FUNKE Cornelia – Cœur d’encre ~ Cœur d’encre, tome 1
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Titre : Cœur d’encre (Trilogie Cœur d’encre, tome 1)
Auteur : Cornelia Funke
Plaisir de lecture : Livre fantas… tique
Tome 2, tome 3
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Meggie, jeune fille passionnée par les livres habite avec son père Mo, relieur de profession. Un soir, Meggie surprend une drôle de personne attendre devant leur porte d’entrée. Mo averti, il fait entrer la personne qui se présente sous le nom de Doigt de Poussière. Intriguée, Meggie ne pourra entendre réellement leur conversation, hormis le nom de « Capricorne » et le fait qu’il recherche urgemment un livre rare. Le lendemain, sans crier gare, Mo plie bagages et remplit des caisses de livres : ils partent chez la tante Elinor de Meggie en Italie. C’est une urgence, des livres à réparer ! La venue d’un étranger et la précipitation de leur voyage imprévu inquiètent Meggie… Et si c’était le début d’une nouvelle histoire ?
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)°º•. Cornelia Funke nous propose une histoire originale autour d’un livre peu commun. J’avoue que j’éprouve certaines difficultés quant à vous donner envie sans vous en révéler trop de peur que son côté magique ne soit plus une surprise.
Hormis quelques actes prévisibles, ce livre a le doucereux bruit de murmures et de pages froissées. L’histoire est délicatement brodée et nous emmène naturellement auprès des personnages. Il y a quelques redondances dans l’histoire (enlèvement, échappée, enlèvement,…). Cependant, il fait tout simplement partie des livres si chers à nos cœurs car ils ont la faculté de nous propulser très vite dans l’imaginaire et de nous rappeler certains souvenirs d’enfance.
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Bien qu’une première impression d’une histoire un peu enfantine, le livre sait charmer par le côté « magie ». Y est déployé un monde fantastique où… littéralement, on entre dedans !
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L’auteur a exploité le livre, en tant qu’entité, sous toutes ses coutures. Nous y retrouvons différentes fonctions autour du livre : le réparateur, le conteur, le lecteur, l’auteur et le livre lui-même. Cet attachement au livre apparaît même dans la structure du livre : une citation de littérature « jeunesse » introduit chaque chapitre (La Belle et la Bête, Peter Pan, le Petit soldat de plomb, Les quatre filles du Docteur March, etc.). L’équilibre entre imaginaire et réalisme est un attribut certain pour enivrer le lectorat. Dans la façon de raconter, le vocabulaire parait très imagé, les nombreux dialogues aidant. Le livre se suffit à lui-même avec une fin exquise mais l’ouverture subtile permet de caracoler en direction des autres tomes.
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)°º•. Qui n’a jamais rêvé de voir les personnages sortir du livre ?
Leurs préoccupations sont réalistes, ils ont, en majorité les pieds sur terre. L’identification aux personnages est forte. Toutefois, les méchants demeurent un peu unidimensionnels et quelque peu caricaturaux.
Cornelia Funke a pourvu chaque personne d’un rapport particulier au livre : il peut être tantôt considéré comme une menace, une passion, un instrument de pouvoir, un ami ou un objet de grande valeur sentimentale. Indéniablement, cet aspect où le livre figure au cœur de l’histoire est le point fort de ce livre.
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Funke s’appuie énormément sur l’utilisation des personnages pour « raconter » les sentiments ressentis lors de telle ou telle action. Cela permet bien souvent d’avoir un panel intéressant, des émotions différentes selon le caractère et de visualiser une scène de plusieurs manières. Notons tout de même que cela sera le personnage de Meggie à travers lequel essentiellement, l’histoire sera vécue.
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Meggie, notre jeune héroïne demeure un personnage peu charismatique au vu de sa place dans l’histoire. Elle est relativement fermée et j’ai eu du mal à m’y accrocher. Néanmoins, elle va entrer dans un monde qui la dépasse et saura prendre des décisions. Jeune fille volontaire, elle devrait charmer les « jeunes » lecteurs. Nous avons également, Mo, son papa , encore appelé « langue magique » est plutôt discret. Il détient des secrets qui semblent peser lourd mais sa voix est scellée… Nous rencontrons aussi Elinor, la tante bibliophile excentrique. Autant vous dire qu’elle a eu de suite et indéfiniment toute ma sympathie. Plus que passionnée, elle est folle. Folle des livres, et dans les grandeurs. Et ses malheurs m’ont énormément touchés car ils sont inversement proportionnels à sa gentillesse. Nous découvrirons les énigmatiques Doigt de Poussière et sa martre Gwin, ainsi que l’effroyable Capricorne et ses infernaux acolytes Basta & Nez Aplati.
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Hormis celui manifeste de l’amour du livre, l’histoire fait la part belle à l’enfance ; sans pour autant tomber dans la facilité ni dans la mièvrerie. Au demeurant, nous entrons dans un monde ni tout blanc ni tout noir. On se surprend à éprouver de la crainte envers les gentils et de la pitié envers les méchants. La psychologie des personnages est travaillée et cela favorise indubitablement à la qualité du récit.
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Cornelia Funke nous propose une histoire autour du livre en tant que véritable symbole. L’histoire qui se déroule, nous l’avons tous rêvé un jour… Meggie, Mo et Elinor l’excentrique ne sont pas au bout de leurs surprises. Accompagnés par Doigt de Poussière, ils vont rencontrer Capricorne qui est bien décidé à obtenir ce qu’il souhaite avec l’aide de son acolyte Basta. Entre réalisme et imaginaire, laissez-vous porter dans un monde magique où les méchants suscitent la pitié, où les plus grands malheurs inimaginables peuvent arriver. Sans aucune mièvrerie, l’auteur offre un livre très imagé et qui nous prend au cœur et aux tripes.
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)°º•. Biographie
Cornelia Funke est connue en tant qu’écrivain et illustratrice de livres enfants et jeunesse. Allemande de nationalité et éducatrice pour enfants de métier, Cornelia Funke s’est essayée à son premier roman en 1988 et travaille maintenant de manière indépendante. Elle a reçu le Book Sense Award de l’année, le Mildred L. Bachelder Award, le Prix Suisse de la littérature jeunesse, le Prix du Livre pour enfants de Zurich ainsi que le Torchlight Children’s Book Award anglais. En 2008, elle reçoit également la plus haute distinction allemande, l’Ordre du Mérite.
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La trilogie « Cœur d’Encre » est un best-seller, traduit en 19 langues et vendu à plus de 4 millions d’exemplaires. En 2006, elle reçoit pour ce roman le Grand Prix de L’imaginaire.
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En 2008, Iain Softley a adapté Cœur d’Encre au cinéma. Film sympathique mais sans plus…
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)°º•. Extrait
Quand tu emportes un livre en voyage, lui avait dit Mo en mettant un premier livre dans sa caisse, il se passe quelque chose d’étrange: le livre se met à rassembler tes souvenirs et, plus tard, il suffit que tu l’ouvres pour te retrouver à l’endroit même où tu l’avais lu. Dès les premiers mots, tout revient : les images, les odeurs, la glace qu’on mangeait alors…
Crois-moi, les livres sont comme le papier dont on se sert pour attraper les mouches. Les souvenirs n’adhèrent nulle part aussi bien que sur des feuilles de papier imprimé.
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Les lectures d’Alexielle et A livre ouvert l’ont aussi lu.
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