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Articles taggués ‘★★★★☆’

Ange – Le peuple turquoise

16/10/2010 18 commentaires

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Couverture du livre Le peuple turquoise d'Ange, publié aux éditions BragelonneTitre : Le peuple turquoise (Ayesha, tome 1)
Auteur : Ange
Plaisir de lecture :  Livre à découvrir
Tome 2, tome 3

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Rien ne laissait présager la rencontre entre Arekh, galérien prisonnier et Marikani, héritière de la ville d’Harabec. Après que leur galiote ait coulée, les voilà en fuite. Pour des raisons différentes, l’un doit fuir les autorités, la seconde doit retrouver sa cité ; ils vont devoir durement coopérer durant un bout de chemin, toute personnalité prise en compte. Ils feront face à de nombreux obstacles montés par l’émir, ennemi juré de notre Reine et devront rejoindre coûte que coûte Harabec. Alors que le chemin promet de ne point être reposant, l’arrivée à la capitale le sera encore moins, au vu des multiples intrigues politiques.

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)°º•. Marikani et Arekh, coéquipiers bien malgré eux nous entrainent tour à tour dans les mines mystérieuses des émirats et au pic d’une montagne atypique. Ensemble, et avec Liénor, la suivante de Marikani, nous entrons dans un pays aux influences arabisantes et perses. Les rapports humains semblent un peu superficiels dans la bonne première partie du bouquin mais on arrive tout de même au fil des pages, à s’y attacher.

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Le gros atout des personnages demeurent les différences des origines sociales et raciales qui cohabitent bon gré mal gré. On y notera que l’esclavage est un des thèmes épineux de l’histoire : les asservis sont captifs de droit divin. Ce sont les divinités stellaires qui ont indiqué dans une de leurs constellations que les gens aux yeux bleus sont les reclus. Une tache entre les omoplates de chacun valide leur soumission. C’est pourquoi, les gens aux yeux bleus (le peuple turquoise) ne peut devenir libre, ni en rachetant son droit à la liberté, ni par affirmation de son propriétaire.

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En Ayesha, les héritiers de la lignée d’Harabec sont des rois-sorciers. Ils disposent donc de pouvoirs particuliers. Le lien entre la force du souverain et du destin du peuple est le plus intéressant : la force de l’héritier d’Harabec est étroitement liée à celui du pays. Si la force est conséquente, le royaume est politiquement fort, les récoltes abondantes et les habitants heureux. L’inverse est aussi vraie.

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Le passé et le présent d’Arekh es Morales sont inconnus. Notre brave gars se la joue un peu égoïste, profondément impulsif et bad boy sur les bords. Il n’empêche que contre toute attente, il aidera les survivants de la galère coulée à rejoindre la terre ferme et même plus. Il se frottera au caractère de Marikani aya Arrethas, héritière puissante et en passe de devenir officiellement la reine d’Harabec. Tour à tour très mystérieuse et presque sympathique, Marikani saura se montrer persévérante et forte, malgré quelques réactions absurdes. Elle est accompagnée par Liénor, une suivante et amie. Cette dernière voue une haine terrible à Arekh, et ne veut que deux choses : que Marikani survive et qu’Arekh trouve la mort. Elle demeure insaisissable et son identité relativement secrète.

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)°º•. Ayesha est un monde où les croyances religieuses des astres sont fortes. On se rend vite compte que le poids des traditions, l’ambition et le fanatisme font accepter au peuple, l’esclavage de personnes dont la seule « faute » s’arrête à un de leurs attraits physiques, les yeux bleus.

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L’écriture en elle-même est très bien, rien à reprocher. Le rythme demeure un peu faible, on sent pourtant qu’il y a une véritable maitrise de la plume et on se dit « mais quand est-ce que le livre va exploser et qu’on n’ait plus envie de le quitter ?! ». Les très bonnes descriptions permettent de se plonger dans une ambiance romanesque, qui sent bon le mystère et les épices.

Quelques faits restent prévisibles et il n’y a pas beaucoup d’originalité mais les éléments sont bien tenus. Les stratégies d’intrigue sont bien menées quoiqu’un poil tirées par les cheveux. Il reste tout de même des moments de suspense où le rythme de lecture s’accélère.

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Un premier tome qui nous permet de rentrer dans l’univers d’Ayesha, de nous frotter aux caractères hétéroclites des personnages et de baigner dans les enjeux politiques gigantesques d’Harabec et des émirats. Il faudra attendre la seconde moitié du livre pour commencer avoir un rythme pulsé et du pep dans l’intrigue principale.

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)°º•. Sous le pseudonyme d’Ange, nous retrouvons Anne et Gérard Guéro, nés respectivement en 1966 et 1964. Ils sont connus non seulement pour leurs romans « médiéval fantastique » mais également dans le monde de la bande dessinée et pour l’écriture de scenarios de jeux de rôle. Ils sont souvent étiquetés gentiment « auteurs prolixes ».

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Je possède à la maison, la trilogie collector pour les 10 ans de Bragelonne dont la couverture sublime est née de l’imagination de David Oghia. Cette trilogie existe aussi en trois volumes dont le nom est « Les lunes de Tanjor » et dans une intégrale nommée « Ayesha – La légende du peuple turquoise ».

Voilà et sinon je vous livre la dédicace de mon édition, car je la trouve superbe 🙂

A Alain Nevant, Stéphane Marsan, Barbara Liano et Oliviet Dombret, qui ont tous été importants pour moi pendant et après la rédaction de ce livre. (Et pour certains, avant aussi). Je voudrais ajouter qu’une des raisons pour lesquelles Stéphane Marsan est dans cette dédicace est qu’il y a quarante-huit heures, il m’a dit : « Tu as quarante-huit heures pour trouver une dédicace, et cette fois, tu serais gentille de ne pas m’oublier ». Et non, Stéphane, tu ne changes pas un mot de ce truc.

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)°º•. Extrait :

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Dans le chaudron :
¤ La flamme d’Harabec, tome 2
¤ La mort d’Ayesha, tome 3

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Souvenir lié à ma lecture : mais comment vais-je pouvoir emmener un livre de plus de 600 pages dans mon sac ?

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Ce livre a été apprécié en lecture commune avec Laure.
D’autres avis disponibles sur la trilogie complète chez : Fantasy au petit-déjeuner (Salvek), Mes lectures de l’imaginaire (Olya), Parchments of Sha’ (Shaya).

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Pics : #1 par Dk-Raven ; #2 par Muady ; #3 Mardin city par Orcunceyhan ; #4 portrait d’Ange ; #5 Couverture 10 ans de Bragelonne ; #6 Couverture intégrale chez Bragelonne.

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FAZI Mélanie – Serpentine

31/05/2010 10 commentaires

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Titre : Serpentine
Auteur : Mélanie Fazi
Plaisir de lecture :  Livre à découvrir

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Mélanie Fazi nous invite à plonger dans « Serpentine », un recueil composé de dix nouvelles.
Les textes sont relativement courts et le fantastique est présent à petites doses. Le format particulier qu’est la nouvelle permet ici, de capturer des instantanés de vie : nous n’y trouvons aucune aventure grandiloquente, mais de petits « arrêts sur image » où est photographié le surnaturel dans notre « quotidien ».
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L’auteur nous accompagne à pousser une porte d’un salon de tatouage, à poursuivre des bêtises de deux cousins en vacances en Italie, à crier avec les fans pour la chanteuse Matilda, à lire sur tous les ponts le prénom Rebecca, à goûter des spécialités grecques… et bien plus encore.

