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ANTHONY Piers – La source de magie

16/11/2010 7 commentaires

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Couverture du livre "La source de magie" écrit par Piers Anthony (série Xanth, tome 2) publié aux éditions BragelonneTitre : La source de magie (Xanth, tome 2)
Auteur : Piers Anthony
Plaisir de lecture : Livre à découvrir
Tome 1, tome 3, tome 4

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En Xanth, il existe une source de magie. Evidemment, le bon roi Trent veut absolument savoir où elle se situe et mieux la connaître. Il décide de confier cette mission à Bink qui fait les cent pas chez lui. Au vu de l’importance de cette quête, Bink va très vite demander à ses amis de l’accompagner. Même le magicien Humfrey le taciturne se met en route. Dès les premiers mètres, ils vont devoir faire face à des obstacles de taille et rencontrer du beau monde.

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)°º•. Pour ce deuxième tome, nous retrouvons toute notre clique. La majorité de ces compagnons sont installés dans une vie familiale et demeurent psychologiquement stables. Pour cette folle aventure, seront de la partie notre cher Bink, Crombie le misogyne, qui pour la peine sera transformé… en griffon ! Chester le centaure sans loi ni peur. Même le magicien Humfrey qui adore rester enfermé dans le Château Roogna sera de la partie. Un nouveau – et pas des moindres – rejoindra la troupe, Kandira le Golem. Et croyez-moi, on ne risque pas de l’oublier !
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Le très grand intérêt de ce deuxième tome réside dans la participation de presque toute la faune et la flore de Xanth ! On y croisera également toute une tripotée de personnages magiques : ogre, dragon, golem, gorgone, sirène, nymphe et démon. Bref, il y en a pour tous les gouts… et toutes les personnalités. Tous nos personnages sont bien sûr d’autant plus intéressants qu’ils ont tous des caractères bien déterminés (et quelques fois bien trempés). Pour notre horde de comparses, cette fois Piers Anthony appuiera davantage sur leur trait humoristique que sur leur nature.

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Pour accroitre le plaisir, il n’y aura évidemment pas qu’une seule quête tranquille, mais plusieurs épreuves dans des lieux invraisemblables tels que le village de la Poudre Magique, les sombres Confins de la Folie et les abysses du lac des Mauvais Génies.

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Illustration aux couleurs passées, représentant une gorgone)°º•. Il est une grande joie de retrouver tous les jeux de mots de l’auteur… jeux de mots, calembours, mots valises et autres inventés sont partie très prenante du livre. Il en va de soi que le travail de traduction est titanesque et est l’œuvre du super-top-génial Dominique Haas. Il a d’ailleurs reçu le Grand Prix de l’Imaginaire en 1993 pour son statut de traducteur des Livres Magiques de Xanth et c’était le moins qu’on puisse lui donner.
Ce deuxième tome est intéressant du simple fait qu’on entre au cœur de Xanth et qu’il est tout à fait « fantabuleux » de s’approcher si près d’un mystère… de taille ! Entre nos petites mains, surtout dans les dernières pages, hein, donc plus vers la main droite, nous détenons l’âme d’un pays entier.

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Dans « la source de magie » il va de soi que les principaux thèmes demeurent la séduction, l’attirance physique et l’infidélité. Les allusions sont grosses, le questionnement est lourd, les réflexions pas très avancées. Je me serai passée allègrement de cette problématique sexuelle pour ne me focaliser que sur l’essentiel, la quête.

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Portrait sepia de l'auteur Piers Anthony)°º•. Piers ANTHONY est un écrivain américain, né en 1934. Ses œuvres les plus connues restent (les livres magiques de) Xanth.

