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Titre : Les royaumes du nord (à la croisée des mondes, tome 1)
Auteur : Philip Pullman
Plaisir de lecture : Livre avec entrée au Panthéon
Tome 2, tome 3
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Au sein de Jordan College d’Oxford, un étrange hasard a fait confier aux Erudits les plus libres de cette Angleterre aux allures du XIXe siècle, la vie d’une toute jeune fille Lyra Belacqua. L’univers confiné où cette dernière vit, est un monde où les scientifiques sont théologiens et où la discipline la plus honorable semble être la «théologie expérimentale ». Alors que son oncle Lord Asriel revient à cette magnifique université pour partager ses découvertes, Lyra cachée dans le salon interdit, ne se doute pas que les paroles qu’elle entendra la mèneront bien plus loin qu’elle ne puisse l’imaginer. Lyra, rebelle au fort caractère, et son daemon Pantalaimon rêvent d’aventures, de palpitations aux couleurs boréales et de connaître autre chose que ces rues pavées.
Un étrange phénomène s’ébruite parmi les rangs des Erudits et semblent toucher tout ce monde intellectuel, la Poussière. Alors que les « Enfourneurs », kidnappeurs d’enfants sévissent, Roger le compagnon de jeu de Lyra est enlevé. Alors que Lyra remet ses connaissances en question et souhaite à tout prix retrouver son ami, elle se voit partir avec la charmante Madame Coulter de son plein gré pour devenir son assistante auprès d’enfants. Aux dernières heures précédant son départ, le Maître de Jordan College lui donne un précieux aléthiomètre.
Pourquoi le Pole Nord convoite-t-il tous les fantasmes ? Pourquoi Pantalaimon et Lyra ne peuvent-ils à peine être séparés de quelques mètres ? Pourquoi la séduisante Madame Coulter prend-elle Lyra sous sa protection ? Qu’a voulu faire découvrir Lord Asriel ? Quel est vraiment ce phénomène de Poussière ? Qui a enlevé Roger ? A qui est véritablement destiné l’aléthiomètre ? Quelle est la destinée de cette enfant orpheline ?
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Lyra âgée de seulement 11 ans est une personne fière et de fort caractère. Elle passe son temps sur les toits de Jordan College en compagnie de son ami des cuisines, Roger ; quand elle n’est pas entrain de courir les rues et de livrer bataille contre les briquetiers. Lyra a un daemon du nom de Pantalaimon. Ils sont reliés télépathiquement et ne peuvent se séparer de plusieurs mètres. Ils partagent leur vie, leurs sentiments et leurs émotions car ils ne sont qu’une et unique personne. Pantailamon peut encore se métamorphoser en divers animaux car Lyra n’a pas atteint l’âge adulte. Un jour, il prendra une forme définitive qui représentera la personnalité de Lyra. Pantalaimon semble plus peureux, moins habile au parler et plus prudent que Lyra. Cette petite demoiselle a une vie peu enrichissante et fuit sa gouvernante ; elle aime la liberté, échafauder des plans et faire des bêtises. Elle est particulière, un peu différente et ne s’en offusque pas. Malgré le fait qu’elle chérisse la vie qu’elle mène, elle rêve de fabuleuses traversées et de grandes épopées.
Entraînée par sa curiosité, elle ne se doute pas qu’elle va tracer son avenir en écoutant des secrets échangés, tapie dans l’obscurité d’une armoire. Bien à elle de sauver Lord Asriel d’un empoisonnement prémédité par le Maître de Jordan College. Dans le même laps de temps, Roger aurait été enlevé par les Enfourneurs et Lyra ne supporte pas de le laisser aux griffes de terribles malfaiteurs et décide de voler à son secours. Aux lendemains de son espionnage, une fulgureuse femme se propose d’emmener Lyra vivre avec elle. La jeune fille est si heureuse d’échapper à sa vie monotone, qu’elle ne se pose pas de questions quant au demeurant. Cependant, à l’aube, le Maître de Jordan College l’invite personnellement chez lui pour lui remettre un étrange instrument. Ses dernières paroles lui demanderont de prendre soin de cet étrange objet.
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Alors que certain s’évertueront à gonfler l’hérésie de Pullman successeur de Tolkien (A croire qu’en fantasy, ils le sont tous…), ou d’autres vous compteront les points positifs par rapport à la « platitude » de Rowling, je m’arrêterai juste sur l’écriture de ce tome (et un peu de la trilogie).
