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STEPHENS John – L’Atlas d’Emeraude

21/04/2011 38 commentaires

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Titre : L’Atlas d’Emeraude (Les livres des Origines, tome 1)
Auteur : John STEPHENS
Plaisir de lecture Livre à découvrir

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Mlle Crumley du foyer pour orphelins incorrigibles et désespérés Edgar Allan Poe est en pétard, ça, oui. Les enfants Kate, Michael et Emma viennent de faire tourner en bourrique Mme Lovestock, venue les adopter. Le prétexte ? Leurs parents viendront un jour les retrouver, ils en sont sûrs, même dix ans après leur mystérieuse séparation. En attendant, la décision est sans appel, ils sont une énième fois envoyés dans un nouvel orphelinat. Ils arrivent alors à Cambridge Falls, paysage désert. Ils sont accueillis par Abraham, dans cet internat où ils sont les trois seuls pensionnaires. Dès les valises posées, ils partent visiter les lieux et découvrent dans un singulier bureau, un étrange livre. C’est le début des aventures, et ils vont devoir face à de bien nombreuses personnes…
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)°º•. Pour commencer, notre fratrie est composée de Kate, 14 ans, relativement zen, réfléchie et sur les épaules de qui, tout repose. C’est elle, à 4 ans, qui a répondu par la positive à sa mère qui lui demandait si elle veillerait sur ses frère sœur. Depuis, elle se bat pour qu’ils restent ensemble, soudés et leur insuffle l’espoir qu’un jour, ils seront tous réunis. Vient ensuite Michael, 13 ans : c’est l’intelligent de service, fier aux petites lunettes. Savant guide à ses heures perdues, il n’en demeure pas moins qu’il voue un véritable culte (et c’est un euphémisme) aux nains. Pour finir, Emma et certainement pas la dernière : avec son caractère pas piqué des vers, elle n’a pas non plus la langue dans sa poche. Débrouillarde, super efficace, quelque peu inconsciente mais totalement attachante ; c’est évidemment elle qui remporte toute ma sympathie. Leurs caractères différents n’en font pas moins des frère et sœurs relativement unis même s’ils doivent parfois se supporter.
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Ils restent cependant, très peu farouches quand ils rencontrent d’autres personnes… peut-être à leurs dépens ?
A l’orphelinat, nous avons Abraham. Il s’occupe des pensionnaires (trois, ça va !), il est gentil comme tout et est le bras droit du Docteur Pym. Celui-ci est plus que mystérieux. Il est toujours habillé avec un vieux costume en tweed froissé et usé et porte des lunettes en écailles brisées et recouvertes de ruban adhésif. Sous ses gros sourcils blancs, on décèle une étrange lueur au fond des yeux.
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On rencontrera également la Comtesse. Ancienne beauté russe, elle aime les galas, l’environnement mondain et également danser. D’apparence douce et aimable, se cache une saloperie finie. Elle est escortée des Hurleurs, ces affreux morts-vivants, chacun aussi fort que deux hommes, appelés encore les morum cadi. Et pire que pire que pire, on y découvrira l’Effroyable Magnus !
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Il ne faudrait pas oublier l’aide précieuse de Gabriel, de Mamie Peck (un sacré personnage !), mais également celle de Robbie (envers et contre tout, tout étant Hamish).
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Dans cette ribambelle de personnages, on verra très vite que les méchants ne sont pas si méchants que ça et que les enfants prennent des risques en défaveur de la crédibilité générale de l’histoire. Mais on aura de la magie, des loups et des gens du petit peuple.

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)°º•. John Stephens s’engage sur un filon très exploité du voyage dans le temps (et autres thématiques) mais il sait retirer son épingle du jeu et coud plutôt bien (roooh, ça va, je sais qu’elle était facile). On frise cependant les multiples références littéraires : Harry Potter, les Orphelins de Baudelaire, Peter Pan, A la croisée des mondes et Narnia. Il n’en reste pas moins que les allers et retours dans le temps sont clairs et bien gérés ; c’est un sacré atout quand on se souvient que la cible prioritaire de ce livre est le jeune public.
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Les descriptions sont démentes et le livre est plein de magie. On assiste à une quête de la part des enfants qui vont devoir travailler ensemble. S’ajoute les aides de toutes parts, le mélange des différents peuples et le jeu des pouvoirs. Certaines actions sont trop pernicieuses pour de jeunes adolescents pour que cela paraisse crédible. C’est un peu gros, un poil tiré par les cheveux (huhu). En attendant, malgré certaines facilités, l’intrigue est plutôt bien tenue et on ne s’ennuie pas. Le livre reste agréable mais pas transcendant. L’humour est présent et se surprend à sourire plusieurs fois.
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Pour le coup, le conseil que je pourrai vous donner est de commencer par rapport une photo de chez vous avant d’attaquer la lecture de ce roman.

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)°º•. Biographie
John Stephens, américain a plusieurs cordes à son arc. Vous le connaissez peut-être si je vous dis qu’il est scénariste et producteur de Gilmore Girls et Gossip Girls. Il ne cache pas que sa plus grande source d’inspiration est la trilogie « A la croisée des mondes » de Pullman.

« L’atlas d’Emeraude », le premier tome de cette trilogie « Les livres des Origines » sort le 11 mai prochain.
La couverture a été illustrée par François Roca.
Le site du livre
, le prologue peut être lu ici.
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Et voici la vidéo promotionnelle de sa sortie.

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)°º•. Extrait

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Ce livre a été apprécié en lecture commune avec Heclea & Laure.
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Souvenir lié à cette lecture : Oukilé ? Oukilé l’appareil photo ? Voilà, avoir lu ce livre me donne l’envie de polaroïds.
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Lu aussi dans le cadre du challenge Magie et Sorcellerie littéraire

 

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Ce livre est voyageur
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D’autres avis disponibles chez :
¤ Book en Stock (Dup),
¤ Les mots d’Archessia.

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Cette lecture a été réalisée en partenariat avec les Editions Milan Jeunesse.

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Pics : #01 La Comtesse ; #02 Docteur Pym ; #03 Gabriel ; tous droits réservés aux Editions Milan.

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NICOLAS Béatrice – Histoire d’un monde

01/04/2011 4 commentaires

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Titre : Histoire d’un monde
Auteur : Béatrice NICOLAS
Plaisir de lecture Livre fantas… tique
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A la victoire de la guerre qui opposa les Grands Sorciers à de terribles créatures, elles furent emprisonnées dans un Trou Noir, ouvert pour l’occasion dans le Pays du Sable Bleu. Les habitants ont dû se relayer pour garder le Trou Noir scellé. Ils durent donner l’alerte et la paix ne fut plus. Le livre du Savoir est en danger et c’est vers l’Arbre-Qui-Chante que Phoebe et Frödan vont devoir se tourner. La seule solution : coopérer avec les terribles frères Théxas, de puissants télépathes.

