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Langue de chat : Interview de Guilhem Méric

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Bien le bonjour !

Sous l’appellation « langue de chat », en référence à l’expression « donner sa langue au chat », et au compagnon idéal de toute SFFFiste , je vous propose l’interview de Guilhem Méric (auteur de « Myrihandes » ) qui a bien voulu me consacrer quelques minutes.

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¤ Bonjour Guilhem !
Alors en ce moment, quel livre lis-tu ?

Je suis en train de terminer la grande et fantastique saga Louis le Galoup, de Jean-Luc Marcastel. Un petit bijou, écrit à la manière des contes de veillée. Je te le recommande chaudement ! En suivant, je compte me plonger dans un classique du genre, en l’occurrence A la croisée des mondes de Philip Pullman. En vérité, j’ai longtemps été davantage un lecteur de Fantastique plutôt que de Fantasy, et je comble certaines de mes lacunes au fil du temps !

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¤ Es-tu plutôt marque-page ou page cornée ?

Disons que je corne honteusement les livres de poche et me trouve généralement des marque-page de fortune pour les grands formats. Plus jeune, je suis allé jusqu’à faire des marque-page annotés des mots rencontrés dans le livre dont je ne connaissais pas la signification. A la fin de chaque lecture, j’allais chercher mon dictionnaire pour lever le voile sur tous ces petits mystères. J’ai me suis ainsi constitué une belle collection de marque-page pour le moins personnalisés !

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¤ Tu viens de terminer l’écriture du deuxième tome, comment te sens-tu ?

Je suis très commémoratif. Après chaque 100 pages terminées, je fête ça au Champagne en petit comité. Pour signer la fin définitive, comme ça a été le cas avec celle du tome 2 de Myrihandes, c’était en compagnie de plusieurs de mes proches, et de plusieurs bouteilles de Champagne ! Il faut dire que celui-là a dépassé allègrement les 600 pages… De fait, aujourd’hui, je suis très satisfait de ce deuxième opus, plus riche et dynamique que le premier (qui installait une part l’univers de la saga) et suis impatient de vous le faire partager !

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¤ Pourrais-tu nous livrer un petit secret à propos de l’intrigue de Myrihandes ?

Du tome 2, donc ? Il devrait s’intituler Le Gardien de l’Âpre-Monde. Le titre de ce second volet donne la ligne directrice : la quête du second Gardien de la Porte des Ames, que nos héros, Sisam et Helya, vont tenter de retrouver avant Kryom, le Seigneur noir de Doldometh. Mais ils vont aussi devoir affronter de nouvelles épreuves, dont celles qui les attendent en eux-mêmes…

L’action, elle, va se retrouver éclatée entre plusieurs intrigues : tout en suivant de nouvelles aventures au cœur des Trois Cités, le lecteur va partir à la découverte des mystérieuses contrées d’Oesion, et de certains de ses peuples, très différents de celui des Hommes.

Le thème des Âmes-Sœurs, quant à lui, sera plus approfondi. Celui des vies antérieures également. Notamment grâce à l’arrivée de nouveaux Myrihandes dans l’histoire…

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¤ Es-tu plutôt tapuscrit ou manuscrit ?

Ca dépend. Manuscrit quand il s’agit de jeter les bases de l’intrigue, des personnages, écrire le premier canevas de l’histoire qui me servira ensuite au développement. Et ce développement, lui, je le fais exclusivement sur le clavier de mon fidèle PC. Question de gain de temps et de facilité d’écriture. D’autant que je passe par de nombreux outils web qui me sont nécessaires tout le long de l’écriture, comme le dictionnaire de synonymes de l’Université de Caen, ou Wikipedia par exemple.

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¤ As-tu des manies ou tics quand tu écris ?

