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TOLKIEN J.R.R. – Faërie et autres textes

16/12/2012 18 commentaires

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Faerie et autres textes TolkienTitre : Faërie et autres textes
Auteur : J.R.R. TOLKIEN
Plaisir de lectureetoile 3 Livre à découvrir

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Le livre contient un essai de Tolkien, trois petits contes augmentés de deux textes en vers et des péripéties de Tom Bombadil, respectivement Faërie ; Feuille, de Niggle, Le fermier Gilles de Ham et Smith de Grand Wootton ; Le Retour de Beorhtnoth, fils de Beorhthelm ; Mythopoeia ; Les Aventures de Tom Bombadil et autres vers tirés du Livre Rouge.

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Ne connaissant pas l’univers de Tolkien à l’époque, Le retour de Beorhtnoth a été aussi vite lu qu’oublié. Le récit conté en vers est aussi disponible en anglais. La seule chose que j’ai retenue, c’est qu’il n’y a aucun doute : Tolkien a toujours aimé les mythologies nordiques et s’en est largement inspiré.

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Mythopoeia est aussi présentée en version bilingue. Ce poème contient beaucoup de références qui feront plaisir aux plus renseignés ou passionnés d’entre nous.

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Je crois que je suis la seule au monde à qui Tom Bombadil fait peur ; la lecture de ces texte et vers a été presque une épreuve pour moi tellement je me méfie de lui, l’attendant de pied ferme au tournant (sachant qu’il n’arrive jamais en tant que méchant).

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Les trois petits contes sont plus frais et plus accessibles aussi. Les symboliques et thématiques abordées sont agréables. Il faut dire que ma préférée est Smith de Grand Wootton, avec l’histoire du Maitre Queue, du garçon Alf et la mise d’une étoile dans le gâteau : elle m’a plue car elle m’a fait le plus rêvé mais aussi parce que c’est finalement celle qui a le plus imprégné mon esprit. Les trois contes proposent tous un aspect comique.

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Faërie ou encore appelé « Du conte de fées » s’étale sur une centaine de pages. Tolkien y aborde aussi bien les origines, la définition du folklore et des fées. C’est très agréable à lire car nous avons l’impression d’avoir l’auteur en face de nous. Il n’est pas obligé de conter, il exprime son point de vue. Certaines vérités sont bonnes à entendre, notamment que les contes pour enfant ne doivent pas être absurdes, qu’il ne faut pas prendre ces derniers pour plus idiots qu’ils ne sont et que l’essence même d’un conte est la joie. Tolkien se dit prêt à mettre les points sur les i mais parfois, nous avons l’impression qu’il s’emmêle les pinceaux. C’est vraiment très intéressant de voir sa vision des livres de féerie, c’est également le texte présenté dans ce recueil, le plus prenant.

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Vous l’avez sans doute compris, ce recueil n’est pas très équilibré. Les aficionados de Tolkien y trouveront plus de références à ses autres œuvres que le simple novice. Mais puisque je l’ai été en lisant ce livre, je peux vous assurer qu’il révèle notre sensibilité à son univers et qu’il est dans l’ensemble assez abordable.

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Tolkien)°º•. Biographie
John Ronald Reuel Tolkien, né en 1892 mort en 1973 a été écrivain mais aussi poète et aussi philologue (études de la linguistique historique).
Il est surtout connu pour ses romans « Bilbo le Hobbit » et « Le seigneur des anneaux ». Professeur à l’université d’Oxford, il fait partie du groupe littéraire sous le nom d’Inklings, au même titre que son proche ami, C.S. Lewis. Après sa mort, son fils Christopher publiera de nombreux ouvrages grâce aux notes et manuscrits de son père, et notamment Le Silmarillion.

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Dans le chaudron :
¤ Bilbo le hobbit
¤ La communauté de l’anneau, tome 1
¤ Les deux tours, tome 2
¤ Le retour du roi, tome 3
¤ Le Silmarillion

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Souvenir de lecture : Moi aussi je veux une étoile dans mon prochain gâteau.

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Nevertwhere et Le petit monde de Guiz s’y sont aussi penchés.

CITRIQ

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Middle Earth ChallengeChallenge je lis des nouvelles et des novellas JLNN

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Une lecture spéciale the middle-earth challenge qui entre aussi en compte pour le challenge Je lis des nouvelles et des novellas.

