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CLARKE Susanna – Les dames de Grâce Adieu

16/03/2014 20 commentaires

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Les dames de Grace Adieu de Susanna ClarkeTitre : Les dames de Grâce Adieu
Auteur : Susanna CLARKE
Plaisir de lecture : etoile 4 Livre à découvrir

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Ce recueil au titre poétique et fondamentalement attirant contient huit nouvelles qui prennent pied dans le monde folklorique. Ces écrits rappellent toute la saveur de ceux du XIXe siècle, temps de l’Angleterre puritaine où le romantisme apparaît en filigrane.
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Les dames de grace adieu Susanna Clarke illustrations VessCet univers envoûtant met en exergue les relations entre le peuple féerique et les simples mortels. Bien qu’il n’y ait – a priori – pas besoin de le spécifier, l’ouvrage montre que les contes de fées ne sont pas que pour les enfants (D’ailleurs, Tolkien en discute dans Faërie).

Cette satire sociale présente la place de la femme et un débat autour de la magie de la part d’hommes et de femmes. Ici, la fée peut être homme, femme gentille ou maléfique. Les textes aux tonalités différentes proposent des fins laissées en suspens qui, sans rentrer dans les détails, retracent en quelques lignes ce que sont devenus les personnages quelques années plus tard ou résument la chute.

Ce langage un peu ampoulé, précieux sans aucun doute ne permet une prise de contact facile. Le style peut paraitre a priori assez hermétique mais il faut se laisser envahir par les nouvelles.

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Le lendemain […], ma mère prépara cinq tourtes. Aujourd’hui les malveillants ouvriront leurs becs et des mensonges s’envoleront pour bourdonner autour du Monde, cependant, la vérité, c’est que ces tourtes (prépareez par ma mère) étaient étrangement petites. Pour certaines raisons pressantes et priveez qui m’appartiennent – à savoir une Grande Subite Faim – je les mangeai toutes, ce qui fut cause d’une querelle entre ma mère et moy.

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Les dames de grace adieu Susanna Clarke illustrations Vess 03La première nouvelle « Les dames de Grâce Adieu » n’est pas sans rappeler le roman « Jonathan Strange & Mr Norrell » puisque nos deux protagonistes font une brève apparition. Entre vous et moi, je ne suis pas sûre que commencer par ce recueil m’aurait donné envie de plonger dans le long roman de Susanna Clarke. Vraiment. Du simple fait qu’il y ait surtout question d’ambiances, chose difficilement traduisible sur le format court.
Parmi ces huit nouvelles, entre autres références, sachez que l’une d’entre elles se déroule dans le village de Wall du livre « Stardust » de Neil Gaiman.

Le livre est beau : la couverture cartonnée et gaufrée donne le toucher d’un livre ancien ; tout comme le grain du papier épais. Les illustrations à l’encre surannées de Charles Vess sont superbes. Ces pleines pages entretiennent l’effet “conte de fées”.

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« Les dames de Grâce Adieu » de Susanna Clarke vous entraîne dans un univers victorien et tendrement poétique. Les huit nouvelles se focalisent sur les relations entre fées et mortels et chaque intrigue se conclut par une fin en pointillés pour laisser davantage la part belle au ressenti qu’à l’explication plate et moins vivante de l’explication de la conclusion. On voyage au XIXe siècle grâce à la plume de l’auteur qui enveloppe son lecteur.

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Les dames de Grace Adieu Clarke couverture anglaise

La couverture anglaise

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extrait Dames de Grace Adieu Susanna Clarkeextrait Dames de Grace Adieu Susanna Clarke 02extrait Dames de Grace Adieu Susanna Clarke 03.

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Photos book challenge 5 septembre 2014

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Souvenir de lecture : Ah, chère Mrs Mabb.
Ce livre m’a été offert par Phooka 🙂
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Dans le chaudron :
¤ Jonathan Strange & Mr Norrell de cette auteure (of course)
¤ Stardust de Neil Gaiman (pour découvrir l’univers)
¤ Les Hauts de Hurle-Vent d’Emily Brontë (un vrai livre d’époque)

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Defi valeriacr0Le dimanche je lis des nouvelles et des novellasWinter mythic fiction challengeSFFF au feminin« Les dames de Grâce Adieu » était ma sélection du défi Valériacr0 de mars. Cette lecture est parfaite pour ce jour trop court “Le dimanche je lis des nouvelles et des novellas” proposé par Lune. Je peux également la lister pour le “winter mythic fiction challenge” et il s’avère que c’est ma première entrée pour le challenge “SFFF au féminin”.

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Blog-O-Livre (Blackwolf), Book en Stock (Phooka), Imaginelf (Grnx), Reveline sont aussi partis enquêter avec Alessandro Simonelli.

CITRIQ

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MORGENSTERN Erin – Le cirque des rêves

23/05/2013 31 commentaires

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Le cirque des reves Erin MorgensternTitre : Le cirque des rêves
Auteur : Erin MORGENSTERN
Plaisir de lecturecoeur notation Livre avec entrée au Panthéon

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« Le cirque arrive sans crier gare. Aucune annonce ne précède sa venue, aucune affiche sur les réverbères, aucune publicité dans les journaux. Il est simplement là, alors qu’hier il ne l’était pas. »
C’est à une expérience unique que les visiteurs d’un soir sont invités, sous les lourdes tentures blanches et noires. Ce cirque particulier met en scène les meilleurs artistes sous des chapiteaux où chaque détail est soigné. Tout semble empreint de magie : la douce odeur caramélisée des popcorns, la souplesse inégalable de la contorsionniste, la neige tombante sous cette curieuse tente. Deux maitres en illusions décident de s’affronter par élèves interposés et le cirque des rêves est l’arène parfaite pour leur affrontement.