Je travaille souvent en musique, comme je le précise à la fin de mes ouvrages, en donnant les références des œuvres qui m’ont accompagné tout au long de l’écriture. Il me faut toujours trouver la bonne ambiance musicale, la bonne atmosphère qui portera mon imaginaire. Sinon, cela risque plutôt de le freiner si je fais un mauvais choix. J’écoute surtout des bandes originales de films, parfois des albums de relaxation. L’essentiel est de créer une bulle autour de soi qui isole du reste du monde pour se concentrer sur l’univers dans lequel il faut s’immerger.

Du coup, le retour à la vie réelle est parfois un peu abrupt. Il me faut plusieurs sas de décompression, comme faire un tour dans le jardin, un verre à la main et une cigarette au bec.

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¤ En tant qu’homme orchestre (auteur, scénariste, musicien, dessinateur et infographiste), comment jongles-tu avec ces multiples casquettes ? Fonctionnes-tu par période (obligations ou envies) ?

Bonne question ! En fait, je fonctionne par nécessité immédiate. Lorsque je suis sur le développement du roman, il m’est difficile de faire autre chose, car il me faut garder à l’esprit toute la complexité de l’univers, et les idées viennent parfois aux moments les plus incongrues ! Le scénario dont tu parles étant celui de l’adaptation de Myrihandes, son travail vient naturellement après. C’est une toute autre manière d’écrire, et il vaut mieux éviter de mélanger les deux.

Le dessin, en l’occurrence pour moi l’illustration de personnages, est un moment de récréation. J’adore donner vie à mes univers de manière visuelle, leur apporter une richesse différente, complémentaire, d’autant plus que ces illustrations m’aident à m’approprier davantage les personnages, à les « sentir », à les faire parler avec le ton le plus juste possible. C’est donc un plaisir, une détente, même si je le fais avec la plus grande rigueur. L’infographie, en ce sens, qui est mon premier métier, m’est toujours nécessaire pour finaliser le dessin, mais aussi pour concevoir ou mettre à jour tous mes websites.

Quant à la musique, après la comédie musicale Isabelle et le Roi que j’ai écrite en 2001, et fait jouer jusqu’en 2006, je l’ai mise de côté pour l’instant. Mais rien ne dit qu’elle ne mettra pas à nouveau le bout de son nez dans ma vie d’ici quelque temps.

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¤ Pour le futur projet d’adaptation cinématographique, les morceaux de musique – magnifiques ! – sont composés par Christophe Houssin. Comment est née votre collaboration ?

Merci pour lui ! En effet, les compositions de Christophe sont d’une grande qualité et expriment en musique les émotions que j’ai voulu faire passer dans Myrihandes. A titre d’anecdote, le titre « Doldometh, la Porte des Âmes », dans lequel Christophe a saisi parfaitement l’esprit tourmenté du personnage central de Kryom, m’a permis de visualiser si bien une scène que j’ai pu ensuite l’illustrer (voir sur le site « les méditations de Kryom »).

Quant à notre collaboration, elle est née à l’origine de ma rencontre avec sa compagne, Nolwen, que j’étais allé voir sur scène en 2003 au Sentier les Halles à Paris. J’avais été époustouflé par la qualité de cette artiste et avais acheté son album « Océane ». Avec le temps, nous sommes devenus amis, et j’ai appris que c’était Christophe qui composait toutes ses chansons. Lui-même cherchait à travailler sur un projet de musiques de film, et nous nous sommes donc vus pour en discuter. Il a tout de suite accroché à l’univers de Myrihandes et décidé de composer quelques titres, que l‘on peut aujourd’hui écouter sur le site du projet cinéma.

Au passage, allez découvrir l’album « La Fille d’Octobre », un merveilleux opus dont il a signé toutes les musiques, sur les textes ciselés de Franck Harscouët et la voix exceptionnelle de Malorie Duffaud.

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¤ La question que tout le monde se pose mais que personne n’ose te demander : as-tu une âme sœur ?

