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Articles taggués ‘fantasy historique’

KAY Guy Gavriel – Le Fleuve céleste

12/09/2019 19 commentaires

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Couverture du roman "Le fleuve céleste" de Guy Gavriel Kay, deuxième tome de la série "Sous le ciel"Titre : Le Fleuve céleste
Auteur : Guy Gavriel Kay
Plaisir de lecture Livre à découvrir
Les Chevaux célestes

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Ren Daiyan est fils d’archiviste et rêve de victoires à venir, Lin Shan répond au raffinement culturelle de son pays… si l’on met de côté son indépendance si marquée. Alors qu’elle était reconnue pour sa grandeur, la Kitai sous la férule de l’empereur Wenzong est bien chancelante : les quatorze préfectures cédées aux barbares des steppes pourront-elles un jour être récupérées ? Un empire puissant et surprenant, qui maintenant vacille sous les étoiles du Fleuve céleste.

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La Kitai a toujours été un parangon de la culture sophistiquée. Malheureusement, depuis la perte des quatorze circonscriptions abandonnées au nouvel empire des barbares, la Kitai n’a plus le même rayonnement. C’est une civilisation tout en émerveillements et en contradictions qui tente de trouver maintenant un équilibre.
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Guy Gavriel Kay nous propose l’époque de la Dynastie des Song comme période historique teintée de surnaturel dans laquelle développer son histoire. L’ère chinoise choisie est passionnante : j’ai été transportée dans un nouveau monde, riche, sublime mais aussi fragile et sur le déclin.

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Deux protagonistes peuplent les pages : il y a Ren Daiyan, un jeune qui choisira la voie du banditisme avant de devenir un général de l’empire ; et Lin Shan, une jeune femme bien née mais qui a été élevée de manière peu conventionnelle, sensible et trop indépendante pour la Cour impériale. Leur portrait est saisissant car l’auteur a pris soin de tout détailler : leurs objectifs, trajectoire, motivations et désillusions.
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Même les personnages qui n’apparaissent que pour quelques pages bénéficient d’une histoire propre. Ce ne sont pas de simples soldats de plomb car ils prennent part aux actions avec les protagonistes. Je peux également souligner le courage des personnages dans leurs prises de parole et de positions.
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Certaines personnalités s’inspirent d’individus ayant existé et d’autres sont entièrement nés de l’imagination de l’auteur. Le soin apporté aux personnages principaux et secondaires est admirable. J’avoue pourtant être un tantinet irritée par les statuts d’Héros-avec-un-H-majuscule de Ren et de quasiment-plante-verte que Lin incarne de plus en plus au fil des pages.

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Il est à noter que cette histoire est richement documentée et élaborée. L’arrière-plan de l’histoire est minutieux ; le contexte politique solidement planté. C’est sans aucun doute la raison pour laquelle le début du roman m’a semblé un peu long à se mettre en place.
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Le rythme est cadencé et sans à-coups. La lecture est à éviter si le lecteur a un besoin de rythme effréné et émaillé de rebondissements et d’actions. L’histoire est exigeante et demande un peu de concentration pour profiter des subtilités agrémentant l’ensemble du livre.
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Le double point de vue semble primordial pour implanter une tension dramatique et distiller des émotions. Ces dernières se nourrissent d’une mélancolie assez forte qui parfume le roman, un effet doux-amer que l’on peut croiser dans d’autres livres de l’auteur. Entre le tempo régulier et l’écriture envoûtante, une certaine majesté se dégage du récit.

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Si le Fleuve céleste reste une belle aventure j’avoue qu’il n’a, à mes yeux, pas le même éclat que les précédents romans de Guy Gavriel Kay. Annoncé comme le second tome du diptyque « Sous le ciel » (soit l’histoire de la Kitai), j’estime qu’il est tout à fait possible de le lire de manière indépendante car il se déroule 300 ans après les derniers événements relatés des Chevaux célestes.
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Avant lecture, je voyais des coquelicots en ces fleurs « vaporeuses » illustrées par Raphaël Defossez sur la couverture ; il s’agit en réalité de pivoines, les fleurs royales.

