.
Titre : L’empire ultime (Fils-des-Brumes, tome 1)
Auteur : Brandon SANDERSON
Plaisir de lecture : Livre avec entrée au Panthéon
Tome 2, tome 3
.
Le Seigneur Maitre est un immortel ; il règne sur l’empire depuis plus de mille ans. Il a instauré un système de castes rigides pour les hommes : Inquisiteurs, Obligateurs, Nobles, Terrisiens – gardiens du savoir – et Skaas. Ces derniers, les esclaves s’avèrent être la base de l’économie. Sous ce soleil rouge et la houlette de ce Dieu vivant, il est difficile de vivre ; encore plus la nuit avec la présence étrange des brumes. Ce sont de réelles craintes quant à ce que ces dernières cachent, qui animent les humains. Mais un jour, un homme à la ferme intention de renverser l’empire.
.
.
)°º•. Si le livre ne renferme pas de peuplades magiques, Brandon Sanderson nous a gâtés en proposant des personnages charismatiques et bien déjantés. Certes, tous les personnages ne sont pas autant développés que les deux principaux mais il est très agréable de les suivre. Ils ont tous une grande capacité d’évolution sur la série : c’est par ailleurs une équipe aux compétences complémentaires. Aucun n’apparait comme un héros super fort ; ce sont les relations entre eux et le respect qui se montre qui feront tout l’intérêt de notre lecture. En outre, nous n’avons pas de lutte manichéenne à proprement parlé.
.
Vin, 16 ans a été abandonnée par son frère. C’est Kelsier qui la « récupère » au moment de prendre possession des locaux de sa clique. Très vite ce dernier et Dockson remarquent ses qualités innées. Elle est intégrée au groupe qui se compose de Brise un manipulateur, Ham une brute philosophe, de Marsh un bougon et Clampin un grincheux ainsi que de Sazed qui lui sera tout dévoué. Vin s’est construite une carapace pour survivre ; elle ne fait confiance à personne et s’interroge beaucoup. La transformation de cette fille accapare l’attention du lecteur et même si ce personnage est un peu trop parfait dans son rôle, son parcours initiatique est très prenant.
.
.
)°º•. A mes yeux, le plus gros atout de cette saga s’avère le système de magie bien pensé : Brandon Sanderson est un gamer dans l’âme d’où la précision du mécanisme et de sa cohérence parfaite. L’allomancie se base sur l’utilisation des métaux, chacun des huit a un pouvoir qui se déclenche quand il est brûlé par l’organisme. Dès qu’un individu peut avoir accès à deux métaux, il a irrémédiablement accès aux huit et s’appelle un Fils-des-Brumes. Tous peuvent naitre avec ces dispositions : sang pur, nobles mais aussi impurs (bâtards). L’auteur a su distiller des informations sur ce domaine de manière naturelle, l’air de rien ; il utilise une plume sans excès et sans phrase alambiquée. On découvre les secrets de cette pratique en même temps que Vin. Il faut dire que ces facultés sont passionnantes, le procédé est mystérieux et demande de la pratique aux détenteurs pour effectuer des nuances bien dosées : poussées, tractions… c’est tout un microcosme qui s’ouvre à nous.
.
Luthadel est la ville où se trouve le trône ; ce monde sans espoir est renforcé par un aspect « physique » sombre. Tout est noyé sous la pluie de cendres et les végétaux sont tous dans les tons marron. Cela travaille d’ailleurs pour les ambiances et de ce monde structuré et riche. La magie singulière sur les émotions est un point fort de l’histoire mais nous avons aussi une touche politique et religieuse.
.
.
)°º•. Un soulèvement du peuple contre les nobles, un homme à l’égo un poil surdimensionné, une jeune fille qui découvre ses pouvoirs et un méchant très méchant, du déjà-vu ? Peut-être. Mais « qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse » est on ne peut plus juste sur ce récit, surtout quand le flacon n’est pas aussi standard que l’on croit. La manière dont l’histoire est contée joue énormément parce que rien n’est brut, tout a été pensé dans les moindres détails.
.
On sent Brandon Sanderson très à l’aise et n’ayant aucun mal pour intégrer les codes de la fantasy. Batailles, complots, stratégie et intrigues semblent être son lot quotidien. On peut noter un peu de prévisibilité – avec quelques facilités acceptables – qui passe bien car elle est englobée dans le récit. La richesse des dialogues et la fluidité de l’écriture sont à prendre. La narration laisse au lecteur un léger arrière-goût amer.
.
Quand on pense saisir les aboutissants, un renversement scénaristique arrive juste après : on ne voit pas toutes les péripéties se produire, les retournements de situation sont judicieux. Le rythme soutenu se base sur un récit qui bouge beaucoup entre situations de départ et de fin (loin loin l’idée d’un tome introductif !). Rien ne semble figé et le suspense ne peut en être que renforcé. La fin arrive sans frustration bien qu’on y détecte quelques fils conducteurs secondaires pour amener au deuxième tome.
Bref, j’ai beaucoup aimé. Preuve en est, j’ai lu cette brique en quatre jours.
Et pour la très bonne traduction, on félicite Mélanie Fazi ; pour la couverture, c’est Chris McGrath.
.
.
« L’empire ultime » a deux atouts pour faire basculer votre cœur de lecteur : 1. des personnages intéressants & fêlés auxquels on accroche bien, 2. un système de magie reposant sur l’allomancie dont vous m’en direz des nouvelles. Ce premier tome très bon – et loin d’être introductif – saura vous ravir par une histoire non seulement bien ficelée mais aussi pensée dans ses moindres détails. Gardez les yeux ouverts, même en plein saut, vous devriez être juste époustouflés.
.
.
.
.
————————————————————————~*
.
Souvenir de lecture : Mention spéciale pour le système de magie inventé par l’auteur..
Dans le chaudron :
D’autres cycles très prenants
¤ L’ange de la nuit de Brent Weeks,
¤ Chronique du tueur de roi de Patrick Rothfuss,
¤ L’apprenti assassin de Robin Hobb.
.
Cette lecture était le choix de Valériane pour le défi Valériacr0 de juillet, j’avais donc perdu à l’époque un joker. Et ce n’est pourtant pas faute de l’avoir finalisée le 6 août. Je ne la publie que maintenant, mais bon, cela en valait la peine parce qu’il fallait de toute façon que je vous parle de ce livre.
.
Peut-être que parmi Book en stock (Dup & Phooka), Bulle de livre (Snow), Chez Iluze, Clair Obscur (Endea), Dans ma bibliothèque (Rose), Hugin & Munin, Imagine…erre (Arutha), Imaginelf (Lelf), La caverne d’Ankya, Lectures trollesques (Ptite Trolle), Les lectures de Xapur, Lilyn Kirjahylly (Miss Spooky Muffin), Lorkhan et les mauvais genres, Mes lectures de l’imaginaire (Olya), Regard d’enfant (Thalia), y a-t-il un allomancien…
.
Pics : #01 Vin par Twilightbeta, #02 L’empire ultime par Marc Simonetti, #03 Vin par Polingly, #04 Mistwraith par LadyRoxanne7, #05 Steel Inquisitor par Jack-haggard.
.
Enregistrer