COLIN Fabrice – Bal de givre à New-York
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Titre : Bal de givre à New-York
Auteur : Fabrice Colin
Plaisir de lecture : Livre sympa peu s’en faut
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Anna Claramond reprend tout juste connaissance. La voiture de Wynter Seth-Smith vient de la renverser. Ce dernier s’excuse et n’hésite pas à lui laisser ses coordonnées si elle a un souci ou besoin d’aide. Anna rentre chez elle, la tête embrumée. Elle se souvient de son nom mais les autres informations reviennent au compte-goutte. Plus tard, Wynter, fils héritier d’une célèbre dynastie, l’invite officiellement comme cavalière à une grande soirée familiale. Après avoir traversé une ville blanche et somptueuse, la voici aux portes du building des Seth-Smith. Elle rejoint Wynter mais se fait agresser par le Masque, cet étrange fugitif recherché par la police. D’étranges indices lui parviennent. Sa mémoire lui fait actuellement défaut… mais qui est-il ? Que se cache-t-il sous le Masque ?
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)°º•. Anna Claramond est coincée dans une grande solitude. Elle prend des décisions irréfléchies car elle a du mal à se relever de cet état cotonneux depuis son accident. On s’attache très vite à elle, on la plaint et bien souvent on aimerait l’aider. Heureusement, Jacob, son majordome télé kinésiste est d’un soutien inconditionnel. Il représente, avec le manoir les deux valeurs sûres d’Anna. Wynter Seth-Smith est le fils de Jareck et Myra. Les relations sont un peu conflictuelles avec sa sœur Iris. Mais dans l’absolu, il a 16 ans, est sûr de lui et profite de la vie. Il se comporte comme un homme mature, expérimenté et séducteur… et à vrai dire, c’est peut-être un des points sur lesquels je trouverai le roman pas assez réaliste. Enfin, nous avons Le Masque, un homme inconnu qui tague New York la blanche à coup d’extraits de sonnets de Shakespeare.
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)°º•. Tout comme dans « A vos souhaits » et « Les vampires de Londres », je donne une mention spéciale aux décor & ambiance. Les descriptions des lieux sont superbes et magiques. Nous avons un blanc surréaliste qui vêt New-York en donnant un aspect « enchanteur » indéniable. Tout cela contribue à l’imagination et propose une histoire très imagée. L’ambiance feutrée mise en place traduit très bien la sensation d’être sous une « pluie » de flocons, en pleine nuit, au cœur de l’hiver. Rien que d’y repenser, j’en ai des frissons dans le dos. Cette faculté à transmettre les émotions comme si c’était nous qui les ressentions, est prodigieux. Je noterai aussi que les grandes atmosphères siéent au suspense. Le tout emballé d’un peu de steampunk avec le manoir victorien et Orpheus, la voiture à trois roues de Clara finira par vous griser.
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)°º•. J’avoue avoir déjà lu le premier tome des « Etranges sœurs Wilcox » et « A vos souhaits » qui sont, avec ce livre-ci dans des registres complètement différents. On y notera une certaine cohérence : le fait que Fabrice Colin se balade, qu’il maitrise et que sa plume est agréable (et là, on a presque envie d’être plus tard, quand on sera « grand », Fabrice Colin).
Ce livre jeunesse se lit d’une traite, il est un poil petit pour rassasier la lectrice que je suis, mais on ne reste pas sur sa faim. J’ai été emportée dès les premiers mots, une très grande force (encore !) de Colin. Sans aucun doute, c’est la qualité de narration qui joue le plus grand rôle : notre Anna Claramond est narratrice et nous avons également accès à ses pensées.
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En plus d’être happée par l’histoire, je trouve le tout très poétique et d’une sensibilité particulière. Le récit est grandiloquent, les indices et hypothèses sont palpitants. Nous avons un doute omniprésent de ce qu’il va se passer. C’est comme si nous ne parvenions pas réellement à saisir ce que l’on croit entr’apercevoir, et passez-moi l’expression, mais c’est jouissif. On partage beaucoup au cours de cette histoire : la peur de notre héroïne et la jubilation en suivant ses pas. L’auteur joue avec l’ambiguïté, les apparences et les sensations.
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Le seul reproche que j’aurai à formuler (ici sur le livre en tant qu’objet, pas sur le récit) est que « trop de détails, tue le détail ». Sans aucun doute, le quatrième de couverture n’est pas à lire avant d’entamer le livre et que les quelques mots du service presse accompagnant le livre sont de gros spoileurs vilains méchants pas beaux.
Mais sinon, le roman est un poil rapide et tiré par les cheveux, et je pense notamment à l’instant où Anna est sans dessus-dessous dès le premier baiser. Je trouve l’épilogue un peu plus faible que le reste… mais ça, cela doit être mon côté « mais quoi, il/elle tue personne ? » que j’expose dès que je lis des livres et vois des films et séries. Je n’ai rien à cacher, je suis plus « zombiiiiie » que « love storyyyyy ». Et oui, il y a un petit côté sirupeux dans cette histoire mais beaucoup aimeront.
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Bref, un univers travaillé, une fluidité dans le récit, du suspense créé par les mots, une plume agréable, un bon moment de lecture. Approuvé !
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)°º•. Biographie
Né en 1972, Fabrice Colin est considéré comme un auteur français talentueux et prolixe en littérature de l’imaginaire (romans jeunesse, adultes, nouvelles). Il connait un succès certain, et sait jouer sur divers registres. Et pour ne rien enlever à l’affaire, il est – parait-il – plutôt bel homme.
Son blog, son site.
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)°º•. Extrait
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Souvenir lié à cette lecture : Ah du Colin, rien que du Colin !
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D’autres avis disponibles chez : Bricabook (Leiloona), Lire oui mais quoi ? (Yue Yin), Oceanicus in Folio (Bladelor), Reflets de mes lectures (Cédric Jeanneret).
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Pics : #01 Long winter par Moroka323 ; #02 Boardwalk par Flaure ; #03 New York City par Zairaam.
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