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Mise en scène du roman "Le fleuve céleste" de Guy Gavriel Kay : tissu et fleurs séchées roses

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Boudicca (Le Bibliocosme), LineTje (Les singes de l’espace), Lorhkan et les mauvais genres, L’ours inculte, Lutin82 (Albédo), ont aussi admiré la calligraphie impétueuse de Lin Shan.

Logo du challenge littéraire pavé de l'été 2019.

« Le Fleuve céleste » est un des pavés lus dans le cadre du challenge bien nommé « Pavé de l’été » de Brize. Un beau roman de 695 pages exactement.

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KAY Guy Gavriel – Enfants de la Terre et du Ciel

20/09/2018 18 commentaires

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Couverture du roman "Les enfants de la terre et du ciel" de Guy Gavriel Kay paru aux éditions L'atalanteTitre : Enfants de la Terre et du Ciel
Auteur : Guy Gavriel Kay
Plaisir de lecturenote : 4 Livre à découvrir

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Ils font voile vers Dubrava, un peu tendus. Pero Villani est dépêché pour réaliser le portrait du Grand Calife alors que Leonora sort de sa réclusion pour une mission d’espionnage et c’est Marin qui est mandaté pour les escorter tous deux. Danica Gradek de la cité pirate se joint à eux après de malheureuses péripéties concernant l’assassinat du médecin qui servait de couverture à la jeune fille reniée par sa famille et la tentative de meurtre du cadet de la famille marchande Djivo. C’est par le hasard qu’ils se retrouvent coude à coude sur la mer séressinienne pour voguer vers des flots encore plus tumultueux.

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Guy Gavriel Kay présente une fantasy sociale en plaçant l’être humain dans un monde instable. Nous découvrons avant tout des histoires personnelles ; de personnes impliquées dans des changements monumentaux. Le tout est non choisi : destins qui se dessinent, certains qui deviennent des héros anonymes, d’autres qui connaissent une fin de vie rapide. On pourrait les qualifier ainsi : des gens ordinaires aux desseins extraordinaires.
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Par ce roman polyphonique, nous rencontrons des marchands, dirigeants, commandants, conseillers, fermiers, brigands, capitaines maritimes, espion, archère, prêtresses. Les personnages féminins se révèlent réussis : les femmes sont fortes et puissantes. L’ensemble des personnages est non factice. Ils tentent de survivre en négociant sur les terrains politiques et sociaux.

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Les personnages sont élégamment articulés, l’auteur y prend soin. Il est aussi un maître d’angles de vue : certains passages sont vus parfois par plusieurs personnages et relatés en tant que tels. Si ces multiples perspectives peuvent paraitre comme un peu ennuyantes, il faut laisser se dessiner ces destinées interconnectées pour mieux appréhender la dimension qu’elles offrent. Le tout enrichit non seulement l’intrigue générale mais en nourrit des secondaires.

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Les enfants de la Terre et du Ciel se déroule vingt-cinq années après l’histoire de La mosaïque de Sarance. Les clins d’œil envers ce récit et celui des Lions d’Al Rassan sont présents mais toutefois discrets ; il n’est pas nécessaire d’avoir lu ces romans pour comprendre celui-ci tant les connexions sont subtiles. Ce territoire est tombé et est devenu Asharias. Les conflits politiques s’étendent entre Senjan et Séresse et plusieurs peuples s’affrontent alors : Asharites (musulmans), Jaddites (chrétiens) et Kindaths (juifs).
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L’aspect historique de cette histoire prend naissance dans la situation géopolitique des Balkans au XVe siècle après la chute de Constantinople ; c’est dans ce cadre méditerranéen que se campe le récit. Guy Gavriel Kay s’approprie une époque et inclut une pointe de fantastique comme souvent.
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Je me suis peu attachée aux personnages : mon empathie pour eux a moins vibré car j’ai semblé – en tant que lectrice – manquer de temps avec chacun d’entre eux. Les multiples points de vue narratifs m’ont donné une impression discontinue, avec une intrigue plus morcelée. Il faut dire que ce roman souffre de la comparaison avec l’excellent Tigane que j’ai dévoré en mars dernier. Comparé à l’ensemble de la bibliographie de l’auteur, ce roman n’est pas mon préféré. Je reste objective : l’histoire se révèle remarquable en tant que telle.

