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CARRIGER Gail – Le protectorat de l’ombrelle ~ Sans âme, tome 1

20/03/2012 38 commentaires

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Titre : Sans âme (Le protectorat de l’ombrelle, tome 1)
Auteur : Gail CARRIGER
Plaisir de lecture Livre fantas… tique
Tome 2, tome 3, tome 4, tome 5

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XIXe siècle, à Londres. Mademoiselle Alexia Tarabotti n’a rien pour plaire à la société victorienne : des origines italiennes, un teint mat, un statut de vieille fille de 26 ans, la langue pas dans sa poche. Mais c’est le cadet de ses soucis car la Miss est aussi une sans âme ; elle est paranaturelle. Lors d’une énième bal où sa présence est requise, un vampire inconnu au bataillon l’attaque et y laisse sa peau – sur la pointe de l’ombrelle d’Alexia. C’est le drame, il s’est effondré sur une tarte à la mélasse – sa préférée ! – et elle se trouvait sans chaperon dans la bibliothèque.
La situation est suffisamment inextirpable pour ne pas avoir à se coltiner Lord Maccon, membre du BUR qui se doit de surveiller les allées et venues des créatures non-naturelles. Ce dernier suit Miss Tarabotti de près puisqu’elle a trouvé des indices et mène bien mener l’enquête, envers et contre tout ; surtout contre, tout contre Lord Maccon.

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)°º•. Alexia Tarabotti est un archétype à elle toute seule : époustouflante, intelligente, impétueuse et carrément culottée ; elle n’a pas la langue dans sa poche et est dotée d’une ombrelle en cuivre à pointe d’argent. Cette fille à la répartie implacable est issue d’une famille bourgeoise. Feu son père italien l’a laissée en plan avec sa mère hystérique pour seule famille, remariée avec Monsieur Loontwill et ses deux demi-sœurs. A 26 ans et toujours célibataire, Miss Tarabotti est considérée comme une vieille fille et ne rentre dans aucune case de la bonne société. A cela s’ajoute son statut de paranaturelle : elle est une suceuse d’âme. Il faut dire que le nombre d’exemplaires d’humains de cet état est très faible. Même si elle remplit toutes les conditions du statut de la femme steampunk ; elle ne tire pas dans les extrêmes : ni très forte/fragile ni hyper dévergondée ; elle est adroitement dessinée.

Lord Maccon, comte de Woolsey est membre du BUR (Bureau of Unnatural Registry). Au passage, il est aussi un loup-garou et même Alpha. Bien qu’il soit un tantinet farouche, il est plutôt bel homme au caractère bien trempé, un peu brutasse mais craquant avec son accent écossais. Ce personnage ne peut que ravir le lectorat en amour des poils. Si, c’est vrai.

Les échanges entre ce duo de choc et hautement hot sont réellement savoureux. Je suis assez friande de leur joute verbale pas piquée des vers.

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Bien sûr, ils ne seraient pas aussi bien assis dans leurs positions s’ils n’étaient pas bien entourés. Lyall est un Bêta, le bras droit de Lord Maccon. Intelligent, quelque peu décharné, il se révèle aussi être un pince-sans-rire. Du côté de Mademoiselle, Ivy Hisselpenny est une oreille attentive – mais qu’il ne faut point choquer – ; elle a pourtant un terrible mauvais goût vestimentaire et ses coiffes font pousser des cris d’effroi. Il y a également Lord Akeldama, vampire décalé coincé à l’époque rococo. Ce vampire maniéré est un grand ami d’Alexia et demeure un peu maniéré et terriblement gossip-eur. Il parle également en italique.

J’apprécie le caractère des personnages, le fait qu’ils soient hauts en couleur et surtout que certains soient poussés volontairement à la caricature. Les créatures fantastiques sont parmi nous : vampires, loups-garous, fantômes ; vous découvrirez aussi qui sont les drones, les porte-clés, le dewan et le potentat.

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)°º•. On se retrouve plongés dans un Londres victorien, au XIXe siècle et steampunk avec des pieuvres en cuivre à tout bout de champ, un automate, des dandys et gentlemen, des Dames aux toilettes apprêtées et le sacro-saint symbole, un dirigeable.
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Dans cette dictature des convenances, Gail Carriger sait très bien l’accent sur le comique de situation. C’est d’ailleurs pourquoi l’on apprécie tant l’héroïne qui est l’anti exemple de la femme aux bonnes manières et au physique charmant. Les situations dans laquelle elle se met donneraient le rose aux joues de toutes ces demoiselles : cocasses, décalées et insolites. Les mœurs du XIXe siècle sont très bien retranscrites et l’auteur en joue beaucoup.

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Plusieurs créatures sont également réunies dans ce livre. Elles sont plus ou moins acceptées parmi les humains. Des codes et des lois issus de leur hiérarchie (ruches pour les vampires, clans pour les loups-garous) mais aussi stipulés par l’existence de sociétés secrètes les régissent. Elles ont chacune leur territoire et doivent également faire face à l’existence d’individus « isolés ». Gail Carriger se gausse des mythes et les revisite intelligemment, notamment en intégrant ces paranaturels.

