RICE Anne – La saga des Sorcières Mayfair
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Titre : La saga des Sorcières Mayfair (Le lien maléfique, L’heure des sorcières, Taltos)
Auteur : Anne RICE
Plaisir de lecture : Livre fantas… tique
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Deirdre Mayfair est devenue folle depuis qu’on lui a retiré sa fille Rowan pour l’envoyer vivre à San Francisco, où elle a été adoptée par Ellie Mayfair. Aaron Lightner la surveille derrière la grille de la villa, comme d’autres avant lui, ont surveillé les membres du Clan Mayfair. De génération en génération, ces femmes se transmettent leur don. Rowan est la treizième sorcière.
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)°º•. Deirdre a été oubliée sur son rocking chair avec pour seule compagnie, celle de cet homme bien habillé. Rowan est éloignée de la famille pour lui épargner la malédiction de sa position de 13e sorcière. Elle est devenue brillante chirurgienne mais elle semble avoir un pouvoir de vie ou de mort sur les personnes. Son esprit cartésien le rejette totalement. C’est une véritable déconnexion cérébrale qui se produit : Rowan compartimente ses pensées. Elle sauve d’une bien étrange façon, Michael Curry ; qui deviendra son mari. Ce dernier est un pour moi une caricature de l’Irlandais gentil et aimant.
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Si la saga porte leur nom, c’est sans aucun doute parce que le Clan Mayfair est totalement hypnotisant. On y retrouve certaines caractéristiques de la Sorcière, comme la présence du sixième doigt pour certaines, mais autant oublier très vite le balai et le chapeau mité. Cette treizième sorcière porte 300 ans d’histoire sur ses épaules. A chaque génération, une seule sorcière aura un destin grandiose ou terriblement tragique. La généalogie est la pierre angulaire de ce récit.
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Les membres Mayfair sont nombreux – très ! -, j’y ai au moins relevé les noms de Julien, Katherine, Mary Beth, Stella, Antha, Suzette, Evelyne, Mona… les relations entre eux sont à découvrir au fil du récit ; et vous ne serez pas déçus avec le résultat de la consanguinité. Chaque personnage possède ses vices et ses forces, ils sont tous intimement liés. C’est la plume d’Anne Rice qui entre en scène avec cette faculté complètement saisissante pour nous donner l’impression qu’ils aient tous une personnalité approfondie. Certains personnages sont torturés, d’autres terriblement impressionnants. Le mystère enveloppe beaucoup d’entre eux. D’autres personnages tournent autour de ce Clan, notamment le Talamasca représenté par Aaron, un gentleman britannique plutôt bel homme. Il y a également ce très grand homme, M. Ash qui symbolise une infinie douceur. Et évidemment, le démon Lasher qui plane comme une ombre omniprésente sur la famille.
Les différents points de vue des narrateurs est une technique étonnante car nous avons parfois l’impression de lire une autre auteure qu’Anne Rice : ils changent de ton, de façon de s’exprimer et même de vision des choses. Et c’est terriblement bien rendu.
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Attirez-vous les foudres des sorcières Mayfair
et Dieu lui-même ne pourra rien pour vous.
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)°º•. La majorité de l’intrigue se déroule à la Nouvelle-Orléans. Souvent réputée comme étant le berceau de la Sorcellerie, et ce, pour diverses raisons. L’histoire baigne dans une atmosphère mystique des mieux rendues. Par ailleurs, la maison de First Street parait angoissante et presque vivante. C’est la maison où a vécu Anne Rice pendant quelques années. Les descriptions détaillées et fluides sont le résultat du pouvoir de l’écriture de cet auteur. Malgré la brochette des personnages, tout demeure très limpide. L’histoire des Mayfair n’est pas fastidieuse à pénétrer ; c’est même le must de cette histoire. Anne Rice nous tient en haleine.
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La richesse de l’intrigue m’empêche d’exposer ici tout le bien que j’ai pensé de cette saga sans spoiler les tenants et les aboutissants. Ce livre est complexe mais bien cadré : il se révèle être un friand pour le cerveau. La découverte de secrets bien gardés repose sur la compréhension du pouvoir et de la richesse du clan. L’héritage familial ne se base pas que sur l’aspect financier. Le mal n’est jamais loin, le récit devient oppressant. Morts, mensonges, manipulation sont les maitres mots. Du côté de la sexualité, l’auteur malmène nos idées et y détaille certaines déviances.
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Les tomes m’ont paru très inégaux : j’ai trouvé le premier exquis, le deuxième m’a moins plu ; la période qui a séparé mes lectures des tomes 2 et 3 m’a permis de mieux profiter de cet ultime volume. Le premier se concentre essentiellement sur l’Histoire du Clan ; nous sommes moins dans le rythme et plus dans l’exploration extraordinaire d’une telle famille. Le tome 2 est une course aux indices : on se focalise à la manière d’une enquête policière sur les poursuites, les drames et sur une traque en particulier. Il repose sur une partie de cache-cache grandeur nature. L’intrigue est tarabiscotée mais demeure plaisante. Le discours est également plausible, fortement étayé par des recherches documentaires. Le tome 3 met aussi en scène un autre personnage – pas une sorcière – et sur un succédané d’amour « Mayfair », un peu comme une marque de fabrique « made in ». La sorcière est à son honneur sur l’ensemble.
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Le côté suranné est travaillé, le style descriptif méticuleux. Le récit est tout sauf linéaire, ce qui permet d’envelopper le lecteur. Le rythme peut paraître terriblement lent à certains lecteurs, mais c’est aussi toute la force du récit car il encourage une intrigue très prenante. J’avoue que certains événement ne m’ont guère convaincue, mais c’est peu de choses au regard de l’intrigue envoutante et de l’imagination fertile d’Anne Rice.
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Si je ne devais tenir compte que des Sorcières Mayfair, ces écrits mériteraient d’entrer dans mon Panthéon de la lecture ; mais pour l’intrigue qui m’a moins plu sur les tomes 2 et 3, je ne peux pas être juste en déclarant un coup de cœur ; d’où la notation des cinq étoiles. Mais il est vrai que je conseille très fortement cette histoire à tout le monde.
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Avec la saga des Sorcières Mayfair, Anne Rice signe une histoire majestueuse. Sous sa plume vive, les sorcières se présentent au lecteur comme jamais auparavant. Entrez dans l’histoire du Clan pour découvrir l’insoupçonnable. Retenez votre souffle en tournant les pages… car vous n’êtes réellement pas au bout de vos surprises.
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Souvenir de lecture : Par deux fois, en 2010 et en 2012, j’avais noté Julien parmi mes 14 Valentins préférés. Lire cette trilogie est à réaliser, rien que pour ce personnage. Mais entre vous et moi, je suis bien contente qu’il ne soit que de papier..
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Voici une entrée pour le challenge Halloween. Cette lecture que j’avais recommencée cet été, m’a été choisie par Valeriane pour notre défi Valeriacr0 pour le mois d’octobre. C’est également LE livre que j’ai dévoré lors du marathon de lecture.
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Mon coin lecture (Karine) a aussi été soufflée par cet arbre généalogique.
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Pics : #01 par Ichigoso ; #02 par TaltosGirl16.
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