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Articles taggués ‘★★★★☆’

PEVEL Pierre – L’élixir d’oubli

15/03/2012 8 commentaires

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Titre : L’élixir d’oubli (Les enchantements d’Ambremer, tome 2)
Auteur : Pierre PEVEL
Plaisir de lecture Livre à découvrir
Les enchantements d’Ambremer tome 1, Le royaume immobile tome 3

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Le mage Griffont mène cette fois-ci son enquête sur le meurtre  d’un antiquaire et il semble bien que le terrible sorcier Giacomo Nero soit mêlé à cette affaire. C’est le moment parfait où la baronne Isabel de Saint-Gil fait son entrée : sa présence est souvent synonyme de soucis. Ensemble, ils vont s’enquérir de la vérité et découvrir que leurs actes antérieurs révèlent leurs conséquences aujourd’hui. Par ailleurs, la reine Méliane demande de l’aide à Gélancourt et au Cercle Incarnat car les dragons veulent partir en guerre. Paris et l’Outre-Monde n’ont jamais été aussi proches d’être en bisbille.

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)°º•. Griffont – Louis Denizart Hippolyte Griffont – est magicien de son état et membre du Cercle Cyan. Gentleman en tout temps, il demeure un fin limier et un compagnon agréable (et on rêverait toutes de se balader à son bras). Avec Isabel de Saint-Gil il forme le couple parfait. Un brin impulsive, cette dernière est mystérieuse et garde pour elle des secrets qu’on aimerait bien dévoiler.
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On retrouve leur entourage dont nous avons fait connaissance dans ‘Les enchantements d’Ambremer’ : il y a Azincourt, chat ailé doué de parole – que l’on croise trop peu à mon goût dans cette histoire-ci – ; Etienne, le majordome multiples fonctions, Lucien Labricole et Auguste, les assistants de la baronne, Farroux, Falicière et Cécile de Bressieux.
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Si les personnages récurrents ont déjà toute notre sympathie, notre curiosité va nous emmener à rencontrer des personnages historiques ou imaginaires qu’emprunte Pierre Pevel : Raynaud, Cartouche, Merlin, Arsène Lupin, Méliés, Varon, Marcangelo, Le Lys pourpre, le marquis de Croussel et Giacomo Nero. A première vue, on risque de se perdre, surtout si on combine fausses ou doubles identités : heureusement l’auteur pense à son lectorat et l’accompagne au mieux.

S’ajoutent à ceux-ci, Ker’Ess’Ta, un dragon qui se refugia sur terre sans jurer fidélité aux fées, et le prince-gouverneur de Sépulcra, Tes’T’ar. Les autres créatures ne sont pas en reste : minimets, ogres, gnomes, crapulards, elfes et fées.

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)°º•. S’il y a bien un point sur lequel le lectorat est unanime : c’est bien l’univers créé par Pierre Pevel. Ce Paris des merveilles est tout simplement enchanteur ; l’introduction en est d’ailleurs extrêmement charmeuse et saura nous conquérir dès les premiers mots.
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L’auteur décrit et raconte un univers auquel il semble croire – et le vouloir réel – lui-même. La belle époque est revue et corrigée avec l’introduction de créatures magiques et une Tour Eiffel en bois chantant.
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Dans ce volume, nous en apprenons plus sur la naissance des Cercles Incarnat, Cyan et Or (pour les alchimistes). Sur fond d’agissements d’une société secrète, nous faisons face à des complots politiques, des péripéties plus sombres que dans le premier tome. Autour de l’Athanor – encyclopedia chimica – se tissent les secrets, la conspiration, la trahison et la magie noire.

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)°º•. Ce tome propose davantage de rythme et d’action : les multiples rebondissements et les intrigues secondaires nous tiennent en haleine grâce à une narration soignée. Une ambiance très « de cape et d’épée » nous permet d’apprécier les sauts dans le passé, en 1720 durant le règne de Louis XVIe. Ces flashbacks nous proposent de mieux connaître le passé de Griffont et Saint-Gil, de nous narrer le pourquoi et le comment de leur rencontre mais aussi de nous conter la naissance de certains conflits.

