Sorel & Mosdi – L'île des morts
.
Titre : L’île des morts
Auteurs : Guillaume Sorel & Thomas Mosdi
Plaisir de lecture : Livre à oublier
.
Un jeune peintre sans le sou reçoit la visite de son propriétaire Monsieur Crosier. En l’échange de trois mois de loyer, ce dernier récupère l’un de ses tableaux. Le vieil homme semble bien mystérieux. Un message anonyme, adressée à Marge, la compagne de l’artiste, attise cette méfiance.
.
.
)°º•. A l’origine de cette bande-dessinée se trouve le tableau « L’île aux morts » d’Arnold Böcklin. Il représente une île au coucher de soleil où accoste une embarcation conduite par Charon le guide des morts. A la proue, se tient un défunt dans son linceul, qui regarde la crique où la chaloupe va débarquer. Cette île oppresse et renforce le sentiment de solitude avec l’île à moitié à l’ombre, les hauts cyprès rassemblés. Le peintre en réalisera cinq versions à partir de 1880.
.
A la recherche d’une île des morts, l’histoire tend à trouver une sorte de purgatoire. La bande dessinée est censée montrer un lien entre la vie et la mort, et surtout un passage entre les deux. On assassine, on manipule, on ressuscite. Dès le départ, tout sera confus : pas de lieux, pas de date. Les personnages se mélangent de par leur physique.
.
L’œuvre fantastique, par la noirceur graphique qui s’en dégage offre une atmosphère malsaine, un peu lovrecraftienne. Les dessins sont torturés et gothiques à souhait. L’écarlate ponctuel qui couvre les pages est-il un choix esthétique, un point de repère ? J’y ai parfois vu une petite facilité.
.
.
)°º•. « L’île des morts » est peut-être un exercice de style (et de haute voltige graphiquement parlant) mais qui m’a réellement oubliée en bord de chemin. Initialement publiée en cinq volumes de 1991 à 1996, l’intégrale gagne à être lue d’une traite de par l’inégalité des tomes et la complexité de la trame.
.
Le début est assez mou et carrément hermétique. Le scénario flottant et la fin très nébuleuse n’ont pas pu me séduire : l’intrigue glisse doucement vers le délire. J’ai tenté dans un premier temps de m’accrocher, puis de lâcher prise. Mais même avec ces deux réactions vis-à-vis de l’intrigue, le puzzle est resté trop obscur pour moi.
De plus en plus impénétrable, je n’y ai pas vu de grandiosité dans ce récit. C’en est devenu inintelligible pour moi. Oui, j’ai souffert ; ma lecture fut un peu pénible.
.
Il n’en demeure pas moins que l’œuvre est atypique, qu’elle dégage même une « personnalité ». Loin des bandes dessinées aseptisées, Sorel & Mosdi proposent un vrai parti pris. Son grand succès des années 90 provient de / et convient aux lecteurs très concentrés.
.
.
« L’île des morts » de Sorel & Mosdi n’est pas un ouvrage facile à découvrir, à lire et à pénétrer. L’intrigue tend vers l’imbroglio et sera appréciée des lecteurs les plus motivés et sans aucun doute déjà attirés par les œuvres de l’un ou de l’autre auteur.
.
.
.
————————————————————————~*
.
Souvenir de lecture : Je l’avais gagné chez Sarah Livr0ns-n0us, pour les 3 ans de son blog (en 2011)
.
Ma lecture est la sélection du défi Valériacr0. Heureusement que Valeriane est allée gratter dans la terre de ma PAL car cette intégrale s’y détériorait depuis un moment.
.
Voici une participation halloweenesque pour ce jeudi, le « rendez-vous avec des créatures de la nuit ou entités démoniaques » : fantômes et revenants.
.
.
Une intrigue qui « glisse doucement vers le délire » peut avoir un certain charme… Mais si c’est aussi mou, hermétique, impénétrable et inintelligible, ça se complique 🙂
En tout cas, c'est comme ça que je l'ai ressenti...
Je ne sais pas trop quoi en penser. J’aurais peur de me perdre dans cette BD et en même temps ton billet aiguise ma curiosité!
Ahah c'est marrant :)
Arf, dommage que ça été une mauvaise expérience :(… En tout cas, je vais passer mon chemin pour ma part !
Il vaut mieux, je ne pense pas qu'elle te plairait.
Les dessins aurait pu m’attirer mais si l’intrigue ne suit pas au point de passer complètement à côté, je ne pense pas que ça me plairait. Surtout que je n’aime pas quand c’est trop obscur, j’aime bien comprendre ce que je lis 😀
Ah oui ? Alors qu'a priori, les dessins ne m'attiraient pas.
On va dire que ça en fait un de moins dans la PAL!
Tu as quand même été courageuse d’aller au bout malgré la souffrance.
Dommage pour le rendrez-vous manqué.
Cela peut arriver, il n'y a pas de drame non plus.
Oui clair!
Encore heureux que tout le monde n’aime pas la même chose 🙂
Je pense qu'on s'ennuierait vite...