Malheureusement pour nous, pauvres francophones ; A l’heure actuelle, seuls… NEUF tomes d’origine sur trente-deux existants ont été traduits et publiés en français. La première édition appartient aux Presses Pocket, sous le nom de «les livres magiques de Xanth ». Milady, à partir de 2009, s’applique à les rééditer au format poche. Sont disponibles :
Lunes pour Caméléon, tome 1
La source de magie, tome 2
Château-Roogna, tome 3
L’(A)ile du centaure, tome 4
– Amours, délices et ogres, tome 5
– Cavale dans la nuit, tome 6
– Dragon sur piédestal, tome 7
– La tapisserie des gobelins, tome 8
– Un golem dans le potage, tome 9
A ce jour, pas moins de 34 tomes (le dernier en 2010) ont déjà vu le jour en VO.

A noter que le cycle a été adapté en jeu vidéo pour PC sous le titre Companions of Xanth, sous Legend Entertainment en 1993.

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Souvenir lié à ma lecture : Tiens, un peu de Xanth fera du bien aux zygomatiques.
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Un autre avis disponible chez La p(ile) à l(ire) d’Heclea.
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Pics : #01 The epic battle de BrokenApollo ; #02 L’oeil de la gorgone de Littleleo.

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Ange – Le peuple turquoise

16/10/2010 18 commentaires

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Couverture du livre Le peuple turquoise d'Ange, publié aux éditions BragelonneTitre : Le peuple turquoise (Ayesha, tome 1)
Auteur : Ange
Plaisir de lecture :  Livre à découvrir
Tome 2, tome 3

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Rien ne laissait présager la rencontre entre Arekh, galérien prisonnier et Marikani, héritière de la ville d’Harabec. Après que leur galiote ait coulée, les voilà en fuite. Pour des raisons différentes, l’un doit fuir les autorités, la seconde doit retrouver sa cité ; ils vont devoir durement coopérer durant un bout de chemin, toute personnalité prise en compte. Ils feront face à de nombreux obstacles montés par l’émir, ennemi juré de notre Reine et devront rejoindre coûte que coûte Harabec. Alors que le chemin promet de ne point être reposant, l’arrivée à la capitale le sera encore moins, au vu des multiples intrigues politiques.

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)°º•. Marikani et Arekh, coéquipiers bien malgré eux nous entrainent tour à tour dans les mines mystérieuses des émirats et au pic d’une montagne atypique. Ensemble, et avec Liénor, la suivante de Marikani, nous entrons dans un pays aux influences arabisantes et perses. Les rapports humains semblent un peu superficiels dans la bonne première partie du bouquin mais on arrive tout de même au fil des pages, à s’y attacher.

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Le gros atout des personnages demeurent les différences des origines sociales et raciales qui cohabitent bon gré mal gré. On y notera que l’esclavage est un des thèmes épineux de l’histoire : les asservis sont captifs de droit divin. Ce sont les divinités stellaires qui ont indiqué dans une de leurs constellations que les gens aux yeux bleus sont les reclus. Une tache entre les omoplates de chacun valide leur soumission. C’est pourquoi, les gens aux yeux bleus (le peuple turquoise) ne peut devenir libre, ni en rachetant son droit à la liberté, ni par affirmation de son propriétaire.

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En Ayesha, les héritiers de la lignée d’Harabec sont des rois-sorciers. Ils disposent donc de pouvoirs particuliers. Le lien entre la force du souverain et du destin du peuple est le plus intéressant : la force de l’héritier d’Harabec est étroitement liée à celui du pays. Si la force est conséquente, le royaume est politiquement fort, les récoltes abondantes et les habitants heureux. L’inverse est aussi vraie.

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Le passé et le présent d’Arekh es Morales sont inconnus. Notre brave gars se la joue un peu égoïste, profondément impulsif et bad boy sur les bords. Il n’empêche que contre toute attente, il aidera les survivants de la galère coulée à rejoindre la terre ferme et même plus. Il se frottera au caractère de Marikani aya Arrethas, héritière puissante et en passe de devenir officiellement la reine d’Harabec. Tour à tour très mystérieuse et presque sympathique, Marikani saura se montrer persévérante et forte, malgré quelques réactions absurdes. Elle est accompagnée par Liénor, une suivante et amie. Cette dernière voue une haine terrible à Arekh, et ne veut que deux choses : que Marikani survive et qu’Arekh trouve la mort. Elle demeure insaisissable et son identité relativement secrète.

