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BRADLEY Alan – Les étranges talents de Flavia de Luce

25/08/2010 8 commentaires

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Titre : Les étranges talents de Flavia de Luce
Auteur : Alan Bradley
Plaisir de lecture : Livre avec regrets


Flavia de Luce vivait presque tranquillement sous les railleries de ses sœurs, sous la coupe nutritionnelle désastreuse de Mme Mullet, avec le silence des sentiments de son père, avec le côté rêveur de Dogger mais surtout… dans son laboratoire de chimie !
Tout se déroulait comme dans le presque meilleur des mondes au manoir de Bukshaw pour la famille de Luce, jusqu’à ce que Flavia, la benjamine découvre le corps d’un homme parmi les concombres. C’est alors que d’étranges mystères apparaissent : le Colonel Flavia de Luce n’est plus lui-même, un oiseau mort est retrouvé sur le paillasson, et quelqu’un a osé goûter à la tarte toxique à la crème de Mme Mullet. Flavia prend alors son courage à deux mains et ses connaissances en chimie pour résoudre ces terribles énigmes.

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)°º•. Du haut de ses onze ans, notre chère Flavia de Luce est plus qu’inspirée en chimie : c’est en feuilletant les livres du manoir (qui appartenait alors, il a fort longtemps, à deux frères –  grands grands grands oncles– génies et chimistes entre autres) et en parcourant l’ancien laboratoire qu’elle se prend d’une passion soudaine et très forte. Ses deux sœurs, Daphnée et Ophélia passent leur temps à la houspiller. Son père le Colonel Haviland de Luce reste très discret envers sa famille : depuis la mort de sa femme et mère de ses filles, Harriet, il ne sait plus trop comment appréhender ses demoiselles. Bien qu’Harriet soit décédée il y a presque une décennie, elle n’en demeure pas moins présente par ses affaires : sa vieille Royce qui dort dans la grange, son boudoir laissé comme elle l’a quitté, sa bicyclette « Hirondelle » rebaptisée Gladys et utilisée par Flavia, ainsi que son laboratoire de chimie et sa grande bibliothèque. Pour assister la famille dans leur vie, Madame Mullet s’occupe de l’entretien de la maison et des tâches culinaires. Dogger, anciennement leur chauffeur est maintenant leur homme à tout faire.
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Les personnages secondaires ne sont pas en reste au vu de leur nombre. On reprochera juste à Bradley de ne point les utiliser… Ce qui rend la vie de Flavia très solitaire et pas très crédible quand il s’agit de vivre en Angleterre, d’enquêter mais de ne pas chercher d’indices en rapport avec ce que les gens auraient pu voir ou entendre.

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)°º•. Indéniablement, il se dégage du livre, une ambiance très british. Le décor tout juste élisabéthain et grandement géorgien n’est pas en reste avec notamment le manoir  (ô combien superbe) de Buckshaw. Cependant, l’auteur s’en est arrêté là, et c’est bien dommage car il aurait été essentiel de mettre davantage ce manoir en scène avec tous les secrets, les étrangetés dont il doit regorger. Il est relégué au rang de vulgaire cottage alors qu’il a abrité deux illustres frères de Luce qui se sont voués une haine infinie : ils ont construit chacun une aile (pour eux), avec séparation en deux du manoir via une ligne noire tracée sur le sol. N’oublions pas qu’ils étaient tous deux des génies et des hommes de sciences (voire occultes ?). Ajoutons que l’existence de l’ancien laboratoire de chimie où Flavia ne fait que de très courts passages.  Notre histoire se déroule dans les années 50 (George VI d’Angleterre) et Flavia roule de la rotule dans les différentes villes aux alentours avec notamment à Bishop’s Lacey.

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Il n’en demeure pas moins que l’auteur est plutôt habile pour transformer en mots des émotions et le rendu est réussi : flegme, cupidité et humour en principal.  Le livre est une sorte de lieu de confidence de notre personnage principal au lecteur (bien que Flavia ne s’adresse pas directement à lui).