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FEIST Raymond E. – Faërie

31/10/2012 43 commentaires

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Titre : Faërie
Auteur : Raymond Elias FEIST
Plaisir de lecture Livre fantas… tique

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Phil, grand écrivain décidé de quitter la vie agitée d’Hollywood pour retourner dans sa région natale, vers Pittsville. Gloria et leurs enfants, Gabbie, Sean & Patrick emménagent très vite dans la maison du vieux Kessler acquise pour une bouchée de pain. La propriété s’étend sur plusieurs hectares et comprend le pont du troll au fond des bois. Phil retrouve sa mère spirituelle, l’ancienne universitaire Aggie et même Gabbie qui rechignait un peu à passer son été ici, rencontre Jack. Mais ce tableau idyllique est très vite envahi par les ombres, notamment quand les jumeaux et leur chien Pas-de-pot traversent pour la première fois le pont. Ils ne sont que les premiers à être la proie de créatures fantastiques et d’autres puissances inconnues.

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)°º•. La famille Hastings se compose d’une famille presque trop parfaite aux yeux des lecteurs, que ce soit dans la description de leur caractère ou dans leur comportement. Phil, bien que n’étant toujours pas passé à l’ère des ordinateurs, s’avère être un écrivain brillant, un illustre réalisateur et maints fois récompensé. Ce qui n’est pas forcément le cas de Gloria qui n’a pas réellement enflammé les planchers de théâtre ; mais elle demeure une femme aimante et une mère protectrice.
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Gabbie, jeune rentière est la fille de Phil née d’un précédent mariage. Si au début, on s’attend à ce qu’elle tape un scandale parfait pour une publication dans Vogue, elle redevient très vite une jeune femme responsable. Elle rencontre le protégé d’Aggie Grant : le doctorant Jack  Cole avec qui elle tisse des liens très forts. Mais il n’est pas le seul à être charmé par son physique. Les jumeaux Patrick & Sean sont un peu plus clichés dans le sens où le premier est fort et téméraire, le second est très effacé et timide. Il en convient qu’ils sont plutôt crédibles dans leur rôle de jeunes garçons de 8 ans, tant pour les « oui, oui » répondus aux conseils de leur mère – alors qu’ils n’en pensent pas moins – que pour leur incapacité à prendre correctement des messages téléphoniques, parce que bon, « les jeux vidéos, c’est trop cool ». Ils vont être les premières victimes des créatures et ce sont eux aussi qui vont faire face aux plus dures épreuves.
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On croisera souvent Mark et Gary, deux collaborateurs d’un même cabinet qui sont ravis de pouvoir fréquenter la bibliothèque de M. Kessler laissée en l’état dans la vieille maison. Ils souhaitent compulser tous les documents qu’ils y trouveront mais se feront surprendre par quelque découverte. Enfin, il y a le vieux Barney qui lui sait. Il sait beaucoup de choses, mais personne ne daigne l’écouter. Il se révèlera être une aide précieuse dans les derniers retranchements et possède d’ailleurs une pierre-à-fées.

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)°º•. Pour son histoire, Raymond Feist ne présente pas un univers édulcoré à la poudre de perlimpinpin, mais sert un véritable monde sombre et dangereux. Même si les légendes me sont parfois méconnues, nous mettons les pieds sur un tapis de folklore. L’environnement – paysages, bâtiments – est très peu décrit pour laisser une place optimum aux ambiances lugubres.
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Raymond Feist nous entraine à la rencontre du peuple : petit, bon ou mauvais. Pour ce livre-ci, nous allons côtoyer les sentiments maléfiques du petit peuple. On se rend compte que les créatures féériques ne sont absolument pas fréquentables. Personne n’échappe à ces êtres diaboliques, même pas les petits enfants de 8 ans. Il va sans dire que le roman peut faire ressortir les peurs de son enfance ; l’histoire prend des tournants un peu malsains voire qui font peur.

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)°º•. Ce roman fantastique date de 1988 et n’a pas pris une seule ride. L’écriture se révèle subtile, très travaillée et le roman se lit facilement.

Le fort pouvoir d’attraction de cette histoire réside dans le mélange du réalisme au folklore. La vie quotidienne est mélangée à des scènes surnaturelles. Ce qui fait sa force peut aussi être un petit point faible dans le sens où certains moments paraissent plus lents, un peu trop enfantins à mon goût ; mais cela représente à peine 10% de la totalité du roman puisqu’il s’agit-là de moments plus calmes pour que la tension monte progressivement.
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La sexualité est exploitée dans ce récit, on peut même parler de violence sexuelle. C’est pourquoi certaines scènes peuvent se révéler choquantes. Ce livre ne doit absolument pas être considéré comme un livre jeunesse, surtout si le lecteur n’a jamais eu de premiers frissons via un livre classé « horreur » pour jeunesse.
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Il va de soi que l’angoisse est latente, que le suspense peut se révéler « de fou ». Il ne s’agit pas de verser dans de l’horreur gratuite ou dans des moments sanglants, mais la chair de poule nait parfois à la lecture de certains passages. C’est un livre dont on ne se sépare pas, jusqu’au dénouement.
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Ce roman est totalement envoutant car nous voyons l’ombre rôder dès les premières pages et s’imposer sur ces feuilles d’écriture innocentes. On est très vite aspiré par l’histoire et les interventions de différents narrateurs sont justement dosées. Cela pourrait être une histoire à laquelle on y croirait dur comme fer.