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Guy Gavriel Kay prouve encore une fois ses talents de conteur, en proposant une belle prose mais aussi des moments doux amers. Il tisse d’anciennes histoires où se mêlent l’aventure, les amours, le danger et les guerres. C’est une réflexion tantôt profonde tantôt ironique qui nous amène sur les thématiques de l’héroïsme et de l’honneur, du chagrin et de l’amour.
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L’intrigue, ponctuée de beaux instants, démarre lentement pour devenir poignante. Un cinquième du contenu est consacré à la présentation des personnages. L’ensemble se trouve être non étouffant et se lit rapidement. Quelques actions me sont apparues un peu étrangères à l’ensemble, conséquence d’une approche inhabituelle – et forte intéressante – de la part de l’auteur.
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L’univers est luxuriant de détails, offre une profondeur que l’on sait nourrie par des recherches poussées et soignées. Les situations de réflexion demeurent le point central du récit et donnent un caractère réel à ces personnages.

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Le monde est un plateau de jeu, avait déclaré un poète d’Espéragne dans des vers encore admirés des siècles plus tard. Les joueurs déplacent les pièces, qui n’ont aucune maîtrise de leurs mouvements. Alignées face à face ou côte à côte, elles sont alliées ou ennemies, de rang inférieur ou supérieur. Elles meurent ou survivent. Un joueur l’emporte, puis on prépare le plateau pour une nouvelle partie.

Quoiqu’il en soit, l’essor et la chute des empires, des royaumes, des républiques, des religions belligérantes, des hommes et des femmes – leurs chagrins, leurs deuils, leurs amours, leur fureur éternelle, leur plaisir et leur émerveillement, leur souffrance, leur naissance et leur mort –, tout cela est intensément réel à leurs yeux, bien plus que de simples images poétiques, si talentueux pût être leur auteur.

Les morts (à de très rares exceptions près) sont séparés de nous. Ils sont enterrés avec les honneurs, incinérés, jetés en mer, abandonnés sur des gibets ou dans les champs à la merci des charognards à poils et à plumes. Il faudrait les observer de très loin ou d’un œil bien froid pour ne voir dans ces tourbillons, ces malheurs, cette agitation, que les mouvements de pièces sur un plateau de jeu.

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Mise en scène du livre "Enfants de la terre et du ciel" de Guy Gavriel Kay

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Albédo (Lutin82), Le Bibliocosme (Boudicca), Les singes de l’espace (LineTje) ont aussi rencontré Gurçu le Ravageur.

Logo du challenge littéraire "pavé de l'été" 2018 représentant un pavé (pierre) dans un hamac de plage.

Nous sommes à la fin de l’été – l’automne est le 23 septembre – me voici donc à vous présenter mon dernier pavé de 640 pages lu dans le cadre du challenge « Pavé de l’été » de Brize.

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KURTZ Katherine – La trilogie des Héritiers

07/08/2018 15 commentaires

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Couverture de la trilogie des Héritiers de Katherine Kurtz : le livre contient "Le calvaire de Gwynedd", "L'année du roi Javan" et "Le Prince félon"Titre : La trilogie des Héritiers (Le Calvaire de Gwynedd, L’Année du roi Javan, Le Prince félon)
Autrice : Katherine Kurtz
Plaisir de lecturenote : 4 Livre à découvrir
La trilogie des magiciens, la trilogie du roi Kelson, la trilogie des rois
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En Gwynedd, le roi Cinhil vient de trouver la mort. Il est le devoir pour ses fils d’assurer les fonctions qui leur incombent : Alroy monte sur le trône et son frère jumeau, Javan œuvre pour assurer sa sécurité. Ce décès signe le commencement de la persécution des Derynis, ces êtres dotés de pouvoirs.

