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HOLSTEIN Eric – Petits arrangements avec l’éternité

10/02/2010 12 commentaires

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Petits arrangements avec l eternite HolsteinTitre : Petits arrangements avec l’éternité
Auteur : Eric Holstein
Plaisir de lectureetoile 3 Livre sympa

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Aujourd’hui, ou presque. Paris. Ils vivent heureux. Eugène s’extasie devant les acquisitions d’art de sa nouvelle demeure. Grace s’admire le silicone de seins refaits à neuf ; mais en mieux. Slawomir cuve sans aucun doute un Lafite Rothschild à l’ombre de son pont. Sauf que… Grace n’a pas pu s’empêcher de révéler leur petit secret à Lashandra, son ex golden boy indien. Et lui, veut être de la partie. Question emmerdement, Grace se pose là. Eugène ne supporte plus son ex et Slawomir est près à cracher sa goulée. Les voilà traqués par les Gin Ko Shikari qui rêvent de les éradiquer, ils font face à une secte de javellisés à l’éther et les ancêtres se réveillent. Bienvenue chez les vampires holsteiniens !

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)°º•. Eugène traine sa peau d’appartement en appartement. Il a un goût prononcé pour l’Art peinturesque. Il choisit ses demeures en fonction de leur prestige : bien souvent quand ses propriétaires sont absents. Il découvre parmi les trésors cachés, une superbe machine à écrire rose. C’est le coup de foudre, il la vole. C’est d’ailleurs grâce à ses écrits que nous pouvons lire ce livre… Il vivait une vie heureuse avant que Grace ne réapparaisse encore une fois dans son sillage. Grace, c’est la femme de la campagne, venue à la ville pour démontrer son talent et qui finit par vendre ses charmes. Eugène l’a alors révélée et commence un long calvaire de devoir la supporter, car « l’éternité c’est long, surtout vers la fin ». Siliconée puissance dix, Grace a révélé leur mystère commun à son plein-de-pognon actuel. Lashandra, indien d’origine et épilé des valseuses de son état, veut être dans le coup. Et quoi de mieux d’être prêt à tout pour obtenir l’inimaginable.
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Nos deux compères sont donc obligés de soutirer un peu d’aide de l’Ancien, Slawomir. Ce dernier ne s’intéresse qu’à la boisson de (très grande) qualité. Il cuve généralement sous le pont, la nuit et radote toujours les mêmes inepties quant à la fausse découverte de l’héliocentrisme par son grand concurrent, Copernic.
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Histoire de corser le tout, ils vont être attaqués par les Gin Ko Shikari, littéralement les tueurs d’ombre, une secte hindoue décidée à éradiquer les vampires. Sur ce problème-là, s’ajoute des vampires d’autres lieux, qui se shootent à l’Ether et qui sont rappelés par les Ancêtres, eux-mêmes réveillés par la couillonnade de Grace. Ça promet !
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Oui, vous l’aurez compris, cela promet pas mal d’actions : des bagarres dans tous les coins, des courses poursuites qui n’en finissent plus et des plans et stratagèmes dans tous les sens. Qu’on le sache, les bagarres sont un tantinet répétitives et tiennent en beaucoup de pages. Sincèrement, elles ne servent pas du tout la plausible dynamique du récit. Quand à l’intrigue, elle est relativement passable. Ne vous attendez à une histoire gargantuesque d’imagination, les vampires holsteiniens sont peut-être un peu « nouveau genre », mais c’est bien tout. Le côté loufoque n’est pas très réussi, j’ai eu la chance de connaître et de lire du Christopher Moore et son sot de l’ange. A côté de ce petit bijou humoristique et farfelu, Holstein n’arrive qu’à la deuxième place et loin derrière. Quant à la fin, je la trouve trop grandiose, du too much qui finit en « pan dans ta gueule », dommage.
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Petits arrangements avec l eternite Holstein jacquette

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)°º•. La stéréotypie des personnages n’aide en rien à leur attachement.
D’accord, Eugène éveillé dans le début du vingtième siècle est un argoteur de première, quelque peu amateur d’art mais sans aucun doute profiteur. Grace, née vampire dans les années 30 utilise son côté garce et son côté bombé façon silicone pour harponner les crésus. Slawomir est un clochard alcoolique qui tourne encore autour du principe que la Terre est au centre de l’univers ; et enfin Eddie qui se désigne lui-même par son unique aspect bestial.
Alors oui, leur stéréotype est clairement handicapant.
Ceci dit, ma toute petite préférence va à Maximilien : vampire très imposant de pas son physique et son aura noire et impénétrable ; il est, en sus, plutôt grande gueule et sûr de lui. Un vampire qui impose de toutes ces manières ne peut que forcer mon respect… et obtenir mon admiration.
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Cependant, les vampires holsteiniens sont un peu nouveau genre, car ils…
– ne sont pas sexy : ils rotent, pètent et cuvent leur alcool,
– ne sont pas morts, mais bien vivants et immortels,
– ne dorment pas dans des cercueils à longueur de journée,
– ne craignent pas les crucifix, ni l’ail et pas spécialement la lumière,
– ne se nourrissent pas de notre sang mais de nos émotions et souvenirs,
– sont plus rapides et plus forts que les humains,
– naissent « humain » avec un potentiel pour devenir vampire ou non.