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Le cirque des rêves citation 04

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Le cirque des reves 01)°º•. La naissance du cirque des rêves est née lors d’un souper de minuit. C’est grâce à l’osmose de Chandresh Lefèvre, des sœurs Burgess, de Monsieur Barris, de Tsukiko et de la Dame que nous assistons à la construction des premiers plans de ce projet surprenant à plus d’un titre.

Nous partons également à la rencontre de Hector Bowen dit Prospero l’enchanteur et de sa fille Celia, de A.H. Alexander, de Marco l’assistant de Chandresh mais aussi de Bailey, des jumeaux Poppet et Widget (Pénélope et Winston Murray).
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Le cirque des rêves est à mon sens le personnage central. Et bien qu’il soit fictif, il est tout simplement difficile de passer à côté puisqu’il s’avère non seulement le décor mais le centre de tous les intérêts. On se rend très vite compte que le duel repose sur une fragilité mais aussi sur la complémentarité des concurrents… à l’image même de l’omniprésence du noir et du blanc.
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Bien que les principaux aient de l’importance, ce ne sont pas les seuls à construire le récit. Chacun des personnages amène sa pierre à l’édifice : sublimant non seulement les lieux mais aussi la lecture. On retient le caractère de chaque individu mais surtout son talent.

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Le cirque des rêves citation 01

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le cirque des reves 02)°º•. Le cirque n’existe que pour et par le monochrome : les tentures, les costumes, les panneaux, les décors (allant même jusqu’à l’herbe poudrée de blanc et de noir). L’écriture de Morgenstern s’avère très visuelle et distille des ambiances grâce à des descriptions délicates : la grâce de Tsukiko, le roux flamboyant des jumeaux Murray, le tombé des tissus des chapiteaux, le tic-tac de l’horloge Wunschtraum et les arabesques en fer forgé dessinant les grilles du cirque.
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Cette atmosphère particulière est dans l’absolu, victorienne et un peu onirique aussi. L’univers se révèle énigmatique : cet environnement feutré réserve des surprises et charme dès les premiers mots.

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Le cirque des rêves citation 02

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Le cirque des reves 03)°º•. La couverture fait rêver : je la trouve particulièrement calibrée pour donner envie de découvrir le roman. L’écriture est un peu contemplative et invite au voyage. On ne peut qu’aimer ce récit si on aime le poétique (mais pas lyrique) ; il n’y a pas d’action et des aventures – du genre tantantantan – mais le suspense quelque peu déguisé est bien présent. C’est plus qu’un combat, plus qu’une histoire d’amour, c’est un cirque vivant.
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Nous disposons de plusieurs points de vue qui amènent de la douceur mais œuvrent également pour un rythme soutenu. Contrairement aux personnages, nous connaissons les aboutissants. L’écriture s’exprime de façon simple, la magie opère. Si l’auteur prend son temps pour narrer c’est pour permettre au lecteur de mieux s’imprégner. Il n’y a pas de fioriture et pourtant on y découvre une grande sensibilité. Erin Morgenstern utilise l’écriture non pas pour le contenu uniquement (l’histoire en elle-même) mais pour y décrire ce qu’il s’y passe : elle l’utilise comme un véritable outil pour charmer le lecteur, flatter son esprit rêveur.
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Si vous aimez les ambiances particulières comme celles qu’on retrouve chez Poe, dans Eco, Les noces funèbres, La mécanique du cœur, Miss Peregrine et les enfants particuliers, Beautiful nightmares, vous devriez apprécier.
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Même s’il faut faire attention aux dates en début de chapitres car deux périodes s’entremêlent ; il vaut mieux lâcher prise même si on se sent un peu balloté(e). La seule frustration possible est de ne pas pouvoir errer nous aussi entre les chapiteaux. La lecture du “Cirque des rêves” est enchanteresse : on flotte, on s’y sent bien même si le récit est surréaliste et très intime.
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“Le cirque des rêves” a connu un très grand engouement chez les pays anglo-saxons. Le succès est devenu mondial avec la traduction dans 29 pays. Il est resté sept semaines sur The New York Times Best Seller list. Une adaptation cinématographique est entrain d’être produite par Heyday Films.

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“Le cirque des rêves” est comme une boite à musique : il suffit de se laisser entrainer dans cet univers particulier. L’ambiance onirique, perlée de blanc et de noir aura raison de vous. Cheminez à travers les chapiteaux, soulevez les tentures et retenez votre souffle. Un livre qui se dévore grâce à une plume d’une finesse incomparable proposant une atmosphère onirique et envoutante.

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Le cirque des rêves citation 03

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Le cirque des reves 04 Le cirque des reves 06  le cirque des reves 05

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Souvenir de  lecture : L’impression de sentir la trame du tissu sous les doigts, le moelleux des tapis de Lefèvre sous les pieds, l’odeur sucrée du caramel.