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Me voilà rendue à la dernière trilogie de l’univers des Derynis de Katherine Kurtz.
Mon ordre de lecture a été le suivant : la trilogie des magiciens, la trilogie du roi Kelson, la trilogie des rois et la trilogie des Héritiers.
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Au commencement, j’ai aimé rencontrer Kelson et m’accrocher à ce personnage. On le suit durant deux trilogies (sept tomes en réalité) et cette série des magiciens est un formidable tremplin pour appréhender l’univers et sa magie en douceur et avec beaucoup de curiosité. Ensuite, je suis partie dans le « passé » en découvrant les secrets de Saint Camber (qui restait jusque-là une figure tellement mystérieuse !). Je maîtrisais alors l’histoire de la famille Haldane avant d’arriver à une période sanguinaire, les mesures violentes prises à l’encontre des Derynis tout en sachant déjà quelles en seraient les conséquences.
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Cette trilogie s’empare de trois générations et de la douleur que vont subir les Haldane.

On reste sur un schéma précis dans cet univers : des Derynis sont pourchassés à cause de leur pouvoir et travaillent dans l’ombre au service du roi. On découvre des puissances magiques, un ordre secret deryni se met en place, des rites magiques oubliés ressurgissent, des ecclésiastiques sanguinaires se montrent au grand jour (ou à la pénombre) et on découvre le potentiel de la tête royale.
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Katherine Kurtz offre un univers moyenâgeux, où les éléments de fantasy restent légers. Toute son histoire tourne autour de l’existence des Derynis, ces êtres doués de magie. Au fil des tomes, elle en vient à distinguer les humains et ces Derynis qu’elle qualifiera de « non humains » (je suis assez étonnée par ce choix). Toute la partie génétique liée à cette magie est truculente.
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L’aspect politico-religieux est très fort : plus que l’environnement, c’est la base du récit. Ici, l’église catholique avec un dieu unique est écrasante. Le monde reste sombre et les morts se comptent à la pelle.
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À ce stade de lecture, je suis à l’aise avec la lignée des Haldane et les nombreuses imbrications que cette histoire inclut déjà. Pour les lecteurs déjà en terrain connu, il peut se former une certaine impression de lassitude.
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Concernant la magie, une fois les éléments principaux de communication et ceux de protections maîtrisés, peu d’autres ingrédients sont ajoutés (objets, techniques, lieux…). Petit couac qui me chagrine aussi, l’autrice s’intéresse à la noblesse et les personnes qui l’entoure, très peu au reste du peuple et à son devenir.
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La traduction française de cette œuvre n’est pas la plus réussie, il y a des phrases qui font hausser les sourcils mais cette trilogie-ci reste accessible, sans énorme erreur. Il reste encore quelques textes complémentaires – codex, archives et nouvelle – qui n’ont pas été traduits.
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Si la trilogie des Rois était énergique, la trilogie des Héritiers manque de fougue. C’est la dernière maille avant de rejoindre le fil de départ avec l’accès brutale au trône de Kelson. Aucune zone d’ombre ne reste, l’autrice donne tous les tenants et les aboutissants… même pour les événements les plus mineurs.

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Sans aucun doute, l’univers, tel un arbre, possède des racines, saines et bien implantées mais l’on pourrait s’interroger quant à leur profondeur. En attendant, c’est un monde dans lequel j’ai été ravie d’évoluer durant ces dernières années et quelques personnages me manqueront indéniablement.

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Les quatre trilogies de Katherine Kurtz, l'univers des Derynis

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Dans le chaudron :
Grandes fresques en fantasy
¤ La couronne des sept royaumes de David B. Coe
¤ L’assassin royal et Les aventuriers de la mer de Robin Hobb
¤ La tapisserie de Fionavar de Guy Gavriel Kay

Logo du challenge littéraire "pavé de l'été" 2018 représentant un pavé (pierre) dans un hamac de plage.

Voici une participation pour le challenge littéraire « Pavé de l’été » organisé par Brize : et je tiens-là une belle brique avec 1211 pages au compteur (et 28 d’appendices).

