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COLIN Fabrice – La Malédiction d’Old Haven

18/03/2011 32 commentaires

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Titre : La malédiction d’Old Haven
Auteur : Fabrice COLIN
Plaisir de lecture : Livre fantas… tique

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Mary vient d’atteindre ses dix-sept ans, c’est l’heure aujourd’hui, de partir. Elle quitte la Sainte Charité, ce couvent de sœurs qui l’a recueillie à ses premiers balbutiements. C’est à Boston qu’elle a décidé de poursuivre sa vie. Cependant, en chemin, avec Philippe le cocher, ils s’arrêtent à Gotham. Et plus rien ne fera partir Mary qui se sent ici comme chez elle. Un vieux chêne la retient dans cette clairière et c’est le début de moult péripéties.

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)°º•. 1723, Mary Wickford, du haut de ses 17 ans s’installe à Old Haven. Grâce aux villageois, elle se fait construire une maison près de cet arbre immense. Alors qu’elle se fait embaucher par Isaac le prêtre de la bourgade, les habitants lui demandent de prendre soin d’elle et aussi de surveiller le comportement du son maitre. Tout va s’accélérer alors très vite : elle va rencontrer du monde, des mages cachés, la crème des pirates, quelque sorcière, des fanatiques religieux, des étrangetés de la nature et même des mythes ! On suit notre héroïne, sans en savoir plus qu’elle : le monde s’ouvre sous nos yeux, on se casse la figure sur la même racine qu’elle. C’est assez ébouriffant de voir un univers et des connaissances inconnus s’ouvrir à nous au rythme des pas de Mary.
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La multiplicité des personnages a été soigneusement réfléchie : nous n’avons d’impression de gloubi-boulga gigantesque où un lexique serait fort bienvenu. Tout d’abord, les personnages sont rencontrés tout au long du chemin, et Colin sait rappeler les faits importants concernant le trait de personnalité au moment précis où nous en avons besoin sans passer par un effet de redondance. Nous apprendrons également beaucoup sur feue Lisbeth, grâce aux manuscrits qu’elle a laissés pour transmission. J’avoue être assez friande de cette femme, ainsi que de Thomas et Jack’O’Lantern. Nos personnages sont très crédibles, je pense notamment à l’empereur, aussi nommé l’Obscur qui croit tant à ses idéaux et à leur accomplissement, qu’on ne peut que rentrer dans le jeu. Il se croit dans sa légitimité et possède la foi.
J’ai bien évidemment un très grand coup de cœur pour le chat mécanique de Mary, Sun. Ces animaux ont été éradiqués, il n’existe dans ce monde que des chats mécaniques. D’ailleurs, il n’est pas sans rappeler l’oiseau mécanique de Crispin de Varèna dans « la mosaïque de Sarance » de Guy Gavriel Kay.

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)°º•. Pour cette histoire, Colin nous emmène à la « naissance » de l’Amérique au XVIIIe siècle : l’inquisition vient de débarquer et souhaite mettre le catholicisme à l’ordre du jour. Indiens et créatures n’ont qu’à bien se tenir. C’est assez fantastique : le lecteur n’a pas de repères mais s’adapte très vite et bien à l’univers né de l’imagination de Colin. La richesse des descriptions est indéniable (finalement, comme dans tous ses romans), et en plus d’une certaine noirceur, on y trouvera du médiéval, un peu de gothique et même du futuriste.

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)°º•. J’ai envie de tout dire en même temps, difficile. Les faits historiques se mêlent naturellement au fantastique. Tout est palpitant : la découverte de la mission de Mary, de ses origines et des histoires. Les évènements s’enchainent ; les actions sont spectaculaires. Grâce à une logique bien menée, les pièces du puzzle se mettent en place sous notre nez.
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Contrairement aux autres bloggeurs qui ont trouvé des longueurs, je n’ai pas perçu ces moments « calmes » de la même manière : ils sont indispensables pour installer l’histoire et créer l’atmosphère. Le développement est appréciateur, les intrigues nous mènent, je me suis laissée totalement emportée. Les références littéraires et de personnages mythologiques ont une certaine place ou place certaine (Cthulu de Lovecraft, Jack’O’Lantern, Jonathan Swift, Rip Van Winkle, etc.)
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Bien que référencé en tant que uchronie, le livre n’en est pas réellement un. Nous n’avons pas de point de rupture quant à notre propre histoire : on entre dans un univers où sorcières, dragons et autres créatures font partie du monde, point. Notons qu’il existe « Le maitre des dragons » de Colin qui s’avère être une autre vision de l’histoire, vu par les yeux d’un personnage secondaire mais ô combien important.