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)°º•. Ce monde est composé de six territoires : Pays du Fer, Pays Froid, Mer Veuve, Pays du Sable Bleu, Château de l’Ancestral, Somhind. Ils ont tous une histoire qui leur est propre mais des caractéristiques très différentes les unes des autres (géographie, météorologie, habitants). L’accès d’un territoire à l’autre se fait par les portes de boue. Et c’est avec cette référence que je rapproche aux portes des étoiles (la série télévisée américaine stargate) que je souris pour la première fois. Jusqu’ici, ils vivent en paix et les échanges demeurent bons. Avec l’échappée des créatures, l’Elu de chaque pays va se réunir avec ses compères et devoir décider et surtout agir vite et ensemble. Rien n’est moins facile quand on tremble pour le Livre du Savoir et qu’on ne souhaite pas affoler le peuple. Mais qui ont-ils pour se défendre ?
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Sous les ordres de Bönly, interviennent Phoebe l’Amazone, Frödan la sorcière, Loïna et Kattaga. Que ce soit d’un accord commun afin d’œuvrer dans le même sens ou d’un choix qui n’en est pas un, elles travaillent ensemble. C.J. fouineur, ne peut s’empêcher de fourrer son nez partout malgré les imprécations de son père. En dépit de sa phobie dévastatrice de la pluie, C.J. suit les femmes dans leurs déplacements.
La coopération leur est douloureuse : après un échange de bons procédés qui mettent les vomissures aux lèvres de Phoebe et l’enfouissement d’un passé torturant, elles travaillent avec les frères Koboy et Mustang Théxas, télépathes. Ils se feront également aider par Gyther, un magicien ; Marie-Antoinette les rejoindra. Et tout se déroule sous l’œil expert et attentif de Bädy, féline intelligente.
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Cette communauté pour le moins étrange à de nombreux points de vue, est la seule véritable force des six territoires. Chacun possède un ou plusieurs pouvoirs psychiques : seuls, ils ne valent pas grand-chose, ce n’est qu’ensemble qu’ils deviennent une très grande puissance. Ils vont devoir mettre de côté leurs histoires, leurs antécédents, leurs façons de voir et… leurs caractères.

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)°º•. Cette sortie littéraire de février est passée totalement inaperçue. Et c’est bien dommage. Même si enfermer les créatures dans un Trou Noir n’est pas nouveau (on rencontre aussi l’arbre qui sert de barrière dans de nombreux romans), il n’en demeure pas moins que ma lecture fut ponctuée de « ah » d’agréables surprises, de « ah oui, c’est bien ça » et d’autres « oh mais ça aussi ». La plume est fluide, l’histoire se déroule naturellement. J’ai réellement apprécié d’entrer dans un monde nouveau qui tient la route, de m’interroger quant à l’existence des territoires qui demeurent encore mystérieux et de me questionner quant aux véritables personnalités de nos protagonistes.
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On aime piocher des bouts d’histoire, de sentiments en suivant tel ou tel personnage. On est curieux de tout, on pose des questions, on pèse des hypothèses : on profite des pages, on déguste un bon bouquin. Et au cours de 267 « maigres » pages, on tape du pied d’impatience au fait que les Elus prennent leur temps et en même temps, on se chagrine un peu de voir que tant de choses se produisent et que les conséquences négatives des actes de nos protagonistes soient si nombreuses.
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Il y a plusieurs petites choses que j’ai aimées : les couleurs qui dégorgent de ces pays et qui donneront un peu de cachet parmi la pluie continuelle des derniers jours : le Pays du Sable Bleu, la Rivière Rose et la Source Mauve. L’humour, en petites pincées et en grands seaux : notamment le fait qu’il faille faire des guillis sous le ventre des poissons opizes pour les pêcher ; le fait que les herbes folles, une fois le sac ouvert, courent par terre et gloussent à qui mieux-mieux. Et puis, il y a Jän-Pol… Ah, Jän-Pol. C’est un habitant du Pays du Fer, vendeur de prothèse. Il est maladroit. Non, très maladroit. Et c’est un délice de le suivre dans ses déplacements et d’assister sous nos yeux ébahis à ses bourdes aussi grosses que lui. On se dit « mais c’est pas possible » et tout de même, il continue son bonhomme de chemin. Enfin, il y a les notes de bas de page qui délégitiment les règles en racontant les exceptions dans le « prélude, interprété au piano par Moüzikä » oui qui deviennent des extensions d’histoires, comme de petits bonus égrenés par ci, par là. Un véritable bonheur.
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Rah, on arrive à la fin, et on comprend vite qu’il y aura une suite. Oui, mais « quaaand ? » hurle le lecteur un poil frustré. Le bon côté de la chose, c’est qu’on en aura toujours un peu plus et que ça, ça nous satisfait.
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Un livre frais, une intrigue sympathique, des personnages très attachants. Que demander de plus ? La suite ! C’est un bon livre pour passer un bon moment.

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)°º•. Extrait

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Souvenir lié à cette lecture : J’ai la même tendresse pour ces personnages que pour  ceux de la « La tapisserie de Fionavar » de Guy Gavriel Kay.

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Lu aussi dans le cadre du challenge Magie & Sorcellerie littéraire

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Pics : #01 Amazon Scout par Daarken ; #02 Black Hole par 3v3rdr34m3r.

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PEVEL Pierre – Les enchantements d’Ambremer

15/03/2011 32 commentaires

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Titre : Les enchantements d’Ambremer
Auteur : Pierre PEVEL
Plaisir de lecture :  Livre fantas… tique
L’élixir d’oubli tome 2, Le royaume immobile tome 3

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Paris, 1909. Griffont, magicien au Cercle Cyan emprunte un livre pour son amie Cécile de Brescieux. Il est loin de se douter de l’ouragan qui se déchaine alors : le trafic d’objets enchantés en prend un coup, un antiquaire se retrouve amnésique, des maisons sont fouillées. En l’Outre-monde, monde magique, situé à vingt minutes de la Porte Maillot par métro, l’orage gronde, on souhaite retrouver la Reine Noire, maléfique et la Reine Méliane donne de la voix. Et si tout reposait sur le secret de La Tour Fondval ?