Si vous souhaitez lire ce livre, commencez par vous procurer une pierre-à-fées.

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En un tour de main, Feist nous présente un one shot des plus particuliers où le petit peuple montre ses aspects les plus terrifiants et s’en prend puissamment aux êtres humains. Ce livre fait monter un suspense certain tout au long de ses pages et c’est avec les yeux écarquillés – et parfois cachés sous la couette – qu’on dévore cette histoire.

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)°º•. Biographie
Né en 1945 à Los Angeles, Raymond Elias Feist tire sa notoriété mondiale grâce aux chroniques de Krondor comptant pas moins de 28 ouvrages. Son site.

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Souvenir de lecture : « Ah, ce passage, c’est un peu craignos quand même » […] « Oké, celui-là, c’est encore pire ! »

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Audouchoc (Théoma), Au fil de mes lectures (La Liseuse), E-maginaire, Imagin’erre, La bibliothèque Malounienne (Malou), Lanylabooks, Lectures d’une dévoreuses de livres… (Nini), Mes imaginaires (SBM) ont aussi rencontré la Chose sous le Pont du Troll.

CITRIQ
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Une participation au Challenge Halloween, un peu effrayante mais idéale pour ce 31 octobre !

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Pic : Couverture anglaise par Geoff Taylor, des détails à voir ici.

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PEVEL Pierre – L’élixir d’oubli

15/03/2012 8 commentaires

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Titre : L’élixir d’oubli (Les enchantements d’Ambremer, tome 2)
Auteur : Pierre PEVEL
Plaisir de lecture Livre à découvrir
Les enchantements d’Ambremer tome 1, Le royaume immobile tome 3

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Le mage Griffont mène cette fois-ci son enquête sur le meurtre  d’un antiquaire et il semble bien que le terrible sorcier Giacomo Nero soit mêlé à cette affaire. C’est le moment parfait où la baronne Isabel de Saint-Gil fait son entrée : sa présence est souvent synonyme de soucis. Ensemble, ils vont s’enquérir de la vérité et découvrir que leurs actes antérieurs révèlent leurs conséquences aujourd’hui. Par ailleurs, la reine Méliane demande de l’aide à Gélancourt et au Cercle Incarnat car les dragons veulent partir en guerre. Paris et l’Outre-Monde n’ont jamais été aussi proches d’être en bisbille.

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)°º•. Griffont – Louis Denizart Hippolyte Griffont – est magicien de son état et membre du Cercle Cyan. Gentleman en tout temps, il demeure un fin limier et un compagnon agréable (et on rêverait toutes de se balader à son bras). Avec Isabel de Saint-Gil il forme le couple parfait. Un brin impulsive, cette dernière est mystérieuse et garde pour elle des secrets qu’on aimerait bien dévoiler.
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On retrouve leur entourage dont nous avons fait connaissance dans ‘Les enchantements d’Ambremer’ : il y a Azincourt, chat ailé doué de parole – que l’on croise trop peu à mon goût dans cette histoire-ci – ; Etienne, le majordome multiples fonctions, Lucien Labricole et Auguste, les assistants de la baronne, Farroux, Falicière et Cécile de Bressieux.
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Si les personnages récurrents ont déjà toute notre sympathie, notre curiosité va nous emmener à rencontrer des personnages historiques ou imaginaires qu’emprunte Pierre Pevel : Raynaud, Cartouche, Merlin, Arsène Lupin, Méliés, Varon, Marcangelo, Le Lys pourpre, le marquis de Croussel et Giacomo Nero. A première vue, on risque de se perdre, surtout si on combine fausses ou doubles identités : heureusement l’auteur pense à son lectorat et l’accompagne au mieux.

S’ajoutent à ceux-ci, Ker’Ess’Ta, un dragon qui se refugia sur terre sans jurer fidélité aux fées, et le prince-gouverneur de Sépulcra, Tes’T’ar. Les autres créatures ne sont pas en reste : minimets, ogres, gnomes, crapulards, elfes et fées.