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)°º•. Biographie
Né en 1972, Fabrice Colin est considéré comme un auteur français talentueux et prolixe en littérature de l’imaginaire (romans jeunesse, adultes, nouvelles). Il connait un succès certain, et sait jouer sur divers registres. Et pour ne rien enlever à l’affaire, il est – parait-il – plutôt bel homme.
Son blogson site.

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Lu aussi dans le cadre du Winter Time Travel.
Souvenir lié à cette lecture : Un bon pavé comme je les aime.

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Lu aussi dans le cadre du challenge Magie & Sorcellerie littéraire.

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D’autres avis disponibles chez :
¤ De l’autre côté du miroir (Laure),
¤ Hydromielle,
¤ Lectures et Farfafouilles (Edelwe),
¤ Les chroniques de Chrestomanci,
¤ Les lectures de Kali,
¤ Tout à fée… bourbonnaise !

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Pics : #01 The Witch par SpectralFairy ; #02 The Pirate par SpectralFairy ; #03 Sea monster par Wyynter89.

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COLIN Fabrice – Bal de givre à New-York

22/02/2011 24 commentaires

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Titre : Bal de givre à New-York
Auteur : Fabrice Colin
Plaisir de lecture : etoile 3 Livre sympa peu s’en faut

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Anna Claramond reprend tout juste connaissance. La voiture de Wynter Seth-Smith vient de la renverser. Ce dernier s’excuse et n’hésite pas à lui laisser ses coordonnées si elle a un souci ou besoin d’aide. Anna rentre chez elle, la tête embrumée. Elle se souvient de son nom mais les autres informations reviennent au compte-goutte. Plus tard, Wynter, fils héritier d’une célèbre dynastie, l’invite officiellement comme cavalière à une grande soirée familiale. Après avoir traversé une ville blanche et somptueuse, la voici aux portes du building des Seth-Smith. Elle rejoint Wynter mais se fait agresser par le Masque, cet étrange fugitif recherché par la police. D’étranges indices lui parviennent. Sa mémoire lui fait actuellement défaut… mais qui est-il ? Que se cache-t-il sous le Masque ?

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)°º•. Anna Claramond est coincée dans une grande solitude. Elle prend des décisions irréfléchies car elle a du mal à se relever de cet état cotonneux depuis son accident. On s’attache très vite à elle, on la plaint et bien souvent on aimerait l’aider. Heureusement, Jacob, son majordome télé kinésiste est d’un soutien inconditionnel. Il représente, avec le manoir les deux valeurs sûres d’Anna. Wynter Seth-Smith est le fils de Jareck et Myra. Les relations sont un peu conflictuelles avec sa sœur Iris. Mais dans l’absolu, il a 16 ans, est sûr de lui et profite de la vie. Il se comporte comme un homme mature, expérimenté et séducteur… et à vrai dire, c’est peut-être un des points sur lesquels je trouverai le roman pas assez réaliste. Enfin, nous avons Le Masque, un homme inconnu qui tague New York la blanche à coup d’extraits de sonnets de Shakespeare.

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)°º•. Tout comme dans « A vos souhaits » et « Les vampires de Londres », je donne une mention spéciale aux décor & ambiance. Les descriptions des lieux sont superbes et magiques. Nous avons un blanc surréaliste qui vêt New-York en donnant un aspect « enchanteur » indéniable. Tout cela contribue à l’imagination et propose une histoire très imagée. L’ambiance feutrée mise en place traduit très bien la sensation d’être sous une « pluie » de flocons, en pleine nuit, au cœur de l’hiver. Rien que d’y repenser, j’en ai des frissons dans le dos. Cette faculté à transmettre les émotions comme si c’était nous qui les ressentions, est prodigieux. Je noterai aussi que les grandes atmosphères siéent au suspense. Le tout emballé d’un peu de steampunk avec le manoir victorien et Orpheus, la voiture à trois roues de Clara finira par vous griser.