Je pense que l’on en a plusieurs tout le long de notre vie. Comme je le suggère dans mes romans, il ne s’agit pas forcément d’âmes-sœurs amoureuses, mais aussi de liens amicaux ou familiaux. Personnellement, je suis très attaché à certains de mes amis, de membres de famille, avec cette étrange sensation de les avoir toujours connus, de poursuivre une longue histoire dont j’ai oublié les origines. Leurs pas éclairent les miens et vice-versa. C’est de l’Amour, mais dans un sens plus large que celui qu’on a tendance à entendre.

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¤ On inverse les rôles : as-tu une question à me poser ?

Je me demande par quelle sorcellerie arrives-tu à dévorer autant de livres ? Non sérieusement, je suis admiratif de ton travail passionné sur Livrement, et aussi reconnaissant pour la mise en lumière que tu offres à tous les auteurs de la Fantasy (et pas que), dont le genre peine à être (re)connu de la presse dite « sérieuse ». Et justement, comment te tiens-tu informée de toutes les nouvelles sorties ? Est-ce que ce sont les éditeurs qui te proposent le plus souvent des partenariats, ou est-ce davantage des découvertes personnelles ?

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Merci pour le compliment *rougit*

Tu as raison, c’est bien par sorcellerie que je dévore autant de livres. Pour les nouvelles sorties, je fouille sur les sites des éditions… quand ils pensent à mettre leur calendrier des parutions à jour ! Et sinon, c’est essentiellement des découvertes personnelles. Une véritable droguée passionnée 😉

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¤ Un dernier petit mot ?

Une confidence : je travaille en ce moment à un nouveau roman, qui a de bonnes chances de se transformer en saga. Sans trop en dévoiler, une sorte d’Inception dans l’Au-delà…
Et longue vie à Livrement !

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Merci  : )

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Categories: MERIC Guilhem Tags:
  1. feebourbonnaise
    28/09/2011 à 11:03 | #1

    Je ne connais pas l’auteur. Et je ne connais pas son livre non plus. Mais j’aime bien cette petite interview qui nous en apprend un peu sur le pourquoi du comment, son univers… Merci pour cette découverte.

  2. feebourbonnaise
    28/09/2011 à 11:06 | #3

    Par contre, dans le 1er paragraphe, tu as écrit que c’était l’interview de Nadia Coste. 😉

    • 30/09/2011 à 11:37 | #4

      Erreur dans le copier/coller, oups ! C'est corrigé, merci ;)

  3. Jokara
    28/09/2011 à 12:10 | #5

    Un détail qui vaut le détour : l’auteur et son roman sont sélectionnés pour le prestigieux Prix Méditerranée 2012 : à voir sur http://www.lr2l.fr/actualites/lancement-du-pml-2012-dans-les-lycees.html
    Faut croire que le détour est vraiment à faire. Comment ça se fait qu’on n’a jamais entendu parler de ce livre ???

    • 30/09/2011 à 11:38 | #6

      Parce que c'est un livre jeunesse (et qu'être estampillé livre jeunesse, pour beaucoup, c'est synonyme de "pas vraiment un vrai livre") et que la cour des grands n'ouvre pas ses portes facilement :/

  4. 28/09/2011 à 13:53 | #7

    Je ne connaissais pas du tout l’auteur et son livre avant ton article sur le bouquin, et j’ai beaucoup aimé lire l’interview.

    Du coup,maintenant j’ai très envie de découvrir les écrits de cet auteur 🙂 Merci Acr0 pour l’interview, et merci Guilhem pour y avoir répondu 🙂

  5. Jokara
    29/09/2011 à 15:53 | #9

    Je suis passée à la Fnac aujourd’hui mais ils ne l’avaient pas :/
    Du coup, je vais le commander sur Amazon… J’espère que l’auteur sera bientôt en dédicace à Paris, comme ça, j’aurai le temps de le lire et d’aller le voir !

  1. 28/09/2011 à 11:43 | #1