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)°º•. Dès les premières lignes, j’ai accroché. Il se dégageait une telle fraicheur des écrits que je n’ai pu que succomber. Ce livre présente une bonne barre d’humour avec des situations rocambolesques. L’humour so british a également tout pour me plaire : sarcasmes, ironie, réparties et second degré. Il va sans dire que le dosage entre l’humour et le raffinement est très bien dosé. Même si Gail Carriger s’amuse avec beaucoup de plaisanteries polissonnes prévisibles, il s’en dégage quand même une certaine retenue où la sensualité partage le podium avec la pudeur. Heureusement, si vous n’aimez pas les histoires sentimentales, nous ne versons pas totalement dans la fleur bleue.
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Cette romance est racontée de manière originale mais elle ne néglige pas l’aspect policier – bien que légèrement en retrait – ; les personnages trouvent des éléments d’enquête, les rebondissements sont plaisants et l’intrigue loufoque. Rien ne semble laissé au hasard grâce à la minutie d’écriture. Même si la fin est attendue, c’est pour tout autre chose que le dénouement qu’on s’embarque dans cette lecture. Les dialogues apportent également beaucoup de frivolité à l’histoire.
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Cette saga est une pentalogie et voit la parution du dernier tome VO ce printemps 2012 (contre la publication du tome 3 VF durant le même mois). Notons la très bonne traduction de Sylvie Denis qui a su accomplir un superbe travail de transposition où le texte ne faiblit pas et coule de lui-même.

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Plongez dans cette baguenauderie pour la légèreté, l’humour fripon et les créatures surnaturelles. Suivez Mademoiselle Alexia Tarabotti dans un Londres steampunk-é du XIXe siècle où elle va créer sa place dans la société et mener l’enquête… du bout de son ombrelle.

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)°º•. Biographie
Gail carriger,était archéologue américaine avant de devenir une auteur de steampunk. Elle a commencé d’écrire pour s’évader et y a pris beaucoup de plaisir – et on la comprend !

Son magnifique site à découvrir.

Pour lire les premières pages du roman, c’est par ici.

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Dans le chaudron :
¤ Sans forme, tome 2

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Souvenir de lecture : Moi, dans une prochaine vie, j’veux être une Mlle Tarabotti.

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Book en stock (Phooka), Elemnium (Dehlya), La p(ile) à (l)ire d’Heclea, Les carnets de Radicale, Les lectures de Cachou, L’étrange bibliothèque de Calenwen (Vert), Lire oui mais quoi (Yue Yin), Marque ta page (Pimpi), Mes lectures de l’imaginaire (Olya), Muti et ses livres, Perdre une plume, RSFblog (Lhisbeï), Sous le feuillage (Lael), Un brin de lecture (Karline05), Vampirisme (Vladkergan) ont certainement gloussé à un endroit ou un autre de ce livre.

CITRIQ

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Et hop ce petit roman entre aussi en compte pour le Challenge Winter Time Travel mais aussi pour le défi steampunk.

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Pics : #01 Parasol Protectorate Sketches par Terrizae ; #02 Soulless sketches par Ybeenormall ; #03 Conall Maccon par Poisonmillow ; #04 Parasol par Gail Carriger.

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POSSAMAÏ Adam : Perles noires

09/02/2012 10 commentaires

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Titre : Perles noires
Auteur : Adam Possamaï
Plaisir de lecture Livre à découvrir

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Au sein de ce recueil, vous découvrirez l’envers du décor, les masques vont tomber. Sous le sceau du mystère, les plans se dessinent sous vos yeux. Les plus machiavéliques ne sont pas toujours ceux que l’on croit. Certains vont passer l’arme à gauche sous le sourire des autres.

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)°º•. C’est tout une brochette sympathique de personnages que nous allons croiser et même côtoyer : pédophiles, tueurs à gage, dangereux criminels, vampires, mythologies grecques et bibliques, il y en a vraiment pour tous les goûts. Il n’empêche que les plus coriaces peuvent aussi se révéler être votre voisin voire même votre fille !
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Ils nous font froid dans le dos, nous débectent, nous font sourire ou nous ont par surprise : c’est ainsi que Possamaï nous entraine dans son paquet d’êtres vivants ou un peu moins vivants. Les nouvelles sont corrélées entre elles grâce à la présence de personnages secondaires qui deviennent les protagonistes d’autres.

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)°º•. Il va sans dire que ce livre « fantastique » propose une grande noirceur : l’humour noir est présent à chaque page, il est très appréciable car on ne peut s’empêcher de sourire. Les nouvelles semblent être classées dans un ordre croissant d’horreur, du moins, est-ce comme cela que je l’ai ressenti. Part ailleurs, les atmosphères sont bien retranscrites sans pesanteur excessive.
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Possamaï fait preuve d’un cynisme indéniable, une philosophie qui rehausse sans conteste les nouvelles. Il se fait le temps de quelques pages, le critique de notre société, des mythes religieux en focalisant sur un point précis tout en le détruisant. Les thématiques sont hétérogènes : haine, amour, survie, curiosité, assassinat, trahison et surtout vengeance.
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Chaque nouvelle est racontée à la première personne du singulier, le protagoniste est le narrateur. Bien que toutes sombres, certaines nouvelles m’ont enthousiasmée, parfois un peu dégoûtée (il faut bien le dire), et d’autres ne m’ont guère surprise dans le dénouement. Même si l’effet de déception de ne pas « en savoir plus »  dû au format « nouvelle »  se ressent, le plaisir pour moi est pourtant bien là. Les nombreux dialogues sont prenants, les descriptions dynamiques et on s’anime presque de joie à voir les  méchants  « souffrir » .
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« Perles noires » est un monde sombre dans lequel vous plongerez si vous aimez le cynisme bien marqué mais qui vous fera sourire. Possamaï nous propose un bien bel exercice grâce à une plume tonique.
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)°º•. Biographie
Né en 1970, Adam Possamaï est professeur en sociologie, s’intéressant de près aux mouvements, au droit et la culture religieux ainsi que les implications de la consommation sur la religion. C’est en 1992 qu’il s’essaie pour la première fois au Fantastique.
Le recueil « Perles Noires » a été élu  Coup de Cœur 2006 des bibliothèques de Paris.
L’intrigante couverture est signée Jimmy Kerast.