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)°º•. En ce moment (et ce, depuis plusieurs mois), les « vampires » sont un instrument marketing… ayant le vent en poupe. Le grand tort que je reprocherai au livre d’Holstein est finalement d’utiliser « forcément Paris », car « forcément Paris », c’est forcément le « lieu saint » des vampires. La place « in », la place « obligée ». Sauf qu’on aurait pu s’en passer. A ceci est couplé, un certain devoir d’y intégrer des grands noms dans les vampires. Le procédé est déjà connu et on n’en a quelque peu abusé : les vampires peuvent être des gens anonymes, non ?
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Le livre est lui aussi un peu stéréotypé : l’histoire est narrée car ils sont les récits d’Eugène.  C’est un roman raconté à la première personne par le protagoniste. D’accord, certains lecteurs ont adoré mais pour ma part, j’ai trouvé le style trop racoleur et limite ennuyant. Nous y est livré, des confessions un peu mi-figue mi-raisin, raplapla et prévisibles. Le rythme est tout simplement bancal.
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Venons à la partie la plus détestable de mon point de vue. Ce roman est-il un dictionnaire des expressions familières ? J’ai carrément failli décrocher dès les premières pages. En plus du vocabulaire dépassé et vulgaire, Holstein truffe son histoire d’un argot facile et des expressions « qui tuent » de jeunz.
Bref, ce roman, c’est quand même un « trop plein » : plein d’argot, plein d’ironie, plein d’humour pas drôle (même au 26e degré), plein de Christopher Moore mal copié.
Ceci dit, trouvons un point positif : le roman est composé de chapitres relativement courts, chouette, du coup, il se lit relativement vite !
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Bref : c’est un roman avec une version de vampires qui diffère un peu mais pas assez creusée ; sans une intrigue formidable, avec pas mal de bagarres si vous aimez le genre. Il se lit bien pour passer un peu de bon temps mais ne comptez pas sur lui pour entrer dans votre panthéon personnel littéraire.

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Des bagarres, il y en a. De l’intrigue pas folichonne aussi. Mais on peut y ajouter également, de l’argot à ne plus en finir, des vampires nouvelles génération qui ne craignent ni les crucifix, ni l’ail et encore moins la lumière.
Dommage que le concept des mangeurs de souvenirs & d’émotions n’ait pas été un poil développé, dommage que les vampires soient malgré tout coincés dans leur propre portrait, dommage que le livre ressemble à un dictionnaire des expressions familières. Sinon, cela peut passer pour un bon roman de « feuilleton », un poil décalé.

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)°º•. Co-responsable du site ActuSF, Eric Holstein n’est pas inconnu du milieu, au vu de ses quelques nouvelles publiées ici et là. Avec « Petits arrangements pour l’éternité », il signe son premier roman chez Mnémos.

 

Faut comprendre qu’on n’est pas des tueurs. On ne se nourrit pas de votre sang mais de votre temps. De vos instants. En fait, on ne vous fait même pas mal. L’analogie est sans doute un peu approximative, mais je n’en vois pas de meilleure. Et puis soyons réalistes. Vous imaginez sérieusement qu’on pourrait vivre depuis si longtemps parmi vous en laissant derrière nous un tas de cadavres exsangues ? Ou pire, si toutes nos victimes devenaient des bêtes assoiffées de sang ? C’est ridicule.

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Les halos que vous exsudez sont des fanaux qui colorent la nuit des émanations de vos émois. Le sang de la colère, l’incarnat de la gêne ou le carmin de la passion, le noir de la haine, le vert opale de l’ennui, le violine de la peur qui vire à l’indigo sombre lorsque vient la terreur. Celle, par exemple, que nous vous inspirons quand nous vous attaquons. C’est elle que l’on voit s’emparer de vous, teinter votre nimbe avant que nous ne plongions dans votre cou pour humer les instants que nous vous dérobons.

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Critic Blog, Mes Imaginaires (SBM), Journal semi-littéraire (Angua) ont aussi affaire avec ces vampyres.
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Lu dans le cadre du Challenge 1% littéraire et celui du Dark Side Challenge.

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