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)°º•. Griffont, de son nom complet Louis Denizart Hippolyte Griffont, est magicien au Cercle Cyan. Son projet actuel est son nouveau véhicule pétaradant. En attendant, il aide Farroux, policier de son état, dans son enquête concernant la disparition de l’antiquaire. Alors qu’il vivait en presque parfaite harmonie avec Azincourt, chat ailé doué de parole, la baronne Isabel de Saint Gil vient frapper à sa porte. Etienne, son majordome ne peut que céder aux charmes de la baronne et la fait entrer en la demeure. Elle est accompagnée du gnome Lucien Labricole et d’Auguste, un jeune homme. Tout se monde va devoir respirer le même air et même coopérer sur l’affaire. Ambremer et Paris le beau ne vivent pas en toute quiétude…
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Comme vous le visualisez très vite, l’histoire comprend moult personnages. Malheureusement, les « méchants » se retrouvent finalement peu développés et sont recalés au rang de personnages secondaires. Au niveau des créatures magiques, nous ne sommes pas en reste : les gnomes se révèlent de bons amis, peuvent occuper des places de choix (médecin, avocat), les dragons officient en bibliothèques et les gargouilles ont soif de sang. Ah et forcément, j’adooore Azincourt et sa répartie et j’ai un faible pour le vieux chêne 🙂

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)°º•. Nous voici en plein XXe siècle, la belle époque ! Les femmes portent de jolis corsets et jupons tout en dentelles, les hommes portent le chapon melon et tout ce beau monde arpente les grands boulevards ou s’extasient au pied de la Tour Eiffel d’un bois blanc joli et rare.
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On s’y croirait ! C’est avec une facilité déconcertante que Pevel peint ce Paris merveilleux. C’est aucun doute, un des points forts du roman, il nous propose du fantastique subtilement mélangé à de l’historique, avec une pincée de poésie, et voilà. Bon, la magie dans tout Paris, c’est un peu old school mais c’est pourquoi on accroche tant. Il est bien dommage que nous effleurons à peine Ambremer et l’Outre-monde, c’est de la visite express : léger regret.

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)°º•. Ce roman sans prétention nous propose une intrigue rocambolesque, qui nous tient en haleine. L’histoire palpitante prend tout de même le temps de nous proposer des situations humoristiques qui naissent bien souvent grâce à des dialogues sublimes : les tournures de phrases son bien trouvées, le tout est claquant. La fin est cependant, un peu trop rapide et précipitée ; le happy end est prévisible.
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L’histoire nous est contée délicieusement. Elle fait appel à nos souvenirs, mais également à nos idéaux de magie et peut-être est-ce là où nous remarquerons quelques clichés. L’écriture proche du lecteur est aussi à noter. C’est très légèrement fadasse, très romancé mais bien apprécié, calé entre des lectures d’assassins et autres zombies. On y perçoit également une légère touche de steampunk.

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Assurément, on y reconnaitra un hommage à Alexandre Dumas et autres feuilletonistes de même calibre. Mais je me suis demandé si on pouvait parler réellement d’uchronie ? Il est effectivement référencé sur Uchronies.com mais on entre de plain pied dans un Paris certes, mais dans un Paris magique. Il n’y a pas d’événement particulier, pas de point de « rupture » concernant notre propre histoire. Pas de « référence » quant à un possible changement.
Nous retrouvons les personnages dans un second livre intitulé « Elixir d’oubli ».
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)°º•. Biographie
Pierre Pevel, né en 1968 a plusieurs cordes à son arc : il est scénariste et auteur de jeux de rôles et est l’auteur de plusieurs romans (certains signés de son pseudonyme Pierre Jacq). Il n’en demeure pas moins un écrivain français de fantasy incontournable.

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Je me permets aussi de vous suggérer de vous balader LA, il a des illustrations magnifiques ! (découvert grâce à LOVD, merci !)

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)°º•. Extrait

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Dans le chaudron :
¤ L’élixir d’oubli, tome 2

Souvenir lié à cette lecture : Ah un monde plein de magie. Ca fait du bien de se sentir « chez soi ».

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Lu dans le cadre du Winter Time Travel et du challenge Magie & Sorcellerie littéraire.

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D’autres avis disponibles  : 1er chat-pitre (Lilibook), Bazar de la littérature (Melisende), BouquinBourg (Soukee), Hydromielle, Le rêve du renard (Yume), L’étrange bibliothèque de Calenwen (Vert), Lord Orkan Von Deck, Mes imaginaires (SBM), Mes lectures de l’imaginaire (Olya).
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CITRIQ

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Pics : #01 Les gargouilles Talyx et Styla ; #02 Meliane d’Ambremer ; #03 Sah’arkar ; par Desinca.

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ANTHONY Piers – Château Roogna

22/11/2010 12 commentaires

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Couverture du livre "Chateau Roogna" de Piers Anthony, publié aux éditions BragelonneTitre : Château Roogna (Xanth, tome 3)
Auteur : Piers Anthony
Plaisir de lecture :  Livre à découvrir
Tome 1, tome 2, tome 4

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Dor, du haut de ses douze ans, s’avère déjà être l’héritier potentiel du trône de Xanth. Afin de lui apprendre les rudiments, Trent l’envoie en quête. Pour s’assumer et avoir confiance en lui, il va devoir mettre en pratique certaines techniques qui lui seront indispensables plus tard. Aujourd’hui, il doit aller récupérer un antidote contre… la mort afin de rendre la vie au zombie Jonathan. Pour cela, il va devoir remonter 800 ans en arrière via la tapisserie magique du Château Roogna.

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Esquisse des muscles d'une harpie en attaque)°º•. Dor est un jeune homme qui va devoir remplir ladite quête en passant via une tapisserie magique. Après avoir bu la formule du magicien Humfrey, le voilà propulser en Xanth… 800 ans en arrière. Il intègre le corps d’un barbare mundanien (un vulgaire, habitant de Vulgarie) qui fait partie de la quatrième vague des envahisseurs de Xanth. Pas facile à 12 ans d’apprivoiser le corps d’un homme viril, avec sa force et ses hormones en ébullition.
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Dans son transfert, une malencontreuse tarentule est embarquée elle aussi. Dudule de son petit nom est une Phidippus Variegaus Salticidae… une araignée de la famille des sautantes. Comme son voyage ne s’est pas bien déroulé, car elle est une invité surprise, elle a gardé sa taille d’origine et demeure donc une araignée géante dans ce décor.
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Avant d’arriver au moment « fatidique » de la traversée de la tapisserie, Kandira le golem – qui n’a pas la langue dans sa poche – l’accompagnera afin de passer les trois tests pour arriver au Château Roogna. Ils croiseront en chemin, Irène « main verte », son don réside dans l’accroissement de plantes.
Lors de leurs aventures, Dor & Dudule rencontreront le roi actuel de Xanth, le maitre des zombies, Vadne l’intermédiaire et une Millie pré-fantôme.