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Hugin&Munin (Benoît), Lanylabooks, Les mots de Mélo, Lilyn Kirjahylly (Miss Spooky Muffin), Marque-ta-page (Valeriane), Perdre une plume, Pilalire (Bookwormette) ont aussi porté un peu de rouge.

CITRIQ

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Pics : #01 Celia Bowen par Sombrewood ; #02 The clock par TheSearchinEyes ; #03 Poppet et Widget par Lahara ; #04 Poppet et Widget par Eizurin ; #05 Penelope par Lahara ; #06 The nigth circus par Kimchikawaii.
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SARN Amélie – Thorgal ~ L’enfant des étoiles tome 1, Au-delà des ombres tome 2

08/02/2013 12 commentaires

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l'enfant des étoiles Au dela des ombres Thorgal SarnTitres : L’enfant des étoiles et Au-delà des ombres (Thorgal, tomes 1 et 2)
Auteurs : d’après Rosinski & Van Hamme, adapté par Amélie SARN
Plaisir de lectureetoile 5 Livre fantas… tique

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L’enfant des étoiles, tome 1
De retour d’expédition, des vikings découvrent une capsule refermant un bébé venu de nulle part. Le chef l’adopte et l’appelle Thorgal Aergisson ; mais à la mort de leur meneur, le village demande l’exil de cet étranger.

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Au-delà des ombres, tome 2
Shardar le gouverneur est à la recherche d’un dénommé Galathorn, héritier du trône de Brek-Zarith. C’est l’occasion rêvée pour Shaniah de se venger de Thorgal et le trahir. Ce dernier est fait prisonnier malgré toute sa volonté à rester libre. Thorgal et Aaricia voient leur vie brisée.

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Thorgal)°º•. Si on retrouve Thorgal – avec tout ce qui repose sur ses épaules – bon nombre de personnages secondaires sont présents dans la vie ce scalde banni du village : Leif Haraldson, Yvir, Gandalf-le-Fou, Björn, Slive, Shardar, Brek-Zarith, Galathorn, Véronar, Worgan, Caleb et Shaniah.
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Évidemment le fantastique n’est pas en reste, on vogue en Niflheim le monde des brumes qui précède le Heilheim, royaume des morts. On fait la rencontre de Vigrid, ce dieu qui a quitté Asgaard mais aussi de Tjahzi, le nain et de Nidhogg, le serpent aux sept queues. Nain, dieu, magicienne, troll, viking, chat ailé… il y en a pour tous les goûts. Et c’est ce qui rend l’univers de Thorgal si appétissant.
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Pour peu que vous ayez déjà lu la bande dessinée, le physique des personnages, dès les primes années, revient en tête. L’avantage du roman à mes yeux est l’épaisseur qu’ils y gagnent. A titre d’exemple, dans la bande dessinée, on sait Thorgal plus calme, taciturne et dont la colère est intériorisée. Mais finalement, avec le format roman, nous avons davantage accès à ses sentiments et on se rend très vite compte que c’est une grand colère qui parfois l’anime et qu’elle n’est pas toujours froide.

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)°º•. En tant que grande enthousiaste de la bande dessinée Thorgal, j’avais quelque peur de me retrouver insatisfaite à la lecture de ces romans. C’est avec une grande joie que j’ai retrouvé la même magie. On entre de suite dans l’univers de Ronsinski & Van Hamm : on s’y sent bien avec une impression de familiarité, même. J’aime particulièrement la fascination de ce destin lié mais pas tracé.
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C’était un pari très osé d’adapter une bande-dessinée en roman, surtout au près du public déjà conquis par l’univers. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, l’intrigue se prête bien au jeu du format roman. Amélie Sarn reprend les éléments de manière chronologique : le découpage en 25 chapitres pour le premier tome et en 20 pour le second permet de structurer le récit.
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Le roman ne dénature pas la bande-dessinée, l’auteur s’est approprié l’histoire, a traduit les éléments en respectant une certaine justesse sans pour autant coller implacablement à la version bullée. La plume est fluide, les deux tomes se lisent bien et très vite. Il m’est pourtant difficile de savoir si la magie prend aussi bien pour les non-initiés de la bande dessinée. Le rythme est très bon, les aventures s’enchainent sans dérapage ; on y décèle déjà ces petits détails qui auront de l’importance plus tard. L’histoire est vraiment prenante même si on en connait déjà l’issue.

La lecture est conseillée à partir de 13 ans ; les couvertures représentant un patchwork des personnages sont signées par Rosinski.

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Avec « L’enfant des étoiles » et « Au-delà des ombres », Amélie Sarn propose une composition sous forme ‘roman’ des plus réussies. Elle intègre les éléments de la bande dessinée avec justesse et en présentant la vie de Thorgal chronologiquement. L’intrigue se prête très bien au format récit, les personnages gagnent en épaisseur ; les deux tomes devraient plaire aux aficionados de la bande-dessinée car on y retrouve toute la magie ressentie à la découverte de l’univers.

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Souvenir lié à ma lecture : Thorgal est bien plus tête-brulée qu’il n’y parait.