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)°º•. Bien souvent le ou les narrateur(s) des histoires se révèlent être les personnages eux-mêmes.
Sans aucun doute, la part belle est pour la grande faucheuse… Mélanie Fazi nous présente cet étrange personnage sous toutes les coutures, selon différents angles de vue, passant quelques fois, même pour curieusement sympathique.
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A la lecture, nous attendons que surgisse l’étrange de cette histoire, la surprise qui nous aura à tout moment. Pour moi, manifestement c’est une sensation glauque que je ressentirai tout à long de ma lecture. La mort à tout niveau, la noirceur et l’impression d’être sous tension n’y seront pas étrangers.

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)°º•. Notons que la préface de Michel Pagel est un délice et une très bonne ouverture quant à cet ouvrage. La manière de se dépêtrer d’une rencontre avec un lecteur-écrivain est tout à fait charmante à découvrir.

Certaines nouvelles ont toute ma sympathie, comme ‘ Mémoire des herbes aromatiques ’ qui demeure ma préférée pour ce petit aperçu sur le restaurant grec tenu par Circé où Ulysse vient se restaurer et où il est servi par Médée. L’histoire a un côté léger, un peu décalé qui m’a beaucoup séduite. Le ‘ Petit théâtre de rame ’ a également réussi à me faire voyager, par le simple fait que j’aime également beaucoup les ambiances de métro et tout ce que nous pouvons « voler » aux gens rien qu’en les observant, un ou des lieux portant exquisément le nom de « théâtre ». ‘ Le faiseur de pluie ’ aura captivé mon côté enfant avec la remémoration et l’appel à mes propres souvenirs. Assurément, la manifestation de cet esprit de maison était l’élément « magique » qu’il me fallait. Enfin et non des moindres puisqu’elle m’aura presque tiré une larme, « Elégie » du le simple fait que j’aimerai tant que ce type d’aire d’autoroute existe vraiment…
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A l’inverse, certaines nouvelles m’ont déplues, notamment ‘ Matilda ’ avec l’action collective qui, à mon avis, ne demeure un peu bancale, malgré une très bonne description des ambiances de concert ; et ‘ le passeur ’ qui m’aura passablement ennuyée, peut-être du fait que j’ai eu une impression de « déjà vu » quant au concept développé.

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Les dix nouvelles présentes dans le recueil :
Serpentine
Elégie
Nous reprendre à la route
Rêves de cendres
Matilda
Mémoire des herbes aromatiques
Petit théâtre de rame
Le faiseur de pluie
Le passeur
Ghost Town Blues

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)°º•. Une lecture commune mensuelle sur ce livre lui a été bénéfique : je n’avais pas envie de me plonger dans la noirceur de « Serpentine » à tout bout de champ et ai apprécié de l’avoir sous le coude comme une lecture annexe. Je pense qu’il aurait également fallu que je picore les nouvelles comme je le souhaitais et pas forcément dans l’ordre des pages.
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Il n’en demeure pas moins que la majorité des nouvelles m’a plue, a su m’emporter dans un autre univers mais pas littéralement me transporter. Et pourtant, j’ai beaucoup apprécié la fluidité de sa plume, les univers présentés. Il ne me reste donc à découvrir Mélanie Fazi avec l’un de ses romans !

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)°º•. Biographie
Mélanie Fazi, bien que connue dans un premier temps en tant que traductrice l’est aussi en tant qu’écrivain français (née en 1976). Elle voue ses premières amours à la nouvelle pour ensuite proposer à ses lecteurs, des romans.
Serpentine est son premier recueil de nouvelles, il a gagné le grand prix de l’imaginaire en 2005 et la nouvelle ‘ Matilda ’ a reçu le prix Merlin catégorie « Nouvelles » en 2002.

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)°º•. Extrait

_ C’est Jonas qui m’envoie.
Et son regard incandescent, comme sous l’effet d’une flamme en lui rarement éteinte, s’est illuminé d’un degré supplémentaire. Le sourire du lutin s’est fait gourmand.
_ Tu viens pour la spéciale, c’est ça ? Jonas a dû t’expliquer qu’elle n’est pas à la portée du premier venu.
Oui, Jonas m’a parlé de ces encres qu’ils sont cinq à se partager. Chacun son art, sa façon de procéder, et un but commun pour les cinq. Il m’a tracé les grandes lignes du récit qu’allait ensuite me détailler Nikolai, ce premier soir dans sa boutique.
Et dans ce regard, comme plus tôt dans celui de Jonas, une lueur de défi à mon intention : maintenant, Joseph, essaie de me surprendre. Raconte-moi ton histoire.

Au moins affiche-t-il clairement son goût de l’artifice : l’épaule que dévoile son débardeur arbore deux masques de théâtre tatoués, l’un souriant, l’autre pleurant. Il ressemble à ces ados malingres au goût prononcé pour le mysticisme à deux balles. J’en ai connu beaucoup. Il partage avec eux une façon de s’affirmer contre le monde, jusque dans ses moindres gestes, à la différence près que lui semble conscient de la farce.
_ Installe-toi ici, dit-il en désignant un siège. Je vais chercher le matériel. Sa voix garde une trace d’accent assez prononcé pour être repérable. Il rebondit à la surface des mots dont il peine à épouser le contour exact. J’imagine qu’il n’a jamais cherché à se corriger. Tout en lui est affirmation, jusqu’à ce prénom qui claque comme un coup de fouet et s’achève sur une envolée, rappelant qu’il vient d’ailleurs.
Je le regarde s’affairer avec une souplesse et une précision qui ne s’acquièrent qu’à force d’exercice. Il a le goût du geste parfait, jusque dans la façon dont ses longs cheveux blonds, des cheveux de jeune fille, accompagnent ses mouvement tel un voile.
_ Attends de voir le motif : je suis sûre que tu vas adorer, me promet-il.
Puis il me tend le croquis réalisé d’après ses esquisses de l’autre jour. Il avait écouté patiemment mon récit, sans sourciller, sans faire mine de s’offusquer comme je l’avais craint tout d’abord. Imène avait raison : ces cinq-là sont prêts à tout accepter, pour la seule beauté du geste. Ils se plient aux demandes les plus invraisemblables. J’ai su alors que j’avais trouvé mon homme. Celui devant lequel je pourrais mettre ma conscience à nue sans crainte de jugement moral. Parce que sa tâche est au-delà, et que seul importait le défi. Et la pièce de choix que j’apporterais à sa collection.

S’il te plaît, dessine-moi une pulsion.

C’est lui qui m’a aidé à préciser ma demande. Il n’a pas dû y en avoir beaucoup, comme moi, pour lui offrir de travailler dans l’abstrait. A force de patience et de questions, il m’a soutiré l’essentiel, et au fil de mes descriptions instables et maladroites, lui traçait sur le papier de grandes lignes crayonnées, affinées peu à peu.

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La lecture de ce livre a été réalisée dans le cadre d’une lecture commune
avec le Cercle d’Atuan : , El Jc, Lelf, Olya et Vert.

Au bout de la corde (le pendu), Chez Neph, Mon coin lecture (Karine), The world of Dunky, Welcome to Nebalia (Nebal) l’ont également lu.