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Les apostrophes destinées au lecteur sont appréciables ; l’auteur explique bien le tout, rendant le livre facile d’accès mais un peu incommodant par rapport au rythme de l’intrigue. Mais le défaut s’avère mineur tant l’histoire est remarquable. J’ai trouvé la fin beaucoup moins frustrante que celle du premier tome, mais je suis bien triste de noter l’absence de troisième tome.

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L’Elixir d’oubli nous conte une nouvelle aventure du formidable duo Griffont/Saint-Gil où l’on retrouve grand nombre de créatures magiques et d’intrigues croisées. L’univers développé par Pevel est toujours aussi enchanteur et on est ravi d’embrasser le passé de nos deux favoris.

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)°º•. Biographie
Pierre Pevel, né en 1968 a plusieurs cordes à son arc : il est scénariste et auteur de jeux de rôles et est l’auteur de plusieurs romans (certains signés de son pseudonyme Pierre Jacq). Il n’en demeure pas moins un écrivain français de fantasy incontournable.

L’élixir d’oubli a remporté le Prix des Imaginales 2005

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)°º•. Extrait du premier tome ‘Les enchantements d’Ambremer’

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Dans le chaudron :
¤ Les enchantements d’Ambremer, tome 1
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Souvenir de lecture : Le Lys pourpre est un ennemi redoutable.

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La bibliothèque à nuages de Reveline et Mes imaginaires (Olya) ont aussi beaucoup apprécié ce livre.

CITRIQ

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.Lu aussi dans le cadre du Winter Time Travel, du challenge Magie & Sorcellerie littéraire et du défi steampunk.

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Pic : Very old book par Blue Bullet.

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BOUSQUET Charlotte – La peau des rêves ~ Nuit brûlée, tome 2

13/03/2012 8 commentaires

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Titre : Nuit brûlée (La peau des rêves, tome 2)
Auteur : Charlotte BOUSQUET
Plaisir de lecture Livre à découvrir

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Si Cléo est ramenée au clan des Chimères – La Tour de l’Horloge – grâce à la volonté de Lyn pour qu’on lui soigne ses blessures ; ce sont bien les meurtrissures psychologiques les plus profondes. Où qu’elle soit, Cléo est une étrangère guère acceptée. Elle va devoir chercher des réponses à ses très nombreuses questions sur ses origines tout en gardant la tête froide. La présence de Lyn et celle d’Axel ne vont pas faciliter l’équilibre de la balance.

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)°º•. On retrouve Cléo, avec ses doutes, ses peurs et son impression d’être complètement paumée. En même temps, on la comprend du simple fait qu’elle soit rejetée par tout le monde. Si l’hésitation prend une grande place dans sa vie, on remarque aussi le changement de son caractère.
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On ne peut parler de Cléo sans parler de Lyn, cette chimère qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau. On pourrait s’attendre à ce que Charlotte Bousquet s’étende sur ce personnage, on n’en saura finalement très peu – ou pas assez par rapport à ce que l’on aimerait. Si cette jeune femme parait être une chimère « lumineuse », son homonyme, Axel est plutôt ténébreux, c’est un homme-corbeau. Aucun secret, c’est lui le bellâtre de la couverture de ce deuxième tome.

On retrouvera bien sûr les membres du Passage, Marcus, Tybalt et Tania pour les plus importants.
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Pour cette histoire en emboitement, si le premier tome avait été très léger sur les informations évoquées concernant le nid de ‘Lona et la vie prisonnière de Najma ; il en va autrement de ce deuxième tome où l’on entraperçoit non seulement le caractère des membres du clan mais où l’on se focalise surt les émotions de notre conteuse.