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)°º•. Cependant, les talents de Flavia de Luce n’en sont pas : c’est juste qu’elle aime bien la chimie (je ne révèle rien, on le sait dès les dix premières pages). Flavia est une petite fille normale, sans charisme, sans personnalité réellement développée. Je noterai également que son vocabulaire n’est pas celui d’une enfant de onze ans et qu’elle parait très peu plausible dans son rôle.
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Elle retrouve un cadavre au milieu des concombres du potager et elle cherche le meurtrier (à découvrir avant la police bien sûr). Cela pourrait relativement réaliste sur le simple fait que toute information ne vient pas gonfler son pronostic (il manquerait plus que ça), mais alors, des fois, elle a une chance plus qu’inouïe où tout est révélé d’un coup, et sans trop forcer. Personne n’est trop inquiet qu’elle disparaisse pendant plusieurs heures (voire plus de 24 heures) pour une enfant de 11 ans alors qu’habituellement ses sœurs, l’homme à tout faire et la cuisinière la surveillent comme du lait sur le feu. Et bien sûr, la police la laisse faire, prête même à utiliser les « preuves » qu’elle trouve. Bien évidemment, il suffit que le papa ultra silencieux se mette à parler pour faire de suite le rapprochement et découvrir très (trop?) vite qui est le meurtrier. C’est d’ailleurs cette partie-ci, où Haviland de Luce raconte sa vie qui m’est apparue le moment le plus sympathique du livre. Le développement de l’intrigue est très lent, il n’y a pas réellement de surprises et la lecture s’essouffle en tournant les pages.
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Ce qui me dérange c’est le côté ultra plan-plan, on ne demande surtout pas au lecteur de réfléchir, de ne pas imaginer quoi que ce soit, de ne pas chercher l’énigme (qui est de toutes façons à moitié révélée tout juste au milieu du bouquin). Bref, il est demandé indirectement de rester un lecteur passif.
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Le début était prometteur sans aucun souci. Mais quand on m’a demandé s’il pouvait convenir à une fille de 8 ans qui était devenue un véritable rat de bibliothèque ces derniers mois, j’ai dit que non, elle allait s’ennuyer, cela ne valait pas le coup. Et pourtant, je suis dans une période où je suis très optimiste et bon public vis à vis des livres lus et que je ne formule pas trop de critiques négatives. Mais rassurez-vous, vous trouverez sur le net beaucoup de critiques positives 🙂
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Vous l’aurez compris, cette lecture ne me laissera pas de grands souvenirs, il est même à parier que je l’oublierai…

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)°º•. Un petit mot sur la couverture (jeunesse, parce que celle pour adulte est d’un moche !) qui est superbe et qui ne va pas sans rappeler Vendredi Adams et une certaine ambiance burtonienne. C’est sûr, cela fait vendre, mais pour quelqu’un comme moi, qui est très versée dans la SFFF (Science-Fiction, Fantasy, Fantastique), cette couverture promettait autre chose, et c’est sans doute là aussi que le bât blesse.

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Biographie
 » Traduit dans douze pays, Alan Bradley, auteur canadien de soixante-dix ans, a été primé par le Debut Dagger Award pour ce premier roman brillant et plein de malice de la série Flavia de Luce. « 

Extrait

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Souvenir lié à ma lecture :
Ah, le plaisir des vacances farniente avec le seul souci de lire.

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C.L.A.P. : un livre trimballé au bord de la rivière, des pages qui sentent les vacances. (indépendamment de son contenu)

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Pics : #1 Flavia DeLuce par Huwman ; #2 Flavia de Luce par LeelooKido ; #3 Flavia de Luce par VanaVanille ; #4 Couverture anglo-saxonne ; #5 Portrait d’Alan Bradley ; #6 Un penny black ; #7 C.L.A.P.

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