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GALLEGO GARCÍA Laura – Idhun ~ La Résistance, tome 1

24/04/2010 16 commentaires

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La resistance Idhun 09Titre : La résistance (Idhun, tome 1)
Auteur : Laura Gallego García
Plaisir de lecture : etoile 4 Livre à découvrir

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Idhun est un monde habité par toutes sortes d’êtres magiques, marins et humains. Deux types fantastiques sont à l’honneur : les licornes qui insufflent la magie en les êtres pour qu’ils deviennent sorciers et les dragons, les indétrônables.
C’est alors que se produit une conjonction d’astres : les trois lunes et les trois soleils d’Idhun s’alignent pour former une énergie considérable. Cette dernière peut être utilisée à bon ou mauvais escient pour créer un miracle… ou une énorme catastrophe.
Ashan le Nécromancien provoque l’anéantissement d’Idhun car il profite de cette conjonction pour ouvrir une porte sur Idhun. Les seules créatures capables de détruire les dragons s’avèrent être les Sheks, des serpents ailés. Elles ne manqueront pas à leur tâche et exterminera la race. Idhun devient alors empereur d’Idhun et choisit de tuer tous les traîtres, ces magiciens qui ont fui le pays. Pour les expatriés terriens, il se fait aider par Kirtash, son meilleur bras droit.
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La resistance Idhun 01C’est en rentrant de l’école que Jack retrouve, à la maison, ses parents tués par Kirtash et le sorcier Elrion. Ces deux derniers encore présents sur les lieux ne le tuent pas, lui ; mais spécifient à Jack que c’est lui qu’ils recherchaient. Anéanti, il se réveille aux côtés de…

Alsan, Shail et Victoria.
Eux, ce sont les combattants. Ils ne sont que trois, ce sont des adolescents. Ils vivent à Limbhad, où s’est réveillé Jack. Cet endroit est protégé, à l’accès contrôlé par l’Ame et se situe à la frontière d’Idhun.

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Alors nait tout un tas d’interrogations…
Les parents de Jack sont des terriens, ils ont pourtant été tués, pourquoi ; Pour quelle étrange raison, Jack a-t-il été sauvé par les tueurs de ses parents ;Victoria, terrienne également a la possibilité de guérir des blessures superficielles mais par quel mystère ; la résistance s’arrête à ces trois personnes, que combat-elle et quelles sont ses missions ;Pourquoi un tel endroit que Limbhad existe-t-il ; quel avenir réservent les armes légendaires à leur détenteur ; que reste-t-il du monde Idhun ; qui est cet étrange assassin placide qu’est Kirtash ; les sheks, ces serpents ailés ont-ils le désir de conquérir d’autres mondes.

Et cætera.
Bah, oui, parce qu’en lisant ça, il y a pleiiiin de questions à se poser.
Et que franchement, on se demande réellement ce que ces trois pelés et un tondu – adolescents qui plus est – vont réellement pouvoir accomplir avec leurs quarante doigts.

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La resistance Idhun 02)°º•. Laura Gallego García nous propose avec Idhun, des êtres magiques à n’en plus finir. Vous allez être servis, même si nous le rencontrons pas tous pour ce premier tome… et peut-être jamais sachant que les sheks ont envahis cet univers.

Sur les plateaux et collines s’y trouvent les humains ; en forêt, nous y croisions les fées, les nymphes, les feux follets, les gnomes, les lutins et autres êtres féeriques. Les hautes montagnes étaient gouvernées par les géants. Dans les profondeurs marines, on y retrouve les varus, ces étranges créatures amphibies. Si les plaines et vallées fertiles, ce sont les célestes qui y demeurent (des sorciers) et enfin dans les déserts, nous y retrouvons les yans.
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Notre résistance survit à Limbhad : cette étrange parcelle est un endroit où la magie y est très concentrée. Le mobilier est fin et riche et semble d’une autre époque, que côtoient des objets insolites de notre époque : radio, ordinateur, etc. Ce lieu est protégé par son aura, l’Ame. Cette dernière permet de transporter les gens et contrôle les venues. Avec l’utilisation de la magie, il est possible d’entrer en contact avec l’Ame afin qu’elle emmène les voyageurs à l’endroit où ils souhaitent. C’est par cet intermédiaire que nos protagonistes se trouveront tour à tour à Madrid, en Allemagne, en France, au Danemark et à Seattle. Cependant, impossible de rejoindre Idhun par ce biais là : Ashun le Nécromancien a condamné la Porte inter dimensionnelle qui donnait accès au monde. Y vivent de manière permanente, Jack qui se retrouve sans foyer et qui n’a pas le droit de voyager pour sa propre sécurité… et celle des autres, la chatte de couleur cannelle surnommée la Dame qui est la mascotte de la maisonnée. Alsan et Shail suivent régulièrement les traces de Kirtash afin de sauver les idhunites exilés avant que l’assassin ne les retrouve, et viennent se reposer en Limbhad. Victoria y vient fréquemment, généralement la nuit afin de ne pas réveiller les soupçons de sa grand-mère.
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Jack a perdu ses parents, tués par Elrion. Il se retrouve bien malgré lui à Limbhad où Alsan, Shail et Victoria prennent soin de lui. Le mystère qui entoure la mort de ses parents est entier : mais pourquoi ont-ils été visés ? En quête de son identité, il voue une haine sans limite à Kirtash. Malheureusement, son impulsivité ne va pas servir la Résistance. Obsédé par l’envie de retrouver Kirtash et de l’abattre, il va devoir contrer ses envies bestiales, apprendre à devenir moins colérique afin de devenir un bon élément pour servir ladite Résistance.

Alsan, idhunite, est le fils du roi Brun et prince de Vanissar. Plus vieux que Jack il se révèle plus posé mais un peu orgueilleux. Il a été élevé pour régner et tout dans son comportement traduit une maitrise de soi.
Shail, idhunite et second jeune homme de la résistance a lui aussi, quelques années de plus que Jack. En plus de son rôle de magicien, il est la force tranquille du groupe, il demeure posé et réfléchi et il va guider le reste du groupe qui s’enflamme si rapidement.

Victoria a treize ans et est terrienne. Elle est dans la Résistance un peu par hasard. Elle habite avec sa grand-mère, une femme qui l’a adoptée très jeune. Ce n’est que la nuit qu’elle rejoint Limbhad car en journée, c’est une jeune fille qui va au collège et qui a bien du mal à se faire des amis. Elle s’est découvert le don de guérison de blessures superficielles mais il reste mineur.
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La resistance Idhun 03Du côté des rivaux, nous avons bien évidemment Ashran le Nécromancien qui a ouvert la porte d’Idhun aux sheks. Mais également Kirtash : celui-ci est un adolescent d’environ quinze ans, qui a pourtant derrière lui, un nombre impressionnant d’assassinats. Tout vêtu de noir, il est châtain avec un regard bleu glaçant qui est sa véritable force. Il se trouve être le bras droit d’Ashran, son meilleur guerrier. De plus, il est dénué de tout sentiment et imperturbable.  (lui, c’est mon personnage ♥ ) Dans tous ses déplacements, il est suivi par le sorcier Elrion ; c’est Ashran qui lui a assigné de force, et Kirtash est bien avancé avec ce magicien dans les pattes.

Des personnages bien campés qui vont indéniablement changer au fil de leurs aventures…

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La resistance Idhun 04)°º•. La trilogie « Memorias de Idhún » de Laura Gallego García a connu un succès phénoménal en Espagne. Les éditions Bayard l’ont découvert sur le stand de Editorial SM à la foire du livre de Francfort. Attirés par la couverture originale et attirante, ils l’ont étudié sous une première lecture et se sont lancés dans la version française qui débarque le 30 avril 2010 avec le premier tome.