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Souvenir de lecture : Tel est pris qui croyait prendre.

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Dans le chaudron :
Recueils noirs
¤ Ainsi naissent les fantômes de Lisa Tuttle
¤ Les chambres inquiètes de Lisa Tuttle
¤ Les contes de la fée verte de Poppy Z. Brite

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Le blog Les carnets de Radicale a aussi lu ce recueil.

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Et hop, le petit logo car on aime nos petites maisons d’éditions.
“Petit mais costaud ”, Lokomodo.

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Cette lecture a été réalisée en partenariat avec les éditions Lokomodo.

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VALLS DE GOMIS Estelle – Le Cabaret vert

16/09/2011 12 commentaires

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Titre : Le Cabaret vert, Déités disparues et esthètes immoraux
Auteur : Estelle VALLS DE GOMIS
Plaisir de lecture Livre avec entrée au Panthéon

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)°º•. Ce recueil sous-titré « Déités disparues et esthètes immoraux » intègre pas moins de 18 nouvelles pour notre plus grand plaisir. Estelle a un talent certain pour décrire ses personnages masculins, des beautés d’éphèbes. Son vampire romantique et tendre n’en est pas moins avide et vénéneux. Il joue de ses charmes pour conquérir ce qu’il désire. Très loin du vampire actuel (je ne vous ferai pas l’affront de citer quoi que ce soit), le vampire d’Estelle est plus proche du vampire d’Anne Rice (si vous me permettez la comparaison) et du nosferatu de l’époque classique. Ce vampire à la fois beau et redoutable est habillé de dentelles soyeuses et de jabots qui recouvre son torse glabre. Vous croiserez aussi dans ce recueil, dandies, marquises et dieux grecs – Prométhée, Ulysse, Aphrodite et Poséidon –.

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)°º•. La très jolie prose d’Estelle nous emmène vers un univers riche et fabuleux, où on s’installe avec allégresse – et pas seulement où on ne fait que passer –. Ces récits prennent des accents du XIXe siècle, époque chère au cœur d’Estelle, grande amatrice de la période victorienne. Elle se joue des mythes et archétypes pour nous emmener à la quête d’immortalité, d’objets maudits et de la rédemption. Cette clef de voute imaginaire repose sur le combo « Velours & Absinthe ». Les intrigues prennent pied souvent dans un libertinage voluptueux qui n’entraine absolument pas d’ambiance malsaine et pesante.

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)°º•. Le mélange des époques et des thèmes donnent un exemple de la grande inventivité de l’auteur. On se rend compte que les deux genres « vampirisme » et « mythologie » se marient divinement bien. De sa plume élégante, Estelle Valls de Gomis nous entraine dans de délicieux tourments, de jolies décadences et de riches luxures. Elle nous captive en couchant sur papier ces déchirements d’âme. L’écriture semble à certains lecteurs quelque peu alambiquée, chose qui ne pas réellement chagrinée étant une fervente utilisatrice de lourdeurs qu’on déclame souvent.
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On se rend compte qu’Estelle a eu beaucoup d’amusement et de délices à écrire ses nouvelles. J’apprécie fortement cette incursion à un moment donné dans la vie des personnages ; ce genre de moment entre parenthèses, en suspension… comme si leur vie continuait une fois le livre refermé. Il va sans dire que je me suis réconciliée avec les recueils que je ne porte pas dans mon cœur.

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)°º•. Le recueil propose :
La Statue
Les Frères du Corail
Rouge comme l’aveu
Circé et la malédiction du Déméter (Prix Merlin de la meilleure nouvelle 2007)
Mon frère
Le Destin d’Anicet de Saint-Amour
Derrière le mur
Alba
Le Libertin, le dandy et le loup noir
Le Couvre-lit de velours
Pour des torrents d’Or pur ou Les Ors de Poséidon
Sent pour sang
Le Tombeau de livres
Les Lames du temps
La Métamorphose d’Aphrodite
Le Sang de l’Art
Cent fois Prométhée
Dans les draps de Morphée

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)°º•. Biographie
Estelle Valls de Gomis est née en 1973 et une vertueuse de l’étrange et des vampires. Ces derniers ont d’ailleurs l’objet de sa thèse universitaire « Le Vampire au Fil des Siècles ». « Le Cabaret vert » est son troisième recueil, il intègre la nouvelle « Circé et la malédiction du Déméter » qui a reçu le Prix Merlin de la meilleure nouvelle 2007. Cette femme très touche-à-tout (auteur, traductrice, illustratrice) est à découvrir.
Son site officiel kingdomsofestel.com

La magnifique couverture est de Natalia Pierandrei.

