KAY Guy Gavriel – Le Fleuve céleste
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Titre : Le Fleuve céleste
Auteur : Guy Gavriel Kay
Plaisir de lecture : Livre à découvrir
Les Chevaux célestes
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Ren Daiyan est fils d’archiviste et rêve de victoires à venir, Lin Shan répond au raffinement culturelle de son pays… si l’on met de côté son indépendance si marquée. Alors qu’elle était reconnue pour sa grandeur, la Kitai sous la férule de l’empereur Wenzong est bien chancelante : les quatorze préfectures cédées aux barbares des steppes pourront-elles un jour être récupérées ? Un empire puissant et surprenant, qui maintenant vacille sous les étoiles du Fleuve céleste.
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La Kitai a toujours été un parangon de la culture sophistiquée. Malheureusement, depuis la perte des quatorze circonscriptions abandonnées au nouvel empire des barbares, la Kitai n’a plus le même rayonnement. C’est une civilisation tout en émerveillements et en contradictions qui tente de trouver maintenant un équilibre.
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Guy Gavriel Kay nous propose l’époque de la Dynastie des Song comme période historique teintée de surnaturel dans laquelle développer son histoire. L’ère chinoise choisie est passionnante : j’ai été transportée dans un nouveau monde, riche, sublime mais aussi fragile et sur le déclin.
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Deux protagonistes peuplent les pages : il y a Ren Daiyan, un jeune qui choisira la voie du banditisme avant de devenir un général de l’empire ; et Lin Shan, une jeune femme bien née mais qui a été élevée de manière peu conventionnelle, sensible et trop indépendante pour la Cour impériale. Leur portrait est saisissant car l’auteur a pris soin de tout détailler : leurs objectifs, trajectoire, motivations et désillusions.
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Même les personnages qui n’apparaissent que pour quelques pages bénéficient d’une histoire propre. Ce ne sont pas de simples soldats de plomb car ils prennent part aux actions avec les protagonistes. Je peux également souligner le courage des personnages dans leurs prises de parole et de positions.
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Certaines personnalités s’inspirent d’individus ayant existé et d’autres sont entièrement nés de l’imagination de l’auteur. Le soin apporté aux personnages principaux et secondaires est admirable. J’avoue pourtant être un tantinet irritée par les statuts d’Héros-avec-un-H-majuscule de Ren et de quasiment-plante-verte que Lin incarne de plus en plus au fil des pages.
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Il est à noter que cette histoire est richement documentée et élaborée. L’arrière-plan de l’histoire est minutieux ; le contexte politique solidement planté. C’est sans aucun doute la raison pour laquelle le début du roman m’a semblé un peu long à se mettre en place.
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Le rythme est cadencé et sans à-coups. La lecture est à éviter si le lecteur a un besoin de rythme effréné et émaillé de rebondissements et d’actions. L’histoire est exigeante et demande un peu de concentration pour profiter des subtilités agrémentant l’ensemble du livre.
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Le double point de vue semble primordial pour implanter une tension dramatique et distiller des émotions. Ces dernières se nourrissent d’une mélancolie assez forte qui parfume le roman, un effet doux-amer que l’on peut croiser dans d’autres livres de l’auteur. Entre le tempo régulier et l’écriture envoûtante, une certaine majesté se dégage du récit.
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Si le Fleuve céleste reste une belle aventure j’avoue qu’il n’a, à mes yeux, pas le même éclat que les précédents romans de Guy Gavriel Kay. Annoncé comme le second tome du diptyque « Sous le ciel » (soit l’histoire de la Kitai), j’estime qu’il est tout à fait possible de le lire de manière indépendante car il se déroule 300 ans après les derniers événements relatés des Chevaux célestes.
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Avant lecture, je voyais des coquelicots en ces fleurs « vaporeuses » illustrées par Raphaël Defossez sur la couverture ; il s’agit en réalité de pivoines, les fleurs royales.
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Boudicca (Le Bibliocosme), LineTje (Les singes de l’espace), Lorhkan et les mauvais genres, L’ours inculte, Lutin82 (Albédo), ont aussi admiré la calligraphie impétueuse de Lin Shan.
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« Le Fleuve céleste » est un des pavés lus dans le cadre du challenge bien nommé « Pavé de l’été » de Brize. Un beau roman de 695 pages exactement.
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Il faudrait que je tente !
Celui-ci précisément te tente ? Ou la plume de GGKay ?
