Archive

Articles taggués ‘humour’

ANTHONY Piers – La source de magie

16/11/2010 7 commentaires

.

Couverture du livre "La source de magie" écrit par Piers Anthony (série Xanth, tome 2) publié aux éditions BragelonneTitre : La source de magie (Xanth, tome 2)
Auteur : Piers Anthony
Plaisir de lecture : Livre à découvrir
Tome 1, tome 3, tome 4

.

En Xanth, il existe une source de magie. Evidemment, le bon roi Trent veut absolument savoir où elle se situe et mieux la connaître. Il décide de confier cette mission à Bink qui fait les cent pas chez lui. Au vu de l’importance de cette quête, Bink va très vite demander à ses amis de l’accompagner. Même le magicien Humfrey le taciturne se met en route. Dès les premiers mètres, ils vont devoir faire face à des obstacles de taille et rencontrer du beau monde.

.

)°º•. Pour ce deuxième tome, nous retrouvons toute notre clique. La majorité de ces compagnons sont installés dans une vie familiale et demeurent psychologiquement stables. Pour cette folle aventure, seront de la partie notre cher Bink, Crombie le misogyne, qui pour la peine sera transformé… en griffon ! Chester le centaure sans loi ni peur. Même le magicien Humfrey qui adore rester enfermé dans le Château Roogna sera de la partie. Un nouveau – et pas des moindres – rejoindra la troupe, Kandira le Golem. Et croyez-moi, on ne risque pas de l’oublier !
.

Le très grand intérêt de ce deuxième tome réside dans la participation de presque toute la faune et la flore de Xanth ! On y croisera également toute une tripotée de personnages magiques : ogre, dragon, golem, gorgone, sirène, nymphe et démon. Bref, il y en a pour tous les gouts… et toutes les personnalités. Tous nos personnages sont bien sûr d’autant plus intéressants qu’ils ont tous des caractères bien déterminés (et quelques fois bien trempés). Pour notre horde de comparses, cette fois Piers Anthony appuiera davantage sur leur trait humoristique que sur leur nature.

.
Pour accroitre le plaisir, il n’y aura évidemment pas qu’une seule quête tranquille, mais plusieurs épreuves dans des lieux invraisemblables tels que le village de la Poudre Magique, les sombres Confins de la Folie et les abysses du lac des Mauvais Génies.

.
.

Illustration aux couleurs passées, représentant une gorgone)°º•. Il est une grande joie de retrouver tous les jeux de mots de l’auteur… jeux de mots, calembours, mots valises et autres inventés sont partie très prenante du livre. Il en va de soi que le travail de traduction est titanesque et est l’œuvre du super-top-génial Dominique Haas. Il a d’ailleurs reçu le Grand Prix de l’Imaginaire en 1993 pour son statut de traducteur des Livres Magiques de Xanth et c’était le moins qu’on puisse lui donner.
Ce deuxième tome est intéressant du simple fait qu’on entre au cœur de Xanth et qu’il est tout à fait « fantabuleux » de s’approcher si près d’un mystère… de taille ! Entre nos petites mains, surtout dans les dernières pages, hein, donc plus vers la main droite, nous détenons l’âme d’un pays entier.

.
Dans « la source de magie » il va de soi que les principaux thèmes demeurent la séduction, l’attirance physique et l’infidélité. Les allusions sont grosses, le questionnement est lourd, les réflexions pas très avancées. Je me serai passée allègrement de cette problématique sexuelle pour ne me focaliser que sur l’essentiel, la quête.

.
.

Portrait sepia de l'auteur Piers Anthony)°º•. Piers ANTHONY est un écrivain américain, né en 1934. Ses œuvres les plus connues restent (les livres magiques de) Xanth.

Malheureusement pour nous, pauvres francophones ; A l’heure actuelle, seuls… NEUF tomes d’origine sur trente-deux existants ont été traduits et publiés en français. La première édition appartient aux Presses Pocket, sous le nom de «les livres magiques de Xanth ». Milady, à partir de 2009, s’applique à les rééditer au format poche. Sont disponibles :
Lunes pour Caméléon, tome 1
La source de magie, tome 2
Château-Roogna, tome 3
L’(A)ile du centaure, tome 4
– Amours, délices et ogres, tome 5
– Cavale dans la nuit, tome 6
– Dragon sur piédestal, tome 7
– La tapisserie des gobelins, tome 8
– Un golem dans le potage, tome 9
A ce jour, pas moins de 34 tomes (le dernier en 2010) ont déjà vu le jour en VO.

A noter que le cycle a été adapté en jeu vidéo pour PC sous le titre Companions of Xanth, sous Legend Entertainment en 1993.

.

—————————————————-~*

.

Souvenir lié à ma lecture : Tiens, un peu de Xanth fera du bien aux zygomatiques.
.

Un autre avis disponible chez La p(ile) à l(ire) d’Heclea.
.

Pics : #01 The epic battle de BrokenApollo ; #02 L’oeil de la gorgone de Littleleo.

.

DE PINS Arthur – Zombillénium ~ Gretchen, tome 1

28/08/2010 14 commentaires

.

Titre : Gretchen (Zombillénium, tome 1)
Auteur : Arthur De Pins
Plaisir de lecture : coeur notation Livre avec entrée au Panthéon
Tome 2, tome 3
.

Aurélien Zahner allait commettre un terrible acte avant de se faire renverser en voiture et d’en mourir. Le conducteur n’est autre que Francis Von Bloodt, le co-créateur de Zombillénium, un parc d’attraction machia

vélique. Il lui offre alors un contrat à durée indéterminée dans sa société. Aurélien, grâce à l’aide de Gretchen, une sorcière stagiaire va devoir faire face à la vie de bureau avec… des créatures diaboliques !

.

