spécialisé dans les littératures de l’imaginaire) qui s’entraident pour permettre aux jeunes auteurs d’améliorer leurs manuscrits.

À conseiller pour tous ceux qui aimeraient se lancer dans l’aventure de l’écriture sérieuse (j’ai plus progressé en trois semaines au sein du collectif qu’en trois ans a écrire seule). Sans eux, je ne sais pas si mon manuscrit aurait attiré l’œil d’un éditeur… bref, allez faire un tour sur le site (en plus, d’autres romans passés par le cycle de bêta-lecture sortent bientôt !).

Et merci beaucoup pour cette première interview !

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Un très grand merci 🙂

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Categories: COSTE Nadia, Vie de lectrice Tags:

COSTE Nadia – Fedeylins, les rives du monde

21/01/2011 23 commentaires

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Titre : Les rives du monde (Fedeylins, tome 1)
Auteur : Nadia Coste
Plaisir de lecture Livre avec entrée au Panthéon
Tome 2, tome 3, tome 4 | Interview de Nadia Coste

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Ouf ! Ca y est. Il vient d’arriver sur la berge… Après le déchirement de sa bulle, il a eu du mal à ne pas se noyer au fond de la mare. Maintenant il a rejoint son Monde. Cahyl. Oui, Cahyl se prénomme-t-il. Après son premier bain, Cahyl va se présenter aux Pères Fondateurs. Ces derniers vont lui indiquer sa caste, rôle indéniablement important au sein de leur société. Une marque sur l’os derrière l’oreille gauche lie chaque fedeylin à son destin. Et Cahyl est presque comme tout fedeylin, mais c’est ce presque qui fera de lui tout une différence. Cahyl est un non-marqué.

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)°º•. Les fedeylins sont des petits êtres hauts de quelques centimètres. Ils habitent au bord de la mare, leur Monde. Ils deux ennemis principaux : les migrateurs, ces horribles monstres volants blancs et noirs et les gorderives, avec leur bouche spectaculaire. Avec ces derniers, un pacte de non agression a été signé il y a de cela plus de 300 ans. Leur société s’organise autour de mères pondeuses. Les bulles déposées sur le lotus de ponte sont fécondées par les cinq Pères Fondateurs. Après cinq ans de maturité, les bulles se fendent et les petits larveylins rejoignent coûte que coûte le rivage. Les pertes entre les bulles non fécondées et les larveylins qui se noient sont importantes. Grâce à leur marque, ils sont répartis dans l’une des cinq castes : récolteurs, bâtisseurs, prieurs, transmetteurs et créateurs. Dans cette société réglée comme du papier à musique, chacun a un rôle défini, un destin tracé depuis que leur marque a été apposée. Leur vie est remplie d’embûches : en plus des attaques des migrateurs, ils doivent supporter les rigoureux hivers. Au rythme de Dor, et des lunes blanche et rousse, Nooma et Olyne ; les fedeylins accomplissent leur destin. Les larveylins deviendront des mudeylins pour plus tard, devenir les adultes fedeylins. Mais les tragédies, comme les moments d’allégresse, tout est à vivre. Tout est à accepter. Etre fedeylin, c’est accepter.
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Cahyl est un petit mâle très éveillé. C’est par ses mots, ses paroles, ses pensées que nous découvrirons le Monde. Pas facile de se noyer dans la masse quand l’élément le plus important de notre identité manque à l’appel. De nature plutôt posée, Cahyl possède un caractère agréable, sa vision des choses est relativement juste et il se met sans cesse en question. C’est grâce à sa fine intelligence qu’il va pouvoir naviguer dans ces eaux troubles.
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Cahyl partage son secret avec sa famille, sa mère Delyndha et ses sœurs (plus vieilles d’une ponte) Andara et Melyna. Cahyl, seul enfant de Delyndha né lors de la dernière ponte, se sent et est exclu de la société : les autres fedeylins trouvent son comportement étrange. Bien qu’aucun ne soit son ami, il est un peu plus proche de Dhimel et Brevael, ses voisins, et plus tard d’Alwin, de Wardan et de Naïlys. Lors de la cérémonie des bulles, le Père Fondateur l’a envoyé à la caste des transmetteurs : a-t-il caché la non-marque de Cahyl ou s’est-il trompé ? Pour sa survie, Cahyl va devoir se fondre dans un fonctionnement où il ne pense pas avoir sa place. Qu’arrivera-t-il à la cérémonie du Mudeylin ? Les Pères Fondateurs se rendront-ils compte qu’il est imposteur ? Quel chemin suivra-t-il pour ce destin déjà scellé ?
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Cependant, ce n’est qu’auprès de Glark, un ami bien étrange, qu’il se sent un peu « lui ». Il partage avec Glark ses ennuis, ses tracas, ses joies et une confiance mutuelle. Glark a trois pompons au bout de ces bras ; il a cet aspect gluant un peu repoussant et une large bouche qui pourrait s’étendre de l’oreille droite à gauche s’il en était muni. Glark et Cahyl sont différents mais une amitié forte grandit entre eux. Néanmoins, les rencontres avec Glark devront rester secrètes si Cahyl veut passer inaperçu.