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)°º•. J’avoue avoir déjà lu le premier tome des « Etranges sœurs Wilcox » et « A vos souhaits » qui sont, avec ce livre-ci dans des registres complètement différents. On y notera une certaine cohérence : le fait que Fabrice Colin se balade, qu’il maitrise et que sa plume est agréable (et là, on a presque envie d’être plus tard, quand on sera « grand », Fabrice Colin).
Ce livre jeunesse se lit d’une traite, il est un poil petit pour rassasier la lectrice que je suis, mais on ne reste pas sur sa faim. J’ai été emportée dès les premiers mots, une très grande force (encore !) de Colin. Sans aucun doute, c’est la qualité de narration qui joue le plus grand rôle : notre Anna Claramond est narratrice et nous avons également accès à ses pensées.
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En plus d’être happée par l’histoire, je trouve le tout très poétique et d’une sensibilité particulière. Le récit est grandiloquent, les indices et hypothèses sont palpitants. Nous avons un doute omniprésent de ce qu’il va se passer. C’est comme si nous ne parvenions pas réellement à saisir ce que l’on croit entr’apercevoir, et passez-moi l’expression, mais c’est jouissif. On partage beaucoup au cours de cette histoire : la peur de notre héroïne et la jubilation en suivant ses pas. L’auteur joue avec l’ambiguïté, les apparences et les sensations.
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Le seul reproche que j’aurai à formuler (ici sur le livre en tant qu’objet, pas sur le récit) est que « trop de détails, tue le détail ». Sans aucun doute, le quatrième de couverture n’est pas à lire avant d’entamer le livre et que les quelques mots du service presse accompagnant le livre sont de gros spoileurs vilains méchants pas beaux.
Mais sinon, le roman est un poil rapide et tiré par les cheveux, et je pense notamment à l’instant où Anna est sans dessus-dessous dès le premier baiser. Je trouve l’épilogue un peu plus faible que le reste… mais ça, cela doit être mon côté « mais quoi, il/elle tue personne ? » que j’expose dès que je lis des livres et vois des films et séries. Je n’ai rien à cacher, je suis plus « zombiiiiie » que « love storyyyyy ». Et oui, il y a un petit côté sirupeux dans cette histoire mais beaucoup aimeront.
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Bref, un univers travaillé, une fluidité dans le récit, du suspense créé par les mots, une plume agréable, un bon moment de lecture. Approuvé !

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)°º•. Biographie
Né en 1972, Fabrice Colin est considéré comme un auteur français talentueux et prolixe en littérature de l’imaginaire (romans jeunesse, adultes, nouvelles). Il connait un succès certain, et sait jouer sur divers registres. Et pour ne rien enlever à l’affaire, il est – parait-il – plutôt bel homme.
Son blogson site.

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)°º•. Extrait
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Souvenir lié à cette lecture : Ah du Colin, rien que du Colin !
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D’autres avis disponibles chez : Bricabook (Leiloona), Lire oui mais quoi ? (Yue Yin), Oceanicus in Folio (Bladelor), Reflets de mes lectures (Cédric Jeanneret).

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Pics : #01 Long winter par Moroka323 ; #02 Boardwalk par Flaure ; #03 New York City par Zairaam.

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COLIN Fabrice – A vos souhaits

31/01/2011 47 commentaires

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Titre : A vos souhaits
Auteur : Fabrice Colin
Plaisir de lecture :  Livre fantas…tique

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A Newdon, il existe deux religions : le quarteck et les trois Mères. La première est un jeu relativement brutal mais qui plait énormément, la deuxième regroupe trois divinités la Mort, la Magie et la Nature et reste une croyance jusque là, toute relative.

John Moon vient de mettre fin à sa carrière pitoyable d’entraineur des Ogres de Chelsey. Il se retire chez lui au 33 Finnigan Road où il invente… les séances de psychanalyse. Il héberge ses deux amis, Vaughan Oriel, un elfe nullard en magie qui vient de rater ses examens pour la troisième fois et Gloïn McCough, un nain capable de faire crever une plante rien qu’en la regardant.

Soudain, tout bascule : le baron Mordayken libère le Diable de son caveau, la Reine Astoria disjoncte avec des envies monumentales, les zombies font pression sur le gouvernement pour des droits politiques particuliers de morts-vivants, Gloïn fait pousser des graines pourries, Oriel est investi de magie toute puissante, les trois Mères arrivent sur terre, deux demeurent introuvables. Pour couronner le tout, John Moon reçoit en première patiente sa propre mère, une vaporeuse Léonore et un petit dragon domestiqué qui se prend… pour la Mort.

Entre amours impossibles, grandes beuveries et morts ratées, entrez dans un Newdon déjanté !
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Si ce résumé vous semble emberlificoté, c’est normal.
Il est très difficile de vous faire un état des lieux d’entrée au vu de toutes les intrigues emmêlées, sans trop vous en révéler.

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)°º•. Alors que le Diable est en ville, cherchant un moyen pour ouvrir les Portes de l’Enfer, nos trois acolytes et bras cassés John Moon, Gloïn McCough et Vaughan Oriel partent au pub du coin pour s’envoyer quelques pintes de bière tranquillement. Cependant, le destin en a décidé autrement et il choisit nos trois compagnons ainsi qu’un dragon domestique pour juste sauver le monde. Notre quatuor d’antihéros va se faire entrainer malgré eux par les événements.