On rapproche souvent ce roman de Paolini et de sa trilogie de l’héritage. Hormis la présence de dragon et l’âge de leurs auteurs au moment de l’écriture des livres (dix-neuf pour Paolini, vingt-et-un pour Laura), les similitudes s’arrêtent ici : avec Laura Gallego García, nous trouvons quand même un roman plus carré, mieux écrit, plus réfléchi et le scenario est indubitablement plus travaillé !

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La qualité de ce roman repose sur une originalité certaine : les rouages de l’histoire sont soignés et les recoupements ont été intelligemment réalisés. Le scenario est bien ficelé, le suspense est au rendez-vous. On se surprend à tenter de deviner la suite, de regrouper des indices pour découvrir certains pans cachés de l’histoire. Tout est finement distillé à travers le roman est c’est un véritable plaisir de tourner les pages en maintenant son souffle.

La resistance Idhun 05Sans aucun doute, notre auteur sait maitriser les codes de la fantasy. Elle a su tourner à son avantage les quelques contraintes de l’imaginaire. Elle nous présente un univers contemporain rattaché à notre époque. Les protagonistes ont une vie « normale », ils doivent aller en cours, se lever tôt le matin et réellement s’entrainer pour acquérir force et expérience. Notons par ailleurs que dans ce roman, les ordinateurs, les CD, internet et les concerts, existent. Le côté hispanique ressortira dans le livre par petites touches avec notamment la vie de Victoria qui est ancrée à Madrid.
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La plus grosse thématique du bouquin est la découverte de soi – quelques fois à ses dépens – et sa maitrise. Nos adolescents vont grandir, ils vont se chercher et ils vont devoir vivre avec leurs menus défaut. Certes, il y a un côté fleur bleue non négligeable ; il se révèle un peu agaçant car pour le lecteur, les sentiments sont clairs comme de l’eau de roche et les personnages se tournent autour bien longtemps. Mais la romance est une ficelle à ne pas négliger car elle plait à beaucoup de monde, et surtout aux lecteurs ciblés.

La découverte de l’Histoire d’Idhun est sympathique car elle dure tout le roman. Ce n’est pas un morne pavé de plusieurs pages dans un style narratif soporifique. Les éléments fournis sont révélés pour servir on ne peut mieux l’intrigue. On peut mentionner par ailleurs, qu’il arrive dans la majorité des histoires, que les combattants (dans le pire des cas), finissent par abandonner la bataille, ils deviennent neutres par manque de force psychologique. Ici, il y a la possibilité réelle qu’à tout moment, nos personnages basculent… chez l’ennemi ! (et cela fait partie bien sûr, d’un des fils du récit les plus palpitants)
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Voilà un premier roman prometteur pour cette trilogie : un univers bien campé, des personnages développés, un scenario bien ficelé. La question qui me reste sans réponse : vais-je tenter de lire la suite en espagnol ? Bah oui, parce que tu vois, cher lecteur, je suis bien tentée de connaître la suite !

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Laura Gallego García nous offre le monde d’Idhun : un univers bien campé, des personnages intenses qui vont évoluer au fil des pages et une intrigue brillante. Laura Gallego García nous propose de la fantasy contemporaine avec une trame magnifiquement tissée. Voilà un récit qui nous tient en haleine où les créatures magiques ne sont pas en reste, et où les personnages devront traverser moult difficultés. Les sentiments des personnages mis en avant de manière réaliste et mesurée méritent une mention particulière.

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Laura Gallego Garcia)°º•. Laura GALLEGO GARCÍA, née en 1977, est un auteur espagnol de littérature jeunesse. Elle a écrit son premier roman à 12 ans qui ne sera jamais publié. Après quelques autres récits, elle se fait connaître avec la trilogie ‘Chroniques de la Tour’. Entre 2004 et 2006, elle rédige sa trilogie ‘Memorias de Idhún’ qui demeure son plus gros succès avec 350 000 exemplaires vendus.
Son site perso : lauragallego.com
Le site de ‘Memorias de Idhún’ (espagnol)
Le site de ‘Idhun’ (français)

J’ai eu l’immense privilège de recevoir un coffret collector de la part des éditions Bayard. Quelle chouette surprise, le livre collector est numéroté (200 exemplaires sont sortis) et nous avons reçu trois petits badges à l’effigie du roman. La magnifique couverture est d’Alfonso Ruano & Pablo Núñez.

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Et un extrait…

Lorsqu’il passa de nouveau devant l’énorme porte ornée, elle s’entrebâilla dans un grincement. De quelques centimètres à peine, mais cela fit sursauter Jack. Il n’y avait personne alentour. Il contracta les épaules – ce n’était sans doute qu’un courant d’air – et n’hésita pas à la pousser.
Il se retrouva dans une immense salle circulaire dont les hauts murs étaient couverts d’étagères garnies de livres très anciens. Au centre de la pièce trônait une grande table ronde en vieux bois, entourée de six fauteuils magnifiquement sculptés. Jack s’approcha pour examiner la table. Sa surface était gravée des mêmes étranges symboles que ceux qui figuraient sur la porte, mêlés à des dessins d’animaux mythologiques et de créatures qu’il n’avait jamais vues. Au centre de la table, un faible rayon de lumière sortait d’une fente circulaire. Jack leva les yeux et vit, juste au-dessus, dans le plafond de la salle, une lucarne ronde par laquelle filtrait la douce lueur des étoiles. Elle était équipée d’une sorte de vitrail qui représentait trois soleils et trois lunes.
Jack recula instinctivement, effrayé sans savoir pourquoi. Il s’arrêta et voulut se ressaisir. Qu’est-ce qui l’avait troublé de cette manière ?
Il fit de nouveau quelques pas en avant et releva la tête. La verrière n’avait rien de spécial. Trois soleils disposés en triangle. Trois lunes formant un autre triangle inversé. Les deux figures étaient entrelacées, et les lignes qui joignaient les astres entre eux dessinaient… un hexagone.
Jack prit l’amulette de Victoria, qu’il portait toujours autour du cou, pour l’observer avec attention ; mais l’obscurité l’empêchait de la voir distinctement.
– Si seulement j’avais un peu de lumière, murmura-t-il, frustré.
Soudain, il entendit un chuchotement, puis un léger craquement, et une lumière chaude et changeante inonda la pièce. Jack bondit comme si on l’avait pincé et regarda autour de lui. Six torches disposées le long du mur circulaire s’étaient allumées.
– Qui va là ? demanda-t-il en essayant de contrôler les battements affolés de son cœur. C’est toi, Shail ?
Nul ne lui répondit. Rien ne bougea. Seule la lumière fantomatique des torches tremblait et s’agitait, produisant des ombres inquiétantes dans la salle.
Jack fronça les sourcils et se concentra sur l’amulette, un hexagone comme celui de la verrière. Qu’est-ce que cela voulait dire ?
Il regarda de nouveau la lucarne. Les six astres, qui luisaient mystérieusement, lui causaient toujours un vague malaise. Il avait la sensation de les avoir déjà vus… dans un ciel étrange et terrifiant, couleur de sang.
Il eut le cœur serré au souvenir de son cauchemar où le serpent géant se dressait devant un impressionnant ciel rouge. Que signifiait tout ceci ? Ce symbole avait-il un rapport avec lui, avec ses rêves et la mort de ses parents ?
Se penchant en avant pour mieux distinguer les figures de verre de la lucarne, il posa sans s’en rendre compte les mains sur la table. Subitement, un intense faisceau de lumière surgit de la fente au centre de la table et s’éleva en une colonne brillante vers la lucarne aux six astres. Stupéfait, Jack recula, vacilla et tomba par terre. Il resta assis sur les dalles, bouche bée, pendant qu’une scène prodigieuse se déroulait devant lui.
Les lumières qui jaillissaient de la table avaient commencé à tourbillonner, se mélanger et s’entrecroiser, donnant naissance à des couleurs étranges et surprenantes. Elles tournèrent tant et plus jusqu’à finir par former une sphère brillante de couleur bleu-vert.
Jack mit quelques secondes à comprendre qu’il voyait une planète. Il pensa d’abord que c’était la Terre, puis les lumières se firent plus précises, l’hologramme, plus net, et le jeune garçon constata que cette géographie lui était complètement inconnue. Il découvrit trois petites sphères qui tournaient autour de la plus grande, et trois autres, plus importantes, qui étaient immobiles, non loin de là.
« Les soleils et les lunes », pensa-t-il en déglutissant.

