CRONIN Justin – Le passage
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Titre : Le passage (tome 1)
Auteur : Justin Cronin
Plaisir de lecture : Livre avec entrée au Panthéon
Tome 2, tome 3
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Après un énième passage à vide, Jeannette se rend au couvent le plus proche pour y laisser discrètement sa fille Amy dans les mains de Sœur Lacey. Au même moment, à quelques milliers de kilomètres de là, Wolgast et son bras droit sont engagés dans une procédure top secrète : ils viennent récupérer Carter, un prisonnier à perpétuité pour l’emmener au centre où se trouve Babcock. Ce dernier, tranquille et encore silencieux, décapite des lapins.
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)°º•. Tout part d’un virus en forêt bolivienne, le monde des années 2000 tel que vous le connaissez va partir en fumée en un tour de main. Cronin commence son histoire en ces temps-ci, nous catapultant au plus proche de la vie de Amy, Lacey et Wolgast. Très vite, une flopée de personnages va faire son entrée. On assistera à la scène quotidienne de la Colonie, ce bastion résistant vivant en huis clos et on frôlera les mystérieux viruls – entre autres –.
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Cronin nous fait partager la vie de ses personnes (en même temps, en 900 pages, il a le temps). On connaît très vite de lourds secrets intimes. On s’attache à ses personnages très vivants et nos préférences vont de l’un à l’autre ; chacun saura ravir le cœur d’un lecteur. On vit au rythme des personnages, on plonge comme eux dans l’angoisse et l’interrogation. Certains sont laissés sur le bord de la route, et on est plutôt mal mené en notre fort intérieur. On se dit qu’ils sont fous, qu’à leur place, on n’aurait quand même pas les mêmes couilles. Oui, mais en attendant, on n’est pas réellement à leur place, et parfois, cela nous rassure quand on lit le bouquin assit dans un fauteuil moelleux, une tasse de thé ou de café à la main. Cela nous rassure d’autant plus que les viruls, appelés aussi – par de très jolis noms – jets ou dracs ont une identité qui nous reste encore incertaine. On sait qu’ils ont très faim, qu’ils sont plus que difficiles à tuer, qu’ils sont invincibles en l’absence de lumière. En gros, on sait peu de choses, mais ce dont on est sûr : c’est qu’ils veulent tuer les derniers partisans de l’humanité.
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)°º•. Cronin nous emmène dans une Amérique post-apocalyptique pour nous offrir de très belles descriptions mordantes. L’histoire qu’il nous propose est on ne peut plus réaliste, presque un futur possible. Et c’est sans doute la raison essentielle par laquelle on s’accroche tant à notre livre. Ce monde est totalement intriguant. Si vous aimez le suspense, l’aventure, l’horreur… et la romance aussi, alors vous aimerez ce livre. Les thèmes principaux desquels découle directement l’histoire s’amusent sur le virus, l’épidémie et la sauvegarde de l’humanité.
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)°º•. L’embarquement pour un univers est immédiat : on entre dans une histoire qui nous emmène loin mais aussi au plus près d’eux. Cronin nous mène – par le bout du nez – sur de nombreuses pistes : il va les suivre ou non, les abandonner, réaliser des retours en arrière et puis… Bref, les détails sont nombreux et plutôt camouflés et prennent tout leur sens bien plus loin dans la lecture. Le tout est magistralement orchestré et la cohérence globale est très bonne.
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Ce livre propose des narrations diverses : en chorale grâce aux points de vue des personnages mais aussi dans la forme (journaux, extrait de journal intimes, mails, etc.). L’ellipse en première partie d’un siècle m’a fait un peu mal surtout qu’on s’attache à des personnages pour se faire méchamment catapulter plus « loin ». En fin de tome, l’effet disney sera considéré comme « de trop » par les junkies de zombies.
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En attendant, le livre n’aura jamais été aussi apprécié si cela n’avait pas été « ZE » livre de l’été, un peu comme une saga estivale et ce, grâce à mes copines de bataillon Neph & Emma. Notre lecture commune nous a captivées : on avait l’empressement de partager chaque partie que nous savourions, nos théories, nos hypothèses… et nos oublis d’éléments fondamentaux. Le découpator nous a promis de belles joies… ou de cliffhanger dignes des meilleures séries télévisées US.
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)°º•. Justin Cronin né en 1962 se lance avec succès en tant qu’écrivain. Il est lauréat du prix Pen-Hemingway pour « Huit saisons ». Il a déjà gagné 3,75 millions de dollars grâce à « Le passage », le premier tome de sa trilogie. Notons que les deux prochains volumes en VO devraient paraître en 2012 et 2014. Les droits cinématographiques de ce premier volet ont été achetés par Fox 2000 pour la modique somme de 1,75 millions de dollars. Bon, c’est quand qu’ça sort, hein ?
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On notera la trop belle couv’ qui briiille.
Je remercie aussi Emma sans qui 1°) je n’aurai jamais eu le livre entre les mains, 2°) je n’aurai jamais participé à cette formidable lecture commune avec Neph.
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Ce livre a été apprécié en lecture commune avec Emma & Neph.
Souvenir de lecture : ptaiiiin, mais restez-yyyy dans le bunker. Mais trop pas. Mais noooon. Mais tu vois pas ce qui va t’arriver ?!
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D’autres avis à découvrir chez : Book en Stock (Dup), Délivrer des livres (Sophie), Imagin’ères, Les étagères de Pitiponks, Les lectures du Petit Panda (Merkillia), Vampirisme (Senhal).
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On notera que le livre fait 967 pages, c’est pile pas assez pour le défi des 1000 de Fattorius.
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Oh enfin une première chronique pour le challenge Fins du Monde.
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Pic : couverture américaine.
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