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)°º•. Ayesha est un monde où les croyances religieuses des astres sont fortes. On se rend vite compte que le poids des traditions, l’ambition et le fanatisme font accepter au peuple, l’esclavage de personnes dont la seule « faute » s’arrête à un de leurs attraits physiques, les yeux bleus.

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L’écriture en elle-même est très bien, rien à reprocher. Le rythme demeure un peu faible, on sent pourtant qu’il y a une véritable maitrise de la plume et on se dit « mais quand est-ce que le livre va exploser et qu’on n’ait plus envie de le quitter ?! ». Les très bonnes descriptions permettent de se plonger dans une ambiance romanesque, qui sent bon le mystère et les épices.

Quelques faits restent prévisibles et il n’y a pas beaucoup d’originalité mais les éléments sont bien tenus. Les stratégies d’intrigue sont bien menées quoiqu’un poil tirées par les cheveux. Il reste tout de même des moments de suspense où le rythme de lecture s’accélère.

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Un premier tome qui nous permet de rentrer dans l’univers d’Ayesha, de nous frotter aux caractères hétéroclites des personnages et de baigner dans les enjeux politiques gigantesques d’Harabec et des émirats. Il faudra attendre la seconde moitié du livre pour commencer avoir un rythme pulsé et du pep dans l’intrigue principale.

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)°º•. Sous le pseudonyme d’Ange, nous retrouvons Anne et Gérard Guéro, nés respectivement en 1966 et 1964. Ils sont connus non seulement pour leurs romans « médiéval fantastique » mais également dans le monde de la bande dessinée et pour l’écriture de scenarios de jeux de rôle. Ils sont souvent étiquetés gentiment « auteurs prolixes ».

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Je possède à la maison, la trilogie collector pour les 10 ans de Bragelonne dont la couverture sublime est née de l’imagination de David Oghia. Cette trilogie existe aussi en trois volumes dont le nom est « Les lunes de Tanjor » et dans une intégrale nommée « Ayesha – La légende du peuple turquoise ».

Voilà et sinon je vous livre la dédicace de mon édition, car je la trouve superbe 🙂

A Alain Nevant, Stéphane Marsan, Barbara Liano et Oliviet Dombret, qui ont tous été importants pour moi pendant et après la rédaction de ce livre. (Et pour certains, avant aussi). Je voudrais ajouter qu’une des raisons pour lesquelles Stéphane Marsan est dans cette dédicace est qu’il y a quarante-huit heures, il m’a dit : « Tu as quarante-huit heures pour trouver une dédicace, et cette fois, tu serais gentille de ne pas m’oublier ». Et non, Stéphane, tu ne changes pas un mot de ce truc.

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)°º•. Extrait :

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Dans le chaudron :
¤ La flamme d’Harabec, tome 2
¤ La mort d’Ayesha, tome 3

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Souvenir lié à ma lecture : mais comment vais-je pouvoir emmener un livre de plus de 600 pages dans mon sac ?

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Ce livre a été apprécié en lecture commune avec Laure.
D’autres avis disponibles sur la trilogie complète chez : Fantasy au petit-déjeuner (Salvek), Mes lectures de l’imaginaire (Olya), Parchments of Sha’ (Shaya).

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Pics : #1 par Dk-Raven ; #2 par Muady ; #3 Mardin city par Orcunceyhan ; #4 portrait d’Ange ; #5 Couverture 10 ans de Bragelonne ; #6 Couverture intégrale chez Bragelonne.

