LINDSAY Jeff – Dexter fait son cinéma, tome 7
Titre : Dexter fait son cinéma tome 7
Auteur : Jeff Lindsay
Plaisir de lecture : Livre à regrets
Tome 1, tome 2, tome 3, tome 4, tome 5, tome 6
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Dexter et Deb Morgan se retrouvent avec une tâche supplémentaire dans leur planning à la police scientifique de Miami. Deux acteurs – deux célébrités ! Robert et Jackie – viennent les suivre dans leur quotidien professionnel pour mieux s’inspirer et faire vivre les personnages qu’ils vont bientôt incarner.
Sauf qu’ils n’ont pas le temps de se reposer car une nouvelle enquête s’ouvre : un tueur de jeunes femmes blondes œuvre, et l’énucléation n’est pas le pire acte qui leur fait vivre avant de leur donner la mort.
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Dans « Dexter fait son cinéma », Dexter est plus humain que jamais. On assiste à l’éveil des émotions et à la non-résistance à des pulsions autres que meurtrières. Les sentiments qu’ils traversent sont variés : jalousie, possession, attirance…
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Mais alors qu’est devenu le sociopathe ? Jeff Lindsay se fourvoie complètement : les incohérences sont trop grosses pour paraitre ne serait-ce qu’un peu crédibles. On ne peut pas construire son personnage en six tomes et le présenter au lecteur pour en proposer un nouveau au septième. Le bon sens manque au protagoniste dans toute situation. Si jusque-là, le passager noir aux ailes caoutchouteuses s’avérait un fidèle allié, Dexter se trompe maintenant dans le « profiling » dérogeant à la seule et unique règle d’Harry, son père adoptif.
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Dans ce tome, c’est le calme avant la tempête qui se déchaine. Les deux tiers du livre suivent un rythme tranquille avant l’accélération finale. Finalement, le seul lien – ténu – qu’on pourrait formuler entre le titre du livre et Dexter, c’est que ce dernier est déjà bien un acteur (son rôle d’humain « typique » dans une vie « standard »).
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Deux éléments dans la série « Dexter » me dérange particulièrement :
- D’abord, l’ignoble et immense misogynie dont fait preuve l’auteur. Tous ses personnages féminins sont ratés et on voit même que les traits grossis à l’extrême sont un fait voulu. Elles sont toutes hystériques, point barre.
- Le mode opératoire de l’auteur : le même schéma se répète à chaque tome. La police de Miami enquête sur un meurtre avant de découvrir qu’il s’agit d’un serial killer qui possède lui-même un mode opératoire (l’équipe voit très vite le lien entre plusieurs meurtres semblables). Mais ce qui retient l’attention du lecteur, c’est la vie de Dexter. Parallèlement à l’enquête du volume, Dexter doit généralement régler un souci venu enrailler la douce mélodie de sa vie en carton. Il doit alors régler le sort dudit serial killer révélé dans sa vie professionnelle – avant la police de préférence – et souvent le sort d’un témoin de ses manigances. Il a la vie sauve, son secret est bien gardé. On peut passer au tome suivant !
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La fin, bien que complètement ratée du genre « Tout ça pour ça ? » est finalement réussie par rapport au reste de la saga. La fin est ouverte et me convient. Le titre anglais est d’ailleurs explicite : Dexter’s final cut.
Depuis, l’auteur a publié un huitième et ultime tome – non traduit en français – titré « Dexter is dead » pour donner encore un peu de mou à ses lecteurs conquis. Je ne souhaite pas le découvrir.
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Petit point honnêteté : à mes yeux, le seul élément réussi de la série s’avère le protagoniste. Un serial killer qui en tue d’autres, ainsi que des personnes « mauvaises » ; c’est du Très Bien Vu. Son environnement – travail à la police scientifique de Miami, mariage avec Rita, femme abîmée, les enfants accompagnés d’une ombre, etc. – et ses choix sont aussi exquis.
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Ce n’est pas pour rien que le scénariste James Manos Jr. s’est emparé du personnage pour en réaliser une série télévisée. Pour rappel, la diffusion de la première saison fut en octobre 2006, Jeff Lindsay n’avait publié alors que deux tomes.
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Conséquences :
∗ On sent l’appât de l’argent pour l’auteur qui a continué sa série au-delà de ce qu’il aurait dû.
∗ La série télévisée est autrement mieux réussie, car on s’attache irrémédiablement à Dexter. La qualité des intrigues est aussi à souligner. Moi qui ai lu les livres après avoir vu la série télévisée, je ne suis pas sûre que j’aurais tant accroché à la série papier si je n’avais pas déjà eu cet attachement au serial killer.
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Dans le chaudron :
Des livres qui mettent un brin mal à l’aise
¤ Les contes de la fée verte Poppy Z. Brite
¤ Dancing Lolita de Gudule
¤ Ainsi naissent les fantômes de Lisa Tuttle
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Un serial killer a toute sa place pour le challenge Halloween auquel je participe. Alors, check !
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