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)°º•. Le décor post apocalyptique est toujours présent mais beaucoup moins surprenant, on a acquis l’environnement. Cet univers chaotique révèle une ère de tension : les combats sont physiques mais également psychologiques puisque chaque être vivant vit perpétuellement en état d’alerte. On entrevoit un peu tous les types des mutations nés après l’apocalypse : les chimères, Ceux d’en dessous, les dégénérés et nous croisons pour la première fois les tritons.
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Cléo est toujours en pleine quête d’elle-même : elle doit assembler un puzzle identitaire et on ne peut pas dire qu’elle reçoit beaucoup d’aide. Elle ressent beaucoup de colère, de doutes aussi, ses peurs se font plus vivaces. La place est dédiée aux conflits, aux trahisons, à la mort mais aussi aux amours (filiale et impossible). La gémellité est un point crucial de l’histoire mais j’ai été étonné de la tournure puisque des personnes totalement inconnues l’une à l’autre il y a encore 15 jours sont devenues plus que fusionnelles, sans avoir à échanger un seul mot.
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Dans ce monde, la présence de l’écriture est diffuse : les extraits d’œuvres classiques qui permettent à Cléo de mettre des mots sur ses sentiments, les clins d’œil à des romans plus récents comme ceux de Clavel et de Sire Cédric. On aperçoit toujours ces pancartes à moitié effacées par le temps mais aussi quelques exemplaires de livres détenus par les personnages.

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)°º•. Si l’univers de prime abord apparaît sombre, il l’est beaucoup moins dans « Nuit brûlée » : place à la romance ! (un peu torturée, soit) L’aspect dramatique est toujours présent, mais plus ténu. Les combats sont sanglants mais avec moins de noirceur en fin de compte.
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Malgré une plume déliée qui nous permet d’avancer rapidement dans l’histoire, j’ai trouvé que les événements étaient cousus de fil blanc. J’ai été tout de même assez déçue dans l’ensemble tant le premier tome était prometteur et m’avait emballée ! J’apprécie le rythme saccadé des phrases sans verbe qui donne du rythme, favorise la respiration de lecture pour se rapprocher des sensations des personnages.
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Encore et toujours, on cherche les relations entre Najma et Cléo, serait-ce les tatouages qui « parlent » ? On pense généralement avoir trouvé leur lien pour qu’à la page suivante, nos hypothèses soient balayées. La structure de la pentalogie se structure ainsi : deux tomes pour l’histoire de Cléo, deux tomes pour la seconde histoire narrée par Najma qui devient alors l’héroïne du dernier volume.

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Nous entrons dans le deuxième tome de « La peau des rêves » qui nous entraîne  à la découverte de Cléo le personnage principal. L’univers post apocalyptique est appréciable même si les événements sont appréciables. On attend avec impatience la seconde histoire et les tenants et aboutissements de cette histoire en gigogne.

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)°º•. Biographie

Née en 1973, Charlotte Bousquet est une touche à tout. Tout à la fois, elle est auteur, traductrice et créatrice de jeux de rôle. Elle est aussi passionnée par l’histoire, la mythologie et les contes.

Son site, son blog.
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L’illustration de couverture est un toucher peau de pêche de Mélanie Delon est superbe !

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Dans le chaudron :
¤ Nuit tatouée, tome 1
¤ Les chimères de l’aube, tome 3
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Souvenir de lecture : Mais qui, qui est Najma ?

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Ce livre a été apprécié en lecture commune avec Phooka.
Books in wonderland (Seelie), Délivrer des livres (Hérisson08) et Un brin de lecture (Karline05) ont aussi découvert la Tour de l’Horloge.

CITRIQ

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Et hop, tout comme le premier tome, il entre dans le challenge Fins du monde.
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Cette lecture a été réalisée en partenariat avec les éditions de L’Archipel.

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Pics :#01 Crow par Alivis ; #02 Merman par badbadtzmaru.

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WESTERFELD Scott – Léviathan ~ Léviathan, tome 1

11/03/2012 37 commentaires

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Titre : Léviathan (Léviathan, tome 1)
Auteur : Scott WESTERFELD
Plaisir de lecture Livre à découvrir

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En 1914, l’archiduc austro-hongrois François-Ferdinand et sa femme sont assassinés à Sarajevo ; l’Europe entre en guerre. Le trône revient à Alek, jeune adolescent qui se doit de fuir avec ses hommes dévoués, le comte Volger et son maitre d’armes Otto Klopp à bord de leur engin clanker pour éviter les menaces terroristes.

A quelques milliers de kilomètres de là, Deryn s’enrôle dans la Royal Air Force sous l’identité d’un jeune homme nommé Dylan. Son équipe darwiniste embarque sur l’étrange Léviathan, investie d’une mission : emmener la précieuse cargaison du Dr Barlow jusqu’à Constantinople.