Dès le premier tome, nous avons pour nous accompagner des personnages profonds. Pullman les peint et les dépeint de sa plume, boucles et hampes délicates : ils sont vivants. Les personnages évoluent de manière considérables au long de la trilogie et c’est avec grandes émotions que nous partageons leurs sentiments et leurs pensées. Les personnages restent toutefois ambigus, la traditionnelle dualité « du bien et du mal » est atténuée, estompée et surtout trompeuse. Les gitans, les panserbjorns, les sorcières se mêlent, se démêlent… et finissent pas s’emmêler. Quel est cet ours alcoolique répondant au nom de Iorek Byrnson, pourquoi Serafina Pekkala est-elle une sorcière si vieille ?
Le style de Pullman est recherchée, l’écriture est riche, imagée et documentée (et pour cause !). Il nous entraine inlassablement dans un univers semblable au notre et pourtant si différent… Il bouscule les repères, surprend, choque, « émotionne ». On vit à côté de Lyra, on sent son cœur battre et les pages défilent. Vous dévorez, le premier, le deuxième puis vient le troisième : le tout crescendo et dans le plus grand art, qu’est l’écriture.
Il est vrai que les points concernant la religion sont nombreux, qui remet sans doute en cause quelques fondements. Mais pour avoir lu les Chroniques de Narnia, le « travail » effectué est bien mieux réalisé où l’on ne tombe point dans les clichés d’après-guerre et les croisades évangélistes. Il ne s’agit pas de dispenser un cours de religion, mais d’introduire doucement une vision plus… « kaléidoscopée ». Pour moi, ce thème particulier n’est pas à mettre en avant au vu des prouesses réalisées. Faut-il encore prouver que les livres destinés aux enfants plaisent tout autant aux « moins jeunes » ? Je pense qu’il y a autant de niveaux de lecture que de lecteurs, cette œuvre peut être considérée plus sombre et réfléchie que vous ne pourriez le penser.
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La biographie de Monsieur :
Orphelin de père dès son plus jeune âge, car son père, pilote de chasse de la R.A.F ., est tué en février 1954, au large du Kenya, Philip Pullman et son frère sont élevés par leurs grands-parents maternels dans le Norfolk, tandis que leur mère travaille à Londres.C’est en découvrant à l’école la ‘Ballade du Vieux Mari’ de Coleridge, que Philip Pullman commence à être attiré par l’écriture. Bien plus tard, lors de sa dernière année à l’université, à travers la lecture du roman de Mikhaïl Boulgakov, ‘Le Maître et Marguerite’, il découvre le genre du réalisme fantastique dont son travail s’inspirera. Après divers métiers, dont celui d’apprenti bibliothécaire, il mène à bien un projet de roman, un ‘thriller métaphysique’, qu’il publie et pour lequel il obtient un prix. Devenu instituteur à Oxford, il se met à écrire des pièces de théâtre pour ses élèves, qui seront la première ébauche de ses romans pour enfants. Il écrit ses premières histoires policières fantastiques, puis les romans s’enchaînent. Dès 1985, il commence une série policière dont l’héroïne, Sally Lockhart, doit beaucoup au célèbre Sherlock Holmes, de Conan Doyle. Mais c’est avec la trilogie ‘A la croisée des mondes’, qu’il a mis sept ans à écrire, que Philip Pullman connaît son plus grand succès.
Avec ce premier tome :
• Prix des Incorruptibles, catégorie 4e-3e.
• Prix du meilleur livre de l’année aux États-Unis.
• Prix « Guardian » de la fiction pour la jeunesse et Carnegie Medal, en Grande-Bretagne.
• Philip Pullman a obtenu pour son œuvre le prix de littérature à la mémoire d’Astrid Lindgren 2005.
La trilogie « A la Croisée des Mondes » (His Dark Materials) :
– Les Royaumes du Nard (Northern Lights)
– La Tour des anges (The Subtle Knife)
– Le Miroir d’ambre (The Amber Spyglass)
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Extraits :
« Par bien des côtés, Lyra était une barbare. Ce qu’elle aimait par-dessus tout, c’était escalader les toits du collège avec Roger, le marmiton, son meilleur ami, et cracher des noyaux de prune sur la tête des Érudits qui passaient en dessous, ou imiter les ululements de la chouette derrière une fenêtre, pendant que se déroulait un cours ; ou encore courir à toute allure dans les rues étroites de la ville, voler des pommes sur le marché, ou livrer bataille. De même que Lyra ignorait tout des courants souterrains qui régissaient la politique de Jordan College, les Érudits, pour leur part, auraient été incapables de percevoir le foisonnement d’alliances, de rivalités, de querelles et de traités qui constituaient une vie d’enfant à Oxford. Des enfants qui jouent, quoi de plus agréable à regarder ! Qu’y avait-il de plus innocent, de plus charmant ?
