BRONTË Emily – Les Hauts de Hurle-Vent
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Titre : Les Hauts de Hurle-Vent
Auteur : Emily BRONTË
Plaisir de lecture : Livre sympa peu s’en faut
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M. Lockwood arrive aux Hauts de Hurle-vent ; qui s’avère être les terres de Heathcliff. Il désire ardemment trouver un guide et le mauvais temps le cloue sur place pour la nuit. Il démêle difficilement les liens des habitants de la maisonnée et formule ses premières interrogations concernant un plausible fantôme. Il interroge sa femme de charge, Nelly. Celle-ci devient narratrice de l’histoire de la famille Earnshaw.
D’un séjour, Monsieur Earnshaw ne revient pas avec des cadeaux sous le bras pour ses enfants, mais avec un jeune garçon au bout de la main. Très vite, ce petite Heathcliff gagne toute l’amour du père, recalant ses propres enfants Hindley et Catherine. Si Hindley devient extrêmement jaloux et se perd dans l’alcool en grandissant, Catherine se rapproche énormément de lui. S’impose le choix de la raison… elle se marie avec Edgar Linton, un voisin. Heathcliff ne supporte pas et jure de se venger de cette vie volée.
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)°º•. Ce n’est pas forcément un portrait très réjouissant que je dresse des personnages : je les trouve assez brutaux dans leur ensemble. Aux premiers chapitres, nait un certain amalgame entre les noms mais aussi du résultat de leur nouvelle identité conséquente aux mariages. .
Selon nos préférences, certains nous serons plus sympathiques que d’autres : chacun renferme qualités et défauts qui parleront au lecteur. Ce sont pourtant des âmes torturées. Si on peut penser que Joseph leur survivra tous, il apporte un caractère humoristique non indéniable, Linton symbolisera la peur et les femmes montreront leur aspect manipulable. Catherine devra partager son cœur entre deux hommes : Edgar et Heathcliff. Elle et sa propre fille Cathy, seront malheureusement sous l’emprise de ce dernier. Heathcliff est prêt à tout par dépit et par tristesse : détruire et se venger s’avèrent être son leitmotiv. .
Concernant la topographie des lieux, nous avons la plaine, les rochers, le cimetière et deux habitations qui offrent les deux opposés : les Hauts de Hurle-Vent et Thrushcross Grange. On notera que les personnages sont aussi sinistres que la lande, et les plus grandes scènes se déroulent la nuit. Par contre, les saisons sont peu marquées, le vent et la pluie règnent en maitre, parfois, il y a quelques épisodes de neige.
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)°º•. J’ai été assez interloquée de trouver dans ce récit tant de cruauté physique et mentale entre les personnages : coups de pied, de poing et autres gifles. La cruauté est aussi présente envers les animaux : la portée de chiots pendue à une chaise par Hareton, Heathcliff frappe chevaux et chiens et a pendu la chienne d’Isabelle pour se venger. Isabelle et Edgar Linton ont écartelé des chats dans leur enfance. .
Ceci est un des aspects de l’atmosphère tout du long du récit : l’ambiance glauque plane de manière permanente. Les amours désillusionnées sont bordées de haine et de mépris et c’est une tragédie qu’Emily Brontë nous offre. Cette histoire me fait penser irrémédiablement aux seuls textes fantastiques de l’ère victorienne que j’ai lus : je ne peux m’empêcher d’y voir la personnification d’un démon en la personne de Heathcliff. .
Emily Brontë navigue sur le romantisme anglais du XIXe siècle (né avant le romantisme français) avec cet état mélancolique qui le caractérise. « Les Hauts de Hurle-Vent » reprend les communs du roman noir : l’atmosphère angoissante, les fantômes et leur cimetière ainsi que la jeune fille persécutée.
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)°º•. Cette histoire est contée en poupée gigogne car c’est Nelly, une domestique du locataire actuel de la Grange – Lockwood – qui tient le récit. Ces premiers chapitres avec Lockwood sont assez déstabilisants. L’aspect narratif tenue par cette dernière joue beaucoup dans cette impression de « récit bien conduit », tant sur la façon d’amener les faits que sur la manière de glisser quelques passages humoristiques ou autres anecdotes. .
L’histoire est d’une puissance négative bien réelle : beaucoup de noirceur découle de la plume d’une femme de 28 ans pourtant pieuse et qui sortait rarement de chez elle. Son roman a bien évidemment secoué les mœurs d’autrefois et a été reçu vivement par le lectorat. Je trouve quelques moments un peu trop théâtraux à mon goût, mais il est vrai qu’on veut savoir ce qu’il advient des personnages. .
Une majorité de lectrices a découvert ce roman dans l’adolescence, peut-être mon âge joue-t-il sur cet aspect là ou peut-être ne suis-je pas assez portée sur la romance (mais l’étais-je avant ?) pour véritablement avoir été transportée. Je pense que ce livre mérite plusieurs relectures au cours d’une vie, car il pourrait faire appel à différentes émotions alors.
Je bénéficie d’une chouette édition pour mon exemplaire : le coffret referme un marque-page et une première de couverture tous coordonnés.
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« Les Hauts de Hurle-Vent » est un classique anglais indéniable par la plume incisive et précise d’Emily Brontë. Le récit peint la fresque de la famille Earnshaw avec tout le lot de tragédie, de drame mais aussi de romance qu’elle aura vécu. Nous plongeons directement dans le romantisme anglais et dans la fameuse période victorienne.
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Souvenir de lecture : Il est mauvais, il est mauvais !
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Cette lecture est celle de juin pour le défi Valériacr0. J’ai trouvé une copine de « lecture commune » afin qu’on s’épaule durant notre découverte, il s’agit d’Un criquet errant dont vous pouvez retrouver la chronique ICI.
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Chaplum (Manu), Charabistouilles (Bykiss), Chez Iluze, D’encre et de rêves (Morgana), Des galipettes entre les lignes (Lili Galipette), Lilly et ses livres, Nevertwhere, Perdre une Plume, Pilalire (Bookormette), Rêve Général (J.a.e_Lou), The Cannibal Lecteur se sont aussi promenés sur la lande.
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Pics : #01 Wuthering Heights par Peibee an Jay ; #02 Wuthering Heights characters par Gerre.
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