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Articles taggués ‘★★★★☆’

HARDINGE Frances – Le chant du coucou

04/10/2019 25 commentaires

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Couverture du roman "Le chant du coucou" écrit par Frances HardingeTitre : Le chant du coucou
Autrice : Frances Hardinge
Plaisir de lecturenote : 4 Livre à découvrir

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Triss se réveille un matin, alitée et sans souvenir. Elle tente de remettre un nom sur les visages, les lieux et cherche ses mots. Elle est tombée dans la rivière Sinistre la nuit dernière. Une faim dévorante la submerge et elle croit avoir perdu la raison. Sa petite sœur Pénélope la traite de monstre… il n’y a qu’un pas à franchir avant que ses parents se questionnent eux aussi.

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Le récit démarre sur un premier chapitre énigmatique : que s’est-il passé au Sinistre ?

Le point de vue est original car c’est à travers les yeux de Triss, amnésique que nous vivons l’intrigue. Dans notre rôle de lecteurice, nous cherchons à recoller les morceaux.
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La famille Crescent vit en Angleterre en 1923, dans une petite ville éclairée au gaz et qui découvre le jazz. Triss est une jeune fille chroniquement malade. Elle est surprotégée par ses parents depuis la mort de l’aîné Sebastian à la guerre. Elle vit dans la terreur que ses parents lui retirent leur amour inconditionnel. Pénélope fait les frais de cette famille dysfonctionnelle : elle est considérée comme un cas désespéré ; même ses fugues ne font plus réagir ses parents.

L’étiquette collée sur chaque fille les oblige à rentrer dans la case dans laquelle on l’a mise. Ce sont les relations familiales qui vont être l’élément déclencheur du basculement de leur vie.

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« Le chant du coucou » est un conte fantastique allant du gothique à l’horreur. L’aventure est hors du commun avec des gens qui mangent des poupées, des lettres fantomatiques déposées dans un tiroir pourtant fermé à clé, des flocons qui tombent en plein été,…
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J’ai trouvé quelques maladresses et explications alambiquées et je me rends compte que j’ai ressenti une certaine distance émotionnelle par rapport aux personnages. Cela vient du fait que j’ai remis sans cesse en question les éléments récoltés et la personnalité des individus.
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Le récit se teinte aussi bien d’absurde que d’étrangeté, ce qui est particulièrement bien réussi pour nous faire douter de ce que nous lisons. J’ai aimé cette histoire aux allures funèbres où les mythes prennent beaucoup de puissance, où l’invisible s’exprime et l’illusion siège en reine.

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Mise en scène du roman "Le chant du coucou" de Frances Hardinge dans des plumes

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Le chant du coucou est la sélection de septembre que Valériane a sélectionné pour notre défi Valériacr0. Elle me préparait ainsi avec beaucoup de joie à entrer doucement dans la période halloweenesque.

Voici donc ma première participation au challenge Halloween, édition 2019 !
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Défi Valériacr0 écrit en lettres retro à ampoules Logo du challenge Halloween 2019

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Le bibliocosme (Boudicca), Le Chat du CheshireSur mes brizéesUn papillon dans la Lune ont aussi vu l’envers.

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KAY Guy Gavriel – Le Fleuve céleste

12/09/2019 19 commentaires

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Couverture du roman "Le fleuve céleste" de Guy Gavriel Kay, deuxième tome de la série "Sous le ciel"Titre : Le Fleuve céleste
Auteur : Guy Gavriel Kay
Plaisir de lecture Livre à découvrir
Les Chevaux célestes

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Ren Daiyan est fils d’archiviste et rêve de victoires à venir, Lin Shan répond au raffinement culturelle de son pays… si l’on met de côté son indépendance si marquée. Alors qu’elle était reconnue pour sa grandeur, la Kitai sous la férule de l’empereur Wenzong est bien chancelante : les quatorze préfectures cédées aux barbares des steppes pourront-elles un jour être récupérées ? Un empire puissant et surprenant, qui maintenant vacille sous les étoiles du Fleuve céleste.