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Anonyme – Le Livre du Chevalier Zifar

24/03/2010 12 commentaires

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Le chevalier zifar AnonymeTitre : Le Livre du Chevalier Zifar
Auteur : Anonyme
Plaisir de lecture : etoile 4 Un livre à découvrir

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Zifar, chevalier de son état est l’objet d’une terrible malédiction : quoiqu’il fasse, son cheval meure tous les dix jours. Son roi ne voit que les dépenses pécuniaires magistrales à lui fournir tant de montures. Maintenant sans le sou, le Chevalier Zifar décide de partir pour d’autres terres, avec toute sa famille. Bien sûr, lors de leur périple, ils vont vivre mille aventures (ou pas loin). Ils vont commencer par perdre leurs enfants, Garfin fera l’objet d’un enlèvement par une lionne qui veut en faire son goûter, Roboam aura la délicatesse de se perdre dans les rues de la première ville visitée. Par-dessus le marché, Grima sera enlevée par des pirates des mers. Mais coûte que coûte, grâce à sa bravoure et à sa foi, le Chevalier Zifar est prêt à relever tout défi et à aller au bout du monde.

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Le chevalier Zifar 04)°º•. Les aventures du Chevalier Zifar, ce n’est quand même pas de la gnognotte, tu vois.
Il perd ses fils et sa femme, mais il a la foi : il est prêt à tout. Surtout à aider les gens, et punir les méchants. Bien que l’histoire soit prévisible et que les aventures se finissent toujours bien, quand nous ouvrons la première page de ce roman, nous avons l’impression de découvrir un trésor inestimable et lu par de rares privilégiés.
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Ce livre repose sur un modèle de conduite à double objectif : l’honneur et le profit pour le corps et le salut des âmes. Ce procédé est habituel au cours du XIVe siècle : l’enseignement se focalise sur le binôme « corps et âme ». Cela se justifie également par une caractérisation morale du Chevalier Zifar : comportement, observation, action et réflexion. Une quelconque description physique de Zifar est totalement absente du livre. L’important est de suivre sa progression spirituelle au fil des pages.
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Les situations narratives amènent notre héros de tous les temps (du moins du XIVe siècle) à de tristes événements. Cependant, toute décision consciencieuse, juste et raisonnable se voit gratifiée de l’aide de Dieu. Assurément, c’est davantage pour appuyer cet aspect que « Chevalier de Dieu » se révèle être un nom propre.
Le livre repose sur la proposition d’une grande leçon morale pour la conduite à tenir par son lecteur. Les expériences du Chevalier Zifar sont de nature : chevaleresques, morales, philosophiques, sociales et politiques. De quoi assurer l’éducation du bouquineur !
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La perspective la plus captivante pour moi est l’amplification que notre auteur utilise tout au long de son récit. Il pratique l‘entrelacement : l’histoire principale est truffée de petites histoires individuelles et de contes. C’est le système tant connu des poupées russes. L’auteur utilisera cette stratégie littéraire afin de mettre en avant ses connaissances ; son discours est illustré par de nombreux exemples.

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Le chevalier Zifar 05)°º•. Au vu des recherches réalisées sur l’ouvrage, ce dernier aurait été écrit à Tolède. Cette ville multiculturelle et plurilingue a joué un rôle pour la prose didactique et le modèle de « roman castillan ». A l’époque, s’y trouvaient d’importantes oligarchie mozarabe et communauté juive. C’est pourquoi le récit propose un mariage équilibré entre orient et occident.
Bien que la date d’écriture et l’identité de l’auteur restent un mystère, nous y trouvons des clins d’œil à des édits religieux et à d’autres contes. S’y sont également glissés des éléments fantastiques.
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Le roman repose sur le patron religieux suivant avec : les quatre vertus cardinales, les sept pêchés capitaux et les trois théologales. Avec respectivement, la prudence, la tempérance, la force et la justice ; puis l’acédie ou paresse, l’orgueil, la gourmandise, la luxure, l’avarice, la colère et l’envie ; et enfin, la foi, l’espérance et la charité.
Il n’en demeure pas moins que le Livre du Chevalier Zifar est d’un nouveau genre parmi les romans moyenâgeux puisque l’auteur donne une valeur exceptionnelle à l’intelligence.
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Le livre a fait l’objet de nombreux travaux : publié pour la première en 1512 par Comberger, les premières traductions françaises ont été effectuées au cours du XIXe siècle. Par la suite, il a été au cœur de multiples thèses et a même donné naissance à un livre pour enfant en 1962 et à une courte bande dessinée de quelques planches relatant l’histoire avec les navets.
La préface et les annexes prouvent par ailleurs, que la réécriture du livre n’est pas un blasphème mais doit, au contraire, être respecté. L’auteur du Livre du Chevalier Zifar souhaitait que les personnes capables de l’améliorer afin qu’il soit compréhensible de tous, y satisfassent.