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ROTHFUSS Patrick – Chronique du tueur de roi ~ La peur du sage, tome 2

20/12/2012 21 commentaires

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La peur du sage tome 2 partie 1 RothfussLa peur du sage tome 2 partie 2 RothfussTitre : La peur du sage (Chronique du tueur de roi, tome 2 ; 1ère et 2ème parties)
Auteur : Patrick ROTHFUSS
Plaisir de lecturecoeur notation Livre avec entrée au Panthéon

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Au comptoir de la taverne La pierre levée, Kvothe entame en cette deuxième journée, le récit de sa vie. Chroniqueur prend note de tous ces éléments, de la manière dont il les mène, qui font de Kvothe cette légende ou le symbole de la déchéance. Kvothe raconte ses péripéties à l’Université, les séances avec Elodin le maitre nommeur, les embrouilles avec Ambrose, la joie de retrouver son amie Auri, les sous-entendus avec Denna. Mais aussi ses journées avec Felurian, ses missions auprès du Maer, son périple pour retrouver des bandits tout comme son initiation aux coutumes des Adem. Tout ceci, et bien plus encore.

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La peur du sage 01)°º•. Je serai très brève dans ma chronique du simple fait que cette histoire s’apprécie en la lisant directement dans le livre. Si je n’avais pas lu encore une seule page de ce tome 2, je n’aimerai pas trop en apprendre avant par le biais d’autrui (ouaiiis, j’suis comme ça, moi). Sachez tout de même qu’on entre de plain pied dans la vie de Kvothe : on apprend à connaitre ces gens qui font partie de son environnement, on vit en direct les rencontres de nouveaux personnages, on s’émeut – ou pas – à l’annonce de certains sentiments. Bref, on vit « Kvothe ».
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On y retrouve évidemment Bast et Chroniqueur. Mais aussi Ambrose, Denna, Auri, les copains et Elodin ; la prêteuse sur gage, Devi. Kvothe va réaliser un « petit » tour grâce auquel on croise Maer et Bredon dans la province du Vintas, on entraperçoit Felurian, une fae ancienne ; en Ademre, on passe quelques temps auprès de Vashet, Sheshyn et Tempi.  On découvre aussi le jeu du Tak, le langage physique, et l’esprit du Lethani des Adem. C’est une multitude de nouvelles personnalités qui s’ouvrent à nous, j’ai aimé la profondeur des plus importantes, cette sensation de les côtoyer en vrai. La découverte de nouveaux us et coutumes, l’apprentissage de Kvothe piquent réellement notre curiosité.

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La peur du sage 02)°º•. Il y a quelques mois – cet été – j’ai relu « Le nom du vent » premièrement car j’aime cette histoire, secondement, car certains passages m’étaient flous et je souhaitais pouvoir pleinement profiter de ma lecture du deuxième tome. Bien que le découpage français d’un tome VO en deux ait encore frappé, « La peur du sage » est une histoire des plus prenantes.
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Par sa plume, Rothfuss nous fait voyager, nous découvrons de nouveaux lieux, coutumes, religion et cultures. C’est une vraie exploration que nous réalisons tant du côté des contes et légendes que de celui des formes de magie. J’ai été très intriguée par les coutumes sur les anneaux pour les invitations en province du Vintas et aussi très admirative quant à la création du langage des Adem. L’auteur m’a époustouflée et nombre de fois je me suis demandé comment de telles idées lui venaient à l’esprit.
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Ce que j’apprécie le plus dans Chronique du tueur de roi, c’est sans aucun doute le fait que nous entrons réellement dans le quotidien du protagoniste, qui n’apparait d’ailleurs pas comme un héros. Il n’est pas question d’y trouver action sur action. Patrick Rothfuss aime et prend le temps de raconter. On se sent très proche de Kvothe : on a cette impression intimiste de le connaitre. On savoure la richesse des détails, la justesse des anecdotes comme si nous vivions le tout ou si cela se déroulait sous nos yeux. A vrai dire, j’ai eu autant de plaisir, voire plus que durant le premier tome car on voyage davantage.
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L’intérêt réside aussi dans l’évolution du personnage : sa façon de penser, ses réactions et même sa transformation physique. La dimension humaine est très importante ; les sentiments détaillés sont assez justes. Ce roman initiatique s’articule autour de trois axes : les gens, la magie et la vie. Il y a également la philosophie de l’art du combat – corps et esprit – qui s’invite dans les lignes. Mais rassurez-vous, il n’est pas question de batailles qui durent à chaque fois la cinquantaine de pages.
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A mes yeux, Patrick Rothfuss a un véritable talent de conteur. Il tisse une histoire vibrante en incluant les codes de la fantasy pure et dure dans une très bonne structure narrative. Il va sans dire que la traduction de Colette Carrière y joue beaucoup par son excellence. Surprises, rebondissements, révélations et petits secrets sont disséminés tout du long. J’apprécie que l’auteur maitrise son intrigue, son héros, ses personnages secondaires : je trouve que cela fait un bien fou de se poser et uniquement de profiter de l’histoire.
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Nous avons le droit à plusieurs perspectives, angles et points de vue liés à Kvothe mais avec lesquels l’auteur s’amuse. C’est avec une facilité déconcertante que Rothfuss nous emmène dans son univers. On veut savoir, on tourne les pages, l’immersion est totale. Beaucoup de questions restent en suspens et on se demande comment l’auteur va pouvoir y répondre à toutes en seul et dernier tome. Quelle fin nous réserve-t-il ?