)°º•. Niveau personnages, attention, chaud devant !
Arthur de Pins nous propose un superbe casting avec des gueules de star.
Côté fantastique, vous serez servi avec momie, vampire, loup-garou, sorcière, zombies et autres créatures diaboliques.
Il est tout à fait étonnant de les croiser dans ce contexte de vie de bureau, qui n’est point pour nous déplaire. Tout se déroule au parc de Zombillénium, qui se trouve aux alentours de Valenciennes.

Gretchen Webb est notre petite stagiaire au parc Zombillénium, une sorcière anglaise qui va fortement aider notre ami, Aurélien et qu’il vaut mieux avoir comme amie. Arthur de Pins nous ne ment pas, ce n’est pas un hasard si elle ressemble à Lisbeth Salander de Millénium (trilogie qu’il lisait en créant ce premier tome) et une amie à lui.

Aurélien Zahner est notre homme accidenté. On ne sait pas trop quelle créature maléfique mi-figue mi-raisin, représente-t-il au début. Embauché au stand de barpapa, il évoluera très vite pour se donner à presque 100% au train fantôme.

Francis Von Booldt, vampire de son état est directeur d’exploitation de Zombillénium et s’occupe des licenciements de la boite. Il est secondé par Blaise Canilhac un loup garou rattaché aux ressources humaines. Sont aussi présents Yves Belberthel, directeur artistique, Aton Noudjemet, momie du stand barbe à papa et Sirius Jefferson, squelette et délégué du personnel. On entendra parler aussi de Behemot, président et le créateur « suprême » de Zombillénium.

.

.

)°º•.Tout a commencé pour Arthur de Pins lors de la réalisation de la couverture d’Halloween pour le magazine Spirou. Il a été cordialement invité à créer une BD qui reprendrait ces personnages.

Cette histoire fantastique renferme une grosse dose d’humour désopilant. L’action n’est pas en reste, l’histoire propose peu de sang mais beaucoup de suspense. Arthur de Pins joue avec les clichés et les clins d’œil à des références sont nombreux. Cette comédie sombre (décor, contexte, personnages et ce qui leur arrive) ne surfe pas uniquement sur les tendances du moment, à savoir les modes des loup-garou, zombie, vampire, personne gothique et sorcier mais notre cher illustrateur va plus loin, frisant la parodie sympathique.

Le scenario est séduisant et l’histoire démarre sur les chapeaux de roue.  Avec une telle brochette de personnages et un tel lieu de débauche (im)mortelle, on pourrait peut-être lui reprocher de ne pas aller plus loin dans le côté délirant mais n’oublions pas qu’il s’agit aussi d’un premier volume. Le tome Gretchen se révèle être un poil trop lisse et trop policé mais un très beau préambule à une série prometteuse.

.
Comme je le disais, la bande dessinée présente un scénario bien léché et audacieux mais aussi un découpage dynamique et accrocheur. Toutes les illustrations ont été réalisées sous Illustrator 9 et uniquement par Arthur de Pins (pour mettre fin aux ragots) ; il précise par ailleurs que chaque planche demande un travail de trois jours à deux semaines.
Forcément, j’accroche beaucoup à son « trait » ou encore à ses illustrations appelées « sans trait », sans ce fameux trait noir de la bonne BD franco-belge. Bien que les détracteurs pensent qu’on ne peut faire du dessin qu’avec papier et crayon ; ce qu’Arthur de Pins nous offre est loin d’être sans saveur. Tout dépend des goûts et des couleurs mais la différence réside dans le savoir d’exprimer son opinion personnelle avec un « je n’aime pas, car… » plutôt que de clouer une généralité qui ne peut en être une avec un « c’est moche ». Les illustrations ne sont pas aussi riches que la couverture mais elles restent soignées, quelque peu « cartoon ». Certains pensent qu’il manque de couleurs, mais je trouve, au contraire, qu’il s’agit d’une envie de coller à l’ambiance et au thème proposés. Les vues d’ensemble et les détails sont finement réalisés.
Bref, je trouve le tout magnifique et cela fait bien longtemps que j’affectionne les travaux de notre cher auteur.

.
Voilà, cela va sans dire que j’attendais plus qu’impatiemment la sortie de ce premier tome pour voir un peu ce que Monsieur avait dans le ventre, et j’adhère totalement.

.
Le seul souci réside à se dire « quoi, la BD est déjà terminée ? Mais à quand le prochain tome ?! » Et bien, presque sans souci, on peut dire que le tome 2 est déjà réalisé et qu’Arthur de Pins a déjà des idées sur le tome 3. Il sait aussi comment l’histoire va se terminer mais ne sait pas de combien de tomes la série se composera.
.
.

)°º•. Arthur de Pins est un jeune homme né en 1977 en Bretagne. Il a été publié dans le magazine Spirou, Max et Fluide Glacial. On le connaît essentiellement pour sa série à très grand succès, Péchés Mignons. Il est également l’illustrateur de certains « Osez… » et de l’anti-kamasutra à l’usage des gens normaux en collaboration avec Maïa Mazaurette.
Le site d’Arthur de Pins.

Le superbe site web  de Zombillénium est à découvrir si vous ne l’avez pas encore fait (han, pas bien)
Si le tome 2 est sorti un an après ce premier volume, le tome 3 de Zombillénium a fini par suivre !
.
.

Post it personnel pour mon chéri : cette BD est à moi. A-m-o-i !
C’est simple, regardes, j’y ai écrit mon nom dessus.

.

———————————–~*

.
.

Souvenir lié à ma lecture : « mais le 27 août, c’est dans trop longtemps ! « 

.

.
.

Pics : Dupuis ©

GOLDMAN William – Princess Bride : Le grand classique du conte de grand amour et de grande aventure

24/07/2010 7 commentaires

.

Titre : Princess Bride
Auteur : William Goldman
Plaisir de lecture Livre fantas… tique

.

Dans un lointain pays, se trouve la ferme où habite Bouton d’or : très jolie mais quelque peu nombriliste. Par jalousie de l’intérêt de la comtesse porté à Westley, le garçon de ferme, elle décide d’en tomber amoureuse. Ce dernier part en Amérique pour faire fortune et promet à notre princesse de venir la rechercher. Cependant, le vaisseau sur lequel il a embarqué a été intercepté par celui du Pirate Robert et est déclaré pour mort.