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)°º•. Extrait

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Dans le chaudron :
¤ Brume,
¤ Les gentlemen de l’étrange,
¤ Quelques mots empruntés pour constituer un chœur de lectrices.
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Souvenir de lecture : Ô ! de beaux mâles à la peau laiteuse et aux magnifiques cheveux longs.
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Les chroniques de Madoka, Vampirisme (Vladkergan) ont aussi feuilleté ce livre.

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Et hop, le petit logo pour dire que Lokomodo un petit éditeur aux grands livres.

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Cette lecture a été réalisée en partenariat avec les éditions Lokomodo.

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Pic : Captain par Moon Pookah

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CRONIN Justin – Le passage

03/09/2011 32 commentaires

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Titre : Le passage (tome 1)
Auteur : Justin Cronin
Plaisir de lecture : coeur notation Livre avec entrée au Panthéon
Tome 2, tome 3

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Après un énième passage à vide, Jeannette se rend au couvent le plus proche pour y laisser discrètement sa fille Amy dans les mains de Sœur Lacey. Au même moment, à quelques milliers de kilomètres de là, Wolgast et son bras droit sont engagés dans une procédure top secrète : ils viennent récupérer Carter, un prisonnier à perpétuité pour l’emmener au centre où se trouve Babcock. Ce dernier, tranquille et encore silencieux, décapite des lapins.

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)°º•. Tout part d’un virus en forêt bolivienne, le monde des années 2000 tel que vous le connaissez va partir en fumée en un tour de main. Cronin commence son histoire en ces temps-ci, nous catapultant au plus proche de la vie de Amy, Lacey et Wolgast. Très vite, une flopée de personnages va faire son entrée. On assistera à la scène quotidienne de la Colonie, ce bastion résistant vivant en huis clos et on frôlera les mystérieux viruls – entre autres –.
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Cronin nous fait partager la vie de ses personnes (en même temps, en 900 pages, il a le temps). On connaît très vite de lourds secrets intimes. On s’attache à ses personnages très vivants et nos préférences vont de l’un à l’autre ; chacun saura ravir le cœur d’un lecteur. On vit au rythme des personnages, on plonge comme eux dans l’angoisse et l’interrogation. Certains sont laissés sur le bord de la route, et on est plutôt mal mené en notre fort intérieur. On se dit qu’ils sont fous, qu’à leur place, on n’aurait quand même pas les mêmes couilles. Oui, mais en attendant, on n’est pas réellement à leur place, et parfois, cela nous rassure quand on lit le bouquin assit dans un fauteuil moelleux, une tasse de thé ou de café à la main. Cela nous rassure d’autant plus que les viruls, appelés aussi – par de très jolis noms – jets ou dracs ont une identité qui nous reste encore incertaine. On sait qu’ils ont très faim, qu’ils sont plus que difficiles à tuer, qu’ils sont invincibles en l’absence de lumière. En gros, on sait peu de choses, mais ce dont on est sûr : c’est qu’ils veulent tuer les derniers partisans de l’humanité.

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)°º•. Cronin nous emmène dans une Amérique post-apocalyptique pour nous offrir de très belles descriptions mordantes. L’histoire qu’il nous propose est on ne peut plus réaliste, presque un futur possible. Et c’est sans doute la raison essentielle par laquelle on s’accroche tant à notre livre. Ce monde est totalement intriguant. Si vous aimez le suspense, l’aventure, l’horreur… et la romance aussi, alors vous aimerez ce livre. Les thèmes principaux desquels découle directement l’histoire s’amusent sur le virus, l’épidémie et la sauvegarde de l’humanité.

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)°º•. L’embarquement pour un univers est immédiat : on entre dans une histoire qui nous emmène loin mais aussi au plus près d’eux. Cronin nous mène – par le bout du nez – sur de nombreuses pistes : il va les suivre ou non, les abandonner, réaliser des retours en arrière et puis… Bref, les détails sont nombreux et plutôt camouflés et prennent tout leur sens bien plus loin dans la lecture. Le tout est magistralement orchestré et la cohérence globale est très bonne.
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Ce livre propose des narrations diverses : en chorale grâce aux points de vue des personnages mais aussi dans la forme (journaux, extrait de journal intimes, mails, etc.). L’ellipse en première partie d’un siècle m’a fait un peu mal surtout qu’on s’attache à des personnages pour se faire méchamment catapulter plus « loin ». En fin de tome, l’effet disney sera considéré comme « de trop » par les junkies de zombies.
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En attendant, le livre n’aura jamais été aussi apprécié si cela n’avait pas été « ZE » livre de l’été, un peu comme une saga estivale et ce, grâce à mes copines de bataillon Neph & Emma. Notre lecture commune nous a captivées : on avait l’empressement de partager chaque partie que nous savourions, nos théories, nos hypothèses… et nos oublis d’éléments fondamentaux. Le découpator nous a promis de belles joies… ou de cliffhanger dignes des meilleures séries télévisées US.