La galerie de personnages de « A vos souhaits » est fantasque et possède un gros potentiel comique.

John Moon est l’incarnation du cynisme désabusé. Il tente coûte que coûte de se suicider sans succès. Après une carrière catastrophique en tant qu’entraineur sportif de troisième zone, il en vient à la psychanalyse. Il fait partie de la Fédération Omnisciente pour la Libération d’une Irréalité Eventuelle et il va avoir une place de choix parmi ces théâtromanes. Sa maison est tenue par une gnome répondant au nom de Prudie. Cette dernière est fort appréciée par Gloïn McCough. Végétarien de son état, comme tout bon nain qui se respecte, Gloïn est un contre-exemple des talents nainesques. Il lui est impossible de faire pousser une plante et même pire, il la réduit à l’état de cendres pourries en quelques secondes. Vaughan Oriel, la belle gueule aux cheveux violets a un petit cerveau non doué : il recommence pour la troisième fois sa première année à l’école de magie.

Gravitent autour d’eux, Gryphius un petit dragon domestiqué qui semble pourtant pouvoir cracher du feu et… parler ; le baron Mordayken grand disciple du Diable, créchant dans un manoir qui a perdu toute sa beauté d’antan ; la Reine Astoria de 400 livres et autant de mauvaises intentions et Horatius, ogre puissant, ex-joueur de Chelsey et grand chevalier devant l’éternel John Moon.

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)°º•. Fabrice Colin nous livre une histoire mélange de fantasy & steampunk. L’univers est très victorien. Il nous propose un récit débridé mais également de très belles descriptions, un tantinet sérieuses pour appuyer le côté mélodramatique des événements. La narration est menée tambour battant, l’écriture est très riche et fluide. L’utilisation des chapitres courts sans saut de page est plaisante et donne un bon tempo. Fabrice Colin propose aussi une mise en page particulière (notamment du texte barré) et alterne sur plusieurs types d’écriture : la forme de journal, la troisième personne et la première personne en narrateur avec Moon. L’effet melting pot est réussi.

L’intrigue principale est un peu légère, des secrets se découvrent avec 3km d’avance mais le principal objectif de ce livre ne se trouve pas ici, mais dans le bon temps pris en lisant. Bien qu’un certain manque de profondeur se fasse sentir, le livre demeure enthousiaste, drôle et léger. Nous avons un véritable regret que tout se déroule si vite et que nous quittons nos personnages en un claquement de doigt.

Au niveau de l’humour, on ne tombe pas dans la facilité. Fabrice Colin tire beaucoup du comique de situation. Les références et les jeux de mots à d’autres livres, grands thèmes sont nombreux mais difficilement tous identifiables (du moins, par moi). Le détournement d’expression est savoureux, les dialogues sont fantasmagoriques & transcendants et les situations cocasses. On donne dans l’humour nonsense très apprécié par les British. Bref, l’histoire est absurde mais cohérente ; pour notre plus grand plaisir.

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)°º•. Né en 1972, Fabrice Colin est considéré comme un auteur français talentueux et prolixe en littérature de l’imaginaire (romans jeunesse, adultes, nouvelles). Il connait un succès certain, et sait jouer sur divers registres. Et pour ne rien enlever à l’affaire, il est – parait-il – plutôt bel homme.
Son blogson site.
Il y a fort fort longtemps, on parlait d’une susceptible sortie de « A vos amours », qui est toujours très attendue. Mais alors, Monsieur Colin, que faites-vous ?
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Vous aussi vous avez remarqué la nouvelle couverture ?
C’est bien évidemment celle de David Oghia, réalisée dans le cadre des 10 ans de Bragelonne (il a aussi réalisé celle d’Ayesha). Il était temps ! J’avoue, je ne trouve ni l’ancienne de Bragelonne ni celle de J’ai Lu satisfaisantes.
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)°º•. Extrait

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Un petit mot sur cette magnifique lecture commune. En proposant ce livre, j’avoue, je ne m’attendais pas à un tel engouement. Nous étions finalement beaucoup (13 pour nous porter bonheur) et le système d’échanges via mail pouvait poser a priori des soucis de gestion. Cependant, il suffit d’un peu d’organisation pour que tout roule comme sur les roulettes.

J’aime beaucoup – et encore toujours – les lectures communes car elles nous permettent de poser quelques grandes hypothèses, de pointer des détails que nous n’aurions pas vus seul et d’autres éléments d’explication. La troupe était motivée et ces échanges furent un grand plaisir !