A la suite de ce tragique événement, Bouton d’or accepte la demande en mariage de la part du prince Humperdinck. Ce dernier, antipathique à souhait et aux mœurs étranges souhaite déclencher une guerre contre ses voisins. Au même instant, Bouton d’or se fait enlever par un trio de brutes. Seul un mystérieux homme pourra la délivrer. Et ce n’est que le début des aventures.

.
.

)°º•. Histoire

Le quatrième de couverture donne le ton : « un récit de duels à l’épée, de bagarre, de torture, de poison, d’amour, de haine, de vengeance, de géants, de chasseurs, de méchants, de gentils, de serpents, d’araignées, de monstres, de poursuites, d’évasions, de mensonges, de vérités, de passion et de miracles. »

Avec une telle promesse, il aurait été idiot de passer à côté d’une histoire pareille !

Ce conte a été écrit par S. Morgenstern voilà fort longtemps et de manière pompeuse. Heureusement, le texte a subi des découpages dans le lard grâce à William Goldman pour nous offrir le meilleur.

Bouton d’or, notre princesse égocentrique et capricieuse se fait enlever par une troupe mal troupée. Inigo, un bretteur hors pair, ne vit que pour venger son père ; la majorité du temps, il est accompagné par un balourd affectueux répondant au nom de Fezzik. Ces deux travaillent sous la coupelle de Vizzini, leur chef tyrannique. N’en reste pas moins, le prince Humperdinck qui se révèle antipathique à souhait. Son plus grand loisir est de tuer des bêtes qu’il a fait enfermer dans son zoo de la mort.

.
.

)°º•. En écriture

Venons au plus intéressant, cette « œuvre combinant comédie, aventure, romance et fantasy » est à découvrir pour le jeu de Goldman. Le comique de situation est le maitre mot.

Pour commencer, et afin de nous expliquer le pourquoi du comment de son découpage, William Goldman intervient dans les récits sous la forme de longues loooongues parenthèses. Ses coupures régulières sont généralement inadéquates, répétitives et… comiques. Dans ces parenthèses, il y explique que telle ou telle scène se passe avant/après l’invention de tel objet ou le déroulement de tel événement. Comme si savoir que le sourire colgate blancheur fut inventé avant la passoire ait une importance capitale dans la prise en otage de Bouton d’or…
.

Bien qu’un poil agaçantes au début, on se prend vite au jeu des parenthèses du simple fait qu’elles sont présentes pour traiter l’intemporalité des contes.

Par ailleurs, Goldman nous fait hautement savoir, et ceci en une parenthèse de plusieurs pages, qu’il a inventé une suite à la scène magistrale que Morgenstern a soigneusement coupée. Mais oui, qui ne serait pas curieux de savoir ce qu’il se passe lors d’une nuit entre deux de nos personnages qui promet d’être torride ? C’est donc tout naturellement, qu’il nous conseille de demander son récit à sa maison d’éditions. D’une part, pour tout savoir dudit spectacle enflammé dont nous prive Morgenstern, et d’autre part, juste pour importuner sa maison d’éditions qui n’a rien voulu savoir et n’a pas voulu que cette partie inventée par Goldman soit rattachée à l’histoire de Morgenstern lors de la publication du livre

.
Pour le récit, vous aurez le droit à des scènes très rythmées, des interludes avec le portrait de nos brutes Fezzik et Inigo qui vous paraitront alors attendrissants mais néanmoins marrants. Des métaphores très parlantes, notamment avec l’entrainement à l’étranglement de la part d’un des personnages… qui s’entrainera sur des saucisses géantes. Et bien évidemment, les détails des batailles à la minute ou au geste près. Votre lecture vous sera facilitée, grâce à l’utilisation de la numérotation, du type : a, b, c et 1, 2, 3.

Ce roman est une parodie gentille des histoires d’amour, des contes et des légendes. Sans attrition aucune, les profils de la belle princesse, du courageux prince et des brutes brutasses seront mis plus qu’à mal. Bref, vous l’aurez compris, cette histoire va être la tribune d’un tout très théâtral et déjanté à souhait. Indubitablement, ce récit serait morne s’il n’avait pas été largement arrosé d’une large dose de cucuteries, de collant et de liquoreux. Attendez-vous à des surprises de taille avec Goldman.

.
.

)°º•. Les bonus

Concernant les introductions, j’ai trouvé l’idée sympathique d’y introduire une spéciale « 25 ans » avec les secrets de la réalisation de l’adaptation cinématographique. J’ai d’ailleurs gagné un beignet et un croissant (page 7) puisque je ne lis pas ce livre car j’ai entendu parler ni même vu l’adaptation cinématographique.

Ces introductions peuvent paraître longues – et elles le sont ! – mais Goldman donne déjà beaucoup en nous racontant tout cela et il serait lourdaud de passer à côté ! A contrario, la partie du bébé de Bouton d’or après notre récit principal – elle-même affublée d’une introduction conséquente – fait très « surenchère » et aurait du avoir l’immense privilège d’être… supprimée.

Notre roman est paru pour la première fois en 1973. Il a été adapté par Rob Reiner en 1987 (sur un scenario de Goldman himself, bien sûr). Apparemment, une grande partie des lecteurs de ce roman sont premièrement des spectateurs de l’adaptation cinématographique. Et ne me demandez point mon avis, je n’ai pas vu le film.

.
.

)°º•. Biographie

Né en 1931 et décédé en 1998, William Goldman a eu une vie bien remplie… Il a publié plusieurs romans, mais a écrit également trois pièces jouées à Brodway et quelques scénarios, ainsi que ses mémoires concernant sa vie professionnelle à Brodaway et Hollywood.
L’adaptation cinématographique de Princess Bride a été nominée deux fois et a reçu les prix du public au festival international du film de Toronto en 1987 et celui du meilleur fim fantastique et des meilleurs costumes.