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PEVEL Pierre – Les Lames du Cardinal

26/04/2018 14 commentaires

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Couverture "Les lames du cardinal" de Pierre Pevel : tome 1Couverture de la trilogie "Les lames du cardinal" de Pierre Pevel : tome 2 titré l'alchimiste des ombresCouverture de la trilogie "Les lames du cardinal" de Pierre Pevel : tome 3 nommé le dragon des arcanesTitres : Les Lames du Cardinal tome 1, L’alchimiste des ombres tome 2, Le dragon des arcanes tome 3

Auteur : Pierre Pevel
Plaisir de lecture Livres sympa

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1633, Richelieu veille sur le présent et le devenir de la France. Afin de renforcer sa gouvernance, il reforme la compagnie des Lames du Cardinal. Les dragons menacent le royaume et il devient vital de contrecarrer leurs plans.

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Le roman s’ouvre sur le Cardinal Richelieu en train de caresser son dragonnet domestique tout en réglant quelques menues affaires étatiques. De l’équipe des Lames, je n’en détaillerai pas les membres qui la composent pour vous laisser les découvrir. Ces hommes sont des élites, la crème de la crème ; c’est pourquoi ils « reprennent du service ». Pierre Pevel intègre des personnages sans que l’on connaisse leur véritable identité pour mieux brouiller les pistes. Dans l’ensemble, j’ai trouvé qu’ils étaient souvent définis par un seul trait de caractère ; celui qui va servir l’intrigue. J’ai trouvé dommage que la globalité de leur personnalité ne soit pas mieux exploitée.

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C’est l’intégration des dragons qui a suscité tout mon intérêt. Il existe trois types de descendants : ceux qui servent de moyen de transport, ceux qui deviennent des familiers et ceux de forme humaine. Ce sont ces derniers qui cherchent à mettre la main sur toute l’Europe. Entre autres, on apprend que la santé d’un individu dépend de l’équilibre de quatre humeurs : le sang, la bile, la phlegme et l’atrabile. Il en existe une cinquième, l’obâtre, propre à la race des dragons. Est liée le problème de la ranse, une maladie transmise par les dragons ou provoquée par les effets nocifs de leur magie.

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Cette trilogie est un hommage aux romans de cape et d’épée. Le soupçon de magie dans un récit réel entraine un mélange équilibré pour de la fantasy historique qui tient la route.
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Tous les éléments s’y trouvent : complots, trahisons, alliances nouées, désunions, périls, rebondissements, duels, jeux, alcool, traquenards, amours impossibles et héros sauvés in extremis. Le rythme des actions s’enchainent sans forcément avoir la possibilité de les apprécier à leur juste valeur. La lutte entre les clans, noir et blanc fait aussi une place à quelques individus « gris ».
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Ceci dit, j’ai trouvé que la magie impactait bizarrement l’univers ; par exemple, les informations de priorité absolue circulent encore à cheval sous la forme de lettre plutôt qu’à dos de dragon – wyverne – moyen de transport sûr et rapide. Le chapitrage varie d’un livre à l’autre et la longueur des parties est un peu étonnante.

Le récit se lit d’une traite jusqu’à la fin qu’on peut qualifier de grandiloquente. Cependant, j’ai trouvé que le thème des dragons était peu creusé. Et quand bien même j’essaie de dédaigner l’aspect « romans à succès », je pense que j’ai été influencée et m’attendais à un récit qui allait davantage m’entraîner dans un univers où le thème des dragons aurait été plus creusé. La trilogie reste une lecture plaisante.

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Illustration de Loïc Muzy de la trilogie "Les lames du Cardinal" de Pierre Pevel Illustrations de Loïc Musy pour le jeu de rôle "Les Lames du Cardinal" aux éditions Sans détour

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Souvenir de lecture : Livres gagnés lors des deux ans de blogging de Bouch’ (en 2014) (oui, bon…)

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Logo défi Valériacr0Pour le mois d’avril, Valériane souhaitait me faire avancer dans mon défi « Fin de série« … en me faisant commencer (hum ?) une série. On ne peut pas réellement parler de « nouvelle série » puisque je l’ai acquise il y a quelques années. Comme il s’agit d’une trilogie entièrement publiée – depuis plusieurs années, on a compris – j’ai décidé de m’auto-challenger en ne lisant non pas le premier tome comme l’avait choisi ma binômette mais toute la série.

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Lutin82 (Albédo) s’est aussi promenée dans un Paris draconien.