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)°º•. Biographie
Né en 1973 dans le Wisconsin, cet auteur américain a été un touche-à-tout dans l’étude de différentes matières. Même s’il a usé ses culottes sur les bancs de l’université pendant 9 ans, il y enseigne maintenant. Son blog.

Les magnifiques couvertures sont signées par Marc Simonetti.

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La peur du sage 04  La peur du sage 03

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Dans le chaudron :
¤ Le nom du vent, tome 1

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Blackwolf (1ère partie, 2ème partie) et Yume (1ère partie, 2ème partie) signent aussi Sourire confiant. Plaisir réel.

CITRIQ

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Pics : #01Kvothe par Xledia ; #02 Lute Hero par Melarune ; #03 The Adem par Erykkr ; #04 Felurian par Arbetta.

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FFORDE Jasper – Moi, Jennifer Strange, dernière tueuse de dragons, tome 1

14/12/2012 39 commentaires

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Moi Jennifer Strange derniere tueuse de dragonsTitre : Moi, Jennifer Strange, dernière tueuse de dragons (Jennifer Strange, tome 1)
Auteur : Jasper FFORDE
Plaisir de lectureetoile 5 Livre fantas… tique

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Aujourd’hui, Jennifer Strange accueille Grizz Crevettes au sein de l’agence des Arts Mystiques de Kazam dont elle s’occupe actuellement. Ici, dans le royaume de Hereford comme tous les autres des Royaumes Désunis, la magie sert à rendre des services en société pour renflouer les caisses. Ces derniers jours, l’énergie sociérique ambiante connait des pics intensité. Il est fort probable que cela ait un rapport avec la prophétie stipulant la mort du dernier dragon, dimanche prochain. Une âpre bataille s’organise pour savoir qui va récupérer les terrains de la Dragonie de Maltcassion dans les Montagnes Noires. Jennifer Strange a l’impression d’être la grande manipulée, le pion au centre des magouilles. Et ça, ça ne lui plait pas du tout.

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Moi Jennifer Strange derniere tueuse de dragons 01)°º•. Jennifer Strange a bientôt 16 ans. C’est une orpheline adoptée par les sœurs du culte du Homard – Les Bienheureuses du Homard – et elle a été placée dans une société de magiciens. Elle est l’assistante du directeur mais en l’absence de Houdini, elle se retrouve toute seule pour gérer cette troupe mal troupée. Cette héroïne est atypique et aussi très attachante. Fforde nous propose une protagoniste très convaincante.  Les personnages secondaires sont aussi très intéressants… et loufoques qu’il s’agisse de Grizz Crevettes, de Maltcassion et de ses réflexions ou des magiciens. Le quarkon est très attachant – vous verrez ! – et on est peu étonné de découvrir le titre du deuxième tome « Moi, Jennifer Strange, dresseuse de quarkons ».

Le quarkon aime dormir dans une poubelle : vous en achèterez une à la quincaillerie mais assurez-vous qu’elle soit peinte, pas galvanisée, sinon il la mordillera. Il mange de la pâtée pour chiens de n’importe quelle marque : il n’est pas difficile. Par ailleurs, il ronge un maillon de grosse chaîne à ancre par semaine et il lui faut une cuillère d’huile de poisson dans sa gamelle d’eau tous les jours – ça lui fait briller les écailles.

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L’agence de Kazam est une maison d’enchantement accréditée. Elle remplit de menus services contre de l’argent sonnant et trébuchant : transports d’organe en tapis volant ou réparations d’installations électriques. Selon leur titre, l’agence se compose de Deux Dames, un Mystérieux, trois Mages, un Remarquable, deux Vénérable et d’un Absurde. Elle suit une hiérarchie interne réglée comme du papier de musique : le niveau Ensorceleur : «  Soulever des objets légers, arrêter des pendules, déboucher des canalisations, sans parler de laver et de sécher le linge, ne posent pas trop de problèmes. », le niveau Sorcier : « Ils peuvent invoquer des vents légers et déclencher des migrations de hérissons. Jeter des étincelles avec les doigts et léviter une voiture.». Je vous laisse découvrir les autres niveaux, Maître Sorcier, Grand Maître Sorcier, Super Grand Maitre Sorcier ou catégorie « illimité ».
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Le Shandar est l’unité de mesure de base de l’énergie sorciérique. Avant la déclaration officielle de la mort lente du dernier dragon, cette dernière diminuait fortement. Cependant, les magiciens n’ont pas la vie facile :

Pour pratiquer n’importe quelle sorte de magie, il faut un Certificat de Conformité, un permis assurant que la personne est saine d’esprit et peu susceptible d’en arriver à utiliser les Arts pour le mal.

Tout acte de sorcellerie accompli sans permis, hors des limites d’une Maison d’enchantement est passible de… crémation publique.
Grizz paraissait choqué.
_ Je sais, ai-je repris, c’est un héritage déplaisant du XIVe siècle. Extrêmement déplaisant. Et c’est pourquoi toi, moi, nous, tout le monde, on doit remplir des formulaires avec une absolue diligence.