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)°º•. S’il y a bien un point sur lequel le lectorat est unanime : c’est bien l’univers créé par Pierre Pevel. Ce Paris des merveilles est tout simplement enchanteur ; l’introduction en est d’ailleurs extrêmement charmeuse et saura nous conquérir dès les premiers mots.
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L’auteur décrit et raconte un univers auquel il semble croire – et le vouloir réel – lui-même. La belle époque est revue et corrigée avec l’introduction de créatures magiques et une Tour Eiffel en bois chantant.
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Dans ce volume, nous en apprenons plus sur la naissance des Cercles Incarnat, Cyan et Or (pour les alchimistes). Sur fond d’agissements d’une société secrète, nous faisons face à des complots politiques, des péripéties plus sombres que dans le premier tome. Autour de l’Athanor – encyclopedia chimica – se tissent les secrets, la conspiration, la trahison et la magie noire.

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)°º•. Ce tome propose davantage de rythme et d’action : les multiples rebondissements et les intrigues secondaires nous tiennent en haleine grâce à une narration soignée. Une ambiance très « de cape et d’épée » nous permet d’apprécier les sauts dans le passé, en 1720 durant le règne de Louis XVIe. Ces flashbacks nous proposent de mieux connaître le passé de Griffont et Saint-Gil, de nous narrer le pourquoi et le comment de leur rencontre mais aussi de nous conter la naissance de certains conflits.

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Les apostrophes destinées au lecteur sont appréciables ; l’auteur explique bien le tout, rendant le livre facile d’accès mais un peu incommodant par rapport au rythme de l’intrigue. Mais le défaut s’avère mineur tant l’histoire est remarquable. J’ai trouvé la fin beaucoup moins frustrante que celle du premier tome, mais je suis bien triste de noter l’absence de troisième tome.

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L’Elixir d’oubli nous conte une nouvelle aventure du formidable duo Griffont/Saint-Gil où l’on retrouve grand nombre de créatures magiques et d’intrigues croisées. L’univers développé par Pevel est toujours aussi enchanteur et on est ravi d’embrasser le passé de nos deux favoris.

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)°º•. Biographie
Pierre Pevel, né en 1968 a plusieurs cordes à son arc : il est scénariste et auteur de jeux de rôles et est l’auteur de plusieurs romans (certains signés de son pseudonyme Pierre Jacq). Il n’en demeure pas moins un écrivain français de fantasy incontournable.

L’élixir d’oubli a remporté le Prix des Imaginales 2005

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)°º•. Extrait du premier tome ‘Les enchantements d’Ambremer’

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Dans le chaudron :
¤ Les enchantements d’Ambremer, tome 1
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Souvenir de lecture : Le Lys pourpre est un ennemi redoutable.

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La bibliothèque à nuages de Reveline et Mes imaginaires (Olya) ont aussi beaucoup apprécié ce livre.

CITRIQ

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.Lu aussi dans le cadre du Winter Time Travel, du challenge Magie & Sorcellerie littéraire et du défi steampunk.

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Pic : Very old book par Blue Bullet.

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GABORIT Mathieu – Chronique du soupir

28/02/2012 20 commentaires

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Titre : Chronique du soupir
Auteur : Mathieu GABORIT
Plaisir de lecture : Livre sympa peu s’en faut

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Alors qu’un soir, son fils Saule arrive pour quémander de l’aide, une jeune fille dans les bras, Lilas, aubergiste de bord de mer décide de le soutenir. Avec Errence son amant, Cèdre & Iris ses enfants, ils vont devoir fuir la garde de la Haute Fée, envers et contre tous et sans hésitation.

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)°º•. Lilas est une naine à la retraite : ancienne chef de garde la Haute-Fée, la voilà maintenant à tenir l’auberge du Sycomore. Après que son mari Frêne se soit ancré dans l’éternité, elle papillonne avec un jeune elfe du nom d’Errence. Cette héroïne est mère, usée par la vie et pourtant c’est avec tout le souffle qu’elle possède qu’elle va alors aider Saule. Ce dernier vient demander de l’aide pour la jeune fille Brune ; entrainant dans la course poursuite ses frère et sœur Cèdre et Iris.

Cerne se révèle quant à lui le personnage qui m’a été le plus intriguant.

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)°º•. Tout comme pour Les Chroniques des Féals, Mathieu Gaborit nous comble par son imagination débordante ; l’univers créé est cohérent, envoutant et novateur. J’ai aimé tout ce qui tourne autour des fées : la fée primordiale, les Fées Renégates, l’échange possible entre le propriétaire du corps et sa fée de cœur.
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J’ai été assez surprise et tout à fait convaincue par la géographique magique : la toile cosmique qui répertorie les attaches et les autres relations « vivantes », le système de champs féériques (les verticales) ainsi que les Lignes-Vie.

On notera que Mathieu Gaborit met également l’amour des femmes à l’honneur : celle de la Haute-Fée, de la femme pour son mari, pour son amant, pour son fils, pour la fille.