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)°º•. Le prologue nous met directement dans le bain : il commence sur un fait historique et continue sur un commencement « artificiel » (créé de toutes pièces, modèle du roman à la castillane). La première partie nous emmène sur les aventures du Chevalier Zifar, la deuxième partie est un discours moraliste ininterrompu d’un père à ses fils (le plus difficile à lire d’une traite), enfin la troisième partie nous propose de suivre les aventures d’un des fils.
Les annexes se découpent en trois : les notes sont empreintes de renseignements et expliquent le choix qui s’est effectué entre les différentes propositions de traduction d’un mot, d’une phrase ou d’une expression (certaines propositions se situant l’une à l’opposé de l’autre) ; la table des matières récapitule le nom des différentes parties et chapitres, et un résumé en une phrase ; enfin le contexte du livre est les coulisses de cette histoire. Le discours est un peu difficile à suivre avec les nombreuses références bibliographiques mais se révèle une petite perle à lui seul.
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Ce livre, en plus d’être une histoire, est un véritable objet.
La couverture marron et les illustrations dorées lui donnent un côté « relique » très tentant. Tout est « finesse » : que ce soit le rendu final, comme les choix du papier, de la police ou même la présence des signets. L’odeur du livre y contribue : il ne sent pas particulièrement le neuf, ni même la même senteur que les autres livres, mais cela plait.

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Enfin, nous noterons que les illustrations de Zeina Abirached sont superbes, et que nous apprécierons les petits détails que seuls les LCA (Lecteurs Compulsifs Anonymes) verront : La puce située en marge qui signalera les emprunts au manuscrit de Madrid et la numérotation des lignes.
Un joli produit qui vous fait dire « waaaah ».

Enfin, l’offre de ce Livre du Chevalier Zifar était un grand enjeu et je n’ose imaginer les investissements pour proposer un tel ouvrage ! La traduction est réalisée par des mains de maitres. Un véritable trésor !
Bref, pari tenu. Voilà un livre qui a été très attendu, qui fait pour l’instant, l’unanimité des avis et – je l’espère – qui sera découvert par un nombre toujours plus important de lecteurs.

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Ce livre propose une de ces histoires dont nous avons l’impression d’en être un rare lecteur.  nous est proposé aujourd’hui par les éditions Monsieur Toussaint l’Ouverture. Au programme, nous avons beaucoup d’aventures, un brin d’ironie et des anecdotes humoristiques. Tour à tour penseur, aventurier et conteur, ce récit datant du XIVe siècle nous propose une belle leçon de savoir-vivre. Atout original pour un livre moyenâgeux, l’auteur inconnu met en avant la valeur de l’intelligence. Il repose sur un savant mélange de morales, de bienséance et d’expériences chevaleresques hors du commun.  Un trésor à découvrir au plus vite  pour les aficionados du genre.

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Le chevalier Zifar 01 Le chevalier Zifar 03 Le chevalier Zifar 02
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Le Grenier à Livres de Choco, Les lectures de Folfaerie et En lisant en voyageant de Keisha ont bourlingué aussi sur un cheval.