.
.

)°º•. Extrait

.

.

————————————————————————~*

..

Ce livre a été apprécié en lecture commune avec Laure & Eirilys.

.

Souvenir lié à ma lecture :
Les énormes découvertes que nous faisons lorsque nous partageons nos lectures avec d’autres passionnés, sans oublier les pronostics improbables 😀

.

.
Lu aussi dans le cadre du challenge « Les Coups de Coeur de la blogosphère ».


..

Pics : #1 Princess Bride par AcuteCat ; #2 Princesse Bride par Dave McClellan ; #4 Une couverture du livre ; #5 Princess Buttercup par KingMukatan ; #6 Portrait du mystérieux homme ; #7 Carte du pays #8 La princesse sauvée

.

HOLSTEIN Eric – Petits arrangements avec l’éternité

10/02/2010 12 commentaires

.

Petits arrangements avec l eternite HolsteinTitre : Petits arrangements avec l’éternité
Auteur : Eric Holstein
Plaisir de lectureetoile 3 Livre sympa

.

Aujourd’hui, ou presque. Paris. Ils vivent heureux. Eugène s’extasie devant les acquisitions d’art de sa nouvelle demeure. Grace s’admire le silicone de seins refaits à neuf ; mais en mieux. Slawomir cuve sans aucun doute un Lafite Rothschild à l’ombre de son pont. Sauf que… Grace n’a pas pu s’empêcher de révéler leur petit secret à Lashandra, son ex golden boy indien. Et lui, veut être de la partie. Question emmerdement, Grace se pose là. Eugène ne supporte plus son ex et Slawomir est près à cracher sa goulée. Les voilà traqués par les Gin Ko Shikari qui rêvent de les éradiquer, ils font face à une secte de javellisés à l’éther et les ancêtres se réveillent. Bienvenue chez les vampires holsteiniens !

.
.

)°º•. Eugène traine sa peau d’appartement en appartement. Il a un goût prononcé pour l’Art peinturesque. Il choisit ses demeures en fonction de leur prestige : bien souvent quand ses propriétaires sont absents. Il découvre parmi les trésors cachés, une superbe machine à écrire rose. C’est le coup de foudre, il la vole. C’est d’ailleurs grâce à ses écrits que nous pouvons lire ce livre… Il vivait une vie heureuse avant que Grace ne réapparaisse encore une fois dans son sillage. Grace, c’est la femme de la campagne, venue à la ville pour démontrer son talent et qui finit par vendre ses charmes. Eugène l’a alors révélée et commence un long calvaire de devoir la supporter, car « l’éternité c’est long, surtout vers la fin ». Siliconée puissance dix, Grace a révélé leur mystère commun à son plein-de-pognon actuel. Lashandra, indien d’origine et épilé des valseuses de son état, veut être dans le coup. Et quoi de mieux d’être prêt à tout pour obtenir l’inimaginable.
.

Nos deux compères sont donc obligés de soutirer un peu d’aide de l’Ancien, Slawomir. Ce dernier ne s’intéresse qu’à la boisson de (très grande) qualité. Il cuve généralement sous le pont, la nuit et radote toujours les mêmes inepties quant à la fausse découverte de l’héliocentrisme par son grand concurrent, Copernic.
.

Histoire de corser le tout, ils vont être attaqués par les Gin Ko Shikari, littéralement les tueurs d’ombre, une secte hindoue décidée à éradiquer les vampires. Sur ce problème-là, s’ajoute des vampires d’autres lieux, qui se shootent à l’Ether et qui sont rappelés par les Ancêtres, eux-mêmes réveillés par la couillonnade de Grace. Ça promet !
.

Oui, vous l’aurez compris, cela promet pas mal d’actions : des bagarres dans tous les coins, des courses poursuites qui n’en finissent plus et des plans et stratagèmes dans tous les sens. Qu’on le sache, les bagarres sont un tantinet répétitives et tiennent en beaucoup de pages. Sincèrement, elles ne servent pas du tout la plausible dynamique du récit. Quand à l’intrigue, elle est relativement passable. Ne vous attendez à une histoire gargantuesque d’imagination, les vampires holsteiniens sont peut-être un peu « nouveau genre », mais c’est bien tout. Le côté loufoque n’est pas très réussi, j’ai eu la chance de connaître et de lire du Christopher Moore et son sot de l’ange. A côté de ce petit bijou humoristique et farfelu, Holstein n’arrive qu’à la deuxième place et loin derrière. Quant à la fin, je la trouve trop grandiose, du too much qui finit en « pan dans ta gueule », dommage.
.

Petits arrangements avec l eternite Holstein jacquette

.
.

)°º•. La stéréotypie des personnages n’aide en rien à leur attachement.
D’accord, Eugène éveillé dans le début du vingtième siècle est un argoteur de première, quelque peu amateur d’art mais sans aucun doute profiteur. Grace, née vampire dans les années 30 utilise son côté garce et son côté bombé façon silicone pour harponner les crésus. Slawomir est un clochard alcoolique qui tourne encore autour du principe que la Terre est au centre de l’univers ; et enfin Eddie qui se désigne lui-même par son unique aspect bestial.
Alors oui, leur stéréotype est clairement handicapant.
Ceci dit, ma toute petite préférence va à Maximilien : vampire très imposant de pas son physique et son aura noire et impénétrable ; il est, en sus, plutôt grande gueule et sûr de lui. Un vampire qui impose de toutes ces manières ne peut que forcer mon respect… et obtenir mon admiration.
.

Cependant, les vampires holsteiniens sont un peu nouveau genre, car ils…
– ne sont pas sexy : ils rotent, pètent et cuvent leur alcool,
– ne sont pas morts, mais bien vivants et immortels,
– ne dorment pas dans des cercueils à longueur de journée,
– ne craignent pas les crucifix, ni l’ail et pas spécialement la lumière,
– ne se nourrissent pas de notre sang mais de nos émotions et souvenirs,
– sont plus rapides et plus forts que les humains,
– naissent « humain » avec un potentiel pour devenir vampire ou non.