En vérité, Lyra et ses camarades se livraient une guerre dans pitié. (…) Cette rivalité, vieille de plusieurs centaines d’années, était aussi profonde que jubilatoire.
Pourtant, elle-même disparaissait quand les autres ennemis se faisaient menaçants. Parmi eux figurait un adversaire permanent ; il s’agissait des enfants des briquetiers qui vivaient près des carrières d’argile, méprisés par les enfants des collèges aussi bien que par ceux de la ville. L’année précédente, Lyra et certains enfants de la ville avaient conclu une trêve pour lancer une attaque sur les briquetiers, bombardant les enfants des carrières avec des boules de terre glaise et détruisant le château tout mou qu’ils avaient construit, avant de les rouler pendant un bon moment dans cette substance visqueuse près de laquelle ils vivaient, si bien qu’à la fin du combat, vainqueurs et vaincus ressemblaient à un troupeau de golems vociférants. »
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« Il changea de diapositive encore une fois. La photo suivante avait été prise de nuit elle aussi, mais sans clair de lune cette fois.
On voyait un petit groupe de tentes au premier plan, se détachant faiblement sur l’horizon bas, et à côté, un empilement désordonné de caisses en bois, avec un traîneau. Mais le principal intérêt de cette photo résidait dans le ciel. Des rayons et des voiles de lumière pendaient tels des rideaux, en boucles et en guirlandes, retenus par des crochets invisibles, à des centaines de kilomètres d’altitude, ou bien flottant en biais, portés par le courant de quelque vent inconcevable. (…)
– Pardonnez mon ignorance, dit le vieux Préchantre, de sa voix tremblante, mais si j’ai su un jour ce qu’était l’Aurore, je l’ai oublié. S’agit-il de ce qu’on appelle les Lumières du Nord ?
– Oui. Elle possède plusieurs noms. Elle est composée d’orages de particules chargées et de rayons solaires d’une intensité et d’une force extraordinaires, invisibles en eux-mêmes, mais qui provoquent cette radiation lumineuse lorsqu’ils entrent en contact avec l’atmosphère. Si j’avais eu le temps, j’aurais fait teinter cette photo pour vous montrer les couleurs, du vert pâle et du rose essentiellement, avec une touche pourpre tout en bas de cette formation semblable à des rideaux. Il s’agit là d’un cliché réalisé avec une émulsion ordinaire. Je vais maintenant vous montrer une photo prise avec l’émulsion spéciale.
Il retira la diapositive. (…)
Pendant ce temps, Lord Asriel glissait une autre photo dans le chariot de la lanterne. Elle montrait la même scène. Mais, comme avec les deux photos précédentes, la plupart des détails visibles à la lumière ordinaire étaient ici beaucoup plus sombres, à l’instar des rideaux rayonnant dans le ciel.
Toutefois, très haut au-dessus de ce paysage morne, Lyra apercevait une forme compacte. Elle constata que, comme elle, les Érudits assis près de l’écran se penchaient en avant pour mieux voir. Plus elle regardait cette photo, plus son étonnement croissait, car là, dans le ciel, on distinguait bel et bien les contours caractéristiques d’une ville : des tours, des dômes, des murs… des bâtiments et des rues suspendus dans le vide ! Elle faillit pousser un petit cri d’émerveillement.
L’Érudit Cassington dit :
– Ca ressemble à… une ville.
– Exactement, répondit Lord Asriel.
– Une ville d’un autre monde, assurément ? dit le Doyen, une note de mépris dans la voix.
Lord Asriel l’ignora. Un mouvement d’excitation parcourut certains Érudits, comme si, ayant rédigé des traités sur l’existence de la Licorne, sans jamais en voir une, on leur présentait un spécimen vivant qui venait d’être capturé. »
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« – Cette lumière, là, demanda l’Aumônier, elle monte ou elle descend ?
Elle descend, répondit Lord Asriel, mais ce n’est pas de la lumière, c’est de la Poussière.
De la manière dont il avait prononcé ce dernier mot, Lyra imagina de la Poussière avec un P majuscule, comme s’il ne s’agissait pas de poussière ordinaire.
D’ailleurs, la réaction des Erudits confirma son impression, car les paroles de Lord Asriel provoquèrent soudain un silence général, suivi de quelques hoquets d’incrédulité. »
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Dans le chaudron :
¤ A la croisée des mondes – La tour des anges, tome 2
¤ A la croisée des mondes – Le miroir d’ambre, tome 3
¤ Lyra et les oiseaux
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