Je suis heureuse de voir ce roman dans tes pages. J’ai beaucoup aimé et dès que je vois l’auteur mis en avant je suis ravie.
Oui, j’
Mais quelle tristesse aussi ! J’ai lu toute sa bibliographie… Autant te dire que je suis impatiente de la parution française de « A Brightness Long Ago » 😁
Je m’étais dit que je découvrirais peut-être l’auteur cet été, dans le cadre du challenge, mais « Les lions d’Al Rassan » sont restés dans ma PAL, pas eu le courage de m’y attaquer ! Mais ce n’est que partie remise. « Le fleuve céleste », dont j’avais déjà entendu dire du bien, a l’air effectivement d’être une lecture tout à fait recommandable, mais j’ai bien noté que tu avais souligné son caractère exigeant.
C’est marrant car je n’avais justement pas noté Le Fleuve céleste pour le challenge car j’avais déjà listé les deux briquettes de Sanderson (Justicière) qui pèsent disons… leur poids 😅 Mais comme je les ai terminées plus tôt que je ne le pensais, je me suis jetée dans le roman de Kay. Comme quoi, ton challenge me motive à chaque édition ! Il me semble avoir lu Les lions d’Al Rassan, il y a 10 ou 11 ans et j’ai un souvenir de bonne lecture 🙂
Je vois passer cet auteur depuis un moment sans jamais prendre la peine de fureter à son sujet. Là, tu as grandement piqué ma curiosité et je viens d’ajouter avec TOUT PLEIN d’enthousiasme Les chevaux célestes et le fleuve céleste à ma liste d’envies. *.*
Je cherchais justement des récits inspirés de culture asiatique, plutôt axé atmosphère qu’action, et je crois que je viens de trouver mon bonheur. J’espère qu’un bonne âme me les glissera sous le sapin un de ces jours <3
Oh, oui ! Ces deux tomes correspondraient vraiment à ce que tu recherches 🙂 Héhé, j’espère que tu tiens une liste d’idées pour les cadeaux, alors 🎁 Je ne peux que vivement souhaiter qu’on te les offre 😉
@Acr0
Pour ne rien te cacher, j’ai eu la chance de récupérer le volume à l’occasion d’un désherbage de médiathèque (Damned ! Alors que pour moi il était dans ma « PAL média » ! quand je l’ai vu, mon sang n’a fait qu’un tour !), pour la modique somme de 2 euros, et relié qui plus est. Mais, en version papier, il fait son poids, une belle brique (pour ne pas dire un pavé) et, ce qui m’a fait râler, c’est que quelque temps après, il y a eu une belle promo numérique le concernant (à laquelle j’ai résisté, bien sûr !) ! Et quand il s’agit de pavés, ma préférence va aux versions numériques, aucun doute là-dessus.
Même si tu as dérogé à ta règle « les pavés acquis en numérique », je trouve que l’affaire est rondement menée avec un exemplaire papier acheté à 2€ 🙂 C’est vrai qu’il pèse son poids !
Jolie chronique. C’est quand même tentant.
Tu vas me détester… je suis toujours vierge… pas encore lu la tapisserie 😉 (d’où tout le loisir de vivre ma première fois ;-))
Héhé, c’est bien aussi de se dire qu’il y a tout à tester 🙂
Petit aparté : je suis fan de cette couverture 🥰
Les chevaux célestes piaffent d’impatience devant le portail de ma PàL, il faut que je les délivre bientôt pour ensuite atteindre ce Fleuve… Merci de m’avoir guidée vers ce prochain voyage 🙂
Tu peux lire les deux romans séparément donc si le quatrième de couverture de l’un t’attire davantage que l’autre, tourne-toi vers ce roman en premier.
Oui, j’aime beaucoup cette couverture moi aussi ! Aussi bien dans les tons que dans la réalisation des éléments (ah, les pivoines 💛). Il faut dire que j’aime beaucoup les fleurs en général 😍
@Acr0 Oui, j’imagine bien cette illustration dans un joli cadre *_* Les fleurs c’est la vie !
Nous sommes tellement en phase !
Je suis amoureuse de cette couverture. Mais le premier tome traîne dans ma PAL, donc, il faudra que je lui fasse un sort avant !
Aucune obligation ! Ils peuvent se lire indépendamment 👌
Et voilà, encore un GGK à découvrir… vu la taille de ses bouquins je vais avoir du mal à tout rattraper 😀