.
.

)°º•. En ce moment (et ce, depuis plusieurs mois), les « vampires » sont un instrument marketing… ayant le vent en poupe. Le grand tort que je reprocherai au livre d’Holstein est finalement d’utiliser « forcément Paris », car « forcément Paris », c’est forcément le « lieu saint » des vampires. La place « in », la place « obligée ». Sauf qu’on aurait pu s’en passer. A ceci est couplé, un certain devoir d’y intégrer des grands noms dans les vampires. Le procédé est déjà connu et on n’en a quelque peu abusé : les vampires peuvent être des gens anonymes, non ?
.

Le livre est lui aussi un peu stéréotypé : l’histoire est narrée car ils sont les récits d’Eugène.  C’est un roman raconté à la première personne par le protagoniste. D’accord, certains lecteurs ont adoré mais pour ma part, j’ai trouvé le style trop racoleur et limite ennuyant. Nous y est livré, des confessions un peu mi-figue mi-raisin, raplapla et prévisibles. Le rythme est tout simplement bancal.
.

Venons à la partie la plus détestable de mon point de vue. Ce roman est-il un dictionnaire des expressions familières ? J’ai carrément failli décrocher dès les premières pages. En plus du vocabulaire dépassé et vulgaire, Holstein truffe son histoire d’un argot facile et des expressions « qui tuent » de jeunz.
Bref, ce roman, c’est quand même un « trop plein » : plein d’argot, plein d’ironie, plein d’humour pas drôle (même au 26e degré), plein de Christopher Moore mal copié.
Ceci dit, trouvons un point positif : le roman est composé de chapitres relativement courts, chouette, du coup, il se lit relativement vite !
.

Bref : c’est un roman avec une version de vampires qui diffère un peu mais pas assez creusée ; sans une intrigue formidable, avec pas mal de bagarres si vous aimez le genre. Il se lit bien pour passer un peu de bon temps mais ne comptez pas sur lui pour entrer dans votre panthéon personnel littéraire.

.
.

Des bagarres, il y en a. De l’intrigue pas folichonne aussi. Mais on peut y ajouter également, de l’argot à ne plus en finir, des vampires nouvelles génération qui ne craignent ni les crucifix, ni l’ail et encore moins la lumière.
Dommage que le concept des mangeurs de souvenirs & d’émotions n’ait pas été un poil développé, dommage que les vampires soient malgré tout coincés dans leur propre portrait, dommage que le livre ressemble à un dictionnaire des expressions familières. Sinon, cela peut passer pour un bon roman de « feuilleton », un poil décalé.

.
.

)°º•. Co-responsable du site ActuSF, Eric Holstein n’est pas inconnu du milieu, au vu de ses quelques nouvelles publiées ici et là. Avec « Petits arrangements pour l’éternité », il signe son premier roman chez Mnémos.

 

Faut comprendre qu’on n’est pas des tueurs. On ne se nourrit pas de votre sang mais de votre temps. De vos instants. En fait, on ne vous fait même pas mal. L’analogie est sans doute un peu approximative, mais je n’en vois pas de meilleure. Et puis soyons réalistes. Vous imaginez sérieusement qu’on pourrait vivre depuis si longtemps parmi vous en laissant derrière nous un tas de cadavres exsangues ? Ou pire, si toutes nos victimes devenaient des bêtes assoiffées de sang ? C’est ridicule.

.

Les halos que vous exsudez sont des fanaux qui colorent la nuit des émanations de vos émois. Le sang de la colère, l’incarnat de la gêne ou le carmin de la passion, le noir de la haine, le vert opale de l’ennui, le violine de la peur qui vire à l’indigo sombre lorsque vient la terreur. Celle, par exemple, que nous vous inspirons quand nous vous attaquons. C’est elle que l’on voit s’emparer de vous, teinter votre nimbe avant que nous ne plongions dans votre cou pour humer les instants que nous vous dérobons.

.

————————————————————————~*

.

Critic Blog, Mes Imaginaires (SBM), Journal semi-littéraire (Angua) ont aussi affaire avec ces vampyres.
.

.

.

Lu dans le cadre du Challenge 1% littéraire et celui du Dark Side Challenge.

.

.

ANTHONY Piers – Lunes pour Caméléon

30/10/2009 4 commentaires

.

Titre : Lunes pour Camélon (Xanth, tome 1)
Auteur : Piers Anthony
Note : Livre à découvrir
Tome 2, tome 3, tome 4

.
Bink est un homme comme les autres. Ou presque. Agé de 24 ans, nous apprenons qu’il est à la veille de se faire exiler. En Xanth, condition nécessaire pour que les natifs continuent d’y vivre au-delà de leur vingt cinquième année : posséder un don. Cependant celui de notre cher compagnon ne s’est toujours pas révélé. Pour garder l’amour de sa vie, Sabrina et sa patrie, Xanth, Bink est prêt à tout. Même à partir sur des sentiers inconnus pour rejoindre le bon magicien Humpfrey qui pourrait l’aider dans sa révélation. Avec la trouille au ventre et armé d’une grande motivation, Bink chemine au travers les bibiniers, les raizinzins et autres cyprès detoimondieu… Mais il n’est pas au bout de ses surprises. Xanth, empreint de magie est peuplé de créatures magiques… pas piquées des vers !

.
.

)°º•. Xanth, en pleine fantaisie.

Bon, quand tu lis du Xanth, on dit que t’es dans la light fantasy.

Oui, une étiquette. Mais ce qui est important, c’est qu’il y a plein de créatures. Mais plein de chez plein.

