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NORTH Claire – Les quinze premières vies d’Harry August

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Les quinze premieres vies d Harry August Claire NorthTitre : Les quinze premières vie d’Harry August
Autrice : Catherine Webb (alias Claire North et Kate Griffin)
Plaisir de lectureetoile 4 Livre à découvrir

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Harry August est né un peu avant la première guerre mondiale. Mais d’étranges souvenirs lui reviennent peu à peu. Il est né, de nouveau. Il est conscient qu’il ne s’agit pas de sa première vie ; et que cela ne sera sans doute pas la dernière. Alors qu’il maitrise à peine le concept duquel il dépend, on lui demande de l’aide.

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Le second cataclysme se déclencha durant ma onzième vie, en 1996. Je mourais comme d’habitude, m’enfonçant dans la brume tiède de la morphine, lorsqu’elle m’interrompit tel un glaçon qui aurait glissé le long de ma colonne vertébrale.

Elle avait sept ans et moi soixante-dix-huit. Ses cheveux étaient blonds et raides, attachés en une longue queue-de-cheval dans son dos. Les miens, du moins ceux qui me restaient, avaient viré au blanc neigeux. Je portais une blouse d’hôpital à l’humilité stérile et elle, un uniforme d’écolière bleu vif et un béret.

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)°º•. Harry August est un homme ordinaire, né au nord de l’Angleterre. Discret, cet homme banal bénéficie d’un don (ou d’une malédiction) : celle de revivre sa vie, une fois la précédente quittée. Le danger latent est de voir une fin à ses jours car il n’est ni immortel, ni intouchable. Il a « juste » la capacité de revivre sa vie une multitude de fois.

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La mort ne nous effraie pas.
Ce qui nous terrorise, c’est de renaître. Ça, et l’éventualité que, même dans un corps tout neuf, notre esprit ne puisse être sauvé.

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The First Fifteen Lives of Harry AugustCe roman surprenant repose entièrement sur le sujet thétique : re-vivre.

La première partie se construit sur une linéarité des vies vécues : il raconte de manière chronologique sa/ses première(s) vie(s). L’attention du lecteur n’est pas facile à maintenir, les vies n’ayant pas toutes la même intensité. Mais très vite nous accédons à des souvenirs, des rappels à propos d’un mot, d’un objet, qui se reforment à la surface de sa conscience. Nous voyageons en sa compagnie à travers ses vies, sans ordre précis.
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Le fil conducteur est très bien exploité vis-à-vis des imbrications passées et futur. L’inventivité de l’histoire tient compte de la cohérence qui relie toutes ces vies. Claire North est une maitresse du contexte. L’intrigue est particulièrement fine, les flashbacks bien amenés et je ne me suis sentie perdue à aucun moment. Le parcours initiatique du narrateur est finalement le chemin de l’entendement du lecteur.
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Le protagoniste use de la méthode empirique. Il teste par lui-même des solutions à ses soucis et revient sur ses sentiments quant aux différentes phases : la nature de ses peurs, les éléments qu’il découvre, ses choix, ses non-choix. Sa quête s’étend à sa propre recherche : l’aspect scientifique versus l’investigation spirituelle. Il garde la maturité acquise d’une vie à l’autre et le raisonnement par récurrence.

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Pour les ouroboriens, le temps est un luxe auquel nous nous sommes habitués, de sorte qu’il ne nous est pas toujours facile de prendre des décisions hasardeuses sur le vif.

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)°º•. Ce manège s’avère très ingénieux car on se prend très vite au jeu : la curiosité nous pousse à tourner les pages pour connaitre la suite. Le panel de vies est très varié. Le seul passage qui m’a moins plu, c’est celui de la rencontre avec un homme où la géopolitique va être primordiale – et pourtant cette période est extrêmement importante pour le récit ; mais elle m’est apparue un peu longuette.
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C’est finalement plus l’idée du paradoxe temporel qui m’a plu que le fait d’apprendre à connaitre Harry August. L’autrice révèle une vision et soulève les questions existentielles autour de la vie circulaire.
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L’histoire est rapportée sous la forme d’un journal ; la narration est particulière car il arrive que le personnage principal tutoie le lecteur. Cette histoire introspective m’est apparu un peu froide (au point de me détacher d’Harry) mais s’avère aussi intense. L’ironie et le pince-sans-rire britanniques permet de dépressuriser la tension latente mais omniprésente. Ce roman « imaginaire » s’avère aussi un brin thriller. Par son côté atypique, il saura charmer un public qui n’irait pas a priori vers la SFFF.