Découvrez l’avis des autres participants : Bartimeus, Cœur de Chêne, Endea, Julien, Laure, Lelf, Lhisbei, Olya, Pauline, Phooka & Tortoise.

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Et pour finir, petit cadeau bonus, notre interview de Fabrice Colin :
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Pourquoi ce livre s’intitule-t-il « A vous souhaits » ? Y’a-t-il une histoire particulière liée à ce choix ?

Pas vraiment. Je cherchais une formulation liée à la magie, quelque chose d’un peu léger : « A vos souhaits », c’est l’expression ultime de la pensée magique. On peut difficilement trouver plus primaire.
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Quel mardi doit-on se tenir prêt pour la parution de « A vos amours » ?  De quoi ou de qui parlera ce livre ?

A vos amours est prévu depuis une petite dizaine d’années. Pour l’heure, j’en ai écrit trois chapitres. J’ignore s’il verra jamais le jour.
Le roman raconte la vie de John Moon après les succès que l’on sait.  Notre héros est marié, et sa belle-famille lui pose pas mal de problèmes. Pour ne rien arranger, il veut faire du cinéma. Il y tient, douloureusement.
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Je sais que dans le cochon tout est bon, mais tout de même pourquoi une telle obsession ?

Aucune idée. Si on commence à réfléchir à ce genre de trucs, le monde s’écroule.
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Le personnage de John Moon est-il la représentation de quelque chose ou de quelqu’un en particulier?  Une référence spéciale au batteur de The Who, vous sachant fan de rock ?

John Vincent Moon est un personnage d’un récit de Borges dont j’ai spectaculairement oublié le titre. Il y a aussi des références à Joyce dans A vos souhaits, mais personne ne les voit.
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Concernant le prénom de Prudie, est ce que son prénom vient de l’adjectif prude, car elle a pas l’air très dégourdie pour gérer l’attention que lui porte Gloïn, ou alors est ce que ça vient plutôt de l’adjectif prudente, dans le sens où elle prend vraiment toutes les précautions nécessaires pour John, et où elle est très attentive à lui ? Ou alors peut être que son nom a une autre origine, ou simplement votre imagination ?

Honnêtement ? Je ne me souviens pas. Mais votre analyse, et l’attention que vous semblez porter aux noms et à leur possible signification cachée, me comble de joie.
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Histoire de pinailler, quel est le nom de la deuxième goule du baron Mordayken dont il s’aide pour entreprendre de délivrer le Diable? Parce qu’une petite incohérence s’est glissée dans les deux éditions, et il semblerait que Mordayken ait un bug sur le brave Nozdriov…

On appelle ça une contamination prosaïque : le réel et ses imperfections s’invite dans une mécanique romanesque censément irréprochable. Je suis absolument navré.
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L’elfe qui rate son examen de première année peut-il être une référence prémonitoire à Jean Sarkozy ?

Je ne suis pas sûr que j’aimerais détenir ce genre de pouvoir. Mais Jean Sarkozy mériterait assurément un roman à lui seul. Enfin, disons une nouvelle.
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Pourquoi les dragons sont-ils tenus en laisse ? Avez-vous un grief contre cette espèce ?

Les dragons sont les symboles de l’imagination naïve, de la colère injustifiée et de la fantasy en général : évidemment, qu’il faut les tenir en laisse ! On pourrait aussi leur donner des calmants.
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Le Quartek n’est pas un sport comme les autres… D’où vient-il, de quel sport existant ou imaginé par un autre, vous êtes vous inspiré ?

Le Quartek est un gros bordel : un mélange de Blood Bowl, de football américain et de cour de récréation. A ce stade, si j’ose dire, on ne parle plus d’inspiration, mais de chaos assumé.
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Ce livre peut se lire comme une référence à Terry Pratchett, comparaison facile pour l’humour et la fantasy, Mais y’a-t-il d’autres références ou dédicaces au travers de « A vos souhaits » ?

Je n’ai jamais lu Pratchett, mais je suppose que la référence est inévitable : humour, fantasy => Pratchett. Les références sont plutôt à chercher du côté de P.G. Wodehouse et de mon amour immodéré pour l’Angleterre – son humour tordu et sa grisaille tenace.

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Rond de Sorcière #04

03/11/2010 22 commentaires

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Le Rond de Sorcière est une nouvelle forme d’avis sur mes lectures : mensuellement, je vous ferai découvrir toutes les livres lus. Je me suis rendue compte qu’il m’était impossible de tout chroniquer et j’avais une frustration certaine de ne pas vous parler des petits trésors que je découvre. Un Rond de Sorcière, c’est une sorte de compromis entre ma bonne conscience livresque et moi.