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)°º•. Si on se fie uniquement à la couverture : on pourrait croire à un roman de bit-lit dont le protagoniste est une femme virile, puissante et sensuelle : tatouage, cou de reine. La première fois que j’ai croisé ce livre, j’avais alors lu le quatrième de couverture une fois pour ne jamais plus y revenir. J’ai donc été très agréablement surprise par ma lecture, c’est très frais.
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Le récit me fait penser un peu à l’univers de Pratchett compte tenu du caractère des magiciens, des bras cassés qui composent l’équipe, des vérités glissées ici ou là et de l’humour. Jasper Fforde remet d’aplomb les travers de notre société. Rien de mieux qu’un humour franc pour faire rire le lecteur ; l’utilisation du cynisme permet une critique plus acerbe. Ce roman n’est pas uniquement récréatif au ton léger… bien qu’on se poile souvent à la lecture des dialogues ou autres descriptions.
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Le style percutant de l’auteur offre un récit farfelu, plaisant et rafraichissant. L’histoire est bien ficelée ; il ne s’agit pas d’un sombre combat super sérieux entre le Bien et le Mal mais plutôt d’une joyeuse partie de « je fais avec ce que j’ai… un peu au hasard ». Cette histoire propose une satire contemporaine dans une trame fantasy, et c’est fichtrement bien joué ! La grande taille de la police et le texte aéré vous feront engloutir très vite ces 300 pages.

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« Moi, Jennifer Strange, dernière tueuse de dragons » est une histoire abracadabrante selon toutes les définitions. Partez à la découverte de l’agence de magie accréditée de Kazam, allez tirer les poils métallisés du quarkon et tailler une bavette avec Maltcassion. On passe un très bon – et court, malheureusement ! – moment avec toute cette troupe. L’auteur, grand professionnel de l’humour rafraichira vos heures de lecture grâce à ce récit qui fait la peau aux travers de notre société.

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Moi Jennifer Strange derniere tueuse de dragons 02

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)°º•. Biographie
Né en 1961, Jasper Fforde est un écrivain britannique. Il écrit principalement des romans étiquetés « light fantasy » où l’humour est omni-présent. Son livre le plus connu et culte est « L’affaire Jane Eyre », premier tome de la saga Thursday Next, son précieux personnage féminin éponyme.
Son site.

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Moi Jennifer Strange derniere tueuse de dragons extraits

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Dans le chaudron :
¤ Les annales du Disque-Monde de Terry Pratchett,
¤ De bons présages de Neil Gaiman & Terry Pratchett,
¤ Le sot de l’ange de Christopher Moore.

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Adalana’s Imaginary World, Azilis, Book en stock (Phooka), Carnet de lectures de Aude, Chez Iluze, See you beyond Hell ! (Harmony), La bibliothèque de Glow, Muti et ses livres, Perdre une plume, Un brin de lecture (Karline), Welcome to Nebalia (Nébal) ont aussi discuté avec Maltcassion.

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Challenge Jeunesse YA

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Un livre parfait pour le challenge jeunesse-YA.

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PEVEL Pierre – L’élixir d’oubli

15/03/2012 8 commentaires

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Titre : L’élixir d’oubli (Les enchantements d’Ambremer, tome 2)
Auteur : Pierre PEVEL
Plaisir de lecture Livre à découvrir
Les enchantements d’Ambremer tome 1, Le royaume immobile tome 3

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Le mage Griffont mène cette fois-ci son enquête sur le meurtre  d’un antiquaire et il semble bien que le terrible sorcier Giacomo Nero soit mêlé à cette affaire. C’est le moment parfait où la baronne Isabel de Saint-Gil fait son entrée : sa présence est souvent synonyme de soucis. Ensemble, ils vont s’enquérir de la vérité et découvrir que leurs actes antérieurs révèlent leurs conséquences aujourd’hui. Par ailleurs, la reine Méliane demande de l’aide à Gélancourt et au Cercle Incarnat car les dragons veulent partir en guerre. Paris et l’Outre-Monde n’ont jamais été aussi proches d’être en bisbille.

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)°º•. Griffont – Louis Denizart Hippolyte Griffont – est magicien de son état et membre du Cercle Cyan. Gentleman en tout temps, il demeure un fin limier et un compagnon agréable (et on rêverait toutes de se balader à son bras). Avec Isabel de Saint-Gil il forme le couple parfait. Un brin impulsive, cette dernière est mystérieuse et garde pour elle des secrets qu’on aimerait bien dévoiler.
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On retrouve leur entourage dont nous avons fait connaissance dans ‘Les enchantements d’Ambremer’ : il y a Azincourt, chat ailé doué de parole – que l’on croise trop peu à mon goût dans cette histoire-ci – ; Etienne, le majordome multiples fonctions, Lucien Labricole et Auguste, les assistants de la baronne, Farroux, Falicière et Cécile de Bressieux.
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Si les personnages récurrents ont déjà toute notre sympathie, notre curiosité va nous emmener à rencontrer des personnages historiques ou imaginaires qu’emprunte Pierre Pevel : Raynaud, Cartouche, Merlin, Arsène Lupin, Méliés, Varon, Marcangelo, Le Lys pourpre, le marquis de Croussel et Giacomo Nero. A première vue, on risque de se perdre, surtout si on combine fausses ou doubles identités : heureusement l’auteur pense à son lectorat et l’accompagne au mieux.