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)°º•. Justin Cronin né en 1962 se lance avec succès en tant qu’écrivain. Il est lauréat du prix Pen-Hemingway pour « Huit saisons ». Il a déjà gagné 3,75 millions de dollars grâce à « Le passage », le premier tome de sa trilogie. Notons que les deux prochains volumes en VO devraient paraître en 2012 et 2014. Les droits cinématographiques de ce premier volet ont été achetés par Fox 2000 pour la modique somme de 1,75 millions de dollars. Bon, c’est quand qu’ça sort, hein ?
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On notera la trop belle couv’ qui briiille.
Je remercie aussi Emma sans qui 1°) je n’aurai jamais eu le livre entre les mains, 2°) je n’aurai jamais participé à cette formidable lecture commune avec Neph.

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Ce livre a été apprécié en lecture commune avec Emma & Neph.

Souvenir de lecture : ptaiiiin, mais restez-yyyy dans le bunker. Mais trop pas. Mais noooon. Mais tu vois pas ce qui va t’arriver ?!
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D’autres avis à découvrir chez : Book en Stock (Dup), Délivrer des livres (Sophie), Imagin’ères, Les étagères de PitiponksLes lectures du Petit Panda (Merkillia), Vampirisme (Senhal).
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On notera que le livre fait 967 pages, c’est pile pas assez pour le défi des 1000  de Fattorius.

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Oh enfin une première chronique pour le challenge Fins du Monde.

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Pic : couverture américaine.

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DE PINS Arthur – Zombillénium ~ Ressources humaines, tome 2

29/08/2011 28 commentaires

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Titre : Ressources humaines (Zombillénium, tome 2)
Auteur : Arthur DE PINS
Plaisir de lecturecoeur notation Livre avec entrée au Panthéon

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Les esprits commencent à s’échauffer : la région affichant 25% de chômage bout de son mécontentement : le parc n’embauche que des morts. Sus au vampire zombie sorcière démon à tout ! De l’autre côté, les salariés doivent gérer des clients de plus en plus vindicatifs, se croyant tout permis. Dans le lot, il y a la famille Matauzier venue pour l’anniversaire de leur fils Tim alors que ses parents le perdent tout simplement dès les premières minues. Sauf qu’il y a anguille sous roche, et Tim risque de se trouver nez à nez… avec la vérité.

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)°º•. Pour ce deuxième tome, nous partons à la rencontre de beaucoup de personnages : les salariés du parc sont nombreux (douze mille côté zombies) et c’est avec émerveillement que nous allons côtoyer davantage de monde. Pour garder le personnel au top, en plus d’une nouvelle vague de recrutement, sont organisés des séminaires. Le dernier en cours est sur la gestion du stress avec le « positive freakishness ». Une séance totalement hilarante.
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On se rend vite compte que Francis Von Bloodt n’est pas très porté à la discussion sur les avantages salariaux alors que gronde la révolte parmi les humains-du-dehors. Gretchen et Aurélien n’auront pas autant d’importance que dans le premier tome : le personnage principal, retenons-le, c’est le parc. Sont toujours présents Aton, Sirius et Behemot. Il n’en demeure pas moins qu’on se rapprochera davantage d’Astaroth… qui se trouve en pleine crise d’adolescence. La personnalité de nos morts chéris est magnifique, on déguste les échanges verbaux et l’engrenage des événements.

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)°º•. C’était dur, très. D’attendre le tome 2… qui est exactement sortie 366 jours après le tome 1 (tome 1 26 août 2010, tome 2 27 août 2011). Bien que nous connaissions le parc et son ambiance mortifère, on n’est absolument pas blasé de l’histoire qui prend de l’ampleur. Le lot de surprises est toujours de la partie. C’est avec une grande joie qu’on replonge dans l’univers. L’humour désopilant est bien là, un poil plus sombre mais tellement délicieux.
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En plus de deux problèmes majeurs du parc (la révolte humaine et la fuite de Tim), on en apprend davantage sur le fonctionnement du parc. Même si la fin est plus difficile à comprendre par les plus jeunes, le tome reste accessible et agréable à tous. J’ai apprécié la petite note où De Pins se fout un poil de la mode du vampire =) Joint à la BD, vous trouverez en bonus un exemplaire de « La voix du nord », le journal qui rapporte les derniers faits qui se sont déroulés à Zombillénium.
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Au niveau du trait, c’est esthétiquement parfait. Tout comme le premier tome, le traitement graphique fait encore jaser les mauvaises gorges. Qu’à cela ne tienne, De Pins est un vrai illustrateur et on s’en met plein les mirettes. L’absence de trait noir franco-belge est appréciable et les détails sont nombreux à dévorer.
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Le tome 2 s’inscrit dignement dans la suite du premier tome mais peut également se lire seul. Après un premier tome « préambulesque », Arthur De Pins avait commencé fort et continue sur la même voie, crescendo avec ce deuxième volet.

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)°º•. Arthur de Pins est un jeune homme né en 1977 en Bretagne. Il a été publié dans le magazine Spirou, Max et Fluide Glacial. On le connaît essentiellement pour sa série à très grand succès, Péchés Mignons. Il est également l’illustrateur de certains « Osez… » et de l’anti-kamasutra à l’usage des gens normaux en collaboration avec Maïa Mazaurette.
Le site d’Arthur de Pins.

Le superbe site web de Zombillénium est à découvrir si vous ne l’avez pas encore fait.
Le tome 3 de Zombillénium sort le 8 novembre prochain !

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Dans le chaudron : Gretchen, Zombillénium tome 1 d’Arthur de Pins
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Souvenir de ma lecture : Le tome 3, encore dans un an ?!
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 Archessia et Spocky qui lit donnent aussi leur avis.