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Pour Octobre 2010, le Read-a-Thon a fait du grabuge, et c’est tant mieux pour moi !
De très bonnes découvertes, des auteurs inconnus que ne le méritent point, des valeurs sûres et deux erreurs de lecture. J’apprécie de plus en plus d’intercaler des bandes dessinées entre mes gros livres SFFF. Un gros big up à Thracinée, ma supra copinette, qui m’a conseillé un livre dans lequel je me suis embarquée immédiatement. Comme cela a été un régal, je lui ferai maintenant confiance les yeux fermés.

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Fantasy

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D’or que landes ou l’étrange aventure d’Harvey Squire – Denis Bretin
Plaisir de lecture Livre fantas…tique
J’ai été épatée par la plume très bien léchée de Denis Bretin. J’ai un sentiment de fin de lecture très positif en faveur de l’histoire grâce au soin apporté aux descriptions, au choix des expressions et au rythme de l’histoire. On se plonge parfaitement dans les ambiances et les différents lieux du bouquin, on suit les personnages en retenant notre souffle. Ce livre est parfait pour lire au coin du feu ou le soir d’Halloween. Le retournement de situation est également exquis. Bref, un livre jeunesse français à conseiller !

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L’armée de l’ombre (La couronne des 7 royaumes, tome 7) – David B. Coe
Plaisir de lecture Livre avec entrée au Panthéon
Tome 1, tome 2, tome 8, tome 9 et tome 10.
Il y a des fois, des choses bêtes qui se déroulent dans la vie d’une LCA, comme abandonner à la poussière et dans un coin, une série qu’on affectionne terriblement ; sous prétexte qu’on n’a rien d’autre de mieux à faire que de lire d’autres livres. Dans le cadre de mon « fin de série » , j’ai pris la bonne résolution de m’y remettre : wah ! Mais comment ai-je pu faire « patienter » cette série ? Bref, du pur bonheur, j’y ai retrouvé tous mes personnages, et les intrigues croisées sont toujours un très grand plaisir à suivre.

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La malédiction de l’épouvanteur (L’épouvanteur , tome 2) – Joseph Delaney
Plaisir de lecture : Livre à découvrir
Chronique complète
Tome 1, tome 3.
Je retrouve avec plaisir l’apprenti-épouvanteur dans ce deuxième volet… qui commence fort, très fort et emprisonne son premier « monstre » de taille ! J’aime beaucoup le personnage un peu niais, très (trop ?) optimiste vis-à-vis des personnes qu’ils rencontrent. On apprend davantage sur le monde où les épouvanteurs évoluent, des détails sur nos personnages principal et secondaires. J’ai beaucoup aimé l’intrigue principale : dans les catacombes de la cathédrale, demeure une créature que l’Epouvanteur n’a jamais réussi à emprisonner, le Fléau. Bref, un combat entre forces obscures sympathique !

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Sortilège au muséum – Philippe Delerm
Plaisir de lecture Livre à découvrir
J’avais pu apprécier pour la première fois, Philippe Delerm avec « La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules » qui est un véritable bijou. Ici, j’ai découvert son livre jeunesse à travers l’histoire triste de la fermeture d’un vieil musée dont les collections rejoignent le nouveau pavillon contemporain. Premièrement, on se voit tous à la place de Stéphane qui vit au musée ! On se propulse bien dans le roman : on se voit marcher sur le plancher un peu craquant, à admirer les objets. On entre discrètement dans l’histoire, et on se surprend à avoir la frousse de temps en temps. Une lecture plaisante.

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Le guerrier, la mort – Pierre Grimbert
Plaisir de lecture : Livre à découvrir
Le guerrier est aux portes. Mais lorsqu’il rencontre la Mort, il ne veut pas rendre l’âme et il va la confronter et même pire : la lancer au défi ! Au tout début, cela nous fait une drôle d’impression, une nouvelle c’est court, on entre de plain-pied dans cette scénette et la mort est exactement comme on l’imagine. Enfin, presque.

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Damnés – Damnés, tome 1 – Lauren Kate
Plaisir de lecture : Livre à découvrir
Chronique complète
Ce roman jeunesse est une bonne découverte. Bien que le roman soit totalement prévisible, l’histoire est joliment menée. On éprouve très vite des sentiments pour les personnages : attachement pour les uns, détestation pour les autres. Damnés est un peu culcul, une fois osé, mais tellement romantique !
Le premier roman dépasse la simple « introduction » (ouf) mais espérons que le deuxième tome aille plus vite et plus fort.
Le roman est en lui-même un très bel objet : une image de couverture peu originale mais soignée, et une couverture toucher peau de pêche.