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La resistance Idhun 06 La resistance Idhun 07 La resistance Idhun 08

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Bric à Book (Leiloona), De l’autre côté du miroir (Laure), Délivrer des livres (Hérisson08) sont aussi Idhunites.

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Pics : #1 A beautiful lie par sweety15267, #2 Victoria par Keerakeera, #3 Kirtash par WyrmRider, #4 La couverture espagnole de ‘La resistancia’, #5 La couverture du premier volet du comic (espagnol) basée sur Idhun, #6 Laura Gallego Garcia herself, #7 Le coffret collector, #8 Les coulisses de la couverture, #9 Livre numéroté.

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Anonyme – Le Livre du Chevalier Zifar

24/03/2010 12 commentaires

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Le chevalier zifar AnonymeTitre : Le Livre du Chevalier Zifar
Auteur : Anonyme
Plaisir de lecture : etoile 4 Un livre à découvrir

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Zifar, chevalier de son état est l’objet d’une terrible malédiction : quoiqu’il fasse, son cheval meure tous les dix jours. Son roi ne voit que les dépenses pécuniaires magistrales à lui fournir tant de montures. Maintenant sans le sou, le Chevalier Zifar décide de partir pour d’autres terres, avec toute sa famille. Bien sûr, lors de leur périple, ils vont vivre mille aventures (ou pas loin). Ils vont commencer par perdre leurs enfants, Garfin fera l’objet d’un enlèvement par une lionne qui veut en faire son goûter, Roboam aura la délicatesse de se perdre dans les rues de la première ville visitée. Par-dessus le marché, Grima sera enlevée par des pirates des mers. Mais coûte que coûte, grâce à sa bravoure et à sa foi, le Chevalier Zifar est prêt à relever tout défi et à aller au bout du monde.

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Le chevalier Zifar 04)°º•. Les aventures du Chevalier Zifar, ce n’est quand même pas de la gnognotte, tu vois.
Il perd ses fils et sa femme, mais il a la foi : il est prêt à tout. Surtout à aider les gens, et punir les méchants. Bien que l’histoire soit prévisible et que les aventures se finissent toujours bien, quand nous ouvrons la première page de ce roman, nous avons l’impression de découvrir un trésor inestimable et lu par de rares privilégiés.
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Ce livre repose sur un modèle de conduite à double objectif : l’honneur et le profit pour le corps et le salut des âmes. Ce procédé est habituel au cours du XIVe siècle : l’enseignement se focalise sur le binôme « corps et âme ». Cela se justifie également par une caractérisation morale du Chevalier Zifar : comportement, observation, action et réflexion. Une quelconque description physique de Zifar est totalement absente du livre. L’important est de suivre sa progression spirituelle au fil des pages.
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Les situations narratives amènent notre héros de tous les temps (du moins du XIVe siècle) à de tristes événements. Cependant, toute décision consciencieuse, juste et raisonnable se voit gratifiée de l’aide de Dieu. Assurément, c’est davantage pour appuyer cet aspect que « Chevalier de Dieu » se révèle être un nom propre.
Le livre repose sur la proposition d’une grande leçon morale pour la conduite à tenir par son lecteur. Les expériences du Chevalier Zifar sont de nature : chevaleresques, morales, philosophiques, sociales et politiques. De quoi assurer l’éducation du bouquineur !
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La perspective la plus captivante pour moi est l’amplification que notre auteur utilise tout au long de son récit. Il pratique l‘entrelacement : l’histoire principale est truffée de petites histoires individuelles et de contes. C’est le système tant connu des poupées russes. L’auteur utilisera cette stratégie littéraire afin de mettre en avant ses connaissances ; son discours est illustré par de nombreux exemples.

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Le chevalier Zifar 05)°º•. Au vu des recherches réalisées sur l’ouvrage, ce dernier aurait été écrit à Tolède. Cette ville multiculturelle et plurilingue a joué un rôle pour la prose didactique et le modèle de « roman castillan ». A l’époque, s’y trouvaient d’importantes oligarchie mozarabe et communauté juive. C’est pourquoi le récit propose un mariage équilibré entre orient et occident.
Bien que la date d’écriture et l’identité de l’auteur restent un mystère, nous y trouvons des clins d’œil à des édits religieux et à d’autres contes. S’y sont également glissés des éléments fantastiques.
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Le roman repose sur le patron religieux suivant avec : les quatre vertus cardinales, les sept pêchés capitaux et les trois théologales. Avec respectivement, la prudence, la tempérance, la force et la justice ; puis l’acédie ou paresse, l’orgueil, la gourmandise, la luxure, l’avarice, la colère et l’envie ; et enfin, la foi, l’espérance et la charité.
Il n’en demeure pas moins que le Livre du Chevalier Zifar est d’un nouveau genre parmi les romans moyenâgeux puisque l’auteur donne une valeur exceptionnelle à l’intelligence.
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Le livre a fait l’objet de nombreux travaux : publié pour la première en 1512 par Comberger, les premières traductions françaises ont été effectuées au cours du XIXe siècle. Par la suite, il a été au cœur de multiples thèses et a même donné naissance à un livre pour enfant en 1962 et à une courte bande dessinée de quelques planches relatant l’histoire avec les navets.
La préface et les annexes prouvent par ailleurs, que la réécriture du livre n’est pas un blasphème mais doit, au contraire, être respecté. L’auteur du Livre du Chevalier Zifar souhaitait que les personnes capables de l’améliorer afin qu’il soit compréhensible de tous, y satisfassent.

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)°º•. Le prologue nous met directement dans le bain : il commence sur un fait historique et continue sur un commencement « artificiel » (créé de toutes pièces, modèle du roman à la castillane). La première partie nous emmène sur les aventures du Chevalier Zifar, la deuxième partie est un discours moraliste ininterrompu d’un père à ses fils (le plus difficile à lire d’une traite), enfin la troisième partie nous propose de suivre les aventures d’un des fils.
Les annexes se découpent en trois : les notes sont empreintes de renseignements et expliquent le choix qui s’est effectué entre les différentes propositions de traduction d’un mot, d’une phrase ou d’une expression (certaines propositions se situant l’une à l’opposé de l’autre) ; la table des matières récapitule le nom des différentes parties et chapitres, et un résumé en une phrase ; enfin le contexte du livre est les coulisses de cette histoire. Le discours est un peu difficile à suivre avec les nombreuses références bibliographiques mais se révèle une petite perle à lui seul.
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Ce livre, en plus d’être une histoire, est un véritable objet.
La couverture marron et les illustrations dorées lui donnent un côté « relique » très tentant. Tout est « finesse » : que ce soit le rendu final, comme les choix du papier, de la police ou même la présence des signets. L’odeur du livre y contribue : il ne sent pas particulièrement le neuf, ni même la même senteur que les autres livres, mais cela plait.