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La Kitai a toujours été un parangon de la culture sophistiquée. Malheureusement, depuis la perte des quatorze circonscriptions abandonnées au nouvel empire des barbares, la Kitai n’a plus le même rayonnement. C’est une civilisation tout en émerveillements et en contradictions qui tente de trouver maintenant un équilibre.
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Guy Gavriel Kay nous propose l’époque de la Dynastie des Song comme période historique teintée de surnaturel dans laquelle développer son histoire. L’ère chinoise choisie est passionnante : j’ai été transportée dans un nouveau monde, riche, sublime mais aussi fragile et sur le déclin.

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Deux protagonistes peuplent les pages : il y a Ren Daiyan, un jeune qui choisira la voie du banditisme avant de devenir un général de l’empire ; et Lin Shan, une jeune femme bien née mais qui a été élevée de manière peu conventionnelle, sensible et trop indépendante pour la Cour impériale. Leur portrait est saisissant car l’auteur a pris soin de tout détailler : leurs objectifs, trajectoire, motivations et désillusions.
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Même les personnages qui n’apparaissent que pour quelques pages bénéficient d’une histoire propre. Ce ne sont pas de simples soldats de plomb car ils prennent part aux actions avec les protagonistes. Je peux également souligner le courage des personnages dans leurs prises de parole et de positions.
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Certaines personnalités s’inspirent d’individus ayant existé et d’autres sont entièrement nés de l’imagination de l’auteur. Le soin apporté aux personnages principaux et secondaires est admirable. J’avoue pourtant être un tantinet irritée par les statuts d’Héros-avec-un-H-majuscule de Ren et de quasiment-plante-verte que Lin incarne de plus en plus au fil des pages.

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Il est à noter que cette histoire est richement documentée et élaborée. L’arrière-plan de l’histoire est minutieux ; le contexte politique solidement planté. C’est sans aucun doute la raison pour laquelle le début du roman m’a semblé un peu long à se mettre en place.
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Le rythme est cadencé et sans à-coups. La lecture est à éviter si le lecteur a un besoin de rythme effréné et émaillé de rebondissements et d’actions. L’histoire est exigeante et demande un peu de concentration pour profiter des subtilités agrémentant l’ensemble du livre.
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Le double point de vue semble primordial pour implanter une tension dramatique et distiller des émotions. Ces dernières se nourrissent d’une mélancolie assez forte qui parfume le roman, un effet doux-amer que l’on peut croiser dans d’autres livres de l’auteur. Entre le tempo régulier et l’écriture envoûtante, une certaine majesté se dégage du récit.

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Si le Fleuve céleste reste une belle aventure j’avoue qu’il n’a, à mes yeux, pas le même éclat que les précédents romans de Guy Gavriel Kay. Annoncé comme le second tome du diptyque « Sous le ciel » (soit l’histoire de la Kitai), j’estime qu’il est tout à fait possible de le lire de manière indépendante car il se déroule 300 ans après les derniers événements relatés des Chevaux célestes.
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Avant lecture, je voyais des coquelicots en ces fleurs « vaporeuses » illustrées par Raphaël Defossez sur la couverture ; il s’agit en réalité de pivoines, les fleurs royales.

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Mise en scène du roman "Le fleuve céleste" de Guy Gavriel Kay : tissu et fleurs séchées roses

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Boudicca (Le Bibliocosme), LineTje (Les singes de l’espace), Lorhkan et les mauvais genres, L’ours inculte, Lutin82 (Albédo), ont aussi admiré la calligraphie impétueuse de Lin Shan.

Logo du challenge littéraire pavé de l'été 2019.

« Le Fleuve céleste » est un des pavés lus dans le cadre du challenge bien nommé « Pavé de l’été » de Brize. Un beau roman de 695 pages exactement.