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« Les quinze premières vies d’Harry August » de Claire North (alias Catherine Webb) s’articule autour du voyage temporel via l’existence circulaire. L’autrice nous fait voyager à travers les vies d’Harry August pour nous faire prendre conscience de ses problématiques qui en sont issues. Le récit devient intrigant grâce à une plume habile. Les flashbacks sont astucieux pour nous faire vivre une belle histoire.

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extraits Les quinze premieres vies d Harry August Claire North

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Souvenir de lecture : Cercle Cronus, ouroboriens et/ou kalachakras de nature.
Je l’ai gagné à un concours chez Lelf 🙂

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SFFF au femininChallenge RVLF

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Voici un livre qui entre en ligne de mire des challenges SFFF au féminin et Retour vers le futur.

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De livres et d’épice (Chani), Imaginelf, Un papillon dans la Lune ont aussi croisé Vincent Rankis pour discuter de la relativité du temps autour d’un scotch.
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CITRIQ

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  1. 22/02/2015 à 19:04 | #1

    Il est sur ma liste de livres à lire celui-là… un jour…

    • 23/02/2015 à 19:28 | #2

      Oui et puis elle n'est pas prioritaire, par rapport à ta PAL, non ?

  2. 23/02/2015 à 12:22 | #3

    Pareil que Vert. Même si j’ai bien du mal à envisager ce qu’il y a à l’intérieur. ^^

  3. 24/02/2015 à 08:07 | #5

    Pareil que mes deux camarades au-dessus. Je ne l’ai d’ailleurs pas encore acheté, ça pourrait d’ailleurs fort bien attendre une sortie poche (si elle se fait un jour).
    En tout cas, ce roman m’intrigue à plus d’un titre.

  4. 27/02/2015 à 16:52 | #7

    C’est marrant parce que j’avais bien aimé, et en même temps je n’en ai pas tant que ça de souvenirs, mis à part la répétition de l’enfance (qui pourtant n’est pas centrale !)

    • 27/02/2015 à 23:14 | #8

      Je me souviens tout ce qui tourne autour des personnes identifiées comme ouroboriens : le cercle, savoir comment se reboucle la vie, les conséquences plausibles mais le reste est plus flou.

  5. 06/03/2015 à 16:32 | #9

    Aaah je veux, je veux, je veux!!!
    Je suis assez fan des paradoxes temporels.
    Ca me fait repenser à « Riplay » de Ken Grimwood que j’avais adoré.
    Je note!
    Dis, tu le fais pas voyager celui-là? 🙂

    • 06/03/2015 à 19:32 | #10

      Des lecteurs ont fait le rapprochement avec ce livre-ci (dans la thématique pas forcément dans l'intrigue).

  6. 31/03/2015 à 18:12 | #11

    Ce livre m’intrigue beaucoup même si deux trois trucs me font un peu peur (le côté froid que tu décris à un moment et le début linéaire avec les différentes vies)

    • 31/03/2015 à 19:38 | #12

      Les premières vies racontées de manière linéaire font finalement peu de pages... et c'est plutôt pas mal pour se mettre dans le bain, car même si après, le récit est bien ficelé, l'auteure voyage dans le temps à tout berzingue. La période que j'ai trouvée froide est quand même un point clé de l'histoire (donc indispensable huhu)

  1. 21/02/2015 à 18:04 | #1
  2. 21/02/2015 à 18:13 | #2
  3. 23/02/2015 à 12:09 | #3
  4. 23/02/2015 à 12:10 | #4
  5. 08/03/2015 à 15:02 | #5
  6. 19/03/2015 à 18:32 | #6
  7. 03/04/2015 à 11:00 | #7
  8. 12/10/2015 à 11:32 | #8
  9. 22/10/2015 à 19:01 | #9
  10. 05/10/2016 à 13:06 | #10
  11. 28/12/2016 à 16:09 | #11
  12. 05/02/2019 à 23:20 | #12
  13. 07/03/2019 à 14:08 | #13