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Enfin, nous noterons que les illustrations de Zeina Abirached sont superbes, et que nous apprécierons les petits détails que seuls les LCA (Lecteurs Compulsifs Anonymes) verront : La puce située en marge qui signalera les emprunts au manuscrit de Madrid et la numérotation des lignes.
Un joli produit qui vous fait dire « waaaah ».

Enfin, l’offre de ce Livre du Chevalier Zifar était un grand enjeu et je n’ose imaginer les investissements pour proposer un tel ouvrage ! La traduction est réalisée par des mains de maitres. Un véritable trésor !
Bref, pari tenu. Voilà un livre qui a été très attendu, qui fait pour l’instant, l’unanimité des avis et – je l’espère – qui sera découvert par un nombre toujours plus important de lecteurs.

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Ce livre propose une de ces histoires dont nous avons l’impression d’en être un rare lecteur.  nous est proposé aujourd’hui par les éditions Monsieur Toussaint l’Ouverture. Au programme, nous avons beaucoup d’aventures, un brin d’ironie et des anecdotes humoristiques. Tour à tour penseur, aventurier et conteur, ce récit datant du XIVe siècle nous propose une belle leçon de savoir-vivre. Atout original pour un livre moyenâgeux, l’auteur inconnu met en avant la valeur de l’intelligence. Il repose sur un savant mélange de morales, de bienséance et d’expériences chevaleresques hors du commun.  Un trésor à découvrir au plus vite  pour les aficionados du genre.

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Le chevalier Zifar 01 Le chevalier Zifar 03 Le chevalier Zifar 02
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Le Grenier à Livres de Choco, Les lectures de Folfaerie et En lisant en voyageant de Keisha ont bourlingué aussi sur un cheval.

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McCARTHY Cormac – La route

03/02/2010 18 commentaires

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La route McCarthyTitre : La route
Auteur : Cormac McCarthy
Plaisir de lectureetoile 4 Livre à découvrir

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Ce sont les pieds dans la cendre, que Lui et son enfant errent dans ce monde grisâtre. A la suite de l’apocalypse, leur seul but est de (sur)vivre coûte que coûte. L’homme et son enfant partent pour le sud : il n’est plus nécessaire de fuir, la mort rôde, ce n’est qu’une question de temps. Ils s’accrochent à leurs valeurs, à l’espoir de vivre encore un peu. Ils vont devoir faire face à la pénurie de nourriture et à leur pire ennemi : les autres. Leur chemin vers le sud sera pénible, à bien des titres.

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La route 01)°º•. De prime abord, l’absence d’identité des personnages est quelque peu troublante. Nous ne connaissons le nom ni de l’Homme, ni de l’Enfant. Sans aucun doute, une volonté de McCarthy de nous renvoyer à notre propre image. Et si finalement, c’était nous ?
Les échanges verbaux entre nos deux hommes seront peu nombreux : leur caractère bref rend l’histoire d’autant plus intense… le long cheminement proposé par McCarthy qui pourrait aussi valoir l’honneur de remplir de définition, le titre « Route ».
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L’homme est père d’un enfant relativement jeune (il sait tout juste écrire dans le sable et lire) porte sur ses épaules, un espoir mort dans l’œuf. Il tente tant bien que mal de ne pas se laisser bercer par de doux rêves et son ambition aussi stérile soit-elle est de rester en vie. Ils voyagent en suivant le macadam qui n’a plus de raison d’être, poussant dans le caddie, des placebos de vie. Le strict nécessaire, le peu qu’ils ont réussi à récupérer. Trouver de la nourriture devient de plus en plus difficile, au mépris de l’anthropophagie environnante, il assoit sa morale. Lui et le petit sont les gentils, il tente par tous les moyens de transmettre les valeurs d’un monde qui n’existe plus, en lesquelles il continue –ou fait semblant ?- de croire. Son plus grand garant de leur survie est son propre fils.
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L’enfant, allégorie de la vie dans ce roman, n’est pas en reste. On le devine jeunot mais la joie innocente a quitté depuis longtemps ce petit être. Il devine ce que ressent son père et l’éprouve plus que tout. Il remet son « quotidien » en cause, il pose des questions peu anodines, quelques fois détournées pour trouver des réponses. Il est d’une maturité hors du commun…
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Quand on sera tous enfin partis alors il n’y aura plus personne que la mort et ses jours à elle aussi seront comptés.

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La route 02)°º•. McCarthy nous propose un universravagé, anéanti, ardu, âpre, glaçant et rempli de désespoir. Il nous présente des personnes blessées dans un monde blessé. Dans cette adversité totale, l’homme et l’enfant ont des préoccupations « rudimentaires », répondre aux besoins vitaux : manger et boire. Accessoirement, dormir sans trop d’humidité. Dans cet espace où le temps semble s’être arrêté, les souvenirs d’une société disparue deviennent des mythes. Les survivants sont peu nombreux et sont enclins au cannibalisme. L’humanité présentée par Mc Carthy n’en a que le nom. La problématique de la condition humaine dans ce roman prend tout son sens. Tout est remis en question : la valeur des denrées, la valeur des objets et la valeur des sentiments.

Tout cela nous renvoie à nous-mêmes : que ferions-nous dans cette situation… l’impossibilité d’éviter la mort de cette manière, d’errer sans but.
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L’évolution dramatique de l’histoire est inéluctable, mais bien plus que l’importance de la fin, entre ses pages sombres se révèle beaucoup d’amour. Notons d’ailleurs qu’il restera une pièce mystérieuse de l’histoire où l’interprétation demeure tout à chacun : la force du feu qu’ils portent en eux.
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Il faut que tu portes le feu.
Je ne sais pas comment faire.
Si, tu sais.
Il existe pour de vrai le feu ?
Oui, pour de vrai.
Où est-il ?
Je ne sais pas où il est.
Si tu le sais. Il est au fond de toi. Il y a toujours été. Je le vois.

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Cormac McCarthy)°º•. Soyons honnête, le prix Pulitzer a propulsé le livre de McCarthy. Avec l’adaptation cinématographique, « La Route » a été le centre d’un buzz phénoménal de la critique littéraire. Ce ne sont pas les 170 000 lecteurs que proclame le bandeau du livre qui me donnera le petit coup de pouce pour entamer ma lecture – moi qui fuis les best seller… Quantité & Qualité ne sont pas deux critères qui vont toujours de paire.
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En attendant, ce livre étiqueté « Science Fiction post apocalyptique » n’en a que le titre dans le sens où cette définition ne le sert pas. En conviennent les critiques des bloggeurs et bloggeuses pas spécialement attachés aux lectures SFFF l’apprécient aussi.
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Cette histoire intemporelle, indéterminée et sans lieu de géographique donné propose une thématique tout aussi universelle et maintes fois, utilisée. Cependant, McCarthy a su se l’approprier : grâce à une plume quelque peu glaciale, il fait approcher une horreur plus que réaliste d’un monde de cendres.
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L’histoire en soi ne fait pas peur, elle pose énormément de questions. Elle émeut beaucoup et ne laisse pas insensible. Une sensation un peu cafardeuse reste après que le quatrième de couverture soit refermé.
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Ce récit est écrit dans un style relativement dépouillé. Chaque mot est pesé. Le tout est minimaliste : l’absence de ponctuation, l’usage excessif des « et » au sein d’une même phrase. La linéarité va même jusqu’aux discours sans guillemets, sans tirets, sans la précision des prosateurs. L’écriture en elle-même appuie la densité du roman sans saut de page, ni chapitre.
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 Il plongea et empoigna le petit et roula et se releva avec le petit qu’il tenait contre sa poitrine.