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PRATCHETT Terry – Disque-monde ~ Masquarade

02/09/2019 14 commentaires

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Couverture du roman "Masquarade" de Terry Pratchett, tome 18 des annales du disque-mondeTitre : Masquarade (Les annales du Disque-monde, tome 18)
Auteur : Terry Pratchett
Plaisir de lecturenote : 4 Livre à découvrir
Les Annales du Disque-monde
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Agnès Créttine part à la grande ville, Aknh-Morpork, pour accomplir son rêve et devenir chanteuse d’opéra. Mémé Ciredutemps et Nounou Ogg voient en cette jeune fille, une parfaite recrue pour leur convent. Tout le monde sait que les sorcières vont par trois. Elles en profitent pour passer une soirée culturelle, enquêter sur les meurtres au théâtre et accessoirement rendre visite à l’éditeur de Nounou Ogg.

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Agnès Crettine est très gentille et l’on considère que les rondeurs de son physique ne peuvent que l’obliger à rester dans l’ombre et prêter son magnifique timbre à Christine, une jolie sotte sans voix.
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On retrouve aussi un duo d’élite : les deux sorcières les plus réputées de Lancre. Mémé Ciredutemps et Nounou Ogg nous promettent des échanges truculents. Elles partent en compagnie de Gredin, un matou borgne et malveillant.
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Plusieurs personnages secondaires viendront colorer la scène, dont un manager qui ne s’en sort pas et un meurtrier fou. Il y a également le caporal Chicard, le sergent Détritus du Guet principal mais aussi le bibliothécaire de l’Université Invisible et la Mort. Ils font davantage office de figurants que de participer pleinement à l’intrigue.

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« Les Sorcières » est mon cycle préféré des Annales du Disque-monde. Lire un roman de Terry Pratchett fait du bien au corps et à l’esprit : l’humour se trouve à tous les coins de pages. J’avoue, j’ai eu un petit pincement au cœur en apprenant à la fin de ma lecture que « Masquarade » était l’avant dernier tome des Sorcières.
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Le roman se tourne résolument vers l’opéra et bien que je sois néophyte, j’ai clairement reconnu une parodie de Fantôme de l’Opéra, le roman fantastico-policier de Gaston Leroux. Il y a également des clins d’œil à L’anneau de Nibelung et à La Traviata.
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L’histoire part sur le thème de la psychologie et de la frontière entre le saint esprit et la folie. Bonjour double sens et double visage !
Les lieux sont suffisamment loufoques pour obtenir des scènes farfelues, des situations improbables et colorées. Terry Pratchett s’amuse des excentricités et caricature du milieu.

Le/la lecteurice vogue de l’ennuyante comptabilité avec les factures à rembourser au chapitre du désir sexuel grâce au livre de cuisine aphrodisiaque de Nounou Ogg. Aucun doute : « Masquarade » permet d’entretenir la bonne humeur de chacun∙e grâce à des rebondissements dans tous les sens.

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Mise en scène du roman "Masquarade" de Terry Pratchett : le livre se trouve au centre d'une scène de théâtre

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Hilde (Le livroblog) est elle aussi allée visiter les loges de l’Opéra d’Ankh-Morpork.

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SANDERSON Brandon – Dansecorde

13/08/2019 8 commentaires

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Couverture du recueil de nouvelles Sixième du Crépuscule de Brandon SandersonTitre : Dansecorde (Les Archives de Roshar, novella)
Auteur : Brandon Sanderson
Plaisir de lecture Novella à découvrir
La Voie des rois tome 1, Le livre des Radieux tome 2, Justicière tome 3

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Lift est lasse de sa vie à la Cour de l’Empereur Gawx. Elle décide de fuir et de revenir aux basiques : l’errance. En compagnie de Wyndle, un néantifère, elle part sur les traces de l’Ombre.

