TAMAKI Jillian & Mariko – Cet été-là
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Titre : Cet été-là
Auteures : Jillian Tamaki & Mariko Tamaki
Plaisir de lecture : Livre à regrets
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Depuis toujours, Rose et ses parents partent à Awago Beach pour les vacances estivales. Elle y retrouve avec plaisir, son amie d’enfance, Windy. S’enchainent les moments à la plage, les barbecues avec les amis, les soirées à contempler les étoiles. Chacune vit ce moment avec des interrogations différentes et même nouvelles.
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Fille unique, Rose s’en va avec ses parents dans leur cottage. Bien que de bonne humeur, elle parait un peu lointaine. En période de pré-adolescence, à 13 ans, Rose ressent ces changements encore ténus, avec les petites appréhensions liées à l’inconnu.
Si Rose est peu à l’aise dans son corps élancé, Windy, 11 ans, bouge beaucoup. Cette dernière est spontanée et s’exprime facilement, alors que Rose aura plus de retenue vis-à-vis de ses sentiments. Un léger fossé se creuse entre les deux filles.
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Les illustrations sont effectuées par un encrage épais, assez nerveux mais de qualité. Je trouve que les plus poussées sont celles qui s’étalent en double page et celles où l’océan est présent. La couverture propose un camaïeu de bleus mais l’intérieur est en noir et blanc. Le langage corporel des jeunes filles et la place des non-dits s’extraient plutôt bien des dessins.
Certaines onomatopées accompagnent les mouvements, nous présentant ainsi une « lecture des bruits » de manière intelligente. Mais comme pour Walking Dead de Kirkman & Adlard, je trouve un peu agaçant que certaines n’ont pas été traduites.
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Ce roman graphique de 319 pages propose une tranche de vie, assez intimiste. Mais le suspense est presque absent, aucun secret n’est dévoilé. Il y ait question d’une enfant qui prend conscience de changements : des désirs, de l’indépendance, de l’inconnu qui attire, de ce souhait d’être considérée comme un adulte. Rose aimerait d’ailleurs que soient brisés le silence et le sceau du « pas en âge de comprendre ».
Les cousines canadiennes ne tombent ni dans le cliché ni dans le pathos. C’est avec délicatesse qu’elles traitent certains thèmes, et avec intelligence qu’elles ne font qu’effleurer d’autres.
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Pourtant, rien ne se passe réellement : tout est dans l’ambiance, dans cette langueur estivale. Je ne me suis pas sentie proche de ces personnages, c’est même avec nonchalance que j’ai tourné les pages ; je ne l’ai pas vraiment trouvé passionnant. J’ai même eu un peu de mal avec le côté malsain qui se dégage des interactions avec les jeunes hommes qui tiennent la petite supérette.
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« Cet été-là » de Jillian et Mariko Tamaki est un livre graphique se penchant sur l’été de Rose. Un été où les premières fluctuations voient le jour. Cette lecture est finalement une tranche de vie d’une jeune demoiselle dont la vision du monde s’affine et dont les interrogations grandissent. Comme lors de chaudes journées estivales, le récit tend vers une certaine apathie.
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Souvenir de lecture : Se couper du monde en plongeant la tête dans l’eau.
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Bar à BD (Mo’), Bricabook (Leiloona), Chez Clarabel, La Ronde des Post-It (Lasardine), Les lectures de Liyah, Sorcelleries (Sita), Sous le feuillage (Laël) ont aussi fait quelques brases aux côtés de Rose et Windy.
Cet article est une participation à « La BD fait son Festival sur Priceminister ». Malgré la qualité des illustrations et le soin apporté, le fond de la bande dessinée n’aura pas su m’accrocher ni même m’émouvoir. Je lui attribue la note de 8/20.
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Les avis que j’ai lu sur cette BD sont souvent partagés, comme la tienne, mais j’ai toujours envie de me laisser tenter …
Ah c'est étonnant, j'ai surtout croisé des avis plutôt positifs et même des coups de cœur :)
On se rejoint. J’ai beaucoup aimé les dessins mais il m’a manqué quelque chose dans l’histoire… et d’évolution dans les personnages.
Oui, et je trouve ça un peu dommage alors qu'il a d'autres qualités.
Ce qui m’a étonné, c’est la manière dont le livre chemine une fois que la lecture est terminée. Comme toi, le côté douceureux m’a un peu agacée pendant la lecture mais par la suite, le recul aidant, j’ai trouvé que le propos était assez juste car il décrit bien le flottement propre à l’adolescence. Habituée à lire des récits qui montrent en permanence des ados terribles, celui-ci dénote
Ah possible, j'ai plutôt lu des romans avec des adolescents typiquement "paumés" dans le grande questionnement de la vie.
Glups. Mauvaise note alors!
J’avais été tentée par ce titre aussi, mais d’autres m’avaient plus attirée.
Bon bin, on passe à autre chose!
Tu as bien fait de partir sur les autres titres ;)