En Xanth, la magie est particulière mais… banale. C’est même pire, tout être humain n’ayant pas de pouvoir magique ne peut pas vivre au delà de ses 25 ans et se voit vulgairement éjecté en Vulgarie. Les personnes peuvent révéler des dons qui peuvent être très forts (c’est le cas, notamment, des magiciens) et d’autres, des dons un peu… inutiles : je citais changer la couleur de l’urine, mais cela peut être faire flétrir et mourir une feuille, produire l’odeur du lait tourné ou faire jaillir du sol un rire dément.

Le roman commence très fort puisque nous sommes plongés directement dans cet univers… en y apprenant la sentence de Bink. Il fait alors le choix de partir chez le bon magicien Humpfrey pour qu’il l’aide à trouver son don et subséquemment, pour rester à Xanth avec Sabrina, l’amour de sa vie. Idéalement, tout devrait se dérouler sans encombre. Sauf que… les plans géographiques ont changé, on ne se débarrasse pas si facilement d’un centaure énervé, en échange d’un couchage on se retrouve quelques fois juré dans un procès de village et on rencontre tout un tas de monde qu’on aurait préféré ne pas croiser.

.
.

)°º•. Bien belle brochette

Bink, notre Sans-Don-de-presque-25-ans est bien déterminé à positiver. Certes, il n’a pas de don, mais a bien du mal à se trouver d’autres qualités. Il essaye de faire le nécessaire pour rétablir une situation stable de jeune héros et de potentiel futur mari génial auprès de sa donzelle. Cependant, la vie n’est pas si facile et Bink s’entremêle les idées : il a beaucoup de mal à appréhender tout modèle féminin qu’il soit. Comment se projeter dans l’avenir quand sa seule quête est d’arriver chez Humpfrey ?
.
Même si les autres lecteurs ne l’ont pas ressenti, moi, Bink et bah, il m’énerve dans sa quête de la femme-mariée-parfaite et de ses sauts dans le futur pour savoir comment elle deviendra chiante et comment il y survivra. Après, il est tout aussi touchant dans son approche bancale avec elles. Somme toute, il s’agit d’un bon gaillard avec un bon fond, et finalement, cela suffit largement. Quelque couardise sera vite supprimée par son envie de faire bien. Auprès de tout et de tout le monde… car il en rencontre, du monde. Beau, hum…
Commençons par les femmes. Qu’elles s’appellent Sabrina, Iris la sorcière, Fanchon, Dee ou Wynne, Bink ne sait tout simplement pas les gérer. Quand elles ne sont pas réellement moches (comme Fanchon, mais pourtant terriblement intelligente), elles sont soit très belles… soit elles usent de leurs dons d’illusion. Comment déterminer le vrai du faux ? Et si finalement, la beauté était un critère secondaire ? Car ces donzelles, il faut les supporter. Elles n’ont pas leur langue dans leur poche, sont caractérielles ou quelques fois très bêtes. Les femmes, pour Bink, sont une grande énigme. Bilan ? Elles lui donnent du fil à retordre et le voir si embarrassé et empêtré est relativement… comique !

Après, bien sûr, vous avez des hommes. Et des méchants.

Du genre, Trent, le mauvais magicien. Des pouvoirs maléfiques, une envie de conquête, et puis un bannissement. Quitter Xanth, c’est considéré les gens comme morts… quoique. Il a l’air bien vivant, et terriblement… méchant.

Par la suite, il y a les magiques.

Nous y croisons un couple de centaures, Chester & Chérie. A sang chaud ou exquis bonbon, ces deux-là ne sont pas prêts de passer inaperçus. Au même titre que le Château Roogna qui a bien l’air de mener sa vie tout seul. Evidemment, on y croisera une foultitude d’êtres comme vous les aimez : des basiliques, des dragons, des harpies, des licornes, des mandragores et la non moins attachante Manticore du château du bon magicien Humpfrey.

.
.

)°º•.  D’un conte

Un roman. Une aventure à chaque chapitre : beaucoup de rencontres. On leur dit bonjour, on leur fait la bise et on repart… dommage ? Le rythme est plaisant, on rentre facilement dans le livre.

Ce qui caractérise vraiment ce livre est le côté fendard. Il reste léger… et c’est d’autant plus appréciable : on goûte les chapitres et on les aime. Selon les situations, l’humour est plus ou moins présent : un dosage savant. Est étroitement lié à l’humour, le jeu de Piers ANTHONY avec ses personnages : ils sont bancals, attachants, un peu vicieux et rigolards, ce qui rajoute une sacrée dose d’épices dans cette histoire.

Enfin, et non des moindres, l’histoire est truffée de calembours, des jeux de mots, des mots valises et d’autres, inventés. Et croyez-moi, la traductrice a tenu la route !

Ils sont quelques fois faciles, d’autres fois tirés par les cheveux, mais les jeux de mots m’ont ravie. C’est simple, je me suis largement bidonnée. Nous pouvons trouver entre autres : lézarve, mite-railleuse, raizinzin, le bibinier, le cresthon, le lassaule-pleureur et d’autres phrases du genre « Rien Nasser de courir », « Tel qui rit vendredi, dimanche pleure Râ », « très sphinx nitouche ». Mon préféré reste le « cyprès detoimondieu ».

Et à tous ceux et celles qui se permettraient des rapprochements du genre… ça ressemble à du Terry Pratchett ou à du Catherine Dufour, je dirai « que nenni ». Lisez et vous comprendrez 🙂

Vous l’aurez compris : une histoire fraiche, légère, humoristique et … magique. Que du bon !

.
.

)°º•. Alors

Piers ANTHONY est un écrivain américain, né en 1934. Ses œuvres les plus connues restent (les livres magiques de) Xanth.

Malheureusement pour nous, pauvres francophones ;  A l’heure actuelle, seuls… NEUF tomes d’origine sur trente six existants ont été traduits et publiés en français (37e en cours d’écriture). La première édition appartient aux Presses Pocket, sous le nom de «les livres magiques de Xanth ». Milady, en 2009, s’applique à les rééditer au format poche. De disponibles :
Lunes pour Caméléon, tome 1
La source de magie, tome 2
Château-Roogna, tome 3
L’(A)ile du centaure, tome 4
– Amours, délices et ogres, tome 5
– Cavale dans la nuit, tome 6
– Dragon sur piédestale, tome 7
– La tapisserie des gobelins, tome 8
– Un golem dans le potage, tome 9

A ce jour, les vingt-trois autres restent disponibles en anglais.