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La novella « Dansecorde » est disponible dans le recueil« Sixième du Crépuscule et autre nouvelles ». Brandon Sanderson en conseille sa lecture entre « Le livre des Radieux » et  « Justicière », les deuxième et troisième tomes des Archives de Roshar.
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Pour moi, cette novella est un chapitre bonus et ne doit pas être considérée comme un point d’entrée à cette saga. Elle fait appel à des notions, des personnages et des événements traités dans les deux premiers volumes. Sa lecture aux novices, bien que peu spoilante, pourra paraître bien obscure.
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Lift est un personnage secondaire que l’on a précédemment croisée dans un interlude. Dansecorde représente l’occasion pour l’auteur de nous offrir une aventure individuelle. J’espère retrouver Lift dans le troisième volume « Justicière » des Archives de Roshar (je suis en cours de lecture).
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En cherchant l’Ombre, Lift remplit les deux rôles : chasseuse et… proie. Et par-dessus le marché, une tempête anormale approche.
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La protagoniste est un personnage féminin fort et à l’esprit libre. Lift est truculente et possède un pouvoir génial (c’est elle qui le dit). Son compagnon Wyndle est un néantifère plutôt trouillard. Ce qui donne des actions assez comiques à la lecture.
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Ce texte est relativement court avec environ 250 pages mais retrouver Lift & Wyndle et passer du temps avec eux est amusant.

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Fan art de Lift par Katie Payne, Lift est un personnage de Brandon Sanderson Fan art de Lift par Tara Spruit, Lift est un personnage de Brandon Sanderson

Fan art par : Katie Payne | Tara Spruit

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FAVILLI Elena & CAVALLO Francesca – Histoires du soir pour filles rebelles

29/06/2019 10 commentaires

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Couverture du livre "Histoires du soir pour filles rebelles" d'Elena Favilli et Francesca CavalloTitre : Histoires du soir pour filles rebelles, 100 destins de femmes extraordinaires
Autrices : Elena Favilli & Francesca Cavallo
Plaisir de lecturenote : 4Livre à découvrir

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« Histoires du soir pour filles rebelles » est né d’un financement participatif et a connu un grand succès : 500 000 exemplaires vendus, n° 1 des albums jeunesse aux USA et en Angleterre, n° 1 des livres en Italie dès sa parution. Il existe un second tome.
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Le livre fait part de 100 portraits de femmes qui ont cru en elles. Le fond du message rappelle que rien n’est acquis. Il est à mettre entre toutes les mains, masculines et féminines. Il passe très bien en lecture à voix haute (le soir ou non). J’ai partagé ma lecture avec N., 10 ans, qui était très intéressé. Les biographies soulèvent des questions… qui amènent à d’autres recherches.
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Je tique un peu sur l’expression « pour filles rebelles » dans un contexte où la lecture devrait être non genrée. J’ai bien conscience du parti pris du livre qui souhaite mettre en avant des figures féminines qui ont connu une victoire. Mais je trouve que c’est maladroit d’en faire un point purement marketing pour le titrer ainsi.
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J’ai trouvé la présence de certains portraits tendancieuce, que je n’aurais peut-être pas validé sur maquette mais rien d’outrageant. Inversement, toutes les femmes au niveau mondial ne peuvent pas être représentées (heureusement qu’un second tome est paru !).
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Est à remarquer, un effort louable pour balayer aussi bien les époques que les continents. On retrouve ces cent femmes dans diverses disciplines sportives, dans les arts, de métiers différents ou dans les nombreuses sciences. Les reines côtoient les guerrières – parfois, elles sont les deux – et beaucoup de militantes.
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La sélection s’établit sur des femmes qui s’avèrent/s’avéraient des rebelles pour la société et leur époque. Parfois, elles choquent/choquaient et risquaient souvent leur vie.
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Les portraits brossés sont synthétiques : la biographie se concentre sur le succès et moins sur l’œuvre accomplie par la femme. La fin tragique de certaines figures est aussi édulcorée. Alors même si on peut rester sur sa faim, le livre a l’immense intérêt d’éveiller les consciences.
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Concrètement, chaque double page présente une figure féminine : texte de présentation à gauche, portrait dessiné à droite accompagné d’une citation. La biographie titre le nom, puis le métier ou le titre, présente l’histoire en quelques mots, clôture sur la date de naissance et la date de mort, ainsi que le pays de naissance.

J’ai bien aimé que ces 100 portraits soient classés de manière alphabétique à partir du prénom de chacune.
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60 illustratrices interviennent dans ce livre : chaque artiste a pu apporter sa touche et c’est une véritable sensibilisation à l’art qu’on peut aussi amener en le feuilletant. Petit précision : les illustrations sont non « girly » (ouf !), non enfantines et travaillées. Elles sont un vrai régal à découvrir.
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Le livre contient un signet en ruban, les cent portraits, une double page vierge pour écrire l’histoire et dessiner le portrait de la/du propriétaire du livre, un panthéon des rebelles (les personnes qui ont participé au crowdfunding initial), et la liste des illustratrices ; en plus des remerciements et d’un succinct portrait des autrices.