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)°º•. Les personnages demeurent « humains », nous ne sommes pas dans une fantasy avec des héros super-musclés et des princesses super-gaulées. Ils sont complexes, pas stéréotypés et évoluent véritablement au sein de ce premier tome. Comment ne pas tomber amoureux d’êtres dont on imagine aisément leur aspect duveteux, leur peau de soie et leurs ailes de mousseline ?
Une des plus grandes forces de ce livre est que Cahyl, notre personnage principal est là, bien réel et non pas niais ni trop enfantin. On se délivre un peu de ces livres jeunesse qui impliquent et s’enferment dans un carcan avec des enfants que nous trouvons peu dégourdis, un poil trop innocents et pas assez réalistes. Ses réactions sont étroitement liées à son expérience. Son caractère est savamment dosé, on ne peut être que compatissant à son égard.
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L’originalité de ces larveylins est qu’ils naissent certes avec un inné mais aussi un acquis indéniable grâce aux Pères Fondateurs qui leur enseignent les connaissances de leur peuple dès que leur bulle est fécondée. A travers les yeux de Cahyl, nous prenons connaissance des mœurs de cette société dictatrice de bonheur. Cette structure sociale est divisée en castes et est en perpétuelle survie. De nombreux thèmes sont abordés dans ce livre : la différence, l’affiliation, l’amour, l’amitié, la violence, la recherche d’identité, le destin.
Tout est conté naturellement, avec cette facilité d’accéder à leur quotidien, d’effleurer des mystères, de comprendre cette empathie et de toucher un peu leur bonheur.
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Cette histoire nous est racontée à la première personne, Cahyl en est notre narrateur. Le rythme appréciable nous permet de tâtonner et de connaître le Monde grâce à Cahyl. On s’accroche aux pages, on a peur au coin du papier et on palpite à l’unisson avec le cœur de Cahyl. La plume de Nadia Coste est fluide, posée et efficace. Un équilibre se développe entre descriptions et action, le récit fait preuve d’une grande profondeur.

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Pour ce livre, je n’ai pas ressenti les désavantages d’un livre jeunesse avec un jeune personnage un poil trop naïf, une quête trop abracadabrante et des épreuves aisément relevées. Peut-être cela est-il dû à la volonté de Nadia Coste de se diriger d’abord vers l’écriture d’un roman pour adultes. Et enfin (et ô soupir de satisfaction), ce premier tome d’une tétralogie n’est PAS un tome d’introduction. On a beaucoup à se mettre sous la dent et c’est pour notre plus grande joie. Nadia Coste ne frustre pas le lecteur en lui baratinant des petites péripéties bénignes, elle dessine une trame générale et nous y implique dès les premières pages. Aussitôt la naissance de Cahyl… on entre dans le bain ! On s’attache irrémédiablement à lui.
J’aimerai tant vous décrire tout ce qu’il m’a plu, m’attarder sur les détails savoureux, les petits plus où se cache peut-être un secret. Mais autant tout garder secret et vous laisser le plaisir d’une lecture intacte. Vous l’aurez compris, ce premier tome est un très gros coup de cœur !

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Ce tome est découpé en courts chapitres, très appréciables. Chaque début de partie propose un extrait des textes de principes, de philosophie ou d’Histoire des Fedeylins. Ce manuscrit a été bêta-lu par le collectif CoCyclics. La saga ne compte pas moins de 2,5 millions de signes, pas moins de 4 tomes, tous déjà écrits et a connu en vérité 8 versions.
Ce livre est à paraître pour le 10 mars 2011. Le tome 2 « Aux bords du mal » sortira en octobre 2011, le tome 3 « Sous la surface » pour mars 2012 et le dernier « L’ombre des Pères » pour octobre 2012. Il va falloir être patient !

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)°º•. Biographie
Nadia Coste est maman de trois « larveylins ». Après sa mauvaise expérience d’un IUT métiers du livre, elle se tourne vers des études de commerce et intègre un service administratif de banque. Lors de ses loisirs, elle découvre la fantasy par son auteur préférée, Robin Hobb. L’écriture fait alors partie intégrante de sa vie. Nadia Coste commence à attaquer un sérieux sujet en 2004, les Fedeylins. Après six ans de réécriture, les éditions Gründ décident de la suivre dans cette aventure. La magnifique couverture est de David Revoy.
Son blog.

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)°º•. Extrait
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Dans le chaudron :
¤ Aux bords du mal, tome 2
¤ Sous la surface, tome 3
¤ L’ombre des pères, tome 4
¤ Langue de chat, interview de Nadia Coste

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Souvenir lié à cette lecture
: J’étais en phase, j’avais envie de douceur pas d’horribles zombies (pour une fois !). Prête à accueillir ce roman, et à m’y plonger littéralement dedans. Les pages ont défilé, défilé… Comment, c’est déjà terminé ?

Un autre avis disponible chez Book en Stock (Dup).
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Cette lecture a été réalisée en partenariat avec les éditions Gründ.
Un superbe service presse… Mes graines de lotus, poussent, poussent, mais n’ont pas toujours « éclos » 🙂
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Pics : #01 Green Elf par Laiquendi ; #02 Water Lily Fairy par Irenbel ; #03 Photo du service presse reçu.

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