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)°º•. Deryn veut absolument rejoindre les forces britanniques ; elle se crée une identité masculine et se fait appeler Dylan. Elle réussit avec brio le passage d’entrée et par un concours de circonstance, embarque sur le Léviathan. Un peu garçon manqué, elle est très intelligente et bien plus débrouillarde qu’Alek. J’ai évidemment davantage d’accroche avec elle qu’avec le prince, par sa crédibilité et son envie d’aller toujours plus loin.
A ses côtés, on rencontrera surtout la scientifique Barlow qui représente un peu l’archétype steampunk de la femme intelligente et on ne peut plus sûre d’elle. Evidemment, c’est un des personnages les plus intriguants à mon sens et que je meurs d’envie d’en apprendre plus sur son compte.
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Aleksandar est le fils de l’archiduc François-Ferdinand et non moins couard. De par son statut, il ne sait point faire grand-chose et son côté peureux n’arrange pas les choses. Heureusement, il est bien entouré par son professeur d’escrime, Volger et Otto Klopp, un maitre mécanicien à la pointe. Ils apportent indéniablement de la stabilité au prince et un soutien inépuisable.
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Il va sans dire que les deux personnages principaux vont se rencontrer et que l’on ronge son frein – mais pas trop longtemps – pour voir la rencontre s’effectuer sous nos yeux. On a le sourire au coin en pensant qu’ils cachent leur identité l’un à l’autre. Pour ma part, j’aurai apprécié des personnages un peu plus ambigus ou énigmatiques. Du corps, que diable !

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)°º•. La plus grande force du livre, et sans doute ce qui m’a le plus fascinée, reste les thèses darwiniste et clanker qu’a développées Scott Westerfeld. En prenant en compte l’ère de la vapeur et la révolution industrielle, il surfe sur l’époque victorienne pour créer un univers steampunk presque réel. On sent que l’auteur a pris beaucoup de plaisir à donner naissance à ses inventions.
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Les Clankers – Autriche-Hongrie, Allemagne – sont des adeptes des machines toutes en pièces d’artillerie & moteurs diesel qui restent tout de même des mécanopodes terrifiants. A l’inverse, les Darwinistes créent des êtres hybrides par manipulation génétique pour répondre à leurs besoins. Ce sont les fils de vie (ADN) qui leur permettent de composer ces magnifiques animaux – dont le Léviathan. Les darwinistes sont représentés par la France, la Grande-Bretagne et la Russie.
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Les deux clans, farouchement opposés voient dans l’autre, la diablerie multipliée par dix.

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)°º•. Cette trilogie s’inscrit dans un mouvement steampunk indéniable – du boulon de mécanopode et de la bestiole modifiée – mais est également une uchronie. Le roman s’établit sur une géopolitique identique à la nôtre en y intégrant des éléments fantastiques. On remarque une bonne base de documentation pour nous amener dans une situation politique de départ, analogue à notre histoire. Notons que la postface de l’auteur est un délice à lire.
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Chaque personnage principal (Deryn & Alek) raconte son histoire sur deux chapitres puis c’est le second qui enchaine jusqu’à l’association des deux points de vue lors de leur rencontre. Si ce procédé permet de maintenir le rythme, il est aussi source de frustration, surtout quand on préfère l’un des personnages.
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Bien que l’invention des théories darwinistes et clankers m’a tout de suite plu, j’ai trouvé que ce livre jeunesse proposait une intrigue plus légère avec de grandes facilités dans le scenario. L’action fait partie intégrante du livre pour donner du punch et les temps morts ne sont pas nombreux mais il en résulte une certaine prévisibilité. Les touches d’humour sont aussi présentes et on passe un bon moment. Enfin, si le livre peut paraître énorme aux plus jeunes, c’est sans aucun doute dû à la (grande) taille de police et à l’interligne de 1,5.
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Voici un livre uchronique et steampunk qui ravira notre imagination quant aux créatures darwinistes et aux machines clankers : Deryn & Alek nous proposent deux psychologies différentes et nous font rencontrer des personnages secondaires intéressants. Quelques simplicités apparaissent dans l’histoire mais on passe tout de même un agréable moment.