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Mise en scène du livre Histoires du soir pour filles rebelles Livre histoires du soir pour filles rebelles, signet et étiquette "appartient à"

Livres histoires du soir pour filles rebelles portrait de Magherita Hack

Livres histoires du soir pour filles rebelles portrait de Nina Simone

Livres histoires du soir pour filles rebelles portrait de Jane Goodall

Livres histoires du soir pour filles rebelles portrait d'Hypatie

Livres histoires du soir pour filles rebelles portrait de Michelle Obama

Livres histoires du soir pour filles rebelles à feuilleter

Livres histoires du soir pour filles rebelles portrait vierge

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Défi Valériacr0 écrit en lettres retro à ampoules.
Ce livre était la sélection de ma binômette Valériane dans le cadre de notre défi Valériacr0 de juin. Très rebelle !

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BURNETT Frances H. – Le jardin secret

28/05/2019 7 commentaires

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Couverture du livre "Le jardin secret" par France BurnettTitre : Le jardin secret
Autrice : Frances H. Burnett
Plaisir de lecturenote : 4 Livre à découvrir

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Une épidémie de choléra a touché toute la maisonnée dans les Indes. La mort de ses parents oblige le rapatriement de la jeune Mary Lennox dans le Yorkshire : elle est recueillie par son oncle Archibald. Cet homme ne peut plus voir sa maison en peinture après le décès de sa femme bienaimée. Il va par monts et par vaux et n’a pas le temps de s’occuper de l’enfant. Mary Lennox, entourée par les domestiques va apprendre l’autonomie, se requinquer et courir à travers la lande et les jardins. Sauf la parcelle fermée par de hauts murs et à double tour depuis dix ans déjà.

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Privée d’affection et d’attention de la part de ses parents, Mary est une fille solitaire et n’avait de contact qu’avec les domestiques indiens qui étaient présents en permanence pour répondre à ses moindres désirs. Mary est l’anti-héroïne par excellence : solitaire, taciturne, maigrelette et un peu hautaine.
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C’est un véritable choc culturel qu’elle va vivre : elle découvre les mœurs, la vêture et la nourriture de l’Angleterre victorienne… mais aussi la météo et l’atmosphère liée aux landes.
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Bien qu’entourée de lourds secrets familiaux, la protagoniste va apprendre à sourire, tout simplement. Elle découvre alors la joie, l’amitié et se retrouve bien entourée : Martha une domestique, le jardinier et son rouge-gorge et Dickon, un garçon du même âge.

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« Le jardin secret » est une véritable madeleine de Proust puisque j’ai retrouvé en boîte à lire, le livre dans la même édition dans laquelle je l’avais découvert plus jeune. Ce fut marrant de voir que des souvenirs assez précis revenaient à la mention d’un événement ou d’une action.
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« Le jardin secret » a été publié pour la première fois en 1911. Qualifié de livre d’apprentissage, il est destiné à la jeunesse. D’ailleurs, la mention d’une orpheline n’est pas rare, si l’on repense à la seconde héroïne de Frances H. Burnett « Sara, la petite princesse ».
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Parfois j’ai trouvé limites les réflexions formulées à l’encontre des enfants : l’autrice arrive à s’en sortir en indiquant – de manière assez floue tout de même – qu’il s’agit des pensées de certains adultes et qu’elles ne sont pas partagées par tous.
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La période de l’enfance ! où la découverte de soi, des autres et de tout en est au cœur. Il y a aussi le respect d’autrui, quelques leçons apprises qui vont façonner l’adulte en devenir.
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Mary bénéficie d’un temps privilégié, exempt de responsabilités et même de devoir puisqu’elle sera libre comme l’air, sans percepteur/rice pour guider son éducation. Elle apprend donc à observer, respecter, soigner. Et comme elle est présentée avec autant d’innocence que de candeur, il est facile de s’attacher à cette petite fille facétieuse et à l’imagination débordante.
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Il est aussi question de l’amour à la nature. De courts chapitres sont centrés sur le changement avec le printemps : l’éclosion, le parfum des fleurs, le comportement des animaux aussi. Les descriptions des odeurs, des paysages, des textures même, se révèlent très justes. Le tout est intensifié justement par ses relations avec le jardinier et Dickon en qui faune & nature trouve un formidable allié. Et puis l’on se rend vite compte qu’il n’y a pas que les fleurs qui éclosent. Le potentiel du jardin interdit, et aussi le potentiel de Mary.