Pour ce tome-ci, nous ne serons pas en reste avec les créatures magiques : gobelin, harpie dragon, ogre, centaure et plein plein plein de zombiiiiiies !
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Ce troisième tome est un bouquin où il est « question de sexe, de sorcellerie et d’un héros barbare absolument débile ». Cette fois-ci, nous délaissons notre horde préférée de joyeux compagnons et suivons un petit nouveau, Dor.

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Esquisse d'une tête de zombie)°º•. Pour ce livre, j’ai été mitigée, il a fallu attendre la moitié pour que l’histoire commence à s’activer, soit à l’arrivée des zombies. L’action pure et dure (toutes les batailles) est plutôt bien menée et sympathique. J’ai apprécié de connaître un pays de 800 ans d’âge, car il se révèle un personnage à lui seul. J’ai aimé également l’originalité de la naissance et de l’évolution des races des harpies et des gobelins. Mais malgré ces deux points, il faut le dire, la quête est plutôt ennuyeuse.

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Mais pourquoi ? Tout simplement parce que notre couple Dor & Dudule ont le c*l bordé de nouilles : entre les chances exceptionnelles et les très grandes coïncidences dont ils font l’objet, ils ne leur arrivent quasiment rien. Bon, d’accord, Dudule se fait arracher les pattes. (Mais elles repoussent, hein. Grâce à un moyen magique.) On se rend compte également que la loi du mauvais magicien est un subterfuge très efficace pour Piers Anthony : au lieu de se perdre en ingénierie pour contrecarrer tous les plans de manière constructive et réfléchie, hop, il donne un petit coup de loi de Lenz, et là aussi, et là encore.

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La lecture rapprochée entre deux tomes (un mois) n’a pas aidé à apprécier ni même à supporter les jeux de mots cette fois-ci. Alors que je les avais appréciés et que je m’en étais délectés au cours des deux précédents tomes ; cette fois, je les supporte mal, je me fatigue et je lève de plus en plus souvent les yeux au ciel. L’auteur en arrive même à des phrases entières de jeux de mots ou à l’utilisation de l’italique (genre on est débile pour les voir). Comme « Un genre d’arbre qui donne des noix d’oeuvs cocos. Il y en a différentes espèces. Les coquetiers donnent des œufs à la coque, les crapulpes des pulpoeufs, les crémiers, des crémoeufs et les bousiers des bousoeufs. Il y en a même qui portent des merdoeufs. Les meilleurs sont les pot-au-foeufs.» Seuls quelques uns ont retenu mon attention, et ils sont tellement peu nombreux, que je vous les donne : encocoonner, patafioler, tripattouilleur, dadagon, mimitel rose.
Cependant, à son grand honneur, une phrase, je dis bien une phrase a retenu toute notre attention « Les zombis ne donnaient pas signe de vie (ha, ha !) ». D’accord. C’est de l’humour pourrite. Mais nous, on aime ça !
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J’ai trouvé également que le livre proposait une très grande prévisibilité du résultat final, heureusement pour nous, lecteurs, les moyens d’y arriver laissaient encore la liberté de formuler des hypothèses. On notera également l’absurdité marrante, présente tout au long du livre. Deux principales m’ont plu. Le fait que les personnages défendent un château toujours en construction contre les ennemis qui arrivent en masse. D’ailleurs, il sera construit au fur et à mesure de la bataille. La deuxième concerne la réponse à une missive via parchemin, émise non pas par le chef de la même équipe mais par le chef du clan adverse !
Je termine avec le jeu subtil des paradoxes temporels : comment savoir si les actions de Dor dans la tapisserie (il y a 800 ans) auront des conséquences à l’heure actuelle ? Bref, un petit retournement de cerveau agréable, où l’on construit des théories bancales à coup de « si ».

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Portrait sepia de l'auteur Piers Anthony)°º•. Piers ANTHONY est un écrivain américain, né en 1934. Ses œuvres les plus connues restent (les livres magiques de) Xanth.

Malheureusement pour nous, pauvres francophones ; A l’heure actuelle, seuls… NEUF tomes d’origine sur trente-deux existants ont été traduits et publiés en français. La première édition appartient aux Presses Pocket, sous le nom de «les livres magiques de Xanth ». Milady, à partir de 2009, s’applique à les rééditer au format poche. Sont disponibles :
Lunes pour Caméléon, tome 1
La source de magie, tome 2
Château-Roogna, tome 3
L’(A)ile du centaure, tome 4
– Amours, délices et ogres, tome 5
– Cavale dans la nuit, tome 6
– Dragon sur piédestal, tome 7
– La tapisserie des gobelins, tome 8
– Un golem dans le potage, tome 9
A ce jour, pas moins de 34 tomes (le dernier en 2010) ont déjà vu le jour en VO.

A noter que le cycle a été adapté en jeu vidéo pour PC sous le titre Companions of Xanth, sous Legend Entertainment en 1993.

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)°º•. Extrait
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Citations extraites du livre "Chateau Roogna" de Piers Anthony
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Souvenir lié à ma lecture : Trop de jeux de mots tuent les jeux de mots.

Ce livre a été apprécié en lecture commune avec Heclea.
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Pics : #01 Harpie par Devon ; #02 Zombie par Wya ; #03 Portrait de Piers Anthony.

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ANTHONY Piers – La source de magie

16/11/2010 7 commentaires

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Couverture du livre "La source de magie" écrit par Piers Anthony (série Xanth, tome 2) publié aux éditions BragelonneTitre : La source de magie (Xanth, tome 2)
Auteur : Piers Anthony
Plaisir de lecture : Livre à découvrir
Tome 1, tome 3, tome 4

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En Xanth, il existe une source de magie. Evidemment, le bon roi Trent veut absolument savoir où elle se situe et mieux la connaître. Il décide de confier cette mission à Bink qui fait les cent pas chez lui. Au vu de l’importance de cette quête, Bink va très vite demander à ses amis de l’accompagner. Même le magicien Humfrey le taciturne se met en route. Dès les premiers mètres, ils vont devoir faire face à des obstacles de taille et rencontrer du beau monde.