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)°º•. L’idée du souffle est bien trouvée : la métaphore est belle et pleine de grâce. Un peu d’originalité ne peut sans aucun doute faire du bien à la littérature fantasy. Malheureusement, cela demeure une histoire un peu ratée comme le souffleur de verre avec l’une de ses pièces : Mathieu Gaborit semble être parti dans cet univers sans prendre le temps de savoir si le lecteur avait lui aussi fait sa valise. Il part sur un chemin qui semble trop personnel pour que le lecteur puisse voir son dessin : on reste à côté de la plaque.
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L’ossature de l’histoire est trop abstraite : l’univers créé de toutes pièces entraine une confusion chez certains lecteurs qui ne réussissent pas à tout imaginer malgré les explications écrites. J’avoue que m’étant laissée porter j’ai été emballée de ce qu’il se dessinait alors dans ma tête. Le voyage des personnages s’avère très rapide et les actions-réactions ne sont pas toujours clairement définies.
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Il va sans dire que l’histoire ne manque pourtant pas de poésie : la pointe sombre proposée par les ambiances et dans l’histoire elle-même est contrebalancée par un grand espoir via l’ode à l’amour. La thématique de la liberté est aussi imposante puisque les être humains sont physiquement enchaînés avec les fées de cœur. Ce one shot de 300 pages relativement court laisse un sentiment de frustration au lecteur qui a beaucoup trop de questions restées sans réponse.

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Chronique du Soupir est un challenge osé, relevé par Mathieu Gaborit : si l’intrigue nous demeure fugace au point de se sentir un peu esseulé à la fin de notre lecture ; il va sans dire que l’univers est invraisemblable et vous serez subjugué… pour peu que vous accrochiez.

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)°º•. Biographie
Né en 1972, Mathieu Gaborit dédie ses premières amours aux jeux de rôle. En plus de jouer, il participe à l’écriture des jeux de rôle et est auteur de l’un d’entre eux. C’est tout naturellement qu’il en vient à l’écriture de romans dans l’imaginaire.
Son site.
La superbe couverture est réalisée par Didier Graffet.
Lire les premières pages du roman.

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Dans le chaudron :
¤ Les Chroniques des Féals – Coeur de Phénix, tome 1
¤ Les Chroniques des Féals – Le Fiel, tome 2
¤ Les Chroniques des Féals – Le Roi des Cendres, tome 3

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Souvenir de lecture : Et si jamais une fée-coeur, se parlerait-on ?
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Ils ont été très nombreux à lire Chronique du soupir… A demi-mot (Elise), Ansible (Spooky), Book en Stock (Dup & Phooka), Books in Wonderland (Seelie),  If is dead (DabYo), Imaginelf (Lelf), La bibliothèque malounienne, Ladelyrante, La P(ile) à L(ire) d’HecleaLe boudoir des livres (Cerisia), Lectures trollesques (Ptite Trolle), Les victimes de Louve, Mes lectures de l’imaginaire (Olya), Muti et ses livres, Plume, Reflets de mes lectures (Cédric Jeanneret), Steam Littérature (LOVD), Un brin de lecture (Karline05), Un papillon dans la Lune.

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Pics : #01 Fairy par LittlePurpleBee ; #02 Fairy Wings par KingaagniK.

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MILLAR Martin – Les petites fées de New York

26/04/2011 24 commentaires

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Titre : Les petites fées de New York
Auteur : Martin MILLAR
Plaisir de lecture Livre avec entrée au Panthéon

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C’est peut-être à cause des canards provenant du violon de Dinnie que Morag et Heather sont allées souiller son tapis de vomissures. Imbibées de whisky, en kilt et l’épée à la main, nos deux fées aux cheveux mal teints débarquent à New-York. De l’autre côté de la 4e rue, il y a Kerry, adorable jeune femme qui tente le tout pour le tout, de finir son alphabet floral pour le concours, mais quel rapport ? Sans oublier qu’en Cournailles, ça chauffe, la révolution travailliste bout chez les fées car leur Roi leur fait vivre un enfer, mais quel rapport ? Quand Morag et Heather, débarquent, il faut s’attendre au pire !