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ANTHONY Piers – Lunes pour Caméléon

30/10/2009 4 commentaires

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Titre : Lunes pour Camélon (Xanth, tome 1)
Auteur : Piers Anthony
Note : Livre à découvrir
Tome 2, tome 3, tome 4

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Bink est un homme comme les autres. Ou presque. Agé de 24 ans, nous apprenons qu’il est à la veille de se faire exiler. En Xanth, condition nécessaire pour que les natifs continuent d’y vivre au-delà de leur vingt cinquième année : posséder un don. Cependant celui de notre cher compagnon ne s’est toujours pas révélé. Pour garder l’amour de sa vie, Sabrina et sa patrie, Xanth, Bink est prêt à tout. Même à partir sur des sentiers inconnus pour rejoindre le bon magicien Humpfrey qui pourrait l’aider dans sa révélation. Avec la trouille au ventre et armé d’une grande motivation, Bink chemine au travers les bibiniers, les raizinzins et autres cyprès detoimondieu… Mais il n’est pas au bout de ses surprises. Xanth, empreint de magie est peuplé de créatures magiques… pas piquées des vers !

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)°º•. Xanth, en pleine fantaisie.

Bon, quand tu lis du Xanth, on dit que t’es dans la light fantasy.

Oui, une étiquette. Mais ce qui est important, c’est qu’il y a plein de créatures. Mais plein de chez plein.

En Xanth, la magie est particulière mais… banale. C’est même pire, tout être humain n’ayant pas de pouvoir magique ne peut pas vivre au delà de ses 25 ans et se voit vulgairement éjecté en Vulgarie. Les personnes peuvent révéler des dons qui peuvent être très forts (c’est le cas, notamment, des magiciens) et d’autres, des dons un peu… inutiles : je citais changer la couleur de l’urine, mais cela peut être faire flétrir et mourir une feuille, produire l’odeur du lait tourné ou faire jaillir du sol un rire dément.

Le roman commence très fort puisque nous sommes plongés directement dans cet univers… en y apprenant la sentence de Bink. Il fait alors le choix de partir chez le bon magicien Humpfrey pour qu’il l’aide à trouver son don et subséquemment, pour rester à Xanth avec Sabrina, l’amour de sa vie. Idéalement, tout devrait se dérouler sans encombre. Sauf que… les plans géographiques ont changé, on ne se débarrasse pas si facilement d’un centaure énervé, en échange d’un couchage on se retrouve quelques fois juré dans un procès de village et on rencontre tout un tas de monde qu’on aurait préféré ne pas croiser.

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)°º•. Bien belle brochette

Bink, notre Sans-Don-de-presque-25-ans est bien déterminé à positiver. Certes, il n’a pas de don, mais a bien du mal à se trouver d’autres qualités. Il essaye de faire le nécessaire pour rétablir une situation stable de jeune héros et de potentiel futur mari génial auprès de sa donzelle. Cependant, la vie n’est pas si facile et Bink s’entremêle les idées : il a beaucoup de mal à appréhender tout modèle féminin qu’il soit. Comment se projeter dans l’avenir quand sa seule quête est d’arriver chez Humpfrey ?
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Même si les autres lecteurs ne l’ont pas ressenti, moi, Bink et bah, il m’énerve dans sa quête de la femme-mariée-parfaite et de ses sauts dans le futur pour savoir comment elle deviendra chiante et comment il y survivra. Après, il est tout aussi touchant dans son approche bancale avec elles. Somme toute, il s’agit d’un bon gaillard avec un bon fond, et finalement, cela suffit largement. Quelque couardise sera vite supprimée par son envie de faire bien. Auprès de tout et de tout le monde… car il en rencontre, du monde. Beau, hum…
Commençons par les femmes. Qu’elles s’appellent Sabrina, Iris la sorcière, Fanchon, Dee ou Wynne, Bink ne sait tout simplement pas les gérer. Quand elles ne sont pas réellement moches (comme Fanchon, mais pourtant terriblement intelligente), elles sont soit très belles… soit elles usent de leurs dons d’illusion. Comment déterminer le vrai du faux ? Et si finalement, la beauté était un critère secondaire ? Car ces donzelles, il faut les supporter. Elles n’ont pas leur langue dans leur poche, sont caractérielles ou quelques fois très bêtes. Les femmes, pour Bink, sont une grande énigme. Bilan ? Elles lui donnent du fil à retordre et le voir si embarrassé et empêtré est relativement… comique !