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)°º•. Pour ce deuxième tome, nous retrouvons toute notre clique. La majorité de ces compagnons sont installés dans une vie familiale et demeurent psychologiquement stables. Pour cette folle aventure, seront de la partie notre cher Bink, Crombie le misogyne, qui pour la peine sera transformé… en griffon ! Chester le centaure sans loi ni peur. Même le magicien Humfrey qui adore rester enfermé dans le Château Roogna sera de la partie. Un nouveau – et pas des moindres – rejoindra la troupe, Kandira le Golem. Et croyez-moi, on ne risque pas de l’oublier !
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Le très grand intérêt de ce deuxième tome réside dans la participation de presque toute la faune et la flore de Xanth ! On y croisera également toute une tripotée de personnages magiques : ogre, dragon, golem, gorgone, sirène, nymphe et démon. Bref, il y en a pour tous les gouts… et toutes les personnalités. Tous nos personnages sont bien sûr d’autant plus intéressants qu’ils ont tous des caractères bien déterminés (et quelques fois bien trempés). Pour notre horde de comparses, cette fois Piers Anthony appuiera davantage sur leur trait humoristique que sur leur nature.

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Pour accroitre le plaisir, il n’y aura évidemment pas qu’une seule quête tranquille, mais plusieurs épreuves dans des lieux invraisemblables tels que le village de la Poudre Magique, les sombres Confins de la Folie et les abysses du lac des Mauvais Génies.

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Illustration aux couleurs passées, représentant une gorgone)°º•. Il est une grande joie de retrouver tous les jeux de mots de l’auteur… jeux de mots, calembours, mots valises et autres inventés sont partie très prenante du livre. Il en va de soi que le travail de traduction est titanesque et est l’œuvre du super-top-génial Dominique Haas. Il a d’ailleurs reçu le Grand Prix de l’Imaginaire en 1993 pour son statut de traducteur des Livres Magiques de Xanth et c’était le moins qu’on puisse lui donner.
Ce deuxième tome est intéressant du simple fait qu’on entre au cœur de Xanth et qu’il est tout à fait « fantabuleux » de s’approcher si près d’un mystère… de taille ! Entre nos petites mains, surtout dans les dernières pages, hein, donc plus vers la main droite, nous détenons l’âme d’un pays entier.

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Dans « la source de magie » il va de soi que les principaux thèmes demeurent la séduction, l’attirance physique et l’infidélité. Les allusions sont grosses, le questionnement est lourd, les réflexions pas très avancées. Je me serai passée allègrement de cette problématique sexuelle pour ne me focaliser que sur l’essentiel, la quête.

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Portrait sepia de l'auteur Piers Anthony)°º•. Piers ANTHONY est un écrivain américain, né en 1934. Ses œuvres les plus connues restent (les livres magiques de) Xanth.

Malheureusement pour nous, pauvres francophones ; A l’heure actuelle, seuls… NEUF tomes d’origine sur trente-deux existants ont été traduits et publiés en français. La première édition appartient aux Presses Pocket, sous le nom de «les livres magiques de Xanth ». Milady, à partir de 2009, s’applique à les rééditer au format poche. Sont disponibles :
Lunes pour Caméléon, tome 1
La source de magie, tome 2
Château-Roogna, tome 3
L’(A)ile du centaure, tome 4
– Amours, délices et ogres, tome 5
– Cavale dans la nuit, tome 6
– Dragon sur piédestal, tome 7
– La tapisserie des gobelins, tome 8
– Un golem dans le potage, tome 9
A ce jour, pas moins de 34 tomes (le dernier en 2010) ont déjà vu le jour en VO.

A noter que le cycle a été adapté en jeu vidéo pour PC sous le titre Companions of Xanth, sous Legend Entertainment en 1993.

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Souvenir lié à ma lecture : Tiens, un peu de Xanth fera du bien aux zygomatiques.
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Un autre avis disponible chez La p(ile) à l(ire) d’Heclea.
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Pics : #01 The epic battle de BrokenApollo ; #02 L’oeil de la gorgone de Littleleo.

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BEAGLE S. Peter – La dernière licorne

28/07/2010 6 commentaires

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Titre : La dernière licorne
Auteur : Peter S. Beagle
Plaisir de lecture Livre fantas…tique

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Notre licorne vit insouciante dans une forêt de lilas. En entendant la discussion de deux chasseurs passés non loin, elle s’interroge sur l’existence d’autres semblables. L’immortalité et leur caractère distrait des licornes les ont éloignées les unes des autres. Elle décide alors de partir en quête pour retrouver des congénères. Dès les premiers pas en dehors de son carré d’herbe, elle se fait prendre en otage par des humains malintentionnés et finit derrière les barreaux d’une cage. Schmendrick, un mage raté mais non moins sympathique la délivre. En chemin, il rencontre Molly Grue, une femme bandit. Ces deux personnes, sous le charme que dégage la licorne, s’empressent de l’accompagner dans ses aventures. Au détour d’un chemin, un papillon leur révèle que c’est le roi Haggard, grâce à l’aide de son Taureau Rouge qui a anéanti toutes les licornes. Ils décident alors de se rendre auprès de lui.

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°º•. Les personnages

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Notre licorne est à l’image parfait qu’on se fait d’une licorne… Très belle et qui le sait. Sans oublier qu’elle ne se pren
d pas pour la cruche du monde. Une licorne, quoi. Bon, une licorne qui se la pète un peu. Comme les elfes, non ? Il faudra bien avouer que par des côtés certains, notre licorne est aussi très, très nunuche.


Son premier compagnon Schmendrick est un magicien très doué : il rate tous ses sorts. Bien que considéré comme un véritable raté, il possède néanmoins une certaine magie. Il est assez impressionnant de le voir si loufoque : il cherche au fur et à mesure ce qu’il compte faire et invente ses sorts sur le tas.


Cette équipe de bras cassés ne serait rien sans la présence de Molly Grue. Notre femme hors-la-loi a quitté chéri et bande de copains, lassée de leurs maigres aventures prévisibles. Bien qu’elle soit une sacrée canaille, elle est d’autant plus attachée à notre licorne.


Et le dernier amoureux de la licorne est le prince Lir, adopté par le roi. C’est d’un amour courtois, qu’il se livrera corps et âme à notre personnage principal. (Définition d’amour courtois, merci Laure : Dans les histoires d’amour au Moyen-âge, quand le chevalier vénère sa Dame et est prêt à toutes les prouesses en son nom, on parle « d’amour courtois »)


On y rencontrera bien sûr le terrible méchant roi Haggard, le monstrueux et immensément grand Taureau Rouge, le « chat couleur de l’automne » et le très bavard crâne-poseur-d’énigme.


Notre trio prendra conscience au fil de l’histoire qu’il se révèle être chacun une figure de conte de fée… et devra vivre avec ce rôle prédéfini envers et contre tout/ tous ?

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°º•. Les thèmes

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Nous voici dans un univers très « sucré », à la limite du sirupeux. Le premier chapitre est une épreuve en soi : il est même possible que votre foie fasse une cirrhose. Une fois l’obstacle franchi, la lecture sera plus agréable. Il n’en demeure pas moins que, qui parle de licorne, est forcément cucul la praline. Alors oui, notre licorne nunuche sera bien présente. Mais une licorne nunuche, c’est presque un pléonasme, non ?