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)°º•. Biographie
Scott Westerfeld né en 1963 est un écrivain américain spécialisé dans la science-fiction, connu essentiellement pour ses travaux en space opera ; il a été dans d’autres vies créateur de logiciels et compositeur de musique contemporaine.
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La couverture aux impressions métalliques dorées et rouges légèrement en relief est du plus bel effet. Des illustrations pleine page de Keith Thompson disséminées dans tout le livre est un régal pour les yeux.
Léviathan a reçu quelques prix :
Prix Locus du meilleur roman pour jeunes adultes (2010),
Prix Elbakin du meilleur roman fantasy traduit jeunesse (2011).
Le site de l’auteur, le wiki de la trilogie Léviathan.

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Souvenir de lecture : Moi aussi je veux un Huxley !

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Dans le chaudron :
¤ Léviathan tome 2
¤ Goliath tome 3
¤ Les enchantements d’Ambremer de Pierre Pevel
¤ Le protectorat de l’ombrelle de Gail Carriger

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Ce livre a été apprécié en lecture commune avec les Atuaniennes Endea, Shaya, Spocky, Vert, Yume.

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A lire au pays des merveilles (Emmyne), Biblioblog (Coeur de Chêne), Happy Few (Fashion), Hugin&Munin, Journal semi-littéraire (Angua), La caverne de JainaXF, Le terrier de Chiffonnette, Livr0ns-n0us, Pitiland (Pitivier), RSFblog (Lhisbei), Quoi de neuf sur ma pile ? (Gromovar), Valunivers sont aussi montés à bord du Léviathan.

CITRIQ

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Ce livre est en pleine ligne de mir du challenge Winter Time Travel et du défi steampunk.

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Pics : Keith Thompson ©

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WAGNER Roland C. – Celui qui bave et qui glougloute

06/03/2012 15 commentaires

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Titre : Celui qui bave et qui glougloute
Auteur : Roland C. WAGNER
Plaisir de lecture Livre à découvrir

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1890, les Tuniques bleues dont l’Ouest américain sont formelles : les indiens bénéficient d’un regain d’énergie et d’armement pour la grande bataille. Les colons sont repoussés jusqu’à ce que des extraterrestres viennent prêter main forte au camp adversaire. Alors que le conflit perdure, les Dalton profitent pour s’évader ; le trio Kit Carson le chasseur de prime, le professeur Lévêque et le détective Nat Pinkerton agit pour découvrir le fin mot de cette histoire glougloutante.

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Pour ce court roman de 88 pages, Roland C. Wagner nous entraine dans une histoire mêlant fantastique et far west, le tout sous consonance steampunk légèrement uchronique.

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Les références littéraires sont nombreuses : l’auteur inclut Verne et Lovecraft dans son paysage de western. Les clins d’œil s’enchainent au niveau des personnages autrement plus connus comme Calimity Jane, les Dalton, Jesse James, Buffalo Bill et même le Necronomicon. Nous y croisons également les Tuniques bleues, des indiens, des chasseurs de prime, des martiens et des vénusiens. Rien que ça.
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Ce mélange entre la SF et le far west est étrange mais la sauce prend. Cet exercice de style est réussi puisque le côté loufoque prend le dessus tout du long. Le rythme acharné nous offre une fin très vite pliée. L’hommage à Lovecraft propose de multiples intrigues un tantinet pas assez liées à mes yeux. Il ne faut pas essayer de comprendre les tenants et les aboutissants, mais se laisser porter. Si on a le sentiment d’arriver et de repartir aussi vite, l’histoire prise à la légère permet de passer un bon moment.

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Roland C. Wagner, auteur français né en 1960 n’a pas moins d’une quarantaine de livres à son actif. Il publie sa première nouvelle dans un fanzine en 1975. Par ailleurs, il a reçu de nombreuses récompenses pour ses écrits.
Sa page officielle, c’est ici.

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Souvenir de lecture : plutôt martien, vénusien ou glougloutant ?

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A contre-courants (LOVD), Clair Obscur (Endea), Le dragon galactique (Tigger Lilly), Les lectures de Cachou, Les lectures d’Efelle, Traqueur Stellaire (Guillaume44) ont également chroniqué ce court roman.

CITRIQ

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Hop, un petit livre qui rentre également dans le cadre du défi steampunk mais aussi du Winter Time Travel, saison 2.