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Quatre histoires fantastiques Edgar Allan Poe, illustrées par Gris Grimly
Plaisir de lecture : Livre avec entrée au Panthéon
Un très très gros coup de cœur ! Ces petites histoires fantastiques de Poe ont été traduites par Charles Baudelaire. Ce sont des histoires à lire dans le noir pour avoir encore plus la frousse. Des histoires un peu macabres, des contes à dévorer. Exactement le genre de livre qu’on peut offrir aux enfants pour qu’ils aient peur mais qu’ils aiment tourner les pages. Les illustrations de Gris Grimly sont magnifiques, exactement dans le ton. Le plus édifiant est qu’il représente les scènes exactement comme nous les avions imaginées ! Le trait est délicieux, l’agencement original des dessins vaut son pesant de cacahuètes. Un livre à avoir dans sa bibliothèque, pour le feuilleter encore et encore.

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La communauté de l’anneau (Le seigneur des anneaux, tome 1) – J.R.R. Tolkien
Plaisir de lecture : Livre fantas…tique
Chronique complète
Bilbo le hobbit, La communauté de l’anneau, Les deux tours, Le retour du roi, Le Silmarillion, Faërie et autres textes.
Allez, hop, après Bilbo le Hobbit, immersion dans le premier tome de la communauté de l’anneau : j’ai tout aimé, du début à la fin. Bien que Tolkien se soit largement inspiré de la mythologie nordique, il nous propose un univers superbe, force de détails cohérents, de personnages ayant des faiblesses et d’une magie merveilleuse. Bien qu’il ne soit pas à l’origine de la fantasy – mais un pilier, je le conçois -, on ne peut point nier sa plume !
Bon, j’avoue Tom Bombadil me fout la frousse, que voulez-vous ?

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Romans

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Présumé coupable – Isabelle Guso
Plaisir de lecture : etoile 2 Livre à regrets
La chronique complète est à lire ICI.
L’histoire demeure peu crédible, trop surréaliste. Les réactions des personnes sont préfabriquées, on ne connaitra même pas l’essence même du narrateur (que pense-t-il, que ressent-il émotionnellement parlant ?) Non, le roman ne m’a pas émue. Il m’a ennuyée, absolument pas touchée et même pire, il a de fortes chances d’être oublié.

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Une pièce montée – Blandine Le Callet
Plaisir de lecture : Livre fantas…tique
Il faisait partie de ma liste pour le Read a Thon. Cependant, je n’ai pas eu assez de 12 heures pour pouvoir l’attaquer. Je m’y suis mise quelques jours, persuadée que ce livre ne pouvait que me plaire. Ce livre m’a été conseillé et prêté par Thracinée. Nous croisons dans ce livre délicieux, des personnages plus vrais que nature… pour preuve, untel vous fait penser à votre vieille tante, unetelle, c’est sûr, c’est exactement le portrait craché de la soeur de la dernière mariée. Une histoire en « chorale » sympathique 🙂

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Sonakaï – Rachid Sadaoui
Plaisir de lecture : Livre à découvrir
La chronique complète est à lire ICI.
Cette histoire met en avant une belle amitié, née d’un hasard. Les personnages sont tout à fait crédibles, le cadre est charmant. Il n’en faut pas plus pour ce petit roman qui a des apparences de conte moderne. Lecture conseillée à partir de 10 ans.

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Bandes dessinées, manga

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Sophia libère Paris – Capucine & Libon
Plaisir de lecture : Livre à découvrir
Chronique complète
Capucine et Libon nous emmènent dans un Paris des années 1870 lors de l’attaque de la capitale par les prussiennes. La première impression nous fait reculer le nez d’entre les pages : du Noir&Blanc… et orange (ça s’appelle de la bichromie, sisi). Qui passe très bien au bout de quelques minutes. Le graphisme se complètera par des dialogues relativement crus et débités à la mitrailleuse. Il faudra ne pas se fier au premier degré et suivre les auteurs dans leur joie. Le dessin a un goût de BD d’antan, le scenario prenant est d’un certain humour. Quel plaisir de suivre ce couple dans leur livre qu’aucun homme ne peuple. Les références aux BD classiques sont également nombreuses. Une « absurdité » à déguster sans a priori.

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Entrechats (Le meilleur de moi, volume 1) – Dumez & Colonel Moutarde
Plaisir de lecture :  Livre à découvrir
Une petite bd en « tranches de vie » qui ne paye pas de mine. Par des anecdotes marrantes, nous entrons dans ce petit monde attachant. Une bande dessinée qui permet de nous faire oublier nos petits soucis du moment et qui nous redonne la pêche par ce côté tellement touchant et si près de notre propre quotidien.
Vivement que je lise les tomes suivants !