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Livre "Le jardin secret" de Frances Burnett pris en photo dans les fleurs

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Défi Valériacr0 écrit en lettres retro à ampoulesCe livre a été choisi pour mai dans le cadre du défi Valériacr0 avec la meilleure acolyte du monde (au moins). Aussitôt cueilli en boite à lire, aussitôt lu !

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Les petites addictions de CranberriesMargaud Liseuse et The Books Howl (May) ont aussi vu les rosiers fleurir.

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COSTE Nadia – Comment je suis devenue un robot

21/05/2019 10 commentaires

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Couverture du roman "Comment je suis devenue un robot" de Nadia CosteTitre : Comment je suis devenue un robot
Autrice : Nadia Coste
Plaisir de lecturenote : 4 Livre à découvrir

Lire les deux premiers chapitres

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Margot et Ambre sont amies. Pourtant leur amitié va être mise en péril car Margot a eu un accident de voiture avec pour séquelle, l’amputation d’une main et d’un pied. Ambre, de nature joyeuse et à l’humour percutant, ne sait plus comment percer la carapace de Margot et elle a peur de l’embêter avec ses « problèmes de riches ». Toutes deux ne savent plus communiquer alors qu’elles ont fondamentalement besoin de leur confidente.

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La plume de l’autrice Nadia Coste est une valeur sûre pour moi : peu importe le sujet, le roman est à découvrir. Contrairement à ce que pourrait laisser supposer le titre « Comment je suis devenue un robot », cette fois, il n’y a pas d’imaginaire au programme.
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On retrouve deux adolescentes de 14 ans : Margot a l’impression que son corps mutilé ne sert plus à rien. On va suivre son cheminement avec cette nouvelle donne physique. C’est en pilotage automatique qu’elle vit maintenant. Elle veut mettre de la distance à tout : à la douleur, à son corps, à ses émotions, aux réactions de ses parents.
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Ambre aussi est préoccupée par son corps : sa grosse poitrine semble être un problème – surtout pour les autres – et se pose la question de la réduction mammaire. Ambre ne veut pas être un fardeau supplémentaire pour son amie et absolument pas perdre cette amitié.

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Ce roman donne la voix aux deux adolescentes par des chapitres alternés. La trame est indéniablement enrichie par les deux points de vue. Ils renforcent le caractère dynamique que l’écriture de l’autrice possède déjà.
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Dans le récit, il est marqué qu’à l’adolescence « tout est prétexte à commentaire » : une particularité physique, une tenue ou une attitude. Cette période charnière s’articule autour : d’un problème personnel, d’interrogations de la part de l’adolescent et de la recherche de la solution en soi.
Mais du soutien d’une de ses pair.e.s est tout aussi important et c’est justement cette impossibilité à communiquer qui éloigne Margot et Ambre l’une de l’autre.

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Ce texte est sensible et humain. Nadia Coste s’investit sur une thématique impactante : l’acceptation de soi. À souligner, l’histoire ne tourne pas uniquement autour du handicap.
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« Comment je suis devenue un robot » possède un titre astucieux, comme un joli pied de nez. Le livre se lit d’une traite et s’avère impossible à lâcher avant d’en connaitre la fin.

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Mise en scène du livre "Comment je suis devenue un robot ?" de Nadia Coste

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Book en stock (Phooka), L’atelier de Ramettes ont aussi voulu que tout s’arrange très vite entre les deux protagonistes.

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