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Pic : Portrait par Mélanie Fazi ©

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POSSAMAÏ Adam : Perles noires

09/02/2012 10 commentaires

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Titre : Perles noires
Auteur : Adam Possamaï
Plaisir de lecture Livre à découvrir

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Au sein de ce recueil, vous découvrirez l’envers du décor, les masques vont tomber. Sous le sceau du mystère, les plans se dessinent sous vos yeux. Les plus machiavéliques ne sont pas toujours ceux que l’on croit. Certains vont passer l’arme à gauche sous le sourire des autres.

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)°º•. C’est tout une brochette sympathique de personnages que nous allons croiser et même côtoyer : pédophiles, tueurs à gage, dangereux criminels, vampires, mythologies grecques et bibliques, il y en a vraiment pour tous les goûts. Il n’empêche que les plus coriaces peuvent aussi se révéler être votre voisin voire même votre fille !
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Ils nous font froid dans le dos, nous débectent, nous font sourire ou nous ont par surprise : c’est ainsi que Possamaï nous entraine dans son paquet d’êtres vivants ou un peu moins vivants. Les nouvelles sont corrélées entre elles grâce à la présence de personnages secondaires qui deviennent les protagonistes d’autres.

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)°º•. Il va sans dire que ce livre « fantastique » propose une grande noirceur : l’humour noir est présent à chaque page, il est très appréciable car on ne peut s’empêcher de sourire. Les nouvelles semblent être classées dans un ordre croissant d’horreur, du moins, est-ce comme cela que je l’ai ressenti. Part ailleurs, les atmosphères sont bien retranscrites sans pesanteur excessive.
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Possamaï fait preuve d’un cynisme indéniable, une philosophie qui rehausse sans conteste les nouvelles. Il se fait le temps de quelques pages, le critique de notre société, des mythes religieux en focalisant sur un point précis tout en le détruisant. Les thématiques sont hétérogènes : haine, amour, survie, curiosité, assassinat, trahison et surtout vengeance.
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Chaque nouvelle est racontée à la première personne du singulier, le protagoniste est le narrateur. Bien que toutes sombres, certaines nouvelles m’ont enthousiasmée, parfois un peu dégoûtée (il faut bien le dire), et d’autres ne m’ont guère surprise dans le dénouement. Même si l’effet de déception de ne pas « en savoir plus »  dû au format « nouvelle »  se ressent, le plaisir pour moi est pourtant bien là. Les nombreux dialogues sont prenants, les descriptions dynamiques et on s’anime presque de joie à voir les  méchants  « souffrir » .
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« Perles noires » est un monde sombre dans lequel vous plongerez si vous aimez le cynisme bien marqué mais qui vous fera sourire. Possamaï nous propose un bien bel exercice grâce à une plume tonique.
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)°º•. Biographie
Né en 1970, Adam Possamaï est professeur en sociologie, s’intéressant de près aux mouvements, au droit et la culture religieux ainsi que les implications de la consommation sur la religion. C’est en 1992 qu’il s’essaie pour la première fois au Fantastique.
Le recueil « Perles Noires » a été élu  Coup de Cœur 2006 des bibliothèques de Paris.
L’intrigante couverture est signée Jimmy Kerast.

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Souvenir de lecture : Tel est pris qui croyait prendre.

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Dans le chaudron :
Recueils noirs
¤ Ainsi naissent les fantômes de Lisa Tuttle
¤ Les chambres inquiètes de Lisa Tuttle
¤ Les contes de la fée verte de Poppy Z. Brite

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Le blog Les carnets de Radicale a aussi lu ce recueil.

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Et hop, le petit logo car on aime nos petites maisons d’éditions.
“Petit mais costaud ”, Lokomodo.

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Cette lecture a été réalisée en partenariat avec les éditions Lokomodo.