S’ajoutent à ceux-ci, Ker’Ess’Ta, un dragon qui se refugia sur terre sans jurer fidélité aux fées, et le prince-gouverneur de Sépulcra, Tes’T’ar. Les autres créatures ne sont pas en reste : minimets, ogres, gnomes, crapulards, elfes et fées.

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)°º•. S’il y a bien un point sur lequel le lectorat est unanime : c’est bien l’univers créé par Pierre Pevel. Ce Paris des merveilles est tout simplement enchanteur ; l’introduction en est d’ailleurs extrêmement charmeuse et saura nous conquérir dès les premiers mots.
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L’auteur décrit et raconte un univers auquel il semble croire – et le vouloir réel – lui-même. La belle époque est revue et corrigée avec l’introduction de créatures magiques et une Tour Eiffel en bois chantant.
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Dans ce volume, nous en apprenons plus sur la naissance des Cercles Incarnat, Cyan et Or (pour les alchimistes). Sur fond d’agissements d’une société secrète, nous faisons face à des complots politiques, des péripéties plus sombres que dans le premier tome. Autour de l’Athanor – encyclopedia chimica – se tissent les secrets, la conspiration, la trahison et la magie noire.

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)°º•. Ce tome propose davantage de rythme et d’action : les multiples rebondissements et les intrigues secondaires nous tiennent en haleine grâce à une narration soignée. Une ambiance très « de cape et d’épée » nous permet d’apprécier les sauts dans le passé, en 1720 durant le règne de Louis XVIe. Ces flashbacks nous proposent de mieux connaître le passé de Griffont et Saint-Gil, de nous narrer le pourquoi et le comment de leur rencontre mais aussi de nous conter la naissance de certains conflits.

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Les apostrophes destinées au lecteur sont appréciables ; l’auteur explique bien le tout, rendant le livre facile d’accès mais un peu incommodant par rapport au rythme de l’intrigue. Mais le défaut s’avère mineur tant l’histoire est remarquable. J’ai trouvé la fin beaucoup moins frustrante que celle du premier tome, mais je suis bien triste de noter l’absence de troisième tome.

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L’Elixir d’oubli nous conte une nouvelle aventure du formidable duo Griffont/Saint-Gil où l’on retrouve grand nombre de créatures magiques et d’intrigues croisées. L’univers développé par Pevel est toujours aussi enchanteur et on est ravi d’embrasser le passé de nos deux favoris.

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)°º•. Biographie
Pierre Pevel, né en 1968 a plusieurs cordes à son arc : il est scénariste et auteur de jeux de rôles et est l’auteur de plusieurs romans (certains signés de son pseudonyme Pierre Jacq). Il n’en demeure pas moins un écrivain français de fantasy incontournable.

L’élixir d’oubli a remporté le Prix des Imaginales 2005

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)°º•. Extrait du premier tome ‘Les enchantements d’Ambremer’

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Dans le chaudron :
¤ Les enchantements d’Ambremer, tome 1
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Souvenir de lecture : Le Lys pourpre est un ennemi redoutable.

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La bibliothèque à nuages de Reveline et Mes imaginaires (Olya) ont aussi beaucoup apprécié ce livre.

CITRIQ

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.Lu aussi dans le cadre du Winter Time Travel, du challenge Magie & Sorcellerie littéraire et du défi steampunk.

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Pic : Very old book par Blue Bullet.

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MERIC Guilhem – Myrihandes, le secret des âmes-soeurs

27/09/2011 14 commentaires

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Titre : Le secret des âmes-sœurs (Myrihandes, tome 1)
Auteur : Guilhem MERIC
Plaisir de lecturenote : 4 Livre à découvrir

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Sur la montagne Pan-Kaïa, trois cités y sont nichées. Les peuples sont opprimés par Kryom au nom de la Loi de Doldometh. Alors que Sisam & Helya se retrouvent après quinze ans de séparation, ils vont devoir faire face au destin qui les attend et apprécier l’aide de leurs alliés prêts à tout. Mais il n’est pas facile d’appréhender de telles retrouvailles et de confier son avenir entre les mains des Myrihandes.

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)°º•. Les cités Arkopolis, Thrèce et Ostacle fonctionnent selon les vertus de la paix et de l’ordre. Selon la Loi de Doldometh, les flux entre cités sont régulés pour parait-il chercher à protéger le peuple contre les Ch’ken.

Mystérieusement, Helya la copine d’enfance et voisine de Sisam est kidnappée et personne n’a plus jamais entendu parler d’elle. Un jour – 15 ans après – elle prend ses cliques et ses claques et s’enfuit de sa prison d’or. C’est tout aussi cabalistiquement qu’elle arrive à rejoindre Sisam. Pourtant rien n’est gagné, car un destin les attend, même s’ils ne veulent rien savoir…

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Au niveau des personnages, bien que la plupart s’usent dans certains clichés, on les trouve tout de même bien attachants. Sisam travailleur et appliqué vit un quotidien tranquille sans embûche. Il est prêt à tout sauf à cavaler Pan-Kaïa pour délivrer le peuple tyrannisé. Évidemment, on se doute qu’il est plus qu’ému au revoir de Helya ; qu’il espérait toujours vivante au fond de lui. Sous ses airs de petit garçon sage, on comprend très bien le fondement de ses sentiments et on ne peut que compatir à la douleur du brusque changement de vie. Pour Helya, c’est une toute autre histoire. Un coup oui, un coup non ; elle vogue entre réflexions d’adulte et comportement de petite fille. Mais on ne lui en veut pas du simple fait de la place qu’elle occupe dans le coeur de Sisam.