A noter que le cycle a été adapté en jeu vidéo pour PC sous le titre Companions of Xanth, sous Legend Entertainment en 1993.

.

.

—————————————————-~*

.

La lecture de ce livre s’est réalisée dans le cadre du Cercle d’Atuan : Arutha, Iani, Olya, Ryuuchan, Spocky, Tigger Lilly, Tortoise.
Chez Biblioblog, retrouvez l’avis de Coeur de Chêne
.

MOORE Christopher – Le sot de l’ange

10/06/2009 8 commentaires

.

Titre : Le sot de l’ange
Auteur : Christopher Moore
Plaisir de lecturecoeur notation Livre avec entrée au Panthéon

.

C’est tout Pine Cove, petite bourgade de Californie, qui s’active pour les préparatifs de Noël. En ces quinze derniers jours avant la date, Pine Cove se dédie à une joie commune, par la générosité envers autrui. Cette année, c’est l’immonde agent immobilier, Dale Pearson, qui endossera le costume de Père Noël.

Lors d’une petite altercation entre Léna Marquez et lui, Dale Pearson reçoit un coup fatal de pelle de la part de son ex-épouse. Joshua Barker, 8 ans et déjà en retard pour rentrer à la maison, assiste aux faits et voit le Père Noël passer l’arme à gauche.

C’est alors que toute la ville s’en mêle et le tout dérape: Tucker Case qui passait dans le coin, aide Lena Marquez à cacher son crime et lui présente sa chauve-souris géante végétarienne. Théophile Crowe, shérif de Pine Cove à ses heures perdues doit enquêter sur l’affaire et simultanément surveiller sa femme Molly Michon, schizophrène de son état, se prenant toujours pour une guerrière du désert et ayant arrêté ses médicaments.  Quant à Joshua, conscient que la mort du Père Noël entraînera une absence de cadeaux, formule un vœu à l’adresse de Dieu afin de faire revenir à la vie, le Père Noël échu. Notre grand copain, Ange Gabriel, assoiffé de réussite dans le vœu humain, chercher à réussir le voeu formulé de la part enfant et passant dans le coin, se dit que finalement, les Cieux lui sourit. Cependant, il n’est pas aisé ni même donné à tout le monde de réanimer un mort sans aucune conséquence.

.
.

)°º•. Là, vous avez compris, avec ce décor planté, cela relève d’une belle m*rde !
Ce livre est tout simplement poilant. On se retrouve en lecteur ricanant du génie de l’histoire. C’est une réussite totale, une merveille d’humour déjanté et saugrenu (et j’en arrêterai là pour les superlatifs).
.

Voilà enfin un livre où on assiste à un véritable retournement ironique des contes de Noël.  Christopher MOORE brise les conventions de la merveilleuse nuit de Noël, il met à mal les clichés de cette période, et on adore ça ! Il se base énormément sur l’imagerie de Noël que nous avons tous et décline le tout grâce à un jonglage rire/horreur.
.

L’auteur est un fou dangereux. Les règles du jeu sont simples: on éclate de rire… et on ne prend rien au sérieux. On se délecte du jeu de Moore qui met en place tous les petits éléments de sa version de conte de Noël. Sans oublier que le délire s’étend bien évidemment jusqu’au chapitrage du bouquin.
Le style est fluide et nous entraîne dans cette mouvance sans dessus dessous. L’action se divise en une multitude d’épisodes et on tourne les pages fébrilement pour savoir la suite, vite, toujours plus vite. Seulement 256 pages pour pénétrer dans cet univers frappadingue et très vite on referme le livre avec la 4e de couverture. Et là, la seule réflexion qui nous formulons, s’avère être un onomatopée: « waouh!« 

.

Apparemment, il y aurait quelques incohérences de traduction effectuée par Luc Baranger; mais elles ne m’ont absolument pas sauté aux yeux. Le tout est tellement bien enlevé qu’on reste dans l’histoire, sans se préoccuper de tout cela.

.
.

)°º•.  Les personnages du bouquin sont issus des autres tomes de Moore, que ce soit L’agneau, Le Lézard lubrique de Melancholy Cove ou La Vestale à paillettes d’Alualu. Pour la plupart, ce sont des personnages- archétypes. Alors en ‘ »vrai », cela donnerait des personnes atypiques mais épatantes. Mais « sans rire », Moore nous sert une belle brochette de tarés doublée d’une équipe de bras cassés. Non, franchement, rien que les personnages valent le déplacement.
.

Commençons par Dale Pearson. Agent immobilier de Pine Cove et ex mari de Léna Marquez, sa dernière grande prestation sera de jouer le Père Noël qui retrouvera vite la terre. Léna Marquez défend la cause des plus démunis, par tous les moyens. Elle se retrouve vite dépassée et s’appuiera sur l’aide improbable que propose Tucker Case. Ce dernier est l’admirable possesseur d’une chauve souris géante, parlante et végétarienne.
.

On trouvera également un couple mal assorti avec Théophile Crowe, flic looser, fumeur accroc à la marijuana et pourtant mari flegmatique de la célèbre Molly Michon. C’est ancienne starlette de série B se prend toujours pour l’amazone des terres inconnues, son dernier rôle. Cependant, cette ex Kendra n’a qu’une envie, tuer des mutants des sables.
.

Bien sûr, on retrouvera Joshua Barker qui formule un vœu de retour à la vie et notre grand sot d’Archange Gabriel.

.
.

