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Titre : Carrie
Auteur : Stephen King
Plaisir de lecture : Livre à découvrir
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Carrie White est le souffre-douleur de ses pairs. Aussi loin que remontent ses souvenirs, cela a toujours été le cas. Malgré les récents événements survenus après une séance de sport, la chance semble tourner. Elle est invitée au bal de promo par Tommy, un jeune homme populaire du lycée. Mais cette nouvelle donne est basée sur la méchanceté de certains élèves.
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)°º•. Si Carrie est une tête de Turc et surtout une mal aimée, le contexte familial joue pour beaucoup. Margaret sa mère est une fervente croyante fondamentaliste. Elle est entièrement convaincue que sa fille vit dans le péché. Elle punit régulièrement Carrie, qui, enfermée dans le placard doit fortement prier. Malheureusement, sa croyance mute en vengeance. Par les autres élèves, elle est tour à tour méprisée, ignorée, houspillée… et parfois, tout à la fois. Ses semblables ne daignent pas s’intéresser à Carrie et le monde se ferme littéralement à elle. On découvre en même temps que Carrie, son pouvoir de télékinésie qui s’affirme petit à petit. .
Nous sommes d’abord surpris par sa maladresse et tout au long du récit, le lecteur oscille à savoir s’il doit l’aimer ou la détester. Parmi les dindons, Chris, cette jeune fille populaire est insupportable, Susan fait partie également de la troupe de tête mais elle tente de se racheter en faisant promettre à son petit copain Tommy d’inviter Carrie au bal.
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)°º•. L’ouverture du livre s’effectue sur la scène terrible des douches communes après le sport où Carrie subit les brimades animales de ses camarades alors qu’elle pense être entrain de mourir. L’histoire se termine sur une apocalypse absolue. Et au milieu, nous entrons dans l’univers de Carrie. Le récit est entrecoupé d’extraits d’interviews, de rapports, d’analyses scientifiques ou d’extraits de livres : si parfois, ils coupent un peu le rythme de lecture, ils invitent surtout le lecteur actif à réaliser son propre cheminement. .
Stephen King met en scène l’archétype de l’intégrisme religieux avec une mère radicale qui sert presque d’excuse. Le livre est surtout porté sur l’adolescence, ce passage ô combien difficile pour certains. Les pensées de Carrie sont tournées vers la rage qu’elle porte au monde. L’auteur décrit les souffrances de la protagoniste avec justesse. La méchanceté gratuite est mêlée à la stupidité humaine de manière très convaincante. Ce livre ne fait pas peur à proprement parlé, on assiste à la mise en place d’un climat de malaise. Par ailleurs, Stephen King distille le suspense avec brio. .
Carrie est mon premier Stephen King. Neph et Emma étaient outrées d’entendre que je n’avais jamais lu cet auteur, si bien que cette dernière m’a offert ce roman. Et sans elle, je t’avoue, lecteur, que je n’aurai sans doute pas tenté avant longtemps. Le gros a priori que j’avais, c’est que King, c’était surtout de l’horreur/épouvante, ce qui ne pouvait convenir à lectrice peureuse que je suis.
Ce livre est le premier que Stephen King publie (sous cette identité), et ce en 1973. C’est en 1976 que la première adaptation cinématographique « Carrie au bal du diable » sort au cinéma dont le scénariste est Brian De Palma : le film pâtit un peu de la mode de l’époque sur les tenues, les décors, les effets visuels, les petites interprétations du livre. J’ai eu un peu de mal avec le terrible ralenti de la fin, mais je suis un public difficile pour cette fois ; j’ai également ressenti moins d’empathie pour Carrie que lors de ma lecture, car elle se fait davantage aidé par son entourage (notamment par la professeur de sport Chris Hargenson). Je n’ai guère entendu autant de gros mots dans un film (si ce n’est avec Paul de Mottola). Sur l’ensemble de l’adaptation, Brian De Palma respecte la trame du roman. Mine de rien, c’est un classique du genre ; avec des effets spéciaux au top au moment de son tournage. Le 4 décembre 2013, sortira une nouvelle adaptation « Carrie, la vengeance » signée par Kimberly Pierce.
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Carrie est un livre troublant tant sur l’ambivalence des sentiments que nous ressentons que sur le climat de malaise. L’écriture de King basée sur un récit entrecoupé d’extraits permet d’affiner le sentiment d’événements réels. J’ai été très surprise par ce livre sur la teneur des propos si riche.
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Souvenir de lecture : Le déluge qui s’abat sur cette pauvre Carrie.
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Dans le chaudron :
¤ Dancing Lolita de Gudule.
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Cette lecture est une participation au rendez-vous « Stephen King » du challenge Halloween.
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Adalana’s imaginary world, Book en stock (Dup), Chez Neph, Dans ma bibliothèque (Rose), Déjeuner sous la pluie (Maned Wolf) ont elles aussi été surprises par le jugement aveugle des gens.
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Pics : #01 par Ryandcody ; #02 par Distantlullabies ; #03 Comicbookguy54321 ; #04 par Awnen ; #05 par Arcopitcairn.
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