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Chacun est muni d’un acolyte d’une fidélité indéniable. Sisam est accompagné d’Oros. Grande armoire à glace, il n’en est pas moins gentil et très dévoué sous ses airs un peu rustres. Farf, quant à lui, n’a de yeux que pour sa maîtresse Helya. Bien qu’il paraisse être un vieillard, en lisant ses propos, il semble au contraire très jeune pour son espèce. Alors quand vous mettez ensemble ces camarades tout terrain, vous obtenez un duo choc Farf-Oros qui a très vite ravi mon coeur de lectrice.

Ce sont surtout les méchants qui retiendront notre attention. Ce sont des méchants, très méchants. Et on comprend vite qu’un méchant pas si méchant que ça rend l’histoire beaucoup moins crédible. Mais attention, ces méchants disposent d’une hiérarchie interne très bien définie, comme une toile étendue sur tout. Il y a les Félinides, dirigés par Morlhed le Passeur. Le tout est chapeauté par Kryom. Ce dernier profite d’une grande profondeur donnée par l’auteur et pique notre curiosité, on aimerait savoir de quoi il en retourne.

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Ce premier tome posera les bases, mais beaucoup de questions nous submergent : qui est véritablement Farf ? Qui se cache derrière Maâlias ? Pourquoi Kryom semble-t-il être à la tête d’un gros business grand mystère ? On comprend que les personnages nous réservent tous des surprises : mais le survol des caractères dans ce premier tome, peut titiller plus d’un lecteur.

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)°º•. Premièrement, et non des moindres, on a affaire à la grande thématique des Myrihandes, les âmes sœurs (Platon, Banquet, blabla). Il ne s’agit donc pas d’une banale histoire d’amour, mais quelque chose de très fort, et aussi de très beau. Et d’un peu collant également, chose qui ne plaira pas forcément aux fans de zombies.
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Sous la bannière du peuple opprimé, Guilhem Méric opte pour un message d’espoir et de délivrance grâce aux âmes-sœurs. Cependant, l’originalité naît du refus catégorique du destin de la part de ces héros ; limite ils lui donnent des coups de pied, ce qui ne fait qu’envenimer les choses… pour leurs précieux alliés !
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Il n’en demeure pas moins que le plus grand doute plane quand on voit que les trois cités sont normalisées par des règles strictes mais non moins nébuleuses. On se demande ce qu’il se cache derrière. L’histoire propose conspirations politiques, affrontements, romance et spiritualité.

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)°º•. Ce récit sur fond mythologique propose des intrigues un peu prévisibles : nous avons la sensation que ce premier tome se la joue ‘prologue’ ; cependant, il s’agit pour l’auteur de jeter les ponts et d’engendrer de nombreuses interrogations pour l’auteur.

Bien que des ficelles un peu grosses soient utilisées, on se laisse prendre entre les pages facilement.

La plume est fluide et très agréable : tournes et accroches sont bien trouvées. Le rythme bénéficie d’ajout régulier d’éléments : le rafraîchissement est sympathique, la trame ne semble pas se reposer sur ses lauriers. Le livre se lit très vite grâce à la cadence donnée par des chapitres relativement courts.

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On comprendra que beaucoup de secrets restent à être découverts, tant sur les personnages que sur les intrigues : Où sont les gardiens ? Que font-ils ? Que trouver dans l’Âpre-Monde ? …

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)°º•. Biographie
Guilhem Méric, né en 1971 a tout de l’artiste polyvalent : écrivain, scénariste, musicien, dessinateur et infographiste. Il est l’auteur de son premier roman « La conjuration des Sept », de la comédie musicale « Isabelle et le Roi » et participe à la tournée du festival médiéval Oyez. Il crée également Harmonia Productions autour des métiers du spectacle, de la musique et de la littérature. Après l’écriture du premier tome de sa saga Myrihandes, il se lance dans le projet d’adaptation cinématographique. Le tome 2 est terminé et est tout chaud. A quand sa sortie ?
La couverture réalisée par Didier Graffet est intriguante et son aspect relief, attirant.

Son blog, le site de Myrihandes, le film.

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Dans le chaudron :
Langue de chat : interview de Guilhem Méric

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Souvenir de lecture : Les expressions qui obtiennent tout mon aval “Foutacrasse” (que j’espère intégrer à mon vocabulaire) et “Saperfouille”

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Biblioblog (CoeurdeChêne), Lectures et Farfafouilles (Edelwe), Les lectures de Louve, Lilyn Kirijahylly (Miss Spooky Muffin), See you beyond heaven (De.w) ont utilisé un marque-ta-page pour ce livre (enfin on l’espère).

CITRIQ

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Et hop, encore un petit ajout au challenge magie et sorcellerie littéraire.

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Cette lecture a été réalisée en partenariat avec Guilhem Méric, himself.

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Pics : © Myrihandes

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