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McCarthy nous présente une histoire minimaliste où chaque mot est pesé. L’homme n’a que garant de vie, son propre fils. Ce dernier, sans enfance et mature trop tôt, le suit jusqu’au bout du monde. Ce couple intemporel traverse un paysage sombre où leur pire ennemi est la condition humaine. Par une plume glaçante, plongez au cœur d’un pays blessé où les gentils ne sont plus si nombreux que ça.

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Cormac McCarthy, écrivain américain, né Charles Mc Carthy en 1933. A reçu le National Book Award en 1992 pour « De si jolis chevaux » et le Prix Pulitzer en 1997 pour « La Route ».

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 Aucune liste des choses à faire. Chaque jour en lui-même est providentiel. Chaque heure. Il n’y a pas de plus tard. Plus tard c’est maintenant. Toutes les choses de grâce et de beauté qui sont chères à notre cœur ont une origine commune dans la douleur. Prennent naissance dans le chagrin et les cendres. Bon, chuchotait-il au petit garçon endormi. Je t’ai toi.

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 Carnet de SeL, Connivences littéraires, Les lectures de Cachou ont aussi marché sur la route.

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WILSON Jacqueline – Violette

27/01/2010 4 commentaires

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Violette WilsonTitre : Violette
Auteur : Jacqueline Wilson
Plaisir de lecture : etoile 4 Livre à découvrir

Violette, toute jeune adolescente, se cherche énormément. Coincée entre les préjugés des camarades et le caractère débordant de son frère Will, elle n’arrive pas à vivre pleinement sa vie. C’est dans l’univers de Casper Dream, illustrateur de l’imaginaire, qu’elle s’échappe et s’y enfonce. Côté cocon familial, ce n’est pas mieux… il est lentement rongé par de lourds secrets. Un imprévu entre dans la vie de Violette, elle a de magnifique cheveux blonds, est habillée de volants et talons hauts, répond au nom de Jasmine… et va bien vite tout bouleverser !

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Violette 01Violette est une considérée comme une jeune fille marginale. Elle se renferme souvent dans le monde « imaginaire » pour se sauver du quotidien. Elle est plutôt charmante, ne cause pas de souci à ses parents, mais doit supporter les regards des autres collégiens. Pour ajouter à son cauchemar actuel, son frère Will lui en fait voir de toutes les couleurs. Rattachée à lui par un amour inconditionnel, elle lui obéira bien au-delà de l’acceptable. Décidément, Violette se retrouve dans de beaux draps.
Will, adolescent charmeur joue en toute impunité avec les sentiments de sa sœur. Adulé au collège, il préférera l’ignorer au sein de l’établissement et lui en faire des vertes et des pas mûres à la maison : il adore la plier à ses quatre volontés et prend un malin plaisir à son jeu pernicieux.
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Jasmine, nouvelle venue en classe est plutôt l’inverse de Violette : superbe blonde aux cheveux longs, talons hauts et courte jupe, elle s’assume jusqu’au bout des ongles. Entrée de plain pied dans l’adolescence, elle répond aux professeurs et arrive toujours à ses fins. La rencontre improbable entre Jasmine et Violette vient d’avoir lieu… et donne naissance à une toute nouvelle relation. Violette tombe en adoration de Jasmine mais cette dernière va traiter notre héroïne d’égale à égale… mais cela va-t-il durer ?

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Violette 02Le livre de Wilson présente la construction de soi… Violette est fortement nostalgique de l’enfance (puisqu’elle ne veut pas réellement la quitter) et l’étiquette collée de « marginale » n’aide en rien. Son palliatif ? Se refugier dans l’univers de Casper Dream. Cependant, elle arrive à s’accepter en trouvant un intérêt qui lui permet non seulement de grandir mais de se prendre en charge. Pour elle, ce sera la couture.
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On voit par ailleurs qu’en vivant dans le cadre d’une famille rongée par des secrets, son amour fraternel pour son frère est sans limite. Et son amitié pour Jasmine commence à lui faire perdre pied. Le livre montre ingénieusement les risques du « trop » dans ses relations : comment ne pas devenir celui ou celle que les autres veulent, comment rester soi.
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Au demeurant, les relations Will et Violette sont quelque peu perturbantes à la lecture : les menaces restent latentes mais non moins réelles. Cela alourdit clairement l’ambiance et symbolise le côté sombre de l’histoire. Pour ma part, je me suis demandée jusqu’à quelles limites, elle emmènerait notre protagoniste. Peut-être un défaut d’un œil « adulte », je m’attendais au pire !
Autre petite note à relever, le langage parfois familier accorde une crédibilité aux paroles des adolescents, qui fait que, quelque part, se reconnaît soi ou un proche dans des scènes vécues.

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Petite précision : même si Violette s’enferme dans le monde imaginaire de l’auteur Casper Dream et qu’elle possède et créé nombre de fées, il ne s’agit pas d’un livre fantasy. Il n’empêche que le concept « d’auteur mythifié » est intéressant et va se développer au cours du roman.

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Jacqueline WilsonJacqueline Wilson est une auteur britannique de littérature jeunesse et enfant. C’est à 24 ans qu’elle écrit ses premiers romans à destination des adolescents et pré-adolescents. Elle sera connue pour sa facilité et sa détermination à aborder des thèmes quelques peu difficiles tels que le divorce, les mauvais traitements, les femmes battues, la maladie mentale ou l’homosexualité.
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Grâce à son roman « Lulu Bouche-cousue » elle remporte le Children’s Book Award et le prix Tam-Tam, en 1995. En 2008, elle est promue au rang de « Dame de l’Empire britannique ».

. L’auteur parle de « Violette » ici
. Notons que la couverture française est super réussie ! C’est d’ailleurs cette dernière qui m’a donné envie de prendre le livre.

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J’évite de me mêler de leurs disputes [à Marnie et Terry], tout comme de me joindre à leurs gloussements de dindes. D’ailleurs, je ne leur parle pas beaucoup. Je ne sais pas quoi leur dire, on n’a pas les mêmes goûts. Marnie et Terry sont raides dingues des derniers chanteurs à la mode, se fabriquent des petits bracelets en perles  » mignons tout plein « , dessinent la chambre de leurs rêves avec une abondance de détails ridicules. Elles font toutes deux, collection de jouets en peluche. Marnie possède 123 Beanie Babies et une quantité impressionnante de mini-animaux. Terry s’est spécialisée dans les vieux nounours – pitoyables créatures borgnes, informes ou miteuses qu’elle déniche dans les brocantes ou les vide-greniers. Sa chambre ressemble à un refuge de la SPA. Cela dit, la mienne ressemble à une grotte gothique, alors je suis plutôt mal placée pour critiquer.

