COLIN Fabrice – La Malédiction d’Old Haven
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Titre : La malédiction d’Old Haven
Auteur : Fabrice COLIN
Plaisir de lecture : Livre fantas… tique
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Mary vient d’atteindre ses dix-sept ans, c’est l’heure aujourd’hui, de partir. Elle quitte la Sainte Charité, ce couvent de sœurs qui l’a recueillie à ses premiers balbutiements. C’est à Boston qu’elle a décidé de poursuivre sa vie. Cependant, en chemin, avec Philippe le cocher, ils s’arrêtent à Gotham. Et plus rien ne fera partir Mary qui se sent ici comme chez elle. Un vieux chêne la retient dans cette clairière et c’est le début de moult péripéties.
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)°º•. 1723, Mary Wickford, du haut de ses 17 ans s’installe à Old Haven. Grâce aux villageois, elle se fait construire une maison près de cet arbre immense. Alors qu’elle se fait embaucher par Isaac le prêtre de la bourgade, les habitants lui demandent de prendre soin d’elle et aussi de surveiller le comportement du son maitre. Tout va s’accélérer alors très vite : elle va rencontrer du monde, des mages cachés, la crème des pirates, quelque sorcière, des fanatiques religieux, des étrangetés de la nature et même des mythes ! On suit notre héroïne, sans en savoir plus qu’elle : le monde s’ouvre sous nos yeux, on se casse la figure sur la même racine qu’elle. C’est assez ébouriffant de voir un univers et des connaissances inconnus s’ouvrir à nous au rythme des pas de Mary.
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La multiplicité des personnages a été soigneusement réfléchie : nous n’avons d’impression de gloubi-boulga gigantesque où un lexique serait fort bienvenu. Tout d’abord, les personnages sont rencontrés tout au long du chemin, et Colin sait rappeler les faits importants concernant le trait de personnalité au moment précis où nous en avons besoin sans passer par un effet de redondance. Nous apprendrons également beaucoup sur feue Lisbeth, grâce aux manuscrits qu’elle a laissés pour transmission. J’avoue être assez friande de cette femme, ainsi que de Thomas et Jack’O’Lantern. Nos personnages sont très crédibles, je pense notamment à l’empereur, aussi nommé l’Obscur qui croit tant à ses idéaux et à leur accomplissement, qu’on ne peut que rentrer dans le jeu. Il se croit dans sa légitimité et possède la foi.
J’ai bien évidemment un très grand coup de cœur pour le chat mécanique de Mary, Sun. Ces animaux ont été éradiqués, il n’existe dans ce monde que des chats mécaniques. D’ailleurs, il n’est pas sans rappeler l’oiseau mécanique de Crispin de Varèna dans « la mosaïque de Sarance » de Guy Gavriel Kay.
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)°º•. Pour cette histoire, Colin nous emmène à la « naissance » de l’Amérique au XVIIIe siècle : l’inquisition vient de débarquer et souhaite mettre le catholicisme à l’ordre du jour. Indiens et créatures n’ont qu’à bien se tenir. C’est assez fantastique : le lecteur n’a pas de repères mais s’adapte très vite et bien à l’univers né de l’imagination de Colin. La richesse des descriptions est indéniable (finalement, comme dans tous ses romans), et en plus d’une certaine noirceur, on y trouvera du médiéval, un peu de gothique et même du futuriste.
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)°º•. J’ai envie de tout dire en même temps, difficile. Les faits historiques se mêlent naturellement au fantastique. Tout est palpitant : la découverte de la mission de Mary, de ses origines et des histoires. Les évènements s’enchainent ; les actions sont spectaculaires. Grâce à une logique bien menée, les pièces du puzzle se mettent en place sous notre nez.
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Contrairement aux autres bloggeurs qui ont trouvé des longueurs, je n’ai pas perçu ces moments « calmes » de la même manière : ils sont indispensables pour installer l’histoire et créer l’atmosphère. Le développement est appréciateur, les intrigues nous mènent, je me suis laissée totalement emportée. Les références littéraires et de personnages mythologiques ont une certaine place ou place certaine (Cthulu de Lovecraft, Jack’O’Lantern, Jonathan Swift, Rip Van Winkle, etc.)
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Bien que référencé en tant que uchronie, le livre n’en est pas réellement un. Nous n’avons pas de point de rupture quant à notre propre histoire : on entre dans un univers où sorcières, dragons et autres créatures font partie du monde, point. Notons qu’il existe « Le maitre des dragons » de Colin qui s’avère être une autre vision de l’histoire, vu par les yeux d’un personnage secondaire mais ô combien important.
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)°º•. Biographie
Né en 1972, Fabrice Colin est considéré comme un auteur français talentueux et prolixe en littérature de l’imaginaire (romans jeunesse, adultes, nouvelles). Il connait un succès certain, et sait jouer sur divers registres. Et pour ne rien enlever à l’affaire, il est – parait-il – plutôt bel homme.
Son blog, son site.
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Lu aussi dans le cadre du Winter Time Travel.
Souvenir lié à cette lecture : Un bon pavé comme je les aime.
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Lu aussi dans le cadre du challenge Magie & Sorcellerie littéraire.
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D’autres avis disponibles chez :
¤ De l’autre côté du miroir (Laure),
¤ Hydromielle,
¤ Lectures et Farfafouilles (Edelwe),
¤ Les chroniques de Chrestomanci,
¤ Les lectures de Kali,
¤ Tout à fée… bourbonnaise !
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Pics : #01 The Witch par SpectralFairy ; #02 The Pirate par SpectralFairy ; #03 Sea monster par Wyynter89.
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