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Cette lecture s’inscrit dans le challenge Magie & Sorcellerie littéraire.

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Il aurait pu aussi faire partie du challenge Halloween 2011 de Lou & Hilde.

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DE PINS Arthur – Zombillénium ~ Gretchen, tome 1

28/08/2010 14 commentaires

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Titre : Gretchen (Zombillénium, tome 1)
Auteur : Arthur De Pins
Plaisir de lecture : coeur notation Livre avec entrée au Panthéon
Tome 2, tome 3
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Aurélien Zahner allait commettre un terrible acte avant de se faire renverser en voiture et d’en mourir. Le conducteur n’est autre que Francis Von Bloodt, le co-créateur de Zombillénium, un parc d’attraction machia

vélique. Il lui offre alors un contrat à durée indéterminée dans sa société. Aurélien, grâce à l’aide de Gretchen, une sorcière stagiaire va devoir faire face à la vie de bureau avec… des créatures diaboliques !

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)°º•. Niveau personnages, attention, chaud devant !
Arthur de Pins nous propose un superbe casting avec des gueules de star.
Côté fantastique, vous serez servi avec momie, vampire, loup-garou, sorcière, zombies et autres créatures diaboliques.
Il est tout à fait étonnant de les croiser dans ce contexte de vie de bureau, qui n’est point pour nous déplaire. Tout se déroule au parc de Zombillénium, qui se trouve aux alentours de Valenciennes.

Gretchen Webb est notre petite stagiaire au parc Zombillénium, une sorcière anglaise qui va fortement aider notre ami, Aurélien et qu’il vaut mieux avoir comme amie. Arthur de Pins nous ne ment pas, ce n’est pas un hasard si elle ressemble à Lisbeth Salander de Millénium (trilogie qu’il lisait en créant ce premier tome) et une amie à lui.

Aurélien Zahner est notre homme accidenté. On ne sait pas trop quelle créature maléfique mi-figue mi-raisin, représente-t-il au début. Embauché au stand de barpapa, il évoluera très vite pour se donner à presque 100% au train fantôme.

Francis Von Booldt, vampire de son état est directeur d’exploitation de Zombillénium et s’occupe des licenciements de la boite. Il est secondé par Blaise Canilhac un loup garou rattaché aux ressources humaines. Sont aussi présents Yves Belberthel, directeur artistique, Aton Noudjemet, momie du stand barbe à papa et Sirius Jefferson, squelette et délégué du personnel. On entendra parler aussi de Behemot, président et le créateur « suprême » de Zombillénium.

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)°º•.Tout a commencé pour Arthur de Pins lors de la réalisation de la couverture d’Halloween pour le magazine Spirou. Il a été cordialement invité à créer une BD qui reprendrait ces personnages.

Cette histoire fantastique renferme une grosse dose d’humour désopilant. L’action n’est pas en reste, l’histoire propose peu de sang mais beaucoup de suspense. Arthur de Pins joue avec les clichés et les clins d’œil à des références sont nombreux. Cette comédie sombre (décor, contexte, personnages et ce qui leur arrive) ne surfe pas uniquement sur les tendances du moment, à savoir les modes des loup-garou, zombie, vampire, personne gothique et sorcier mais notre cher illustrateur va plus loin, frisant la parodie sympathique.

Le scenario est séduisant et l’histoire démarre sur les chapeaux de roue.  Avec une telle brochette de personnages et un tel lieu de débauche (im)mortelle, on pourrait peut-être lui reprocher de ne pas aller plus loin dans le côté délirant mais n’oublions pas qu’il s’agit aussi d’un premier volume. Le tome Gretchen se révèle être un poil trop lisse et trop policé mais un très beau préambule à une série prometteuse.

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Comme je le disais, la bande dessinée présente un scénario bien léché et audacieux mais aussi un découpage dynamique et accrocheur. Toutes les illustrations ont été réalisées sous Illustrator 9 et uniquement par Arthur de Pins (pour mettre fin aux ragots) ; il précise par ailleurs que chaque planche demande un travail de trois jours à deux semaines.
Forcément, j’accroche beaucoup à son « trait » ou encore à ses illustrations appelées « sans trait », sans ce fameux trait noir de la bonne BD franco-belge. Bien que les détracteurs pensent qu’on ne peut faire du dessin qu’avec papier et crayon ; ce qu’Arthur de Pins nous offre est loin d’être sans saveur. Tout dépend des goûts et des couleurs mais la différence réside dans le savoir d’exprimer son opinion personnelle avec un « je n’aime pas, car… » plutôt que de clouer une généralité qui ne peut en être une avec un « c’est moche ». Les illustrations ne sont pas aussi riches que la couverture mais elles restent soignées, quelque peu « cartoon ». Certains pensent qu’il manque de couleurs, mais je trouve, au contraire, qu’il s’agit d’une envie de coller à l’ambiance et au thème proposés. Les vues d’ensemble et les détails sont finement réalisés.
Bref, je trouve le tout magnifique et cela fait bien longtemps que j’affectionne les travaux de notre cher auteur.

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Voilà, cela va sans dire que j’attendais plus qu’impatiemment la sortie de ce premier tome pour voir un peu ce que Monsieur avait dans le ventre, et j’adhère totalement.

