VACHON Jean-Nicholas – Le voleur de voix ~ Les prima donna immortelles, tome 3
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Titre : Les prima donna immortelles (Le voleur de voix, tome 3)
Auteur : Jean-Nicholas VACHON
Plaisir de lecture : Livre avec entrée au Panthéon
Tome 1, tome 2
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Maximilien est toujours possédé par la même quête : retrouver le diamant bleu. Toujours en France auprès de Marie-Antoinette du dauphin de France, il va devoir revoir ses plans bien malgré lui. Il semble que de meilleurs auspices l’attendent à l’Est mais rien n’est sûr quant au chemin tracé, tout pourrait encore basculer. De son côté, Maria Kalo a tout pour réussir. Elle est l’étoile manquante et seule l’Amour lui manque sur son tableau de chasse. Elle s’éprend d’un mystérieux jeune homme qui l’entrainera bien au-delà de ce qu’elle était prête à consentir.
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)°º•. Du côté des personnages, nous retrouvons la brochette habituelle : Carlo Broschi, Viviane et Paul Thrun und Taxis qui entourent Nathaniel Champagne et Maximilien. Sur la place d’Amalfi, se trouve Sofia. En même temps, dans un troisième opus, on se ne fricote plus avec des nouveaux, on prédit la fin, on veut dérouler le tapis rouge. Bref, savoir.
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Et bien… que non. Coté narration, nous pouvons maintenant nous glisser dans les mémoires de Maria Kalogeropoulos. J’avais un peu peur que ces derniers arrivent comme un cheveu sur la soupe comme un prétexte fallacieux pour glisser en douce des détails que l’auteur aurait oubliés de signaler dans les deux précédents tomes. C’est mal connaitre Jean-Nicholas Vachon. C’est une nouvelle vie qui s’ouvre à nous, avec certes, de nouveaux éléments – mais pour donner davantage de contenu aux indices que tu avais déjà repérés. Ils font également naitre un attachement irrévocable pour cette demoiselle à qui tout sourit ou presque. Et c’est le presque que tu veux décortiquer, au point de lire ses parties comme s’il s’agissait d’un journal intime retrouvé dans une vieille malle au grenier. Nous rencontrons aussi Nicolae Creulescu, un médecin roumain contacté par Viviane.
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)°º•. Je l’ai déjà dit dans les chroniques des tomes précédents, mais je le réécris parce qu’il faut bien le marquer, le souligner, le surligner, le fluoter. Le souffle historique donné à ce récit est tout simplement inimaginable : trois siècles d’Histoire, de l’Inde au Canada en passant par l’Europe. L’auteur a cette faculté – qu’on pourrait qualifier de quasi naturelle tant le rendu est efficace – de jongler entre périodes historiques et narrations ; parfois-même le croit-on, avec facilité. Il ne s’agit pas d’étaler les connaissances comme un vulgaire parchemin sur une table (aussi beau le bois soit-il) mais plutôt de créer des scènes en papier en trois dimensions, d’y placer des personnages soignés et d’insuffler la vie au tout.
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La réinterprétation du mythe du vampire est très judicieusement exploitée tout en respectant les codes. Il est étonnant de se sentir traiter Maximilien – notamment – de « gentil salaud » tant on l’apprécie alors qu’on ne peut pas s’empêcher de trouver dirons-nous « déplaisantes » ses actions. Ce vampire ostracisé est également lyricomane et on sent les recherches très documentées sur l’art lyrique qui sert de fondation à cette aventure.
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Les étoiles ont toutes en commun un rêve qui ne leur appartient pas.
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)°º•. Ne vous méprenez pas, quand j’ai eu le livre entre les mains, je ne me suis pas interrogée sur la force des recherches sur l’art lyrique ou sur le bien-fondé d’une telle ré-appropriation du mythe vampirique. Non, je l’ai juste ouvert avec frénésie pour le gloutonner d’un seul coup.
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Arriver à la première page de « Les prima donna immortelles » c’est avant tout le sentiment de s’installer dans un siège en cuir bien connu. On regarde les frasques de ces deux mâles, racontées avec une écriture disciplinée. « Le voleur de voix » n’est pas de l’action brute, c’est plus doux, mais tellement plus prenant. C’est doux… mais également assez incisif ; chose complètement contradictoire mais qui fonctionne. Le suspense monte encore d’un cran car les rencontres tant attendues ont évidemment lieu.
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La seule chose à laquelle je ne m’étais absolument pas préparée (erreur, erreur !) c’est qu’il allait y avoir une fin. Je ne l’avais pas du tout imaginée ni même esquissée en esprit. Et je suis arrivée sur les dernières pages avec une sensation complètement inexpliquée et irraisonnable et une phrase hautement intelligente et très bien formulée du genre « Quoi, c’est fini ?! ». Maintenant que vous prenez en compte cet élément, vous conviendrez que forcément, elle ne ressemble pas à celle que j’avais en tête (puisque je n’avais rien en tête) mais qu’évidemment, elle n’aurait pu être autrement. Peut-être y aurait-il pu y avoir un feu d’artifices ou un truc bling-bling mais cela voudrait alors signifier aussi que le suspense n’était pas redescendu et que vous seriez resté(e) avec des questions et un peu frustré(e) aussi.
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S’il a fallu cinq mois avant que le dernier tome franchisse l’Atlantique (parution Québec 22 octobre 2012, France 21 mars 2013), mon petit cœur de lectrice et moi avons particulièrement apprécié que la saga soit publiée dans un délai plus que respectable : tome 1 – 20 octobre 2011, tome 2 – 16 mai 2012, tome 3 – 22 mars 2013. Le premier chapitre de ce volume-ci est à découvrir ici.
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« Les prima donna immortelles » clôture la trilogie « Le voleur de voix » avec fortes réponses à nos ultimes questions ; sans oublier préalablement de faire monter d’un cran le suspense, de favoriser de nouvelles rencontres et de nous faire voyager dans les époques. La trame scénaristique est prodigieusement fignolée pour offrir une aventure aux longues canines digne de ce nom.
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Dans le chaudron :
¤ Le roi et les castrats fous, tome 1
¤ La diva et le prince romantique, tome 2
¤ Rose Morte de Céline Landressie
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Souvenir de lecture : une saga goulument dévorée ; ce genre de récit pour lequel tu n’attends qu’une lecture sympathique et qui te rend complètement accro.
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Pic : Barbie Hope Diamond (ceci n’est pas une blague, je trouve qu’elle s’accorde bien à ce livre)
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