Cette histoire est pleine de bons sentiments et semble à notre époque, un peu dépassée. Elle reste tout de moins très romantique, au même titre que « Thomas le Rimeur » d’Ellen Kushner.

La magie est un concept sur lequel tous les personnages ont leur mot à dire. Schemendrik le magicien raté dira qu’il suffit d’y croire pour qu’elle existe, un des bandits stipulera qu’ « un vrai magicien est magicien barbu » Qu’à cela ne tienne ! On aura par ailleurs, le droit aux thèmes universels (et incontournables) de l’immortalité, de la lutte du bien contre le mal, du courage, de la loyauté, de l’amour pur et du triomphe de l’innocence.

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°º•. L’écriture

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Ce merveilleux conte traite des mythes anglo-saxons et des mœurs du Moyen-âge. Beagle se moquera intelligemment des princesses ultra belles, des preux chevaliers, des magiciens super puissants et des belles culcul-la-praline de licorne. L’humour à droite et à gauche sera discret mais par petites touches très bien réalisées. Par ces deux aspects, nous pourrons rapprocher « La dernière licorne » de « Princess Bride » de Goldman.


Le style est travaillé, l’intrigue est tenue et le tout est emballé de poésie. Les métaphores sont très valables «  frissons dans le dos, comme si on avait introduit des algues mouillées dans sa chemise »… quoi de plus imagé ! L’humour et les personnages attachants de Beagle m’avaient déjà séduite avec la lecture du recueil de nouvelles « Le rhinocéros qui citait Nietzsche » auquel j’avais énormément accroché.

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°º•. Biographie

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Peter Soyer Beagle est né à New-York en 1939. Quand il ne chante pas ou ne joue pas du folk, il écrit scenarios, romans et nouvelles. « La dernière licorne » est considéré comme un des dix meilleurs livres de fantasy et a été traduit en quinze langues et édité partout dans le monde. Ecrite en 1968, l’histoire de « la dernière licorne » est un classique souvent étudié au collège chez nos amis anglo-saxons. Elle a été portée à l’écran sous forme de dessin-animé en 1982 par Jules Bass et Arthur Rankin.


°º•. Extrait

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Ce livre a été apprécié en lecture commune avec Laure.

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Souvenir lié à ma lecture :

J’aime quand mes lectures me rappellent aux souvenirs d’autres lectures.
Le côté cucul la praline de la licorne est quand même sacrément rigolard.

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Un autre avis disponible chez
 Les lectures de Folfaerie.

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Pics : #1 Last Unicorn par Apathy-Inc ; #2 The last Unicorn par Starhorse ; #3 The last Unicorn : cover image par Renae De Liz ; #4The last Unicorn 5 cover par Renae De Liz ; #5 The last Unicorn par Arafel3876 ; #6
The red bull par Messa ; #7 The last Unicorn par Leona Windrider.

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GALLEGO GARCÍA Laura – Idhun ~ La Résistance, tome 1

24/04/2010 16 commentaires

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La resistance Idhun 09Titre : La résistance (Idhun, tome 1)
Auteur : Laura Gallego García
Plaisir de lecture : etoile 4 Livre à découvrir

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Idhun est un monde habité par toutes sortes d’êtres magiques, marins et humains. Deux types fantastiques sont à l’honneur : les licornes qui insufflent la magie en les êtres pour qu’ils deviennent sorciers et les dragons, les indétrônables.
C’est alors que se produit une conjonction d’astres : les trois lunes et les trois soleils d’Idhun s’alignent pour former une énergie considérable. Cette dernière peut être utilisée à bon ou mauvais escient pour créer un miracle… ou une énorme catastrophe.
Ashan le Nécromancien provoque l’anéantissement d’Idhun car il profite de cette conjonction pour ouvrir une porte sur Idhun. Les seules créatures capables de détruire les dragons s’avèrent être les Sheks, des serpents ailés. Elles ne manqueront pas à leur tâche et exterminera la race. Idhun devient alors empereur d’Idhun et choisit de tuer tous les traîtres, ces magiciens qui ont fui le pays. Pour les expatriés terriens, il se fait aider par Kirtash, son meilleur bras droit.
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La resistance Idhun 01C’est en rentrant de l’école que Jack retrouve, à la maison, ses parents tués par Kirtash et le sorcier Elrion. Ces deux derniers encore présents sur les lieux ne le tuent pas, lui ; mais spécifient à Jack que c’est lui qu’ils recherchaient. Anéanti, il se réveille aux côtés de…

Alsan, Shail et Victoria.
Eux, ce sont les combattants. Ils ne sont que trois, ce sont des adolescents. Ils vivent à Limbhad, où s’est réveillé Jack. Cet endroit est protégé, à l’accès contrôlé par l’Ame et se situe à la frontière d’Idhun.

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Alors nait tout un tas d’interrogations…
Les parents de Jack sont des terriens, ils ont pourtant été tués, pourquoi ; Pour quelle étrange raison, Jack a-t-il été sauvé par les tueurs de ses parents ;Victoria, terrienne également a la possibilité de guérir des blessures superficielles mais par quel mystère ; la résistance s’arrête à ces trois personnes, que combat-elle et quelles sont ses missions ;Pourquoi un tel endroit que Limbhad existe-t-il ; quel avenir réservent les armes légendaires à leur détenteur ; que reste-t-il du monde Idhun ; qui est cet étrange assassin placide qu’est Kirtash ; les sheks, ces serpents ailés ont-ils le désir de conquérir d’autres mondes.

Et cætera.
Bah, oui, parce qu’en lisant ça, il y a pleiiiin de questions à se poser.
Et que franchement, on se demande réellement ce que ces trois pelés et un tondu – adolescents qui plus est – vont réellement pouvoir accomplir avec leurs quarante doigts.

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La resistance Idhun 02)°º•. Laura Gallego García nous propose avec Idhun, des êtres magiques à n’en plus finir. Vous allez être servis, même si nous le rencontrons pas tous pour ce premier tome… et peut-être jamais sachant que les sheks ont envahis cet univers.

