DURAND Thomas C. – Premier souffle
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Titre : Premier souffle (Les Énigmes de l’aube, tome 1)
Auteur : Thomas C. Durand
Plaisir de lecture : Livre fantas… tique
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D’après Efungrile le Judicieux, la matière du vide existe. La matière du néant aussi. Sa démonstration tient en une phrase, malheureusement sérieuse : « Si tant d’études parlent du vide et du néant depuis si longtemps, c’est qu’il y a matière à parler. »
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Les Cornebuses de Hasturget entrèrent sur le terrain sous un tonnerre d’applaudissements alors que les arbitres prenaient place, tous habillés de rouge, et la mine austère. Ils étaient vingt-quatre. Il fallait, en effet, outre l’arbitre du balluchon capable de se miniaturiser afin d’entrer dans la sphère de cristal qui déterminerait l’issue du match, des arbitres de terrier, six arbitres chargés du bouclier magique empêchant toute aide extérieure et toute action parasite, un arbitre central et quatorze arbitres de sécurité et de rapatriement. Il y avait donc plus d’arbitres que de joueurs, ce qui est le signe d’un jeu où la tricherie est un art de haut vol et une manière de gagner tout à fait valable.
Encore que la Nature n’ait pas dit son dernier mot. Il est en effet connu que la Nature finit par avoir raison de tout et de tout le monde. Elle a pour ce faire un allié précieux et une grande qualité : respectivement, le temps et la patience.
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Si de nombreuses bibliothèques possèdent un ou deux exemplaires de l’intégralité des Mémoires de Fauchugne le Brodeur, qui exerça comme podologue sous le règne de Baratonce IV, c’est parce que la plupart des bibliothécaires savent qu’en temps de crise, on sacrifier les livres aux besoins vitaux, aux obsessions fanatiques et aux caprices politiques. Au cours des siècles, la présence de ces Mémoires dans un emplacement stratégique d’une bibliothèque a bien souvent permis de sauver des livres de valeur, car les pilleurs perdaient un temps considérables à se débarrasser de la prose abondante de Fauchugne. Quatre siècles après sa mort, Fauchugne est très certainement l’un des grands artisans de la sauvegarde de la littérature dans les Troyaumes… C’est du moins ainsi qu’il est considéré par ceux qui ont la prudence de ne pas essayer de le lire.
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« Quand le soleil commence à pointer derrière l’horizon, et jusqu’à ce qu’il en soit complètement dégagé, le magicien ne doit jamais quitter des yeux son ombre portée par le soleil.— En effet, acquiesça Fauvier. Bon, naturellement, dans notre école, personne ne se balade sur les toits tôt le matin, et nos salles de cours sont à l’abri de la lumière rasante de l’aube. La précaution vaut surtout si certains d’entre vous vont un jour étudier à Ithtir. Là-bas, rien ou presque ne fait obstacle à la lumière. Enfin, bref. Maintenant, je vais vous parler de ce qu’il s’est passé quand Frontis le Bègue a voulu transmettre un message télépathique à…— Pardon, monsieur. »Fauvrier plissa ses eux de jeune myope vers la petite fille du groupe.« Oui, Anyelle ?— Pourquoi il faut regarder son ombre à l’aube ?— Parce que c’est comme ça. Ce n’est pas l’objet du cours. Frontis le Bègue, comme je vous le disais…— Nan, sérieusement, s’il vous plaît, monsieur, j’aimerais bien savoir.— Mais enfin ! »Fauvier, irrité, tapa de la main sur sa cuisse. La petite nouvelle avait le questionnement facile. Et pourquoi ceci, et pourquoi cela ? C’était une excellente chose, et le professeur le lui avait dit. Mais seulement quand il connaissait les réponses, évidemment !« Si on vous dit de le faire, ma petite demoiselle soyez sûre qu’il y a une bonne raison.— Laquelle ?— Ne vous y mettre pas, monsieur Dachéron ! » fit Fauvier en dressant un index.S’ils étaient deux à le questionner, bientôt il ne pourrait plus gérer la situation. Il devait trouver un semblant de réponse. Vite.« Il s’agit d’un exercice de rigueur. Un symbole de l’application qu’un magicien doit mettre en chaque chose. Peut-être chacun d’entre eux sait-il très exactement pourquoi il fait ça. »Très bonne idée ça, se félicita Fauvier.« Oui. Une raison qui lui est propre et qu’il apprend tout seul au fil du temps. Quand le savoir et le pouvoir sont là, qu’ils s’accumulent, alors ne pas quitter son ombre des yeux à l’aube revêt une importance capitale. Et ça, vous le saurez en temps voulu. Pour l’instant, vous allez vous contenter de faire ce qu’on vous dit de faire. »Bien envoyé, ça, jubila Fauvier.
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Voici la première sélection millésime 2021 effectuée par Valériane dans le cadre de notre défi littéraire. Et (oups !🙈) j’ai commencé une nouvelle série. Paf, le défi Fin de Série !
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