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Tout Zazimuth, Book’In et Le CDI du lycée Paul Arène de Sisteron en disent quelques mots.

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COE David B. – La couronne des sept royaumes ~ Le prince Tavis, tome 2

14/11/2009 6 commentaires

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Le prince TavisTitre : Le prince Tavis (La Couronne des sept royaumes, tome 2)
Auteur : David B. Coe
Note : etoile 4 Livre à découvrir
Tome 1tome 7tome 8tome 9tome 10

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Les Terres du Devant tremblent. Dans le royaume d’Eibithar, tout va à vau l’eau : l’alliance prometteuse entre les duchés de Curgh et Kentigern échoue, la tension est palpable, la guerre civile va-t-elle être déclarée ? Le prince Tavis, au centre des accusations, proclame son innocence et obtient asile par le duc de Glyndwr. Simultanément, le château de Kentigern est pris d’assaut par un royaume adverse et la conspiration des sorciers Qirsi prend de l’ampleur. Qui saura faire front ? Les bonnes décisions seront-elles prises ? Et si au pays des dieux Qirsar et Ean, les personnes jouaient un double rôle ? Et si, depuis la nuit des temps, malgré les percussions, les Tisserands existaient toujours ?

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)°º•. Sur les Terres du Devant, après la chute de Cartach, un Qirsi obstiné, les nobles Eandi règnent. Cet empire est alors séparé en plusieurs royaumes à la tête desquels régentent des rois et reines, eux-mêmes gouvernant leurs duchés et peuple. A leurs côtés, race vaincue, les sorciers Qirsi ont le rôle de conseillers. Cependant, la justice n’est pas une valeur tellement respectée dans ce bas monde et malgré la qualité de leur préconisation et la richesse de leur personnalités, les Qirsi ne sont pas considérés comme leurs égaux.
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Certains cheveux-blancs Qirsi militent secrètement pour rétablir leur suprématie, la conspiration s’infiltre dans toutes les cours, s’informe, endoctrine, enrôle, sème la peur et frappe. Cet mouvement qui ne semblait être qu’une rumeur, un léger murmure des plus craintifs se révèle être une menace, réelle et prononcée.
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Dans le royaume d’Eibithar, une alliance prometteuse entre les duchés de Kentigern et Curgh échoue. Aindreas de Kentigern suspecte lourdement Tavis, fils de Javan (duc de Curgh) d’avoir un rôle primordial dans la terrible tragédie qui s’est déroulé en ses terres. Les nerfs tendus, la guerre civile est proche. Les allégations divise le royaume en deux camps.
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Grinsa, glaneur du festival et celui de la révélation du prince Tavis décide de l’aider dans son malheur et de prouver coute que coute son innocence. Bon gré, mal gré, ils décident ensemble de partir pour un long chemin. Parallèlement, le Tisserand à la tête du mouvement Qirsi se lance dans une quête de longue haleine pour la coercition de son peuple.
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Entre prise d’assaut de château de Kentigern, guerre civile en marge de devenir réalité, et divers accidents de moindres mesure mais non mystérieux, le royaume d’Eibithar est complètement ravagé. Le tout sur fond de conspiration de certains Qirsi, les Terres du Devant se résument à une guerre des nerfs.

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)°º•. Dans ce tome, l’histoire prend une violente expansion : des alliances se forment et d’autres, cessent. La confrontation Qirsi/Eandi est on ne peut plus forte. Le complot, dirigée via un Tisserand, entraine des conflits même entre Qirsi. La trahison et la méfiance se trouvent à tous les coins de rue. Le point fort du roman demeure l’entrecroisement des relations, son point faible reste la confusion qu’entrainent à prime abord, les diverses ententes.
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Ce livre-ci relate seulement quelques jours de l’histoire des Terres du Devant : cette focalisation permet d’étaler devant nos yeux les diverses scènes, le rôle des maisons puissantes des royaumes, de leurs relations intrinsèques, et met le doigt sur la chronologie des événements. C’est simple, David COE vous présente un joli méli-mélo organisé. Alors, certes, on est carrément paumé au début de livre, mais tout aussi vite, on s’invente une cartographie des événements et on prend goût à la lecture.
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Il y a de l’action, en veux-tu, en voilà. L’ambiance guerrière est omniprésente : on se questionne sur les raisons ou les excuses à invoquer pour lancer le combat, on piétine, on y va, franco ou à reculons. Quelles ambitions stratégiques faut-il prévoir ? Quelles seront les causes sur le moyen terme ? Le tout ne risque-t-il pas de fragiliser encore plus les relations entre les duchés, pouvant profiter à d’autres royaumes adversaires, voire même servir la conspiration Qirsi ?

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Enfin, un dernier point, et relativement essentiel, sur les personnages.
Une bonne histoire, des intrigues politiques, des hésitations humaines, des hasards bien décidés reposent, pour ce cycle, sur un bon nombre de personnages.
Commençons par le fait que chaque noble Eandi se voit accompagné par un premier ministre conseiller Qirsi et par des dizaines d’autres. Au sein de chaque duché, nous entrons dans une conjecture de cinq Eandi pour un Qirsi. Au sein du seul royaume d’Eibithar, nous comptons pas moins de cinq maisons majeures (Curh, Kentigern, Glyndwr, Thorald et Galdasten) et bien d’autres, mineures. Le tout dans les Terres du Devant qui compte pas moins de sept royaumes. Connaitre et reconnaitre, le rôle, le statut, la personnalité de chaque personnage présenté est primordial : c’est l’essence même du livre. C’est pourquoi, je préconise, à titre légèrement exceptionnel, de ne pas trop espacer vos lectures des tomes, pour pouvoir savourer ce cycle. Vous serez surpris de la complexité des engagements et autres dépendances de chaque individu. Le facteur humain est l’excellence de ces histoires si bien ficelées.

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Pour ce second tome, David Coe met les bouchées doubles : il annonce, et met en scène un nombre de personnages incalculables : si chacun représente un fil, les tisserands sont les rois du monde. Entre complot de Qirsi, décisions politiques  des Eandi, les relations se font et se défont. Au pays des aveugles, les borgnes sont rois. Feux à moitié couverts, nerfs à vif, les Terres du Devant représentent le plus théâtre fantasyien que vous pourriez imaginer. Magie, meurtres et intelligence sont au rendez-vous.

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)°º•. Biographie

David B CoeDavid B. COE, romancier fantasyste etasunien.
Extrait de wikipedia :
David suit ses études à la Brown University puis à la Stanford University d’où il sort diplômé en histoire en 1993. Son premier roman Children of Amarid, premier volume de la série The Lontobyn Chronicle est édité en 1997 puis suivi par les deux tomes suivants en 1998 et 2000. En 1999, il reçoit le prix William L. Crawford Memorial Fantasy Award pour cette série.

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La Couronne des sept royaumes est un long cycle composé de 10 tomes en VF (5 en VO, ça va « de soi »)
Le complot des magiciens, tome 1
– Le prince Tavis, tome 2
– Les graines de la discorde, tome 3
– Le combat des innocents, tome 4
– Les fruits de la vengeance, tome 5
– Le sang des traîtres, tome 6
¤ L’armée de l’ombre, tome 7
¤ La guerre des clans, tome 8
¤ L’alliance sacrée, tome 9
¤ Le pacte des justes, tome 10

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