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)°º•. Morag et Heather sont ce que nous pourrions appeler communément, des pestes fées. Sauf qu’une fée de Millar est forcément annonciatrice d’emmerdes. Elles aiment se pinter, s’insulter, se bastonner. En plus, elles volent, pètent, rotent et mentent. Voilà, le comportement idéal. On pourrait aussi rajouter qu’elles sont écossaises, fières de l’être. Elles sont aussi un tout petit peu (!) imbues d’elles-mêmes. Elles s’imbibent de whisky uniquement, elles se mettent dans les pires situations possibles. Mais malgré tout ça, elles sont aussi terriblement attachantes.
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Il y a également Dinnie, la saleté par excellence : il hait son prochain, est un raté fini, gras, paumé, sans le sou et pire que tout, c’est un très mauvais violoniste. Pas très loin il y a l’adorable Kerry. Cette jeune femme de vingt-cinq ans, aux cheveux bleus subit les affres de sa maladie. Elle cherche à apporter la dernière touche à son alphabet floral, et c’est tout, sauf évident.
Par ailleurs, Millar nous a concocté toute une ribambelle de personnages secondaires, il suffit juste de ne pas se laisser envahir par le flot.

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)°º•. Avec ce petit livre de 167 pages, c’est une histoire condensée mais fort riche que vous allez lire. De nombreuses histoires se déroulent en parallèle. Les thématiques sont nombreuses : soif de pouvoir, égoïsme, superficialité, apparence mais c’est grâce à la légèreté et la fraicheur utilisées par Millar que le tout passe très bien (et vite !).
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L’humour déjanté est aussi très présent. Il est volontairement grossier et vulgaire sortant de la bouche des fées… mais c’est ce qui fait toute la finesse de l’histoire, sans lourdeur. On se paye également de bonnes tranches de rigolade, on en pouffe derrière son livre. L’humour peut aussi être tour à tour, grinçant, un poil potache mais qui ne tombe jamais dans le sordide ou le scabreux.
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Bien qu’en impression, on pourrait croire que je parle d’un véritable capharnaüm, il n’en est rien. Tout va très vite : les retournements de situation sont nombreux, les enchainements des péripéties suivent un rythme fou. C’est rock’n’roll ! Ceci dit, certains éléments sont solutionnés très facilement, trop peut-être. Mais cette imperfection est mineure au vu de l’histoire que nous sert Millar. Un point bonus pour la couverture – dont peu raffolent – mais que moi, si, parce que tout est dit, cela représente tout à fait les deux morveuses ailées.

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)°º•. Biographie
Par lui-même « I’m Scottish, from Glasgow. I’ve lived in London for a long time. I write books under my own name, and I also wrote a series of books about Thraxas under the pseudonym of Martin Scott. My first novel, Milk, Sulphate and Alby Starvation, came out in 1987. I’ve had around 16 books published. Sometimes I’ve been successful, sometimes not so successful. I write every day. I like cable TV, music, books, films, and my friends. I also struggle with agoraphobia, which is quite severe. At the moment, the agoraphobia is winning. In 2002 I won the World Fantasy Award for Thraxas. My most recent book is Lonely Werewolf Girl. »
Martin Millar est écossais, de Glasgow et vit à Londres. Il a actuellement 16 livres à son actif, certains mieux réussis que deux. Il écrit tous les jours. Il est aussi connu sous le pseudonyme de Martin Scott sous lequel il signe sa saga « Thraxas » ; pour celle-ci, il a reçu le World Fantasy Award en 2002.
Son site, son facebook, son twitter.

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)°º•. Extrait

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Souvenir de lecture : Fantas… tique ! Des fées comme je les aime.

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Et hop, un petit billet pour la semaine celtique avec nos fées-pas-piquées-des-vers et notre auteur écossais !

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D’autres avis disponibles chez :
¤ Biblioblog,
¤ De l’autre côté du miroir (Laure),
¤ L’étrange bibliothèque de Calenwen,
¤ Mes lectures de l’imaginaire… (Olya),
¤ Mon coin lecture (Karine :)),
¤ Valeriane & Books,
… et plein d’autres chez Blog-O-Book.

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Pics : Morag n’ Heather par bhaneshide.

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PEVEL Pierre – Les enchantements d’Ambremer

15/03/2011 32 commentaires

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Titre : Les enchantements d’Ambremer
Auteur : Pierre PEVEL
Plaisir de lecture :  Livre fantas… tique
L’élixir d’oubli tome 2, Le royaume immobile tome 3

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Paris, 1909. Griffont, magicien au Cercle Cyan emprunte un livre pour son amie Cécile de Brescieux. Il est loin de se douter de l’ouragan qui se déchaine alors : le trafic d’objets enchantés en prend un coup, un antiquaire se retrouve amnésique, des maisons sont fouillées. En l’Outre-monde, monde magique, situé à vingt minutes de la Porte Maillot par métro, l’orage gronde, on souhaite retrouver la Reine Noire, maléfique et la Reine Méliane donne de la voix. Et si tout reposait sur le secret de La Tour Fondval ?

