BURKE Sue – Semiosis
.
Titre : Semiosis
Autrice : Sue Burke
Plaisir de lecture : Livre à découvrir
.
Des colons terriens ont atterri sur une planète de la constellation des Gémeaux. Son environnement ressemble à celui de la Terre qu’ils ont définitivement abandonnée. Ils l’appelleront Pax et souhaitent réellement s’adapter à son écosystème. L’intelligence végétale prédomine : des spécimens sont parfois sains, parfois toxiques ; basant leur production sur un mutualisme certain.
.
.
Dans « Semiosis », on suit la vie de sept générations de colons – soit 107 ans – répartie en sept chapitres. Leur nombre fait tiquer : seule une trentaine de colons ont pu débarquer sur Pax. Ce qui augure déjà des problèmes (et parfois certains n’ont pas été traités par l’autrice). Le narrateur différent pour chaque partie entrave l’attachement du lecteur à un personnage : c’est la colonie ou rien. Et cela a déséquilibré mon expérience de lecture. J’avais l’impression d’être observatrice de – et peu concernée par – leurs péripéties.
.
.
Afin d’entretenir et de réserver les relations sociales, ce petit groupe de colons a mis en place une Constitution qui regroupe plusieurs lois. Afin de subsister, les Colons veulent accepter les conditions de vie de Pax sans vouloir transformer cette planète. Ils essaient d’être le plus neutre possible pour respecter l’écosystème en trouvant un équilibre.
.
« Semiose » en français désigne la signification en fonction du contexte.
Ici, les végétaux montrent une certaine forme de conscience. Ils établissent un partenariat gagnant-gagnant avec les autres êtres vivants en pourvoyant à la nourriture, vitamines et oligo-éléments pour assurer leur propre survie.
.
Ladite planète sera très peu explorée. La base éthique de la Colonie est l’altérité et son acception (caractère de ce qui est autre). Accepter l’autre tout en construisant une nouvelle culture. Le désir de paix repose sur la coopération de tous. Le guide légal et moral promeut l’utilitarisme en excluant l’individualité. Les interrogations naissent, les différends aussi.
.
.
« Semiosis » de Sue Barker a des allures de page-turner car ce roman tient beaucoup du récit d’aventure (et grâce à la fluidité de la traduction de Florence Bury). J’ai trouvé que l’histoire partait parfois dans tous les sens : respecter les végétaux voisins puis partir à la recherche des verriers, revenir sur l’aspect légal de la constitution, intégrer de nouvelles plantes,… Il n’y a pas de manichéisme affiché : tout être n’est ni bienveillant ni malveillant. Je ne connaissais rien de ce planet opera avant de le lire et j’ai plutôt bien accroché. J’avoue que je suis restée pour tout savoir de Stevland. L’intrigue est parfois violente, ouvertement âpre et non dénuée d’humour.
.
« Semiosis » se suffit à lui-même et sa fin est satisfaisante. Il s’agit pourtant d’un diptyque dans le second tome nommé « Interference » en VO vient de paraître (octobre 2019).
.
.
————————————————————————~*
.
Boudicca (Le Bibliocosme), FeydRautha (L’épaule d’Orion), Les Chroniques du Chroniqueur, Lutin82 (Albédo), Un papillon dans la Lune, Uranie, Yogo (Les lectures du Maki) ont aussi tenté de sympathiser avec Stevland.
.