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Illustrations de Loïc Musy pour le jeu de rôle « Les Lames du Cardinal » aux éditions Sans détour

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KURTZ Katherine – La trilogie des rois

28/08/2017 8 commentaires

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Couverture de la trilogie des rois écrite par Katherine KurtzTitre : La trilogie des rois (roi de folie, roi de douleur, roi de mort)
Autrice : Katherine Kurtz
Plaisir de lecture Livre fantas… tique
La trilogie des magiciens, La trilogie du roi Kelson, La trilogie des Héritiers
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903, la Maison Festil règne sur le Royaume de Gwynedd. Le coup d’État fomenté il y a deux siècles a permis d’éjecter du trône les Haldane : c’est l’avènement des Derynis. Le Roi siégeant ne fait pas l’unanimité, Camber décide de se retirer de la cour d’Imre.

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Quand j’ai commencé la trilogie, une immense joie s’est déversée : je repartais dans l’univers des Derynis mais sur une toile – presque – toute neuve car j’allais parcourir le passé de Kelson, 200 ans avant sa naissance.

 

Le récit s’ouvre sur le Royaume sur lequel règnent les Festil. Je ne pensais pas que la trilogie serait elle aussi sur la lignée Haldane car l’ensemble de ces trois tomes est une réponse aux rois festilliens et la débâcle derynie.

 

Ô élément très attendu – le principal pour moi – j’allais rencontrer Camber ! Saint Camber et toute la légende qui en découle. Et je fus surprise : Camber est bien vivant mais il a déjà 57 ans.
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Camber MacRorie est le septième comte de Culdi. Érudit et juriste, il est aussi fonctionnaire à la retraite. Camber est un personnage principal, comme ses enfants et leurs compagnons – Evaine, Rhys, Joram. Nous faisons aussi la rencontre de Megan la reine, de l’archevêque Anscom, du prêtre Cullen mais aussi du roi Cinhil, dernier membre de la lignée Haldane que j’ai d’ailleurs beaucoup moins apprécié que la clique derynie qui l’aide.
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Si j’ai adoré la trilogie des magiciens, j’avais été déçue par la trilogie du roi Kelson car Katherine Kurtz y développait une intrigue que je jugeais trop émaillée de facilités. Pour cette série, je trouve que l’autrice est plus en forme : une richesse question rebondissements et des intrigues politiques intéressantes à suivre ; il y a moins de prévisibilité.

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Dans ce moyen-âge alternatif, on découvre le quotidien médiéval avec la latence de réponse en termes de communication, du froid qui s’insère dans les habitats venteux et dans les relations houleuses.

Les situations dérapent vite et on voit l’être humain dans ses pires travers. Côté personnages, les femmes ne sont pas très réussies : elles sont parfaites, mais toujours au second plan. Enfin, la hiérarchie ecclésiastique est très présente et on comprend très vite que Katherine Kurtz communique sa foi. Dans les éléments un peu dommageables, sur une question de forme, je suis encore fortement agacée de découvrir tant de fautes dans l’édition de Pocket : erreurs de traduction, mauvais prénom utilisé, et descriptions modulées (un manteau peut être bleu pour devenir rouge trois lignes plus loin).

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En plus de sa rencontre, découvrir la personnalité de Camber a été une agréable surprise. J’ai également aimé retrouver des éléments de la magie des Derynis : polymorphisme, portails de transferts, cubes mobilse et communication à distance. Le don de soi est le thème principal et les revers de vie de certains personnages leur confèrent une admiration certaine de la part du lectorat.
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Je suis étonnée de découvrir que Katherine Kurtz oppose humains et Derynis. Jusqu’alors, les Derynis étaient des humains avec des pouvoirs. Ici, elle appuie fortement sur cette distinction.

 

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Dans le chaudron :
Grandes fresques en fantasy
¤ La couronne des sept royaumes de David B. Coe
¤ L’assassin royal et Les aventuriers de la mer de Robin Hobb
¤ La tapisserie de Fionavar de Guy Gavriel Kay

Challenge littéraire : pavé de l'été.

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Voilà mon premier pavé de l’été pour le challenge de Brize, qui se constitue de 1251 pages de texte brut.