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)°º•. Griffont, de son nom complet Louis Denizart Hippolyte Griffont, est magicien au Cercle Cyan. Son projet actuel est son nouveau véhicule pétaradant. En attendant, il aide Farroux, policier de son état, dans son enquête concernant la disparition de l’antiquaire. Alors qu’il vivait en presque parfaite harmonie avec Azincourt, chat ailé doué de parole, la baronne Isabel de Saint Gil vient frapper à sa porte. Etienne, son majordome ne peut que céder aux charmes de la baronne et la fait entrer en la demeure. Elle est accompagnée du gnome Lucien Labricole et d’Auguste, un jeune homme. Tout se monde va devoir respirer le même air et même coopérer sur l’affaire. Ambremer et Paris le beau ne vivent pas en toute quiétude…
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Comme vous le visualisez très vite, l’histoire comprend moult personnages. Malheureusement, les « méchants » se retrouvent finalement peu développés et sont recalés au rang de personnages secondaires. Au niveau des créatures magiques, nous ne sommes pas en reste : les gnomes se révèlent de bons amis, peuvent occuper des places de choix (médecin, avocat), les dragons officient en bibliothèques et les gargouilles ont soif de sang. Ah et forcément, j’adooore Azincourt et sa répartie et j’ai un faible pour le vieux chêne 🙂

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)°º•. Nous voici en plein XXe siècle, la belle époque ! Les femmes portent de jolis corsets et jupons tout en dentelles, les hommes portent le chapon melon et tout ce beau monde arpente les grands boulevards ou s’extasient au pied de la Tour Eiffel d’un bois blanc joli et rare.
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On s’y croirait ! C’est avec une facilité déconcertante que Pevel peint ce Paris merveilleux. C’est aucun doute, un des points forts du roman, il nous propose du fantastique subtilement mélangé à de l’historique, avec une pincée de poésie, et voilà. Bon, la magie dans tout Paris, c’est un peu old school mais c’est pourquoi on accroche tant. Il est bien dommage que nous effleurons à peine Ambremer et l’Outre-monde, c’est de la visite express : léger regret.

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)°º•. Ce roman sans prétention nous propose une intrigue rocambolesque, qui nous tient en haleine. L’histoire palpitante prend tout de même le temps de nous proposer des situations humoristiques qui naissent bien souvent grâce à des dialogues sublimes : les tournures de phrases son bien trouvées, le tout est claquant. La fin est cependant, un peu trop rapide et précipitée ; le happy end est prévisible.
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L’histoire nous est contée délicieusement. Elle fait appel à nos souvenirs, mais également à nos idéaux de magie et peut-être est-ce là où nous remarquerons quelques clichés. L’écriture proche du lecteur est aussi à noter. C’est très légèrement fadasse, très romancé mais bien apprécié, calé entre des lectures d’assassins et autres zombies. On y perçoit également une légère touche de steampunk.

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Assurément, on y reconnaitra un hommage à Alexandre Dumas et autres feuilletonistes de même calibre. Mais je me suis demandé si on pouvait parler réellement d’uchronie ? Il est effectivement référencé sur Uchronies.com mais on entre de plain pied dans un Paris certes, mais dans un Paris magique. Il n’y a pas d’événement particulier, pas de point de « rupture » concernant notre propre histoire. Pas de « référence » quant à un possible changement.
Nous retrouvons les personnages dans un second livre intitulé « Elixir d’oubli ».
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)°º•. Biographie
Pierre Pevel, né en 1968 a plusieurs cordes à son arc : il est scénariste et auteur de jeux de rôles et est l’auteur de plusieurs romans (certains signés de son pseudonyme Pierre Jacq). Il n’en demeure pas moins un écrivain français de fantasy incontournable.

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Je me permets aussi de vous suggérer de vous balader LA, il a des illustrations magnifiques ! (découvert grâce à LOVD, merci !)

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)°º•. Extrait

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Dans le chaudron :
¤ L’élixir d’oubli, tome 2

Souvenir lié à cette lecture : Ah un monde plein de magie. Ca fait du bien de se sentir « chez soi ».

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Lu dans le cadre du Winter Time Travel et du challenge Magie & Sorcellerie littéraire.

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D’autres avis disponibles  : 1er chat-pitre (Lilibook), Bazar de la littérature (Melisende), BouquinBourg (Soukee), Hydromielle, Le rêve du renard (Yume), L’étrange bibliothèque de Calenwen (Vert), Lord Orkan Von Deck, Mes imaginaires (SBM), Mes lectures de l’imaginaire (Olya).
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CITRIQ

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Pics : #01 Les gargouilles Talyx et Styla ; #02 Meliane d’Ambremer ; #03 Sah’arkar ; par Desinca.