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Le seul souci réside à se dire « quoi, la BD est déjà terminée ? Mais à quand le prochain tome ?! » Et bien, presque sans souci, on peut dire que le tome 2 est déjà réalisé et qu’Arthur de Pins a déjà des idées sur le tome 3. Il sait aussi comment l’histoire va se terminer mais ne sait pas de combien de tomes la série se composera.
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)°º•. Arthur de Pins est un jeune homme né en 1977 en Bretagne. Il a été publié dans le magazine Spirou, Max et Fluide Glacial. On le connaît essentiellement pour sa série à très grand succès, Péchés Mignons. Il est également l’illustrateur de certains « Osez… » et de l’anti-kamasutra à l’usage des gens normaux en collaboration avec Maïa Mazaurette.
Le site d’Arthur de Pins.

Le superbe site web  de Zombillénium est à découvrir si vous ne l’avez pas encore fait (han, pas bien)
Si le tome 2 est sorti un an après ce premier volume, le tome 3 de Zombillénium a fini par suivre !
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Post it personnel pour mon chéri : cette BD est à moi. A-m-o-i !
C’est simple, regardes, j’y ai écrit mon nom dessus.

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Souvenir lié à ma lecture : « mais le 27 août, c’est dans trop longtemps ! « 

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Pics : Dupuis ©

HOLSTEIN Eric – Petits arrangements avec l’éternité

10/02/2010 12 commentaires

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Petits arrangements avec l eternite HolsteinTitre : Petits arrangements avec l’éternité
Auteur : Eric Holstein
Plaisir de lectureetoile 3 Livre sympa

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Aujourd’hui, ou presque. Paris. Ils vivent heureux. Eugène s’extasie devant les acquisitions d’art de sa nouvelle demeure. Grace s’admire le silicone de seins refaits à neuf ; mais en mieux. Slawomir cuve sans aucun doute un Lafite Rothschild à l’ombre de son pont. Sauf que… Grace n’a pas pu s’empêcher de révéler leur petit secret à Lashandra, son ex golden boy indien. Et lui, veut être de la partie. Question emmerdement, Grace se pose là. Eugène ne supporte plus son ex et Slawomir est près à cracher sa goulée. Les voilà traqués par les Gin Ko Shikari qui rêvent de les éradiquer, ils font face à une secte de javellisés à l’éther et les ancêtres se réveillent. Bienvenue chez les vampires holsteiniens !

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)°º•. Eugène traine sa peau d’appartement en appartement. Il a un goût prononcé pour l’Art peinturesque. Il choisit ses demeures en fonction de leur prestige : bien souvent quand ses propriétaires sont absents. Il découvre parmi les trésors cachés, une superbe machine à écrire rose. C’est le coup de foudre, il la vole. C’est d’ailleurs grâce à ses écrits que nous pouvons lire ce livre… Il vivait une vie heureuse avant que Grace ne réapparaisse encore une fois dans son sillage. Grace, c’est la femme de la campagne, venue à la ville pour démontrer son talent et qui finit par vendre ses charmes. Eugène l’a alors révélée et commence un long calvaire de devoir la supporter, car « l’éternité c’est long, surtout vers la fin ». Siliconée puissance dix, Grace a révélé leur mystère commun à son plein-de-pognon actuel. Lashandra, indien d’origine et épilé des valseuses de son état, veut être dans le coup. Et quoi de mieux d’être prêt à tout pour obtenir l’inimaginable.
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Nos deux compères sont donc obligés de soutirer un peu d’aide de l’Ancien, Slawomir. Ce dernier ne s’intéresse qu’à la boisson de (très grande) qualité. Il cuve généralement sous le pont, la nuit et radote toujours les mêmes inepties quant à la fausse découverte de l’héliocentrisme par son grand concurrent, Copernic.
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Histoire de corser le tout, ils vont être attaqués par les Gin Ko Shikari, littéralement les tueurs d’ombre, une secte hindoue décidée à éradiquer les vampires. Sur ce problème-là, s’ajoute des vampires d’autres lieux, qui se shootent à l’Ether et qui sont rappelés par les Ancêtres, eux-mêmes réveillés par la couillonnade de Grace. Ça promet !
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Oui, vous l’aurez compris, cela promet pas mal d’actions : des bagarres dans tous les coins, des courses poursuites qui n’en finissent plus et des plans et stratagèmes dans tous les sens. Qu’on le sache, les bagarres sont un tantinet répétitives et tiennent en beaucoup de pages. Sincèrement, elles ne servent pas du tout la plausible dynamique du récit. Quand à l’intrigue, elle est relativement passable. Ne vous attendez à une histoire gargantuesque d’imagination, les vampires holsteiniens sont peut-être un peu « nouveau genre », mais c’est bien tout. Le côté loufoque n’est pas très réussi, j’ai eu la chance de connaître et de lire du Christopher Moore et son sot de l’ange. A côté de ce petit bijou humoristique et farfelu, Holstein n’arrive qu’à la deuxième place et loin derrière. Quant à la fin, je la trouve trop grandiose, du too much qui finit en « pan dans ta gueule », dommage.
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Petits arrangements avec l eternite Holstein jacquette

