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Titre : L’exil (Les Kerns de l’Oubli, tome 1)
Auteur : Feldrik RIVAT
Plaisir de lecture : Livre à regrets
Tome 2, tome 3
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Almernarc’h la Belle se dresse fièrement. A sa tête, trône le roi Alkar secondé par son conseiller Cataxak. Cependant, la cité perd son gardien, Roch : celui-ci se fait tuer par le plan de ces deux hommes au pouvoir. Erkan, son fils est également écarté de la scène politique. Le souverain fait place vide autour de lui mais des personnalités dans l’ombre vont veiller au grain et ils ne laisseront pas la situation se détériorer davantage.
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)°º•. L’histoire est servie par une pléthore d’individus : chaque chapitre alterne sur les personnages identifiés par leur nom. Ils en deviennent le narrateur tour à tour et font avancer l’histoire de leur côté : le pronom « je » permets une lecture plus directe du point de vue interne. Les chapitres sont très nombreux (74) mais ils s’avèrent reconnaissables car chaque personne d’encre et de papier à une façon de parler – vocabulaire et expressions – et de penser : les « crédié de dié » et « Tudieu » d’Ulhnor, le « mirifique » de Cataxak, le bégaiement d’Alvar et le langage vieux français de Telleran comme le fameux « icelui ». J’avais peur d’être débordée par cette avalanche de parties mais en fait cela se révèle assez addictif : on veut savoir la suite et il est difficile de s’arrêter « allez, encore un chapitre ; bon, celui-ci aussi je le lis, ce ne sont que trois pages ».
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Je ne détaillerai pas les personnages ici : 1°) car il faut vous en laisser la surprise, 2°) car il me serait difficile de parler des uns et des autres sans être redondante dans la façon de les aborder. Ma préférence va pour Cataxak. Il est indiqué comme un méchant mais je trouve que c’est celui qui a la personnalité la plus développée, où l’auteur a été le plus minutieux aussi ; et je meurs d’envie de savoir ses réelles implications. Il faut aussi dire que j’aime Ulhnor pour son humeur et Siham pour sa vie, ce qu’elle traverse.
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On apprécie les cartes et les descriptions détaillées des environs mais je trouve qu’au final nous n’avons que très peu d’informations concernant les Kerns ou les habitants d’Almenarc’h : j’aurai terriblement aimé en savoir davantage sur les coutumes, les mœurs et l’Histoire. Enfin et non des moindres, il est intriguant de découvrir la magie šhåmanique et la répartition de la population en castes.
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)°º•. Ce roman propose une fantasy épique : batailles, intrigues politiques, manipulation, vengeance, trahison et des thèmes comme l’honneur, la dignité, des sentiments comme le doute et la souffrance… vous êtes servis ! Elle sera appréciée par les fanas du genre mais un peu plus difficile d’accès pour les débutants.
L’univers est complexe et très riche, on pourrait finalement suivre indépendamment chaque personnage sur un seul tome ; cela créé une petite frustration car parfois on aimerait continuer avec l’un des personnages alors que nous sommes rabattus sur l’aventure d’un autre. Par ailleurs, le côté chimérique-ésotérique est difficile à appréhender.
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Le style de l’auteur est percutant, on aime son écriture mais j’ai l’impression d’y reconnaitre parfois un rythme à deux vitesses, qui s’avère déstabilisant. L’auteur conte son univers avec une plume connaissance mais quelquefois au détriment de son intrigue. En gros, j’ai aimé l’intrigue, la manière dont c’est amené, le croisement des vies des personnages et tout ce qui a attrait aux motivations des personnages mais ma lecture n’a pas été assez fluide due au tempo à deux mesures différentes. Mais j’attends forcément beaucoup de la suite de la trilogie (je demeure curieuse).
On note la couverture d’Alexandre Dainche que je trouve un poil sombre mais qui reste tout de même très parlante. Mon exemplaire est muni d’un marque-page et je remercie Feldrik pour la dédicace 😉
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« L’ exil », premier tome des Kerns de l’Oubli vous fait entrer dans la métropole Almenarc’h : on suit la vie de plusieurs personnages qui vont s’entrecouper afin de dévoiler quelques détails mais aussi une fresque plus générale. Le tout est saupoudré de magie šhåmanique et on demeure très curieux dont l’imbrication de toutes les actions. Malgré un tout petit clochement sur l’écriture, la plume reste agréable.
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Souvenir de lecture : Le bonheur d’Ulhnor dans la nature.
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Dame Dup a aussi entendu « mirifique » de la bouche de Cataxak.
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Il s’agit-là d’une nouvelle lecture équitable avec les Éditions de l’Homme Sans Nom.
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Cette lecture a été réalisée en partenariat avec Feldrik Rivat et les éditions de l’Homme Sans Nom.
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