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KURTZ Katherine – La trilogie du roi Kelson

27/09/2016 6 commentaires

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La trilogie du Roi Kelson Katherine KurtzTitre : La trilogie du Roi Kelson (Le Bâtard de l’évêque, La justice du roi, La quête de saint Camber, Une femme pour le roi)
Autrice : Katherine Kurtz
Plaisir de lectureetoile 2 Livre avec regrets
La trilogie des magiciens, la trilogie des rois, La trilogie des Héritiers
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Kelson Haldane a su montrer les premiers signes qui feront de lui un grand roi. Encore jeune et novice, il sait compter sur ses deux acolytes : son champion Morgan et l’évêque Duncan. Dans un climat tendu, où les Derynis ne sont toujours pas bienvenus, le souverain devra faire face aux seigneurs de Meara qui veulent leur indépendance, partir en campagne contre le traitre Loris ; et accessoirement, trouver une épouse.

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la-trilogie-du-roi-kelson-couverture-tome-1Après la relecture l’été dernier de la trilogie des magiciens – l’originelle – je me suis plongée, en compagnie d’Eirilys grâce à une lecture commune, dans la  trilogie « suivante » chronologiquement parlant. Bon, pour commencer, il s’agit en réalité d’une tétralogie car elle contient : Le Bâtard de l’évêque, La justice du roi, La quête de saint Camber et Une femme pour le roi (ce dernier fonctionnant beaucoup moins bien s’il est attaqué comme un tome indépendant).
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L’œuvre de Katherine Kurtz prend pied dans un environnement moyenâgeux alternatif où certains êtres humains dotés de pouvoirs sont qualifiés de derynis ; et c’est le cœur du souci (ces sorciers, pas leur nom). Nous suivons Kelson, tout jeune roi et ses deux alliés principaux : le duc Alaric Morgan et l’évêque Duncan McLain.

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La petite ellipse de deux ans nous permet de nous plonger directement dans le bain. J’étais contente de retrouver ce trio de choc car j’avais trouvé que la première trilogie offrait une intrigue complexe mais dont la trame était accessible à tous. Lire la suite…

KAY Guy Gavriel – Les chevaux célestes, tome 1

29/06/2016 16 commentaires

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Les chevaux celestes Guy Gavriel KayTitre : Les chevaux célestes (Sous le ciel, tome 1)
Auteur : Guy Gavriel Kay
Plaisir de lectureetoile 4 Livre à découvrir
Le Fleuve céleste, tome 2
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En hommage au général Shen Gao pour son dévouement lors de la bataille de Kuala Nor, l’impératrice du Tagur offre à son fils cadet Shen Tai, deux cent cinquante coursiers de Sardie. Cette récompense inimaginable va le contraindre à être au centre d’enjeux politiques et d’intrigues dont il n’en connait aucune règle ; on serait prêt à le tuer pour récupérer ces chevaux célestes.

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On donnait à un homme un coursier de Sardie pour le récompenser immensément. On lui en donnait quatre ou cinq pour l’élever au-dessus de ses pairs, lui faire tutoyer l’échelon supérieur – et lui gagner la jalousie, parfois mortelle, de ceux qui montaient les chevaux des steppes, plus trapus.
La princesse Cheng-wan, impératrice consort du Tagur depuis vingt ans de paix, venait de lui accorder, avec autorisation, deux cent cinquante chevaux-dragons.
C’était le chiffre exact. Tai le relut une fois de plus.

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Les chevaux celestes Kay illustration 01« Les chevaux célestes » (Under Heaven) est le premier tome d’un diptyque ; dont le second s’intitule « Le fleuve des étoiles » (River of stars).

Comme souvent avec ses autres romans, Guy Gavriel Kay s’intéresse à une période historique, ici la Chine antique sous la dynastie des Tang (618-907 après J.C.) : c’est l’âge d’or de la Chine – avec quelques éléments sanglants pour activer le brillant de l’or, évidemment.

C’est une période que je  ne connais absolument pas et j’avais peur d’y être complètement perdue ; c’était sans compter les talents de l’auteur. Lire la suite…