)°º•. Biographie (présente sur la quatrième de couverture)
Né dans l’Ohio en 1957, Christopher Moore, qui aime l’océan, le polo à dos d’éléphant, les émissions télévisées sur les animaux et les crackers au fromage, a étudié l’anthropologie et la photographie au Brooks Institute of Photography de Santa Barbara — où il écrira son premier roman, Practical Demonkeeping, publié en 1993. Après avoir passé quelques années dans une forteresse perdue sur une île inaccessible du Pacifique, il s’est récemment établi en Californie. « Si jamais il y a un auteur plus drôle dans le coin, qu’il s’avance d’un pas. » Playboy

.
.
.

)°º•. Extraits

¤ L’avertissement écrit par l’auteur :

Si vous comptez offrir ce livre à votre grand-mère ou à un gamin, sachez qu’il contient des jurons, de subtiles descriptions de cannibalisme, ainsi que des scènes de rapports sexuels entre des personnages dont l’âge moyen tourne autour de la quarantaine. À bon entendeur, salut !
.

¤ Je trouve que les premières lignes du livre donnent le ton :

L’esprit de Noël s’immisça dans Pine Cove. Sournoisement. Comme un truc pitoyable. Sous la forme de guirlandes ou de rubans que l’on accroche à pendouiller, de cloches de traîneau, de lait de poule ‘ qui passe par-dessus bord, d’odeur entêtante de sapin et de menaces de sinistres réjouissances, telle la perspective de faire la bise, sous une boule de gui, naturellement à quelqu’un qui souffre d’un bouton de fièvre.
Avec ses édifices de pseudo-style Tudor (tous outrageusement retapés façon villégiature au charme désuet), ses loupiotes clignotantes dans les arbres bordant la rue Cypress, sa fausse neige dans les coins de chaque vitrine, ses Pères Noël miniatures, ses bougies géantes illuminées sous chaque réverbère, Pine Cove s’offrait en pâture aux troupeaux de touristes en provenance de Los Angeles, de San Francisco et de la Grande Vallée, tous contaminés par la fièvre acheteuse, et en quête d’une véritable émotion commerciale. Alors que Noël se profilait (plus que cinq jours à attendre), Pine Cove, véritable ville miniature de la côte californienne, où le nombre de galeries d’art supplantait celui des stations-service, et celui des officines de dégustation de vin le nombre de quincailleries, semblait aussi avenante qu’une Miss Beauté de comice agricole bourrée comme un coing. La fête de la Nativité arrivait, accompagnée cette année de l’Enfant roi, car l’une comme l’autre étaient grands, inévitables et miraculeux. À vrai dire, Pine Cove n’en espérait qu’un sur les deux.
Ce qui ne signifie pas que les habitants n’étaient pas pénétrés de l’esprit de Noël. Les deux semaines qui précédaient l’événement, ainsi que les deux semaines qui le suivaient, déversaient une sympathique avalanche sonnante et trébuchante dans les tiroirs-caisses de la ville, car depuis la fin de l’été les touristes se faisaient rares. Alors, chaque serveuse épousseta son bonnet de Père Noël, posa sur sa tête une paire de merrains de daim factices et s’assura d’avoir quatre stylos en état de marche dans la poche de son tablier. Les employés des hôtels se préparèrent à affronter le déferlement de réservations de dernière minute pendant que les femmes de ménage troquaient leurs habituels déodorants domestiques à la putride senteur de poudre pour bébés contre des bombes au parfum plus festif, mais plus putride encore, à l’odeur de sapin et de cannelle. À La Boutique de Pine Cove, sur la pile de sweaters ornés des affreux merrains de daim, on plaça un écriteau «Offre spéciale vacances» et on y inscrivit le prix… pour la dixième année consécutive.
.

¤ Et le premier chapitre est disponible en lecture,  ici.

.

.

PRATCHETT Terry – Les annales du Disque-Monde ~ Eric, tome 9

14/02/2009 10 commentaires

.

Titre : Eric (Les annales du Disque-monde, tome 9)
Auteur : Terry Pratchett
Plaisir de lecture :  Livre sympa peu s’en faut
La série

.

Eric est le plus jeune démonologue du Disque-monde mais aussi le moins pris au sérieux. Seul Rincevent apparait au sein du pentacle lorsqu’Eric, du haut de ses 14 ans décide d’invoquer un démon. Mal en pris à Rincevent de trainer dans le coin car Eric a quelques menus voeux à formuler – et à les voir exécutés – il veut seulement l’immortalité, la domination du monde et la plus femme de tous les temps. Rincevent tente par tous les diables de s’échapper mais conduit Eric et lui-même au travers de diverses aventures : la rencontre des adorateurs de  Quetzduffelcoatl, en plein coeur de la préparation quasi-similaire de la guerre de Troie, jusqu’à la création du monde, en passant par les enfers.

 .

Ce volet ressemble à s’y méprendre au troisième opus avec Rincevent, ce magicien plus qu’incompétent et le Bagage le plus terrifiant du monde. C’est toujours avec une grande joie qu’on retrouve ce presque-mage avec ses simagrées et son art inconditionnel pour la fuite. On visite le Disque-monde et même plus, et on s’amuse toujours autant de lire les péripéties de Rincevent, tout juste sorti des Basses-Fosses. Mention d’honneur au perroquet déplumé d’Eric qui est caustique  à souhait et m’a fait beaucoup rire avec ses trous de mémoire continuels exprimés par des « chaispasquoi ». Cependant, on pourrait se demander si ce roman en est vraiment un (aussi long qu’une nouvelle) et on en ressort tout de même un peu déçu. L’histoire possède des tours et des virages intéressants mais est néanmoins beaucoup trop rapide.

.

Dans le chaudron :
¤ La huitième couleur, tome 1
¤ Le huitième sortilège, tome 2
¤ La huitième fille, tome 3
¤ Mortimer, tome 4
¤ Au guet !, tome 8
¤ Le faucheur, tome 11
¤ Mécomptes de fées, tome 12
¤ Les petits dieux, tome 13
¤ Nobliaux et sorcières, tome 14
¤ Le guet des Orfèvres, tome 15
¤ Accros du roc, tome 16

.

CITRIQ

.