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MARTIN G.R.R. – Le trône de fer ~ La bataille des rois, tome 3

29/01/2012 36 commentaires

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Titre : La bataille des rois (Le trône de fer, tome 3)
Auteur : George Raymond Richard MARTIN
Plaisir de lecture Livre à découvrir

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Au royaume des sept couronnes, c’est maintenant quatre rois qui tentent d’obtenir le pouvoir absolu. Tous auto-déclarés, certains l’ont été par obligation, d’autres par manipulation. Lord Lannister envoie son fils Tyrion pour remplir ses fonctions de Main du Roi à Port Réal ; lieu même où Joffrey, le soi-disant rejeton tente de garder les fesses sur le trône. Mais les frères Baratheon n’ont pas dit leur dernier mot. Au détroit, Daenerys Targaryen garde la tête haute et fuit ses nouveaux ennemis. Pendant ce temps-là, loin au Nord, la Garde de Nuit se prépare à une expédition au-delà du Mur.

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)°º•. Chaque camp possède maintenant prisonniers et otages et la rage nait sur le continent de Westeros. Les rêves et les envies volent en éclats pour quelques personnages : ce sont de tous autres traits de caractères qui nous sont alors dévoilés.
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Dans ce chaos,  peu possèdent des protections suffisantes pour se sentir en sécurité : tout le monde va devoir faire attention à ses arrières, manier au mieux la joute verbale, parfois donner des mandales.  Les apparences peuvent être trompeuses, il devient difficile de s’adapter aux jeux de cour… et de campagne. Qui va donc réussir à s’en tirer ?
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Nos sentiments sont toujours présents, pitié et compassion pour certains, sensation détestable que certains s’en sortent si facilement ou écrasent de la botte leur prochain de manière bien trop facile. Doutes mais aussi courage accompagne nos préférés. Tyrion prendra quant à lui, davantage d’ampleur.
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Ce tome représente aussi l’introduction d’autres personnages ; pour l’instant, au lieu d’enrichir l’histoire, le lecteur ressent un certain ralentissement de l’histoire.

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)°º•. Le livre pourrait se résumer uniquement à de la géopolitique. En sus, Martin semble prendre plaisir là où le lecteur en a beaucoup moins comme la description de certains lieux ou de faits généalogiques. En même temps, il fait ce qu’il veut, c’est lui l’auteur, non ?
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Sans aucun doute, le tome m’est apparu beaucoup moins trépidant. La déception nait de cette quasi omniprésence des intrigues politiques : les camps se mettent en place et le tout présente peu ou prou d’actions vivifiantes et bien trop de parlottes ennuyeuses.
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Le style m’apparaît alors plus pesant, les seconds rôles passent à la trappe. Heureusement, le sort de nos personnages de prédilection nous interpelle : on y découvre la joie, l’horreur, la peur, le défaitisme, le courage, le positivisme dans certains cas et surtout… le doute.

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« La bataille des rois » est un tome qui souffre du découpage français : la géopolitique prend le dessus, les intrigues prennent la part belle à l’action. Tout est sous latent et on espère l’explosion ou du moins une avancée un peu plus musclée et prenante dans la suite.

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)°º•. Biographie

Né en 1948, G.R.R. Martin est tour à tour écrivain de science-fiction et fantasy, scénariste et producteur. Rarement gai dans ses écrits, il propose toujours une certaine mélancolie. Il a vendu plus de 7 millions d’exemplaires de son oeuvre « Le trône de fer » (A Song of Ice and Fire) dans le monde (donnée de mars 2010) et sans doute un peu frustré et énormément tenu en haleine autant voire plus de fans.

Le tome « A Clash of Kings » (dont sont issus en version française : La Bataille des rois, L’Ombre maléfique et L’Invincible Forteresse) a reçu le Prix Locus du meilleur roman de fantasy en 1999 et le Prix Ignotus du meilleur roman étranger en 2004.

Son site officiel, son blog, et « La garde de nuit » un site francophone tenu par des fans, très complet d’ailleurs.

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Dans le chaudron :
¤ Le trône de fer, tome 1
¤ Le donjon rouge, tome 2
¤ L’ombre maléfique, tome 4
¤ L’invincible forteresse, tome 5
¤ Intrigues à Port-Réal, tome 6
¤ L’épée de feu, tome 7
¤ Les noces pourpres, tome 8
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¤ L

Souvenir de lecture : Mais elle va pas s’pousser, la Mère Stark !

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Ce livre a été apprécié en lecture commune avec Emma666, Heclea, Neph & Phooka. La suite de la saga se fera en joyeuse compagnie grâce à l’ajout de notre copinette  Eirilys.