Après, bien sûr, vous avez des hommes. Et des méchants.

Du genre, Trent, le mauvais magicien. Des pouvoirs maléfiques, une envie de conquête, et puis un bannissement. Quitter Xanth, c’est considéré les gens comme morts… quoique. Il a l’air bien vivant, et terriblement… méchant.

Par la suite, il y a les magiques.

Nous y croisons un couple de centaures, Chester & Chérie. A sang chaud ou exquis bonbon, ces deux-là ne sont pas prêts de passer inaperçus. Au même titre que le Château Roogna qui a bien l’air de mener sa vie tout seul. Evidemment, on y croisera une foultitude d’êtres comme vous les aimez : des basiliques, des dragons, des harpies, des licornes, des mandragores et la non moins attachante Manticore du château du bon magicien Humpfrey.

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)°º•.  D’un conte

Un roman. Une aventure à chaque chapitre : beaucoup de rencontres. On leur dit bonjour, on leur fait la bise et on repart… dommage ? Le rythme est plaisant, on rentre facilement dans le livre.

Ce qui caractérise vraiment ce livre est le côté fendard. Il reste léger… et c’est d’autant plus appréciable : on goûte les chapitres et on les aime. Selon les situations, l’humour est plus ou moins présent : un dosage savant. Est étroitement lié à l’humour, le jeu de Piers ANTHONY avec ses personnages : ils sont bancals, attachants, un peu vicieux et rigolards, ce qui rajoute une sacrée dose d’épices dans cette histoire.

Enfin, et non des moindres, l’histoire est truffée de calembours, des jeux de mots, des mots valises et d’autres, inventés. Et croyez-moi, la traductrice a tenu la route !

Ils sont quelques fois faciles, d’autres fois tirés par les cheveux, mais les jeux de mots m’ont ravie. C’est simple, je me suis largement bidonnée. Nous pouvons trouver entre autres : lézarve, mite-railleuse, raizinzin, le bibinier, le cresthon, le lassaule-pleureur et d’autres phrases du genre « Rien Nasser de courir », « Tel qui rit vendredi, dimanche pleure Râ », « très sphinx nitouche ». Mon préféré reste le « cyprès detoimondieu ».

Et à tous ceux et celles qui se permettraient des rapprochements du genre… ça ressemble à du Terry Pratchett ou à du Catherine Dufour, je dirai « que nenni ». Lisez et vous comprendrez 🙂

Vous l’aurez compris : une histoire fraiche, légère, humoristique et … magique. Que du bon !

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)°º•. Alors

Piers ANTHONY est un écrivain américain, né en 1934. Ses œuvres les plus connues restent (les livres magiques de) Xanth.

Malheureusement pour nous, pauvres francophones ;  A l’heure actuelle, seuls… NEUF tomes d’origine sur trente six existants ont été traduits et publiés en français (37e en cours d’écriture). La première édition appartient aux Presses Pocket, sous le nom de «les livres magiques de Xanth ». Milady, en 2009, s’applique à les rééditer au format poche. De disponibles :
Lunes pour Caméléon, tome 1
La source de magie, tome 2
Château-Roogna, tome 3
L’(A)ile du centaure, tome 4
– Amours, délices et ogres, tome 5
– Cavale dans la nuit, tome 6
– Dragon sur piédestale, tome 7
– La tapisserie des gobelins, tome 8
– Un golem dans le potage, tome 9

A ce jour, les vingt-trois autres restent disponibles en anglais.

A noter que le cycle a été adapté en jeu vidéo pour PC sous le titre Companions of Xanth, sous Legend Entertainment en 1993.

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La lecture de ce livre s’est réalisée dans le cadre du Cercle d’Atuan : Arutha, Iani, Olya, Ryuuchan, Spocky, Tigger Lilly, Tortoise.
Chez Biblioblog, retrouvez l’avis de Coeur de Chêne
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