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FAKHOURI Anne – Le clairvoyage

11/01/2011 19 commentaires

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Titre : Le clairvoyage
Auteur : Anne Fakhouri
Plaisir de lecture : coeur notation Livre avec entrée au Panthéon
Tome 2

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Clara vit dans un monde scientifique où chaque chose a sa place, où tout a une explication logique jusqu’à ce qu’elle atterrisse chez son oncle Antoine et sa tante Bébé, dans une maison qui cache beaucoup plus que ce que l’on pense. La vie a donné un sacré coup de pied à Clara, et malgré cela, elle est prête à tout : mais comment va-t-elle réagir en découvrant des signes suspicieux ? Jusqu’où pourra-t-elle aller dans la bataille qui fait rage ?
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De grandes questions en relation avec nos personnages demeurent… quelles sont leur réelle personnalité ? Ont-ils un secret ? Sont-ils tous liés ?

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)°º•. L’attachement à Clara notre héroïne, est très fort. On ressent beaucoup de peine pour la jeune fille à la mort de ses parents. On avance à tâtons dans l’histoire aux côtés et au rythme de Clara, grâce à l’emploi de la première personne comme narratrice et à l’utilisation de l’italique pour ses pensées. A 12 ans, elle est une personne intelligente et mature. Elle se révèle être une grande exploratrice et est prête à aller au devant de tous les dangers.

Elle est accompagnée par sa poupée Miss Buba. C’est d’ailleurs grâce à elle, si nourrisson, elle a pu survivre à une chute. Miss Buba est une coéquipière de choc et Clara peut lui faire confiance les yeux fermés.

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Antoine et Bébé accueillent Clara dans leur grande maison. Antoine est son oncle maternel et ils se sont très peu vus depuis ces dernières années à cause du comportement étrange de Bébé au baptême de Clara. Etrange, Bébé l’est toujours : elle reste la plupart du temps coincée dans son atelier aux rideaux fermés. Clara fait également la rencontre des deux sœurs de Bébé, Suze et Lia : elles tiennent toutes deux un magasin d’antiquités. Monsieur Hêtre veille aussi quelques fois à la tenue de la boutique. Vient s’ajouter Gauvain, le fils de Lia ; ils vont tous deux avoir le droit à de sacrées péripéties.

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Nous découvrirons d’autres personnages discrets mais non moins importants tel que le Chat Grain (une version plus noire que le Chat de Chechire d’Alice), de Puck le corbeau, de Titania Reine des Fées (oui, la Titania de Shakespeare) et une flopée de fées, sirènes et fantômes.

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)°º•. Anne Fakhouri est une très bonne conteuse. On tourne les pages très vite, on se surprend à retenir son souffle. Le flirt avec le merveilleux se fait par touches subtiles. On y trouve beaucoup de mythes et légendes mais ils n’ont pas été réécrits et c’est grâce à la seule interprétation du lecteur que l’histoire devient naturelle et très puissante. Y sont présents des références arthuriennes, du folklore et pas d’impression d’un livre ultra classique. Par la fracture dans la vie de Clara, l’auteur traite des thèmes plus profonds tels l’adolescence et la mort. « Le Clairvoyage » est un petit roman de 250 pages mais dont l’histoire est riche et originale. Par-dessus tout, prime la tendresse de l’auteur.

L’univers est magique, quelque peu féérique et tellement prenant. L’impression de brume en début de livre renforce ce côté de « miss Clara perdue ». Les ambiances sont délicieusement mises en place et participent à la part de mystère. Le suspense y est très fort et le retournement de situation appréciable.

Cette histoire est loin d’être seulement un livre « enfantin », il est au contraire accessible à et intéressant pour tous. Il est fort dommage que L’Atalante ne communique pas sur le fait que ce livre soit le premier tome d’un diptyque, on croit à un one-shot. « Le Clairvoyage » a par ailleurs reçu le Grand Prix de l’Imaginaire en 2010. La couverture est réalisée par Sarah Debove.

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)°º•. Biographie (source)

Anne Fakhouri a huit ans quand elle découvre le désert, Lewis Carroll et le roi Arthur. Son bac en poche, elle se destine à des études de lettres qu’elle oriente vers le mythe arthurien, participe à la création d’Actusf, un site de chroniques sur les littératures de l’imaginaire, et écrit. Aujourd’hui, mariée, une fille, elle vit à Paris. Le clairvoyage est son premier roman.
Un entretien de l’auteur à découvrir chez Elbakin.

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Souvenir lié à ma lecture : Mais comment fait-on pour n’avoir jamais entendu parler d’un livre pareil ?!
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Ce livre est voyageur
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Merci à Babelio et aux éditions L’Atalante

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D’autres avis disponibles chez : Loula, il était une fois…On ne voit bien qu’avec le coeur (Edelwe).

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