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Book en Stock (Phooka), Hydromielle, Homéostasie (Thom), Le Monde de Mara et Mes lectures de l’imaginaire (Olya) ont aussi parlementer sur ce tome.
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Il intègre aussi le challenge Magie et Sorcellerie littéraire.

 

Pics : #01 Stark Children par Enife ; #02 A clash of kings par Elegaer.

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FERRIC Franck – Marches nocturnes

15/11/2011 12 commentaires

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Titre : Marches nocturnes
Auteur : Franck FERRIC
Plaisir de lecture Livre à découvrir

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En échange du gîte et de couvert, un « Luneux » propose de conter des histoires…
Il vous emmènera à la rencontre de personnages pris dans les tourments de leur destin ou perdus dans les voies obscures de leur vie. Chacun d’entre eux vous entraine dans un bout de leur vie, là, maintenant.

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)°º•. Tout au long de ces 17 nouvelles, nous croiserons des personnages tous différents de ses voisins, un groupe hétéroclite. Ils se rejoindront sous un trait commun : le fantastique. La palette de personnages servira les ambiances qui filtrent des pages, sans aucun doute.
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Ces nouvelles présentent des thèmes divers et variés : la sensibilité frôle le côté morbide, la tendresse accostera un univers sombre, les rêves côtoieront le macabre. Le récit est tantôt poétique, tantôt tragique. Les sentiments y sont exacerbés également.

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Une certaine mélancolie s’installe, elle broie le cœur. Certaines nouvelles sont très (trop ?) sanglantes pour moi. J’y découvre beaucoup de détresse et j’ai du ma à y trouver l’espoir. La cruauté et l’horreur se présentent très vite à moi : les images qui m’apparaissent sont assez marquantes, l’environnement est hostile, mais aussi brut. Parfois, le texte nous dérange, on ne se sent pas à l’aise.
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Mais c’est sous la bannière de la sensibilité que se retrouvent les nouvelles. Elles proposent toutes des tonalités différentes. Le fantastique et le merveilleux se rejoignent parfois en notes de fond, parfois de manière moins discrète. On y trouve tout ce que l’on cherche : de l’anticipation, de l’horreur, du fantastique et même de la féerie urbaine. Le fil rouge à mes yeux, est le comportement humain (dans ses noirceurs désespérées).

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)°º•. Ces nouvelles bénéficient toutes d’une identité forte. Elles bousculent parfois le lecteur, le choque. Ces nouvelles de rupture et de transgression proposent un style distant ou lyrique. L’enjeu de ces personnages, c’est la survie mentale et physique.
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Mais c’est bien une appréciation toute subjective que nous aurons du recueil. Selon nos propres expériences, nos souvenirs et nos émotions, certaines nouvelles auront toute notre préférence, on ne les considérera alors pas toutes de la même force.
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Les personnages suivent des chemins tortueux. Mais Franck Ferric nous sert des quêtes loin des clichés des contes de fée. Le style d’écriture et les ambiances présentent une cohérence générale. Je le rapprocherai du recueil « Fée Verte » de Poppy Z. Brite même si je le trouve moins sanglant mais prenant davantage aux tripes.
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Ce recueil ne laisse pas indifférent : il happe le lecteur et l’entraine dans un souffle un morbide, un peu mélancolique au travers de ses personnages. Nous ne restons pas de marbre, tantôt mal à l’aise, tantôt surpris mais toujours touchés.

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)°º•. Biographies
Né en 1979, Franck Ferric est nouvelliste et a plusieurs parutions dans diverses revues culturelles et dans des anthologies. Il indique également sur son site, qu’il est amateur de musique bruyante (« métal ») et ce n’est pas rien.
Son site.

Réalisée par B. (Bastien Lecouffe Deharme), la très belle couverture intrigue à plus d’un titre. J’ai pu la tester en la laissant trainer sur le coin de mon bureau ou en lisant le livre dans le métro. Son site.

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Souvenir de lecture : Mention spéciale à « Fée d’hiver ».

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Imaginelf (Lelf) et If is dead (Orfeus) l’ont également lu.

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Et hop, chronique estampillée du logo « Petit mais costaud » 🙂

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Cette lecture a été réalisée en partenariat avec les éditions Lokomodo.

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