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)°º•. La stéréotypie des personnages n’aide en rien à leur attachement.
D’accord, Eugène éveillé dans le début du vingtième siècle est un argoteur de première, quelque peu amateur d’art mais sans aucun doute profiteur. Grace, née vampire dans les années 30 utilise son côté garce et son côté bombé façon silicone pour harponner les crésus. Slawomir est un clochard alcoolique qui tourne encore autour du principe que la Terre est au centre de l’univers ; et enfin Eddie qui se désigne lui-même par son unique aspect bestial.
Alors oui, leur stéréotype est clairement handicapant.
Ceci dit, ma toute petite préférence va à Maximilien : vampire très imposant de pas son physique et son aura noire et impénétrable ; il est, en sus, plutôt grande gueule et sûr de lui. Un vampire qui impose de toutes ces manières ne peut que forcer mon respect… et obtenir mon admiration.
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Cependant, les vampires holsteiniens sont un peu nouveau genre, car ils…
– ne sont pas sexy : ils rotent, pètent et cuvent leur alcool,
– ne sont pas morts, mais bien vivants et immortels,
– ne dorment pas dans des cercueils à longueur de journée,
– ne craignent pas les crucifix, ni l’ail et pas spécialement la lumière,
– ne se nourrissent pas de notre sang mais de nos émotions et souvenirs,
– sont plus rapides et plus forts que les humains,
– naissent « humain » avec un potentiel pour devenir vampire ou non.

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)°º•. En ce moment (et ce, depuis plusieurs mois), les « vampires » sont un instrument marketing… ayant le vent en poupe. Le grand tort que je reprocherai au livre d’Holstein est finalement d’utiliser « forcément Paris », car « forcément Paris », c’est forcément le « lieu saint » des vampires. La place « in », la place « obligée ». Sauf qu’on aurait pu s’en passer. A ceci est couplé, un certain devoir d’y intégrer des grands noms dans les vampires. Le procédé est déjà connu et on n’en a quelque peu abusé : les vampires peuvent être des gens anonymes, non ?
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Le livre est lui aussi un peu stéréotypé : l’histoire est narrée car ils sont les récits d’Eugène.  C’est un roman raconté à la première personne par le protagoniste. D’accord, certains lecteurs ont adoré mais pour ma part, j’ai trouvé le style trop racoleur et limite ennuyant. Nous y est livré, des confessions un peu mi-figue mi-raisin, raplapla et prévisibles. Le rythme est tout simplement bancal.
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Venons à la partie la plus détestable de mon point de vue. Ce roman est-il un dictionnaire des expressions familières ? J’ai carrément failli décrocher dès les premières pages. En plus du vocabulaire dépassé et vulgaire, Holstein truffe son histoire d’un argot facile et des expressions « qui tuent » de jeunz.
Bref, ce roman, c’est quand même un « trop plein » : plein d’argot, plein d’ironie, plein d’humour pas drôle (même au 26e degré), plein de Christopher Moore mal copié.
Ceci dit, trouvons un point positif : le roman est composé de chapitres relativement courts, chouette, du coup, il se lit relativement vite !
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Bref : c’est un roman avec une version de vampires qui diffère un peu mais pas assez creusée ; sans une intrigue formidable, avec pas mal de bagarres si vous aimez le genre. Il se lit bien pour passer un peu de bon temps mais ne comptez pas sur lui pour entrer dans votre panthéon personnel littéraire.

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Des bagarres, il y en a. De l’intrigue pas folichonne aussi. Mais on peut y ajouter également, de l’argot à ne plus en finir, des vampires nouvelles génération qui ne craignent ni les crucifix, ni l’ail et encore moins la lumière.
Dommage que le concept des mangeurs de souvenirs & d’émotions n’ait pas été un poil développé, dommage que les vampires soient malgré tout coincés dans leur propre portrait, dommage que le livre ressemble à un dictionnaire des expressions familières. Sinon, cela peut passer pour un bon roman de « feuilleton », un poil décalé.

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)°º•. Co-responsable du site ActuSF, Eric Holstein n’est pas inconnu du milieu, au vu de ses quelques nouvelles publiées ici et là. Avec « Petits arrangements pour l’éternité », il signe son premier roman chez Mnémos.

 

Faut comprendre qu’on n’est pas des tueurs. On ne se nourrit pas de votre sang mais de votre temps. De vos instants. En fait, on ne vous fait même pas mal. L’analogie est sans doute un peu approximative, mais je n’en vois pas de meilleure. Et puis soyons réalistes. Vous imaginez sérieusement qu’on pourrait vivre depuis si longtemps parmi vous en laissant derrière nous un tas de cadavres exsangues ? Ou pire, si toutes nos victimes devenaient des bêtes assoiffées de sang ? C’est ridicule.

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Les halos que vous exsudez sont des fanaux qui colorent la nuit des émanations de vos émois. Le sang de la colère, l’incarnat de la gêne ou le carmin de la passion, le noir de la haine, le vert opale de l’ennui, le violine de la peur qui vire à l’indigo sombre lorsque vient la terreur. Celle, par exemple, que nous vous inspirons quand nous vous attaquons. C’est elle que l’on voit s’emparer de vous, teinter votre nimbe avant que nous ne plongions dans votre cou pour humer les instants que nous vous dérobons.

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Critic Blog, Mes Imaginaires (SBM), Journal semi-littéraire (Angua) ont aussi affaire avec ces vampyres.
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Lu dans le cadre du Challenge 1% littéraire et celui du Dark Side Challenge.

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