Sur les plateaux et collines s’y trouvent les humains ; en forêt, nous y croisions les fées, les nymphes, les feux follets, les gnomes, les lutins et autres êtres féeriques. Les hautes montagnes étaient gouvernées par les géants. Dans les profondeurs marines, on y retrouve les varus, ces étranges créatures amphibies. Si les plaines et vallées fertiles, ce sont les célestes qui y demeurent (des sorciers) et enfin dans les déserts, nous y retrouvons les yans.
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Notre résistance survit à Limbhad : cette étrange parcelle est un endroit où la magie y est très concentrée. Le mobilier est fin et riche et semble d’une autre époque, que côtoient des objets insolites de notre époque : radio, ordinateur, etc. Ce lieu est protégé par son aura, l’Ame. Cette dernière permet de transporter les gens et contrôle les venues. Avec l’utilisation de la magie, il est possible d’entrer en contact avec l’Ame afin qu’elle emmène les voyageurs à l’endroit où ils souhaitent. C’est par cet intermédiaire que nos protagonistes se trouveront tour à tour à Madrid, en Allemagne, en France, au Danemark et à Seattle. Cependant, impossible de rejoindre Idhun par ce biais là : Ashun le Nécromancien a condamné la Porte inter dimensionnelle qui donnait accès au monde. Y vivent de manière permanente, Jack qui se retrouve sans foyer et qui n’a pas le droit de voyager pour sa propre sécurité… et celle des autres, la chatte de couleur cannelle surnommée la Dame qui est la mascotte de la maisonnée. Alsan et Shail suivent régulièrement les traces de Kirtash afin de sauver les idhunites exilés avant que l’assassin ne les retrouve, et viennent se reposer en Limbhad. Victoria y vient fréquemment, généralement la nuit afin de ne pas réveiller les soupçons de sa grand-mère.
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Jack a perdu ses parents, tués par Elrion. Il se retrouve bien malgré lui à Limbhad où Alsan, Shail et Victoria prennent soin de lui. Le mystère qui entoure la mort de ses parents est entier : mais pourquoi ont-ils été visés ? En quête de son identité, il voue une haine sans limite à Kirtash. Malheureusement, son impulsivité ne va pas servir la Résistance. Obsédé par l’envie de retrouver Kirtash et de l’abattre, il va devoir contrer ses envies bestiales, apprendre à devenir moins colérique afin de devenir un bon élément pour servir ladite Résistance.

Alsan, idhunite, est le fils du roi Brun et prince de Vanissar. Plus vieux que Jack il se révèle plus posé mais un peu orgueilleux. Il a été élevé pour régner et tout dans son comportement traduit une maitrise de soi.
Shail, idhunite et second jeune homme de la résistance a lui aussi, quelques années de plus que Jack. En plus de son rôle de magicien, il est la force tranquille du groupe, il demeure posé et réfléchi et il va guider le reste du groupe qui s’enflamme si rapidement.

Victoria a treize ans et est terrienne. Elle est dans la Résistance un peu par hasard. Elle habite avec sa grand-mère, une femme qui l’a adoptée très jeune. Ce n’est que la nuit qu’elle rejoint Limbhad car en journée, c’est une jeune fille qui va au collège et qui a bien du mal à se faire des amis. Elle s’est découvert le don de guérison de blessures superficielles mais il reste mineur.
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La resistance Idhun 03Du côté des rivaux, nous avons bien évidemment Ashran le Nécromancien qui a ouvert la porte d’Idhun aux sheks. Mais également Kirtash : celui-ci est un adolescent d’environ quinze ans, qui a pourtant derrière lui, un nombre impressionnant d’assassinats. Tout vêtu de noir, il est châtain avec un regard bleu glaçant qui est sa véritable force. Il se trouve être le bras droit d’Ashran, son meilleur guerrier. De plus, il est dénué de tout sentiment et imperturbable.  (lui, c’est mon personnage ♥ ) Dans tous ses déplacements, il est suivi par le sorcier Elrion ; c’est Ashran qui lui a assigné de force, et Kirtash est bien avancé avec ce magicien dans les pattes.

Des personnages bien campés qui vont indéniablement changer au fil de leurs aventures…

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La resistance Idhun 04)°º•. La trilogie « Memorias de Idhún » de Laura Gallego García a connu un succès phénoménal en Espagne. Les éditions Bayard l’ont découvert sur le stand de Editorial SM à la foire du livre de Francfort. Attirés par la couverture originale et attirante, ils l’ont étudié sous une première lecture et se sont lancés dans la version française qui débarque le 30 avril 2010 avec le premier tome.

On rapproche souvent ce roman de Paolini et de sa trilogie de l’héritage. Hormis la présence de dragon et l’âge de leurs auteurs au moment de l’écriture des livres (dix-neuf pour Paolini, vingt-et-un pour Laura), les similitudes s’arrêtent ici : avec Laura Gallego García, nous trouvons quand même un roman plus carré, mieux écrit, plus réfléchi et le scenario est indubitablement plus travaillé !

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La qualité de ce roman repose sur une originalité certaine : les rouages de l’histoire sont soignés et les recoupements ont été intelligemment réalisés. Le scenario est bien ficelé, le suspense est au rendez-vous. On se surprend à tenter de deviner la suite, de regrouper des indices pour découvrir certains pans cachés de l’histoire. Tout est finement distillé à travers le roman est c’est un véritable plaisir de tourner les pages en maintenant son souffle.

La resistance Idhun 05Sans aucun doute, notre auteur sait maitriser les codes de la fantasy. Elle a su tourner à son avantage les quelques contraintes de l’imaginaire. Elle nous présente un univers contemporain rattaché à notre époque. Les protagonistes ont une vie « normale », ils doivent aller en cours, se lever tôt le matin et réellement s’entrainer pour acquérir force et expérience. Notons par ailleurs que dans ce roman, les ordinateurs, les CD, internet et les concerts, existent. Le côté hispanique ressortira dans le livre par petites touches avec notamment la vie de Victoria qui est ancrée à Madrid.
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La plus grosse thématique du bouquin est la découverte de soi – quelques fois à ses dépens – et sa maitrise. Nos adolescents vont grandir, ils vont se chercher et ils vont devoir vivre avec leurs menus défaut. Certes, il y a un côté fleur bleue non négligeable ; il se révèle un peu agaçant car pour le lecteur, les sentiments sont clairs comme de l’eau de roche et les personnages se tournent autour bien longtemps. Mais la romance est une ficelle à ne pas négliger car elle plait à beaucoup de monde, et surtout aux lecteurs ciblés.

La découverte de l’Histoire d’Idhun est sympathique car elle dure tout le roman. Ce n’est pas un morne pavé de plusieurs pages dans un style narratif soporifique. Les éléments fournis sont révélés pour servir on ne peut mieux l’intrigue. On peut mentionner par ailleurs, qu’il arrive dans la majorité des histoires, que les combattants (dans le pire des cas), finissent par abandonner la bataille, ils deviennent neutres par manque de force psychologique. Ici, il y a la possibilité réelle qu’à tout moment, nos personnages basculent… chez l’ennemi ! (et cela fait partie bien sûr, d’un des fils du récit les plus palpitants)
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Voilà un premier roman prometteur pour cette trilogie : un univers bien campé, des personnages développés, un scenario bien ficelé. La question qui me reste sans réponse : vais-je tenter de lire la suite en espagnol ? Bah oui, parce que tu vois, cher lecteur, je suis bien tentée de connaître la suite !