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Péchés Mignons (volume 4) – Maïa Mazaurette & Arthur De Pins
Plaisir de lecture : Livre fantas…tique
Pour ce 4e tome de Péchés Mignons, Arthur & Clara font un pacte qui doit tenir jusqu’au mariage de leur couple de copains. La guerre froide est déclarée et TOUS les moyens sont bons pour faire craquer l’autre. Bon en vrai, j’avais déjà presque découvert toute la bande dessinée en preview par Fluide Glacial et Fluide.G. Un 4e volet signé Arthur de Pins & Maïa Mazaurette pour notre plus grand bonheur.

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Des chiens, de l’eau – Anders Nilsen
Plaisir de lecture : etoile 2 Livre à regrets
On entre dans ce bouquin par le mythe de Sisyphe revisité. L’auteur illustrera une impossibilité humaine : l’errance (la quête d’un humain sans voir âme qui vive pendant quinze jours est impossible car le monde est actuellement balisé). L’idée de l’auteur aurait été de mettre en avant la limite de la BD, qui se révèle finalement être qu’un vaste Sisyphe. Cette BD conceptuelle m’a laissée troublée, difficile à comprendre quand on ne maitrise pas tous les éléments.

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Maé (saisons 1 & 2) – Pacco
Plaisir de lecture : Livre fantas…tique
Allez, un petit coup de relecture avant la dédicace.
Toujours un très grand plaisir de se replonger entre ses pages d’une relation attendrissante père-fille. Maé est une fille qui a la pêche et déjà un sacré bon caractère. Bien qu’il soit persuadé du contraire, sa fille le mène par le bout du nez ! Des histoires rigolotes qui nous rappelle – forcément – à nos propres souvenirs. Le troisième tome sort ce mois-ci, novembre.

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Eva, J.F. se cherche désespérément – Aude Picault
Plaisir de lecture : Livre à découvrir
Je suis venue à cette BD car récemment, j’ai découvert quelques livres de Picault auxquels j’avais bien accrochés, j’ai donc poursuivi ma conquête. « Eva, J.F. se cherche désespérément » est plutôt mignonnet, j’adore le caractère d’Eva (avec l’exagération de certaines situations dont je semble aussi être une maitre de jeu). Au niveau de la jeune femme délurée, je me reconnais davantage en Eva qu’en Joséphine de Bagieu. Un coup de crayon que j’aime beaucoup, un autre livre de Picault que je conseille 🙂

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Serial shoppeuse, le (presque) guide – Tokyobanhbao
Plaisir de lecture : Livre à découvrir
Tokyobanhbao est reconnue avant tout pour être une modeuse. Il arrive à beaucoup de filles de rêver en lisant son blog et en se décollant la rétine sur ses photos. Mais elle a un talent de dessinatrice, et c’est en liant les deux qu’est née cette BD. Même si nous ne sommes pas toutes des shoppeuses de l’extrême, on s’est toutes déjà retrouvées dans une des situations décrites. Avec un humour doux, sur fond d’étiquettes à prix phénoménal, ce (presque) guide permet de passer un bon moment.

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Sous un rayon de soleil (volumes 1, 2 et 3) – Tsusaka
Plaisir de lecture : Livre à découvrir
Ce manga est un recueil de petites histoires. Le trait est parfait, le scenario bien ficelé. Egalement, j’aime beaucoup le découpage graphique. Les personnages sont d’autant plus attachants que les histoires font de leur thème principal, une certaine détresse humaine (c’est souvent le cas des hôjô). L’héroïne n’est que gentillesse est pureté, ce qui, au vu des développements, donnera une certaine note de mièvrerie à cette trilogie. La nature est exposée sous son plus beau profil, Tsusaka évitera judicieusement de donner un côté trop naïf à l’ensemble et nous proposera une belle histoire touchante.

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Celle que je ne suis pas (Celle que…, volume 1) – Vanyda
Plaisir de lecture : Livre à découvrir
Volume 2
Scenario et dessin sont la force de ce livre. Ici aussi, Vanyda confirme son talent et nous fait prendre part de manière très naturelle à la vie de Valentine, 14 ans. Ici aussi, son histoire nous rappelle la nôtre : le quotidien pas facile d’une adolescente parmi les copines, le besoin de s’affirmer, le béguin et les fêtes. L’atmosphère y est bien dépeinte et l’humour discret, en coin de case. Il plaira aux jeunes et aux moins jeunes, garçon et fille (preuve en est, à la maison).

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