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Laura Gallego García nous offre le monde d’Idhun : un univers bien campé, des personnages intenses qui vont évoluer au fil des pages et une intrigue brillante. Laura Gallego García nous propose de la fantasy contemporaine avec une trame magnifiquement tissée. Voilà un récit qui nous tient en haleine où les créatures magiques ne sont pas en reste, et où les personnages devront traverser moult difficultés. Les sentiments des personnages mis en avant de manière réaliste et mesurée méritent une mention particulière.

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Laura Gallego Garcia)°º•. Laura GALLEGO GARCÍA, née en 1977, est un auteur espagnol de littérature jeunesse. Elle a écrit son premier roman à 12 ans qui ne sera jamais publié. Après quelques autres récits, elle se fait connaître avec la trilogie ‘Chroniques de la Tour’. Entre 2004 et 2006, elle rédige sa trilogie ‘Memorias de Idhún’ qui demeure son plus gros succès avec 350 000 exemplaires vendus.
Son site perso : lauragallego.com
Le site de ‘Memorias de Idhún’ (espagnol)
Le site de ‘Idhun’ (français)

J’ai eu l’immense privilège de recevoir un coffret collector de la part des éditions Bayard. Quelle chouette surprise, le livre collector est numéroté (200 exemplaires sont sortis) et nous avons reçu trois petits badges à l’effigie du roman. La magnifique couverture est d’Alfonso Ruano & Pablo Núñez.

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Et un extrait…

Lorsqu’il passa de nouveau devant l’énorme porte ornée, elle s’entrebâilla dans un grincement. De quelques centimètres à peine, mais cela fit sursauter Jack. Il n’y avait personne alentour. Il contracta les épaules – ce n’était sans doute qu’un courant d’air – et n’hésita pas à la pousser.
Il se retrouva dans une immense salle circulaire dont les hauts murs étaient couverts d’étagères garnies de livres très anciens. Au centre de la pièce trônait une grande table ronde en vieux bois, entourée de six fauteuils magnifiquement sculptés. Jack s’approcha pour examiner la table. Sa surface était gravée des mêmes étranges symboles que ceux qui figuraient sur la porte, mêlés à des dessins d’animaux mythologiques et de créatures qu’il n’avait jamais vues. Au centre de la table, un faible rayon de lumière sortait d’une fente circulaire. Jack leva les yeux et vit, juste au-dessus, dans le plafond de la salle, une lucarne ronde par laquelle filtrait la douce lueur des étoiles. Elle était équipée d’une sorte de vitrail qui représentait trois soleils et trois lunes.
Jack recula instinctivement, effrayé sans savoir pourquoi. Il s’arrêta et voulut se ressaisir. Qu’est-ce qui l’avait troublé de cette manière ?
Il fit de nouveau quelques pas en avant et releva la tête. La verrière n’avait rien de spécial. Trois soleils disposés en triangle. Trois lunes formant un autre triangle inversé. Les deux figures étaient entrelacées, et les lignes qui joignaient les astres entre eux dessinaient… un hexagone.
Jack prit l’amulette de Victoria, qu’il portait toujours autour du cou, pour l’observer avec attention ; mais l’obscurité l’empêchait de la voir distinctement.
– Si seulement j’avais un peu de lumière, murmura-t-il, frustré.
Soudain, il entendit un chuchotement, puis un léger craquement, et une lumière chaude et changeante inonda la pièce. Jack bondit comme si on l’avait pincé et regarda autour de lui. Six torches disposées le long du mur circulaire s’étaient allumées.
– Qui va là ? demanda-t-il en essayant de contrôler les battements affolés de son cœur. C’est toi, Shail ?
Nul ne lui répondit. Rien ne bougea. Seule la lumière fantomatique des torches tremblait et s’agitait, produisant des ombres inquiétantes dans la salle.
Jack fronça les sourcils et se concentra sur l’amulette, un hexagone comme celui de la verrière. Qu’est-ce que cela voulait dire ?
Il regarda de nouveau la lucarne. Les six astres, qui luisaient mystérieusement, lui causaient toujours un vague malaise. Il avait la sensation de les avoir déjà vus… dans un ciel étrange et terrifiant, couleur de sang.
Il eut le cœur serré au souvenir de son cauchemar où le serpent géant se dressait devant un impressionnant ciel rouge. Que signifiait tout ceci ? Ce symbole avait-il un rapport avec lui, avec ses rêves et la mort de ses parents ?
Se penchant en avant pour mieux distinguer les figures de verre de la lucarne, il posa sans s’en rendre compte les mains sur la table. Subitement, un intense faisceau de lumière surgit de la fente au centre de la table et s’éleva en une colonne brillante vers la lucarne aux six astres. Stupéfait, Jack recula, vacilla et tomba par terre. Il resta assis sur les dalles, bouche bée, pendant qu’une scène prodigieuse se déroulait devant lui.
Les lumières qui jaillissaient de la table avaient commencé à tourbillonner, se mélanger et s’entrecroiser, donnant naissance à des couleurs étranges et surprenantes. Elles tournèrent tant et plus jusqu’à finir par former une sphère brillante de couleur bleu-vert.
Jack mit quelques secondes à comprendre qu’il voyait une planète. Il pensa d’abord que c’était la Terre, puis les lumières se firent plus précises, l’hologramme, plus net, et le jeune garçon constata que cette géographie lui était complètement inconnue. Il découvrit trois petites sphères qui tournaient autour de la plus grande, et trois autres, plus importantes, qui étaient immobiles, non loin de là.
« Les soleils et les lunes », pensa-t-il en déglutissant.

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La resistance Idhun 06 La resistance Idhun 07 La resistance Idhun 08

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Bric à Book (Leiloona), De l’autre côté du miroir (Laure), Délivrer des livres (Hérisson08) sont aussi Idhunites.

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Pics : #1 A beautiful lie par sweety15267, #2 Victoria par Keerakeera, #3 Kirtash par WyrmRider, #4 La couverture espagnole de ‘La resistancia’, #5 La couverture du premier volet du comic (espagnol) basée sur Idhun, #6 Laura Gallego Garcia herself, #7 Le coffret collector, #8 Les coulisses de la couverture, #9 Livre numéroté.

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